Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 14 décembre 2019

Maaloula, un foyer de la foi chrétienne…



Maaloula, un pèlerinage dans ce foyer de la foi chrétienne quasi incontournable lors de chacun de nos voyages de "solidarité avec le peuple syrien" de la Communauté syrienne de France



Entre le 6 et le 8 septembre 2013, la ville de Maaloula dont les habitants sont majoritairement
chrétiens grecs-catholiques,est entrée tristement dans l'actualité après avoir été prise d'assaut
par les égorgeurs amis de Laurent Fabius, à la solde de l'Arabie Saoudite et du Qatar,

qui y ont détruit la statue de la Vierge Marie, bleu ciel et blanc, et renversé des croix aux sommets d'édifices religieux,
dont la croix qui surmontait la coupole du monastère des Saints Serge et Bacchus.






Maaloula (معلولا), de septembre 2013 à avril 2014, a été occupée et a été le théâtre d'affrontements majeurs entre le front d'al-Nusra (جبهة النصرة) agissant aux ordres de la CIA et les forces gouvernementales syriennes  La ville a subi des dégâts importants, incendies, vandalisme, pillage de ses églises historiques. En avril 2014,  la CIA et les "islamistes" ont été chassés de Maaloula. Des efforts importants de restauration, auxquels a largement participé la mission de SOS Chrétiens d'Orient, ont été entrepris concernant tant les habitations qui avaient été désertées et saccagées que des églises… Au-delà de la destruction du patrimoine archéologique, objet de restauration, reste peut-être encore plus préoccupant le déplacement massif de la communauté araméenne et ses conséquences dévastatrices sur la survie de l'araméen comme langue vivante toujours parlée dans cette région de la Syrie.
"L'Armée arabe syrienne, appuyée par le Hezbollah, a repris, lundi 14 avril 2014, la localité chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, où trois membres d'une équipe de la télévision du parti chiite ont été tués par les bandits islamistes.
Avec la reconquête de cette cité, aujourd'hui déserte mais qui comptait avant la guerre quelque 5 000 habitants, la Syrie parachève son contrôle de la région du Qalamoun, au lendemain de l'annonce par Bachar Al-Assad d'un « tournant » dans la lutte contre l'agression exécutée sous la bannière islamiste et soutenue par une coalition de 93 pays manipulés par la CIA."

La charmante petite ville de Maalula (معلولا) est l'une des plus pittoresques de Syrie, nichée sur les pentes d'un canyon de montagne rocheuse. Maalula (معلولا) était habitée dans la période romaine, comme en témoignent les restes d'un temple païen réutilisé dans l'une de ses églises. Des artefacts de la période byzantine ont également été mis à jour…

La population atteignait 15 000 habitants dans les années 1950, mais au début de notre décennie, seulement quelques milliers de personnes y avaient une résidence permanente ici. De nombreuses familles locales avaient déménagé à Damas pour de meilleures opportunités de carrière, en revenant à la ville en vacances. Maalula (معلولا) a une petite population musulmane sunnite, la plupart résidant dans sa banlieue sud-est. La communauté chrétienne est surtout répartie entre les églises catholiques grecques orthodoxes et orthodoxes antiochiennes et les églises grecques melkites.


Connue pour sa communauté chrétienne araménophone (l'une des rares survivant au Moyen-Orient), la ville était devenue un centre de préservation et de revitalisation de la langue. Le dialecte occidental de l'araméen parlé ici est considéré comme le dialecte survivant le plus proche de la langue parlée dans la Palestine du premier siècle et est donc étroitement associé à la langue maternelle de Jésus. La langue a évolué au cours de près de deux millénaires d'isolement géographique, mais demeure importante pour les études en anthropologie linguistique. Deux villages plus petits à proximité, Jubaadin (جبعدين) et Bakhaa (بخعة), ont également des locuteurs araméens.


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Il existe plusieurs sites remarquables à Maalula (معلولا) . Dans le grand nord de la ville, Deir Mar Taqla (دير مار تقلا), un monastère de femmes orthodoxes grecques dédié à Sainte Taqla (Sainte Thècle). Elle est considérée comme un disciple de Saint Paul l'apôtre, en promouvant ses enseignements aux femmes (en particulier l'importance de la chasteté) et en devenant un symbole de l'autonomisation féminine à l'époque. Elle est considérée comme l'un des premiers martyrs du christianisme. La chapelle de la grotte au-dessus du complexe plus moderne de l'église et du monastère est, selon la tradition locale, sa sépulture. Il n'y a pas de preuve archéologique pour confirmer cette association, mais cela n'empêche pas un flux régulier de pèlerins religieux de visiter le site.





Monastère grec orthodoxe de Mar Takla



















Depuis le monastère de Mar Takla…




Au nord du monastère de Mar Takla se trouve un petit ravin qui monte aux collines surplombant la ville. Dominant le ravin, le monastère Deir Mar Sarkis (دير مار سركيس) . Ce monastère catholique grec melkite est le site le plus archéologiquement important de la ville. L'église, à l'extrémité sud du monastère, a des fondations remontant à un temple païen de l'époque romaine. De nombreux autres éléments architecturaux remontent aux cinquième et sixième siècles. Saint Sarkis (Sergius) et son compagnon Bacchus ont été particulièrement vénérés dans les régions désertiques syriennes pendant la période byzantine.





Sarkis (Serge) était un officier militaire supérieur romain, commandant (primicerius) avec son officier adjoint Bacchus (secundarius) une troupe d’élite composée de Barbares, appelée la Schola Gentilium, sur la frontière orientale de l’Empire, face à l’empire Parthe.

Aux alentours de l’an 303, durant la persécution de Dioclétien, le co-empereur Maximien en visite en Commagène (petite région au Nord-Est de l’ancien royaume d’Édesse, l’Osrhoène) voulut offrir des libations à Jupiter, mais Serge et Bacchus refusèrent d’y accompagner l’empereur du fait qu’ils étaient chrétiens. Ils confessèrent courageusement leur foi. Bacchus succomba assez rapidement sous la violence de la flagellation et des coups ; Serge subit de longs tourments. Parmi ceux-ci, il fut condamné à courir 18 miles chaussé de sandales dont la semelle intérieure avait été hérissée de pointes acérées. Pendant ce supplice, Bacchus lui apparut et l’encouragea à persévérer, lui disant qu’ils seraient rapidement réunis au Ciel. Serge fut décapité à Resafa [الرصافة] en Euphratésie de Syrie (à 200 km à l’Est d’Alep, près de Raqqa).

Leur martyre fut rapidement célèbre dans toute l’Église, comme en témoigne la présence de leur fête dans de nombreux martyrologes antiques et la grande vénération qui entoura leur reliques, ainsi que l’intérêt que leur porta plusieurs historiens ecclésiastiques, en particulier Théodoret.

Dès la paix de l’Église, la tombe des saints Serge et Bacchus dans la ville de Resafa [الرصافة] devint rapidement le plus important centre de pèlerinage d’Orient : une magnifique basilique fortifiée fut élevée sur la tombe des martyrs la ville pris le nom de Sergiopolis. Elle devint siège d’un évêché vers 431 et au début du VIème siècle c’était le siège d’un archevêché métropolitain avec cinq évêques suffragants. Sous le règne de Justinien, la ville était centre de pèlerinage d’une richesse inouïe ; on y édifia des murailles magnifiques, des citernes et autres bâtiments imposants encore visibles. Une muraille de trois mètres d’épaisseur formant un rectangle de 500 mètres sur 100 mètres fut même construite pour protéger des voleurs les dons magnifiques que faisaient les pèlerins. Le pèlerinage attirait en particulier les tribus arabes chrétiennes du royaume des Ghassanides. La ville fut assiégée en 543 et pillée en 616 par les Perses et déclina après la conquête musulmane, mais le pèlerinage chrétien subsista jusqu’au XIIIème siècle et les ruines encore visibles aujourd’hui sont imposantes.

Serge et Bacchus étaient universellement vénérés dans l’Empire byzantin, et tenus comme protecteurs de l’armée ; l’empereur Justinien (527 † 565) bâtit en leur honneur des basiliques magnifiques à Constantinople et à Saint-Jean d’Acre. Celle de Constantinople, devenue une mosquée après la chute de la Ville, reste un chef d’œuvre de l’art byzantin. Sa construction dura de 527 à 536 sous la conduite des architectes Isidore de Millet et Anthemius de Tralles, qui édifièrent ensuite sur son modèle la basilique Sainte-Sophie.

Le monastère Saint-Serge-et-Saint-Bacchus dans la ville araménophone à majorité chrétienne de Maaloula en Syrie remonte au moins au Vème siècle et serait l’un des plus anciens du Moyen-Orient encore en activité. Son église daterait de 313-325 et fut édifiée à l’emplacement d’un ancien temple païen ; cette église serait la plus ancienne du monde encore en activité. Le 4 septembre 2013, ce monastère de Maaloula a été attaqué et incendié par les rebelles islamistes du front al-Nosra, ses icônes (certaines du Xème siècle), de renommée mondiale, ont été brûlées, volées ou détruites, dans l’indifférence générale.

Les saints Serge et Bacchus sont particulièrement vénérés par l’Église arménienne, qui fait précéder leur fête de trois jours de jeûne préparatoire.

Leur culte se développa également assez tôt en Occident. Le Sacramentaire Gélasien contient une messe pour leur fête, et cinq lieux de culte leur furent dédiés dans Rome ; le plus ancien fut établi dans le forum romain en 678 par le pape saint Agathon (678 † 681), il fut le siège de l’une des sept diaconies cardinales de Rome. L’actuelle église des Saints-Serge-et-Bacchus-des-Monts est la paroisse romaine des Ukrainiens catholiques.

Des reliques de saint Serge parvinrent en Gaule dès le VIIème siècle et il existe toujours à Angers une basilique gothique qui lui est dédiée.

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Lors de cette visite c'est avec réconfort que nous avons pu apprécier les restaurations, très avancées à Deir Mar Sarkis, en cours et très actives à Mar Takla… De nombreuses habitations ont également été restaurées… Malheureusement beaucoup des habitants de Maaloula ne sont toujours pas revenus…


Monastère de Saint Serge et Saint Bacchus - Deir Mar Sarkis



















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C'était l'hôtel de Maaloula, dernier bastion des takfiris d'où l'Armée Arabe Syrienne les a délogés lors de la libération de la ville…


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Accueillis par le père Toufic Eid, visite de la ville martyre de Maaloula… (voyage août 2015)

Toufic Eid

SOS Chrétiens d'Orient - Syria -  مسيحيي الشرق - سوريا SOS

L'Œuvre d'Orient

L'Orient le Jour : L'armée syrienne reprend le contrôle de la ville chrétienne de Maaloula (14 avril 2014)

Comment le village chrétien de Maaloula revient à la vie

Institut d'Études Araméennes - IEA

Shlama Foundation

Al Sakhra - الصخرة

Aide à l'Église en Détresse - AED

SOS Maaloula (Béziers)

Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix… de Maaloula… à Saint Julien le Pauvre (14 septembre 2015)


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