Sapristi… pourquoi donc ces Espagnols d'Oranie comme tous les autres Européens implantés là-bas ont-ils oublié leur nature de Margaillons ? Que soit honni à jamais ce qualificatif de pied-noir ! Les mots ont un sens profond ; les mots qui s’incrustent dans l’usage courant dictent aussi leurs conséquences… parfois dramatiques ! Quelles sont les racines d’un pied ? Un Margaillon, lui, est indéracinable ! Il est certain que si le combat de ces Européens transplantés avait été mené en tant que Margaillons ses objectifs, ses formes, son issue en auraient été tout autres… Et aujourd’hui pourquoi leur mémoire, malgré le temps d’une sage réflexion, occulte-t-elle encore systématiquement ce souvenir de leur dénomination première, Margaillons ?… … Un Margaillon est indéracinable, quelle que soit la violence d'un défrichage il survit toujours un brin de racine au plus profond de sa terre natale…
 |
Henri Pallès : Les Margaillons Asopotamadre ! dès 1862 ils étaient reconnus Margaillons, indéracinables. Pourquoi donc, sapristi, ont-ils consenti à être chaussés de semelles de vent ?
|
 |
Plateau Saint-Michel - 29 rue d'Assas, angle rue Bichat [juin 2007]
|
 |
Plateau Saint-Michel - 29 rue d'Assas, en face bd Sébastopol et ancienne épicerie Benizri [juin 2007] |
 |
Plateau Saint-Michel - 29 rue d'Assas, dépendances de l'Hôpital [mars 2006] |
 |
Plateau Saint-Michel - rue Bichat, face au 29 rue d'Assas [juin 2007] |
 |
Plateau Saint-Michel - Carrefour Sébastopol-Dutertre, au fond l'Hôpital civil, sur la gauche immeuble de 5 étages dont 2 surélevés : 29 rue d'Assas [février 2007] |
 |
L'entrée de l'Hôpital civil, tout au bout du boulevard Sébastopol, visible depuis ma fenêtre du 29 rue d'Assas
|
 |
Rue El-Mougar, où je vis Oran pour la première fois… au n° 20, clinique Jarsaillon (maison à droite), tout près du Lycée… et prêt à m'embarquer dans un car de la Sotac vers les plages…
|
 |
Clinique Jarsaillon… on a gagné un étage !
|
 |
La rue El-Mougar aujourd'hui, qu'est devenue la clinique Jarsaillon ?…
|
 |
Le marché du Plateau Saint-Michel… vibrants souvenirs de ce qui était alors pour moi une belle promenade avec mon grand-père
|

 |
Face au lycée Lamoricière, la Banque de l'Algérie… (angle boulevard Galiéni et rue El-Mougar)
|
 |
Librairie Claude Manhès, galerie Gabriel Pérez, boulevard Georges Clémenceau face au Prisunic |
 |
Le Clichy : rendez-vous de certains lycéens, le jeudi après-midi… pour un lait fraise ! (angle rue d'Arzew et rue Lamoricière)
|
 |
École de garçons Berthelot, rue Daumas : l'entrée au fond de la photo, à droite |
Copain d’avant… Jusqu’en juin 1951 enfance heureuse, tout en haut de la
rue d’Assas, au 29 à l’angle du boulevard Sébastopol… Ma famille a
quitté Oran pour Fleurus, dès lors j’ai perdu contact avec tous mes
copains du Plateau, entrant en 6ème et interné au lycée Lamoricière ; ne
fréquentant plus à Oran que le quartier de mes grands-parents
paternels, Saint-Eugène - dont mon grand-oncle avait fondé l’église…
Perdu de vue tout mon entourage d’enfance du Plateau… J’avais parmi eux
comme copain de classe, à l’école Berthelot, Houari Ferhaoui ; également
copain de jeu en tant que proche voisin. Il habitait chez ses parents
boulevard Sébastopol, un petit immeuble entre la rue Bichat et la rue
Dutertre…
Houari Ferhaoui a sans doute ensuite fréquenté, comme la plupart des
enfants du Plateau, Ardaillon… Je crois savoir qu’il y a animé une
cellule FLN avant, sur le point d’être démasqué, de s’engager dans un
maquis de l’ALN dans la région de Mostaganem où il aurait été tué vers
la fin 1956… C’est à ce titre qu’un de mes lieux familiers, la place
Hippolyte Giraud aurait été rebaptisée Ferhaoui Houari… Je n’en sais pas
plus. Mes connaissances en arabe ne me permettent pas de recherches
plus approfondies…
Peut-être que d’anciens d’Ardaillon et proches du plateau Saint-Michel à
cette époque-là en savent davantage sur les faits auxquels Houari
Ferhaoui a été mêlé…
Démarche incongrue jugeront certains… Il s’agit simplement pour moi d’en
savoir plus sur un copain de classe et de jeu à une époque où nous
étions à des années-lumière de penser qu’un jour la barbarie des adultes
nous séparerait…
Un copain de classe à l'école Berthelot et de jeu lors de mon enfance au Plateau Saint-Michel à Oran : Houari Ferhaoui
[فرحاوي الهواري]
(accéder aux pages 103, 104)
 |
La place Hippolyte Giraud, premier maire d'Oran, désormais Ferhaoui Houari… Photo prise sur la place à l'angle de la rue d'Assas, au fond tout à gauche on distingue la maison de mon enfance, 29 rue d'Assas…
|
 |
La place Hippolyte Giraud et sa pharmacie, celle de mon enfance
|
 |
Au cœur du Plateau Saint-Michel, la place Hippolyte Girayd et la pharmacie Saint-Miche… Venant du haut haut de la rue d'Assas, sur le chemin de Berthelot, à droite le boulevard Lescure et l'intersection avec la rue Daumas…
|
 |
28 octobre 1949, une date repère dans mon enfance |
| … |
 |
Itinéraire familier… l'escalier de la Gare signifiant le passage du Plateau Saint-Michel vers le pont Saint-Charles puis Saint-Eugène |
 |
Le pont Saint-Charles
|
 |
Église du Saint-Esprit, place de la Bastille
|
 |
Venant d’Assi-Ameur on est ici à la sortie du village de Fleurus, à droite route vers Saint-Cloud, à gauche route vers Legrand et Saint-Louis. La liaison entre Oran et Fleurus était assurée par les Transports Angelotti…
|
 |
Schéma des rues de Fleurus La photo ci-dessus a été prise depuis le jardin public, à l'extrême est du village Nous habitions une ferme située le long d'un canal, accessible depuis la route de Saint-Cloud (hors plan)… (Vivaient à Fleurus deux familles de même nom, dont la mienne venue tardivement et dont la fiche qui pourrait vouloir la concerner est totalement erronée.)
|
 |
À l'angle du square Garbé et de la rue de Mostaganem, le bureau des cars Angelotti, 13 rue de la Paix
|
 |
En bordure du square Garbé on aperçoit un des cars Angelotti garé au départ de Saint-Louis. En face, au coin opposé, le 13 rue des Lois et les bureaux des Transports Angelotti.
|
|
Une vue aérienne de la cathédrale et ses alentours… À gauche la rue des
Lois, de notre époque il y avait les cars Chaussons pour voyageurs vers
Arzew et Kristel, au n°13 les Transports Angelotti vers Saint-Louis et
Saint-Cloud. En face la cathédrale, place Jeanne d'Arc, le boulevard du 2ème
Zouaves et en perpendiculaire la rue Ozanam où se trouvait le Crédit
municipal. En diagonale le boulevard Magenta et le square Garbé, à droite la
rue Drago le palais de justice, la perpendiculaire à gauche du 2ème
Zouaves, le boulevard Clemenceau. Tout en haut la gendarmerie, la rue
Montesquieu.
Le Square Garbé porte le nom de Charles Théodore Vicomte Garbé,
secrétaire général et préfet de 1845 à 1850, puis conseiller général et
maire d’Oran de 1867 à 1868. Le square Garbé où la fédération radicale
avait son siège fut débaptisé en 1946 pour prendre le nom de Square
Gandolphe, éminent avocat, bâtonnier d’Oran de 1924 à 1927, puis
exerçant un poste à titre d’intérimaire entre 1940 et 1943, Gaston
Gandolphe fut une figure importante du Parti socialiste. Après
l’indépendance, deviendra Square Thuveny en hommage à maître
Alphonse-Auguste Thuveny, un avocat français qui fut assassiné au Maroc
le 28 novembre 1958 pour avoir défendu les nationalistes algériens. Cet
avocat apporta dans les années 1950 son assistance au Comité d’avocats
algériens qui défendait les membres de l’Organisation secrète (OS)
algérienne.
Oran, 12 décembre 1950 : accident de l'AVRO " ANSON "n° 37
http://remylaven.free.fr/Relais_site_Nordnet/Crash.htm


12 décembre 1950 – Au retour d’un vol d’entraînement, un AVRO Anson I de l’escadrille 56.S (s/n LT837 – 56.S-37) survole la ville d’Oran avant de regagner sa base de Lartigue. A la verticale du quartier du plateau Saint Michel, il est victime d’une rupture de la cellule et se désintègre littéralement en vol. Ce qui reste du fuselage s’écrase sur un garage heureusement inoccupé. Il n’y a aucun survivant parmi l’équipage qui était constitué des SM1 mécanicien volant Communardo, Gaston Accili, PM radio volant, instructeur Louis, Édouard Daumont, SM2 pilote Robert, Jean, Raoul Duval, Mot2 armurier d’aéronautique Lyonel, Lucien, Paul François, QM1 élève radio volant Marcel, Jean, Yves Fustec, Mt élève radio volant Pierre, Gaston, Jean Hamelin et SM2 élève radio volant Robert, François Le Porchou.
Pr. F. Mohamed Brahim : Histoire de l’Hôpital civil d’Oran, devenu CHU docteur Benzerdjeb
L’Algérie d’Apollinaire (première partie)
L’Algérie d’Apollinaire en 2017 (seconde partie)
L’Algérie d’Apollinaire : L’histoire d’un vieux quotidien et d’un vieil hôpital oranais (épilogue)
Le témoignage de Bachir Hadjadj : « les voleurs de rêves »
Bachir Hadjdadj [site personnel] : Les Voleurs de rêves, 150 ans d’histoire d’une famille algerienne.
Bachir, Héliette et les autres : mémoires de la guerre d’Algérie
Sofiane Taouchichet : La presse satirique illustrée française et la colonisation (1829-1990) [pdf]
 | Rue des Jardins, à gauche escalier vers rue de l'Aqueduc
|
|
 | Oran, rue Jacques… cinéma Century, dernière aventure…
|
|
|
|
 |
Avenue de Saint-Eugène, villa Delanoë
|
La Société de Géographie et d’Archéologie d’Oran : le cas d'une "société savante" tant en rupture qu'en continuité d’une tradition associative…
* * *
Alfred Salinas : Oran l’Andalouse, terre d’asile
Rudy
Chaulet et Olga Ortega, « Le rachat de captifs espagnols à Alger au
XVIe siècle. Le cas de la rédemption de Diego de Cisneros (1560-1567) »,
Cahiers de la Méditerranée 87/2013
Alexandra Merle : D’une captivité l’autre - Récits de captifs espagnols à Constantinople et à Alger au Siècle d’or page 161
Jeune homme de modeste condition, Diego Galán, à l’âge de 14 ans, quitte
un beau jour sa ville natale de Consuegra, mû par le désir de voir le
monde. Nous sommes sous le règne de Philippe II, en 1589. Le jeune
Diego, en parfait béjaune, se laisse presque aussitôt recruter dans une
compagnie de soldats qui s’embarque pour Oran où les Espagnols ont une
garnison, mais après avoir quitté Málaga, leur embarcation est prise par
huit galiotes d’Alger dont le capitaine est un renégat albanais,
« Harrahut Mami » - Mami Arnaut, personnage bien connu, mentionné
notamment dans la liste des raïs d’Alger…
[M.A. de Bunes et Matías Barchino (Biblioteca del Real Monasterio de El Escorial, 2001) : Relación del cautiverio y libertad de Diego Galán, natural de la villa de Consuegra y vecino de la ciudad de Toledo.]
Gaston-Jean Miane : L'Afrique du Nord, ma terre natale, Mémoire de Notre Temps - Les Éditions de Fossillon
(l’Histoire de l’Afrique du nord en 3 tomes, pas celle que l’on apprend à l’école actuelle et par les médias)
tome 1 - De la nuit des temps à la reddition d’Abd el Kader 325 pages
tome 2 - De 1847 à 1958 : des espoirs au désespoir 355 pages
tome 3 - De 1958 à 1962 : le temps des reniements 310 pages
Jean Yves Thorrignac : Algérie, ma mémoire
Opération Cisneros
Oran, Franco et l'opération Cisneros
Alfred Salinas Chercheur-écrivain
https://www.facebook.com/alfred.algarra.9
Alfred Salinas Bibliographie L'Harmattan
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=9973

Opération Torch
Opération Torch… Souvenir de cette tante handicapée par un éclat d’obus
reçu au niveau de l’articulation acromio-claviculaire… C’était le
10 novembre 1942… Mes grands-parents demeuraient dans une maison à
rez-de-chaussée surélevé donnant sur l’avenue de Saint-Eugène, face aux
moulins Delanoë. J’étais chez eux, alors que ça guerroyait contre
l'entrée des Yankees dans la ville… Cette tante, très attentionnée, me
prit dans ses bras (j’avais alors à peine deux ans) pour m’inviter au
spectacle sur le balcon. Furieux houspillage de ma grand-mère. Elle me
ramène à l’intérieur. Immédiatement ressortie, elle chope un éclat
d’obus dans le haut du bras dans lequel elle me portait peu avant. Une
infirmité qu’elle aura gardée jusqu’à la fin de sa vie… C’était
l’Opération Torch ! Je peux avoir quelque raison bien ancrée de devoir
m’en méfier et de ne pas beaucoup ‘les’ aimer, ces Yankees. Une
vraiment saine et bonne raison vitale ; pas une mesquine friction
d’orgueil chiffonné comme un certain DeGaulle ! j’étais bien là ; pas
scrupuleusement tenu à l’écart, ignoré…
L’enfance, ça a sa notion du temps bien à elle… En farfouillant sur la
Toile je découvre qu’une de mes sœurs, plus jeune de pas même six ans,
aurait fait en 2012 un voyage en Oranie vers le bled où elle a vécu. Et
que récolte-t-elle, l'innocente ? Une unique et mesquine photo, celle
d’une dalle de béton oubliée dans un des campements des troufions yankees de
l’Opération Torch ! et dont l’authenticité serait attestée par une
vulgaire inscription en anglais… découverte arrosée d’un savant
gouglimatias. L’Archéologie tutoie parfois des sommets. Une photo qui
m’a surpris, voire choqué d’autant plus que c’est
la seule à ma connaissance qu’elle aura rendue publique à son retour !
Ma sœur, aujourd’hui décédée, avait six ans de moins que moi… c’est fou
ce qu’une telle différence d’âge est importante dans l’enfance et dans
ce qu’elle imprègne dans les mémoires…
Le bled c'est Fleurus,
aujourd'hui devenu Hassiane Toual. La fameuse inscription figure sur
l'une des quatre marches qui menaient à un podium sur lequel avait été
scellée une plaque de bronze comprenant un planisphère et un aigle
américain dominant le monde - déjà ! Cette inscription faite en 1944
voudrait commémorer le débarquement du 8 novembre 1942 à Oran et Arzew.
"… STAGING AREA … B.N. … JAN. 1944" soit "… Zone de Rassemblement des
Bataillons … janvier 1944". Toute l'histoire de Fleurus serait là
résumée ? par cette référence à cette Opération Torch qui marqua le
début
de la mainmise yankee sur l'Europe et pour l'Oranie la fin de
l'Opération Cisneros et des prétentions de l'Espagne sur la région…

Les Américains en Algérie
"Les Compagnons du 8 novembre"
Conférence d'Alfred Salinas du 29 novembre 2022 (après-midi) à Paris (Invalides) :
"L'état d'esprit des musulmans d'Algérie face à la présence américaine 1942-1945"
La lecture des archives des principales agences d'Intelligence
américaines (Psychological Warfare Branch, G-2 de l'état-major d'Alger,
JICANA-Joint Intelligence Collection...) suggère une vision renouvelée
des rapports qui s'établirent pendant la période 1942-1945 entre la
population musulmane d'Algérie et la présence des Américains.
Les documents contenus dans ces archives laissent apparaître le jeu
équivoque et manipulateur des Américains dont le sentiment anticolonial
donnait au courant nationaliste des raisons d'espérer en la création à
brève échéance d'un Etat algérien indépendant.
Mais ce ne fut que dérobades et illusions, poussant les nationalistes sur la voie de la radicalité.
Ma conférence se déroulera dans le cadre du colloque international
organisé par "Les Compagnons du 8 novembre" les 28 et 29 novembre 2022.
Colloque les compagnons du 8 Novembre 1942 - 28 novembre 2022, son enregistrement sur Youtube
 |
Fraternisation entre musulmans d'Oran et un G.I, novembre 1942 (source Associated Press),
|
 |
Casbah d'Alger est placée "off limits" (interdite d'accès aux soldats
américains). Des PM (military police) veillent au respect de
l'interdiction, avril 1943. (source : archives Ivan Dimitri) |

Margaillon ? Tamazight de l’Atlas blidéen : palmier nain ou palmier doum (chamærops humilis)…