Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mardi 19 janvier 2021

Bône, 19 janvier 1962… Noël Méï assassiné par un dément : un gaulliste inconditionnel !…





Que chacun, en cette journée anniversaire, ait une pensée pour ce jeune Bônois, Noël Méï, 15 ans, assassiné de sang-froid il y a tout juste cinquante-neuf ans, par un magistrat dont le seul credo est d’« être gaulliste inconditionnel »… La voie de son maître…

La confrontation d'évènements récents et de faits plus anciens suffit à établir une parenté étroite entre gaullisme et islamisme, plus exactement à prouver qu'ils relèvent d'une maladie mentale, une pathologie psychiatrique souvent ancienne et lourde… reposant gaullisme et islamisme sur le culte d'un mythe…

Ces dernières années des évènements ont frappé la France, tous attribués à des islamistes… Que ce soit à Nantes, Joué-les-Tours, Dijon… Des attaques islamistes individuelles… Une opération ponctuelle contre l'équipe rédactionnelle de Charlie Hebdo suivie d'une prise d'otages à Vincennes dans une épicerie juive… À Conflans-Sainte-Honorine un instituteur égorgé… Tous ces actes explicitement ou non ont été attribués à des malades mentaux… Des actes délirants commis par des malades ne supportant pas que leur idole soit caricaturée peu ou prou ou tout simplement démythifiée…

Bône, le 19 janvier 1962 a vécu, selon la thèse officielle jamais démentie, un évènement impliquant le même processus mental… Un jeune procureur militaire surprenant par hasard un gamin barbouillant les murs d'inscriptions "OAS" a subitement perdu la raison… Un gamin qui n'aimait pas l'idole au juge, qui bien plus la haïssait très certainement, osait indirectement le proclamer en affirmant sa confiance en l'OAS, symbole de la résistance de son peuple à la trahison d'une idole infâme… Une idole, comme toutes les idoles, construite sur un mythe, une affabulation… Le procureur a simplement confessé : "Je suis un gaulliste inconditionnel"… Tout le monde l'a cru. Tout le monde a compris. Ou fait semblant. Les juges jugeant le juge ont accepté la thèse, l'inscrivant dans la jurisprudence… "Le gaullisme est une maladie mentale"

Et comment ne pas rappeler le meurtre de ce dessinateur au talent fou, René Trouvé, dont les caricatures ont été publiées par Aux Écoutes puis par Le Meilleur… René Trouvé a été assassiné, le 19 février 1976, de deux balles en plein front, dans le réduit aux poubelles de son immeuble de la rue Bayard, par deux tueurs commandités par le chef des barbouzes gaullistes de Toulouse, Claude Birague, "chef de clinique O.R.L. et de chirurgie maxillo-faciale, lauréat de la Faculté. Médaille d'or. Nez, gorge, oreille, œsophage"
René Trouvé assassiné le 19 février 1976 à Toulouse
sur ordre du Docteur Claude Birague
"Procureur" ou "chef de clinique", les fous du gaullisme inconditionnel graviteraient plutôt dans les hautes sphères de la société… Assassin d'un caricaturiste, voilà encore un fou du gaullisme, qui aurait donné l'exemple aux tueurs islamistes (ou leurs commanditaires) de Charlie Hebdo… Décidément les liens de parenté entre gaullistes et islamistes ne manquent pas… Suffit de creuser un peu dans les mémoires…

Gaullisme et islamisme… Ainsi, et bien plus, au delà de la maladie mentale et ses ravages, gaullisme et islamisme sont étroitement liés par le terrorisme… Gaullisme et islamisme connaissent la même pratique du terrorisme : inutile de rappeler toutes les exactions et attentats commis par les barbouzes de DeGaulle à Alger ou, sous la couverture de Charles Pasqua, le terrorisme du SAC en métropole… DeGaulle, terroriste certes… mais un terroriste lié au service du FLN devant lequel il a capitulé pour s'y substituer dans l'accomplissement de ses basses œuvres contre les Français d'Algérie… Une "soumission", dirait aujourd'hui plus exactement Michel Houellebecq. Un Michel Houellebecq encensé, ô ironie, par nombre de ces Français incultes, à l'image de la Marine Le Pen alors que dans le même élan imbécile ceux-là ne tarissent pas de louanges à l'égard de DeGaulle à l'origine de cette même "Soumission" et responsable premier de la montée de l'islamisme et du djihadisme en France, dans le sillage du précurseur FLN au pied duquel DeGaulle a offert sa capitulation… …

Gaulliste "inconditionnel" :
dément, meurtrier… et juge !

Le gaullisme a ainsi bien été reconnu comme maladie mentale, et ce dès le 19 janvier 1962. C'est à la tombée de la nuit ce 19 janvier 1962, que le procureur de la République, Gilbert Palvadeau, alors sous-lieutenant attaché au Parquet militaire de Bône, tirant deux fois avec son arme de service, a froidement abattu le jeune Noël Méi, 15 ans, qui collait des affiches. Des affiches qui ne plaisaient pas à Gilbert Palvadeau, comme pour d'autres cinquante ans plus tard certaines caricatures. Gilbert Palvadeau portait l'uniforme de sous-lieutenant de l'armée française et les insignes de la justice militaire. Il n'était pas ivre non plus. Personne ne le connaissait pour s'adonner aux stupéfiants, et sa situation même supposait un certain équilibre moral et nerveux. Pour sa défense Gilbert Palvadeau a tout simplement déclaré : "Je suis un gaulliste inconditionnel". Argument déterminant ? Si les autorités appréhendaient discrètement le sous-lieutenant meurtrier, promettant face à l'indignation générale qu'on le jugerait, jamais il ne fut ni inculpé ni condamné. Irresponsable ! Malgré cette démence, sans que rien n'atteste qu'il se fût soigné, on l'envoya ensuite juger les autres à Djibouti. Puis, l'oubli venu pensait-on, dès 1966, le garde des Sceaux Jean Foyer le récompensa en le nommant substitut du procureur de la République au tribunal de grande instance de Troyes.

Gilbert Palvadeau, un nom à inscrire très haut au Tableau d'Horreur du gaullisme en compagnie  des islamistes d'aujourd'hui.

*   *   *

"Le gaullisme est une maladie mentale" :
Nombreux et déterminés  restent ceux attachés à cette vérité historique… 


Parmi les nombreux sites fidèles à cette vérité, je n’en citerai qu’un : La Seybouse… Un site animé par un homme courageux dont le travail intense au service de la mémoire des citoyens, toutes origines confondues, de sa bonne et coquette ville de Bône mérite d’être souligné… Un site foisonnant de documents et d’informations…


Obsèques de Noël Méï : la montée de la basilique Saint-Augustin (La Seybouse n°138, avril 2014)


Il était 18 h 45 ce 19 janvier 1962 à Bône. La nuit commençait à tomber et bientôt le couvre-feu (c’est à dire l’interdiction à quiconque non autorisé de circuler) serait effectif. Sur la place Alexis Lambert, place située à quelques centaines de mètres du centre ville, deux jeunes garçons collaient des affiches de l’O.A.S. sur la façade de l’école tenue par les sœurs de la Doctrine Chrétienne ; c’était une école maternelle que tout(e) jeune Bônois(e) a fréquenté au moins une année. Par ce geste patriotique bien dérisoire, ces deux très jeunes garçons participaient à leur manière à la résistance pour garder à la France ses départements d’Afrique du Nord, dont la superficie était cinq fois supérieure à l’ensemble des départements métropolitains. Faut-il préciser que leur action ne menaçait personne et ne mettait personne en danger, et surtout pas le troisième acteur de ce bien triste drame. Une 2 CV de l’armée conduite par le sous-lieutenant Gilbert PALVADEAU passait au même moment ; ce dernier vit les deux jeunes garçons. Bien sûr leur activité n’était pas légale et même interdite ; mais pas au point de condamner à mort ipso facto ces deux jeunes garçons, surtout sans procès – précision supplémentaire faite que Gilbert PALVADEAU, originaire de Villejuif, était juriste de formation. C’est bien pourtant ce qui s’est passé. Gilbert PALVADEAU, substitut du procureur militaire attaché au général commandant la zone-Est constantinois, descendit de son véhicule et tira sur les deux adolescents, tuant net l’un d’entre eux Noël MÉI, âgé de 15 ans et blessant son jeune camarade âgé de 14 ans. Les détails sur les témoignages ne sont pas totalement concordants ; il est affirmé dans certains d’entre eux que Noël MÉI a été abattu d’une balle dans le dos alors que d’autres prétendent que la balle a été tirée en plein cœur. À ce stade, dans le dos ou dans le cœur, l’acte est dans les deux cas inadmissible d’autant plus qu’il a été perpétré par un militaire qui n’était pas menacé, donc absolument pas en état de légitime défense. Cet acte, comme tant d’autres, restera toujours inqualifiable. La famille a demandé, à juste titre, que l’affaire soit jugée. À ma connaissance elle n’a jamais été jugée, Gilbert PALVADEAU a été transféré très précipitamment à Djibouti. En mars 1966, Gilbert PALVADEAU était intronisé comme substitut du procureur de la République au Tribunal de grande instance de Troyes... pour juger les crimes et délits commis par les « autres ».
Suite au décès de Noël MÉI, une immense émotion s’est abattue sur la ville de Bône. L’endroit où fût tué Noël a été immédiatement fleuri par les sœurs de la Doctrine Chrétienne suivies bientôt par l’ensemble de la population bônoise ; ainsi gerbes, couronnes, bouquets étaient déposés autour de la photo de l’adolescent. Comme si cette mort n’était pas suffisante, la foule présente pour se recueillir fût mitraillée depuis un véhicule occupé par des militants FLN ; bilan deux morts européens supplémentaires.
Le 22 janvier 1962 les obsèques de Noël MÉÏ se sont déroulées en présence d’une foule évaluée à 20000 personnes. La ville dans son ensemble était en deuil ; les magasins étaient fermés, les administrations et les services ne fonctionnaient pas pour marquer leur deuil et leur solidarité à cette modeste famille bônoise. L’après-midi eurent également lieu les obsèques de Mademoiselle Andrée ZAMMIT, âgée de 17 ans, tuée la veille par l’explosion d’un obus piégé placé par le F.L.N. devant une boucherie ; cet attentat avait fait 4 autres morts supplémentaires et 24 blessés.
[Extrait d'un article de Pierre Spiteri, professeur des Universités : Tragiques faits occultés similaires à la fusillade de la rue d’Isly, 26 mars 1962. L'intégralité de cet article est en accès libre sur Calameo.]
Que chacun, en cette journée anniversaire, ait une pensée pour ce jeune Bônois, Noël Méï 15 ans, assassiné de sang-froid il y a tout juste cinquante-neuf ans, par un magistrat dont le seul credo est d’« être gaulliste inconditionnel »… La voie de son maître…


Noël Méï 1945-1962 : "À notre fils et frère chéri héros de l'Algérie française"

L'assassinat de Noël Meï, 16 ans, par le S/Lt Gilbert Palvadeau à Bône

OAS : assassinat de Noël Meï par le sous-lieutenant Palvadeau


L'assassinat de Noël Méï, récit d'André Offner 1/2

L'assassinat de Noël Méï, récit d'André Offner 2/2

Gilbert Palvadeau, gaullolâtre juge assassin… et pas jugé !



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Extrait du Nouvel Observateur du 26 juin 1978
Extrait du Nouvel Observateur du 26 juillet 1976


Le Monde : Notable gaulliste, un médecin de Toulouse est accusé d'être à l'origine du meurtre d'un journaliste (19 juillet 1976)








samedi 16 janvier 2021

16 janvier 1793… Philippe Égalité vote la mort du roi Louis XVl



Philippe Égalité siège à la Convention dans les rangs des Montagnards. Plutôt qu'un allié ou un véritable sympathisant, le cousin de Louis XVI, pris au piège de ses fanfaronnades patriotiques, est devenu le misérable otage des extrémistes révolutionnaires. "Au moins ceux-là ont voulu m'avoir et, pour tout dire, il n'y a qu'eux qui m'aient voulu", avoue-t-il piteusement à son fils aîné, le futur Louis Philippe. Ce qui va le conduire, le 16 janvier 1793, à voter la mort du roi…


Louis-Philippe d'Orléans dit Philippe Égalité, régicide et grand maître du Grand Orient de France
sera guillotiné le 6 novembre 1793

La Monarchie a été abolie et la République proclamée. L'abbé Grégoire s'exclame : "Les rois sont dans l'ordre social ce que les monstres sont dans l'ordre physique". Le peuple de Paris tend à exercer une véritable dictature sur la Convention en réclamant à cor et à cri que le roi passe en jugement. Début novembre 1792, un rapport du comité de législation conclut que "Louis XVI est jugeable et qu'il doit être jugé pour les crimes qu'il a commis sur le trône". Tel un acte d'accusation, il stipule que "le Roi a organisé la trahison dans toutes les places limitrophes et intérieures" et rend le souverain responsable des morts du 10 août. Reste à la Convention à décider du sort de Louis Capet, dont elle est habilitée à mener le procès.

La découverte de documents prouvant qu'il a entretenu des relations avec certains émigrés et négocié avec l'Autriche, scelle le sort de Louis XVI. Philippe Égalité est convaincu des intentions contre-révolutionnaires du souverain, mais se tourmente quant à la peine que son cousin devra encourir. La violence des passions qui animent l'Assemblée et le peuple de la capitale est telle qu'il est conscient de l'impossibilité de se contenter d'invoquer la Constitution de 1791 et de simplement déposer le Roi. Nul ne peut plus entendre les arguments de justice et de légalité ! Le prince ne voit d'autre solution que de s'abstenir de paraître au procès. Encore faut-il trouver une raison valable… Il imagine de se récuser en raison de son animosité, connue de tous, envers son cousin, qui l'empêcherait de juger avec impartialité. Mais il ne veut pas être le seul député à ne pas siéger… Lorsqu'il paraît le 11 décembre, premier jour du procès, Philippe Égalité est aussi suspect pour les uns qu'odieux pour les autres, tels les Girondins, qui le soupçonnent de briguer la régence.
Louis XVI comparaît. Blême, il ne peut qu'inspirer la pitié. Il demande à voir les papiers qui l'accusent d'avoir organisé la contre-révolution et déclare ne pas les reconnaître. Quelques députés, troublés, suggèrent que les pièces saisies soient expertisées, mais la majorité rejette leur requête. L'Assemblée suspend le procès pour quelques jours et se contente d'accorder au Roi l'assistance de trois avocats. Entre le 26 décembre et le 7 janvier, les débats reprennent, houleux, et Philippe Égalité ne demande pas une seule fois la parole.
Aux derniers fidèles qui l'adjurent de s'abstenir, Philippe Égalité répond qu'il ne votera pas contre son parent. Le jour fatidique approche. Le 14 janvier 1793, l'Assemblée pose trois questions : sur la culpabilité du roi, le recours au peuple, la peine à infliger. Égalité, suivant les Montagnards, vote "oui" et "non" aux deux premières. Le 16, on pose la question cruciale : "Quelle peine Louis a-t-il encourue ?" Ce matin là, de fort bonne heure, Merlin de Douai et Treilhard, deux élus de la Montagne, persuadent Philippe Égalité de venir à la Convention, faute de quoi il passera pour un lâche. Les débats s'éternisent. Le soir, enfin, on passe au vote. Le scrutin par appel nominal commence.




Lorsque Vergniaud, le grand orateur de la Gironde, se prononce pour la mort du roi, c'est la stupeur. Quand retentit le nom de Philippe Égalité, chacun retient son souffle. Le prince monte à la tribune et déclare d'une voix blanche : "Uniquement occupé de mon devoir, convaincu que ceux qui ont attenté ou attenteraient par la suite à la souveraineté du peuple méritent la mort, je vote la mort". Un murmure étonné, sinon indigné, parcourt l'Assemblée. Le modéré Louis Pierre Manuel s'exclame : "Jamais la Convention n'a ressemblé à un tribunal. Si elle l'eût été, certes, elle n'aurait pas vu le plus proche parent de Louis n'avoir pas, sinon la conscience, du moins la pudeur de se récuser". Par trois cent-soixante et une voix soit exactement à la majorité absolue, Louis XVI se voit signifier sa condamnation à mort… Au Palais Royal, Philippe Égalité s'effondre et confie à son fils, le duc de Montpensier : "Je ne conçois plus comment j'ai pu être entraîné à ce que j'ai fait". Il avoue n'avoir eu aucune intention de voter la mort du Roi mais qu'une fois assis sur son banc, il a été tellement entouré, obsédé, assailli, menacé qu'il n'a plus su ce qu'il faisait. Le 19 janvier, pourtant, il vote contre le sursis de l'exécution de la sentence, s'identifiant ainsi à l'abjection que ses ennemis ont toujours voulu qu'il incarne.

Votes sur la mort de Louis XVI

La condamnation de Louis XVI


The Martyr of Equality
'Voici le Progrès de notre Système'
Orléans (Égalité), regardant vers la droite, se tient sur l'échafaud déguisé en grenadier de la Garde nationale.
Il tient par les cheveux la tête décollée de Louis XVI, tandis qu'il agite sa casquette de sa main droite.
Derrière (à gauche) se trouve la guillotine et, gisant, le corps du roi ;  des flots de sang se déversent de la tête et du tronc.
Sous l'échafaud (à droite) sont présentes des têtes et des baïonnettes de la Garde nationale,
et, derrière, deux grands bâtiments, les fenêtres et les toits bondés de spectateurs ; ceux sur le toit agitent leurs chapeaux.
Au-dessous du titre : 'Voyez le Progrès de notre Système'.
Gravure à l'eau-forte coloriée à la main d'Isaac Cruikshanks
 "London Pub Feb: 12 1793 par S W Fores N 3 Piccadilly'




André Castelot : Philippe Égalité, le régicide, éditeur : Jean Picollec (24 mai 1991)

André Castelot : Philippe Égalité, le régicide, éditeur : Jean Picollec (24 mai 1991)


*   *   *



Les Orléans toujours égaux à eux-mêmes


samedi 5 décembre 2020

Sergey Ivanovitch Kalmykov : « Si l’on parle de l’essentiel, c’est la débandade »


Alma Ata, la cathédrale de l'Ascension, construite entre 1904 et 1907 par l'architecte russe Andrey Zenkov.
Cette cathédrale fut transformée en musée par la Révolution bolchevique…
C'est là qu'en 1937 exerçait Zybine le personnage central de la Faculté de l'Inutile

Pas très loin de là, au marché Vert (le Zelyony Bazaar), marché kolkhozien, peignait et haranguait la foule Sergey Kalmikov.


"Moon Suite III" oil on paper laid down on masonite, 33.5 x 28 cm

« Si l’on parle de l’essentiel, c’est la débandade. Personne n’a le loisir d’entendre des choses sérieuses. Or, à force de causer, chaque jour, dans la rue, avec les uns et les autres, on s’entraîne à l’éloquence. Il vous vient à l’esprit des formules qui frappent. On ramène de dehors des trouvailles. Je marchais en silence et soliloquais… » [Serge Ivanovitch Kalmykov,  Samarkand 1891-Alma-Ata 1967]
Iouri Dombrovski : La Faculté de l’Inutile, p. 41



Republican Museum of Fine Arts named after A. Kasteev :
… Le fonds du musée comprend les œuvres de nombreux artistes interdits durant la période soviétique, dont environ 1100 œuvres du célèbre artiste d'avant-garde Sergey Kalmikov qui a passé la deuxième moitié de sa vie à Alma Ata et y a créé la plus grande partie de ses œuvres…
Museum of history of Almaty city : Department Museum of history of political repression

Répertoire des Musées du Goulag

Mémorial pour les millions de victimes du communisme

Organisations agissant pour les victimes du communisme

Guilt by Association – ALZHIR camp for Wives in 1937

ALZHIR memorial, Kazakhstan

KarLag memorial, Dolinka, Kazakhstan

Kazakhstan: Museum Recalls Stalin’s Devastating Legacy



mercredi 2 décembre 2020

Serge lvanovitch Kalmykov, génie n°1 de la Terre et de la Galaxie


« Star Cup » 1941, huile sur carton. 62x44 cm

Zybine… aperçut un peintre devant son chevalet. Un fameux hurluberlu ! Un mois auparavant, des voisins ayant porté, plainte il avait signé ses explications à la milice : « Serge lvanovitch Kalmykov, génie N°1 de la Terre et de la Galaxie, décorateur des ballets Abaï. »  En ces temps où un seul être passait pour être le génie de l'humanité, pareille audace pouvait coûter cher, marquant soit une dérision, soit une intention de concurrence. Des hypothèses de cet ordre avaient, semble-t-il, été émises en haut lieu. Les choses en restèrent là. Un personnage important, ayant croisé Kalmykov dans la rue, s'était dit sans doute que cette tête-là ne lui rapporterait pas lourd. Il avait tort. Que le peintre fît son apparition dans la rue, et il se produisait aussitôt un brouhaha. La circulation ralentissait. Les gens s'arrêtaient. Un être insolite s'offrait à leurs regards : rouge, jaune, vert, bleu, couvert de passepoils, de franges, de rubans. « Imaginez, disait-il, qu'on nous regarde du fin fond de l'Univers. Que verrait-on ?  Une masse rampante, morne et grise. Mais, soudain, comme un coup de feu, éclaterait une tache de lumière. Et ce serait moi ! »

 Cette fois aussi, il s'était vêtu pour la Galaxie. Son béret semblait prêt à l'arracher au sol. Une cape bleue pendait à ses épaules décharnées, laissant voir un vêtement furieusement coloré. Kalmykov jetait sur la toile une touche, une seconde, une troisième, avec une espèce de nonchalance, comme en se jouant. Puis il reculait, abaissant son pinceau d'un mouvement brusque. La foule s'écartait. Lui visait, pointait, projetait la main en avant, et une grasse touche noire se collait à la toile, dans le bas, de travers, gauchement, comme hors de propos. Mais d'autres giclées suivaient et, aussi, des effleurements du pinceau, c'est-à-dire des taches jaunes, vertes, bleues et, du brouillard des couleurs, quelque chose émergeait, surgissait prenait corps, un fragment de marché, de la poussière, du sable chauffé à blanc, un tombereau de pastèques. Le soleil estompait les contours, apaisait les couleurs, amollissait les formes, et le tombereau fondait dans la vibration de l'air incandescent. Cependant, les badauds regardaient, jugeaient, rigolaient, se bousculaient pour mieux voir : des poivrots, des enfants, des femmes. Les gens sérieux n'avaient que faire de ces amusements. Si même ils jetaient un coup d’œil, ils passaient vite leur chemin. « Un barbouilleur, disaient de Kalmykov les gens de poids. Dans le temps, les individus pareils, on les mettait à l'asile ! »
 

*     *    *


Bien des années plus tard, après la mort du peintre, le carnet de notes de Kalmykov tomba entre les mains de Zybine. Le défunt y consignait par ordre alphabétique tout ce qui lui passait par la tête. Ainsi Zybine lut à la lettre « P » :


Personne plus que moi n'aime à dessiner dans la rue. C'est ma force. Les gens badaudent et bayent aux corneilles. Les enfants voient peindre pour la première fois. Les envieux me brocardent. Je me rebiffe. Je pérore, je fais des mots. Là je suis dans mon élément. je n'ai pas d'égal. Il semblerait qu'on dût pour cela me couvrir d'honneurs. Non ! Ma vie durant, j'ai travaillé gratis. Travaillé pour dix dans le désintérêt universel. Mais le jour viendra où ces idiots auront de mes nouvelles !

Serge Ivanovitch Kalmykov : Ultime autoportrait, 1967

Et encore, à la lettre « S » :


Si l'on parle de l’essentiel, c'est la débandade. Personne n'a le loisir d'entendre des choses sérieuses. Or, à force de causer, chaque jour, dans la rue, avec les uns et les autres, on s'entraîne à l’éloquence. Il vous vient à l'esprit des formules qui frappent. On ramène de dehors des trouvailles. Je marchais en silence et soliloquais…

Tel il était effectivement : sûr de soi, insensible aux quolibets, hors de portée de la critique, génie méconnu qui ne tenait d'ailleurs pas à être reconnu. De tous les peintres, poètes et philosophes connus ou obscurs, il était le seul, pensait Zybine, à qui pût pleinement s'appliquer la formule de Pouchkine : « Tu es le souverain, vis seul. »  

Kalmykov vivait ainsi : conscient de son droit divin. Ce souverain ne se laissait troubler que par de futiles détails : « Il y a du papier ciré à 1 rouble 54, mais je ne possède que 80 kopecks. »  Encore cela ne le peinait-il pas outre mesure.

En matière de manque, d'absence, le calepin révélait un vocabulaire d'une précision mathématique.
 Le premier article qui lui fut consacré post mortem se terminait ainsi :
 « On voyait marcher dans les rues d'Alma-Ata un homme étrange, le chef hirsute coiffé d'un béret, portant un vaste pantalon en toile à sac,  cousu avec des fils de couleur et, sur le côté, une immense besace peinturlurée ». Ces dernières années,  il avait noté dans son carnet : « Que m’importent les théâtres et les cirques ? Pour moi, le monde entier est un théâtre. Et la Galaxie, plus encore que le monde entier. »

Mais on s’en rendait mal compte en 1937. C’était justement en 1937 qu'à propos de l'exposition organisée par l'Union des peintres pour le vingtième anniversaire de la révolution, le Kazakhstan Littéraire avait jeté feu et flamme. Et Zybine y avait lu :
 « On ne comprend pas pourquoi les organisateurs ont toléré les tableaux d'un nommé Kalmykov. L'un représente deux citoyens qui brandissent des valises. De toute évidence, ces valises sont vides, parce que des valises pleines ne se laisseraient pas manipuler comme cela. C'est un déplaisant et inculte barbouillage.»


« Le miroir » 1945, huile sur carton. 60x40 cm

Or les plus beaux dessins de Kalmykov datent de cette période. Les femmes y ressemblent à des palmiers ou à des fruits du Sud. Elles ont les mains fines, les yeux en amande. De haute taille, debout ou couchées, elles emplissent toute la surface de la feuille. Quelques-unes ont des ailes, telles des fées. D'autres sont simplement des femmes. Sur des dessins publiés, le long et lourd vêtement d'intérieur n'est que jeté sur les épaules. Il laisse voir la jambe, la poitrine, le torse. La femme porte un vase de style oriental, comme on en fait dans les montagnes. Sur une petite table, un candélabre allumé (on dirait un rameau avec trois fleurs écloses) et un livre ouvert avec un signet. Dans le silence de la nuit, où donc va cette belle solitaire, que suit - chien ou chat ? - une créature étrange. 
Un autre dessin est intitulé Jazz lunaire. Une blonde élancée, douce et froide (il est à présumer que Kalmykov n'admettait qu'un seul type de beauté féminine), avec des ailes de papillon, porte sur un plateau une bouteille à col fin et un vase d'où jaillit une branche. Ici encore, les vêtements laissent voir le corps. (Plus exactement, tout le corps est une ligne ondoyante enfermée dans l'ovale des vêtements.) Et, ici encore, il fait nuit. Au fond, un serviteur, en coiffure et cape baroques, descend les marches d'une estrade.
 

Kalmykov a laissé deux ou trois cents de ces dessins dont la vertu d'envoûtement est indicible. Les techniques employées sont diverses : le pointillé et la ligne continue, des contours vides ou habités de couleur, le crayon aussi bien que l'aquarelle. Dans le Chevalier Motte, le personnage n'est pas sans ressembler à Kalmykov : même cape tumultueuse, même béret, même capuchon de couleur démente, et les décorations de tous les pays existants ou non !

L'homme va, il rit, il vous regarde. En public. Kalmykov n'a jamais ri. Jamais il n'a laissé entrer personne dans cet univers de jazz lunaire, de belles ailées qui prennent leur vol et de cavaliers superbes. Dans cet univers-là, il a toujours été seul

.

*      *    *



« Le Prince Noir » 1930…, huile sur carton. 58x48 cm


Zybine avait déjà rencontré Kalmykov. Le directeur, athée militant, rêvait de faire bâtir, près du parc Gorki, une filiale du musée  qui s’appellerait « Science et Religion ». Il avait demandé au peintre un projet de décoration et, au conservateur, son avis sur ledit Projet.

- C’est fort bien, avait dit Zybine, mais je comprends mal cette représentation de l’espace. Il n'est ni plan, ni sphérique, tout en échappant à la perspective habituelle.


- Exact avait répliqué Kalmykov : j'ai aboli le temps, parce  qu’il suffit de perturber l’équilibre des angles et des lignes  pour qu’ils tendent à l’infini. Savez-vous ce que c’est qu’un point ? Eh bien, un point, c’est l'état zéro d'un nombre infini de cercles concentriques, dont les uns, sous un signe déterminé, se propagent vers le pourtour du cercle, alors que les autres, sous le signe inverse, se propagent du zéro vers l'intérieur. C'est ainsi qu’un point peut avoir la dimension du Cosmos.

« Ce gars est parfaitement siphonné », avait pensé Zybine.



« Le réveil d'un loup-garou » 1937, huile sur carton. 70x56 cm


De longues années plus tard, il devait écrire :
Ce fut mon seul entretien avec Kalmykov. Je savais qu'il avait pris sa retraite, obtenu un studio dans un immeuble neuf, après avoir habité dans de vétustes baraquements de caserne, et qu’il y vivait seul, se nourrissant de lait et de kacha, parce que végétarien convaincu. On le voyait souvent dans la rue. Il avait maigri, jauni. Son visage s’était sénilement effilé, desséché. Les deux rides profondes qui partaient des ailes du nez s’étaient encore creusées. Il s'accoutrait d'un pantalon bouffant à passepoil doré, et portait au côté un immense tambourin à langues de feu, d’où pendaient des glands écarlates, jaunes, violets et pourpres. Il se ruinait, disait-on, à acheter tous les journaux dont disposait le kiosque. Je m'en ressouvins en entrant dans sa chambre, le surlendemain de sa mort. Il n'y avait pour meubles que des poufs faits de liasses de journaux ficelés. c'est là qu’il révait de couleurs, ou notait - à la lettre D - dans ses carnets : "
Des ours blancs m'ont emporté sur une civière noire vernie. Des Nègres de Bakst marchaient en tête de la procession. De petits singes capucins les suivaient.

 Ou encore, à la lettre « V » :
 Vu des enfilades de salles resplendissantes à carreaux de couleur.
 C'est alors que, parmi les jazz lunaires, les fées et les cavaliers, j’ai remarqué, sur un bout de carton, quelque chose de trouble, de glauque, de tordu, d'écumant, de déchirant, de presque effrayant. J'ai consulté la date : c'était ce que Kalmykov peignait le jour de notre seule et unique conversation, il y a un quart de siècle. À grandes touches de blanc, d'ocre et de bleu de Prusse, il avait représenté le lieu où aurait dû être érigé, sur la rive de l'Alma-Atinka et par décret du directeur, le pavillon « Science et Religion » : des rochers, des blocs, de menus galets aux couleurs vives, une rive en pente douce, un torrent écumant avec ses tourbillons, ses embruns, sa rumeur ; sur les plus grosses pierres, des hommes en caleçon de bain se prélassant au soleil. Et tout était dans ce soleil. Sous l'impact brûlant de sa lumière dure, jaune, perçante, la rivière ressemblait à un écorché. On distinguait nettement les faisceaux de muscles, renflements blanc ocré, figés dans une convulsion. Le tableau était si discordant qu'il faisait mal. Ce n'était pas de ces paysages qu'on aimerait accrocher au mur de sa chambre. Mais, dans une exposition, et quel que fût le nombre des autres tableaux, cette chose âpre, déplaisante, ne ressemblant à rien, arrêterait immanquablement. Et, un jour, dans la rue, en prenant le thé, ou même au lit, on s'en ressouviendrait sans qu'il fût besoin d'un prétexte, on se demanderait ce que le peintre a voulu dire.
 Il m'a fallu une bonne semaine pour comprendre. Kalmykov avait peint la Terre. La Terre en général, telle qu'il l'avait imaginée en ce matin déjà si éloigné. Une planète étrangère, encore inhabitée. Un réceptacle de forces instables. Ces garçons qui se bronzent au soleil, la rivière s'en fout : elle a sa signification cosmique propre, sa tâche dont elle s'acquitte avec la sereine ténacité de toute matière inerte. C'est bien pourquoi elle ressemble à un faisceau de muscles tendus à craquer. Et ce ne sont pas des rochers, mais des débris de planète. Ces couleurs sont sauvages parce que les hommes ne les utilisent jamais. Nous sommes face à la nature même, à la «  Nature naturée » du philosophe. Sur ce bout de carton, représentant dix mètres d'une rivière minable, c'est le cosmos qui se déchaîne, le même cosmos que parmi les étoiles de la Galaxie et des métagalaxies. Les gars peuvent toujours jouer aux galets : ça ne concerne pas le Grand Tout.

 …
… … … …

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« Clair de Lune Suite № V ». 1947, huile sur carton. 34x28 cm


… il a été relâché. Chez nous aussi, ça arrive. Les voies du destin… sont impénétrables… 
Zybine sortit deux heures plus tard et marcha droit sur la cabine téléphonique. Comme elle était occupée, il s'assit sur un banc, à quelque distance. Le soleil tapait encore dur, mais, déjà, déambulaient des couples très vespéraux, et un tambour roulait allègrement derrière les sapins. Un détachement de pionniers en foulards rouges déferla d'un pas martial vers la grille où une sonnerie de clairon salua son arrivée. Le bar ouvrait ses portes.



Au centre du terrain de jeux, entre deux chevaux-dragons, un peintre travaillait. Des gamins, des petits vieux et des poivrots entouraient son chevalet. Il ne leur prêtait aucune attention. À toute allure, avec une sorte de fringale, il piquait dans l'air une touche de couleur après l'autre, et les lançait sur le carton. Ses traits exprimaient le recueillement, et ses sourcils froncés, la gravité. Il était pressé, s'étant mis à l’œuvre avec quelque retard, et résolu à terminer avant le coucher du soleil. Pour l'essentiel, d'ailleurs, c'était au point. Il sentait toutefois que quelque chose manquait. Il se retourna, regarda et vit Zybine.
Zybine était recroquevillé, bras ballants, sur son banc. Exactement le détail qui manquait : une tache noire biscornue sur la blancheur éclatante de la cabine téléphonique, avec un premier plan de sable jaune déjà mat, et un fond de sapins bleus. Le peintre crut reconnaître cet employé du musée, avec qui il s'était entretenu naguère. Au moment qu'il criait : « Ne bougez pas d'une minute, je vous en prie », deux promeneurs vinrent s'asseoir sur le banc. Il fit la grimace, mais les garda dans sa pochade. Ainsi un rectangle de carton conserva pour les siècles des siècles l'image de cette trinité : un commandant de la Sûreté rayé des cadres ; un indicateur ivre, baptisé le Taon par ses employeurs ; et celui sans qui les deux autres n'auraient pas existé.


« Clair de Lune Suite № IV» 1947, huile sur carton. 34x28 cm

Le soleil déclinait. Le peintre pressait l'allure. Il portait béret couleur de feu, pantalon bleu à passepoil doré, cape verte à rubans, et un tambourin à broderies cendre et flamme pendait à sa hanche. Il ne se vêtait de la sorte ni pour autrui ni pour soi, mais pour Mercure, pour Mars, pour le Cosmos, étant le génie N° 1 de la Terre et de la Galaxie, peintre décorateur du Théâtre Abaï, Serge Ivanovitch Kalmykov, ainsi qu'il se présentait.
 Et les sages Martiens, qui nous observent par instruments ultra-sensibles, se demandaient comment pareil miracle de lumière pouvait jaillir d'un incolore magma d'humanité. Seuls les plus doctes savaient que ce miracle s'appelle le rêve, phénomène lumineux qui atteint son maximum d'intensité lorsque Ia Terre, dans son mouvement planétaire, entre dans les zones d'ombre du Cancer et du Scorpion, et que la réalité devient intolérable parmi ces émanations maléfiques.

 

Quant à cette peu réjouissante histoire, elle est arrivée l'an cinquante-huit après la naissance de Joseph Vissarionovitch Staline, le génial guide des peuples, c'est-à-dire l'an mil neuf cent trente-sept après la naissance de Jésus-Christ, année néfaste, torride, grosse d'un avenir terrifiant.


Moscou, 10 décembre 1964 - 5 mars 1975



Sergey Ivanovitch Kalmykov : « Si l’on parle de l’essentiel, c’est la débandade. »

On va au bout ?
Republican Museum of Fine Arts named after A.Kasteev :
… Le fonds du musée comprend les œuvres de nombreux artistes interdits durant la période soviétique, dont environ 1100 œuvres du célèbre artiste d'avant-garde Sergey Kalmikov qui a passé la deuxième moitié de sa vie à Alma Ata et y a créé la plus grande partie de ses œuvres…
Museum of history of Almaty city : Department Museum of history of political repression

Répertoire des Musées du Goulag

Mémorial pour les millions de victimes du communisme

Organisations agissant pour les victimes du communisme

Guilt by Association – ALZHIR camp for Wives in 1937

ALZHIR memorial, Kazakhstan

KarLag memorial, Dolinka, Kazakhstan

Kazakhstan: Museum Recalls Stalin’s Devastating Legacy







lundi 30 novembre 2020

Serge Ivanovitch Kalmykov : « Imaginez qu’on nous regarde du fin fond de l’Univers… »



"Cercle" : Serge Ivanovitch Kalmykov (1891-1967) était fasciné par la théosophie…

« Imaginez qu’on nous regarde du fin fond de l’Univers. Que verrait-on ? Une masse rampante, morne et grise. Mais, soudain, comme un coup de feu, éclaterait une tache de lumière. Et ce serait moi ! »   [Serge Ivanovitch Kalmykov,  Samarkand 1891-Alma-Ata 1967]
Iouri Dombrovski : La Faculté de l’Inutile, p. 40

mercredi 18 novembre 2020

Pierre Desproges : irrévérence et liberté d'expression…



"Desproges était un génie, les génies sont éternels
, Desproges est donc éternel. Une démonstration aussi acrobatique qu’inutile quand on aborde le sujet ô combien riche de cet artiste qui maniait le rire, l’humour, le caustique, le grinçant, le cinglant et l’irrévérencieux avec un goût prononcé pour le maniement périlleux de la langue française… allez savoir ce qu’un gars comme lui aurait eu le droit de dire aujourd’hui… Fort heureusement, il s’est révélé au bon moment et a eu largement le temps de nous livrer sa verve douce-amère avant de nous abandonner."






Pierre Desproges sur Wikipédia

Pierre Desproges, issu d'une famille de commerçants de Châlus, était un mauvais élève à l'école. Il passe une partie de son enfance à Luang Prabang (Laos) où son père enseigne le français. En 1959, il part pour vingt-huit mois en Algérie où il doit accomplir un service militaire dont il garde un souvenir exécrable. Ne sachant trop que faire pour gagner sa vie, il entreprend des études de kinésithérapie qu'il abandonne assez vite, il écrit des photo-romans qu'il confectionne avec ses amis (et qui paraissent), il vend des assurances-vie (qu'il rebaptise assurances-mort) puis des poutres en polystyrène expansé.

Il devient ensuite journaliste à l'Aurore où il entre grâce à son amie d'enfance, la journaliste Annette Kahn. Son chef de service aux informations générales, Jacques Perrier, qui ne le supporte pas, le fait renvoyer. Il travaille alors dans le journal hippique du même groupe de presse, Paris Turf. Lorsque Perrier est à son tour licencié, Bernard Morrot, qui est nommé pour le remplacer, le fait revenir à l'Aurore et lui confie une rubrique de brèves insolites à l'humour acide que Pierre Desproges appelle la « rubrique des chats écrasés ». Jugé un peu trop caustique, il évite son licenciement grâce à Françoise Sagan (qu'il interviewera pour « le Petit Rapporteur ») qui écrit une lettre au journal en affirmant qu'elle n'achète l'Aurore que pour la rubrique de Desproges. Remarqué par ses confrères de la télévision, il devient chroniqueur dans l'émission télévisée le Petit Rapporteur, sur TF1. Sa prestation dans cette émission dominicale de Jacques Martin, au côté de son complice Daniel Prévost, demeure gravée dans l'esprit des amateurs d'humour noir et de cynisme. Il claque la porte car il est coupé de plus en plus souvent au montage. Après ces oppressions, il se réinstalle à l'Aurore, car il s'y sent mieux… … suite

mardi 17 novembre 2020

"Hold-Up" et "Manigances", l'épopée médiatique du Covid-19



Connaissez-vous l'effet Streisand ?…
Plus l'on veut censurer des faits, plus on leur fait de publicité !
Voilà nos médias "mondialement bien pensants" pris à leur propre piège…

Et si tout ce qui est censuré était vérité ? Que de critiques, majoritairement négatives émises par les médias officiels du Régime et leurs collabos imbéciles !… Quelle serait leur critique prédominante ? Les points de suspension du reportage. Autrement dit cette liberté laissée à chacun d’interpréter en son âme et conscience, selon son expérience, sa culture… Nous sommes-là à l’opposé de ces présentations de certains journaux de France 2 qui nous assènent au tableau électronique le surgissement de vérités et d’impératifs auxquels nul ne saurait se soustraire ! Voilà bien tout le danger et la perversité de ce reportage, Hold-Up : inviter chacun de nous, librement, à la réflexion ! Points de suspension !…

Alors, pour se faire une opinion personnelle quoi de mieux que de regarder ce film ?



Du "bon boulot" ?… pas seulement en Syrie !



Lien de téléchargement :
https://www.myairbridge.com/fr/#!/link/ZEQURCkh2

HOLD-UP : Le film documentaire sur la « Plandémie »

Un film documentaire de 02h43 qu’il faut avoir vu !
Croyez moi vous n’en sortirez pas indemne après avoir vu ce film …

Les dix commandements du Nouvel Ordre Mondial gravés sur le monument le plus étrange des États-Unis













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Manigance 19 !


Vidéo dénonciatrice des mensonges et vérités sur le Covid1-9 et pour la sauvegarde de nos droits et libertés humaines dans notre monde, au sens plus large.

Si vous tenez à votre liberté, à celle de vos proches, enfants ou futurs enfants si vous en avez, ainsi qu'à celle des futurs générations s'il y en a, écoutez très attentivement ces 50 modestes minutes d'une importance CAPITALE qui comprennent un grand condensé d'éléments sur tout ce que vous devez savoir, car cela nous concerne toutes et tous.

Manigance-19 est une vidéo au format documentaire qui évoque et dénonce ce que 99% des journalistes et des médias traditionnels ne vous diront et montreront JAMAIS sur la réalité de la "pandémie" de la Covid-19 et sur le futur de ce monde et de nos droits et libertés en tant qu'être humain, le tout de manière claire et concise, grâce au concours de différents intervenants.

Vous découvrirez tous les mensonges et vérités sur cette "pandémie", les diverses formes de manipulation utilisées et leurs conséquences, et ce que les gouvernements prévoient avec le vaccin, le traçage numérique et autres pour un contrôle total de la population mondiale entraînant une dictature profonde et sévère à l'échelle toute entière de l'humanité, la vôtre, la nôtre, et des futures générations s'il y en a.

Enfin, cette vidéo se termine avec un appel à l'action fort, incitant à la désobéissance civile non violente, et cela dès aujourd'hui.

Sommaire (le visionnage intégral est fortement recommandé pour une compréhension optimale) :

01:19 - Masques et manipulation (inutilité, dangerosité, conséquences) ;
11:28 - Le confinement (inutilité, dangerosité, conséquences) ;
17:57 - Tests pcr et manipulation (inutilité, dangerosité, conséquences) ;
31:18 - Le vaccin et son but (dangerosité et conséquences) ;
41:57 - Le traçage numérique (l'extrême surveillance et le contrôle de la population mondiale) ;
48:39 - Conclusion (vivre libre ou mourir esclave).

Partagez en masse cette vidéo avant qu'elle ne soit supprimée...

Et téléchargez-là en la publiant vous-même sur vos réseaux pour alerter et sensibiliser le plus de monde possible…
Ce sont deux actions simples et importantes que vous puissiez faire à votre échelle.

Réalisateur de la vidéo Manigance-19 :
Florian Piana (montage / narration, mixage)

Toutes les sources et liens se trouvent dans le générique de fin.


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"Vous vous demandez sûrement comment ça se fait que ceux qui étaient vos amis il y a peu, ces personnes avec qui vous partagiez les mêmes valeurs… puissent maintenant avoir perdu tout contrôle de leur raison… vous leur expliquez les chiffres, leur apportez des études, des faits. Mais les yeux restent vides, rien ne se passe. Et vous vous dites : c’est pas possible ! Ils dorment ! En réalité, vous n’avez pas si tort que ça. En réalité, le monde est sous hypnose…
Avez-vous déjà entendu parler de l’ingénierie sociale ? De la fabrique du consentement ? Je vais aller droit au but aujourd’hui. J’ai une question pour vous: pensez-vous que ceux qui vous dirigent souhaitent votre bien ? Pensez-vous qu’il serait possible qu’ils vous connaissent mieux que vous ?"
Réalisation/Post-production: Ema Krusi & Pascal Prod'

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Un ex-agent des services du renseignement russe, se disant « parasitologue », déclare que le coronavirus est un complot sioniste (publiée en mars 2020, version originale sous-titrée à partir de l'anglais).

‘Ils’ pensent que votre consommation de médicaments, de fluor, de mal-bouffe, etc. et le fait que vous soyez distraits par l’industrie du rêve sans intérêt a atteint un tel niveau que vous n’êtes pas en mesure de relier les points… Dans cet entretien, un ancien colonel du service de renseignement militaire russe déclare que la pandémie actuelle de coronavirus (ou l'absence de pandémie ?) sert quatre objectifs principaux :
1) Initiative de dépeuplement ;
2) Contrôle politique sur le reste de la population ;
3) La déflation de la bulle financière actuelle ;
4) Liquidation des concurrents géo-économiques.

lundi 16 novembre 2020

Lettre ouverte d'un prêtre arabe de Syrie au Président français Emmanuel Macron






الأب الياس زحلاوي


Père Élias Zahlaoui
Damas, 2 novembre 2020

Monsieur le Président,
Dans le désarroi où vous vous débattez, et où, avec vos deux « géniaux » prédécesseurs, vous avez plongé toute la France, et peut-être bientôt, toute l’Europe, permettez à un vieux prêtre arabe catholique de Syrie, de vous faire part de quelques propos tout simples, mais, hélas, « politiquement incorrects » !

En Président de la République Française, vous vous indignez devant l’assassinat d’un ou de plusieurs Français. Les Parlementaires français, à leur tour, protestent un moment, debout, en silence. Et l’Église de France de sonner le glas en tous ses clochers.

C’est donc tous ensemble, les Trois Corps Représentatifs de la France, qui se dressent et s’indignent, face au monde !

Il le fallait. Tout assassinat, quel qu’il soit, où qu’il soit, et pour quelque motif que ce soit, est à condamner d’une façon absolue. Avec vous tous, je déclare que tout être humain est SACRÉ ! Oui, TOUT ÊTRE HUMAIN EST SACRÉ !

Je ne puis, en homme et en prêtre, qu’approuver ces triples prises de position, on ne peut plus légitimes, vis-à-vis de vos concitoyens français, voire européens.

En conséquence, laissez-moi, en homme et en prêtre de Syrie, vous poser, à vous, Monsieur le Président, à vos « dignes » prédécesseurs, ainsi qu’aux Parlementaires français qui se sont succédés depuis 10 ans, et surtout à toute l’Église de France, cette question toute simple :
Si la vie humaine est à vos yeux de Français, si précieuse, pourquoi, VOUS TOUS en France, vous vous êtes arrogé le DROIT et le DEVOIR, d’acheminer en Syrie, durant dix longues années, des centaines de milliers d’assassins, dont dix mille Français au moins, pour détruire de fond en comble, tout un pays, ma patrie la Syrie – cette Syrie dont votre savant André Parrot avait dit qu’elle était « la patrie de tout être civilisé » – sous le prétexte d’y instaurer « la Démocratie, la Liberté et les Droits de l’Homme » ?
Monsieur le Président, Messieurs les Parlementaires, Messieurs les Prélats de l’Église de France, auriez-vous oublié, dans votre opulence et arrogance d’Occidentaux, tout autant que d’anciens colonisateurs à l’histoire si peu honorable, cette vérité terrible qui dit qu’on ne récolte que ce qu’on sème ?

Hélas, vous récoltez déjà, et vous récolterez bientôt, ce que vous avez semé en toute impunité. Puisse cette récolte ne pas être à la mesure de ce que vous avez, en toute tranquillité de conscience, semé rien qu’en Syrie !

Monsieur le Président,
Vous n’êtes pas sans savoir que l’Histoire ne pardonne pas. Reste que pour vous, Politiciens de tous bords, vous pourriez prétexter du fait plus qu’évident, que vous êtes en fin de compte, manipulés par des Pouvoirs mondialistes, occultes et tout-puissants.

Mais l’Église de France, cette Église de Jésus-Christ mort par amour pour tout être humain, et que Saint Paul a qualifiée de « Colonne de Vérité », de quel prétexte peut-elle se prévaloir, pour laisser commettre cet ASSASSINAT systématique, absolument inexpiable, de tout un peuple, dont les descendants de la toute première Église, SANS MOT DIRE ?

Ce silence, aussi indigne que lâche, sonne pour moi prêtre de Jésus-Christ, rien moins que le glas de toute l’Église de France.

Monsieur le Président,
Il est déjà tard.

De grâce, hâtez-vous de retrouver votre dignité d’homme, pour aider toute la France à se faire enfin humaine.

Père Élias Zahlaoui
Damas, 2/11/2020


Source :

Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie au Président français Emmanuel Macron


Lire aussi :

Qui sème le vent, récolte la tempête !

Allocution d’un prêtre de Syrie devant le Parlement européen

Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie au Président Hollande (30 mai 2012)
Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI (30 juillet 2012)

Lettre ouverte du père Jean-Paul Devedeux à Mr François Hollande (30 mai 2012)

Hollande annonce l'expulsion de l'ambassadrice de Syrie (29 mai 2012)

Témoignage du père Élias Zahlaoui, prêtre à Notre-Dame de Damas, quartier de Koussour

Questions ouvertes du Père Élias Zahlaoui à Laurent Fabius

Bruchez Anne, « La fin de la présence française en Syrie : de la crise de mai 1945 au départ des dernières troupes étrangères », Relations internationales, 2/2005 (n° 122), p. 17-32

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Pierre Magnan : Quand la Syrie était administrée par la France

Soheila Ghaderi-Mameli, « L'histoire mouvementée des frontières orientales de la Turquie », Confluences Méditerranée, 2/2005 (N°53), p. 91-102

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