Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.
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dimanche 1 juillet 2018

Face à la "révolution mondiale", en Syrie et ailleurs, identifier le destructeur de civilisations…



Bonheur de voyager en Syrie, certes… Mais c'est une autre chance que nous offre aujourd'hui un voyage en Syrie… Dans son malheur, la Syrie nous fait don d'une vision clarifiée des luttes en ce monde contemporain… Des forces s'affrontent en Syrie… Un combat primordial pour l'avenir de nos sociétés… Voulons-nous un monde uniformisé dominé par la seule idéologie de ceux qui se veulent les maîtres du monde ; se prétendant "élus de Dieu" ou - c'est tout comme - "serviteurs exclusifs" de ce Dieu Unique Tout Puissant… Face à l'impérialisme unificateur de ces "élus" et "serviteurs" de Dieu, il y a ces hommes humbles et respectueux qui acceptent le Monde tel que Dieu l'a créé, dans toute sa diversité, soucieux de garantir la multiplicité des cultures et le libre arbitre de chaque homme ; le Jugement dernier - pour ceux qui y croient - dépendant de la seule appréciation divine, toute ingérence humaine dans cette prérogative étant sacrilège… Ainsi se veut une authentique laïcité, celle vécue en Syrie. "Laïcité" à l'opposé de ce "laïcisme" hypocrite de propagande qui voudrait imposer une idéologie universelle, celle propagée notamment par ces révolutions qui se sont voulu des idéaux universels, la Révolution française puis la Révolution bolchevique… suivies aujourd'hui de ces "Printemps arabes" portés par le sionisme…


Toujours identifier l’ennemi. Que la révolution soit portée, alternativement ou coordonnée, par les francs-maçons, les communistes, le sionisme et son outil islamique ce sont toujours les mêmes forces occultes qui se dissimulent, les uns et les autres étant les acteurs - déclarés ou non - d'un même combat…
La puissance destructrice du communisme s'étant progressivement émoussée après les effets désastreux sur les opinions publiques du génocide mené par les Khmers rouges au Cambodge, par le rejet du communisme en Europe après la chute du Mur de Berlin et l'effondrement de l'Union Soviétique… une autre arme a été activée : l'islamisme… Une arme idéologique depuis longtemps déjà affûtée à partir de la Turquie et avec les Dönmeh et leur activation d'un fondamentalisme islamique, propagés par les instruments des Frères musulmans et du wahhabisme…

Communisme et islamisme restent indissociables en tant qu'armes des tenants du mondialisme… Armes maniées directement par le N.O.M. ou plus généralement par des "idiots utiles"… Le sionisme restant, par la personnalité des principaux propagateurs du communisme que de l'islamisme, indissociable de ces mouvements…
De même que le terrorisme n’est jamais l'ennemi mais seulement un moyen de faire la guerre quand l’ennemi ne peut ou ne veut - quelles qu’en soient les raisons - agir frontalement, de même l'idéologie, instrument la propagande, n'est qu'un outil de manipulation des masses… Le communisme a joué ce rôle… Un rôle qui aujourd'hui lui a été - partiellement et… provisoirement ? - retiré au profit de l'islamisme…
Comment mieux illustrer ce désarroi des communistes devant "une situation aussi complexe" que par ces conseils donnés à leurs militants :

Les communistes face à la Syrie… enjeu mondial considérable (Jacques Serieys 19 octobre 2015)
Ainsi les communistes face au dépit de voir utiliser l'arme idéologique de l'islamisme et le terrorisme dont il est porteur par le Nouvel Ordre Mondial et le sionisme tentent de sauver la face et de prôner une attitude ménageant la chèvre et le chou… On condamne "le dictateur" Assad tout en le laissant être acteur d'une solution politique. Mais dans le même temps on prend parti sans ambigüité pour une prétendue "opposition syrienne" armée et, "cerise consolatrice sur le gâteau" pour le Rojava des Kurdes sécessionnistes… Choix des communistes qui s'insère sans ambigüité aucune dans celui de l'Entité sioniste !
La Syrie présente un valeureux exemple de résistance à cette "révolution mondiale"… Malgré toutes les destructions, humaines comme matérielles, opérées en Syrie, l'on ne peut se dispenser de s'interroger sur le degré des ravages de cette "révolution mondiale" en Europe, et plus précisément en France… Un article de Rivarol fondé sur des faits récents contribue fort judicieusement à nous fournir des éléments de réponse…
Les communautés chrétiennes du nord-est de la Syrie victimes des agissements des milices kurdes d’obédience communiste PKK…





K-Y partie à l’Élysée avec le ‘’mec’’ qui a bombardé la Syrie…
Devant un public de 1 500 bourgeois autant friqués que décadents,
c’est une fête afro-techno-LGBT qui s’est déroulée dans ce lieu de pouvoir transformé en Sodome.


Pour les niais qui en douteraient, qu’ils se reportent à la fiesta de l'Élysée où
 se démenait comme de beaux diables une cohorte de travestis afros.

Chansons et paroles d’une soirée mémorables : extraits… « Ce soir, brûlons cette maison, brûlons-la complètement »… « Les femmes et la beuh (herbe) »… « Ne t’assieds pas, salope, s’il te plaît »… « Danse, enc… de ta mère, danse »… « T’es vénère parce que je me suis fait sucer la b… et lécher les c… ». Olé ! Une poétique à la mesure de la République en marche, de Pierre Bergé à Patrick Drahi (SFR/L’Express/Libération/BFM.TV/i24 News), via Rothschild, Attali, Minc and Co.



Bon, bien ! Il s’agirait d’enfin voir ou percevoir les évidences les plus aveuglantes. À savoir que si le Coup d’État bolchévique d’octobre 1917 a finale
ment échoué, la Révolution mondiale elle, l’a finalement emporté et s'accomplit sous nos yeux non dessillés. L’atroce dictature léniniste s’est en effet rapidement conclue en 1921 par le brûlant aveu d’échec qu’aura été vote 
de la Nouvelle économie politique — un discret, mais authentique, retour au capitalisme de libre entreprise — le 12 mars 1921 à l’occasion du Xe Congrès du Parti communiste russe. Et ce, tandis que se développait depuis douze jours la révolte (et non la mutinerie) des marins de Cronstadt. Celle-ci sera écrasée le 18 mars sur ordre de Trotski au prix de la bagatelle d’une dizaine de milliers de morts… Le socialisme avançait à grand pas ! Les malheureux ne demandaient cependant que la restauration de libertés élémentaires : élection libre des soviets, liberté de la presse et de réunion, suppression des réquisitions forcées, bref, revendiquant une démocratie ouvrière et paysanne contre l’oppressive dictature des commissaires politiques. À son décès, le 21 janvier 1924, Lénine s’était en fait refusé à fixer une limite pour la NEP dont il voyait la prolongation pour au moins une décennie, voire un quart de siècle. Mais en 1927 le succès de la NEP était tel qu’il finit par fortement entraver les réquisitions de grains et entraîner la création d’un marché parallèle ; certaines villes connaissent à cette date d’importantes pénuries et l’Ukraine est meurtrie par une mortelle disette au cours de l’hiver 1928/1929.

Un prélude à la grande famine de 1932/1933, celle-ci étant étroitement liée à la dékoulakisation et à la collectivisation autoritaire des terres. Staline engage alors la politique du « Grand tournant », en l’occurrence le lancement du Premier plan quinquennal, l’abandon de la NEP et l’industrialisation lourde du pays avec en perspective — oui, dès cette époque — de préparer à la guerre contre le Reich allemand [Henri Massis (1886/1970), Découverte de la Russie, 1944. Un livre profond malgré la fadeur du titre].

Les famines et leurs cortèges de mort par millions, suivirent donc l’abandon sine die du socialisme réel par Lénine. La Terreur, le goulag et la malemort ouvrirent néanmoins grands leurs bras pour y engloutir ouvriers, paysans, bourgeois et nobles. Surtout les classes laborieuses qui furent étrillées d’importance et pour lesquelles devait en principe s’accomplir la révolution et que le communisme était censé libérer (sans doute du fardeau d’une existence de bagnard ? Celle qui fut la leur après la Révolution !). D’ailleurs, un révisionnisme historique de bon aloi (allant dans le sens de la mythologie révolutionnaire invertie) s’emploie maintenant à minimiser le nombre de cadavres afin de nous convaincre que la Terreur et les confiscations ne furent, au fond, pas si terribles que ça. Le prix à payer !

Que les faits — qui se sont frayés si difficilement un chemin vers la lumière — ne sont en réalité qu’exagération, une légende noire, pur produit de la malveillance des ennemis du peuple et du socialisme. Au reste, par-delà cet échec (mais pouvait-il en être autrement, le communisme, niveleur égalitariste étant une cruelle chimère ?), il faut admettre — aussi dur cela soit-il — qu’au XXIe siècle le marxisme sous sa forme ultra-libéraliste mâtinée de freudisme, l’a finalement triomphé, oui da ! Les torrents de 1789 et de 1917 continuent d’emporter les nations et de charrier les cadavres des guerres de normalisation démocratique, les rives défilent sous nos yeux, mais elles sont en réalité immobiles, ce sont les eaux furieuses qui déferlent, et nous avec !

AU FINAL ALEXANDRE PARVUS ET LÉON TROTSKI L’EMPORTENT HAUT LA MAIN

Si Lénine a perdu, Trotski, lui, a gagné. Ce Léon Bronstein dont les séides et les suiveurs ont envahi la planète : néoconservateurs en Amérique, en France macroniens [La fête de la musique 2018 dans les jardins du palais de l’Élysée avec des danseurs et des musicos afros transsexuels, montre que toutes les limites ont été franchies par une présidence se complaisant à avilir sa fonction très au-delà de ce que firent les Sarkozy et les Hollande. La déchéance est un puits sans fond, en témoignent les pitreries obscènes de l’Élysée devant un millier et demi d’invités, dignes héritiers de la chienlit soixante-huitarde…] post-mitterrandiens et archéo-soixante-huitards, partout les élites occidentales ont épousé la cause de la Révolution permanente [Ce concept apparaît en 1844 dans La Sainte Famille, premier ouvrage cosigné par Karl Marx et Friedrich Engels. Théorisé par Alexandre Parvus (Israël Lazarevich Gelfand), richissime marchand d’armes, Trotsky reprend le thème en 1905 in Résultats et Perspectives, puis en 1929 in La Révolution permanente]. Celle de la destruction totale de l’État et de la société établie naguère sur les bases d’une morale transcendante. Et les choses avancent à la vitesse de ces infreinables machines à démolir que sont les “valeurs” démocratiques secrétées au fur et à mesure de ses pressants besoins par l’insidieuse dictature de République universelle en marche, imposées également par les lois impérieuses du Marché, un dérèglement général (liberté pour les uns, les happy few, asphyxiante dictature pour le plus grand nombre !) sanctifiées par les Traités commerciaux sous les auspices du Libéralisme ultra, nouvel horizon de l’Humanité…

N’oublions pas que ce sont les poches lestées de l’or de Jacob Schiff [Banquier, philanthrope et humaniste, il finança en 1904 à hauteur de deux cents millions de dollars-or via la banque Kuhn, Loeb and Co, la guerre du Japon contre la Russie. La défaite russe sera suivie de la révolution manquée (de peu) de 1905 dans laquelle Parvus et Trotsky occupent des positions clefs] que Trotski Bronstein regagna la Russie pour prendre en marche le train de la conspiration bolchévique… comme ces professionnels de l’entrisme, plus proches de nous, que sont Julien Dray, grand collectionneur de montres à complication et faux transfuge de la LCR, qui volait au secours de la victoire et ralliait les rangs du PS en 1981… ou encore Jean-Marie Le Guen et Jean-Christophe Cambadélis. Ce dernier, compagnon de route du trotskyste Lionel Jospin et de Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international [2007/2011], deviendra Premier Secrétaire du PS en 2014, passe en 1986 en compagnie de quelque quatre cents militants obéissant perinde ac cadaver, de l’Organisation Communiste Internationaliste au PS où ils se taillent rapidement la part du lion lors de la distribution des prébendes et des places éligibles. Ces gens dont la carrière est émaillée d’épisodes successifs de concussion et de prévarication, ces habitués des tribunaux (qui les blanchissent très régulièrement) ne trahissent rien ni personne : surtout pas un pays auquel ils sont par nature et par définition étrangers et même hostile, ni une morale qu’ils méprisent et qu’ils se font une joie mauvaise de transgresser.

LA MACHINE À DÉTRUIRE LA NATION

Retenons que la Machine à détruire la nation, son identité, sa souveraineté et nos dernières libertés, s’est visiblement mise en route en 1966 avec le livre Treblinka de Jean-François Steiner. Une fiction présentée comme un témoignage qui donna le coup d’envoi d’une prodigieuse entreprise de sidération : à savoir — et depuis cette date — l’exploitation commerciale, politique, idéologique, morale du système concentrationnaire des vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À partir de là, s’enclenchait la procédure devant acheminer les Hexagonaux à la mort cérébrale. Le 21 mai 1981, le plus avide et le plus avisé de ces « politiciens au rencart… marqué par l’ambition et la haine » que stigmatisait DeGaulle dans son discours du 30 mai 1968 (trois jours après le rassemblement de Charlety, le 27 mai, à la veille de la deuxième nuit des barricades), le factieux Mendès France ayant été écarté, parvenait à la tête de l’État. Il faudra toutefois attendre juillet 1984 et l’échec cuisant des trois gouvernements Mauroy (qui avait su merveilleusement arroser les copains et assécher les caisses de l’État), pour que la Machine à sidérer l’indigénat reprenne force et vigueur avec la création de cette machine de guerre contre les peuples que constitua SOS-Racisme.

Si la réouverture mémorielle des camps ne fut qu’une première étape (certes fondatrice), la création le 15 octobre 1984 de SOS-Racisme [Serge Malik, l’un des fondateurs d’origine judéo-arabe, va dénoncer dans Histoire secrète de SOS Racisme (1990) « l’instrumentation politique de l’antiracisme par le Parti socialiste et la franc-maçonnerie ainsi que la surreprésentation de membres de l’Union des étudiants juifs de France »] fondé par les trotskistes Harlem Désir et Julien Dray, marqua la relance (en mode démultiplié) de l’entreprise de néantisation mentale des Français… auxquels il fut reproché, en vrac et de façon lancinante, la colonisation, les croisades, l’esclavagisme, le racisme puis le sexisme, le machisme, l’homophobie, la xénophobie… enfin leur “leucodermie”. Haro sur le Baudet [Jean de La Fontaine « Les Animaux malades de la peste » Livre II — 1678], l’homme blanc quinquagénaire ployant sous le bât de ses tares et de ses vices. La bête à abattre ! Pourtant, qui ne voit que les vrais et actuels négriers des temps modernes sont ces Organisation non gouvernementales — si bien pensantes et si pathétiquement généreuses —- qui acheminent, cargaison après cargaison, du bois d’ébène pour alimenter sur le Vieux Continent le juteux marché de l’assistanat social ou celui du travail à vil prix ?

Cette entreprise de sidération et de destruction mentale a fait entrer les masses hexagonales dans un profond état d’hébétude leur faisant accepter les pires inversions… et les ravages liés à la destruction programmée de l’État remis en cause en son principe même et dans l’exercice de sa souveraineté nationale la plus élémentaire. L’État, rongé de l’intérieur par la libéralisation de secteurs d’activité dans lesquels s’exerçaient ses prérogatives régaliennes ou dans lesquels s'était immiscé à plus ou moins bon escient ! Destruction des transports ferroviaires, de la Santé, de l’Éducation (devenue une dispendieuse entreprise industrielle d’arasement de la mémoire ethnoculturelle et confessionnelle, destinée à former des zombies ne disposant plus que des quelques centaines de mots utiles à se gaver de séries télévisuelles), Services postaux, Sécurité intérieure et Défense passée sous commandement américain au sein de l’Otan, etc.

La disparition des frontières, l’effacement de la distinction dehors/dedans (ou haut/bas, en un mot de toute hiérarchie sociale et partant, l’annulation de toute autorité autre que celle de la bureaucratie tentaculaire), a rendu caduque la notion d’État protecteur, garant d’un espace de souveraineté [Le 21 juin 2018, Emmanuel Macron assimilait le retour en Europe du nationalisme à « la lèpre qui monte » La nation, la communauté nationale, voici l’ennemi !] . Or Mai 68 marque le point de départ de la grande déconstruction sociétale dont nous ne voyons que trop les ravages aujourd’hui. Quant aux imposteurs qui nous dirigent, ils exhibent sans la moindre vergogne le spectacle de la décomposition cloacale qu’ils sont chargés de mener à terme : le raout élyséen, transgenre et congoïde, en est l’un des symptômes… sachant que le bon peuple muselé par les valeurs, frappé de stupeur et en état avancé d’incapacité mentale, laisse faire, laisse passer, préférant tourner ses regards vers les arènes également mondialisées du ballon rond, là où s’exprime le mirage hypnotique d’une pétulance collective sans véritable enthousiasme ! [G.W.F. Hegel (1770/1831) « Phénoménologie de l’esprit » 1807 TII - § 38] À quand la guerre ?

Source : Léon Camus in Rivarol n°3336 du mercredi 27 juin 2018


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De la manière d’écrire l’histoire

« Il faut, avant tout, que l’historien soit libre dans ses opinions, qu’il ne craigne personne, qu’il n’espère rien. Autrement, il ressemblerait à ces juges corrompus qui, pour un salaire, prononcent des arrêts dictés par la faveur ou la haine. (…) L’unique devoir de l’historien, c’est de dire ce qui s’est fait (…), et négliger tout le reste ; en un mot, la seule règle, l’exacte mesure, c’est de n’avoir pas égard seulement à ceux qui l’entendent, mais à ceux qui, plus tard, liront ses écrits (…), ne s’inquiétant pas de ce que dira tel ou tel, mais racontant ce qui s’est fait. (…) Il vaut mieux, prenant la vérité pour guide, attendre sa récompense de la postérité que se livrer à la flatterie pour plaire à ses contemporains. Telle est la règle, tel est le fil à plomb d’une histoire bien écrite. »

Lucien de Samosate : De la manière d’écrire l’histoire


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Autres étapes du 9ème voyage de "solidarité avec le peuple syrien"
de la Communauté syrienne de France, avril 2018






samedi 9 septembre 2017

Aux origines du terrorisme : "L'idéologie wahhabite, une menace mondiale"




Pour la première fois en France, le mercredi 18 janvier dernier, le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) a organisé un colloque consacré à l’analyse et à la dénonciation de l’idéologie wahhabite, véritable moteur du terrorisme islamiste contemporain, en France et dans le monde, en présence de nombreux experts réputés, et devant un amphithéâtre comble.

[Télécharger le rapport en pdf]




Huit points majeurs ressortent de cette réunion…

1. Une idéologie néfaste et illégitime

Ainsi que l’énonce Pierre CONESA, le wahhabisme est une idéologie religieuse profondément sectaire, antisémite, raciste et misogyne, prétendant revenir au temps du prophète.
Pour Alain CORVEZ, le wahhabisme est une « doctrine tournée vers le passé ».

Le wahhabisme est clairement une idéologie extrémiste, archaïque et haineuse, une dérive de l’islam apparue au XVIIIe siècle. C’est un courant largement minoritaire de l’islam sunnite dont l’influence est aujourd’hui immense en raison des moyens financiers consacrés à sa diffusion par l’Arabie saoudite.

Alain CORVEZ a expliqué comment cette secte minoritaire et fanatique de l’islam s’est imposée dans une grande partie de la péninsule arabique par l’alliance entre la famille guerrière des Saoud et la prédication de retour aux sources de l’islam primitif du mystique Abdul Wahhab, créant un État qui a pris le nom de son fondateur en bénéficiant des soutiens stratégiques des Britanniques, puis des Américains à partir du Pacte de février 1945 signé sur le croiseur Quincy, étendant son influence à toute la péninsule et au-delà grâce à la richesse de son sous-sol.

Citant Karim IFRAK, Alain CORVEZ rappelle que « le wahhabisme est un mouvement fondamentaliste aux soubassements politico-religieux sur lesquels les Saoud ont forgé leur politique de légitimité religieuse. Il repose sur une interprétation sommaire des textes […]. Victimes d’une vision idéaliste de l’islam, les adeptes du wahhabisme prêchent un retour vers ce dernier dans sa forme la plus originelle possible. S’estimant être les dignes héritiers du salaf (les pieux ancêtres), ils n’hésitent pas à taxer les autres musulmans de déviants, voire dans le cas de certains, d’hérétiques. Aussi, à travers un prosélytisme soutenu financièrement et médiatiquement, le wahhabisme ambitionne de ramener les non-musulmans à se convertir à l’islam, et les musulmans à épouser leur cause ».

Aujourd’hui, cette idéologie radicale désole les fidèles sincères de l’islam qui voient leur religion diffamée par cette vision blasphématoire et enjoignant tous les musulmans de tuer ceux qui n’y adhèrent pas. Malheureusement, l’idéologie wahhabite a trouvé des soutiens et des alliés puissants qui l’exploitent à des fins stratégiques, alimentant ainsi le terrorisme.

Alain CORVEZ explique qu’en réaction au terrorisme takfiri, a pris naissance un mouvement de rejet global de l’islam, en Europe et notamment en France. Il est vrai que la dénonciation de cette déviance criminelle par des autorités religieuses sunnites a été malheureusement peu audible dans les médias.

Pourtant un évènement d’une extrême importance a eu lieu à Grozny (Tchétchénie) du 25 au 27 août 2016, où 200 savants sunnites du monde entier – dont les Ulémas d’Al-Azhar – ont dénoncé les dérives du sunnisme qui encouragent le terrorisme, notamment le wahhabisme, ont émis une fatwa contre elles afin de distinguer l’islam véritable de l’erreur, et ont publié un communiqué appelant les autorités politiques à soutenir les instances religieuses modérées.

Selon Mezri HADDAD, les projets islamistes politiques et religieux guidés par l’idéologie wahhabite ne sont que la traduction de la négation de l’islam. À cet égard, les termes en « isme » (wahhabisme, salafisme, etc.) doivent être remplacés par un seul et unique terme : l’islamo-fascisme.

L’Arabie ne représente pas l’islam, ni ne l’incarne. Toute alliance avec elle est contre-productive pour envisager une réforme de l’islam. Il n’y a pas d’islamistes modérés et il est nécessaire de combattre cet islamo-fascisme.

2. Une idéologie au service d'un État

Comment une telle idéologie, extrémiste et archaïque, ultra-minoritaire au sein de l’islam, a-t-elle pu connaître un tel développement ? Rien de cela n’aurait été possible sans son instrumentalisation par une dynastie familiale qui s’est emparée d’un État, et consacre ses ressources à l’exportation de cette vision régressive et combattante de l’islam

Ainsi que l’explique Pierre CONESA, dès la création du royaume, le djihad a été le moteur idéologique de l’identité saoudienne. Au nom de cette justification religieuse, les Saoud ont lancé la guerre contre les autres tribus arabes pour unifier la péninsule et créer leur dynastie, puis ils ont fait de même contre l’Empire ottoman.

Dans les livres scolaires saoudiens, le djihad est décrit comme une geste héroïque et noble.

Voilà pourquoi les Saoudiens ont toujours représenté le contingent étranger le plus nombreux au sein des talibans, des commandos du 11 septembre (15 des 19 terroristes) ou de Daech. Le salafisme quiétiste n’est rien d’autre qu’une préparation psychologique à la violence.

Fondé sur cette doctrine politico-religieuse, l’Arabie saoudite, alliée de l’Occident, est l’un des États les plus rétrogrades de la planète. Ce pays est un royaume médiéval et intégriste dont les dirigeants laissent la majorité du peuple dans l’ignorance, avec pour toute éducation une lecture très orientée du Coran.

C’est l’un des États les plus inégalitaires au monde, une monarchie extrémiste, hypocrite et esclavagiste, bafouant les libertés politiques et religieuses, les droits de la femme et des étrangers, le droit du travail et soutenant massivement l’intégrisme religieux conduisant au djihad partout dans le monde, avec l’espoir illusoire que les créatures qu’il a enfantées ne se retournent pas un jour contre lui comme ce fut auparavant le cas avec les Frères musulmans.

3. Un prosélytisme tous azimuts

Riyad dispose d’un pouvoir d’influence et de nuisance considérable grâce à l’argent du pétrole et s’en sert pour jouer au pyromane en exportant le wahhabisme, qui est à l’origine du rejet dont souffrent de nombreux musulmans partout dans le monde 

Pierre CONESA explique que la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite est un modèle d’endoctrinement et de prosélytisme d’État au service d’une idéologie. C’est une usine à propager le racisme, la misogynie, l’homophobie, la haine du dissemblable. Elle dispose de moyens logistiques illimités et bénéficie d’une totale impunité auprès de la communauté internationale corrompue par les achats de pétrole et les ventes d’armes.

Elle s’appuie sur le formidable réseau d’influence de la Ligue islamique mondiale, une ONG qui dispose d’un budget annuel estimé à 5 milliards de dollars.

Chaque jour, nous observons les effets dévastateurs de son influence partout dans le monde, notamment en France – tant par la radicalisation de certains de ses citoyens et de ses mosquées, que par les actes terroristes qui l’ont frappée – comme au Moyen-Orient, où elle est en partie responsable de la situation chaotique d’un Moyen-Orient aujourd’hui à feu et à sang (Syrie, Irak, Yémen). Depuis plusieurs décennies, en Orient comme en Occident, le wahhabisme s’est infiltré dans les sociétés avec le but clairement affiché de s’imposer comme la seule référence islamique et morale.

Sa diffusion se traduit systématiquement par la division entre les musulmans, l’élimination des minorités non islamiques, le rejet de l’Occident, la haine, la violence, les conflits.

Pierre Conesa rappelle notamment qu’au Royaume-Uni, où vivent 2,8 millions de musulmans, 100 000 enfants suivent les cours de 700 écoles coraniques. Il existe aussi des hôpitaux halal, des quartiers signalés « Sharia zone » sans alcool, sans tabac, sans femmes non voilées, sans homosexuels… Pire, des tribunaux islamiques sont autorisés à juger selon la loi coranique les conflits en matière commerciale et civile ; y compris les querelles de couple et de voisinage. Unique protection contre l’arbitraire, les décisions de ces juridictions sont susceptibles d’appel devant la High Court. Le ministère britannique de la Justice laisse faire et la naissance de ce système d’arbitrage parallèle n’a pas suscité de réaction outre-Manche.

Bien sûr, il existe de nombreux musulmans qui résistent à l’hégémonie wahhabite – en Tunisie, en Algérie, au Maroc notamment – mais pour combien de temps encore ? Personne ne leur vient en aide et ils risquent de ne pouvoir lutter durablement contre les pétrodollars islamistes. 




4. Un lien direct avec le terrorisme

Pour Alain RODIER, cette idéologie est si puissante qu’elle pousse – comme jamais auparavant dans l’histoire – des centaines d’individus au sacrifice suprême lors d’opérations suicides, comme à des actes d’une infinie barbarie au nom de leur pseudo-religion. Elle mérite donc d’être étudiée avec attention car on ne fait pas la guerre à une méthode de combat – le terrorisme – mais à ceux qui l’emploient et pourquoi.

Pour Alain CORVEZ, Al-Qaïda, groupe né en Afghanistan pour lutter contre les Soviétiques, a été la première structure rassemblant les djihadistes, financée par l’Arabie et les services pakistanais, avec le soutien de la CIA américaine.

Il a rappelé que « le wahhabisme a engendré le terrorisme qui a pu se développer grâce aux soutiens qu’il a trouvés auprès de nombreuses puissances l’utilisant à des fins stratégiques, portant atteinte à la réputation de l’islam du fait des amalgames que certains se sont empressés de faire ».

Avec la guerre en Syrie, les djihadistes ont multiplié leurs organisations, en fonction de leurs affiliations et de leurs financements mais tous s’inspirent du wahhabisme et montrent la même cruauté. Au nom de l’islam, leur but est de renverser le régime laïque de Damas, ce qui leur vaut le soutien massif de Riyad, Doha, Ankara, Washington, Paris ou Londres.

Daech n’est qu’une métastase du cancer d’Al-Qaïda, en poursuit les mêmes objectifs au nom de la même idéologie. Rappelons que l’organisation État islamique puise ses références dans les écrits d’Abdel Wahhab et des Frères musulmans. Elle adhère donc à la même idéologie que l’Arabie saoudite.

Ces extrémistes s’en prennent à tout le monde : à l’Occident bien sûr et à la France en particulier ; mais aussi aux Russes, aux Égyptiens, aux Pakistanais, aux Libanais, au Hezbollah, aux Iraniens, aux chrétiens, aux chiites… et aux sunnites qui n’adhèrent pas à leur conception de l’islam.

Si le financement direct qu’elle accordait au terrorisme semble bien s’être interrompu, l’Arabie saoudite, soutien idéologique et financier du wahhabisme, laisse certains de ses ressortissants fortunés, de ses ONG et de ses banques appuyer Daech.

Et la Ligue islamique mondiale continue de distribuer de l’argent à des mouvements qui utilisent ces fonds pour lancer le djihad. Ainsi, le soutien à Daech se poursuit via de nombreux canaux en provenance du monde arabe. L’organisation « État islamique » reçoit de nouveaux combattants, du ravitaillement et développe des trafics de toute nature pour assurer son financement. Daech est donc loin d’être asphyxié grâce à la bienveillance de Riyad, Doha ou Ankara.

Par ailleurs, de nombreux éléments tendent à montrer que l’Arabie saoudite – et le Qatar – auraient effectué des livraisons d’armes aux mouvements terroristes contre lesquels l’armée française opère au Sahel.



Richard LABÉVIÈRE a insisté sur le financement direct et indirect du terrorisme par Riyad, via les banques et ONG saoudiennes. Il a stigmatisé le rôle ambigu qu’ont joué les banques suisses et italiennes notamment, en acceptant d’abriter des fonds saoudiens suspectés de financer le terrorisme.

Afin de démontrer le double jeu auquel se livrent les Occidentaux dans la fabrication de l’ennemi, Richard Labévière a illustré ses propos à travers trois exemples.

– Lors de l’attentat de Louxor, au cours duquel 62 touristes furent tués par la Jamaa Islamiya, plusieurs éléments indiquèrent que le financement de l’opération avait été rendu possible par le biais d’une société financière appelée Al-Taqwa. Située dans les Bahamas, à Londres, ainsi qu’à Zurich (le Crédit suisse), cette banque servit de banque aux Frères Musulmans et permit le financement de leurs attaques terroristes, les fonds ayant été fournis par l’Arabie saoudite. Preuve de la duplicité qui règne, Carla Del Ponte refusa d’ouvrir une instruction sur cette affaire afin de ne pas conduire les Saoudiens à quitter la place financière suisse.

– à l’occasion des attentats perpétrés contre les ambassades américaines de Nairobi et de Dar-es-Salaam en 1998, il a été montré que l’ONG islamiste Mercy International a contribué au financement des opérations.

– et, enfin, le financement des activités du GIA algérien dans les années 90 s’est effectué par des fonds saoudiens via des banques suisses.



5. L’agression armée d'États voisins

L’Arabie Saoudite, non contente d’exporter le wahhabisme de par le monde et d’avoir soutenu les djihadistes, est intervenue au Bahreïn à l’occasion du printemps arabe (2011) pour mater dans le sang une révolte populaire sans que personne ne s’en offusque.

Surtout, depuis bientôt deux ans, elle a déclenché une guerre sanglante au Yémen (opération Tempête décisive), laquelle semble ne pas intéresser grand monde, contrairement au conflit syrien.

Depuis mars 2015, une coalition internationale menée par Riyad s’attache à remettre au pouvoir le gouvernement d’Abd Rabo Mansour Hadi, afin d’empêcher l’installation d’un régime chiite à sa frontière méridionale. Dans ce conflit, les Saoudiens sont aidés par les États-Unis qui leur fournissent armement, renseignements et ravitaillent leurs avions. Les combats ont déjà provoqué plus de 10 000 morts – dont beaucoup de civils et plus de 30 000 blessés.

L’Arabie saoudite bombarde systématiquement et sans aucun état d’âme les infrastructures du pays – y compris les hôpitaux et les quartiers historiques de Sanaa, ville vieille de près de 2 500 ans – et exerce un blocus sur les zones rebelles au point que des millions de Yéménites n’ont plus de quoi se nourrir ; 3 millions ont fui les zones de combat.



6. L'absence de participation à la lutte contre Daech

Mis à part contre les réseaux terroristes actifs sur son territoire et qui cherchent à s’en prendre au pouvoir en place, l’Arabie saoudite ne participe pas à la lutte contre l’organisation État islamique, dont l’idéologie est proche du wahhabisme. D’ailleurs, le nombre de Saoudiens parmi les combattants étrangers de Daech est particulièrement élevé.

Paradoxalement, pour conduire sa guerre d’agression au Yémen, Riyad, a été capable de réunir autour d’elle une coalition internationale de 150 000 hommes.

Les Saoudiens ont retiré en cette occasion la quinzaine d’aéronefs qui participaient mollement aux bombardements contre l’organisation État islamique en Irak. Rien qu’en avril 2015, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a conduit plus de 1 700 raids aériens, soit parfois 80 par jour ; l’on aurait bien aimé voir ses moyens engagés contre Daech.

Pour Pierre CONESA, le royaume est en réalité en danger, car il refuse de combattre Daech, dont les thèses trouvent un écho favorable au sein d’une partie de sa société. Et ce n’est pas un hasard. Aujourd’hui, les principes que l’État saoudien applique – la loi coranique et la haine des « mécréants » (les non-musulmans) – se rapprochent de ceux de Daech. Tous deux décapitent massivement en public et détestent les chiites.

Ainsi, la société saoudienne ne comprendrait pas que le royaume affronte les djihadistes. Or, comme chaque fois que le régime des Saoud est en danger, il fait appel aux « mécréants » : les Occidentaux. Cela a déjà été le cas en 1979, lorsque des gendarmes français du GIGN ont libéré la grande mosquée de La Mecque d’étudiants islamistes radicaux ou, en 1991, lorsque les soldats américains sont intervenus à l’occasion de l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein.


7. La complicité de l'Occident

En dépit de sa diplomatie religieuse agressive, de son soutien aux groupes islamistes armés en Syrie, de ses efforts douteux pour lutter contre Al-Qaida et Daech, et de ses crimes de guerre au Yémen, aucune critique n’est formulée à l’encontre de l’Arabie saoudite. Les frappes saoudiennes au Yémen relèvent pourtant pleinement d’un crime de guerre. Mais aucun État occidental ne l’a signalé ni n’a protesté et le conflit yéménite est quasiment absent des médias occidentaux. Tout juste les Américains ont-ils fait savoir qu’ils allaient reconsidérer leur soutien aux Saoudiens dans ce conflit.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Américains ne cessent de désigner l’Irak, l’Iran et plus récemment la Syrie, comme fauteurs de troubles, alors que Ben Laden et la majorité des terroristes du 9/11 étaient Saoudiens et que l’idéologie dont se réclament les djihadistes takfiris est celle de Riyad. Nous sommes donc en présence d’une véritable stratégie d’alliance objective et machiavélique avec l’islam le plus radical qui soit.

Michel RAIMBAUD a rappelé le rôle essentiel qu’ont joué les États-Unis dans la fabrication de l’ennemi, avec le concept géopolitique de « Grand Moyen-Orient », cher à l’administration de George W. Bush, et dont le point d’orgue aura été l’élaboration du plan de démantèlement du Moyen-Orient qui s’est notamment traduit par l’invasion de l’Irak en 2003.

Ce concept a maintes fois évolué au gré des impulsions politiques de Washington, notamment dans les années 80. En effet, sous l’administration Reagan, les États-Unis n’hésitèrent pas à instrumentaliser les islamistes afin de contrer l’influence soviétique en Afghanistan, les conduisant ainsi à nouer un pacte d’alliance avec les Saoudiens et les Pakistanais. Sous l’administration Bush, le plan de démantèlement du Grand Moyen-Orient n’avait pour autre objectif que de transformer le paysage politique et économique de cet ensemble afin d’y apporter la « démocratie » et ainsi, assurer la sécurité des intérêts américains, dans la droite ligne des théories néoconservatrices.

Michel RAIMBAUD a dénoncé les alliances de circonstances qui ont été observées entre les Européens et les islamistes, que l’on songe à la guerre d’Afghanistan en 1979, aux bombardements dits « humanitaires » qui ont été effectués sur la Libye de Kadhafi, aux révolutions arabes ou à la guerre en Syrie.

Paradoxalement, alors que l’Occident est la cible de la haine et de la violence wahhabite, il continue de soutenir le régime saoudien. Les élites occidentales, complices ou clientes de ce royaume, ferment les yeux sur ses agissements qui pourtant sapent les fondements de leurs sociétés.

À l’occasion de ses enquêtes sur le financement du terrorisme par l’Arabie saoudite, Richard LABÉVIÈRE, s’est heurté aux injonctions du Quai d’Orsay dirigé successivement par Alain Juppé et Laurent Fabius, qui ne souhaitaient pas que soit mis en lumière le financement de l’islam radical par l’Arabie saoudite. 








Pierre CONESA a insisté sur l’ostracisme dont a été l’objet en France son dernier ouvrage qui a le mérite de dénoncer haut et fort la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite.

Il plaide pour la levée des ambiguïtés qui sous-tendent nos relations avec ce royaume de l’extrémisme. À noter qu’en France, pas moins de cinq agences de conseil en communication se chargent de « corriger » l’image des Saoud dans l’opinion.


8. Comment éradiquer cette menace ?

15 ans après le début des attentats barbares qui ne cessent d’ensanglanter le monde arabo-musulman, l’Occident et la France, la menace terroriste n’a nullement diminué.
Les événements des années 2015 et 2016 dans notre pays en sont la triste illustration. Les autorités gouvernementales ont accru les moyens accordés à la lutte antiterroriste et ont mis en place, avec plus ou moins de réussite, un dispositif destiné à lutter contre la radicalisation.
Mais force est de constater que rien de concret n’a été fait pour lutter contre les idéologies (salafisme, wahhabisme, Frères musulmans) sur lesquelles se fondent ces mouvements radicaux terroristes  et les États qui les soutiennent, au premier rang desquels l’Arabie saoudite – mais aussi le Qatar et la Turquie. 

- Sur le plan intérieur

Il est essentiel de dénoncer l’idéologie wahhabite comme néfaste et hostile, incitant à la haine et au terrorisme, à l’antisémitisme et contraire aux valeurs et lois de la République. Cette idéologie – ainsi que celle des Frères musulmans – doit donc être déclarée hors-la-loi, ses textes interdits de vente et de distribution, ses mosquées fermées, ses associations dissoutes et ses représentants interdits de s’exprimer dans nos médias.

Nous devons les combattre avec la plus grande fermeté. Ce que nous avons fait jadis pour lutter contre Action directe et divers groupuscules d’extrême droite doit aujourd’hui s’appliquer aux wahhabites, aux salafistes et aux Frères musulmans. 

- Sur le plan international

Un virage à 180° vis-à-vis du régime saoudien s’impose, car cette monarchie prône une idéologie haineuse, contraire à nos valeurs ; elle encourage et soutient – directement ou indirectement – le terrorisme et l’extrémisme religieux partout dans le monde, et jusque dans nos banlieues. Il convient de dépasser les promesses – parfois illusoires – de contrats mirobolants et ne pas se laisser acheter par des cheiks autocrates, dont les comportements à l’égard de leur propre population et des étrangers sont incomparablement plus éloignés des règles démocratiques qu'on le prétend pour la Syrie et l’Iran. 

- Sur le plan religieux

Enfin, pour Alain CORVEZ, le défi que représente le wahhabisme doit entraîner chez les théologiens sunnites, comme les y a invités le président égyptien Sissi, un aggiornamento salutaire pour supprimer à l’intérieur du corpus religieux les ferments de divisions que le terrorisme takfiri a révélés et cristallisés.

La crise provoquée par cette vision inculte, haineuse et sommaire de l’islam sunnite entraîne en son sein des craquements et des divisions, et pourrait amener les grands théologiens à vivifier les saintes bases de la foi sunnite pour l’adapter au monde moderne, en l’orientant vers l’avenir, à l’instar du chiisme tourné vers la prophétie et l’attente d’un monde meilleur.

Des voix s’élèvent en ce sens, depuis deux ans environ, venant de responsables sunnites religieux, comme à Kazan et Grozny en 2016, et de chefs politiques, musulmans mais laïques comme le président Sissi en Égypte. 
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Comment éliminer radicalement le terrorisme wahhabite ?…

Wayne MADSEN - Les Dönmeh : le secret le plus chuchoté du Moyen Orient (25 octobre 2011)
Christophe Lamfalussy, Jean-Pierre Martin : Molenbeek-sur-djihad (Grasset, 18 janvier 2017)
Molenbeek. Le monde entier connaît le nom de cette commune de Belgique. Que se passe-t-il à Molenbeek, et depuis longtemps, puisque dès 2001, le commandant Massoud a été abattu par deux hommes qui y vivaient ? Pourquoi l’avant-garde d’un commando de l’Etat islamique en est-elle partie, une nuit de novembre 2015, pour assassiner 130 personnes à Paris ? Christophe Lamfalussy et Jean-Pierre Martin se sont plongés dans cet étrange creuset du terrorisme, étudiant sa réalité actuelle et son histoire pour essayer de comprendre l’explosion d’un islam radical au cœur de l’Europe.
D’argent saoudien en mères fanatisées qui envoient leurs fils en Syrie, voici la désolante rencontre du fanatisme religieux, du plus misérable gangstérisme et de l’incompétence politique. Trente ans de dérives. Une leçon, non seulement pour la Belgique, mais pour toute l’Europe.

Le terrorisme n’est pas un ennemi mais un moyen de faire la guerre, tous les États l'utilisent

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Le site Stratpol (www.stratpol.com) dirigé par Xavier MOREAU, qui fournit des analyses politico-stratégiques et économiques sur toutes les zones, pays et continents, dans le but de permettre des prospectives réalistes, a publié une série de vidéos de ce colloque du Cf2R (Centre français de Recherche sur le Renseignement) sur le thème de l'idéologie wahhabite. Juste au moment où Trump arrive au pouvoir ? Assiste-t-on à un revirement géopolitique dont les Saoudiens vont faire les frais ?


Colloque sur le wahhabisme : Introduction d’Éric DENÉCÉ et intervention de Pierre CONESA (partie 1/7)

Éric Denécé, docteur ès Science Politique, habilité à diriger des recherches, est directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Pierre Conesa, auteur de "Dr Saoud et Mr Jihad, la diplomatie religieuse de l'Arabie Saoudite" (Robert Laffont) Ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défens.


Colloque sur le wahhabisme : intervention d'Alain Corvez (partie 2/7)



Colloque sur le wahhabisme : intervention d'Abderrahmane Mekkaoui (partie 3/7)



Colloque sur le wahhabisme : intervention de Richard Labévière (partie 4/7)



Colloque sur le wahhabisme : intervention de Mezri Haddad (partie 5/7)



Colloque sur le wahhabisme : intervention de Michel Raimbaud (partie 6/7)



Colloque sur le wahhabisme : allocution de Pierre Lellouche (partie 7/7)






dimanche 5 mars 2017

Comment éliminer radicalement le terrorisme wahhabite ?…



Voulez-vous savoir comment les États-Unis pourraient éliminer 
le terrorisme islamique mondial et la faim dans le monde ?





Si cela semble absurde et contraire à l’éthique ─ « les États-Unis ne vont pas passer à l’offensive et voler les ressources naturelles d’autres peuples, surtout ses alliés ! » ─, considérons certains faits.

Tout d’abord, quiconque considère ISIS comme un cancer sur la terre qui doit être éradiqué ─ et la plupart des Américains, y compris le président américain Donald Trump, ont cette opinion ─ doit également voir l’Arabie saoudite en des termes semblables. Car le royaume désertique applique le même genre d’islam qu’ISIS – avec toutes les intolérances religieuses, les décapitations, les crucifixions, les mutilations et la misogynie que nous associons aux terroristes.

Pire encore, ce pays dépense une somme astronomique de 100 milliards de dollars annuellement ─ soit des milliers de milliards depuis des décennies ─ pour soutenir et diffuser la forme la plus vile de l'Islam (wahhabisme / salafisme) dans le monde. Pratiquement toute la littérature radicale, les mosquées radicales, les sites radicaux et les programmes satellitaires radicaux ─ qui créent tous ces musulmans radicaux ─ sont financés par l’Arabie saoudite. En d’autres termes, si vous suivez la « radicalisation » des musulmans ─ y compris vos anciens voisins et collègues qui sont soudainement devenus très pieux, se sont fait pousser la barbe ou ont enfilé un voile, puis se sont fait tuer en martyrs dans un attentat-suicide ─, l’argent saoudien sera presque toujours au bout de la ligne.

Cela empire encore : le royaume islamique n’est pas seulement le principal exportateur d’idéologies radicales ; il est aussi le principal financier et soutien matériel des pires groupes terroristes. ISIS et al-Qaïda n’existeraient pas sans l’Arabie saoudite et les largesses des autres États du Golfe.

Alors, comment l’Arabie saoudite est-elle en mesure d’alimenter ce djihad polyvalent et global ? Entièrement avec ses réserves de pétrole sous la péninsule arabique.

Maintenant, dans un monde équitable, les Saoudiens devraient sûrement garder les ressources naturelles de l’Arabie, même si c’est l’Occident qui a découvert et créé la technologie pour utiliser le pétrole. Mais lorsqu’ils utilisent ouvertement cette richesse pour répandre la haine, la tourmente, le terrorisme et le massacre d’innocents dans le monde, la communauté internationale est sûrement en droit de répondre ─ en l’occurrence, en saisissant l’arme de leurs mains, c’est-à-dire les puits de pétrole.

Certains pourraient soutenir que, quels que soient les mérites de cet argument, il n’y a aucun moyen pour les dirigeants américains de vendre une telle guerre au peuple américain. En fait, ils le pourraient ─ très facilement ; et tout ce qu’ils auraient à faire, c’est dire au peuple américain la vérité pour obtenir une volte-face.

Rappelez-vous, l’establishment s’est déjà comporté de manière plus « spectaculaire », y compris en passant à l’offensive contre plusieurs dirigeants arabes ─ en Irak, en Libye et maintenant en Syrie. Dans tous les cas, les vrais motifs de guerre étaient cachés au public, probablement parce qu’ils ne servaient pas et ne servent pas les intérêts américains (d’où la raison pour laquelle ISIS est maintenant enracinée dans l’Irak « libéré », ou à la Syrie « libérée »). Tous ce que les dirigeants américains et les médias avaient à faire, c’était de présenter Saddam, Kadhafi et Assad comme des « monstres » persécutant leur propre peuple. C’était assez pour la plupart des Américains pour acquiescer à ces guerres, si ce n’était pas de les soutenir de tout cœur.

Dans le cas de l’Arabie saoudite, l’establishment n’aurait pas à tromper le public : le régime saoudien est un monstre. Comme dans les territoires détenus par ISIS, les femmes ne sont guère mieux loties que des biens ou des meubles ; les blasphémateurs, les apostats et les homosexuels sont persécutés et parfois exécutés ; tous les non sunnites ─ des hindous aux chiites ─ sont des sous-humains infidèles à traiter en conséquence ; les églises sont fermées, les bibles et les crucifix confisqués et détruits, et les chrétiens pris en flagrant délit d’adoration en privé, jetés en prison et torturés. L’Arabie saoudite est sans doute encore plus arriérée qu’ISIS : les femmes peuvent encore conduire à Mossoul et Raqqa, alors qu’elles en sont interdites à Riyadh ; et le gouvernement saoudien a son propre département spécial consacré à traquer et exécuter les sorcières et magiciens.

La sauvagerie saoudienne ne se limite pas non plus à la péninsule. Le régime a publié une fatwa, ou un décret sanctionné par l’islam, toujours disponible en ligne pour que tous puissent voir, en appelant les musulmans du monde à haïr tous les non-musulmans (c’est-à-dire plus de 99% des Américains ; voici ce que « nos amis et alliés » pensent vraiment de nous).



Bref, d’un point de vue libertarien ou humanitaire ─ et c’est le point de vue qui a été utilisé pour justifier la guerre en Irak, en Libye et en Syrie ─, la tyrannie de Saddam, de Kadhafi et d’Assad est bien pâle par rapport à celle des dirigeants saoudiens.

Dans ce contexte, comment arrêter cela ? Disons que le Conseil de sécurité de l’ONU ─ l’Amérique, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine, toutes nations qui ont souffert de la radicalisation et du terrorisme financés par l’Arabie saoudite ─ enverrait une coalition militaire pour saisir et internationaliser les puits de pétrole d’Arabie ? En quoi cela serait-il différent de la saisie des avoirs d’une organisation terroriste, que ce régime représente ? Il n’y aurait même pas de « guerre », certainement rien à l’échelle de l’invasion américaine de l’Irak.

Le pétrole peut être partagé à parts égales, des prix internationaux justes peuvent être établis et, pour apaiser toute culpabilité occidentale, les revenus ─ y compris les 100 milliards dépensés annuellement de parrainage du radicalisme islamique et de la terreur ─ peuvent aller aux pauvres et aux nécessiteux du monde. Les Arabes péninsulaires pourraient encore recevoir une riche allocation ; ils peuvent garder la Mecque et Médine et, s’ils le désirent encore, pratiquer la charia pour eux-mêmes sans être une menace pour le monde civilisé en général.

Un deal gagnant-gagnant pour tous les pays concernés ─ le monde développé, le monde sous-développé et même les Arabes péninsulaires contents de pratiquer l’islam entre eux. Même les musulmans du monde, dont on nous dit qu’ils sont extrêmement modérés, devraient accueillir avec joie la libération de leurs lieux sacrés.


La complicité avec l'Arabie saoudite exportatrice du wahhabisme ne date pas d'aujourd'hui… DeGaulle s'y est, lui aussi, complu



Les seuls qui vont perdre sont ceux qui s’engagent à utiliser la richesse pétrolière pour répandre les idéologies islamiques radicales et le terrorisme dans le monde.

Si cette proposition semble encore trop « irréaliste », rappelez-vous : nous avons déjà eu des précédents où les États-Unis se sont comportés de façon plus spectaculaire. En 2003, l’administration Bush a accusé Saddam Hussein d’être derrière le 11-Septembre, de développer des armes de destruction massive et d’avoir commis des violations des droits humains sans précédent. Parce que ces accusations étaient fausses ou exagérées ─ même les violations des droits de l’Homme étaient souvent menées contre des types d’ISIS ─, la plupart des nations du Conseil de sécurité ont rejeté la guerre contre l’Irak. Néanmoins, les États-Unis ont envahi et conquis l’Irak ; et l’Américain moyen était assez d’accord.


Barack Hussein Obama et Salmane ben Abdelaziz al-Saoud… copains comme cochons !


Alors, qu’est-ce qui empêchera les États-Unis de remettre le couvert seuls ou en coopération avec tous ou certains membres du Conseil de sécurité ─ peut-être un effort commun Trump / Poutine ─ pour couper la lignée du terrorisme mondial ? Ce n’est pas la realpolitik, les théories de « l’équilibre du pouvoir » ou les normes éthiques qui empêchent les États-Unis de défaire la tête du serpent djihadiste. Si les États-Unis ont pu aller à l’encontre de l’opinion internationale et envahir l’Irak sous un certain nombre de prétextes faux / douteux, pourquoi ne peuvent-ils pas faire de même avec une nation qui est coupable de soutenir et de disséminer le radicalisme et le terrorisme dans chaque coin du globe ? Par ailleurs, à la différence de Saddam Hussein, les dirigeants saoudiens ─ pour ne rien dire des 15 terroristes du 11-Septembre sur 19 ─ étaient effectivement impliqués dans les attentats du 11-Septembre, au cas où les Américains seraient encore intéressés de se faire payer cette facture.


Impensable que ce président, si niais soit-il, n'ait pu saisir l'allégeance au wahhabisme découlant d’un tel acte…



Un président tout ravi de brandir un cimeterre, l'épaule couverte du drapeau de l’Arabie saoudite,
le drapeau vert wahhabite frappé de l’inscription de la cha'ada associée à un sabre,
symbolisant la soumission consentie ou non à la charia et au wahhabisme.


Le prince wahhabite héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, ministre de l'Intérieur du royaume,
est décoré de la Légion d'honneur vendredi 4 mars 2016 par Hollande


Pourquoi cette proposition n’a-t-elle pas été mise en œuvre ? Parce que les Saoudiens savent mieux que quiconque quelle est la vulnérabilité de leurs activités terroristes et qu’ils ont acheté, il y a longtemps, des politiciens, des institutions, des universités et des médias occidentaux influents ─ en un mot, l’establishment. Autrement dit, la richesse saoudienne n’est pas seulement consacrée au djihad offensif, à la propagation d’idées et des groupes radicaux à travers le monde, mais au djihad défensif. Cela consiste à « donner » des milliards à des éléments occidentaux clés, qui à leur tour blanchissent ce pays devant le public américain ─ vous savez, notre « allié indispensable dans la guerre contre le terrorisme ».


Et, est-ce qu'en France cela changerait avec la Marine ?
La Marine, au Liban les 19 et 20 février 2017, a rencontré Hariri, cet homme d'affaires étroitement lié à l'Arabie saoudite donc au wahhabisme…
Encore une qui ouvertement mange au même râtelier que les terroristes takfiris wahhabites…
avec, comble du mensonge et de l'hypocrisie, un prétendu soutien aux Chrétiens d'Orient !


"Plus puissante que l'épée"… ou de l'art de tromper tout le monde…
La Marine a fait son cinéma en croyant humilier le Grand Mufti du Liban…
Pas de voile devant le Grand Mufti mais le fric wahhabite dans la poche !
Ce qu'elle ne dit pas c'est qu'auparavant elle a rencontré le président du Conseil des ministres Saad Hariri homme d'affaires né à Riyad et étroitement lié à l'Arabie saoudite donc au wahhabisme propagateur de l'idéologie mère du terrorisme à travers le monde… Pas de voile devant le Grand Mufti mais le fric wahhabite dans la poche ! Comment donc paiera-t-elle sa dette vis à vis des wahhabites qui, soyons-en certains, ne l'oublieront pas… Comment fera-t-elle payer sa dette par les Français ?
Mais la Marine n'aura reçu que des miettes… les patrons wahhabites des Hariri ont misé sur un autre canasson. Shiacity veille… et nous livre cette info que et Macron et l'Arabie saoudite auraient voulu occulter :

À Paris le 4 mars 2016, François Hollande, a décoré de la Légion d’Honneur le prince Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud, prince héritier, vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur, pour son action… dans la lutte contre le terrorisme ! Emmanuel Macron alors ministre de l'Économie accueillait le prince à Roissy.[Saudiarabiatoday]
Bruxelles le 24 février 2017, Emmanuel Macron rencontre Abdulrahman S. Alahmed, ambassadeur de l’Arabie saoudite à Bruxelles accompagné de Philippe Close, membre du Parti socialiste (PS) en Belgique. Philippe Close souligne que l’ambassadeur de l’Arabie saoudite à Paris, Al-Ankary et Emmanuel Macron se sont rencontrés à plusieurs reprises. Et Philippe Close ajoute : « Riyad soutient Emmanuel Macron à la présidentielle 2017. Le Royaume d’Arabie Saoudite a décidé de financer plus de 30% de la campagne d’Emannuel Macron pour l’élection présidentielle 2017. » [shiacity.fr]



Le roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, ambassadeur du wahhabisme, débarque dans l'Est de l'Asie…



L’establishment a un autre travail plus subtil : conditionner les Américains à croire que l’idée même de saisir le pétrole saoudien est aussi irréaliste et absurde que… eh bien, de voir Donald Trump devenir président.

Mais les temps changent et les vieux paradigmes se brisent ; des choses jadis dédaignées par l’establishment comme « impossibles » et « ridicules » arrivent. Au fait, il y a un nouveau gouvernement américain en ville, dirigé par quelqu’un dont l’immense richesse l’immunise contre les pots-de-vin saoudiens ─ celui qui promet de drainer le marais. L’une des choses les plus grossières qui seront sûrement trouvées, collées autour du trou de drainage et ayant besoin d’être éradiquées, c’est l’alliance impie entre l’Arabie saoudite et l’establishment.

Raymond Ibrahim

Note du Saker Francophone

Voici un nouvel auteur trouvé en papillonnant sur le web, donc l'article est à prendre avec des pincettes mais l'idée générale fait son chemin. Il n'est pas le premier à en parler. Si on veut être taquin, il faut se dépêcher, sinon les puits seront à sec.

Si on surveille attentivement la toile, on peut peut-être aussi relier cet article à une étonnante minute de vérité d'Éric Denécé du Cf2R sur la situation en Syrie devant un Yves Calvi « faussement » étonné.

Le site Stratpol (site d'analyses politico-stratégiques) vient d'ailleurs de publier une série de vidéo d'un colloque du Cf2R (Centre français de Recherche sur le Renseignement) sur le thème de l'idéologie wahhabite dont voici les vidéos mises en ligne. Juste au moment où Trump arrive au pouvoir ? Assiste-t-on à un revirement géopolitique dont les Saoudiens vont faire les frais ?


Sources :

- Le Saker Francophone - Saisir le pétrole saoudien pour résoudre les problèmes mondiaux


- Article original (en anglais) : Raymond Ibrahim - Seize Saudi Oil, Solve World Problems

Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) : La menace mondiale de l’idéologie wahhabite

Aux origines du terrorisme : "L'idéologie wahhabite, une menace mondiale"

Wayne MADSEN - Les Dönmeh : le secret le plus chuchoté du Moyen Orient (25 octobre 2011)

Le terrorisme n’est pas un ennemi mais un moyen de faire la guerre, tous les États l'utilisent

Catherine Shakdam : A History of Wahhabism and the Hijacking of the Muslim faith


dimanche 18 juin 2023

18 juin : journée nationale des Psittacidés en France…



Aux résidus gaullistes : « … la bêtise est une force indomptable. »
Albert Paraz
R…Appel pour un 18 juin !
En ce 18 juin, de volières en volières se répercutent des appels de Psittacidés… Se répète et se rabâche ce que l'histoire officielle enseigne dans les écoles de la République en France… Une France qui n'a certes pas le monopole des falsifications historiques, quasi universellement répandues…

Au petit matin de ce 18 juin, désagréable réveil par le chœur des Psittacidés anonymes, cacophonie à laquelle répond depuis sa gloriette le gloussement de notre dinde nationale… Une bien affligeante journée…



Bien d'autres dates auraient pu être choisies pour cette commémoration… Dates s'inspirant des péripéties de la Révolution en France et sa Grande Terreur… Celle-là, d'un 18 juin, présente l'avantage d'être plus proche des générations actuelles… Date liée à la grande honte de la défaite de 1940 imputable à l'incurie des politiciens de la République d'alors et à l'impuissance de l'État-major de ses armées… Le gros du danger passé, réaction bien humaine, le bon peuple de France en viendra à haïr ceux qui dans les moments les plus difficiles auront été témoins de sa honte mais seront restés près de lui s'efforçant de le conduire vers un honneur retrouvé… Ce bon peuple libéré, ingrat et toujours honteux portera alors son dévolu sur un imposteur bonimenteur… Un général micro… Micro aux deux sens du terme… Par son arme de prédilection la démagogie mensongère du discours et aussi parce que ce prétendu valeureux soldat n'avait jamais connu de champ de bataille hormis cabinets ministériels et studios d'enregistrement… Parmi les actes de bravoure de ce bonimenteur les historiographes officiels en charge de l'éducation du peuple promulgueront l'enregistrement au micro d'un studio à l'étranger le 18 juin comme date fondatrice du mythe…

Ces falsificateurs devaient être d'autant mieux servis par un don sinon une tare du personnage… son histrionisme, cette attitude théâtralisante que d'autres qualifieraient d'hystérie…

Le général Spears et sa «recrue», DeGaulle
Les Anglais qui avaient besoin d'un képi à opposer au prestige et l'action du Maréchal,
envoyèrent le général Spears de l'Intelligence service, débaucher
le vaniteux DeGaulle ulcéré de ne pas avoir été pris dans le gouvernement Pétain.

Ainsi avait grandi un mythe porteur qui devait permettre au général-micro exploitant le désarroi des populations d'Algérie de revenir au pouvoir en 1958, recevant comme lors de l'Épuration de 1944 l'appui des communistes…

Gaullistes et communistes encore complices dans les mois les plus sombres de l'Algérie de 1962…

Complices des massacres mais aussi complices des mêmes objectifs mondialistes… En juin 1940, le déserteur DeGaulle ne s'était emparé d'un micro que parce qu'ulcéré dans sa vanité de n'avoir pas été retenu dans le gouvernement du Maréchal Pétain… C'est le général Spears de l'Intelligence service, que les Anglais envoyèrent en émissaire saisir l'opportunité d'opposer un képi au prestige et à l'action du Maréchal… Débaucher et recruter l'histrion DeGaulle ne présenta alors pas grande difficulté…

Pour les communistes le contexte a aujourd'hui changé avec l'effondrement de l'Union soviétique… Jadis moteurs privilégiés du mondialisme et du sionisme ils ont été supplantés par l'islamisme… Communistes et islamistes ont bien parmi leurs promoteurs des hommes de même origine, juifs déclarés ou directement d'origine juive pour les communistes, Dönmeh pour les islamistes, Frères musulmans et Wahhabites… À la volonté mondialiste du slogan « prolétaires de tous pays, unissez-vous ! » a succédé l'arme de la propagation de la charia… manipulée au bénéfice des mêmes puissances occultes… Et voilà nos communistes cocus du mondialisme qui voudraient donner le change… se muant en "nationalistes" et "antisionistes"… L'Histoire a de beaux retournements !… Si les gaullistes, eux, ne renient pas leur sionisme, ils voudraient comme les communistes inclure le nationalisme - d'un traître à la Patrie - dans leur image mythique… Encore et toujours des falsifications… Que cette journée des psittacidés soit aussi l'occasion de faire un inventaire de toutes les autres falsifications et de les dénoncer !…






Rémy Porte vient de prendre sa retraite après une carrière complète d’officier, qu’il a terminée comme officier référent « Histoire » pour l’armée de Terre. Il dirige aujourd’hui le site http://guerres-et-conflits.over-blog.com/, site d’actualité de la presse et de l’édition en histoire.

Après une première partie de carrière dans les transmissions et la guerre électronique, il a fait le choix du statut des officiers experts avec une double spécialité de relations internationales et d’histoire. Il est titulaire d’un diplôme de Sciences Po., d’un DEA de droit international, d’un doctorat en histoire et habilité à diriger des recherches. Ses travaux portent essentiellement sur les guerres des XIXe au XXIe et l’histoire de l’armée française au cours des deux derniers siècles (avec trois axes principaux de recherche : l’organisation du commandement, les questions de renseignement, le soutien logistique) et il a publié une vingtaine de livres dont le dernier, 1940, aux éditions Perrin.

Breizh-Info l'a interrogé à ce sujet.


Rémy Porte : 1940, Vérités et légendes

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené à écrire cet ouvrage sur 1940 ?

Rémy Porte : J’étais un peu fatigué par l’ineptie des discours mémoriels, qui déforment régulièrement l’histoire pour la faire correspondre aux attentes des autorités. Paradoxalement, les évènements de 1939-1940 sont à la fois régulièrement commémorés mais mal connus et coincés entre deux mémoires aussi irréalistes l’une que l’autre : les pauvres manœuvres des rescapés de la 7ème compagnie pour échapper aux Allemands tout en fuyant les combats d’une part, et le récit inutilement héroïque d’une exceptionnelle résistance de l’armée française d’autre part. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit bien d’une des plus graves défaites militaires de notre histoire et l’on ne peut donc exonérer l’armée de l’époque de toute responsabilité. Mais il ne peut pas y avoir, pour un effondrement d’une telle ampleur, de cause unique et les autorités politiques, les partis, les industriels comme les journalistes faiseurs d’opinion par exemple doivent assumer les leurs. Enfin, je suis lassé par le poids des idéologies dans la présentation des évènements historiques et l’instrumentalisation de notre histoire militaire.

Breizh-info.com : Parmi les interrogations auxquelles vous avez répondu, quels sont les principaux mythes qui ont la tête dure ?

Rémy Porte : La question des blindés français reste une source inépuisable de bêtises répétées à l’envi par les grands médias au fil des différentes commémorations. Non, la France n’avait pas moins de chars que l’Allemagne et c’est bien un problème de doctrine d’emploi des unités qu’il faut prendre en compte. On peut également citer le mythe de l’abandon des Français par les Britanniques à Dunkerque. Les Anglais ont sacrifié 250 navires de tous types et 180 avions pour sauver (légitimement) leur corps expéditionnaire, mais aussi, il ne faut pas l’oublier, près de 125 000 soldats français. Enfin, comment ne pas évoquer les ambiguïtés qui entourent les récits sur la ligne Maginot, trop chère et inutile pour les uns, quasiment victorieuse pour les autres.

Breizh-info.com : Vous expliquez notamment que l’armée allemande n’était pas aussi puissante qu’il a été raconté durant des décennies. Quid ?

Rémy Porte : L’armée allemande de 1940 est encore en voie de montée en puissance. Il ne faut pas oublier que la reconstitution d’une puissance militaire au sein du Reich commence en 1934, mais passer de 100 000 hommes à 4,7 millions en cinq ans exige énormément de moyens matériels pour équiper, armer, former, entretenir de tels effectifs. En outre, les pertes supportées pendant la campagne de Pologne aggravent encore les déficits. La Wehrmacht est en fait écartelée entre modernité et tradition, entre unités à la capacité opérationnelle élevée et unités de valeur très moyenne.

Contrairement à une idée reçue, elle reste majoritairement hippomobile, ses Panzer I et II sont surclassés par les chars français et les divisions de formation récente manque encore d’entraînement. Finalement, la capacité du commandement de contact à saisir les opportunités favorables et à manœuvrer dans un environnement interarmes et interarmées permettra de compenser ces faiblesses.

Breizh-info.com : Vous relativisez également l’appel du 18 juin ou plutôt son impact au moment où il a été fait. Racontez-nous ?

Rémy Porte : À la mi-juin 1940, des millions de Français sont sur les routes de l’exode et pour les autres, ils ont dans leur très grande majorité d’autres préoccupations que d’écouter la radio de Londres, surtout pour entendre un général inconnu. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Pétain, chef du gouvernement à partir du 16 juin à la demande du président de la République, est extrêmement populaire. Il a prononcé un discours à la radio le 17, dans lequel il annonce rechercher l’ouverture de conversations avec l’Allemagne pour mettre fin aux combats, ce qui est compris par beaucoup comme l’annonce de l’arrêt des hostilités.

Dans ce contexte, l’appel du 18 juin au soir sur les ondes de la BBC, même renouvelé les jours suivants, n’avait objectivement que peu de chances d’être largement entendu. Il marque en fait surtout une rupture et l’annonce que quelques uns, progressivement rassemblés autour de DeGaulle, refusent la défaite.

Breizh-info.com : N’y-a-t-il pas aujourd’hui une méconnaissance des évènements militaires de la Seconde Guerre mondiale notamment chez la jeunesse ? L’étude « thématique » et politique (plutôt que chronologique) de cette guerre n’y est-elle pas pour quelque chose ?

Rémy Porte : La question déborde largement le cadre des évènements de mai-juin 1940. L’oubli de la chronologie est une erreur absolue en histoire puisque aucun évènement n’apparaît soudainement. Il peut par ailleurs conduire au péché d’anachronisme : on n’apprécie pas une situation passée à l’aune des idées et des principes d’aujourd’hui. Il faut toujours pouvoir prendre en compte l’environnement du moment et comprendre les formes, la densité, la vitesse des évolutions qui conduisent à tel ou tel fait marquant. L’approche thématique peut être passionnante, mais elle exige en amont d’avoir une solide connaissance d’ensemble. Avant de rédiger des poèmes, il faut savoir écrire correctement et acquérir un riche vocabulaire. Avant de composer une symphonie, il faut connaître les capacités des différents instruments. Avant d’étudier une thématique en histoire, il faut avoir étudié les évènements dans leur globalité. Enfin, lorsqu’il s’agit d’histoire militaire, on ne peut faire l’impasse sur une connaissance fine des armées en présence. L’approche politique est tout aussi réductrice, avec en outre le grave défaut d’être souvent handicapée par un biais idéologique qui conduit à déformer les faits pour les faire « coller » à un parti pris.

Breizh-info.com : Est-ce que des nouveautés historiques vont être apprises prochainement grâce à de nouvelles ouvertures d’archives ?

Rémy Porte : Il est peu probable que de nouvelles archives publiques viennent bouleverser notre connaissance des évènements de l’époque. Elles sont bien connues et accessibles. Par contre, il peut surgir à tout moment des fonds privés, des archives familiales qui n’ont pas encore été portées à la connaissance des chercheurs et du public et qui permettent d’affiner les analyses, de préciser certains points. Ces documents familiaux nous aident par exemple à comprendre les processus souvent complexes de prise de décision en prenant en compte le facteur humain. Enfin, sur des sujets d’histoire militaire qui, par nature, concernent plusieurs nations, plusieurs peuples, on ne peut pas se limiter aux seules archives françaises (ou britanniques, ou américaines, ou allemandes, etc.). Il faut croiser les archives officielles et privées de différentes origines et les différentes sources (témoignages oraux et écrits sur le vif ou ultérieurs, presse de l’époque, etc.) pour approcher la réalité des situations.

Breizh-info.com : Y a-t-il pour vous des films, des livres, indispensables pour bien comprendre la Seconde Guerre mondiale ?

Rémy Porte : Question bien difficile au regard des milliers de livres publiés et des centaines de films tournés sur la Seconde Guerre mondiale ! Parle-t-on des opérations à l’ouest ? Du front de l’est ? De la guerre du Pacifique ? Des combats en Afrique du Nord ? De la guerre terrestre, navale ou aérienne ? Des productions françaises, allemandes, britanniques, américaines, soviétiques (pour ne citer que les principales) ? Pour les livres, je ne peux que conseiller de commencer par les grandes études classiques qui donnent une compréhension d’ensemble du conflit avant d’aborder les études sectorielles sur telle ou telle campagne. Pour les films, je crois qu’il ne faut pas chercher dans une œuvre de fiction et de divertissement une quelconque « vérité historique ». Il me semble préférable de les considérer comme un loisir et à ce titre prendre simplement plaisir à une reconstitution ou à un jeu d’acteur.

Propos recueillis par Yann Vallerie



*   *   *

Proposons ici à titre d'illustration la relation d'un des crimes les plus graves de DeGaulle, un crime qu'une histoire mythifiée voudrait aussi faire oublier… Un choix très personnel… De nombreux autres crimes tout aussi graves sinon plus auraient pu être retenus… Un choix justifié surtout parce que de ce crime-là j'en ai personnellement vécu toutes  les péripéties, avant, pendant et après…


Jeudi 5 juillet 1962. Cinq heures du matin. Le jour commence à se lever sur Oran. Il devrait faire très chaud. Un souffle de sirocco vient de franchir la barrière des hauts plateaux et se laisse glisser vers la mer. Comme le reste du pays, la ville a voté l’indépendance le dimanche 1er juillet. Celle-ci est effective depuis le 3.

Les festivités populaires sont pour la journée du 5. C’est une rumeur insistante qui l’annonce, de rue en rue, de quartier en quartier. Sur les 200 000 Oranais français d’origine européenne et 30 000 de religion juive, sont encore là environ 40 000 personnes, hommes, femmes et enfants mêlés. Peut-être moins. Dans des conditions matérielles inimaginables, les autres ont déjà pris le terrible et définitif chemin de l’exil…

Oran, le 5 juillet 1962… Mentez, mentez salauds !…
Arabes, Berbères, Européens… nous tous Français d'Algérie, nous n'oublierons jamais…

Quarante mille vivants, mais dont deux tiers sont pris au piège du manque de moyens de transport. Et pour cause : le gouvernement gaulliste n’a pas ajouté la moindre rotation — de navire ou d’avion — pour répondre à l’immense et prévisible torrent des départs : les Pieds-noirs ne sont pas les bienvenus. Mais l’ont-ils jamais été hors en 1914 - 1918 et 1944 - 1945 ? Les abords de l’aéroport de La Sénia et la zone portuaire sont ainsi devenus des lieux d’entassement, de désordre indescriptible et de désespoir. Le chaos humanitaire s’ajoute au chaos militaire. Paris a choisi de l’ignorer.

Restent donc quelques milliers d’Oranais pieds-noirs qui, volontairement, n’ont pas encore quitté leur terre natale. Eux ont choisi d’attendre et voir (« Tout va peut-être rapidement s’améliorer… »), ou par opportunisme personnel, ou craignant pour leur entreprise, leur commerce ou leurs biens. Des vieillards isolés aussi, qui n’ont plus la force de partir vers une terre que pour la plupart ils ne connaissent pas.

Ou plus volontairement encore pour quelques centaines d’entre eux. Ces derniers sont logiques avec eux-mêmes et le choix politique qui les a conduits à soutenir plus ou moins activement le FLN. Pour eux, bientôt, le mirage d’une carte d’identité algérienne. Ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-verts ». Un pour cent des Français d’Algérie.

Officiellement, la guerre est stoppée

5 juillet 1962. Depuis plus de trois mois, et contre toute évidence, la guerre est officiellement terminée. L’armée française qui a stoppé unilatéralement toute action militaire depuis le 19 mars à midi, ne protège plus la population civile européenne. Encore plus qu’avant, les Pieds-noirs sont ainsi livrés depuis ce jour de défaite et de deuil, aux innombrables attentats aveugles du FLN et aux enlèvements qui augmentent en flèche. Désormais seule, face aux tueurs FLN et l’inflexibilité du parjure, l’OAS fondée à la mi-1961. Ses commandos ont poursuivi le combat contre l’inéluctable. À un contre dix. Contre le FLN et les forces françaises devenus désormais alliés contre nature.

Le gigantesque incendie du port pétrolier est le point final de cette guerre dans la guerre. Collines et Autonomes ont quitté Oran pour l’Espagne dès le 26 juin. L’Organisation armée secrète n’est plus, et avec elle son rêve de conserver l’Algérie à la France. Il ne reste plus un seul de ses quelques centaines de jeunes hommes survivants d’une année d’ultra-violence, et durant laquelle —vcomme à Alger — ils se sont battus contre le sanglant terrorisme FLN, et l’impitoyable répression d’une armée française dirigée contre un million de civils français désarmés. Français dits « d’Algérie »… De ces commandos oranais, la moitié d’entre eux est tombée les armes à la main en moins de douze mois. Et majoritairement face aux balles de l’armée française et la terrible et tortionnaire gendarmerie mobile.

Impitoyable et aveugle répression dirigée contre ces petits blancs coupables d’avoir cru jusqu’au bout au « Vive l’Algérie française » crié devant 100 000 personnes le 4 juin 1958 à Mostaganem à 90 km à l’est d’Oran, et par DeGaulle lui-même. Le Général-parjure.

Le chaos a tout dévoré. Entre un monde qui vient de mourir et celui qui ne lui a pas encore succédé, vient de s’ouvrir une béance d’apocalypse où le pire et l’impossible deviennent ordinaires. Malgré l’apparence, plus aucune structure officielle ne fonctionne. Bien à l’abri dans ses cantonnements urbains, l’armée française observe et ne bouge plus. Pour la seule ville, 16 000 hommes en armes et leurs officiers, réduits sur ordre au déshonneur. Oran-la-Française, Oran-la-Rebelle finit de mourir.

Sept heures. Le soleil est déjà haut. Santa-Cruz, son fort et sa basilique vont tenter une dernière fois de veiller sur les survivants. La nuit n’a pas été calme malgré les rues désertées. Pas de fusillades, pas d’explosions, et pourtant peu nombreux sont ceux qui ont pu dormir. Les bruits les plus contradictoires se font entendre partout. Une tension de plus en plus palpable a précédé le progressif envahissement des avenues et des boulevards par une foule déchaînée. Même les murs ont peur.

Cette tension qui monte, peu à peu se fait tintamarre. Tandis que le centre-ville tarde à s’ouvrir au présent, les faubourgs surpeuplés se répandent dans les rues étroites. Direction le centre. Depuis deux jours le bled a investi Oran pour y célébrer l’indépendance et matérialiser la victoire sur la France.

La ville entre en ébullition

La couronne de quartiers périphériques entre progressivement en ébullition. Ébullition de joies et de triomphe politique, modérée d’incertitudes soigneusement provoquées et entretenues par des meneurs du FLN. Comme l’annonce l’une de leurs banderoles : « L’indépendance n’est qu’une étape »…

Mais pour qui œuvrent-ils ? Pour le clan Ben Bella ou celui du seul Boumediene et son armée des frontières ? Pour l’un des multiples courants d’un Gouvernement provisoire de la République algérienne déjà dépassé ? Pour l’un ou l’autre des nombreux clans avides de pouvoir ? Nul ne le sait. Et cela n’a pas d’importance ; le peuple algérien triomphe pour quelques jours encore tandis que chaque faction veut démontrer l’incompétence de l’autre et confisquer à son bénéfice les rênes du pouvoir naissant.

Le Maroc n’est pas loin, et « Radio Trottoir » assure que l’armée des frontières fonce depuis cette nuit dans la direction de cette capitale de l’Ouest algérien… Capitale dont le contrôle lui ouvrira ensuite la route d’Alger et d’un pouvoir à prendre.

Huit heures. Une chaleur qui s’annonce étouffante et lourde va s’infiltrer partout. Le soleil déjà écrase la ville. Les faubourgs commencent leur lente descente vers le centre-ville. Médioni, Lamur, Victor-Hugo, Ville-Nouvelle, le Village-Nègre, le sanguinaire quartier des Planteurs, Eckmühl… Des dizaines de milliers d’Algériens, ivres de joie et de vengeance, déferlent vers le centre. Dans toutes les bouches, les cris, les slogans révolutionnaires et les chants de mort se mêlent en un charivari de violence et de transe. Cette marée humaine se retrouve progressivement aux portes des quartiers à dominante européenne.

Entre neuf heures et dix heures, trois points névralgiques sont investis : par la rue d’Oudjda, la rue de Tlemcen et le boulevard du 2ème Zouaves, dix mille manifestants surexcités convergent vers la place Karguentah. Le lieu est devenu politiquement symbolique même si les Pieds-noirs l’ignorent : la vaste place ovale est dominée par l’étrange bâtiment nommé « Maison du colon ». En Algérie, jusqu’en 1962, « colon » est le titre de noblesse de celui qui travaille une terre difficile. Après 1962, ce sera autre chose… C’est donc l’équivalent d’une Maison des agriculteurs… Dans "Le Minotaure ou la halte d’Oran", Albert Camus a longuement brocardé ce bâtiment très original et de belle taille, mais à l’architecture inclassable et surprenante.

Son faîte en forme de coupe renversée domine la cohue vociférante. À quelques centaines de mètres, au terme du boulevard de Mascara et du boulevard Joffre, la place d’Armes — vaste espace arboré bordé de bâtiments officiels — est maintenant noyée elle aussi d’une masse humaine maintenant déchaînée, hurlant et gesticulant. De rares meneurs en civil — commissaires politiques — s’y sont infiltrés, et tentent là aussi d’amplifier et diriger cette puissance que plus rien ne pourra bientôt contenir.

Là aussi, deux ou trois dizaines de milliers d’hommes jeunes surtout, excités par les you-you stridents des femmes. Cette mer humaine se répartit entre la mairie et sa façade de mini-Versailles, le remarquable et gracieux théâtre municipal construit au début du siècle, et enfin le Cercle militaire, mess des officiers où des centaines de soldats français sont retranchés sur ordre. Ils savent qu’ils ne bougeront pas. « Quoi qu’il arrive », comme cela a été décidé à l’Élysée.

Et puis, dernier lieu symbolique un peu plus bas vers cette avenue du Général-Leclerc qui mène vers le cœur urbain de la place des Victoires, le square Jeanne d’Arc au pied des escaliers de la cathédrale, à la façade de style néo-mauresque. Là aussi enfin, une foule gigantesque occupe tout ce qui peut l’être et entoure la statue équestre de la Pucelle. Celle-ci, toute dorée des sabots jusqu’à l’épée inclinée vers le sol, élève depuis trente et un ans son visage vers le ciel. Encore quelques instants, puis escaladée par les plus agiles, elle va se retrouver porteuse d’un immense drapeau vert et blanc.

Le triangle de la mort prend forme

Le triangle de la mort est ainsi tracé et scellé. Le décor est en place. Il ne manque plus que les trois coups d’une prévisible et inévitable tragédie… Trois coups bientôt frappés à la porte du malheur… Le rideau va se lever sur le plus grand massacre de civils de toute la guerre d’Algérie. Et dont pourtant celle-ci ne fut pas avare.

Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, de nombreux Pieds-noirs marchent sans crainte au milieu de cette foule. Oran la populaire se maintient fidèle à sa vieille tradition cosmopolite. Depuis toujours, dans l’Oran populaire, on cohabitait, on était voisin, la pauvreté partagée était le meilleur lien…

Les derniers Oranais français observent, certains se réjouissent, d’autres tentent de rejoindre leur lieu de travail par volonté ou habitude. Avec le temps, ils se sont habitués aux attentats aveugles, aux grenades, aux brusques fusillades, aux bombes du FLN, aux attaques brutales des groupes OAS, aux mitrailleuses 12,7 et aux canons de 37 de l’armée française. La guerre et la mort n’ont pas réussi à empêcher ce peuple d’âme espagnole à continuer de vivre.

Et puis, cette guerre qui n’a jamais dit son nom, n’est-elle pas finie depuis plus de trois mois ? L’armée française l’a placardé partout ; ce doit donc être vrai puisqu’elle l’affirme. Et puis, et puis elle est bien toujours là ; c’est donc bien que tout va rentrer dans l’ordre. L’Oranais n’est pas avare de contradictions…

Une détonation et la ville s’embrase

Onze heures. Ou quelques minutes avant. Place Karguentah. Soudain un coup de feu, parti d’on ne sait où ; suivi de plusieurs autres. Quelqu’un est tombé. La panique. Des cris, des hurlements ; des doigts se tendent selon un automatisme parfait. « La Maison du colon ! C’est là ! C’est là ! L’OAS ! C’est l’OAS ! »

Presque à la même seconde, devant la cathédrale, même tir, mêmes doigts qui se tendent, eux, vers les balcons des immeubles proches, mêmes cris : « C’est l’OAS ! C’est l’OAS ! » Le massacre peut enfin commencer.

En quelques secondes, c’est la chasse à l’homme blanc. D’abord vont mourir ces Européens présents parmi la foule. Les couteaux jaillissent des poches, des pistolets, des cordes, des haches, des ongles de femmes, de lourdes et tranchantes pierres toutes bien préparées… Le double abattoir qui vient simultanément de s’ouvrir va engloutir en quelques minutes les premières dizaines de victimes. L’horreur ne peut se décrire… Place de la Cathédrale, place Karguentah, on tue. On tue comme on chante ; on tue comme on respire…

Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche

Place d’Armes, les manifestants, après de multiples égorgements, font maintenant des prisonniers. Tout ce qui montre allure européenne, vêtements, visages, langage, tout est capturé, dépouillé, roué de coups, blessé. Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche. Là aussi, des dizaines et des dizaines d’hommes de femmes ou d’enfants touchent à leur dernier jour. La ville n’est plus qu’une clameur multiple de cris de mourants, de pogroms et de haine brutale.

La contagion est instantanée : en moins d’une heure le massacre pousse ses métastases partout et s’organise selon d’épouvantables modes. Ici, on tue à la chaîne. Là, c’est à l’unité, à la famille. En quelques lieux, le sang a envahi les caniveaux. Ailleurs, on assassine, on démembre, on violente, on blesse pour faire plus longtemps souffrir ; le parent meurt devant le parent provisoirement épargné.

Douze heures trente. La place d’Armes est devenue maintenant un lieu de détention et de transit. Tandis qu’à cinquante mètres, à l’abri du Cercle militaire et des arbres qui le dissimulent, les soldats français ne peuvent pas ne pas entendre l’affreux concert de mort qui va durer jusqu’à dix-sept heures.

Plus connu sous le nom de « Boucher d’Oran », le général Katz nommé à cette fonction par un autre général-président, effectuera même à cette heure-là un rapide survol en hélicoptère. Sans rien repérer de particulier certifiera t-il, sinon quelques attroupements et défilés de manifestants joyeux. « Ne craignez rien, mon Général, aucun imprévu notable dans cette ville où vous avez prononcé l’un de vos meilleurs discours, et qui vous a tant acclamé… »

« Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! »

Treize heures. Place d’Armes toujours. Des camions militaires se présentent et s’alignent. Dans les premiers, on entasse ceux des prisonniers qui tiennent encore debout. Les autres sont chargés de cadavres. De dizaines et de dizaines de cadavres jetés les uns sur les autres. Ces camions proviennent des Établissements du Matériel de l’armée française. Camions que celle-ci a remis depuis le 19 mars au FLN pour la logistique de la force locale chargée d’effectuer la transition et le maintien de l’ordre.

Tous se dirigent vers le sinistre quartier du Petit Lac. Où les vivants sont atrocement massacrés, et tous les corps enfouis dans d’innommables charniers rapidement ouverts à la pelleteuse, ou au fond de ces marigots d’eau salée et putride qui lui ont donné son nom.

Treize heures. L’horreur couvre maintenant toute la ville. Partout des chasses à l’homme menées aux cris de « Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! » Les tueurs sont innombrables. Ici, on égorge une famille. Un peu plus loin, une autre est fusillée contre un mur déjà balafré de sang. Là, on arrête les voitures ; les occupants blancs meurent ou prennent la direction du Petit Lac tandis que la voiture est volée ou incendiée. Ailleurs, des groupes déchaînés pénètrent dans les immeubles, éventrent les portes et tuent tout ce qui est pied-noir. Ailleurs encore, un vieil homme est jeté du haut de son balcon. Plus loin une femme court et tente inutilement d’échapper à ses poursuivants.

Des groupes indistincts d’hommes et de femmes, les mains en l’air, sont conduits à pied vers le commissariat central, ou un autre lieu de détention qui deviendra vite lieu de mort. Peu de coups de feu. Beaucoup de cris d’agonie. Des hurlements, des ordres encore. Des poursuites.

Des hangars, des gymnases, des dépôts commerciaux deviennent lieux de détention. Détention très provisoire. Et durant ces heures maudites, les mêmes camions poursuivent leur lent travail de noria et d’effacement des traces. C’est ainsi qu’au quartier de la Marine proche de la Calère, plus d’une centaine de « suspects » sont regroupés dans un vaste local duquel ils seront libérés, leur a-t-on dit, après vérification de leur identité. Il n’y aura pas un survivant. Tous disparaissent à jamais.

Quinze heures. Un bref accrochage a lieu sur l’esplanade de la gare, tandis que finit de se consumer à même le sol le corps d’un homme jeune qui a longtemps hurlé. L’accrochage est le fait d’une section de soldats français menée par un jeune officier qui sans le savoir va tenter à lui seul de sauver l’honneur d’une armée déshonorée. Sa section reprend ainsi un petit groupe de prisonniers conduit à pied vers leur destin. De la même façon, plus bas vers le centre, un lieutenant courageux va ravir plus d’une dizaine d’otages européens en passe de disparaître dans les sous-sols du commissariat central.

Une bouteille à la mer

Quinze heures encore. Place de la Bastille. Dans le bâtiment de la Grande Poste, plus précisément dans la partie occupé par le central téléphonique relié à la métropole, se trouvent encore des téléphonistes — dont une majorité de jeunes femmes. Celles-ci ont lancé un appel au secours sur les fréquences internationales. Comme on lance une dernière bouteille à la mer. Cet appel aurait été capté par un navire anglais qui l’aurait amplifié et transmis vers le Nord-Méditerranée. Mais cet appel a aussi été capté par les radios de l’armée FLN des frontières. Ses hommes viennent d’encercler le bâtiment et l’investissent. La plupart des occupants sont tués sur place. Les survivants chargés sur leurs véhicules pour disparaître à jamais. Là aussi, nul ne sera jamais retrouvé.

Même le dieu des chrétiens abandonne les siens ; les églises n’ont su protéger les quelques fuyards éperdus qui espéraient y trouver refuge. La grande synagogue du boulevard Joffre n’a pu faire mieux. « Mort aux Youdis ! »,« Mort aux Roumis ! »

Ça et là, cependant, de très rares prisonniers échappent au massacre. Le hasard, autre nom du destin, fait passer un Algérien musulman près d’un groupe de vivants provisoires. Celui-ci y reconnaît un voisin, un ami, un employeur, une femme ; quelqu’un qu’il connaît peut-être depuis l’enfance. Si l’homme a réussi à convaincre exécuteurs ou garde-chiourmes, un homme est épargné, une femme revit. Ces retours de l’enfer restent hélas rarissimes.

Dix sept heures. Ou un peu avant. Les rumeurs internationales commencent à se faire trop insistantes. Les questions des capitales affluent vers Paris. « Que se passe-t-il à Oran ? » Est-ce là la seule cause du changement d’attitude ? Soudain, de plusieurs casernes simultanément, surgissent des patrouilles armées et quelques blindés. Un corps militaire FLN se joint à elles. Le secret politique ne livrera rien des rapides accrochages, des rares échanges de feu. Le calme est rétabli dans l’heure qui suit. Même les bourreaux ont besoin de repos.

Mais si cette réaction reste bien timide, elle suffit pourtant à stopper les massacres et ses tragédies. L’ALN publie aussitôt un communiqué affirmant que l’ordre est rétabli dans Oran, et que les ennemis de la révolution algérienne ne sont pas parvenus à leurs fins. « Des meneurs, disent-ils, ont été arrêtés et seront jugés et punis par les tribunaux de la République algérienne démocratique et populaire. »

Le couvre-feu est instauré à partir du coucher du soleil à 19h55. Mais pas pour tout le monde. Pendant la nuit, les mêmes camions nettoient la ville de ces derniers cadavres et effacent les traces et les preuves du carnage. La gendarmerie mobile française prend quelques photos des derniers entassements de cadavres. Ces photos sont introuvables.

Le 6 juillet, rien n’y paraît plus

Le 6 juillet, la ville est propre. Même si ça et là, quelques tueurs sont encore à l’œuvre. Les journalistes français présents sortent des bâtiments militaires où la France a assuré leur protection. Mais il n’y a plus rien à voir, ils peuvent circuler…

Dans les jours qui suivent, des hélicoptères français ramèneront d’indiscutables clichés, pris au-dessus du Petit Lac, et montrant de multiples et longues fosses parallèles en passe d’être refermées.

L’Algérie nouvelle vient de naître. Son acte de naissance est paraphé des sept cents noms des victimes françaises, sacrifiées sur l’autel du vent de l’Histoire et celui de l’anticolonialisme.

Cinquante quatre ans après, un bilan plus précis reste difficile à établir. Sans doute entre sept cents et mille deux cents morts. L’administration française, la civile aussi bien que la militaire, a tout fait pour que la vérité ne puisse sortir du puits qu’elle a contribué à fermer avec l’aide active des différents pouvoirs algériens.

Le pouvoir gaulliste ne peut être coupable. Le pouvoir algérien non plus. L’amitié franco-algérienne est intouchable. Cette perversion du silence fonctionne toujours aujourd’hui, ardemment soutenue par la gauche française.

D’abord, il fut question de 25 morts (général Katz). Puis d’une petite centaine, un an plus tard et dans la presse parisienne. Ce nombre a plafonné ensuite à 325, pendant quarante ans, de 1970 à 2010. Sans listes nominatives précises ni recherches réelles. Il a fallu la volonté et l’obstination d’un chercheur historien pour pouvoir rompre « à titre exceptionnel » le secret des archives officielles françaises, et découvrir dans l’épouvante et l’horreur, la réalité de la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran.

Raison d’État…

Sept cents morts… Au minimum. À 95%, les corps n’ont jamais été retrouvés. C’est à dire qu’ils n’ont jamais été recherchés. La France et son allié l’Algérie ne pouvant être soupçonnées d’assassinats collectifs et de complicité. Cela se nomme « raison d’État ».

Aujourd’hui encore et pour le nombre, rien n’est sûr, rien n’est prouvé. Seuls savent les pieds-noirs d’Oran et les vieux Algériens qui se souviennent et en parlent discrètement encore entre eux. Le sujet est devenu une bombe à retardement politique qui finira inéluctablement par exploser.

Mais les sept cents morts du 5 juillet 1962 ne sont qu’une partie d’un bilan encore plus lourd. Après la signature des accords dits d’Évian, et ne pouvant poursuivre les assassinats de Pieds-noirs avec la même liberté qu’auparavant, le FLN a développé une terrible politique d’enlèvements. Pour briser, chez ce peuple, la volonté de se maintenir. Et lui imposer la seule alternative, celle de « la valise ou du cercueil… »

De ce funeste mois de mars 1962 jusqu’à mars 1963, il y a eu plus de 2 000 enlèvements effectués sur cette part de la population française. Des blédards surtout, des petits blancs qui refusaient de perdre cette terre qu’ils aimaient et qui avait été leur patrie. Parmi eux, quelques centaines ont été libérés vivants, quelques dizaines de corps retrouvés. Les autres, avec ceux du 5 juillet 1962, ont désormais leurs noms gravés sur le Mur des Disparus à Perpignan. Tel qu’il est écrit à l’entrée du monument : « C’est ici leur premier et ultime tombeau »…

Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que ce jour affreux trouve enfin la page toujours blanche qui l’attend dans les livres d’histoire ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que soient sondés les charniers du Petit Lac ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que s’ouvrent toutes les archives, et que la France ait la grandeur de reconnaître sa complicité dans ce crime d’abandon de son propre peuple ? Et, comme pour ceux d’Oradour-sur-Glane, recevoir en son sein la mémoire de ces Disparus qui n’avaient cessé de croire en elle. Oui, combien de temps encore ?

Réveille-toi Antigone, Créon est toujours de ce monde. À nouveau Polynice a besoin de toi…


Oran, 5 juillet 1962, ces Européens s'étaient réfugiés dans l'église du Saint-Esprit, place de la Bastille…
les hordes du FLN sont venues les enlever sous les yeux du prêtre impuissant…


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Gaullistes et communistes dans leurs œuvres : femmes françaises accusées de collaboration et tondues (Paris, été 1944)

L'Épuration… on remarquera de trop nombreuses et troublantes similitudes entre certaines scènes de cette période sombre de l'Épuration gaullo-communiste des années 1944-45 et les massacres d'Oran du 5 juillet 1962, mauvais sang ne saurait mentir !



Nouvelles de Saintonge - La période de l’Épuration à Jonzac en 1944/1945 : établir des listes de traîtres et de suspects…

Jean-Paul Perrin : L’Épuration en région montluçonnaise (1944-1949)

Max Lagarrigue : Épuration sauvage, légale : vengeance ou soif de justice de la Résistance ?

José Castaño : Les crimes de l’Épuration




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Le Gaullisme maladie sénile de la droite

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Statut de DeGaulle après sa désertion…


Journal officiel du 24 juin 1940
MINISTÈRES DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DE LA GUERRE

ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL
Par décision ministérielle du 22 juin 1940, la promotion au grade de général de brigade à titre temporaire de M. le colonel d'infanterie breveté de Gaulle (Charles-André-Joseph- Marie) est annulée.

ADMISSION À LA RETRAITE
Armée active
Par décret en date du 23 juin 1940 M. le colonel d'infanterie breveté d'état-major de Gaulle (Charles-André-Joseph-Marie) est admis d'office à la retraite, par mesure de discipline.


- Par décision ministérielle du 22 juin 1940, la promotion au grade de général de brigade à titre temporaire
de M. le colonel d'infanterie breveté de Gaulle (Charles-André-Joseph- Marie) est annulée.

- Par décret en date du 23 juin 1940 M. le colonel d'infanterie breveté d état-major de Gaulle (Charles-André-Joseph-Marie)
est admis d'office à la retraite, par mesure de discipline.
Après ce 23 juin 1940, DeGaulle Charles mis à la retraite d'office par mesure disciplinaire et avec le grade de colonel d'infanterie n'a plus jamais exercé de fonction militaire. DeGaulle est bien retraité avec le grade de colonel. Il a reçu une pension de colonel. Si, en tant que politicien, il s'est ensuite affublé d'un uniforme de général c'est en toute illégalité… Encore une de ses falsifications, et pas la moindre !





Constatation du statut de déserteur
8 décembre 1940 : déchéance de la nationalité française pour De Gaulle :
par décret du 8 décembre 1940, publié au Journal officiel du 10 décembre 1940, page 6044,
Charles De Gaulle est déchu de la nationalité française, à effet du 2 août 1940,
sur le fondement de la loi du 23 juillet 1940.






Première page de l’expédition du jugement du tribunal militaire permanent de la 13e Région,
séant à Clermont-Ferrand et jugeant :
le colonel d'Infanterie breveté d'État-major en retraite DeGaulle Charles, né le 22 novembre 1890 à Lille

Les questions, le tribunal devait répondre à six questions :
- Entretien d'intelligence avec une puissance étrangère, l'Angleterre ;
- Allocutions radiodiffusées de nature à provoquer, de la part de l'Angleterre, des agissements nuisibles à la France ;
- Provocation de militaires et de marins à passer au service de l'Angleterre ;
- Risque provoqué contre les Français, en affirmant que les clauses de l'armistice ne seraient pas respectées ;
- Désertion ;
- Désertion ayant eu lieu sur un territoire en état de guerre.

Les réponses

La sentence


Les signatures des juges (les généraux Frère, Noël, de La Laurencie, de La Porte du Theil, Langlois, Etcheberrigaray et Bérard),
suivies de celle du greffier (Moissenet)



Le Figaro, édition de Clermont-Ferrand le samedi 3 août 1940
Un simple entrefilet révélant la maigre importance donnée alors au procès et au condamné


Lettre du Maréchal Pétain rendant non exécutoire la condamnation à mort de DeGaulle



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