Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

vendredi 21 janvier 2011

À Notre Bon Roi Louis XVI


"Pie Jesu" du Requiem de Charles Gounod chanté par la Maîtrise des Hauts de Seine, direction Francis Bardot


 Notre Bon Roi Louis XVI a été assassiné le 21 Janvier 1793 par les crapules révolutionnaires. Du Ciel où Il est Il prie pour nous et pour la France. Que son Précieux Sang injustement versé ne retombe pas sur nos têtes !

« Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s'achève ce qu'on a appelé significativement la passion de Louis XVI. Certes, c'est un répugnant scandale d'avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l'assassinat public d'un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s'en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du Roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu'ici, se mêlait à l'histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n'y a plus de Roi. Il n'y a donc plus qu'une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes.
Les révolutionnaires peuvent se réclamer de l'Évangile. En fait, ils portent au Christianisme un coup terrible, dont il ne s'est pas encore relevé. Il semble vraiment que l'exécution du Roi, suivie, on le sait, de scènes convulsives, de suicides ou de folie, s'est déroulée tout entière dans la conscience de ce qui s'accomplissait. Louis XVI semble avoir, parfois, douté de son droit divin, quoiqu'il ait refusé systématiquement tous les projets de loi qui portaient atteinte à sa foi. Mais à partir du moment où il soupçonne ou connaît son sort, il semble s'identifier, son langage le montre, à sa mission divine, pour qu'il soit bien dit que l'attentat contre sa personne vise le Roi-Christ, l'incarnation divine, et non la chair effrayée de l'homme. Son livre de chevet, au Temple, est l'Imitation de Jésus-Christ. La douceur, la perfection que cet homme, de sensibilité pourtant moyenne, apporte à ses derniers moments, ses remarques indifférentes sur tout ce qui est du monde extérieur et, pour finir, sa brève défaillance sur l'échafaud solitaire, devant ce terrible tambour qui couvrait sa voix, si loin de ce peuple dont il espérait se faire entendre, tout cela laisse imaginer que ce n'est pas Capet qui meurt mais Louis de droit divin, et avec lui, d'une certaine manière, la Chrétienté temporelle. Pour mieux affirmer encore ce lien sacré, son confesseur le soutient dans sa défaillance, en lui rappelant sa « ressemblance » avec le Dieu de douleur. Et Louis XVI alors se reprend, en reprenant le langage de ce Dieu : « Je boirai, dit-il, le calice jusqu'à la lie ». Puis il se laisse aller, frémissant, aux mains ignobles du bourreau. »
 Albert Camus, L'homme révolté, La Pléiade, p. 528-529



vendredi 14 janvier 2011

Hé ! qu'as-tu fait de ton fusil ?

1940… la grande panique
Hé ! qu'as-tu fait de ton fusil ?
Il est resté au champ d'Honneur !
 
Louis-Ferdinand Céline : Les Beaux Draps, Éd. La Reconquête, p. 17

Ils ne savent même plus tuer un lapin

Un édiorial fort de Philippe Régniez dans la Lettre électronique publiée par  Les Éditions de La Reconquête :

Ils ne savent même plus tuer un lapin

L’Histoire est simple, terriblement simple, et ce serait déjà bien suffisant si elle n’était pas terrible.

Bon, nous connaissons le vaste chantier de destruction de l’Occident chrétien entreprit avec la Révolution française. Après, le cahot des guerres fratricides est venu rythmer cahin-caha le développement des nations créées sur la fameuse table rase jusqu’au premier affrontement mondial, cette boucherie orchestrée par les princes de l’usure. Y furent éliminés une grande partie des élites, dans tous les domaines, des nations qui prirent part au conflit. Mais il en restait toujours, et comme ceux-là menaçaient de refonder une Europe forte basée sur les nations, un deuxième affrontement mondial fut financé par les mêmes. Une bonne partie de ce qui restait des élites et des guerriers fut laminée dans le combat contre l’ogre bolchevique. La guerre mondiale fut perdue par les nationalistes dont beaucoup connurent la bienveillante justice des vainqueurs. Mais, il en restait toujours, on les envoya dans des endroits impossibles au Tonkin et ailleurs. Bien entendu, on commençait à voir la portion congrue des guerriers et des élites, celle qui avait survécu et que l’on envoya en Algérie, et ainsi de suite.

Cependant, en Europe, à grands cris de « plus jamais ça », de culpabilisations et de repentances, on castrait joyeusement un matériel humain pas bien costaud, pas bien solide sur ses jambes. Et puis, pour être certain que ne renaîtrait pas un sauveur ou une Jeanne d’Arc, on perpétrait à nouveau par l’avortement le Massacre des Innocents, perpétuel celui-là, crime d’État financé par les impôts de ceux qui en sont les victimes. Spirituellement, on balançait un Vatican II aux conséquences désastreuses, la dignité et la fierté catholiques ainsi que l’esprit des croisades étaient mis à terre. Alors, sans armes, sans uniformes et sans violence apparents on fit envahir la vieille Europe, peu à peu et de manière croissante, par des hordes de barbares hébétés et brutaux qui salissent et qui cassent tout ce qu’ils touchent, et cela se passe sans problème aucun, car l’homme européen ne sait plus tuer. Il ne sait déjà plus tuer un lapin, le sang lui fait peur, alors tuer un barbare qui viole sa sœur ou sa mère… Au fil des générations le système nerveux des Européens, déjà rendu débile par une consommation excessive d’alcool, a été annihilé, ce n’est plus qu’une carcasse avec de la viande dedans et des pulsions consommatrices.

Dès que l’on énonce le simple fait qu’il faudra bien tuer tous ces envahisseurs qui chaque jour dévoilent un peu plus le pan de leur volonté de conquête, si on ne veut pas disparaître ou leur servir de porteur d’eau, on rencontre des regards apeurés d’effarés qui vous prennent pour un fou, tandis que dans ce qui leur reste de cervelle on peut voir cliqueter les étincelles des réflexes pavloviens « plus jamais ça, homme blanc = criminel exploiteur universel, etc. ».

L’homme blanc ne sait plus tuer, il ne sait plus tuer un lapin, il sait encore moins tuer son ennemi. C’est là son problème fondamental.

Philippe Régniez, Lettre électronique des Éditions de la Reconquête  www.editionsdelareconquete.com

mardi 11 janvier 2011

Négation délibérée de nos racines idéologiques par la Commission européenne

Pour la Commission européenne, Noël n’existe pas : un acte de discrimination absolument scandaleux…
La Commission européenne a produit plus de trois millions d’exemplaires d’un agenda aux couleurs de l’Union européenne pour les écoles secondaires : cet agenda comprend la mention des fêtes juives, hindoues, sikhs et musulmanes, mais aucune fête chrétienne n’y est signalée. La fête de Noël, par exemple, que l'on s'apprête à célébrer dans l’Europe entière, est tout simplement absente de cet agenda.
« La religion chrétienne subit ici une attaque directe et violente de la part de la Commission européenne, s’indigne Christine Boutin, Présidente du Parti Chrétien-Démocrate. Un tel acte de discrimination est absolument scandaleux. »
« Comment peut-on à ce point nier l’histoire, et nier notre réalité actuelle ? poursuit la Présidente du Parti Chrétien-Démocrate. Le christianisme a joué un rôle fondamental dans la construction de l’Europe, il est la religion de nombreux européens aujourd’hui. Reconnaissons simplement les faits. L’Europe doit prendre conscience de ses propres racines chrétiennes et du rôle public de la religion : il ne s’agit pas de nier les exigences d’une juste et saine laïcité, mais de ne pas la confondre avec un laïcisme idéologique. »
 Christine Boutin a fait part de son inquiétude et de son indignation au Commissaire responsable, Monsieur John Dalli, au Président de la Commission européenne, Monsieur José Manuel Barroso, et au Ministre auprès de la ministre d’Etat chargé des Affaires européennes, Monsieur Laurent Wauquiez.

Lettre de Christine Boutin à José Manuel Barroso (23/12/2010)

À l’attention de Monsieur José Manuel Barroso
Président de la Commission européenne

Monsieur le Président,
Comme vous le savez, la Commission européenne a produit plus de trois millions d’exemplaires d’un agenda aux couleurs de l’Union européenne pour les écoles secondaires. Cet agenda comprend la mention des fêtes juives, hindoues, sikhs et musulmanes, mais aucune fête chrétienne n’y est signalée. Même la page du 25 décembre est vide…
Comment une telle discrimination est-elle possible ?
Mon inquiétude, mon incompréhension, et même mon indignation sont grandes.
La Commission européenne peut-elle prétendre à un oubli ? Mais comment peut-on involontairement omettre de mentionner la fête de Noël, célébrée à travers toute l’Europe par de nombreuses personnes même non-chrétiennes ?
Vraiment, je ne peux l’accepter.
Au nom de la vérité, au nom de la reconnaissance de ce qui a été et de ce qui est, je ne peux l’accepter. Le rôle de la religion chrétienne dans la formation de l’Europe est un fait historique indéniable, et il est aberrant qu’un agenda réalisé par la Commission européenne ne la mentionne d’aucune façon. Comment est-il possible d’affirmer que cet agenda constitue une « mine d’informations sur l’Union Européenne », en ôtant toute référence au christianisme ? Comment prétendre instruire des jeunes sur l’Union européenne en niant une religion qui a tant contribué à sa construction et à son unité ?
Ensuite, je ne peux l’accepter, au nom d’une grande partie de la population européenne dont le christianisme est la religion. Je refuse que soit ainsi nié, oublié ce qui revêt une importance si grande dans la vie de toutes ces personnes, ce socle de valeurs et de convictions qu’elles ont en commun.
Enfin, je ne peux l’accepter, au nom des millions de chrétiens persécutés et tués à travers le monde en raison de leur foi. Comment l’Europe peut-elle faire preuve d’une ignorance totale vis-à-vis d’une religion au nom de laquelle ils souffrent et meurent, vis-à-vis de fêtes qu’ils ne peuvent célébrer qu’au péril de leur vie ?
En espérant votre soutien en faveur d’une Europe qui promeuve le dialogue entre les religions, et qui valorise le rôle et l’apport de chacune dans la construction d’une société de paix, de prospérité et de tolérance, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes sincères et respectueuses salutations.
Christine BOUTIN
Ancien Ministre

En copie à MM. John Dalli, Herman Von Rompuy, Jerzy Buzek et Wilfried Martens

dimanche 9 janvier 2011

Aller où ? La France…

 « Il avait dix-huit ans. Il avait gagné assez d’argent pour réaliser le seul souhait que Paris lui avait inspiré : aller ailleurs. Ce qu’il avait fait.
Mais il était revenu quand même, longtemps après. La France, pour lui, avait quelque chose de creux, de glacé, de sénile, qui convenait à son peu de sociabilité et qu’il n’avait vu que là. »
Tony Duvert : Quand mourut Jonathan, p. 185

Éclairer la genèse de l'islam




Comprendre l'islam, voire démythifier l'islam est un impératif pour qui veut répondre lucidement tant au défi terroriste intégriste contemporain qu'à la progression de l'islam, notamment en Europe. L'islam serait-il une religion fondamentalement différente des autres religions monothéistes ? Les liens entre la Bible et le Livre de l'islam sont généralement admis. Mais quel est le degré de ces liens ? Peu de fidèles sont capables de répondre clairement. Les similitudes entre le Lévitique et les interdits de l'islam frappent quiconque est informé des pratiques de l'islam.Pourquoi le fils sacrifié par Abraham se nomme-t-il Isaac dans la Bible alors que les musulmans célèbrent le jour de l'aïd-el-kébir l'immolation d'Ismaël ? Pourquoi les tableaux eschatologiques deviennent-ils si puissants et impressionnants, enchanteurs ou menaçants, dans le livre de l'islam ? Discours eschatologique qui se perpétue, suscite et explique les vocations kamikazes contemporaines. Comment l'incitation au combat contre les infidèles a pu être justifiée, comment l'interpréter replacée dans un contexte historique ? Quelle est la valeur de l'argument facilement ignoré des non musulmans mais majeur pour la plupart sinon tous les musulmans, celui de la prééminence de la dernière des religions révélées. ? À toutes ces interrogations la recherche de Joseph Bertuel répond magistralement. À l'heure actuelle à ma connaissance, la lecture d'aucun ouvrage ne peut être plus bénéfique pour qui veut comprendre l'islam et aborder son étude sans préjugé, conformisme ou crainte. Par ses recherches, Joseph Bertuel tente de rétablir une chronologie perturbée par le classement ousmanien et ainsi suivre le film d'une prédication replacée dans le contexte historique de ses protagonistes. Par un examen comparatif minutieux des textes sacrés, il offre une base de réflexion unique à qui veut comprendre les relations passées, présentes et futures entre chrétiens, juifs et musulmans. Loin d'opposer le livre de Joseph Bertuel intelligemment utilisé pourrait être un instrument puissant et indispensable d'apaisement. Encore faudrait-il que les uns et autres acceptent de l'examiner sans passion et avec toute l'humilité requise par la révélation de son histoire.

Comme le montre Joseph Bertuel, il y aurait bien eu volonté de judaïsation des Arabes (avec toutes les distances imposées par le "peuple élu"). Mais en passant de la Bible, en fait "les Livres", au Livre unique, le Livre au-dessus de tous les autres, on propose une religion encore plus rigide. Cet absolu est définitivement établi avec la manipulation ousmanienne qui extrait la prédication de tout son contexte historique, les circonstances du prêche, ses protagonistes, l'évolution et la conquête des auditeurs...

De même que les juifs acceptent une longue histoire à travers les Livres, que les catholiques éclairés acceptent une filiation avec les esséniens, le zoroastrisme voire le brahmanisme et le bouddhisme, de même les musulmans devront accepter l'histoire de la genèse de leur religion. Rien de tout cela n'enlève quoi que ce soit à la foi. Il ne s'agit que d'une acceptation des faits historiques et des circonstance fondatrices. Loin de détruire, il s'agit de consolider et d'unir. Le fond de la croyance est unique. Les divergences sont contingentes, inhérentes aux populations, à leur culture, à leur histoire. Sauf si l'on utilise délibérément une religion à des fins d'identification communautariste et politiques , mais là on s'écarte définitivement du sacré...

Les travaux que je voudrais citer ici sont ceux de JOSEPH BERTUEL :

L'ISLAM T1 - SES VÉRITABLES ORIGINES, UN PRÉDICATEUR À LA MECQUE

L'ISLAM T2 - SES VÉRITABLES ORIGINES, DE LA MECQUE À MÉDINE

L'ISLAM T3 - SES VÉRITABLES ORIGINES, VERS L'ISLAM ARABE AUTONOME

Une lecture du livre de Joseph Bertuel mérite cependant quelques remarques de forme préalables. L'hypocrisie du langage "poco" n'avait pas encore déferlé… Cette lecture devrait s'attacher au fond en sachant faire abstraction d'un ton polémique désuet au regard du "politiquement correct" contemporain. Un ton souvent quasi célinien, qui malheureusement en cette matière, surtout dans le premier tome pourrait nuire auprès de certains à la démonstration et à la rigueur de l'établissement des faits. Le ton s'infléchit avec les tomes suivants notamment le troisième...

Au-delà de la nature et des origines de l'islam par ce livre se poserait en toile de fond la question de tout prosélytisme, de l'action des missionnaires, de leur éthique.On s'interrogera sur la déontologie de l'évangélisation de certaines églises chrétiennes congrégationalistes actuelles. Certaines de ces églises ne rejoignent-elles pas par leur radicalisation les intégristes musulmans ? On s'interrogera et on pourra comparer, établir des rapprochements et des différences fondamentales entre l'action des missionnaires à la conquête des peuples des Amériques, d'Afrique, voire d'Asie et cette relation de la conquête des Arabes par la Bible...

D'autres travaux bien plus anciens (scandinaves, mais il faudrait que j'en retrouve les références) font aussi état d'informateurs du Prophète. Parmi eux un moine chrétien aurait joué un certain rôle... La réalité est sans doute qu'il existait des rivalités autant politiques et économiques que spirituelles entre chrétiens et juifs pour conquérir une population païenne en ce carrefour commerçant important qu'était la Mecque déjà également lieu d'un pèlerinage polythéiste très actif... Ainsi même le pèlerinage ne serait pas une novation de l'islam...

Les travaux de Joseph Bertuel s'appuient eux-mêmes sur ceux de Gabriel Théry alias Hanna Zakarias récemment réédités :

HANNA ZAKARIAS : DE MOISE A MOHAMMED : L’ISLAM, ENTREPRISE JUIVE, Éditions Saint-Rémi




samedi 8 janvier 2011

Projet de film "Le Ravin Rouge"

"Le premier homme" : le meilleur de l'enfant d'Algérie, Albert Camus
Ben-Chicao, un village d'Algérie parmi tant d'autres. Situé au sud de l'Atlas, à une centaine de kilomètre d'Alger, à 20 km de Médéa, son chef-lieu d'arrondissement. C'était un petit village verdoyant. Une seule route le traversait. Sur la place, au centre, les édifices publics, la mairie, l'école, l'église. Sur les coteaux l'environnant s'étendaient de nombreux vignobles qui oscillaient autour de 1000 mètres d'altitude et qui figuraient parmi les plus élevés de la région. Le centre de Ben-Chicao fut créé vers 1872, mais c'est surtout vers 1885 que commença la plantation des vignobles. Des concessions en friche de 15 hectares environ furent attribuées à des familles françaises. L'exploitation des terres étant très difficile, plusieurs familles abandonnèrent et retournèrent vers leurs pays d'origine. Néanmoins, surmontant leurs déboires, d'autres se résignèrent à rester au village. Ce fut le cas de quelques pionniers : les familles Flouttard, Vignau, Foulon, Rivière, Paillasse, de Tonnac de Villeneuve dans le hameau de Bassour. Certains jeunes issus de l'Assistance publique (la Maison d'enfants) reçurent en outre des concessions et s'installèrent à Ben-Chicao, ce fut le cas de Joseph Sirioud. Opiniâtreté de ces familles, mais aussi fertilité des terres, salubrité du climat, la commune se développa. Dans les années cinquante, soixante, la population du village et des fermes alentour s'élevait à moins de 150 habitants environ, la population arabe à plus de 2000. Depuis sa création, plusieurs adjoints spéciaux se succédèrent et, en 1935, M. Foulon succéda à M. Rivière. En 1947, lors de l'érection du centre en commune de plein exercice, il fut élu maire et le demeura jusqu'en 1959. Il y eut, durant cette période, d'importantes réalisations dans de nombreux domaines : création d'un magnifique hôtel de ville comprenant salle des fêtes et bibliothèque ; construction des docks de la S.A.P ; réfection des bordures et trottoirs ; édification d'une villa avec salle de consultations gratuites ; construction d'un four communal ; adduction et distribution d'eau potable dans le village. Signalons encore la construction de plusieurs bassins et le captage des sources dans les douars environnants, ce qui permit aux populations musulmanes de satisfaire leurs besoins en eau potable. Les chemins donnant accès aux fermes et aux douars furent goudronnés. Un groupe scolaire avec logement fut également construit. Par sa situation géographique, ce centre représentait un lieu idéal pour la villégiature et la municipalité déplora, à l'époque, le fait de n'y point voir une station susceptible de recevoir des estivants.
Ben-Chicao, tel est le cadre de l’action du roman d’Anne Cazal et Boualem Sansal : Le Ravin rouge.

Et voilà, c’est parti… nous allons avoir un film. Le roman a trouvé un producteur... Un film ! Le Ravin rouge d’après le livre d'Anne Cazal et Boualem Sansal. L'histoire d'une famille qui s'implante en Algérie française et qui va vivre tous les bons et mauvais moments de tout ce qu’a vécu un peuple de pionniers… Un film pour gueuler enfin au monde entier son histoire, la vraie. Une magnifique saga à la mémoire d’un peuple Pas celle des manuels scolaires, pas celle des politiciens de l'extrême gauche aux gaullistes patentés. Pas celle des Français ordinaires quoi. Un film pour rendre son honneur à un peuple martyr et à ses enfants au cas où ils douteraient...

La réalisation d’un tel film nécessite des moyens financiers… 30000 euros avant ce 31 janvier 2011… Un appel au don est ouvert. Pour plus d’information et participer généreusement à cette action de sauvegarde  d’une mémoire et de "défalsification" de l'Histoire, … et aussi pour se présenter au casting, … pour être invité aux manifestations marquant la présentation du film, plusieurs liens :
Jean-Paul Gavino
Écho du Pays
Oran 1962
Comité Veritas



Projet de film "Le Ravin Rouge"

Pour mise à jour en date du 30 mars 2011 voir :

"Le Ravin Rouge" : pas de nouvelles… mauvaises nouvelles ?


Et les mauvaises nouvelles affluèrent…

Projet de film "Le Ravin Rouge" : mauvaise nouvelle… sans surprise (6  juin 2011)

Le Ravin Rouge… big chikaya pas très propre  (20 juillet 2011)

vendredi 7 janvier 2011

Luc Ferry : christianisme, intériorité et laïcité

Sous l'arbitrage de Jean-François Rabilloud, Luc Ferry et Jacques Julliard confrontent leurs opinions sur le christianisme sous la citation de plusieurs ouvrages : « Histoire générale du christianisme » de Jean-Robert Armogathe, 2 volumes chez PUF, « Moïse, Jésus, Mahomet » de Philippe Barret chez Fayard, « Requiem pour le catholicisme », Revue des Deux Mondes de septembre 2010, « Pourquoi nous ne pouvons pas nous dire chrétiens » de Benedetto Croce chez Rivages, « Petit éloge du catholicisme » de Patrick Kéchichian chez Gallimard Folio et « Pourquoi le christianisme fait scandale » de Jean-Pierre Denis chez Seuil.

Les vœux de Nicolas Sarkozy aux autorités religieuses

Les vœux de l'impossible :
SARKOZY FACE A L'ISLAM
©Emmanuel Barbier/Sedcontra.fr/janvier 2011

Nicolas Sarkozy a eu des mots très forts, dans ses vœux du 7 janvier dernier aux autorités religieuses, au sujet des derniers attentats contre les chrétiens de Bagdad et d’Alexandrie. Il a parlé de “martyrs” et de “massacre des innocents” ; il a dénoncé “un plan particulièrement pervers d’épuration religieuse” au Moyen-Orient. Dans la bouche d’un Président de la République, c’est nouveau, probablement sincère, de toute façon important. Mais le discours est fort long, et développe aussi une pensée sur la réalité des menaces islamiques qui mérite d’être examinée point par point. Nous en retiendrons sept, qui visent hélas à constituer les “vœux de l’impossible” du Chef d’Etat français.

1. – “Chacune des religions que vous représentez ici a ses martyrs et chacun les révère ou les célèbre selon ses rites. Dans chacune des religions que vous représentez ici, des femmes et des hommes ont sacrifié leur vie pour défendre leur foi et par là leur liberté de croire ; car c'est une liberté.”
Oui, le martyr est bien celui qui met sa foi en Dieu au-dessus de sa propre vie, au point de préférer la mort au reniement. Pour le chrétien cependant, ce témoignage suprême n’abrite aucune exaltation suicidaire, ni même aucune provocation. Les chrétiens assassinés dans leurs églises en Irak et en Egypte ne faisaient que rendre témoignage à la Vérité, dans un environnement hostile, sans fixer de limite au prix qu’elle allait leur coûter. – Dans la doctrine islamique, au contraire, la palme du martyr ne s’acquiert qu’au combat armé contre les Infidèles, mécréants, juifs ou chrétiens. Prêter au terroriste kamikaze les mêmes vertus qu’à ses innocentes et malheureuses victimes, lui donner le même nom, dans un discours présidentiel, relève inconsciemment du mépris des motivations humaines et, objectivement, politiquement, du contre-sens absolu. Le postulat relativiste et mille fois démenti par l’Histoire selon lequel “toutes les religions se valent” (et que l’islam par suite serait une religion “comme les autres”), ce postulat suicidaire aura égaré une fois de plus la plume du savant conseiller…

2. – “Les martyrs d'Alexandrie ou de Bagdad ne sont pas uniquement des martyrs coptes, syriaques, ou maronites. Ils sont collectivement nos martyrs. Ils sont les martyrs de la liberté de conscience.”
La liberté de conscience – comme le concept de liberté tout court, celui d’égalité et de fraternité, inscrits aux frontons des monuments de la République – constitue en effet depuis saint Augustin un héritage direct du “libre arbitre” chrétien. Sarkozy a raison, mais il ne va pas jusqu’au bout. Car l’idée si fortement chrétienne que l’homme puisse partager une liberté quelconque avec son Créateur dans le destin du monde, qu’il doive mobiliser sur terre son intelligence et sa liberté pour servir son prochain et faire retour après cette vie à la Divinité, cette conviction mystique n’a aucun sens aux yeux des croyants de l’Islam, toutes obédiences confondues. Elle constitue même pour eux une impiété considérable, comme insulte à la transcendance et à l’omnipotence d’Allah. – Le vrai musulman est “soumis” (c’est le sens même du mot en arabe), dans une relation au divin principalement fondée sur la crainte, qui se traduit par une relation de ruse ou de violence lorsqu’il entend y soumettre le monde entier. – Le vrai chrétien est libre, dans une relation à Dieu de personne à personne, principalement fondée sur l’amour, qui se traduit par l’obligation très supérieure d’aimer son prochain “comme soi-même”, ce qui interdit bien sûr au premier chef de le massacrer !

3. – “Chaque État, chaque civilisation, chaque société a ses lois, ses principes et ses règles de vie commune mais il existe aussi des principes universels auxquels la très grande majorité des États du monde a souscrit. Ces principes garantissent, comme le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, le droit à la liberté de pensée, le droit à la liberté de conscience, le droit à la liberté de religion.”
Parmi les Etats réfractaires, le Président Sarkozy cite un seul pays, le Pakistan, et un seul cas de persécution, celui de la mère de famille chrétienne condamnée à mort pour “blasphème” par les tribunaux de la Charia. Comme si le problème n’était pas devenu mondial, avec deux cent millions de chrétiens mis à mal par les Etats totalitaires du communisme et de l’islamisme, auprès desquels nous passons chaque année de juteux contrats ! Oui, deux cent millions de chrétiens sont persécutés aujourd’hui dans le monde à travers plus de cinquante pays : communistes, hindouistes et surtout musulmans. Cent soixante-dix mille d’entre eux en périssent chaque année, égorgés dans la rue, brûlés vifs dans leurs églises ou leurs maisons, fusillés pour l’exemple ou condamnés à mourir de faim dans un camp de concentration. L’armée, la police et les tribunaux sont partout complices (quand ils ne sont pas acteurs directs) de ces assassinats. C’est le grand génocide du XXIe siècle, qui ne vaut pas trois lignes ou trente secondes dans nos journaux de presse écrite, radiophonique ou télévisée ! Comme on aurait aimé qu’il se mérite trois phrase entières dans le “discours aux autorités religieuses” du Président de la République…

4. – “La communauté musulmane de France elle-même est d'ailleurs la première horrifiée, je le sais, par les crimes que l'on commet au nom de l'Islam.”
Voici bien le plus important : Nicolas Sarkozy, à la suite d’Obama, est tombé dans le leurre d’une opposition grandissante, rassurante, bénéfique, entre le terrorisme islamique et l’islam “modéré”, opposition qui finira bien entendu par tout arranger, en Orient comme en Occident. – “L’offensive musulmane, écrit très bien René Marchand, s’avance aussi derrière un leurre, et ce leurre c’est un mirage offert aux yeux des proies que nous sommes. C’est l’islam “modéré, démocratique, compatible avec notre civilisation, l’islam des Lumières”. Cet islam, il n’existe pas ; il n’existera jamais. Il y a des musulmans modérés, par caractère ou par raison ; il n’y a pas d’islam modéré. Derrière ses variétés (47, a-t-on compté), derrière l’infini des tempéraments et des comportements humains, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais qu’un islam.Celui du Coran, du hadith, de la sunna, d’une fixité absolue depuis des siècles. C’est l’islam qu’enseignent l’Union internationale des oulémas et son président (le sieur Qaradawî), l’islam du Conseil européen pour la Recherche et la Fatwa et de son président (encore Qaradawî), l’islam que revendiquent, affirment, affichent, promeuvent, financent chez nous les cinquante-sept pays de l’Organisation de la conférence islamique, l’OCI, reconnue par l’ONU. Et tout ce qu’entreprennent en Europe nos gribouilles pour édifier leur machin rêvé, utopique, ne sert qu’à consolider l’islam réel. Plus il y a de “lieux de prière” en Europe, plus il y a d’apartheid Musulmans/ non Musulmans, d’apartheid hommes/femmes. Est-ce que l’apartheid est compatible avec notre droit, avec nos mœurs, avec notre civilisation ? avec notre honneur ? Non.” (Assisses internationale sur l’islamisation de nos pays, 18 décembre 2010)

5. – “Les résultats d'un sondage publié avant-hier dans un grand journal du soir et qui montrent qu'un trop large tiers des Français et des Allemands interrogés considèrent les musulmans comme une menace me préoccupe et ne peut que préoccuper les hommes et les femmes de bonne volonté.”
Et voici le corollaire du plus important : pour le Président de la République Française, la seule menace inquiétante ne viendrait pas de l’islam lui-même, ni du rejet de nos lois, de notre culture et de notre civilisation au sein des territoires grandissants qu’il occupe dans nos cités, la seule menace inquiétante vient de la représentation inquiète et négative que s’en font aujourd’hui un trop grand nombre de Français ! Ces malheureux “islamophobes”, qui n’ont pas la chance de vivre dans des palais, et affrontent au quotidien non seulement le mépris des lois et des valeurs françaises, mais des dangers physiques, voire des risques vitaux, de plus en plus fréquents…

6. – “La liberté de culte et son corollaire immédiat, la liberté de conscience, sont au même titre que la liberté d'expression, que la liberté d'opinion, consubstantielles de la Démocratie.”
Puisque le Président philosophe, et même théologise sa pensée, tâchons d’aller au cœur du principe invoqué. L’idée que la religion d’un homme relève de sa conscience individuelle – même si elle ne si limite pas – n’est pas une invention de la “démocratie”. Elle est d’abord une conviction chrétienne, active en Europe depuis Philippe Le Bel, et qu’aucun autre courant religieux n’a jamais partagée. La doctrine de la distinction entre l’Eglise et l’Etat s’est beaucoup affinée au cours des siècles, sous l’action temporelle des princes et des constitutions, sans jamais se contredire. Elle trouve son fondement dans la réponse de Jésus au plus subtil des pièges tendus par les Pharisiens : “Rendez à César ce qu’est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.” (Mt 22, 21). – Or, cette distinction n’a aucun sens pour l’islam, quand bien même toutes les Républiques islamiques du monde proclameraient ensemble en un acte solennel sa distinction entre politique et le religieux. Un vrai Fidèle de Mahomet ne se posera jamais de questions sur le bien-fondé des règles sociales de la Charia et des principes politiques du Coran : confusion des intérêts de l’Islam avec ceux de l’Etat, justification de l’esclavage ou de la mise à mort pour les Infidèles, négation de la liberté et de l’égalité des hommes et des femmes devant Dieu… A prendre ou à laisser, qu’on le veuille ou non ! Faire abstraction cette constante historique, au motif que beaucoup de musulmans intégrés dans nos villes ont suivi le même chemin de sécularisation progressive et d’affadissement ou de rejet des dogmes que leurs frères et sœurs de confession chrétienne, ne répond en rien à la question posée…

7. – “La République ne peut pas accepter qu'une religion investisse l'espace public sans son autorisation ; mais dans le même temps, la République implique qu'elle tienne ses promesses en permettant que chacun puisse prier dans des lieux dignes.”
In cauda venenum : Nicolas Sarkozy, ancien ministre des Cultes et de l’Intérieur, ne devrait pas pouvoir ignorer que l’islam n’a rien d’une religion “comme les autres”, et qu’une mosquée par suite n’est pas un simple “lieu de prière”, mais un centre d’encadrement des mœurs, d’organisation politique et de direction des esprits. – “L’islam, une religion ? Oh certes, puisque, en islam, tout est religieux. Tout, du gouvernement des hommes jusqu’à la manière de s’habiller, tout est placé sous le signe d’Allah, régie par la Loi d’Allah. Sauf à réécrire le Coran et la vie du Prophète, un islam qui ne serait qu’une religion, qui ne serait pas politique, juridique, qui ne régenterait pas les mœurs, la vie privée des Musulmans, un tel islam n’existe pas, n’a jamais existé, ne peut pas exister. Dans le système Islam, il n’y a pas de place pour le profane, pas de sphère privée, pas de liberté individuelle, pas de liberté de religion, pas de liberté de conscience. Interdiction à un Musulman de quitter l’islam. Même interdiction pour l’enfant, mâle ou femelle, d’un Musulman. Interdiction pour une Musulmane d’épouser un non-Musulman, etc. – Et sous le nom de religion, on nous vend des mosquées, comme des sortes d’églises, des “salles de prière”, alors que les mosquées sont les centres de la vie politique, administrative, sociale, culturelle, scolaire, policière, judiciaire… des communautés. Il y a dans le monde musulman et dans nos diasporas des hommes qui, à chaque fois que nous ouvrons une mosquée, placent un petit drapeau vert sur une carte, marquant un nouveau bastion avancé de leur armée d’occupation. Le nom de certaines mosquées est une incitation à la guerre. Allons-nous nous faire encore longtemps nous faire complices de cette… invasion ?” (René Marchand : Assisses internationale sur l’islamisation de nos pays, 18 décembre 2010)