Ben-Chicao, un village d'Algérie parmi tant d'autres. Situé au sud de l'Atlas, à une centaine de kilomètre d'Alger, à 20 km de Médéa, son chef-lieu d'arrondissement. C'était un petit village verdoyant. Une seule route le traversait. Sur la place, au centre, les édifices publics, la mairie, l'école, l'église. Sur les coteaux l'environnant s'étendaient de nombreux vignobles qui oscillaient autour de 1000 mètres d'altitude et qui figuraient parmi les plus élevés de la région. Le centre de Ben-Chicao fut créé vers 1872, mais c'est surtout vers 1885 que commença la plantation des vignobles. Des concessions en friche de 15 hectares environ furent attribuées à des familles françaises. L'exploitation des terres étant très difficile, plusieurs familles abandonnèrent et retournèrent vers leurs pays d'origine. Néanmoins, surmontant leurs déboires, d'autres se résignèrent à rester au village. Ce fut le cas de quelques pionniers : les familles Flouttard, Vignau, Foulon, Rivière, Paillasse, de Tonnac de Villeneuve dans le hameau de Bassour. Certains jeunes issus de l'Assistance publique (la Maison d'enfants) reçurent en outre des concessions et s'installèrent à Ben-Chicao, ce fut le cas de Joseph Sirioud. Opiniâtreté de ces familles, mais aussi fertilité des terres, salubrité du climat, la commune se développa. Dans les années cinquante, soixante, la population du village et des fermes alentour s'élevait à moins de 150 habitants environ, la population arabe à plus de 2000. Depuis sa création, plusieurs adjoints spéciaux se succédèrent et, en 1935, M. Foulon succéda à M. Rivière. En 1947, lors de l'érection du centre en commune de plein exercice, il fut élu maire et le demeura jusqu'en 1959. Il y eut, durant cette période, d'importantes réalisations dans de nombreux domaines : création d'un magnifique hôtel de ville comprenant salle des fêtes et bibliothèque ; construction des docks de la S.A.P ; réfection des bordures et trottoirs ; édification d'une villa avec salle de consultations gratuites ; construction d'un four communal ; adduction et distribution d'eau potable dans le village. Signalons encore la construction de plusieurs bassins et le captage des sources dans les douars environnants, ce qui permit aux populations musulmanes de satisfaire leurs besoins en eau potable. Les chemins donnant accès aux fermes et aux douars furent goudronnés. Un groupe scolaire avec logement fut également construit. Par sa situation géographique, ce centre représentait un lieu idéal pour la villégiature et la municipalité déplora, à l'époque, le fait de n'y point voir une station susceptible de recevoir des estivants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire