Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 16 décembre 2019

Palmyre, les murs anciens revivront !…



Khalid al-Asaad toujours présent…

Départ tôt de Homs… Une autorisation officielle de nous rendre à Palmyre nous a été délivrée. Les autorités locales de Sécurité de Syrie en ont été informées. La zone étant désormais sécurisée, nous ne serons pas escortés tout au long du trajet quoique soumis à de nombreux points de contrôle.
Palmyre est située à 220 km au Nord-Est de Damas. Contrairement à nos précédents passages sur cette route, nous avons le sentiment de tout danger potentiel écarté…cependant la route entre Damas et Palmyre, la plus directe, traçant vers le Nord-Est et passant par Ed-Dumayr, El-Basiri, Khunayfis, reste toujours zone militaire aussi c'est à partir de notre étape à Homs que nous bifurquerons vers l'Est pour rejoindre Palmyre. 



Nous circulons dans la steppe de Syrie… Une steppe qui couvre près des deux tiers de la superficie du pays ; c’est le prolongement-Nord du terrible désert d’Arabie, un désert de roche où les températures avoisinent les 38° en été, où les précipitations ne dépassent guère 15 cm. La région n’est pourtant pas aussi désertique qu’on l'imaginerait : maigre végétation, de l’herbe borde la route, nourrissant, nous dit-on, les gazelles de la steppe. C’est cette végétation qui a permis aux Bédouins d’élever depuis des millénaires leurs troupeaux de moutons, de chèvres, de chameaux. Un mode de vie longtemps rythmé par les changements de saison. Un désert toujours habité par des tribus nomades, progressivement sédentarisées. Rares villages dispersés tout au long de la route. Plus ou moins abandonnés.


Soudain, une citadelle… Le château arabe, Qala'at ibn Maan. Il annonce Palmyre…

Soudain, une citadelle juchée au sommet d'une colline apparaît… le château arabe, Qala'at ibn Maan. Il annonce Palmyre…

Le château arabe, Qala'at ibn Maan, domine toute l’oasis de Tadmor

Surgit du désert tel un mirage, Palmyre, entourée de l’oasis de Tadmor, les longues palmes vertes de ses dattiers s'étalent telles un rempart contre l'immensité du désert, à perte de vue l'écrin foisonnant de dizaines de milliers de palmiers, oliviers, grenadiers…

Habitée dès le paléolithique, Palmyre connut son âge d’or aux IIe et IIIe siècles après J.-C., grâce à son rôle d’étape carava­nière. Au cœur de la steppe, Palmyre, reine du désert, exhale un parfum de légende. Parfum d'aventures et de mystères, évocation des caravanes chargées d'épices et de soie ; parfum de femme aussi, celui de la fière Zénobie, souveraine arabe qui osa défier l'Empire romain.




Nous envahit alors une pensée pour tous ces héros liés à l'histoire récente de Palmyre et dont le souvenir habitent ces lieux… C'est presque religieusement que nous nous aventurons alors sur le site… Un pèlerinage… Nous entrons en des lieux sanctifiés où notre présence insouciante serait presque sacrilège. Nous pensons d'autant plus fort à ce jeune soldat russe Aleksander Prokhorenko, à tous ces autres martyrs syriens… Ahmad Ali Al-Kousa, 18 ans, originaire de Homs… Shaheed Abbas, 17 ans, combattant du Hezbollah… et tous les autres martyrs, inconnus de nous, qui ont donné leur vie à Palmyre, et sans le sacrifice desquels nous ne serions là aujourd'hui…




En ville… En mars 2016 un des hôtels annonçait une réouverture en mars 2017, pour notre prochain voyage !





Ruines de la réception d'un hôtel…


Une ancienne boucherie…

Dans cette cage au centre de la ville étaient exposés les prisonniers de l'État islamique


Sur la place centrale de la ville, là où étaient parqués les prisonniers de l'État islamique


On remarquera encore une inscription : "мин нет" certifiant le déminage opéré par l'armée russe…
Les Russes savent faire du bon boulot.





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Comment ne pas avoir une pensée tout particulière pour Khalid al-Asaad, ancien directeur du site archéologique décapité le mardi 18 août par les voyous de l’État islamique. Ces islamistes qui ont ensuite suspendu le corps ensanglanté de Khalid al-Asaad à une colonne romaine sur une des principales places du site antique et diffusé les photos sur les réseaux sociaux. Nous ne savons où… Laquelle ? Nous n'osons le demander… Khalid al-Asaad est partout présent à Palmyre.

Khalid al-Asaad reste ici bien présent

Le musée archéologique présentait une belle sélection de bustes funéraires, de sarcophages et de momies, retrouvés dans la vallée des Tombeaux. On pouvait aussi y voir des pièces de monnaie frappées à l’effigie de Zénobie et deux belles mosaïques provenant des villas proches du temple de Bêl. Devant l'entrée siègeait un lion monumental (fin du 1er siècle avant JC) provenant du temple de la déesse Allat, qui se trouvait à l'entrée de la colonnade transversale. Le musée ethnographique se trouvait près du temple de Bêl. Il était consacré au mode de vie bédouin à travers des costumes, des exemples d’artisanats et la reconstitution d’un intérieur. Ces deux musées ont été saccagés, pillés, leurs plus belles pièces ont été vendues à l'étranger via la Turquie…





































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Inscription de Daesh sur le temple de Bêl : "Restera"
Le logo de l'État islamique étant : "Restera et Élargira" - "باقية وتتمدد"











Du théâtre, vue sur la Grande Colonnade et le château arabe Qala'at ibn Maan



Le théâtre avant la dernière occupation par l'État islamique


Le théâtre





Anciennes canalisations


Un pressoir


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Après que les djihadistes aient pris le contrôle de Palmyre en mai 2015, l’État islamique (EI) a décapité le mardi 18 août Khalid al-Asaad, ancien directeur du site archéologique. Le directeur général du département des Antiquités et des Musées de Syrie (DGAM), Maamoun Abdulkarim, a confirmé cette information. Les islamistes ont ensuite suspendu le corps ensanglanté de Khalid al-Asaad à une colonne romaine sur une des principales places du site antique et diffusé les photos sur les réseaux sociaux.



Khalid al-Asaad, âgé de 82 ans, chef des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, a dirigé pendant quarante ans le site des ruines romaines de Palmyre.  L’universitaire a collaboré au fil des années avec des archéologues français, américains, allemands et suisses, a indiqué Maamoun Abdulkarim. 

Khalid al-Asaad a été décapité sur une place de Palmyre devant des dizaines de personnes. "Daesh [acronyme en arabe du groupe État islamique] a exécuté l'un des plus éminents experts du monde antique. Il parlait et lisait le palmyrien et nous nous adressions à lui, quand nous recevions de la police des statues volées pour qu'il détermine si elles étaient vraies ou fausses", a déploré M. Abdelkarim.

Des images montrant le corps de Khalid al-Asaad accroché à une colonne et la tête coupée sur le sol, ont circulé sur des sites djihadistes. Une pancarte attachée au corps identifie la victime comme étant Khalid al-Asaad, accusé par les djihadistes d'être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie à des conférences à l'étranger "avec des infidèles" et d'avoir été le directeur des "idoles" à Palmyre, ainsi que d'avoir été en contact avec les responsables du régime. 

Selon Maamoun Abdelkarim, le supplicié a été interrogé pendant un mois avec son fils Walid, l'actuel directeur des Antiquités de la ville, car les djihadistes voulaient connaître la cachette où se trouverait prétendument l'or. "Mais il n'y a pas d'or à Palmyre", a-t-il dit. 
"Cette famille est remarquable car l'autre fils Mohamad et le gendre de Khalil ont participé activement au sauvetage de 400 pièces antiques au moment de la conquête de la ville par les djihadistes", a ajouté le directeur général des Antiquités et des Musées de Syrie (DGAM). "Nous avions supplié Khalid de quitter la ville, mais il a toujours refusé. 'Je suis de Palmyre et j'y resterai même s'ils doivent me tuer', nous disait-il", a ajouté le directeur des Antiquités de Syrie.

Chris Doyle, directeur du Council for Arab-British Understanding (Conseil pour l’entente arabo-britannique), a confirmé au Guardian que l’archéologue, qui était détenu par l’EI depuis plus d’un mois, avait été interrogé sur les trésors antiques et avait été "exécuté après avoir refusé de coopérer".

La version rigoriste de l'islam sunnite prônée par l'État islamique proscrit formellement la visite de sites archéologiques ou historiques et considère les statues humaines ou animales comme de l'idolâtrie.  Une conception rigoriste qui n'empêche pas les islamistes de piller les œuvres d'art et de tenter de les commercialiser sur les marchés internationaux. C'est ce refus de coopérer dans la livraison de trésors supposés cachés qui aura prétexté le martyre de Khalid al-Asaad. Paix à son âme.

La DGAM annonce le décès du chercheur en archéologie Khalid al-Asaad, ancien directeur des Antiquités de Palmyre




"Ma première rencontre avec Khalid se déroula à Palmyre en 1995. À l'époque, j'étais étudiant en thèse me spécialisant en période classique romaine, période à laquelle Palmyre s'est développée (pendant les trois premiers siècles après J.-C). Khalid était un grand professeur avec de très grandes qualités humaines. Je suis allé le voir au Musée de Palmyre pour lui demander certaines informations concernant ma recherche. Pendant sa carrière aux Antiquités de Palmyre, sa porte a toujours été ouverte aux collègues et aux étudiants.

En 2002, quand j'étais en charge du Département des affaires des musées de Syrie (DGAMS), j'ai eu l'honneur de travailler avec Khalid. Il était à la fin de sa carrière avant de prendre sa retraite en 2003. Durant cette période, nous nous sommes vus fréquemment. Khalid était un mélange d'érudit et de gentleman. Nous avons développé et mis en place plusieurs projets, et malgré nos 35 ans d'écart, nous sommes devenus de grands amis.

Nous nous sommes souvent contactés depuis la crise en 2012, mais c'est à notre dernière communication téléphonique en mai dernier que je pense le plus, après que Palmyre est tombé entre les mains de l'EI. Comme je le priais de quitter Palmyre pour Damas, il refusa en me disant qu'il y était né, qu'il resterait, et qu'il ne laisserait pas tomber sa ville. Il était courageux, audacieux et sa longue expérience a beaucoup apporté à l'équipe chargée de la mission de secours pour l'évacuation des richesses du musée de Palmyre, juste avant l'entrée de l'EI. Son fils Mohamad et le personnel du musée ont travaillé dur pour sauver les objets archéologiques et c'est ainsi qu'une grande majorité est conservée désormais à Damas.

Mon ami Khalid al-Asaad est né le 1er janvier 1934, il avait appris la langue araméenne de Palmyre et a œuvré toute sa vie pour que le site de Palmyre soit reconnu comme une institution archéologique de haut niveau scientifique, tout en apportant support et assistance aux missions archéologiques étrangères ou conjointes qui travaillaient dans la région.

Son principal souci était la protection du site et de sa région, afin de transmettre ce patrimoine aux générations futures. En développant les participations aux expositions archéologiques internationales ainsi qu'aux multiples séminaires, il assurait la diffusion de l'histoire de Palmyre au monde entier. Toute sa vie il l'a dédiée à sa ville, même après sa retraite. Il n'a pas quitté sa ville antique et l'EI l'a capturé. Il a été décapité car il aurait refusé de dire où se trouve un trésor caché, un trésor d'or caché, énorme mensonge propagé dans Palmyre quand l'État islamique est arrivé.

La vérité, c'est qu'il a été tué d'une façon sauvage parce qu'il a refusé de légitimer leur pouvoir à Palmyre, et qu'ils se sont vengés en envoyant un message pour terroriser le peuple de Palmyre.

Khalid al-Asaad est aujourd'hui un martyr de Palmyre, et doit devenir un symbole de résistance contre le terrorisme."


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Palmyre, les murs anciens revivront !…



Le 5 mai 2016 l'orchestre Mariinsky dirigé par le chef russe, Valery Gergiev, donnait un concert triomphal dans le théâtre de Palymre, reprise à l'État islamique par l'Armée arabe syrienne appuyée par la Russie. Le concert s'intitulait "Avec une prière de Palmyre : la musique fait revivre les murs anciens"…






The Art Newspaper : La Russie et la Syrie signent un accord pour restaurer l'ancienne ville de Palmyre

La collaboration menée par le Musée de l'Ermitage a été officialisée fin novembre à Damas…


Mahmoud Hammoud et Mikhail Piotrovsky signent l'accord à Damas © Avec l'aimable autorisation du Musée de l'Ermitage

La Russie et la Syrie s'associeront pour créer un plan directeur pour restaurer le Musée national de Palmyre comme base pour relancer la ville antique de Syrie. Le Musée d'État de l'Ermitage et l'Institut d'histoire de la culture matérielle de l'Académie russe des sciences ont signé des accords à Damas avec la Direction générale des antiquités et des musées de Syrie (DGAM).

Le directeur de l'Hermitage, Mikhail Piotrovsky, était en Syrie pour la cérémonie avec la directrice adjointe de l'institut Natalya Solovyova. L'Hermitage a publié hier une déclaration sur son site Internet disant: "Les deux accords sont une étape tangible dans le développement significatif des liens entre les musées et la recherche entre la Russie et la Syrie."

Parmi les objectifs à long terme de l'accord figurent l'Ermitage et le Musée national d'Oman travaillant ensemble pour restaurer 20 antiquités syriennes, principalement de Palmyre; une campagne internationale pour restaurer Palmyre, gravement endommagée par État islamique d'Iraq et du Levant ; et la formation d'un groupe international d'experts sous les auspices de l'Unesco et de la DGAM, conjointement avec la Fondation Hermitage et Aga Khan.

La Russie a intensifié sa présence dans ce pays ravagé par la guerre après le retrait brutal des troupes américaines par le président Donald Trump en octobre. L'Hermitage et l'institut ont mené une expédition conjointe en 2016 avec une escorte militaire russe et ont ensuite présenté à la Syrie un modèle 3D du site. Deux agences de voyages russes annoncent des voyages en Syrie, dont Palmyre.

Mikhail Piotrovsky a déclaré cette semaine que la première étape serait la restauration du serait du Musée national de Palmyre, qui est "d'une valeur particulière pour l'ensemble du complexe". Mais il était prudent quant aux perspectives à court terme du site archéologique. "Nous nous préparons pour après-demain, il n'est pas encore possible de faire quoi que ce soit demain", a-t-il déclaré.

Située au nord-est de Damas, Palmyre contient les ruines monumentales de ce qui était autrefois une grande ville oasis dans le nid du désert syrien connu pour être l'un des centres culturels les plus importants du monde antique. Un site du patrimoine mondial de l'UNESCO , l'architecture de cette civilisation a souvent combiné les influences gréco-romaines et perses avec les traditions locales. Cependant, le site avait été ciblé pour être délibérément détruit par l'État islamique d'Iraq et du Levant et en 2014, une grande partie de la ville et des bâtiments religieux historiques à proximité ont été endommagés. Au cours de 2015, l'État islamique a détruit l'ancienne statue du Lion d'Al-lāt , le temple de Baalshamin, l'arche monumentale et la tour d'Elahbel, parmi de nombreux autres sites historiques.

Cependant, c'est loin d'être la première tentative de préserver l'histoire de Palmyre; de nombreuses tentatives ont été faites pour numériser et recréer les structures et les illustrations qui s'y trouvent, y compris la création d'une archive numérique.



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Hommage à Khalid al-Asaad, martyr de Palmyre, symbole de résistance face au terrorisme





Cartes :



Iconem : Posts tagged Syria

Iconem : Notre mission


L'Institut français du Proche-Orient présente dans ses archives ouvertes de nombreuses photos des trésors de Palmyre :

Archives ouvertes de l'Ifpo : Palmyre

https://medihal.archives-ouvertes.fr/IFPOIMAGES/search/index/?q=palmyre&docType_s=IMG&submitType_s=file&rows=50&page=1





« Bâtir un Empire. Une exploration virtuelle des mondes romains »… du 20 décembre 2019 au 8 mars 2020. Un voyage immersif au cœur de sites archéologiques, à la découverte des modèles urbains et architecturaux des cités romaines, si différents et à la fois si semblables…

Une exposition réalisée en collaboration avec :
       

       




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Autres étapes parmi les derniers voyages de "solidarité avec le peuple syrien"
de la Communauté syrienne de France






dimanche 15 décembre 2019

Le Krak des Chevaliers, un rendez-vous immanquable



Octobre 2019… Le Krak des Chevaliers !… Il y a un an, en octobre 2018, les visites du site se faisaient accompagnées d'un guide dont, comme toujours, on n'apprenait rien… Belle surprise, le guide imposé l'an dernier est aujourd'hui absent ! Retrouvé ce plaisir inépuisable de vagabonder librement à travers les recoins d'un château unique, parcourir la forteresse, escalader ses différents niveaux… S'offrir au vent toujours puissant en ce sommet… Plonger du regard sur la vue de Wadi al-Nassara… Le Krak est toujours gardé par des militaires… qui éventuellement se feront une joie de nous accompagner dans notre visite et nous en dire bien plus que n'importe quel racontar d'un guide patenté…

Depuis 2015 et nos premiers voyages, les traces de l'occupation du site par les jihadistes ont autant que possible été effacées. Ces pièces ou fragments de pièces stockées devant la salle des Chevaliers et qui n'avaient encore pas pu être évacuées ont soit retrouvé leur place d'origine soit été mises en lieu sûr…

Le jeudi 20 mars 2014,  l'Armée Arabe Syrienne avait définitivement chassé du Krak des Chevaliers les mercenaires du djihad


Retour au Krak des Chevaliers


Le 20 mars 2014, l'Armée Arabe Syrienne, appuyée par le Hezbollah libanais réalisait avec succès une opération majeure : la reconquête du Krak des Chevaliers, occupé depuis deux ans. Quatre jours avant, cette même Armée Arabe Syrienne avait chassé les mercenaires djihadistes de Yabroud, leur dernier bastion dans les montagnes du Qalamoun, à 75 km au nord de Damas,  La prise du Krak des Chevaliers verrouillait désormais toute la frontière avec le nord du Liban, coupant ainsi la dernière voie de ravitaillement de l'ennemi dans cette région.

L'effondrement de la dernière ligne de résistance takfiri dans le village d’al-Hosn assurait à l'Armée Arabe Syrienne la maîtrise de la forteresse… Les occupants avaient tenté de fuir vers le Liban avant la chute de leur place-forte. Ils ont été attaqués par l’aviation et l’artillerie syrienne ou sont tombés dans des embuscades. Des dizaines d’entre eux ont ainsi été éliminés… tués, blessés ou capturés. Rares sont ceux d'entre eux qui ont pu traverser la rivière qui sépare le Liban de la Syrie et être secourus par des membres de groupes islamistes stationnés derrière la frontière.

Le Krak des Chevaliers vu depuis le monastère orthodoxe Saint Georges d'al-Mishtayeh




Le Krak des Chevaliers (Qal'at al-Ḥiṣn : قلعة الحصن  ou fort des Chevaliers : حصن الفرسان )




D'abord un fortin, construit en 1031 par l'émir de Homs et habité par une garnison de Kurdes, ce château fut considérablement agrandi par les Chevaliers hospitaliers et doté de fortifications extrêmement complexes… C'est après son occupation par les Hospitaliers que le château-fort fut nommé "Krak des Chevaliers", un nom "krak" qui provient sans doute de son appellation d'origine, Hisn al-Akrad, le "fort des Kurdes". Le Krak des Chevaliers (Qal'at al-Ḥiṣn : قلعة الحصن ou le fort des Chevaliers : حصن الفرسان‎) conserva avec les Hospitaliers, grâce à sa situation, une forte valeur stratégique : il a toujours contrôlé l'importante trouée de Homs, point obligé de passage entre la côte et l'intérieur du pays. Pour son emplacement stratégique, ce site fut sans doute occupé dès le XIIIe siècle av. J.-C. par les Égyptiens, sous Ramsès II, durant leurs guerres contres les Hittites, dont le point culminant est la célèbre bataille de Qadesh (Tall Nebi Mend).



Le Krak est gardé par l'Armée Arabe Syrienne
C'est avec joie que les soldats accueillent les très rares visiteurs et les accompagnent éventuellement











































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En route vers le Krak des Chevaliers… "La Trouée d'Homs", une halte immanquable pour un bref déjeuner




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samedi 14 décembre 2019

Maaloula, un foyer de la foi chrétienne…



Maaloula, un pèlerinage dans ce foyer de la foi chrétienne quasi incontournable lors de chacun de nos voyages de "solidarité avec le peuple syrien" de la Communauté syrienne de France



Entre le 6 et le 8 septembre 2013, la ville de Maaloula dont les habitants sont majoritairement
chrétiens grecs-catholiques,est entrée tristement dans l'actualité après avoir été prise d'assaut
par les égorgeurs amis de Laurent Fabius, à la solde de l'Arabie Saoudite et du Qatar,

qui y ont détruit la statue de la Vierge Marie, bleu ciel et blanc, et renversé des croix aux sommets d'édifices religieux,
dont la croix qui surmontait la coupole du monastère des Saints Serge et Bacchus.






Maaloula (معلولا), de septembre 2013 à avril 2014, a été occupée et a été le théâtre d'affrontements majeurs entre le front d'al-Nusra (جبهة النصرة) agissant aux ordres de la CIA et les forces gouvernementales syriennes  La ville a subi des dégâts importants, incendies, vandalisme, pillage de ses églises historiques. En avril 2014,  la CIA et les "islamistes" ont été chassés de Maaloula. Des efforts importants de restauration, auxquels a largement participé la mission de SOS Chrétiens d'Orient, ont été entrepris concernant tant les habitations qui avaient été désertées et saccagées que des églises… Au-delà de la destruction du patrimoine archéologique, objet de restauration, reste peut-être encore plus préoccupant le déplacement massif de la communauté araméenne et ses conséquences dévastatrices sur la survie de l'araméen comme langue vivante toujours parlée dans cette région de la Syrie.
"L'Armée arabe syrienne, appuyée par le Hezbollah, a repris, lundi 14 avril 2014, la localité chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, où trois membres d'une équipe de la télévision du parti chiite ont été tués par les bandits islamistes.
Avec la reconquête de cette cité, aujourd'hui déserte mais qui comptait avant la guerre quelque 5 000 habitants, la Syrie parachève son contrôle de la région du Qalamoun, au lendemain de l'annonce par Bachar Al-Assad d'un « tournant » dans la lutte contre l'agression exécutée sous la bannière islamiste et soutenue par une coalition de 93 pays manipulés par la CIA."

La charmante petite ville de Maalula (معلولا) est l'une des plus pittoresques de Syrie, nichée sur les pentes d'un canyon de montagne rocheuse. Maalula (معلولا) était habitée dans la période romaine, comme en témoignent les restes d'un temple païen réutilisé dans l'une de ses églises. Des artefacts de la période byzantine ont également été mis à jour…

La population atteignait 15 000 habitants dans les années 1950, mais au début de notre décennie, seulement quelques milliers de personnes y avaient une résidence permanente ici. De nombreuses familles locales avaient déménagé à Damas pour de meilleures opportunités de carrière, en revenant à la ville en vacances. Maalula (معلولا) a une petite population musulmane sunnite, la plupart résidant dans sa banlieue sud-est. La communauté chrétienne est surtout répartie entre les églises catholiques grecques orthodoxes et orthodoxes antiochiennes et les églises grecques melkites.


Connue pour sa communauté chrétienne araménophone (l'une des rares survivant au Moyen-Orient), la ville était devenue un centre de préservation et de revitalisation de la langue. Le dialecte occidental de l'araméen parlé ici est considéré comme le dialecte survivant le plus proche de la langue parlée dans la Palestine du premier siècle et est donc étroitement associé à la langue maternelle de Jésus. La langue a évolué au cours de près de deux millénaires d'isolement géographique, mais demeure importante pour les études en anthropologie linguistique. Deux villages plus petits à proximité, Jubaadin (جبعدين) et Bakhaa (بخعة), ont également des locuteurs araméens.


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Il existe plusieurs sites remarquables à Maalula (معلولا) . Dans le grand nord de la ville, Deir Mar Taqla (دير مار تقلا), un monastère de femmes orthodoxes grecques dédié à Sainte Taqla (Sainte Thècle). Elle est considérée comme un disciple de Saint Paul l'apôtre, en promouvant ses enseignements aux femmes (en particulier l'importance de la chasteté) et en devenant un symbole de l'autonomisation féminine à l'époque. Elle est considérée comme l'un des premiers martyrs du christianisme. La chapelle de la grotte au-dessus du complexe plus moderne de l'église et du monastère est, selon la tradition locale, sa sépulture. Il n'y a pas de preuve archéologique pour confirmer cette association, mais cela n'empêche pas un flux régulier de pèlerins religieux de visiter le site.





Monastère grec orthodoxe de Mar Takla



















Depuis le monastère de Mar Takla…




Au nord du monastère de Mar Takla se trouve un petit ravin qui monte aux collines surplombant la ville. Dominant le ravin, le monastère Deir Mar Sarkis (دير مار سركيس) . Ce monastère catholique grec melkite est le site le plus archéologiquement important de la ville. L'église, à l'extrémité sud du monastère, a des fondations remontant à un temple païen de l'époque romaine. De nombreux autres éléments architecturaux remontent aux cinquième et sixième siècles. Saint Sarkis (Sergius) et son compagnon Bacchus ont été particulièrement vénérés dans les régions désertiques syriennes pendant la période byzantine.





Sarkis (Serge) était un officier militaire supérieur romain, commandant (primicerius) avec son officier adjoint Bacchus (secundarius) une troupe d’élite composée de Barbares, appelée la Schola Gentilium, sur la frontière orientale de l’Empire, face à l’empire Parthe.

Aux alentours de l’an 303, durant la persécution de Dioclétien, le co-empereur Maximien en visite en Commagène (petite région au Nord-Est de l’ancien royaume d’Édesse, l’Osrhoène) voulut offrir des libations à Jupiter, mais Serge et Bacchus refusèrent d’y accompagner l’empereur du fait qu’ils étaient chrétiens. Ils confessèrent courageusement leur foi. Bacchus succomba assez rapidement sous la violence de la flagellation et des coups ; Serge subit de longs tourments. Parmi ceux-ci, il fut condamné à courir 18 miles chaussé de sandales dont la semelle intérieure avait été hérissée de pointes acérées. Pendant ce supplice, Bacchus lui apparut et l’encouragea à persévérer, lui disant qu’ils seraient rapidement réunis au Ciel. Serge fut décapité à Resafa [الرصافة] en Euphratésie de Syrie (à 200 km à l’Est d’Alep, près de Raqqa).

Leur martyre fut rapidement célèbre dans toute l’Église, comme en témoigne la présence de leur fête dans de nombreux martyrologes antiques et la grande vénération qui entoura leur reliques, ainsi que l’intérêt que leur porta plusieurs historiens ecclésiastiques, en particulier Théodoret.

Dès la paix de l’Église, la tombe des saints Serge et Bacchus dans la ville de Resafa [الرصافة] devint rapidement le plus important centre de pèlerinage d’Orient : une magnifique basilique fortifiée fut élevée sur la tombe des martyrs la ville pris le nom de Sergiopolis. Elle devint siège d’un évêché vers 431 et au début du VIème siècle c’était le siège d’un archevêché métropolitain avec cinq évêques suffragants. Sous le règne de Justinien, la ville était centre de pèlerinage d’une richesse inouïe ; on y édifia des murailles magnifiques, des citernes et autres bâtiments imposants encore visibles. Une muraille de trois mètres d’épaisseur formant un rectangle de 500 mètres sur 100 mètres fut même construite pour protéger des voleurs les dons magnifiques que faisaient les pèlerins. Le pèlerinage attirait en particulier les tribus arabes chrétiennes du royaume des Ghassanides. La ville fut assiégée en 543 et pillée en 616 par les Perses et déclina après la conquête musulmane, mais le pèlerinage chrétien subsista jusqu’au XIIIème siècle et les ruines encore visibles aujourd’hui sont imposantes.

Serge et Bacchus étaient universellement vénérés dans l’Empire byzantin, et tenus comme protecteurs de l’armée ; l’empereur Justinien (527 † 565) bâtit en leur honneur des basiliques magnifiques à Constantinople et à Saint-Jean d’Acre. Celle de Constantinople, devenue une mosquée après la chute de la Ville, reste un chef d’œuvre de l’art byzantin. Sa construction dura de 527 à 536 sous la conduite des architectes Isidore de Millet et Anthemius de Tralles, qui édifièrent ensuite sur son modèle la basilique Sainte-Sophie.

Le monastère Saint-Serge-et-Saint-Bacchus dans la ville araménophone à majorité chrétienne de Maaloula en Syrie remonte au moins au Vème siècle et serait l’un des plus anciens du Moyen-Orient encore en activité. Son église daterait de 313-325 et fut édifiée à l’emplacement d’un ancien temple païen ; cette église serait la plus ancienne du monde encore en activité. Le 4 septembre 2013, ce monastère de Maaloula a été attaqué et incendié par les rebelles islamistes du front al-Nosra, ses icônes (certaines du Xème siècle), de renommée mondiale, ont été brûlées, volées ou détruites, dans l’indifférence générale.

Les saints Serge et Bacchus sont particulièrement vénérés par l’Église arménienne, qui fait précéder leur fête de trois jours de jeûne préparatoire.

Leur culte se développa également assez tôt en Occident. Le Sacramentaire Gélasien contient une messe pour leur fête, et cinq lieux de culte leur furent dédiés dans Rome ; le plus ancien fut établi dans le forum romain en 678 par le pape saint Agathon (678 † 681), il fut le siège de l’une des sept diaconies cardinales de Rome. L’actuelle église des Saints-Serge-et-Bacchus-des-Monts est la paroisse romaine des Ukrainiens catholiques.

Des reliques de saint Serge parvinrent en Gaule dès le VIIème siècle et il existe toujours à Angers une basilique gothique qui lui est dédiée.

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Lors de cette visite c'est avec réconfort que nous avons pu apprécier les restaurations, très avancées à Deir Mar Sarkis, en cours et très actives à Mar Takla… De nombreuses habitations ont également été restaurées… Malheureusement beaucoup des habitants de Maaloula ne sont toujours pas revenus…


Monastère de Saint Serge et Saint Bacchus - Deir Mar Sarkis



















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C'était l'hôtel de Maaloula, dernier bastion des takfiris d'où l'Armée Arabe Syrienne les a délogés lors de la libération de la ville…


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Accueillis par le père Toufic Eid, visite de la ville martyre de Maaloula… (voyage août 2015)

Toufic Eid

SOS Chrétiens d'Orient - Syria -  مسيحيي الشرق - سوريا SOS

L'Œuvre d'Orient

L'Orient le Jour : L'armée syrienne reprend le contrôle de la ville chrétienne de Maaloula (14 avril 2014)

Comment le village chrétien de Maaloula revient à la vie

Institut d'Études Araméennes - IEA

Shlama Foundation

Al Sakhra - الصخرة

Aide à l'Église en Détresse - AED

SOS Maaloula (Béziers)

Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix… de Maaloula… à Saint Julien le Pauvre (14 septembre 2015)


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Autres étapes parmi les derniers voyages de "solidarité avec le peuple syrien"
de la Communauté syrienne de France