Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mercredi 20 août 2014

Pierre Lagaillarde, héros des barricades pour l'Algérie Française


Pierre Lagaillarde,
héros des barricades pour l'Algérie Française
est décédé ce 17 août 2014, à l'âge de 83 ans

Plateau des Glières, le 13 mai 1958, peu avant l'assaut contre le Gouvernement général…


« Lagaillarde est mort! » Dans le combiné, la voix d’Alain Sanders me transperce, cœur béant et mémoire à vif.
C’est bien sûr toute l’Algérie française qui prend le deuil, mais mes pensées, ce soir, chevauchent au-delà de cette généralité.
Ce sont les années de fièvre, de 57 à 60, qui revivent et bouillonnent. De fièvre algéroise, de fièvre estudiantine. C’est au début de l’année universitaire 57-58 qu’en faculté de droit nous avons appris, tout d’abord « sous le manteau », qu’un de nos jeunes anciens – Pierre Lagaillarde, avocat et para, du « clan des Blidéens » –, allait être propulsé à la tête de l’AGEA (« Association Générale des Étudiants d’Alger »), car « des événements graves se préparent ». On sort à peine de la terrible mais victorieuse « bataille d’Alger » (qui restera au niveau mondial comme une des rares victoires contre le terrorisme), mais le danger menace de toutes parts, même depuis Paris. Nous sommes tous chauffés à blanc. Y compris nos professeurs, en doctorat de droit romain et d’histoire du droit.
Officiellement, peu de gens sont au courant. Pour ma part, j’ai été mis au parfum par un ami de Pierre, Blidéen comme lui, que j’ai connu au Cercle Henri IV et aux Amis de Jeanne d’Arc. Ce sont tous deux mes aînés de quelques années. Mon informateur est lui-même un ancien de la fac de droit. La fièvre monte, et c’est toute la vie algéroise qui se fait plus intense, plus vibrante. Il ne manque plus que le déclic. Et ce sera l’explosion du mardi 13 mai 58.
Le reste appartient à l’histoire, l’officielle, mais aussi la nôtre, du moins chez ceux qui sont restés fidèles « usque ad mortem ». Pour moi, deux images vont désormais rester gravées : c’est d’abord celle de Pierre Lagaillarde, en tenue de para de la coloniale (béret rouge), bras étendus à l’horizontale, adossé au socle du monument aux morts, avant de nous lancer à l’assaut du G.G. dans la lumière flamboyante d’une fin d’après-midi de mai. C’est Alger, Alger-la-Triomphale.
Et puis, à peine un peu plus d’un an et demi après, au début de 60, par une matinée lugubre, sous une pluie battante de fin janvier, celle de Pierre Lagaillarde, dans la même tenue martiale, sortant fièrement du camp retranché à la tête de ses hommes, tandis que les paras du colonel Dufour rendent les honneurs. On dit qu’alors deux lycéennes du lycée Delacroix tout proche (et qui se trouvait dans le périmètre du camp) lui lancèrent à son passage un admiratif et quasi énamouré : « Vous êtes notre Cid ! » On avait des lettres en ce temps-là, là-bas, des lettres et de l’esprit.
En tout cas, « se non è vero… ». Et c’est vrai que Lagaillarde avait quelque chose d’un condottiere.
Cette vision, c’est celle d’Alger-la-Fière, qui relève un défi mortel et qui en mourra.
Ces deux images sont certes célèbres, mais elles sont aussi miennes, profondément. J’en fus le témoin oculaire.
Il y a toute une cohorte de héros, célèbres ou anonymes, qui t’attendent là-Haut, Pierre. Ici-bas, nous ne pouvons que dire : « Lagaillarde ?  - Presente ! »
Tant il est vrai que le passé ne meurt pas, et qu’il n’est même pas ce qui est passé.

Un peu plus d’un an et demi plus tard…




Pierre Lagaillarde : "On a triché avec l'honneur", texte intégral de l'interrogatoire et de la plaidoirie des audiences des 15 et 16 novembre 1960 du procès des Barricades. Préface de Jean Gallot, Paris, la Table ronde, 1960, 205 p.
Ceci n'est pas un livre, mais "une tranche de procès" et l'un de ses "sommets". Pierre Lagaillarde parle et "son âme aux mille voix" qui s'émeut, s'indigne, espère, c'est la longue plainte, lancinante, de l'Algérie fidèle qu'elle fait entendre.



Les vicissitudes de l’Histoire ont fait la notoriété de Pierre Lagaillarde, qui fut au premier rang de l‘actualité du drame algérien lors des événements du 13 mai 1958, lors de l’épisode des Barricades en janvier 1960, ainsi que lors du procès qui débuta en métropole à la fin de la même année.

Cette notoriété a subi ensuite une longue éclipse, du fait de l’exil espagnol qui se poursuivit, bien au delà de la fin de la guerre civile. Mais le héros de ce néfaste 13 mai continua à militer pour la cause de l’Algérie française en suivant cependant une voie divergente de celle des généraux du putsch d’avril 1961, et il fut absent des derniers combats contre le FLN et de l’exode de 1962, sans que, comme pour Jean Brune l’exilé, sa ferveur envers ses compatriotes en soit diminuée.

Descendant du célèbre député Baudin qui trouva la mort sur les Barricades révolutionnaires parisiennes en 1848 (un boulevard d’Alger porta longtemps son nom) Pierre Lagaillarde était installé comme très jeune avocat à Blida depuis novembre 1951. Il y défendit la cause d’un musulman accusé de terrorisme, estimant que c’était un lampiste et que les vrais responsables n’étaient pas recherchés.

En octobre 1955, après que les actes de barbarie commis deux mois plus tôt par le FLN à Philippeville et dans le Constantinois aient soulevé l’indignation jusqu’en métropole, Lagaillarde résilie son sursis et va pendant deux ans participer aux opérations comme officier de parachutistes, ce qui lui vaudra deux citations et la Croix de la Valeur militaire.

Il s’inscrit alors au doctorat à la Faculté de droit d’Alger et, très vite, par son autorité et son dynamisme, il est élu président de l’Association des Étudiants d’Algérie, le 2 décembre 1957. La bataille d’Alger s’est terminée victorieusement, mais un climat d’inquiétude grandit du fait de l’irrésolution des responsables politiques de Paris et du développement d’une propagande antifrançaise et pro FLN dans la presse métropolitaine.

Pierre Lagaillarde va adhérer à un comité de vigilance pour la défense de l’Algérie Française aux côtés de Robert Martel, un jeune viticulteur un peu mystique qui a adopté pour son combat le symbole du Père de Foucauld, le cœur et la croix, et de Lefebvre, Joseph Ortiz, Boutailler, et cinq ou six autres militants disposés à défendre leur sol natal. Plus tard va se joindre au groupe un éléments douteux, Léon Delbecque envoyé par Chaban-Delmas avec l’arrière-pensée – déjà – d’une récupération par l'infâme criminel compulsif DeGaulle de la ferveur des militants.

Après les incidents de Sakiet, les événements s’enchaînent et vont aller en s’accélérant en ce début de l’année 1958. Démission du Gouvernement de Félix Gaillard le 15 avril, suivi du départ de Robert Lacoste le 8 mai, annonce par le FLN de l’assassinat de trois soldats français prisonniers, ce qui entraîne un grand émoi à Alger. Le 12 mai, Pierre Lagaillarde se réunit avec six de ses amis au domicile de Lefèvre à Hydra. L’idée est lancée et vite retenue de passer à l’action, le lendemain, à l’occasion d’un grand rassemblement de foule prévu pour une cérémonie au Monument aux Morts d’Alger, à la mémoire des soldats assassinés.

Il faut investir le bâtiment du Gouvernement général, symbole méprisé d’un pouvoir politique en déroute. Le lendemain soir, 13 mai, après une brève cérémonie au plateau des Glières présidée par le général Salan, en présence d’une foule considérable, voici le moment historique. Lagaillarde s’élance seul, franchit les grilles et s’élance jusqu’au haut du bâtiment, d’où il ressort, sur une étroite corniche, incitant la foule qui l’a suivi à entrer. En un clin d’œil, le bâtiment est pris d’assaut…

La suite est bien connue : formation d’un Comité de Salut Public présidé par un Massu ronchonnant (« mais alors, il y a-t-il complot ? ») avec Lagaillarde, et les principaux militants… Des militaires, aussi, Ducasse, Trinquier, Thamazo et aussi Delbecque qui s’est faufilé et qui prétend faussement être l’envoyé de Soustelle. Son adjoint Neuwirth, le roi des intrigants, l’accompagne.

Plus tard, ce dernier trahira la cause de l’Algérie française pour s’offrir une longue et fructueuse carrière très alimentaire de partisan de l'infâme criminel compulsif DeGaulle. Étrange moment de l’Histoire avec la rencontre idéologique fugitive de deux hommes au destin si différent : Neuwirth, pour sa trahison, aura droit aux honneurs officiels dans l’opulence, Lagaillarde, pour sa fidélité, connaîtra l’opprobre, les prisons gaullistes et la misère de l’exil.

Quoiqu’il arrive désormais, la date du 13 mai symbolisera pour toujours un évènement unique dans notre Histoire et le plus légitime qui soit : le soulèvement d’un peuple contre un régime qui lui refusait le droit de rester français sur sa terre natale… Légitimité sur laquelle s'est appuyé l'infâme criminel compulsif DeGaulle pour la réussite de son coup d'État…

Par la suite, il faudra toutes les innombrables défections, lâchetés successives, et toute l’ampleur d’une trahison historique dans un bain de sang pour que l'infâme criminel compulsif DeGaulle vienne à bout de ce droit fondamental, rester français sur sa terre natale.

Pour l’heure, Pierre Lagaillarde est devenu le héros du jour : il fait partie de la mission clandestine envoyée en métropole avec le commandant Vitasse pour rencontrer les chefs militaires de l’opération « Résurrection » destinée à faire pressions sur les parlementaires [encore lucides] qui rechignent à voter l’investiture de l'infâme criminel compulsif DeGaulle.

Car, depuis le malheureux cri de ralliement de Salan, le 15 mai, c’est l'infâme criminel compulsif DeGaulle que l’on veut maintenant… Justement Lagaillarde, en qualité de membre du Comité de Salut Public, fait partie de la délégation qui va accueillir, à l’aéroport de Maison Blanche, l'infâme criminel compulsif DeGaulle qui sera, ensuite, reçu officiellement au Palais d’été. Le programme proposé par « l’homme fatal » parait, dans l’ensemble, conforme à la ligne préconisé dans les Comités de Salut Public : alors pourquoi ne pas le suivre ?

La ratification massive de la Constitution par référendum du 28 septembre 1958 (plus de 85% en Algérie) n’apporte-t- elle pas la preuve éclatante que l’immense majorité des musulmans rejette le FLN, et veut rester française ?

L'infâme criminel compulsif DeGaulle n’avait-il pas déclaré, un mois avant, le 29 août 1958 à Alger : « Pour chacun ici répondre "oui" au referendum voudra dire que l’on veut se comporter comme un Français à part entière et que l’on croit que l’évolution nécessaire de l’Algérie doit s’accomplir dans le cadre français. » (Discours et Messages de l'infâme criminel compulsif DeGaulle PLON 1970 page 40)

La véritable autodétermination la voici ! Quelques jours plus tard l'infâme criminel compulsif DeGaulle vient le confirmer à Constantine le 3 octobre 1958 : « Trois millions et demi de femmes et d’hommes d’Algérie sans distinction de communauté et dans l’égalité totale sont venus… apporter à la France et à moi-même le bulletin de leur confiance. C’est là un fait aussi clair que la lumière du ciel ! Et ce fait est capital pour cette raison qu’il engage l’une envers l’autre, et pour toujours, l’Algérie et la France… » (même référence - page 48)

Qui aurait pu douter alors de la sincérité de telles paroles venant de l’homme masqué par le mythe falsificateur du 18 Juin ? À la lecture de ces discours, quand on connaît l’épilogue on reste tout autant confondu d’une telle fourberie, aux conséquences si meurtrières que de la naïveté et l'inculture politique de ceux qui alors voulaient ignorer les temps tragiques et sanglants de l'Épuration, période qui déjà avait permis à l'infâme criminel compulsif DeGaulle s'assouvir ses fantasmes et bas instincts.

Il y avait bien, certes, des Algérois de la génération précédente qui, se rappelant la bassesse des procédés employés par l'infâme criminel compulsif DeGaulle pendant la guerre pour éliminer le général Giraud, n’avaient pas confiance. Lagaillarde, malgré son jeune âge, (il avait 27 ans), pouvait-il être de ceux-là ?

Peut-être voulait-il continuer son action plus efficacement à Paris, jouer le jeu à fond. C’est apparemment en toute confiance qu’il se présente aux élections de novembre 1958 où il est élu député d’Alger-Ville sur une liste Algérie Française, avec René Vinciguerra, Mourad Kaouah et Ahmed Djebbour.

La nouvelle Assemblée se réunit au Palais Bourbon le 9 décembre. Le groupe de l'infâme criminel compulsif DeGaulle UNR est dans la ligne Algérie française de son leader moral, Michel Debré, de même que la grande majorité des députés des départements d’Algérie (71 dont 45 Musulmans) qui se groupent sous l’étiquette Unité de la République.

Celle-ci, avec L’UNR et les Indépendants, forme une majorité assez massive et cohérente pour refuser toute déviation. Mais, au bout de quelques mois, Lagaillarde et ses amis vont constater qu’en fait l'infâme criminel compulsif DeGaulle mène, seul, toute la politique algérienne qui échappe au Parlement. Il intervient alors à la tribune pour parler de « l’incompétence de fait où en est réduite cette Assemblée ».

Mais la majorité des élus d’Algérie fait encore confiance à l'infâme criminel compulsif DeGaulle devenu Chef de l’État. Rien de plus émouvant et tragique que l’intervention de Ali Mallem, député de Batna, le 9 juin 1959 à l’Assemblée « Nous l’avons suivi [l'infâme criminel compulsif DeGaulle] parce que c’est un visionnaire, un patriote [sic]. Avec lui toutes les promesses ont été réalisée [sic] : la meilleure preuve c’est notre présence ici ». (Michèle Salinas « L’Algérie au Parlement » Éd Privat-1987- page 103)

Hélas, le 3 juillet 1962, entérinant sa traitrise par un décret parfaitement inconstitutionnel, l'infâme criminel compulsif DeGaulle déclarera Ali Mallem, député français musulman, interdit dans cette même Assemblée, où il siégeait légalement depuis 4 ans, déchu de son mandat… Ali Mallem ainsi que tous les autres élus des départements d’Algérie qui seront, par ailleurs, menacés de mort par le FLN…

Dans son discours, dit d’autodétermination, du 16 septembre 1959, l'infâme criminel compulsif DeGaulle aura jété le masque. Il veut installer le FLN à Alger, tout en jurant ses grands dieux du contraire, ce qui va en abuser plus d’un, particulièrement chez les militaires.

Comment le croire ? À Alger où l’on ne se doute pas de l’impuissance totale du Parlement en matière d’Affaires algériennes, le député Pierre Lagaillarde est critiqué par certains : serait-il devenu victime, ou complice, du système ?

Il va réagir, marquer sa ferme opposition au processus d’autodétermination qui va faire le jeu du FLN, et reprendre contact avec les généraux Salan, Jouhaud, Zeller, ce dernier venant de démissionner de son poste de chef d’état major.

À Alger, Lagaillarde participe à la création du Comité d’Entente des Mouvements Nationaux qui a ses prolongements en métropole. En janvier 1960 éclate l’affaire Massu qui est rappelé en métropole pour avoir dit, avec maladresse, à un journaliste allemand qu’il n’était pas d’accord avec la politique algérienne de son patron, piège probable dans lequel le malheureux est tombé.

Une grande manifestation de protestation est prévue le 24 janvier à Alger, à l’occasion de laquelle Pierre Lagaillarde va être projeté de nouveau au premier plan de l’actualité.

Le député d’Alger-ville a contacté des hommes décidés : Joseph Ortiz, Jean-Jacques Susini, son successeur à la présidence des étudiants d’Alger, des militaires comme Gardes et Argoud. Peut-être ces derniers sont-ils trop optimistes sur les sentiments des cadres ?

Lagaillarde décide d’occuper en force la Faculté d’Alger et d’en contrôler les entrées par des barricades, vieux réflexe révolutionnaire qui a fait la renommée de toutes les républiques françaises.

Ce sera le réduit des Facultés. Est-ce une réédition de mai 1958 ? Cette fois les CRS débonnaires sont remplacés par les gardes mobiles rouges plus hostiles.

Autre difficulté : le général Challe ne voit pas cette manifestation d’un bon œil. Le service d’ordre des paras est favorable à la foule, mais les gendarmes rouges de Debrosse ont « reçu des ordres » et le successeur de Massu, le général Crépin et ses adjoints Coste et Fonde, sont des partisans inconditionnels de l'infâme criminel compulsif DeGaulle et très hostiles aux foules d’Alger. Non rien ne rappelle le climat exceptionnel de mai 1958.

Le décor, pourtant, ne parait-t-il pas le même, avec les mêmes acteurs ? En ce dimanche après-midi la foule est bien là, dense, plus tendue peut-être, les anciens combattants avec leurs drapeaux, les U.T. en tenue.

Le drame de la fusillade va éclater en fin d’après midi : 20 morts, 147 blessés. Qui a tiré en premier ? « Tir dans le dos des gardes mobiles par des éléments venus la veille de Paris pour déclencher l’ouverture du feu et la riposte » dira le colonel Sapin Lignières, patron des U.T., version la plus vraisemblable car, de cette « émeute », l'infâme criminel compulsif DeGaulle va tirer, de la lâcheté de l’opinion métropolitaine, un profit considérable.

Dans la ville atterrée par ce drame, chacun campe sur ses positions. Pour Lagaillarde et Ortiz c’est l’échec. Après l’intervention de l'infâme criminel compulsif DeGaulle du 27 janvier, Challe, encore hésitant, bascule du côté de l'infâme pouvoir. Il commet probablement, de bonne foi, l’erreur de sa vie. Les deux camps retranchés devront se rendre.

Le 1er février 1960, Pierre Lagaillarde sort, la tête haute, du camp retranché, tandis que les paras du colonel Dufour lui rendent les honneurs. Le soir même, il est déporté en métropole pour un long séjour à la Santé.

Lors du procès des Barricades, en décembre 1960, le plaidoyer de Me Denise Macaigne, avocate de Pierre Lagaillarde, sera le plus émouvant : « Condamner l’accusé c’est condamner l’Algérie. Condamnez donc la sévèrement comme on a osé vous le demander. Devant l’Histoire qui est en train de se faire vous serez ceux qui auront condamné l’Algérie qui supplie la France de la laisser française. Alors ne pleurez pas ? dans votre vieillesse de soldat, le jour affreux où vos fils, pour ne pas vous blesser, obstinément se tairont devant vous… »

Mis en liberté provisoire, Lagaillarde s'exilera en Espagne où il restera longtemps après la fin du drame, condamné par contumace à dix ans de prison. Dans cette tragédie qui connut tant de trahisons et de crimes, Pierre Lagaillarde doit rester pour nous le témoin exemplaire d’une fidélité à un combat qui fut le plus juste et le plus désintéressé, celui où l’infamie vient accabler le vainqueur, tandis que l’honneur couronne le camp du vaincu !

La politique algérienne de l'infâme criminel compulsif DeGaulle, qui a abandonné délibérément tant de ses compatriotes aux massacres les plus barbares, restera pour nous un crime inexpiable.


Source : Véritas (courriel - relu - du 19 août 2014)

Chemin de mémoire des Parachutistes : Pierre Lagaillarde in memoriam

Blog non officiel du 22ème Régiment d'infanterie : Pierre Lagaillarde en mission au 22ème R.I. à Ténès

Chemin de mémoire des Parachutistes : L'Armée française en Algérie à l'honneur, le 14 juillet 1959 à Alger

Symboles et Traditions : L'Armée d'Algérie à l'honneur à Alger,  le 14 juillet 1959 vu par Paris-Match

La presse algérienne rend hommage (à sa manière !!!) à : "Pierre Lagaillarde, un ultra parmi les ultras"

Jean-Marie Le Pen : Pour un Cadet de Gascogne

Libres.org : L’homme qui a abattu la Quatrième République







lundi 18 août 2014

Aymeric Chauprade : La France face à la question islamique… Est-il crédible ?


Un peu plus, un peu moins… où est la différence ?


Les Français d'Algérie ayant été exclus du vote - démarche éminemment inconstitutionnelle, s'il en est - les Français patos ont approuvé le 8 avril 1962 la capitulation de l'infâme criminel compulsif DeGaulle imputant la France d'une immense partie de son territoire, les départements français d'Algérie… Par ce vote, les Patos acceptaient implicitement de livrer aux égorgeurs du FLN nombre de leurs compatriotes, de jeter sur les chemins de l'exil ceux qui auraient échappé aux couteaux égorgeurs… Et voilà que ces Patos, plus de cinquante après, s'inquiètent de l'invasion de leur territoire métropolitain par le djihad et d'une prochaine instauration de la charia islamique chez eux… Que répondre à ces Patos : un peu plus, un peu moins où est la différence fondamentale ? En vertu de quels principes, en vertu de quelle justice, ce qu'ils ont infligé aux Français d'Algérie devrait-il aujourd'hui leur être épargné… Bon vent…



Joseph Bertuel : L'Islam, ses véritables origines


Dire que l'article est intéressant, j'en donnerai ma conviction en soulignant que malgré sa longueur je l'ai lu en entier… Une exception par ces temps où la Toile croule sous le poids d'innommables imbécillités… Cet article, Aymeric Chauprade l'a profondément travaillé, très certainement avec l'intention de s'y référer dans l'avenir… Pourtant que cet article ait été travaillé et soit intéressant n'exclut pas qu'il suscite de nombreuses critiques. À la hauteur de son intérêt…

Aymeric Chauprade reste l'un des très rares parmi l'entourage du Nouveau Front National marinisé à tenir la route… Si lors des dernières élections européennes il était judicieux de voter pour ce parti que l'on dit dérangeant pour la simple satisfaction banderiller le pouvoir en place, je dois dire qu'étant dans la circonscription d'Aymeric Chauprade j'ai eu la chance de pouvoir voter pour un candidat me plaisant et pas seulement pour taquiner Flanby et sa clique malfaisante…

Puisque critiques annoncées, allons-y… La première critique serait de regretter qu'Aymeric Chauprade gaspille son talent au service d'un parti… et dans l'espoir - il s'y voit déjà ! - d'un poste de ministre des Affaires étrangères. Le temps n'est plus de militer pour un parti ou de briguer des honneurs, mais de servir la France, bien plus servir une civilisation. Aymeric Chauprade se veut géopoliticien. Dégagé des contraintes d'un militantisme racoleur Aymeric Chauprade aurait gagné en liberté de dire… En voulant réunir des contraires Aymeric Chauprade perd en crédibilité, se prive d'arguments qui n'auraient pas réjoui nombre de ses prospects de militant.

Aymeric Chauprade appelle au changement… Soit. Mais sa vision de géopoliticien l'empêcherait-elle de voir tout près ? Le changement implique que l'on sorte quelles qu'en soient les modalités, violentes ou plus douces, des institutions actuelles… Or Aymeric Chauprade fait fi du bouleversement attendu. En choisissant de militer pour un parti, il reste dans le moule d'institutions obsolètes, mieux néfastes… Des institutions qui font que les rênes du pouvoir en France sont confiées à des politiciens toujours plus nuls… Lignée dans laquelle s'inscrit Marine Le Pen. Elle ou, plus vraisemblable, un nouveau squat à Flanby. Qui se souvient de François Mitterrand, de son opposition autant à DeGaulle qu'aux institutions nourries du coup d'État de 1958 et de la rage suscitée par le geste courageux le 22 août 1962 de Jean Bastien Thiry et ses compagnons ? Dans cette opposition François Mitterrand était de tous les politiciens certainement l'un des plus crédibles, sinon le plus crédible. Après avoir roulé dans la farine socialistes et communistes puis s'être installé au pouvoir, il n'a eu pour dessein que de jouir de ce pouvoir se vautrant dans les draps du général tant honni… Aux oubliettes tout désir de changement institutionnel. Que le cas François Mitterrand ne se renouvelle pas. Alors foin de toutes promesses de changement d'institutions, de Bayrou comme de tout autre ! Le bouleversement attendu ne pourra être lancé que par des voies extra-électorales… Si par malheur - la France baigne depuis belle lurette dans le malheur - le grand bouleversement n'est pas survenu avant 2017, il conviendra alors de choisir qui pourra au mieux servir ce bouleversement, par sa nullité ou - ô espoir - par les forces qu'il véhicule… Aucun politicien ne suscite actuellement cet espoir. Surtout pas Marine Le Pen, et ses casseroles d'éloges au traître criminel compulsif DeGaulle, son entourage franc-maçon, sa défense de la Ligue de défense juive, ses militants dénués de tout bagage doctrinal…

Aymeric Chauprade prétend connaître et apprécier les Arabes… Félicitations ! Mais connaît-il vraiment l'islam ? Jamais Aymeric Chauprade ne conçoit l'islam comme ce qu'il est manifestement depuis sa genèse : un instrument de destruction du christianisme. Lorsque Aymeric Chauprade aura intégré cette réalité, soyons certains que ses sympathies tant pour les Arabes que pour la Russie de Vladimir Poutine et le monde orthodoxe contribueront pleinement à nous proposer de vraies solutions européennes pour neutraliser puis éradiquer l'islamisme. À condition aussi d'être libre de tout militantisme partisan. Une réflexion portant sur doctrine et stratégie nécessite une vision incompatible avec toute ambition politicienne immédiate. Les partis n'interviendront que dans la phase ultime, après le grand bouleversement et la consolidation des institutions nouvelles qui auront été mises en place.

Il n'en reste pas moins que le travail d' Aymeric Chauprade n'est pas inutile… pas même dénué d'intérêt présent, ne serait-ce que par les réactions suscitées.


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Les États-Unis judéo-maçonniques artisans de l’instauration du Califat islamique





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Le point de vue de Serge Ayoub : Les errements de la "doctrine" Chauprade



J'ai lu l’article d’Aymeric Chauprade sur l’importance de la lutte anti-islamique comme axe géopolitique.
Faut-il que notre milieu soit si mal formé pour qu’en lui servant une « doctrine » à ce point dépourvue de bon sens on obtienne immédiatement les félicitations d’une intelligentsia d’extrême droite avide de raccourcis vers une « victoire » dont elle entrevoit à peine les tenants et les aboutissants.
Je vais pour ma part répondre à la « doctrine Chauprade » en plusieurs points. Ce sera l’occasion de rappeler au Front National, que je considère toujours comme le meilleur espoir d’une France libérée, par une critique positive, ce que sont les fondamentaux du patriotisme en matière de politique internationale.
1/ Non seulement le nationalisme progressiste arabe n’est pas mort, mais il a gagné en Syrie. Gagné contre ce double ennemi que désigne Chauprade : les USA (et leurs valets) et les djihadistes. Ce n’est pas peu de choses. Si Chauprade et Cie arrivaient au pouvoir, c’est donc par exemple sur le régime syrien qu’une diplomatie française souveraine devrait s’appuyer prioritairement pour lutter contre l’influence islamiste au Moyen-orient et favoriser l’émergence de mouvements politiques laïcs dans les pays voisins. Chauprade enterre un peu vite le nationalisme libanais et le général Aoun (un chrétien), que notre diplomatie devrait soutenir officiellement, pour qu’il accède au pouvoir à la place de la mafia Hariri. Un peu vite oublié aussi le Fatah héritier de l’OLP. Pressé d’arriver à l’exposition des antagonismes binaires de sa version à peine déformée du choc des civilisations, Chauprade néglige cette Troisième voie.
2/ « Butter les terroristes dans leur chiottes ». Avant toute réponse je me poserai cette question : citer Poutine pour faire passer une absurdité stratégique relève-t-il du sacrilège chez les pro-russes ?
Reprenons une des bases de la guerre asymétrique pour le géo-politologue Chauprade : une guérilla se nourrit de la répression qu’on exerce contre elle. Ce fut le cas du FLN, des talibans, voire, si on pousse un peu, des chrétiens persécutés par Rome. Détruire l’EIL est-ce possible ? Militairement, c’est accessible. Lutter contre l’islamisme djihadiste et le terrorisme à l’échelle planétaire est bien plus compliqué. Combien de nouvelles recrues dans le monde musulman à chaque mort en martyr d’un djihadiste ? La satisfaction que Chauprade aura d’avoir éliminé une poignée de terroristes se paiera au prix fort. Une véritable doctrine stratégique doit être d’aider, en employant éventuellement des moyens conséquents, les États arabes à faire la loi chez eux, et ne jamais prétendre la faire à leur place. Si de surcroît, comme certains le pensent, il s’avère que l’EIL est une création des services spéciaux américains, alors sa destruction ne sera que du théâtre et son remplacement rapide par un groupe du même genre dans la région une presque certitude.
3/ « Les USA sont notre ennemi mais il faut les aider à bombarder les islamistes ». Est-il besoin de souligner l’incohérence de la proposition ? Les USA soutiennent le Qatar et les Saoudiens, arment des islamistes contre les régimes laïcs qui protégeaient les minorités que ces mêmes USA prétendent aujourd’hui protéger contre ceux qu’ils ont, indirectement voir directement armés. Si la diplomatie française veut avoir une chance au Moyen-orient, elle doit fuir le pompier pyromane. La Russie, oui. Les Chiites, oui. Les nationalistes arabes, évidemment. Les USA ? Le moins possible et uniquement parce que leur puissance de feu les rend incontournables.
4/ « S’allier avec Israël ». Alors là, Chauprade s’égare. Il faudrait qu’il puisse expliquer comment on fait simultanément une alliance avec les Chiites et Israël ? Comment tout simplement on mène une politique diplomatique efficace dans les pays arabes en étant ouvertement allié avec Israël ? Les USA peuvent se le permettre grâce à leur écrasante domination militaire et leur poids économique. Mais la France ? Vous imaginez vraiment, Aymeric Chauprade, que le Hezbollah, force chiite désormais incontournable au Liban, parlerait ou écouterait notre diplomatie si nous nous posions en croisés aux côtés d’Israël ? Quand bien même il voudrait le faire, il ne le pourrait sans s’aliéner sa base politique. Israël n’est pas que l’ennemi du fondamentalisme islamiste type Hamas. Il est l’ennemi des Palestiniens en tant que peuple et partant du monde arabe qui considère, plutôt à raison qu’à tort si on regarde l’histoire, l’État juif comme une colonie occidentale hostile.
4bis/ « Nous sommes victimes de la stratégie israélienne d’excitation du fondamentalisme islamique pour s’allier l’Occident, donc nous sommes leur alliés. » La tactique du pigeon qui s’assume, serait-ce la stratégie que vous avez appris à Sciences Po, Aymeric Chauprade ? Ce n’est pas la mienne. Mais quand vous demandez aux Gazaouis d’assumer leur bévue d’avoir accepté le pouvoir du Hamas, vous ne pensez pas demander à Israël d’assumer leur machiavélisme d’avoir joué le Hamas contre le Fatah ? Apparemment pas. Israël joue la politique du pire pour justifier les colonies et continuer à traiter les Palestiniens en méchants ennemis plutôt qu’en victimes de leur expansionnisme. Vous qui parliez de l’honneur de la France, comment pourrait-il être sauf si nous marchions dans une telle combine ? Comment les Arabes laïcs et modérés pourraient-ils s’appuyer sur notre diplomatie si nous validions une telle forfaiture et pratiquions un tel double-langage ? Comment nous opposerions-nous de manière cohérente à la stratégie de domination unipolaire des Américains, dont les liens avec Israël, soutenus par les énormes communautés juives et évangéliques américaines, sont quasi-indestructibles ?
Une stratégie française au Moyen-orient doit commencer par la rupture avec les intérêts israéliens, au moins jusqu’à leur reconnaissance d’un État palestinien aux frontières acceptables et souveraines. C’est d’ailleurs la condition de l’acceptation d’Israël par ses voisins et de sa viabilité à long terme. Cette rupture est aussi pour nous un moyen de s’émanciper de la tutelle américaine en nouant avec l’Iran et la Syrie une relation directe. C’est ainsi que nous redeviendrons un pivot de la diplomatie mondiale dans la région.
5/ « Le principe de solidarité civilisationnel » est quant à lui une aberration néoconservatrice. Tout d’abord parce que notre civilisation découle du catholicisme romain européen, pas de la chrétienté au sens large et œcuménique du terme. Il y a pas de solidarité civilisationnelle non plus entre la France et le Brésil, ou entre la France et les chrétiens de Chine. Les barbaries que subissent les chrétiens d’Irak doivent être empêchées, en armant les Kurdes et en soutenant Bachar et l’État irakien, certes, de même que doivent être empêchés le plus possible les barbaries que subissent toutes les communautés, pas seulement chrétiennes. Mais l’intervention militaire est dangereuse, car elle nous ferait trop facilement basculer dans le statut de puissance impérialiste qu’une diplomatie pragmatique doit à tout prix éviter.
6/ « Liquider les islamistes citoyens français ». Encore plus qu’une provocation, c’est une erreur. Tout d’abord Chauprade oublie que la France est un État de droit et que l’incitation au meurtre y est un délit, même quand elle vise une bande de perdus partis risquer leur vie gratuitement pour combattre, au milieu de mercenaires, au nom d’Allah, les intérêts de ceux qu’ils détestent le plus et croient naïvement combattre, les atlanto-sionistes. Aymeric Chauprade oublie aussi que la citoyenneté française protège non seulement les djihadistes, mais aussi les militants de son propre camp. Si j’étais cadre du FN et aux affaires, sachant que le pouvoir se perd plus facilement qu’il ne se gagne, j’éviterais de créer trop de précédents expéditifs en matière d’élimination d’opposants politiques. En revanche, rien n’empêche de déchoir ces Français coupables d’actions terroristes de leur nationalité, et de se prémunir ainsi de leur retour sur notre territoire. Après tout, ils ont choisi leur destin.
6/ « Protéger les juifs contre les arabes ». Les citoyens français quelle que soit leur confession doivent être protégés au même titre que tous les autres. Faire des lois ou prendre des mesures d’exception pour tenir compte des animosités de telle ou telle communauté ne fait que renforcer ces antagonismes communautaires. Serait-ce là votre but monsieur Chauprade ?
7/ « La remigration opérée selon les critères de nos choix internationaux… » et donc du choc de civilisation, n’aboutira qu’à un surcroît d’affaiblissement de la France.
Nous sommes ici au cœur de l’argumentaire hasardeux de monsieur Chauprade : mener la politique extérieure de notre conflit de civilisation intérieur. Si je ne crois pas au choc des civilisations autrement que comme le théâtre dissimulant l’expression de rapports de puissance internationaux, j’accepte volontiers l’idée que l’immigration massive de musulmans en France pose un problème de civilisation. Sauf que la solution de Chauprade à ce problème est le meilleur moyen de faire de la France une nouvelle Syrie, un nouveau Liban, une nouvelle Yougoslavie.
Anticipons la stratégie d’Aymeric Chauprade. On déclare la guerre militairement à l’extrémisme fondamentaliste sunnite, sous bannière pro-israélienne. Chauprade espère ainsi tacitement qu’une partie non-négligeable des musulmans présents en France le ressentiront comme une agression contre l’Oumma et déclareront une guerre terroriste au pays dans lequel ils vivent. D’où la riposte des patriotes qui en profiteront pour faire remigrer ces musulmans plus ou moins djihadistes. De deux choses l’une : ou les musulmans se laissent faire et la France s’isole pour plusieurs décennies pour avoir mené une politique d’épuration ethnique (c’est le terme qui sera employé par l’ONU, l’Union européenne et le reste du monde) ; ou c’est la guerre et dans ce cas la doctrine Chauprade n’aboutira qu’à un micmac militaire peut-être pire que le bourbier syrien dont Assad se sort tout juste. Un micmac qui nous apprendra vite que notre véritable ennemi est l’Occident anglo-saxon ligué contre les « démons résurgents du fascisme », comme ils se plaira à dire. Une guerre civile dans laquelle nous nous apercevrons vite aussi qu’Israël n’est pas un allié très fiable du parti fondé par Jean-Marie Le Pen (étonnant, non ?), surtout si les Américains leur demandent de « ne pas jeter d’huile sur le feu » en maintenant leur alliance avec une France gouvernée par le FN. Bref, pour ainsi dire, au XXIe siècle, la guerre civile ethnique ne se mène pas tout seul dans son pré carré territorial. Ça n’existe plus. Ceux qui essayent se prennent des missiles, des révolutions oranges, des embargos, et pour finir, au mieux, des procès au TPI, au pire des fins de vie à la Khadafi. Il faut compter avec les grandes puissances, la France existe dans le monde et ne peut en faire abstraction. D’ailleurs Chauprade, en cas de guerre civile, si les USA débarquent pour « remettre de l’ordre » et « protéger les minorités religieuses » au nom « des droits de l’homme », demanderez-vous à Marine de sortir la dissuasion nucléaire et de s’en servir pour sanctuariser notre territoire ? Ceux qui s’imaginent que les frontistes sont capables d’en arriver là sont des imbéciles.

Si remigration il y a, ça ne peut être qu’au nom du Droit, parce qu’un État, de nos jours, ne se gouverne que par le droit. D’abord par le simple non renouvellement des cartes de séjour, mais surtout par l’instauration et l’application de la règle de la réciprocité en matière de double nationalité, nous obligerons tous les citoyens français qui se sentent des solidarités culturelles avec un pays d’origine étranger n’appliquant pas la double nationalité à choisir. Pour ceux, et ils sont nombreux, qui ont investi « au bled » dans une maison ou un commerce, le choix sera très probablement celui du retour. Pour ceux qui auront mis toute leur énergie à se construire un avenir en France, le renoncement à leur nationalité algérienne, marocaine ou autre sera sentimentalement difficile, mais raisonnable. Cette suppression de la double nationalité est responsable. Elle peut se défendre devant nos partenaires internationaux, d’autant plus si elle vise des ressortissants de pays qui appliquent le droit du sang. Cette première vague de remigration en appellera alors d’autres, selon le cercle vertueux du développement économique. Le Maghreb et l’Afrique bénéficieront de afflux d’une population formée, parlant une langue étrangère, et ambitieuse car habituée à un niveau de vie élevé. Évidemment la France doit accompagner cette remigration par des projets de développement économiques tout aussi ambitieux et équitables pour ces pays. Déchirer la dette de ces pays, construire des accords bilatéraux gagnant-gagnants de coopération et d’exploitation des matières premières, voilà qui peut compléter les bases d’une politique de remigration efficace. Ces bases sont d’ailleurs bien plus conformes à la doctrine traditionnelle du FN que cet élan néoconservateur de monsieur Chauprade.
L’oppression religieuse de type néo-croisé, le conflit et la guerre civile en revanche, peuvent faire partir beaucoup de monde, mais pas forcément ceux qu’on avait prévu. Expulser les fondamentalistes hystériques qui vomissent leur haine de la France quotidiennement, d’accord. Pousser les musulmans au djihad pour mieux les expulser militairement, c’est jouer avec le feu.

De plus, si j’étais Aymeric Chauprade, je me méfierais. La guerre n’est acceptée du peuple que lorsqu’elle est un ultime recours. Lorsqu’elle est le moyen privilégié de la politique d’un gouvernement, le peuple peut aussi décider, après coup, de venger tous ses morts d’un tel gouvernement. Je ne suis pas sûr que Marine veuille finir comme Marie-Antoinette.

Une dernière chose, Aymeric Chauprade. Quand vous défendez Marine Le Pen de s’être opposée à la dissolution de la LDJ au nom de la liberté d’expression et de « l’autodéfense juive », ne pensez vous pas qu’elle aurait pu s’opposer à celle de Troisième Voie, qui défendait les Français ? Qu’elle aurait dû soutenir Esteban et ses camarades, seulement coupables d’autodéfense française contre une bande de nervis trop fragiles pour leurs ambitions agressives ? La solidarité ce n’est pas que pour l’Irak, elle doit d’abord être pour les nôtres Aymeric. (Serge Ayoub, le 16 août 2014)

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Dominique Reynié : Alors que "nous sommes entrés dans une époque de bouleversements"… "le FN c'est le socialisme pour les petits Blancs"
Dominique Reynié est professeur de sciences politiques à Sciences Po. Ses travaux portent sur les transformations du pouvoir politique, l'opinion publique et ses manifestations, les mouvements électoraux, en France et en Europe. Depuis octobre 2008, il est directeur général de la Fondation pour l'innovation politique. Il est notamment l'auteur de Populisme : la pente fatale (Plon 2011), Les nouveaux populismes (Fayard 2013). Son dernier livre, Révolution française parait le 16 octobre 2014 chez Plon.
Le Figaro : À la veille d'une rentrée politique qui s'annonce chaotique et alors que la France traverse une crise économique, mais aussi politique et morale majeure, quel regard portez-vous sur l'année politique qui vient de s'écouler. Quels sont les trois évènements majeurs que vous retenez ?

Dominique Reynié : Ce qui retient toute mon attention, au point que je dois résister à une sorte de fascination, est le débordement complet des politiques nationales par les puissances que l'Histoire est en train de libérer, ce qui fait craindre le pire mais ne doit pas nous décourager d'espérer le meilleur. La terre tremble, pour reprendre le titre du film de Visconti : le réchauffement climatique prend de la vitesse, l'islamisme chasse le christianisme de son Orient natal - excusez du peu ! -, les dettes - publiques et privées - sont devenues océaniques, la transition démographique recompose l'ordre politique planétaire, l'idée démocratique paraît épuisée par l'impuissance gouvernementale, quand les pays émergents, beaucoup plus autoritaires, ont le vent économique en poupe… la liste est longue des enjeux qui se présentent à nous, quand un seul est capable de bouleverser nos vies.

En France comme ailleurs les gouvernants perdent pied. En témoigne le contraste spectaculaire entre la vénération d'un passé morbide dans un usage démesuré de la commémoration et l'incapacité à regarder devant, à penser le futur et, bien sûr, à le bâtir.

Au cœur de ce grand tourbillon, je ne vois aucun dessein proposé aux Français, aucun horizon tracé, aucun rêve de conquête ni de grandeur.

Le Figaro : François Hollande est au plus bas dans les sondages, l'opposition apparaît déchirée et n'a pour l'heure aucun leader incontestable. Les grands partis traditionnels sont-ils selon vous en mesure de redresser le pays ? Leur logiciel politique est-il toujours adapté aux enjeux actuels ?

Dominique Reynié : C'est précisément pour répondre à cette question qu'il faut d'abord prendre la mesure de la situation historique dans laquelle nous nous trouvons. Notre ordre politique national est le résultat d'un état des choses qui n'est plus et chaque jour qui passe le montre avec plus de clarté que la veille. C'est l'esprit de l'innovation qui devrait animer nos débats et déterminer nos choix. La France existe quand elle est au rythme du monde. Au lieu de cela, nous assistons à l'engluement de notre classe politique, et syndicale, par un conservatisme de rentier, matérialiste, dominé par la peur d'agir, la crainte de devoir penser, de devoir imaginer un autre agencement des choses.

Seul se distingue le Front national qui propose le grand repli, l'État providence, encore et toujours, mais cette fois grâce au nationalisme. C'est un programme de chauvinisme social, une sorte d'ethno-socialisme, le socialisme pour les « petits Blancs ».

Le Figaro : Peut-on aller jusqu'à dire qu'on assiste à l'autodestruction de la politique ? S'agit-il d'une faillite des hommes ou des idées ? L'année a également été marquée par la victoire de Marine Le Pen aux élections européennes. Vous avez écrit plusieurs livres sur montée des populismes. Qualifieriez le FN de parti populiste ? Sa progression vous paraît-elle inexorable ? Jusqu'où peut-elle aller ?

Dominique Reynié : La plupart des idées et toutes les institutions connaissent un terme à leur existence. Si nous considérons que nous sommes entrés dans une époque de bouleversements, ce n'est pas tant le désarroi des politiques qui est problématique, car il pourrait se comprendre, mais le sentiment que donnent la plupart d'entre eux de pas parvenir à prendre la mesure de ce qui se passe, de ce que nous allons devoir accomplir, à l'échelle de notre pays comme à l'échelle de l'Europe, si l'on veut, au moins, persister comme communauté libre d'orienter son destin dans l'Histoire. Au cœur de ce grand tourbillon, je ne vois aucun dessein proposé aux Français, aucun horizon tracé, aucun rêve de conquête ni de grandeur. Seul se distingue le Front national qui propose le grand repli, l'État providence, encore et toujours, mais cette fois grâce au nationalisme. C'est un programme de chauvinisme social, une sorte d'ethno-socialisme, le socialisme pour les « petits Blancs» .

Le Front national est devenu la nouvelle gauche.

Au moins c'est une idée, même si elle est absurde ou mortelle. Dès lors, par un effet mécanique, le FN se trouve favorisé puisqu'il est le seul à porter un grand projet. Moins les partis de gouvernement se montreront capables de concevoir un grand dessein fait de renaissance et de conquête, plus la tâche du FN sera facile.

Le Figaro : L'ascension de Marine Le Pen semble être également le fruit de l'effacement du clivage droite/gauche. Quelles sont les différences fondamentales qui opposent encore la droite et la gauche ?

Dominique Reynié : La polarisation qui se met en place n'oppose plus la gauche et la droite, mais les partis de gouvernement, de gauche et de droite, aux partis populistes, de gauche et de droite. La fin du clivage gauche/droite est aussi ce par quoi prospère désormais le Front national. C'est pourquoi il affirme clairement depuis janvier 2011 un discours qui n'est plus seulement national mais qui est aussi social et étatiste, tandis que la gauche ne peut plus cacher son incapacité à être « socialiste ». Résultat, le Front national est devenu la nouvelle gauche. On en trouve une parfaite illustration lors des dernières élections européennes au cours desquelles 41% du vote ouvrier est allé aux listes FN et 8% aux listes PS.

La droite s'est opposée au mariage pour tous au nom de valeurs qu'elle n'avait pas l'habitude de brandir et sans en tirer de conséquences puisqu'elle a voté peu après sans difficulté aucune la suppression de la référence à la situation de détresse mentionnée dans l'encadrement législatif du droit à l'avortement.

Le Figaro : Les clivages « sociétaux » et identitaires ont-ils remplacé les clivages économiques et sociaux ?

Dominique Reynié : Il faut ajouter les clivages culturels, technologiques et générationnels. Les différents types de clivages se combinent entre eux, et ce n'est pas nouveau. En revanche, le changement tient au fait qu'aucun parti ne parvient à représenter ni à exprimer la variété et la force de ces clivages. Cela se passe ailleurs et autrement, en témoignent le mouvement altermondialiste, les « Indignés », la « manif pour tous », les divers mouvements antifiscalistes ou encore la défense des auto-enrepreneurs, pour ne prendre que quelques exemples de ces mouvements que les partis n'ont fait que suivre, de manière confuse et inconséquente, c'est-à-dire sans forger une doctrine. Par exemple, la droite s'est opposée au mariage pour tous au nom de valeurs qu'elle n'avait pas l'habitude de brandir et sans en tirer de conséquences puisqu'elle a voté peu après sans difficulté aucune la suppression de la référence à la situation de détresse mentionnée dans l'encadrement législatif du droit à l'avortement.

D'une manière plus générale, il faut comprendre que les clivages politiques sont aujourd'hui radicalement affectés par l'encastrement de nos vies dans un ordre existentiel global. Mille signes nous montrent à quel point les formes de l'appartenance tendent à devenir plus complexes, imbriquant différents univers entre eux : une nation, des origines, une religion, des goûts culturels, une orientation sexuelle, un niveau de vie, l'Europe, une région, etc. Un élève de collège n'est pas loin de passer plus de temps sur les réseaux sociaux et sur son téléphone qu'à suivre des cours à l'école ; lors de la coupe du monde de football, des milliers de Français ont fêté les victoires de l'équipe d'Algérie comme s'il s'agissait de leur seconde patrie ; d'autres sont allés regarder la finale à Berlin dans l'espoir de fêter la victoire de l'Allemagne, au nom d'un sentiment européen. Songeons encore à ceux, de plus en plus nombreux, qui estiment devoir quitter leur pays pour réussir, ou simplement pouvoir commencer, leur vie professionnelle, ou pour échapper à une pression fiscale jugée spoliatrice. Ils ne se sentent pas moins « Français ». D'autres, enfin, nés ici, passés par les écoles laïques de la République, se retrouvent en Syrie et en Irak au nom du Jihad. Il suffit d'observer ce qu'est devenue la famille, ce qu'est devenue l'école et ce qu'est devenue la nation pour comprendre que le civisme et le nationalisme républicains ont cessé d'exister.

Le Figaro : La France périphérique, celle des « petits Blancs » pour reprendre votre expression, qui vote Marine Le Pen ou se réfugie dans l'abstention, rejette à la fois « le social libéralisme » de la gauche et le « libéralisme social » de la droite. Na faut-il pas en tenir compte ? Ce constat appelle-t-il une recomposition profonde du paysage politique ? Dans quel sens ?

Dominique Reynié : Je ne vois pas de libéralisme dans notre débat politique, ni à droite ni à gauche. Notre pays ploie sous le poids d'une vie politique entièrement arrimée à une idéologie social-étatiste, de droite et de gauche. Cette idéologie constitue chez nous la véritable pensée unique. Elle est désormais aussi celle du Front national. Droite ou gauche, partis de gouvernement ou partis populistes, l'étatisme est leur pensée commune. Le plus terrible est que cette idéologie dominante étouffe tout débat sans parvenir à empêcher la faillite de l'État. [Entretien avec Dominique Reynié, Le Figaro du 16 août 2014]



Aymeric Chauprade - La France face à la question islamique : les choix crédibles pour un avenir français


samedi 16 août 2014

Philippe de Villiers rencontre Vladimir Poutine : un acte exemplaire pour l'avenir de l'Europe




Philippe de Villiers, qui se plaît à manifester toute son estime pour l'homme Vladimir Poutine, a rencontré le président de la Grande et Sainte Russie à Yalta en Crimée… L'entretien a porté sur le projet de deux parcs "Puy du Fou" en Russie… Ainsi le parc de loisirs vendéen du Puy du Fou, dont les spectacles historiques ont acquis une renommée internationale, va désormais connaître sa réplique en Russie avec l'ouverture de deux parcs.



Rencontre entre le président Vladimir Poutine et Philippe de Villiers à Yalta…
"pour un monde enraciné contre un monde globalisé"


L'annonce de l'accord prévoyant la création de deux versions inspirées du parc du Puy du Fou, l'une à Moscou et l'autre en Crimée, est intervenue au lendemain d'une rencontre à Yalta, en Crimée, entre Philippe de Villiers et le président russe Vladimir Poutine.

Reçu pendant près d'une heure par Vladimir Poutine dans le bureau du Tsar Nicolas II, au palais d'été des Tsars, le créateur de la « Cinéscénie » du Puy du Fou - une fresque brossant sept siècles d'histoire d'une famille vendéenne - a tenu des propos qui ne peuvent que réconforter les Européens honnêtes face à la servilité de leurs prétendus dirigeants à l'égard des États Unis. Après cet entretien, Philippe de Villiers a clairement déclaré combien il était impressionné par la hauteur de vue et le charisme du président Poutine.

« Beaucoup d'Européens veulent sortir de l'engrenage des sanctions, à commencer par les agriculteurs. Les Européens veulent la paix, ils ont de l'admiration pour le chef d'État que vous êtes », a confié Philippe de Villiers à Vladimir Poutine.

« Les sanctions sont des actes de guerre. Les coopérations sont des actes de paix. Nous sommes venus poser un acte de paix. Cette œuvre commune franco-russe s'inscrit dans la longue tradition de l'amitié franco-russe », a également déclaré Philippe de Villiers, estimant aussi que « l'avenir de l'Europe ne s'écrit pas sur le continent américain. Il s'écrit sur le continent européen. Il n'y a pas d'avenir de l'Europe sans la Russie ».

Le président Vladimir Poutine a souligné « qu'il regardait avec le plus grand intérêt le projet du Puy du Fou d'un parc historique sur l'histoire de la Russie ».

Attendons les propos de haine imbécile que réservent Flanby et ses sbires à cet acte européen de courage…


Philippe de Villiers : "Les politiciens [occidentaux] sont des serpillières"



vendredi 15 août 2014

15-Août : fête de la France, fête de notre Reine la Vierge Marie



Louis-Alexander Désiré chante l'Ave Maria



C'est Louis XIII qui fait du 15-Août la fête de la France…

Louis XIII et Anne d'Autriche sont mariés depuis 1615… mais leur premier enfant ne naît qu'en 1638, après 23 ans de leur mariage. Lorsque en février 1638, il  apprend que la reine est enfin enceinte, Louis XIII signe à Saint-Germain-en-Laye des lettres patentes plaçant le Royaume "sous la protection spéciale de Marie, mère de Jésus".

Le 5 septembre 1638, la naissance de ce premier enfant au château de Saint-Germain-en-Laye apparut comme miraculeuse… L’enfant, le futur Louis XIV, fut prénommé Louis Dieudonné, car on voyait en sa venue une grâce du ciel après le vœu de Louis XIII et la consécration de la France à la Vierge Marie. Deux ans plus tard naissait Philippe, futur duc d'Orléans.

Le 15 août 1638, partout dans le Royaume on avait célébré la consécration faite par Louis XIII à la Vierge, en lui remettant "sa Personne, son État, sa Couronne et ses Sujets".

Des processions en l'honneur de la Vierge et de la France ont désormais lieu dans tout le pays, tous les ans, le 15-Août. Des pèlerinages sont organisés, des enfants consacrés à Marie. Une fête qui reste très importante, dans un pays encore massivement catholique…

Le jour que l'on pourrait donc qualifier de « fête nationale de la France » reste bien le 15-Août, ce jour consacré à la Vierge Marie, toujours férié aujourd'hui, à la fois fête religieuse importante et fête dynastique. Temporel et spirituel se confondant, le Roi l’est "de droit divin", associer le religieux et le politique semble non seulement naturel mais souhaitable.






Fêtes de l’Assomption à Notre-Dame de Paris (13, 14 et 15 août 2014)

Le 14 août au soir, procession sur les quais de la Seine
en direction de l’embarcadère des bateaux


Notre-Dame de Paris et le vœu de Louis XIII, une dévotion contemporaine

Le 10 février 1638, le roi Louis XIII consacre la France à la Vierge. De par ce vœu sont instaurées dans toute la France les processions mariales aux fêtes de l’Assomption, la première à Notre-Dame le 15 août 1638. La cathédrale de Paris devient ainsi le mémorial perpétuel de cet acte de consécration, chaque année y sera commémoré le vœu royal. Certaines années seront plus particulièrement marquées, au rang desquelles : le centenaire, en présence de Louis XV, le tricentenaire et, en 1988, le 350e anniversaire présidé par le cardinal Lustiger alors archevêque de Paris.

Louis XIII prendra aussi parallèlement à ce vœu l’engagement de faire reconstruire le chœur et le maître-autel de Notre-Dame de Paris. Ce chantier, débuté en 1699, ne sera exécuté que dans la dernière partie du règne de Louis XIV. Sera ainsi mis en place un décor baroque grandiose conçu par Hardouin-Mansart et de Cotte, dont subsiste encore aujourd’hui les stalles et, dominant la perspective de la cathédrale, la Piéta de Coustou entourée des statues de Louis XIII, remettant sa couronne et son sceptre à la Vierge, et de Louis XIV.


Louis XIII offrant à la Vierge sa couronne et son sceptre
Chœur de Notre-Dame, Guillaume Coustou, sculpteur, 1715 - © P. Lemaître

Si la tradition du renouvellement du vœu s’est perpétuée (hormis pendant les périodes révolutionnaires), celle de la procession dans Paris s’était éteinte au XIXe siècle au profit d’une procession à l’intérieur de la cathédrale. C’est en 1988, à l’occasion du 350e anniversaire du vœu, que le Père Jacques  Perrier, alors curé-archiprêtre de la cathédrale, réinstaura cette tradition en « sortant » de la cathédrale la statue en argent de la Vierge offerte par Charles X en 1826. Cette procession mariale se perpétue depuis, s’étendant même au fil des années, et parcourt aujourd’hui les Îles de la Cité et Saint-Louis via les quais de la Rive Gauche. Au milieu des 150 000 pèlerins, fidèles et visiteurs qui passeront à Notre-Dame pour ces fêtes de l’Assomption, 5 000 assisteront le 14 au soir à la procession fluviale embarqués dans treize bateaux sur la Seine et plus de 10 000, le 15 après-midi, à la procession dans les rues de Paris. Cette dernière se clôt dans la cathédrale, comme depuis 1638, par le renouvellement du vœu de Louis XIII :

Nous avons déclaré et déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, et que, soit qu’il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix, que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire.

Si ces célébrations ont toujours été présidées par le cardinal-archevêque de Paris ou l’un de ses auxiliaires, elles le sont depuis plusieurs années par des cardinaux-préfets (en 2010 le cardinal Claudio Hummes, préfet de la Congrégation pour le clergé, en 2011 le cardinal Marc Ouellet, préfet pour la Congrégation pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique Latine, en 2012 Monseigneur Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation). Outre l’intérêt particulier porté et renouvelé chaque année par le Saint Père à ces célébrations à Notre-Dame de Paris, il y a dans ces manifestations le signe fort que la nouvelle évangélisation, au travers des prières pour la France, engage l’avenir et s’appuie sur la Vierge au travers de l’acte de consécration de Louis XIII.


150 000 pèlerins attendus à Paris


15 août : l’appel de Mgr Aillet



jeudi 14 août 2014

Vladimir Poutine, saint Paul, l'archange Gabriel et le Coran…



Nul de bonne foi ne peut ignorer la grâce reçue par Vladimir Poutine et les dons dont témoignent sa vision et ses actes politiques, tant au bénéfice de la Sainte et Grande que Russie que du reste du monde, et tout particulièrement de notre Europe. Paradoxalement malgré les crises actuelles et le déchaînement d'une propagande malveillante, c'est avec Vladimir Poutine que renaît l'immense espoir d'une vraie et grande Europe. Une Europe qui ne sera jamais sans la Sainte et Grande Russie. Une Europe de plus en plus pleinement consciente des manigances dominatrices étasuniennes ; une Europe qui inexorablement s'éloigne de la volonté hégémonique atlantique pour se recentrer sur la plénitude de son identité…

Si Vladimir Poutine nous offre un magistral éveil sur les carences des politiciens occidentaux et recentre nos regards et nos espoirs européens vers l'Est… l'Église orthodoxe, elle aussi, donnerait des leçons de réalisme et de courage à sa grande sœur catholique apostolique romaine décidément bien frileuse dans ses réponses aux œuvres maléfiques auxquelles elle est exposée.

Les réponses de l'Église orthodoxe restent sans concessions ni ambigüités face à toutes les questions concernant la personne humaine ; sans concessions ni ambigüités dans ses rapports avec les autres religions, en particulier l'islam. L'harmonie qui règne aujourd'hui dans l'ensemble des pays de la Communauté des États indépendants témoigne tout à la fois d'une habilité politique que de la sagesse des communautés religieuses, orthodoxe comme musulmane.

Une sagesse qui n'exclut pas franchise et clarté. Si l'Église catholique apostolique romaine a pu susciter l'œuvre de chercheurs exemplaires tels le père Gabriel Théry alias Hanna Zakarias ou le père Joseph Bertuel, malheureusement à leurs recherches n'a jamais été donnée la vulgarisation qui leur aurait conféré l'audience méritée. Et voilà que de l'Église orthodoxe nous est envoyé un message qui vient conforter les travaux des pères Gabriel Théry et Joseph Bertuel… Une observation découlant d'une analyse de l'épître de saint Paul aux Galates… L'archange Gabriel après l'annonce faite à Marie aurait révélé le Coran à Mohamed… Surprenante duplicité de l'archange Gabiel ?… Duplicité, seulement si le Coran ne relevait d'une grotesque manipulation juive, comme l'ont déjà magistralement démontré les pères Gabriel Théry et Joseph Bertuel.

L'apôtre saint Paul, icône du monastère de Zvenigorod par Andrei Rublev
1.6
Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un autre Évangile.
1.7
Non pas qu'il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile du Christ.
1.8
Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème !
1.9
Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème !
(Saint Paul, épître aux Galates 1, 6 à 9)
« Ce passage de l’épître à nos cousins gaulois d’Asie mineure, les Galates, m’a un jour frappé tout soudain.

« Qu’est-ce donc que cet « autre évangile » ? quel est-il donc, cet « ange du ciel » qui annoncerait cet autre évangile ? Eh bien, c’est le Coran, qui, selon la foi islamique, a été révélé par Jibrîl au prophète Mahomet ; Jibrîl qui est le nom en arabe de Gabriel.

« Ici, j’entends les moqueurs : haha ! la révélation coranique s’est produite au VIIe siècle, comment Paul, au Ier siècle, pourrait-il en avoir connaissance ? Tout simplement parce que Paul, de son propre aveu, fut « ravi jusqu’au troisième ciel […], enlevé dans le paradis, et entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer » (2 Corinthiens, 12, 2 à 4). Et, en conséquence, acquit une science et une prescience surhumaines.

« Quoi d’étonnant que l’apôtre des Gentils, qui avait reçu du Christ lui-même (Actes 22, 14-15, Galates 1, 11-12) mission d’annoncer « à tous les hommes » l’évangile du Christ, quoi d’étonnant, dis-je, qu’il ait aussi reçu du Christ la capacité de discerner pour le présent et pour l’avenir les faux évangiles, ceux qui « renversent l’évangile du Christ » ? Tel est bien le cas du Coran, qui nie l’incarnation du Christ, donc la divinité de Jésus, qui nie sa passion et sa mort, et par conséquent aussi sa résurrection, en bref toute l’économie du salut.

« Allons plus loin. Gabriel est l’ange (en fait le séraphin) qui annonça à Marie l’incarnation en son sein virginal du Fils de Dieu fait homme. C’est le héraut de l’Incarnation. Et le même ange aurait annoncé, six siècles plus tard, tout le contraire ? Qui ne voit que la logique et le simple bon sens s’opposent à pareille supputation !

« Qui parodie les paroles de Dieu, qui les détourne mensongèrement ? Le Christ nous l’a enseigné : c’est le « menteur et le père du mensonge » (Jean 8, 44). Il nous a aussi avertis : « Il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s’il était possible ». Et de conclure : Soyez sur vos gardes : je vous ai tout annoncé d’avance. » (Marc 13, 22-23).

« Qui, en fin de compte, a pris l’apparence de Gabriel pour s’adresser à Mahomet ? L’apôtre Paul nous donne la clef : « Satan lui-même se déguise en ange de lumière. » (2 Corinthiens 11, 14). C’est donc justice qu’il soit anathème.

« Telle est la mise en garde que nous adresse par delà les siècles l’apôtre des nations, mise en garde plus actuelle que jamais. »

Un Orthoxe d'Occident





mercredi 13 août 2014

Désespérant que la France suive l'exemple de la Thaïlande, les Français se font la malle…


À quand pour la France, le sursaut tant espéré qui nous fera oublier 225 années de malheur ?

Expatriation : chut, la France se vide !

L’expatriation des Français vers l’étranger s’amplifie. Pourtant personne n’en parle. Pourquoi ?

par Yves Montenay

Je suis démographe, je sais que les Français émigrent massivement. Je suis un ancien dirigeant d’une entreprise internationale, je comprends pourquoi ils le font. Je suis un économiste libéral, je comprends encore mieux pourquoi. Mais, en dehors de quelques journaux économiques, personne n’y croit et les propos que je tiens sur ce sujet paraissent excessifs. Qu’en est-il et pourquoi ?



Combien d’émigrants ?

On ne connait pas leur nombre, parce que l’on ne recense pas les raisons des sorties du territoire (Tourisme ? Voyage de travail ?). En particulier, un cadre supérieur travaillant à Londres ou Bruxelles et rentrant à Paris le week-end ne sera pas pris en compte bien que ce cas soit le plus grave pour l’économie nationale comme nous le verrons plus bas.

Les chiffres officiels ne donnent ni l’immigration ni l’émigration, mais le solde migratoire (immigration moins émigration) : 40 000 personnes pour 2012. L’immigration se situant entre 200 et 300 000 personnes, l’émigration serait donc cette année-là de 160 à 260 000 personnes. Or, il semble qu’elle s’est accélérée depuis pour les raisons que nous allons voir.

C’est donc un phénomène massif.

Est-ce grave ?

Tout dépend de qui part et par qui il est remplacé : si nous perdions trois bons informaticiens, mais que trois génies de la Silicon Valley venaient s’installer en France, il n’y aurait pas de problème. Mais les causes de départ dont nous allons parler maintenant vont nous montrer que justement ce qui fait partir les uns fait que les autres ne viennent pas.

Pourquoi ?

Ces causes de départ et de « non-arrivée » sont à la fois psychologiques et fiscales, les deux étant bien sûr intimement liées. Les raisons psychologiques peuvent être résumées par le terme « sentiment anti-entreprise » et sont aggravées par un sentiment d’insécurité et d’incohérence. Cette hostilité a dans un premier temps facilité leur surtaxation, et freine actuellement la correction de cette erreur : les parlementaires continuant à proposer de multiples petites mesures alourdissant les impôts et les complications.

À mon avis d’ancien responsable d’une entreprise internationale, le plus grave ce sont les incohérences, car elles brouillent les messages. On constate en effet que le gouvernement français attaque « la finance », tout en demandant aux financiers de lui prêter à bas prix pour financer son déficit. Les attaques brutales contre les patrons étrangers et maintenant contre le Medef contredisent l’appel aux entreprises françaises et étrangères d’investir et d’employer en France.

Le plus maladroit a été de faire payer aux entreprises une pénalité de 75% des salaires des cadres les plus brillants. Résultat : elles recrutent certains grands cadres à l’étranger, ainsi que toute leur équipe. Le grand cadre en question peut d’ailleurs venir de France et y rentrer chaque week-end. Comme nous l’avons dit plus haut c’est une catastrophe, sa famille bénéficiant des avantages scolaires et sociaux français tandis qu’il paye ses impôts à l’étranger.

Les grandes banques françaises délocalisent vers l’Inde des activités haut de gamme : informatique, back-office (Les Échos du 28 avril 2014), et autorisent leurs filiales, notamment à Londres, à recruter localement. Total a installé dans cette ville son service de trésorerie et la bourse de Paris ses gros ordinateurs. Le DG de Sanofi et son comité exécutif sont à Boston (Le Monde du 4 juin, qui titre « l’exode des états-majors du CAC 40 »).

Et le mouvement s’étend aux sièges sociaux dans leur ensemble : Lafarge ira à Zurich après s’être réfugié dans les bras de son collègue suisse Holcim, Rhodia ira en Belgique chez Solvay. C’est autant d’emplois de moins en France qui pèsent sur les recettes fiscales, tant directement qu’indirectement du fait de la consommation qui disparaît. Pourquoi rester en France si on y paye plus d’impôts, qu’il est plus difficile d’y gérer son personnel et qu’en plus on se fait insulter ?

Donc on « vote avec ses pieds » en émigrant. André Bercoff et Déborah Kulbach publient chez Michalon Je suis venu te dire que je m’en vais, Julien Gonzalez publie chez la Fondation pour l’innovation politique Trop d’émigrés ? Regard sur ceux qui partent de France, où est notamment repris ce sondage de 2013 selon lequel 51% des 25-35 ans quitteraient la France s’ils le pouvaient. Or le monde entier recherche non seulement les plus qualifiés, mais aussi tous ceux « qui en veulent ». Quand je demande des nouvelles de leurs enfants à mes amis, ils me disent qu’ils sont au bout du monde.

Cela dépasse de très loin les exilés fiscaux recensés par Bercy (3% des départs, d’après André Bercoff) : un entrepreneur qui se lance butte sur le coût des charges et la complication de la gestion du personnel, et se verra taxer à l’ISF et sur les plus-values s’il réussit. En attendant, comme il se rémunère peu ou pas du tout, sa fuite est ignorée par Bercy.

Londres est la grande gagnante de ces maladresses et incohérences, (décompte très partiel puisqu’il ne s’agit que des « investissements directs », et non des opérations signalées ci-dessus). Cela pour des raisons fiscales, mais surtout par la considération dont bénéficient les entrepreneurs et les entreprises, et par la liberté du marché de l’emploi (liberté qui ne crée pas de chômage puisque l’Angleterre crée 100 000 emplois par mois) ! « Nation de boutiquiers » disait Napoléon, sans voir que c’était justement sa force.

En résumé, l’émigration est un phénomène très grave, en nombre comme en qualité puisqu’il s’agit soit d’employeurs actuels ou potentiels, soit de futurs employés qui auraient dépensé et cotisé. On ne peut s’empêcher de penser à l’exode des huguenots poussés à quitter la France par Louis XIV. C’était pour des raisons religieuses dira-t-on, mais à l’époque le religieux était idéologique. L’État était catholique, les catholiques étaient traditionalistes et leur élite rentière, les protestants étaient entrepreneurs ou artisans qualifiés. Le résultat a été une catastrophe pour la France, et une bénédiction surtout pour la Prusse, mais aussi pour l’Angleterre, les États-Unis et même l’Afrique du Sud !

Pourquoi ce silence sur l’émigration ?

Pour des raisons idéologiques : en parler serait un aveu d’échec et remettrait en cause les convictions du petit monde qui nous gouverne.

Je risque une hypothèse : la plupart de nos décideurs, de leurs inspirateurs et de leurs exécutants, y compris à des niveaux modestes, ont des postes stables et des revenus fixes. En cas de problème, on recase les « grands » à la tête de tel organisme ou à Bruxelles. Au pire, ils retournent « dans leur corps d’origine », tandis que les plus modestes sont inamovibles. Cela se répercute sur leur vision du monde.

Par exemple, ayant des revenus fixes et assurés, il leur paraît évident qu’augmenter la pression fiscale augmente les recettes de l’État. Ils s’étonnent que ça ne marche pas. On trouve dans Le Monde du 2 juin 2014, deux articles sidérants sur ce sujet, que l’on pourrait résumer par : « sur les 28 milliards d’impôts attendus du fait des majorations, seuls 12 sont rentrés, donc Bercy a fait une erreur de calcul ».

Or l’erreur n’est pas de calcul, mais d’ignorance : ils ne « réalisent » pas qu’en dehors de leur milieu, les revenus sont variables et les emplois non garantis, et qu’augmenter l’impôt aura des conséquences qui vont en réduire l’assiette : l’émigration justement, mais aussi l’assèchement faute d’argent des investissements de compétitivité, et donc la création d’emplois et bien d’autres ajustements, notamment le retour au travail au noir dans le bâtiment et les services à la personne (voir les nombreux articles des Échos sur ce sujet).

Au-delà de cet exemple fiscal, il y a l’ignorance des réactions et contreparties à toute décision économique. Et cette ignorance est parfois cultivée : un de mes interlocuteurs se félicitait récemment qu’un avocat d’affaires ne pourrait devenir ministre, pensant probablement à d’éventuels conflits d’intérêts. Alors que l’évidence, à mon avis, est que la nomination d’un familier des entreprises aurait évité bien des maladresses psychologiques et fiscales, et donc sauvé énormément d’emplois.

Il y a tout un écosystème idéologique, en France comme ailleurs, qui ignore les mécanismes basiques de l’économie que sont la table de soustraction et la contrepartie : si on produit moins que ce que l’on consomme, on s’endette et l’expérience grecque hier et argentine aujourd’hui en montre les limites ; si on augmente le coût et complique la réglementation de la construction, de la location ou du travail, on voit disparaître les logements neufs, les logements à louer et les emplois.

Cet écosystème a ses clubs, ses publications, ses enseignants, ses militants ; tous se documentent les uns chez les autres.

Il s’agit souvent d’idéalistes pleins de bonnes intentions (et de quelques cyniques jouant la comédie pour être élus), qui pensent que l’histoire est injuste et donc en nient les leçons. Mais le problème est que ce groupe est au pouvoir en France, ce qui est une exception dans les pays développés, où l’on nous regarde avec commisération, comme je le constate souvent lors de mes activités à l’étranger.

Espérons que leur échec amènera nos décideurs à se renseigner : quelques visites à des experts-comptables leur montreraient la ruine de nos PME, nos principaux créateurs d’emplois, de façon plus parlante que les rapports de l’INSEE qui les ignorent largement !

PME ruinées, grandes entreprises se redéployant à l’étranger, entrepreneurs allant créer ailleurs, étudiants qualifiés et chômeurs dynamiques allant travailler aux quatre coins du monde : la France se vide. Si nos gouvernants continuent ainsi, il ne restera à terme que des services publics tournant à vide. Par exemple, il y aura beaucoup moins d’élèves par classe. Le bonheur, vous diront les enseignants. Oui… à condition de se passer de salaire.


Thaïlande un magistral exemple… pour rendre le Bonheur au Peuple…




Gilles Lapouge : "L'âne et l'abeille"


Lire l'excellent article de François Bétremieux : Nous piquer et nous mordre

Gilles Lapouge






"J'aime les abeilles et les ânes, et si je les associe, c'est que je les ai trouvés ensemble dans un poème en l'année 1933, au lycée d'Oran, Lamoricière, en bord de mer, en classe de 7e. Et on voyait flotter les feuilles de palmiers dans les vitres de la classe. Notre professeur s'appelait M. Loye. Il était gros et il nous avait dit d'apprendre par cœur ce quatrain dans lequel le poète Francis Jammes a mis des abeilles et un âne. Cette récitation nous avait plu. L'association de ces deux êtres incompatibles nous intriguait. Le poème était facile à retenir. Il était si beau que nous aurions pu l'écrire nous-mêmes. J'aime l'âne si doux marchant le long des houx. Il prend garde aux abeilles et bouge les oreilles." N'est-ce pas là le plus engageant des aveux de la part de l'étonnant Gilles Lapouge, 91 ans ? Bon pied, œil excellent. À l'orée de son dernier ouvrage, "L'Âne et l'Abeille" parut chez Albin Michel. Un livre sans vraiment de modèle, ni de genre. Une évocation savante et très personnelle de ces deux composantes du monde animal, semée de souvenirs de digressions, de citations. Selon Jules Renard, l'âne serait un lapin devenu grand. Et Chateaubriand rapporte que pour les plus nobles tribus indiennes d'Amérique du Nord, l'abeille est un symbole. En fait, il n'est pas grand-chose de commun entre l'âne et l'abeille. Et c'est tout l'agrément de ce livre que de tenter un rapprochement par le biais de la sexualité. L'âne peut s'accoupler à une autre espèce, mais l'abeille va plus loin, puisqu'elle mêle le règne animal et le règne végétal, tandis qu'elle butine une fleur. Notre Lapouge, décidément, est lui aussi un poète.


Source : FR3, "Un livre, un jour" diffusion du 18 avril 2014