Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 24 mai 2014

Jean-Claude Martinez balance un magistral coup de pied dans la fourmilière…


Jean-Claude Martinez, un ancien du Front National "flamboyant", a récemment accordé un entretien décapant au site Internet Roads… Un entretien repris par de nombreux médias pariant les uns les autres sur leurs propres canassons à la course européenne, avec chez chacun d’eux leurs spéculations pro domo… Qu’un tel entretien ait été ainsi répercuté par des médias aux options aussi divergentes est significatif : Jean-Claude Martinez dit vrai, très vrai… Ces élections c’est du bluff… elles ne règleront rien… Un magistral coup de pied dans cet affairement de bestioles insignifiantes… Et ce ne sont pas seulement les bipèdes qui sont en cause, mais aussi les institutions… D'abord les institutions… Stupide et "catastrophique" Ve République telle que fomentée par DeGaulle dans sa démence furieuse après le Petit-Clamart…




Pourquoi vous présentez-vous à ces élections européennes, alors que vous savez que vous n’avez aucune chance d’être élu ?

Si j’avais l’impression que les autres candidats apportaient des orientations fondamentalement nouvelles, je ne me présenterais pas. Mais ce n’est pas le cas : aucun ne maitrise vraiment son sujet. Si je ne suis pas là pour dire ce qui dérange, parce que vrai, parce que vital, qui va le faire ?

J’ai l’impression que contrairement aux autres, j’ouvre des pistes vraiment nouvelles. L’Europe c’est le passé, les années 50, Luis Mariano, la 4 CV, la guerre d’Indochine ; c’est sympathique mais obsolète. Or, aujourd’hui, tout a changé. Alors je propose, pour grimper à l’échelle planétaire, de former une alliance de civilisation Europe / Amérique latine ; ce qui représente un milliard de Latins / Chrétiens. Il y a beaucoup moins de différences, culturellement, entre un Français et un Argentin qu’entre un Français et un Allemand.

Malheureusement, l’accessoire cache l’essentiel, et il y a fort à parier que Marine Le Pen va faire un énorme score. Son slogan est très bon : « non à Bruxelles, oui à la France », mais concrètement, cela n’apporte rien. Elle construit sa propagande avec des images d’archives dont le sens lui échappe. Le corpus d’idées est anémique.

Pourquoi avoir choisi de vous associer à Christine Boutin pour ces élections ?

Ce n’est pas un choix ; laissez-moi vous raconter l’historique. Dès 2007-2008, j’ai détecté qu’il existait un paradigme de « la vie ». À l’époque, j’étais encore vice-président du Front National et, lors d’universités d’été, j’évoquais déjà ce sujet. L’idée était la suivante : le Front National devait, à mon avis, se transformer en « Front Alter National » avec, pour enjeu de repenser l’organisation du monde, puisque il existe un terrorisme international, que l’écologie est un problème commun à l’humanité, de même que la plupart des crises économiques. Les problèmes sont horizontaux, et non plus verticaux. La France a su être à l’origine de grands paradigmes tel que le système métrique. Et pour moi, le plus grand paradigme de ce siècle est celui de la vie. Par exemple, je considère que le stade suprême du capitalisme, c’est l’euthanasie. Puis est arrivée Marine Le Pen, avec son programme qui mixe un peu d’euthanasie, un peu de bougnoules à la mer, un peu de guillotine, un peu de sortie de l’euro, etc. En fait, elle mélange le programme de Nicolas Dupont-Aignan avec celui des S.A. d’Hitler. En 2009, j’ai lancé une liste qui s‘appelait l’Europe de la vie. Puis je suis retourné à presque chaque élection depuis avec cette même thématique. Et la Manif’ Pour Tous a débarqué. Merde ! C’était bien la preuve que le paradigme de la vie avait un avenir. J’ai alors commencé « la tournée de popotes » en allant rencontrer Christine Boutin, Béatrice Bourges, Frigide Barjot, Nicolas Dupont-Aignan, Xavier Lemoine, Philippe de Villiers… Et tous ces gens semblaient convaincus par mon idée. Le 13 juillet dernier, nous organisions donc une conférence de presse commune, en présence de tous les médias. Nous subodorions un possible score de 10-12 % aux Européennes, vu l’ampleur du mouvement à ce moment là. Boutin, qui était la plus connue auprès du grand public, part en vacances, et ne revient qu’en septembre.

Fatalement, ce qui devait arriver arriva : tous les « petits », comme Barjot, Bourges, ou Lemoine se réunissent entre eux, papotent, pérorent, et se proclament à tour de rôles leader du mouvement. La mère Boutin, mécontente, m’appelle à son retour de vacances, et me dit : « je ne veux plus travailler avec ces gens là. » Le mouvement était en train de se déliter. Entre temps, Dupont-Aignan avait fait part de ses exigences : sur les huit têtes de liste, il en demandait quatre. Boutin a organisé une réunion pour déterminer qui la suivrait. Lors de cette réunion, Béatrice Bourges a dit deux choses (sur trois) intelligentes à Boutin : « 1. Tu devrais clarifier ta position vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. 2. Nous sommes d’accords pour te suivre, mais à côté de toi, pas derrière toi ; ce qui est la philosophie d’un rassemblement. 3. Quel est le programme ? (ce qui n’était pas très compliqué à faire). » Puis Béatrice Bourge est partie, comme Nicolas Dupont-Aignan, qui est une véritable girouette : un jour il reste, un autre il part. L’argent manquant au mouvement, d’autres ont ensuite aussi quitté le navire…

Pourtant, le mouvement ne paraissait pas vraiment désargenté, vu de l’extérieur?

Apparemment, la mère Boutin a les moyens, mais peut-être qu’elle garde l’argent pour elle : ce matin encore, je l’ai croisée au Ministère de l’intérieur, accompagnée d’un staff pléthorique, alors que moi, j’étais venu seul, en métro et en hypoglycémie. En janvier dernier, il ne restait plus personne ; j’ai donc décidé d’y aller seul aux élections ; ce qui ne change rien puisque je paie seul. Et Nicolas Dupont-Aignan m’a recontacté, pour me demander d’organiser un rendez-vous avec Carl Lang. Le rendez-vous est pris, et Dupont-Aignan ne l’a pas confirmé. Puis, il m’a appelé et m’a promis qu’il ne placerait aucun candidat face à moi. Puis, enfin, fin mars, il m’a encore rappelé et il m’a expliqué qui s’il ne m’investissait pas, cela risquerait de faire chuter son score national. J’ai accepté, et au final, il a présenté quelqu’un d’autre que moi. C’est typiquement du Dupont-Aignan dans toute sa splendeur. Pour les listes « Force Vie », les dernières réunions se sont tenues dans un café, le François Coppée, situé boulevard Montparnasse, de manière très modeste, et dans une atmosphère détestable.

Que partagez-vous avec Christine Boutin ?

Nous n’avons rien en commun. Ce matin, place Beauvau, elle m’a tout juste salué. Disons qu’ELLE utilise MON appellation, ce qui n’est pas clair, et comme Boutin est la plus médiatique de nous deux, elle se l’approprie, en y insérant ses obsessions, telles que « l’homosexualité est une abomination ». D’une grande idée – la vie – qui devrait être une préoccupation mondiale, elle en a fait une toute petite chose autour de son catholicisme à elle : « Si tu pèches, le bon Dieu te punira ». Comparez sa profession de foi à la mienne, et vous verrez que c’est le jour et la nuit. Boutin ne m’amène rien, au contraire, elle va me faire perdre mon électorat. Et j’aurai pu, dans les derniers moments, à cause de Boutin, changer le nom de ma liste, mais je n’en ai pas eu l’énergie. Et puis, ça a de la gueule, « Force Vie »… Le concept de « Force Vie » par Boutin en télévision, c’est d’un niveau dramatique.

Ca ressemble beaucoup à ce que défendent les Américains « pro life », vous ne trouvez pas ?

Oui, mais je défends quelque chose de complètement différent ; à savoir un fil conducteur capable de réorganiser le monde autour de valeurs altermondialistes.

Pourquoi aviez-vous rejoint le Front National ?

Quand j’ai adhéré au Front, je n’ai pas fait l’unanimité, loin de là, et je n’ai survécu que grâce à l’amitié de Jean-Marie Le Pen. À l’origine, je ne suis pas arrivé au Front National, mais au Rassemblement National, par l’intermédiaire de Charles de Chambrun. À l’intérieur de ce mouvement, j’ai rencontré des gens exceptionnels, dotés d’une immense densité intellectuelle et humaine, comme Roger Holeindre, ou André Dufraisse, qu’on appelait « Tonton Panzer ». Eux étaient des hommes libres, alors que les « petiots » autour de Marine Le Pen aujourd’hui ne sont que des gamins qui jouent au cerceau. Regardez, Philippot est tout sauf brillant. Il est bon élève, il récite bien sa leçon, mais il est loin d’être brillant. Je ne vois aucun éclair de génie en lui. Et des Philippot, j’en fabrique cinquante chaque année des petits comme lui. C’est un Juppé avec une surcharge pondérale…

Pour quelle(s) raison(s) avez-vous quitté le Front National ?

Tout le monde croit que c’est à cause de Louis Aliot. C’est faux. Dans mon livre « À tous les Français qui ont déjà voté au moins une fois Le Pen », j’expliquais pourquoi je voulais partir du FN. Et j’ai offert ce livre à Le Pen, qui ne l’a jamais lu, comme personne d’autre d’ailleurs, et tout le monde continue à me demander pourquoi je suis parti. Quand j’ai quitté le Front, Jean-Marie Le Pen a eu cette remarque délicieuse à mon égard : « Gros lapin, pourquoi pars-tu alors que tu pourrais être député européen à vie en restant au FN ?» Et puis, j’ai demandé à Bruno Gollnisch s’il voulait aussi me suivre dans le cas ou Marine Le Pen, « la petite », devenait présidente du parti. Il m’a répondu : « ce n’est pas bien ce que je fais en restant, mais je préfère être député européen à vie. » C’est drôle que certaines personnes pensent que Gollnisch est une personne indépendante, qui serait guidé par le Christ et la voie lactée… Non, quand il rentre dans Jérusalem, sur son bourricot, il choisit d’être roi de Jérusalem. C’est la différence avec le Christ.

Pourriez-vous être encore membre du Front National actuellement ?

Non. Le Front National d’aujourd’hui, c’est l’UMP sous un autre nom ; ça fait parti du système. Et le FN arrivera au pouvoir.

Ce n’est pas si dérangeant, puisque vous avez commencé votre carrière politique au RPR…

C’est une légende ! J’ai sorti un livre qui s’appelait « Lettre ouverte aux contribuables » et beaucoup d’hommes politiques ont, à l’époque, demandé à me rencontrer, dont Bernard Pons, qui était secrétaire général du RPR. Il m’a proposé de devenir son « délégué aux idées », ce que j’ai accepté. Yvon Blot, un connard suffisant, un énarque dans toute sa splendeur, devait ensuite « fixer » les conditions de ma nouvelle fonction. Lui a refusé de me nommer délégué aux idées, prétextant qu’Alain Juppé n’aurait pas accepté, et il m’a suggéré un poste de délégué aux finances publiques. Ce que j’ai refusé. Et c’est ainsi qu’est née cette rumeur à mon sujet. En revanche, j’ai été l’assistant de Jules Moch, ex député SFIO, et grâce à cela, j’ai toujours conservé des liens avec Jean-Pierre Chevènement, Michel Rocard ou Pierre Mauroy.

Que pensez-vous de Marine Le Pen ?

Si Marine Le Pen est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’Arlette Chabot est tombée amoureuse d’elle. C’est elle sa mère porteuse, celle qui l’a créé ; Marine Le Pen est un bébé politique/éprouvette, pour des raisons qui doivent relever de Françoise Dolto. Le service politique du Monde a aussi beaucoup participé à sa médiatisation, en lui consacrant un article lors de sa première visite au salon de l’agriculture, alors qu’elle était encore complètement inconnue. Jean-Marie Le Pen n’a ensuite eu qu’à léguer sa place à sa fille, ce qui est normal, puisqu’il n’aimait pas Bruno Gollnisch.

Marine, je l’ai amenée par la main s’inscrire à Assas et je l’ai même eue comme étudiante. Elle est du même niveau que Nadine Morano ou Rachida Dati. Elle n’était pas si différente des autres jeunes ; elle écrit en phonétique, ses devoirs étaient dramatiques. Mais elle va devenir présidente, et le pire, c’est que ce n’est pas si grave ! Regardez ! Mitterrand, puis Chirac, puis Sarkozy, puis Hollande, et enfin Marine Le Pen : la décente est algébrique, logique, continue : avec elle, on passera sous le cap du zéro. Elle va arriver au pouvoir mécaniquement, sans le faire exprès.

Présidente, elle ne l’est pas encore…

Pourtant, on croirait que François Hollande fait tout pour qu’elle le devienne ! Si elle est à face Nicolas Sarkozy dans un débat, elle le tuera, ce garçon est un hypersensible qui a une blessure et face à la rage de piranha de Marine Le Pen, il n’a aucune chance, alors que si elle se retrouve face à Juppé et son côté frigidaire, elle aura plus de mal. Et si elle ne devient pas présidente la prochaine fois, elle le sera la fois d’après. Si elle passe, dans un premier temps, les gens seront contents d’avoir des guillotines à chaque coin de rue. Après tout, Vichy n’a pas fait que des mauvaises choses. Et dans un deuxième temps, tout s’effondrera, parce que les problèmes de fond n’auront pas été résolus, et elle sera jetée.

Le Front National d’hier était-il un parti d’extrême droite, et le FN actuel en est-il un aussi ?

Je ne pense pas que le F.N. d’avant était un parti d’extrême droite ; il y avait une très grande liberté d’opinion dans ce mouvement. C’était un parti flamboyant. Par exemple, j’ai écrit un bouquin « Demain 2021 », dans lequel je proposais « le quadrilatère de l’humanité » pour que l’on mette en commun l’eau, les ressources de bases, les médicaments et l’instruction. Et les militants du F.N. ont, à l’époque, pensé que je voulais créer un R.M.I. planétaire. Résultat : Au moins cinq cents cartes d’adhérents sont revenues ; une petite partie de militants a démissionné. Le père Le Pen me dit alors : « Gros lapin, tu as raison, mais ne le dis pas, fais le plus discrètement. »

Un jour, au retour d’un voyage à Cuba au cours duquel j’ai rencontré Fidel Castro, j’ai proposé à Jean-Marie Le Pen de rencontrer le leader cubain, ce que les deux avaient, dans un premier temps, accepté. Mais Carl Lang a fait blocage, et la rencontre n’a jamais eu lieu. J’ai eu une liberté au Front que je n’aurais eu dans aucun autre mouvement, puisque Jean-Marie me laissait tout faire. Il était heureux quand Al-Sayed, venait diner à Montretout ; les deux étaient copains comme cochons. Et puis, avec Charles de Chambrun, nous l’avions convaincu de soutenir Saddam Hussein lors de la première guerre du Golfe, et nous sommes même allés en Irak le rencontrer.

À l’époque de Le Pen, on pouvait encore discuter franchement. Maintenant, le Front, c’est de la merde. En interne, ils se déchirent autour de trucs de bonnes femmes, de rivalités, de ragots ; tout cela est médiocre. Elle est mauvaise, vulgaire, mesquine. C’est une adepte des trois V : Vacuité, Vulgarité, Violence. Elle ne porte pas la grandeur en elle. Et puis, le niveau des personnages politiques actuels, tous bords confondus, est très faible. MLP n’affronte pas des fauves, elle affronte des chihuahuas. Alors entre chihuahuas, effectivement, c’est la plus forte.

J’ai connu une période où tout le monde au FN pensait que Bruno Mégret était fabuleux. Pareil concernant Jean-Marie Le Chevallier, ou Marie-France Stirbois. Et maintenant, tout le monde pense que Marine est fabuleuse… Dans dix ans, ce sera Marion ?

Quelle est la cause, selon vous, de la situation politique actuelle ?

La réforme de Gaulle en 1962 a été une erreur stratégique : le suffrage universel direct pour élire le président de la République est une catastrophe ; aujourd’hui tous les pouvoirs sont concentrés. Le régime est mauvais ; c’est la cause fondamentale des difficultés. Avec un gouvernement de type IIIe ou VIe République, nous n’aurions jamais dérivé de la sorte ; la Constitution Européenne n’aurait pas été si erronée. Les derniers grands présidents – De Gaulle, Mitterrand, Giscard – proviennent de la IVe République. Sarkozy est le prototype de la Ve République, Hollande aussi, et Marine sera le sommet. Le programme du F.N. ne propose rien, il est vide.

La France, parce qu’elle est la France, a la dimension pour peser sur l’organisation politique du Monde. C’est la mission pour laquelle la France a été créée. Et toute cette bande de cons, Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan, proposent des idées incohérentes ; la sortie de l’euro est un fantasme, et n’apportera rien si l’on ne prévoit pas le monde ensuite. La seule chose qui les oppose, c’est qu’ils veulent tous les deux devenir président. Nicolas Dupont-Aignan est en contact tous les jours avec Florian Philippot, alors idéologiquement, ils ne doivent pas être très éloignés l’un de l’autre… Tous les deux se trompent de siècle, c’est tragique ; ce sont des nationalistes qui trahissent la France. La France n’a pas pour mission de se replier sur elle-même, au contraire, elle doit apporter une cohérence au service du monde et éventuellement disparaître, une fois qu’elle sera devenue le monde. Ces souverainistes abiment la France ; le souverainisme est un truc du Québec, ce n’est pas adapté à la France !

Philippot est un bon chevènementiste : con, obsolète et étriqué comme son mentor. Car il y a deux façons de trahir la France : 1. Comme le font les socialistes ou l’UMP, par exemple, en affichant ostentatoirement leur servilité à Bruxelles. 2. Comme le font les souverainistes, qui se trompent de siècle.


Roads actualité : La Liste de Martinez

Libération : Christine Boutin rhabillée par l'un de ses alliés

Planet à la Une : Marine Le Pen est "du même niveau que Morano ou Dati" selon l’ancien vice-président du FN

Le Figaro : Un ancien prof de Marine Le Pen critique ses copies rédigées «en phonétique»

Jeune Nation : Jean-Claude Martinez règle ses comptes avec le FN

Au Laos, aussi ils aimaient la France… la France les a trahis et abandonnés… comme d’hab…


Trop souvent s’agissant des trahisons de la France à l’égard de ceux qui ont osé s’engager à ses côtés, on ne cite que le cas des Harkis livrés à la barbarie du FLN… Et on oublie ceux d’Indochine… Abandonnés au communisme… Abandonnés et livrés, comme au Laos, à l’envahisseur vietnamien… Est-ce un hasard ? Voilà que deux articles tout chauds viennent d'être publiés sur le sujet, l’un par Sud-Ouest, l’autre sur l’excellent blog d’Hervé Cheuzeville… Est-ce une réaction à l’ignominie de cette propagande électorale menée, entre autres, par la Marine Le Pen, glorifiant le plus grand traître qu’ait connu la France, DeGaulle ; réaction à la bassesse de ces slogans électoraux basés indistinctement sur la haine de tout ce qui n’est pas Souchien - ces salopards de "patos", toujours les mêmes, qui ont plébiscité tapis au creux de leurs plumards la capitulation gaulliste de 1962 tout comme en 1954 celle de Mendès les a soulagés… Fasse le Ciel que les Français exilés d'Indochine et d'Algérie gagnent en lucidité, qu'ils réalisent tout le mépris et les insultes manifestés à leur égard par cette apologie aussi ignare qu’ignominieuse de DeGaulle émanant d'une gonzesse héritière d'un parti déchu qui n'est plus qu'une dérisoire affaire familiale…

Les Hmongs des Capucins


Maraîcher aux Capus, M. Lykaso est réfugié politique : son peuple est persécuté au Laos…

Au marché des Capucins le samedi matin, on peut s'émerveiller devant le stand de M. Lykaso. Citronnelle, chayotte, chouchou, cristophine sont méticuleusement présentés. Ce maraîcher, cultivant à Eysines et ses fils Tchoua, Jack, Saya, Pas et Thai, venus lui prêter main forte, ne se contentent pas d'assurer l'accueil : « Les gens n'osent pas toujours nous poser des questions mais on explique volontiers, on donne même des recettes. »

Toujours persécutés

En cultivant la terre de France, M. Lykaso, pense sûrement à sa terre natale, le Laos qu'il a dû quitter en 1977. Il est réfugié politique. Quand on lui demande s'il est retourné dans le pays d'origine de son père, Tchoua, l'aîné de ses fils répond qu'« il ne vaut mieux pas. Je serais en danger. Mon peuple, le peuple Hmong, est traqué par les armées laotienne et vietnamienne. » Si les Hmongs sont ainsi persécutés c'est que leurs parents et grands-parents ont fait le choix de combattre auprès des Français pendant la guerre d'Indochine puis aux côtés des Américains durant la guerre du Vietnam. Les soldats français et américains partis, le peuple Hmong a dû faire face seul aux mauvais traitements du Parti communiste au pouvoir depuis 1975. Nombre d'entre eux ont fui, migrant principalement aux États-Unis, en Australie, au Canada, en Allemagne et en France, surtout en Guyane.



Les Hmongs renvoyés de force par la Thaïlande au Laos ont été torturés ou ont peu à peu disparu.

Nathalie Peyneau pour Sud-Ouest, ce vendredi 23 mai 2014


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Raids n° 32 janvier 1989


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Récit d’une intégration réussie


Au cours d’un voyage dans le sud-ouest de la France, j’ai retrouvé des familles d’origine laotienne que j’avais connues lors de leur arrivée, il y a plus de 30 ans. Ces gens sont l'exemple même d'une "immigration" réussie. Arrivés à la fin des années 70 comme réfugiés, ils ont su construire leur vie en France, à force de courage et de travail. À leur arrivée, ils ne parlaient pas français et semblaient perdus sur leur nouvelle terre d’accueil, dont ils ignoraient tout. Ils avaient fui le régime communiste et l’occupation vietnamienne du Laos, avant de passer des années dans des camps de réfugiés en Thaïlande. Durant toutes ces années depuis leur arrivée en France, ils n’ont pas ménagé leurs efforts. Efforts pour apprendre la langue, efforts pour se former, pour se loger, pour s’intégrer. Ils n'ont jamais fait parler d'eux dans la rubrique des "faits divers". Pas de chômeurs dans ces familles, pas de querelles avec les voisins. Leur réussite est loin de se limiter à l’ouverture de restaurants ou de magasins d’alimentation asiatique comme on le croit trop souvent. La nouvelle génération réussit brillamment dans tous les domaines, de l'aéronautique aux nouvelles technologies. Les enfants, pour la plupart, excellent à l'école. Certes, ces anciens réfugiés ont conservé leur culture d'origine, qu’ils tentent de transmettre à ceux qui sont nés en France, mais ils ont su, aussi, adopter les us et coutumes de France. Tous sont Français depuis longtemps et heureux de l'être. Ils ont construit d'agréables maisons dans la grande banlieue de Toulouse, loin des HLM des zones rouges de la "ville rose". Chez eux, personne ne parle de racisme au quotidien ou de ségrégation à l’embauche. Nul ne songerait, parmi eux, à exiger de la France je ne sais quelle repentance pour ce qu’elle aurait fait ou n’aurait pas fait en Indochine il y a soixante ou cent ans. Bref, voilà un résumé d'immigration réussie, chance pour la France et chance pour eux-mêmes !


Ces Franco-laotiens de la région toulousaine sont loin d’être des exceptions. Des exemples similaires abondent dans toute la France. De nombreux Français d’origine cambodgienne ou vietnamienne ont connu des réussites similaires. L’intégration de ces anciens réfugiés venus d’Asie du sud-est, arrivés à partir de 1975, s’est donc globalement bien faite, malgré les innombrables difficultés auxquelles ils durent faire face, surtout durant les premières années. Cette intégration s’est faite sans bruit, sans heurts, elle est le fruit de la persévérance et de la volonté de tous ces gens qui, pour la plupart, sont devenus des Français presque ordinaires mais qui se démarquent par leurs réussites exemplaires.

À l’heure ou immigration et intégration font à nouveau la Une de l’actualité et quand ces sujets sont récupérés à des fins politiciennes, nos médias devraient plus souvent parler de cette réussite des Français originaires d’Indochine. Ce succès devrait davantage être cité en exemple, il pourrait même donner des idées à nos gouvernants. Il pourrait aussi servir d’exemple à d’autres communautés d’origine étrangère qui, elles, sont encore très loin d’avoir connu le même degré de réussite en matière d’intégration dans la société française.

Lors de leur arrivée en France, j’avais participé, avec tant d’autres bénévoles, à l’accueil des réfugiés laotiens, cambodgiens et vietnamiens. Plus de trente années après, j’ai pu mesurer le chemin parcouru en rencontrant nombre d’entre eux et en faisant la connaissance de ceux qui sont nés et qui ont grandi dans ce pays. Ces retrouvailles m’ont conforté dans ma conviction qu’il est encore possible, en France, d’assimiler des populations d’origines diverses, aux langues et aux traditions fort éloignées des nôtres. L’essentiel étant d’avoir la volonté de s’intégrer. Nul doute que les Français d’origine laotienne rencontrés ces derniers jours autour de Toulouse l’avaient, cette volonté, et qu’ils l’ont encore, plus que jamais !

Hervé Cheuzeville


Laos en trahison ? "Lettre du colonel Robert Jambon, suicidé pour la France"

Le colonel Robert Jambon dédie sa dernière cartouche à ses frères d'armes, les Hmongs

Cyril Payen : Que le sacrifice du colonel Robert Jambon ne laisse pas dans l'oubli le sort des Hmongs




jeudi 22 mai 2014

Le général Prayuth Chan-ocha, pour restaurer la paix et assurer un avenir meilleur au Royaume…



Le général Prayuth Chan-ocha… pour restaurer l'ordre et lancer les réformes

Le général Prayut Chan-O-Cha chef de l'Armée de terre thaïlandaise a proclamé la destitution du gouvernement intérimaire et, "afin de permettre au pays de revenir à la normale et que soient lancées les réformes nécessaires", la décision de confier les responsabilités du pouvoir à un "Conseil national pour le maintien de la paix et de l'ordre" composé des forces armées thaïlandaises, de la Royal Air Force et de la police, à partir de ce jeudi 22 mai, 16 heures 30. 


Le général Prayuth Chan-ocha s'adresse à la Nation ce jeudi 22 mai à 16 heures 30


Cette proclamation télévisée est intervenue après une deuxième séance de négociations entre les principaux acteurs de la crise, invités en vain à trouver un compromis. Des leaders des manifestants des deux bords ont été transférés en lieu sûr, peu après 16 heures.


Afin de garantir l'exactitude des informations données à la population
toutes les télévisions et radios du pays ont suspendu leur programmation
Et les journaleux, tous,  privés de leurs facultés de nuisance sont très fââââââââââ…chés

Afin de garantir l'exactitude des informations données à la population, le "Conseil national pour le maintien de la paix et de l'ordre" a demandé à toutes les télévisions et radios du pays de suspendre leur programmation pour ne diffuser que les bulletins officiels.

Et voilà que, comme d’habitude, le chœur de la terreur démocratique effarouchée s’époumone… Le refrain est connu… Ban Ki-moon, États-Unis, Union Européenne, France y vont de leurs réactions stéréotypées inappropriées au mépris total de la souveraineté et du contexte réel d'un pays… occultant cyniquement les conditions dans lesquelles le pouvoir est aujourd'hui effectivement exercé chez eux-mêmes, tout particulièrement en France où le squat d'un palais présidentiel est encore toléré avec à peine 15% de consentants… Puissent les Français prendre exemple sur la Thaïlande… 







mercredi 21 mai 2014

Un écrivain et dramaturge algérien au mordant exceptionnel : Mohamed Kacimi









Mohamed Kacimi est né en 1955 à El Hamel, ville des hauts plateaux d’Algérie dans une famille de théologiens. Adolescent, il découvre Rimbaud et les surréalistes. Après des études de littérature française à l’Université d’Alger, l’auteur quitte l’Algérie en 1982 pour s’installer à Paris. Là, il rencontre les poètes Bernard Noël et Eugène Guillevic avec qui il publie plusieurs traductions. En 1987, il publie son premier roman "Le Mouchoir". Deux années plus tard, il co-signe avec Chantal Dagron, "Arabe vous avez dit arabe ?" : un florilège des regards que les écrivains d’Occident ont posé sur le monde arabe et l’Islam.
Lauréat du prix Afaa-Beaumarchais : il écrit "la Confession d’Abraham", éditions Gallimard. Le spectacle est sélectionné pour la clôture des journées Beaumarchais au Studio de la Comédie française et programmé à l'ouverture du théâtre au Rond-Point en septembre 2002. Il a conçu pour la Comédie Française, le spectacle "Présences de Kateb" mis en scène par Marcel Bozonnet en 2002, et assuré l’adaptation du roman "Nedjma" de Kateb Yacine mis en scène au studio de la Comédie française la même année. En 2003, il écrit "Babel taxi", éditions Lansman, mis en scène par Alain Timar à Knoxville, Usa et à Avignon.
Lauréat en 2004 des missions Stendhal, l’auteur a reçu le prix de la Francophonie de la SACD en 2005 et obtenu la bourse année sabbatique du CNL. Sa dernière pièce "Terre sainte" a obtenu la mention du jury du grand prix de littérature dramatique. Elle a été crée à Paris, Hambourg, Stokhlom, Vienne, Minsk, Jérusalem. Des créations sont en cours à New-York, Rio de Janeiro et Helsinky.



شوف شوف         

Un texte de Mohamed Kacimi sur le site chouf-chouf.com


Au lendemain de l’Indépendance, Ferhat Abbas, président de l’assemblée constituante algérienne réunit les dirigeants du FLN pour trouver un nom pour la future République algérienne. Il ouvre la séance :
- Mes frères, je vous propose République Algérienne, tout court, c’est simple, c’est beau.
- Oui, dit Ben Khadda, mais on ne doit pas imiter les Français qui disent : République Française, tout court. Moi je suggère : République, algérienne, démocratique. Car nous allons construire un pays de libertés.
- C’est juste, dit Ahmad Mahsas, mais ça ne suffit pas, il faut préciser que notre démocratie ne sera pas une démocratie bourgeoise, mais populaire, donc je propose République algérienne, démocratique et populaire.
- Ah, non s’écrie, Ben Bella, ça ne suffit pas, vous oubliez l’orientation socialiste, mes frères, il faut dire République algérienne, démocratique, populaire et socialiste.
À ce moment, Aït Ahmed lève la main :
- Mes frères, tout cela est bien, République algérienne démocratique populaire et socialiste, je suis d’accord, mais pour signifier au monde que notre pays ne ressemble à aucun autre au monde, je propose qu’on dise : République algérienne, démocratique, populaire, socialiste, magnifique et fantastique…

Ce dictionnaire tente d’expliquer ce qu’il y a de magnifique et de fantastique dans l’Algérie d’aujourd’hui.

ALLEMAGNE : Puissance européenne invincible, battue par l’Algérie, lors de la coupe du monde d’Espagne, le 16 juin 1982, à Gijon, devant 42 000 spectateurs, au score de 2 buts à 1. Buts : Madjer à la 53ème mn, Belloumi à la 68ème mn pour l’Algérie. Rummenigge à la 67ème mn pour la RFA. Ce match historique est très souvent diffusé comme du direct par la chaîne nationale.

AMOUR : Affection bénigne ou chronique qui affecte la virilité de l’homme et détruit la réputation de la femme. Être amoureux est considéré comme un renoncement à la toute puissance phallique et abaisse l’homme à un rapport d’égalité et d’échange avec la femme. L’homme amoureux est de facto considéré comme "efféminé" et la femme comme "pute". La passion amoureuse se vit comme une entrée dans la clandestinité. L’adage populaire dit : "Si tu veux écouter ton cœur, tu n’as qu’à prendre le maquis".

ÂNEGÉRIE : Surnom affectueux donné par les anciens immigrés kabyles à leur pays.

ARABISATION : Maladie dégénérative dépistée depuis l’indépendance. Elle se caractérise par une atrophie, diminution du volume, des lobes frontaux du cerveau. Elle se manifeste également par des troubles de langage et des confusions dans l’expression. Un sujet atteint par cette pathologie désignera, par exemple, les pauvres sous le nom de "fakakir" au lieu de "foukara".

ARBRE : Plante terrestre capable de se développer par elle-même en hauteur. L’espèce est réputée donner l’urticaire aux citoyens, aux municipalités, aux entrepreneurs. Classé par les autorités, comme maladie endémique, à l’instar du paludisme, l’arbre fait l’objet d’un plan national d’éradication confié aux firmes chinoises.

ARCHITECTURE ALGÉRIENNE : Trois garages en bas, un appartement en haut, un balcon, où il est interdit de mettre les pieds, et un toit hérissé de fer torsadé, sans concéder le moindre centimètre à une fleur. Les règles de l’art locales exigent que le maître d’œuvre s’engage à ne jamais achever l’édifice en question. Cette école architecturale, d’avant-garde, qui se distingue par des façades de briques nues, des piliers apparents, et des fourches sur les terrasses, a pour nom "l'inaccomplisme".

AURASSI : Traces d’un attentat commis en 1975 contre l’architecture d’Alger par des terroristes bulgares commandés par un architecte italien.

AUTOROUTE : Voie de circulation rapide ou expresse qu’empruntent les responsables pressés d’ouvrir un compte à Genève ou d’acquérir un pied-à-terre à Neuilly-sur-Seine.

BANANE : fruit exotique, prohibé, on ne sait pour quelles raisons, durant tout le règne de Boumediene. À sa mort en 1978, Chadli lève cette interdiction et en inonde le pays. Cette décision marque un tournant dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. Les historiens distinguent désormais la période avant la banane et celle après la banane.

BARREAUDAGE : Du verbe algérien barreauder, né durant les années noires. Action de condamner toutes les issues d’un appartement ou d’un local avec de lourdes grilles en fer forgé et de remplacer les portes en bois par des plaques en acier pour empêcher l’irruption de terroristes. La paix revenue, le barreaudage continue, on le voit souvent aux fenêtres d’appartements situés au douzième étage, sans ascenseur.

BELEMOU : Musicien de génie, né en 1947 à Aïn Témouchent. Initiateur du raï moderne qu’il a porté à des sommets rares de la subversion avant que le raï ne soit converti en chants de Omra par Khaled et Mami.

BEN ALI, ZINE EL ABIDINE : Homme d’État tunisien, président de la République du 7 novembre 1987 au 14 janvier 2011. En maintenant les Tunisiens sous une chape de plomb durant dix-sept ans, Ben Ali a permis à des millions d’Algériens d’aller boire et danser librement et durant dix-sept ans à Hammamet. Il est considéré comme un héros national en Algérie où il a laissé un grand vide.

BEN BADIS : Newton algérien qui a découvert par hasard que le peuple algérien était musulman et arabe.

BEN BELLA : Footballeur né Maghnia en 1916. Il entre dans l’histoire avec un hold-up raté. Passionné de foot, il signe à l’OM où il ne joue qu’un match dans sa vie. Dépité, il s’engage dans l’armée française et reçoit un obus entre les jambes à Monte Cassino. Il rejoint le FLN en 1954 et passe la guerre au château d’Aunoy. En 1962, l’armée en fait le premier président de l’Algérie. Pour lutter contre le sous-développement, il enferme les gamins cireurs et dépouille toutes les femmes de leurs bijoux. Boumediene le renverse en 1965. Libéré par Chadli, il s’exile à Genève. Déçu de ne pouvoir reprendre le pouvoir à Alger, il s’installe, avec armes et bagages au Crillon, à quelques pas de l’Élysée, on ne sait jamais. Il y meurt de vieillesse en racontant en boucle l’unique match de sa vie à l’Olympique Marseille.

BENBOUZID : Ministre de l’Éducation nationale, depuis la nuit des temps, auteur d’une méthode pédagogique révolutionnaire, le "bouzidisme". Cette méthode libère les enfants des pénibles corvées de l’apprentissage de l’écriture et du calcul en confiant simplement leur sort au bon Dieu.

BLED MIKI : Les Chinois utilisent "l’Empire du Milieu" pour désigner leur pays, les Libanais disent le "pays des cèdres" pour le Liban, les Japonais "le pays du soleil levant", le Lesotho dit "le royaume dans les nuages", mais les Algériens appellent leur pays "Bled Miki". Le Pays de Mickey est la périphrase qui désigne l’Algérie et que depuis l’indépendance la vie de ses habitants est un long comic-streep.

BLIDA : Territoire occupé par l’Armée nationale populaire.

BOUMEDIENNE : Tonton flingueur. De son vrai nom, Mohamed Boukharouba, né en 1932 à Guelma. Après des études à la Zitouna et à Al Azhar, il rejoint le FLN en participant à l’aventure désastreuse du détournement du Dina. Il signe de sa propre main l’arrêt de mort de Abane Ramdhane. En 1962, il dirige le coup de force de l’armée des frontières contre les politiques. Il renverse Ben Bella en 1965, en réprimant dans le sang l’opposition. Détenant tous les pouvoirs, il va gouverner le pays selon ses humeurs et sur des coups de tête : il fait arracher, en une nuit, tout le vignoble du pays pour "punir la France". Il arabise en vingt-quatre heures tous les lycées, les collèges et même l’environnement. Il lance les premiers instituts islamiques qui seront les véritables pépinières de l’islamisme. Il décrète que l’Algérie est un pays riche qui n’a besoin de rien et interdit toute importation. Comme le pays ne produisait absolument rien, il va vivre durant treize années une pénurie générale. Son règne est marqué par l’anéantissement de l’agriculture et le développement spectaculaire de la Sécurité Militaire. Boumediene, surnommé "le colonel qui tire plus vite que son ombre" s’est distingué par les liquidations physiques de ses opposants, tels Krim Belkacem, Khider ou Medegheri. Il meurt en 1978, probablement empoisonné par les siens.

BOUTEFLIKA : Président éternel, réputé pour son amour de l’imparfait du subjonctif. Né en 1937 à Oujda au Maroc. Il bat deux records, celui du plus jeune ministre de la planète au 20ème siècle et celui du plus vieux chef d’État au 21ème siècle. Ministre de Boumediene, il quitte l’Algérie à la mort de ce dernier pour s’installer en Suisse. Il rentre en Algérie pour se faire élire à la tête de l’État. Pour ramener la paix, l’homme, sort son chéquier et demande à tout le pays de fermer les yeux sur les 200 000 victimes du terrorisme islamiste. Profitant de la hausse du pétrole, il achète, rubis sur ongle, des métros, des autoroutes, des journaux, des voitures, des islamistes à gogo et une grande partie de l’opposition. Malade, il transfère le centre du pouvoir à l’hôpital du Val de Grâce à Paris, comme DeGaulle quand il avait fait d’Alger la capitale de la France en 1943. L’homme qui dit dépasser Napoléon de 3 centimètres, n’a pas fait la Russie, ni la campagne d’Égypte, ni Iéna, ni Austerlitz, mais il a transporté gratuitement des milliers d’Algériens à Khartoum où ils ont assisté au triomphe de leur équipe de foot face à l’Égypte. Depuis ce miracle, le pays entier prie pour qu’il survive à l’Algérie.

CAFÉ : Espace lacanien conçu pour faire croire à l’Algérien que la femme n’existe pas.

CASBAH : Cœur et quartier historique d’Alger. Édifiée au dixième siècle, la Casbah a résisté à tous les assauts… Elle est soumise en 1510 par les Espagnols, et de nouveau assiégée par eux en 1516 et 1518. Elle est plusieurs fois bombardée sous la Régence par la marine royale française, notamment en 1682. En 1770, une expédition danoise bombarde à son tour Alger. En 1801, elle est également attaquée par l’US Navy. En 1816, elle est bombardée par une flotte anglo-hollandaise. En 1830, elle subit les feux des navires de guerre de Charles X. Le site résiste à 130 ans d’occupation française et subit de nouveau les raids de la Luftwaffe en 1943, avant d’être occupé par les bataillons de Massu et de Bigeard en 1958. Si ces cinq siècles de guerres n’ont pas eu raison de la Casbah, l’administration algérienne, elle, va réussir en quelques années à réduire le site en ruines et poussière.

CHADLI : Troisième président algérien. Surnommé "l'homme qui comptait jusqu’à douze", car au-delà du double six des dominos, son jeu favori, il ne savait pas, disait-on, compter. Chadli Bendjedid, devenu président par hasard à la mort de Boumediene, laisse un bilan faste : des blagues par milliers, la suppression de l’autorisation de sortie, le faux pluralisme, les élections ratées et surtout la réhabilitation de la banane.

CHAÎNE : Sport collectif national, inventé par Boumediene. Sous son ère, glorieuse, chaque citoyen était tenu de faire la chaîne pour tout : acheter du pain, prendre un bus, retirer un passeport, fumer une cigarette, voir le jour ou rendre l’âme.

CHAMA : Cigarette botanique.

CHARIA : Mode d’emploi de la vie qui date du neuvième siècle, et qu’il faut suivre à la lettre pour être de son temps.

CHINOIS : Plombier polonais des Algériens, le Chinois est considéré comme un sale immigré qui vient piquer le sale travail que l’Algérien ne veut pas faire car il tient à rester très propre.

CHKOUPI : Signifie "foutaise", "daube". Vient de l’expression des marins quand ils tirent des filets vides remplis d’algues et d’écume, "chkoupi" ou "rghaoui". L’expression a fini par désigner le n’importe quoi. L’art national qui consiste à faire les choses de travers s’appelle le chkoupisme.

CHRÉA : Station de ski à la retraite. Autrefois, et selon la mythologie algérienne, marque de chemises qui se vendaient à New York plus cher que les YSL.

CHRÉTIENS : 2,355 milliards d’individus qui vivent dans la mauvaise foi totale et font semblant d’ignorer que la seule religion qui détienne la vérité : c’est l’Islam. C’était d’ailleurs écrit dans les Évangiles mais le passage a été effacé. Les Chrétiens sont appelés "adorateurs des planches", ils prient un Dieu fait du même bois que les cageots, ils boivent du vin au lieu de la gazouz. Tous les Chrétiens ont des maîtresses, mais ils hurlent quand un musulman prend plusieurs femmes. La preuve que les chrétiens n’aiment pas assez Dieu c’est qu’ils ne font la prière qu’une fois par semaine, et là, ils sont très loin du compte pour gagner le Paradis.

CINÉMA ALGÉRIEN : Drôle de fiction.

CLUB DES PINS : Réserve naturelle où vivent en liberté les espèces protégées du pays.

COLONIALISME : Catastrophe historique ancienne qui sert à faire pardonner toutes les calamités du présent et même du futur.

COMBREMENT : Nom, féminin singulier, désigne en algérien, un embouteillage. Au pluriel on dit "les combrements".

CONCORDE CIVILE : Semblant d’amnésie générale.

CONSTANTINE : Une des plus anciennes cités du monde. De son ancien nom Cirta, capitale de la Numidie, Constantine est également surnommée la "ville des ponts suspendus". Promise à devenir – peut-être – la capitale arabe de la culture en 2015, la "cité des aigles" qui tombe en ruines à vue d’œil, deviendra sûrement la capitale mondiale de la dépression nerveuse.

CORAN : Livre de Dieu qui contient tout : les dernières données de cosmologie, de physique quantique, d’astrophysique nucléaire, d’embryogenèse, d’organogenèse, de paléontologie systématique, de biologie moléculaire, de granulométrie, d’astrophysique et de planétologie… On se demande alors pourquoi les prix Nobel de sciences ne tombent pas directement sur les minarets de Baraki.

CRÉDIT : Désigne généralement les sommes faramineuses que les Banques d’État attribuent à certains citoyens porteurs de projets ou pas, à condition qu’ils s’engagent à ne jamais le rembourser.

CYBER CAFÉ : Le visa des pauvres.

DÉGOUTAGE : Expression qui désigne l’ambiance générale qui règne dans le pays. Ce substantif désigne essentiellement le mal être collectif. "Nous sommes tués par le dégoutage".

DEZ MAAHOUM : Devise officielle de la République algérienne démocratique et populaire. Inspirée du "Honni soit qui mal y pense" britannique, le "Dez Maahoum", plus explicite, signifie en algérien "Qu’il aille se faire foutre celui qui pense du mal de nous".

DRAGUE : Art de détester publiquement la femme qu’on désire. Un jeune Algérien aborde une fille dans ses termes : "Bonjour, la vieille", "Salut, la moche", "Alors, c’est pour quand les funérailles ?", "Va te cacher, va !". Parfois l’approche est plus subtile "Dieu qui t’a donné tant de beauté, peut bien te donner mon portable, le voici".

DRIASSA : Artiste peintre, compositeur et surtout interprète algérien de la musique populaire, du Hawzi et du Sahraoui, né à Blida en 1934. Devenu célèbre pour ses talents de serrurier sous le règne de Boumediene.

ÉBOUEURS : Catégorie de fonctionnaires qui estiment qu’ils ne sont pas payés pour ramasser la merde des autres.

EL JAZIRA : Chaîne de production d’islamistes, ou unité de production d’islamiste à la chaîne.

EMBOUTEILLAGE : Phénomène quotidien de blocage de la circulation, qui affecte douars, villages et villes du pays et qui est provoqué par des regroupements de conducteurs désœuvrés qui prennent leur voiture parce qu’ils ne savent pas quoi faire ni où aller.

FACEBOOK : Téléphone arabe qui prend même des photos de filles.

FEMME : Pathologie lourde, la femme suscite, de par sa seule présence, les symptômes suivants auprès des mâles : violentes céphalées, humeur dysphorique ou dépressive, insomnie, irritabilité, frustration ou colère ; anxiété ; difficultés de concentration ; agitation ; diminution de la fréquence cardiaque, pulsions criminelles et suicidaires, vomissement, convulsions, contractions musculaires involontaires, coordination anormale, hyperkinésie, amnésie, hypoesthésie, troubles du langage, vertiges orthostatiques, migraine, troubles de la libido et éjaculation précoce.

FIS : Association de malfaiteurs, dissoute. Ses responsables sont accusés de braquage du Coran et de détournement de Dieu.

FLEXER : Verbe algérien. Il désigne l’action de transférer entre particuliers des crédits pour le téléphone portable. Le néologisme signifie, par extension, toute opération de transfert ou d’échange. Ainsi un dragueur peut dire à une jeune fille : "tu me flexes ton cœur ?".

FLN : Gang de proxénètes, croulants, moustachus et ventripotents qui font travailler l’Algérie depuis 1962, au son de la derbouka.

FRANÇAIS : Langue étrangère, autrefois très répandue, menacée de disparition par le "bouzidisme" depuis qu’elle est enseignée dès l’école primaire.

FRANCE : Puissance étrangère avec laquelle l’Algérien est dans une relation compliquée au sens facebookien. La France est maudite, quand on pense qu’elle a colonisé l’Algérie. Elle est sympathique, si elle donne un visa. Elle est magnifique quand elle accorde un certificat de résidence. Elle est paradisiaque quand elle offre la nationalité.

GOOGLE : Moteur américain qui, seul, permet à l’Algérien de partir, en cachette, à la recherche du sexe et de l’amour et parfois de les trouver, en catimini.

HAJJ : Station de lavage dégraissage. Un lavage express s’appelle Omra.

HALLAL ou HARAM : Catégories de pensée religieuse qui régissent désormais le comportement de chaque individu. Chaque acte, chaque comportement, chaque produit doit être jugé selon cette grille binaire : est-ce licite ou illicite ? Ce comportement obsessionnel est connu en médecine sous le nom de TOC, troubles obsessionnels compulsifs qui sont des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles. Les obsessions typiques sont la propreté, les germes et la contamination, la pureté, la peur de commettre des actes délictueux. Il s’agit d’une véritable maladie, très handicapante au quotidien, pouvant même empêcher une vie sociale ou professionnelle normale.

HARRAGAS : Aficionados du Grand Bleu qui estiment qu’il fait mieux vivre dans le ventre d’un requin bleu qu’en Algérie.

HÉRITAGE COLONIAL : Le colonialisme a légué à l’Algérie deux catastrophes dont elle a du mal à se remettre : Étienne Dinet pour la peinture et Enrico Macias pour la musique.

HIJAB ou NIQAB : Impôt de capitation, ou taxe de douane que les femmes et les filles acquittent obligatoirement en voiles et tissus afin de pouvoir accéder à l’espace public.

HÔPITAUX : Pompes funèbres.

HÔTELS : Établissements improbables où l’on peut louer des chambres meublées au bonheur la chance, à tarif journalier, pour passer, à coup sûr, des nuits blanches.

HOURIS : Loto orgiaque et islamique.

IBN ARABI : Philosophe andalou, né à Murcie en 1165, mort à Damas en 1240. L’auteur de "l’interprète des désirs" a été tellement mis à toutes les sauces qu’il représente aujourd’hui un islam new age qui allie merveilleusement Coran et cannabis.

INTERNET : Réseau informatique mondial constitué d’un ensemble de réseaux nationaux, régionaux et privés. L’ensemble utilise un même protocole de communication : TCP/IP, (Transmission Control Protocol / Internet Protocol), mais qui en Algérie se dit TéléChkouPi. (voir ce mot.)

JUIFS : Peuple inconnu, fantasmatique, redoutable et redouté mais aux vertus thérapeutiques miraculeuses. Quand un Arabe ou un musulman souffre d’un problème quelconque de cœur, d’argent, de santé ou de politique, il suffit qu’il en attribue la cause aux Juifs pour retrouver aussitôt amour, richesse, santé et liberté.

KABYLIE : Terre de montagnes densément peuplées, la Kabylie est entourée de plaines littorales à l’ouest et à l’est, au nord par la Méditerranée et au sud par les Hauts Plateaux. La Kabylie est peuplée d’indigènes qui font exprès de parler une langue clandestine, le tamazight. Le pays est réputé pour ses oliviers centenaires, ses grenades lacrymogènes, sa musique envoutante, ses balles réelles, son huile d’olive vierge et ses compagnies nationales de sécurité.

KATEB YACINE : Auteur formidable d’un roman magnifique Nedjma que personne n’a lu.

KHARTOUM : Capitale du Soudan, réputée comme l’un des endroits les plus sinistres de la terre, mais où le peuple algérien a connu le bonheur, lors du match Algérie-Égypte, pour la première et dernière fois de sa vie.

KHOROTO : Signifie littéralement "bluffeur" ou "bon à rien", sobriquet donné par les Algériens aux Algériens, "bande de khoroto", "sale khorotos", "y a khi khoroto", "quel khoroto". Bien entendu toute personne qui utilise cette injure ne se considère pas comme tel.

LA MEILLEUSE : Adjectif qualificatif algérien. Néologisme inventé pour corriger l’aberration grammaticale de la langue française, un veilleur, une veilleuse, un tueur, une tueuse. La meilleuse est utilisé essentiellement dans cette expression : "Tu connais la meilleuse ?"

MAROC : Royaume limitrophe géographiquement de l’Algérie, mais situé à ses antipodes dans la réalité. Le pays compte 32 millions d’habitants dont l’activité principale consiste à baiser la main du Roi et à fumer du kif. Le royaume tire ses principales ressources de la vente des charmes de ses garçons et filles aux touristes occidentaux de Marrakech.

MARSEILLE : 9.3 d’Alger.

MASRI : Égyptien, péjoratif. Nationalité donnée d’office à tout arabe du proche, du moyen ou de l’Extrême Orient.

MÉDÉA : Chef-lieu de Wilaya, situé à 80 kilomètres au sud-ouest d’Alger, la ville, peuplée de 130 000 habitants, est célèbre pour ses singes, sa mosquée et ses égorgeurs.

MÉTRO : Moyen de transport moderne placé sous l’égide du FLN. La devise de la régie de transport algérois est : "À parti unique, ligne unique".

MITIDJA : Vaste plaine sublittorale de 1 300 kilomètres carrés, la Mitidja est bordée au nord par les basses collines du Sahel, plus basses encore à l’est d’Alger, et limitée au sud par la haute chaîne du Tell. La Mitidja est célèbre pour ses terres fertiles, on y pratique la culture intensive de briques à neuf trous, du fer à béton, rond torsadé, de tuiles rondes et d’autoroutes équipées de ralentisseurs.

MOSQUÉE : Centre de loisirs. L’Algérie est le pays qui possède le plus grand nombre de mosquées, parmi les pays arabes et musulmans, avec 15 000 mosquées opérationnelles. Elles regroupent 14 millions de fidèles chaque vendredi. Cela équivaut à l’ouverture, en moyenne, de six mosquées par semaine depuis l’indépendance.

MUÉZINS : Seules personnes à accomplir leur travail en respectant les horaires à la seconde près.



"À poil ! à poil… qu'est-ce qu'on va baiser !"
Texte original en arabe de Dalia Taha, palestinienne née à Berlin en 1986… traduction en français par Mohamed Kacimi
interprété par Meryem Zaïmi et Faissal Oberon Azizi, au Théâtre Mohammed V de Rabat

NIQUER : L’expression, loin de désigner le seul acte de copulation, désigne en fait tout acte par lequel l’Algérien acquiert, possède ou jouit d’une chose ou d’une personne : on dit "un tel a niqué une belle villa", "niqué une voiture", "niqué une belle situation", "niqué un beau plongeon", et même "niqué une belle cravate".

NORMAL : Expression algérienne très courante pour désigner ou qualifier l’ensemble des comportements, situations illogiques, aberrants et parfois démentiels que chacun connaît dans la vie de tous les jours. Ainsi on dit : "La police a tiré sur nous, normal". "La fille est sortie de chez elle, il l’a violée, normal". "Le type n’aimait plus sa femme, il l’a égorgée, normal". Normal est une antiphrase qui désigne un dérèglement collectif, pas normal ou normal.

OCTOBRE 88 : On désigne par le nom d’Octobre 88, un ensemble de mouvements et manifestations de jeunes survenus à Alger et marqués par une violente répression policière. C’est au lendemain de ces évènements que le FLN, parti unique alors, a pris la décision de se multiplier par parthénogenèse, donnant naissance à 62 partis.

OFFICIEL : Le rasmi, c’est la vérité que chaque algérien jure détenir de la bouche même du prince. On dit : "je te donne l’officiel" c’est à dire je te livre un secret d’État ou une vérité absolue. L’expression s’applique aux situations les plus complexes comme les plus banales : "Je te donne l’officiel, le café est sucré".

PALESTINE : Cause dont tout le monde se fout royalement, mais pour laquelle chacun se dit prêt à mourir, juste pour emmerder les juifs.

PARADIS : Plan épargne pour logement haut standing.

PARKINGUEUR : Emploi fictif. Métier exercé dans les villes algériennes par des jeunes chômeurs qui se font payer quand ils indiquent à un automobiliste une place libre dans le quartier.

PAYSAGE : Le paysage algérien se compose de 57% de constructions anarchiques, de 3% de nature en voie d’extinction et de 40% d’ordures en pleine expansion.

PÉTROLE : Ressource naturelle qui fait le bonheur du régime et cause tous les malheurs du pays.

PLAGE : Bain maure, réservé aux hommes.

POLISARIO : Mouvement de libération nationale que l’Algérie soutient, sans fléchir, juste pour empêcher le roi du Maroc de dormir.

POUTINE, Vladimir Vladimirovitch : né le 7 octobre 1952 à Leningrad, est un homme d’État russe, président de la Fédération de Russie. "Un homme, un vrai, comme on en fait plus". Chaque Algérien prie Dieu pour qu’il lui donne longue vie et surtout qu’il lui donne la possibilité et la force de ressusciter la divine URSS qui défendait la veuve et l’orphelin, l’arabe et le musulman et faisait surtout la joie de tous les croyants en donnant des sueurs froides à ces couillons d’Occidentaux.

PRESSE : En Algérie, tous les journaux sont entièrement libres de vivre exclusivement de l’aide que leur apporte l’État.

PRIÈRES : Principale ressource spirituelle du pays dont le volume de production est en progression constante. Si la production pétrolière du pays menace d’épuisement, et risque de le priver de toutes ressources, sa production considérable de prières lui assure une confortable éternité.

PRINTEMPS ARABE : Complot américano-sioniste, soutenu par le Qatar et visant à libérer les peuples arabes de la dictature. Cependant, comme les Algériens sont un peuple plus intelligent que tous les autres, et plus nationaliste, ils ont décliné ce printemps arabe importé de l’étranger, pour se contenter de leur propre dictature.

QALBALOUZ : Pâtisserie nationale algérienne, dite "cœur de l’amande", faite de semoule et de sucre, mais en dépit de toutes les analyses on n’y a jamais décelé la moindre trace d’amandes.

RAI : Musique née dans les bas-fonds de l’Oranie, morte d’une overdose de danse du ventre dans les salons parisiens.

RÉFLÉCHIR : Acte délictueux, et répréhensible, susceptible de menacer la paix sociale, surtout qu’il peut entraîner un individu à s’abîmer dans ses pensées. "Ma tkhamamch", "ne réfléchis surtout pas". C’est l’injonction que les Algériens se donnent les uns aux autres à chaque fois que quelqu’un se trouve confronté à un problème. Réfléchir peut avoir de lourdes conséquences : résoudre le problème et là ce ne serait plus "normal".

RIAD EL FETH : Monument en béton armé, sur les hauteurs d’Alger, dessiné en forme d’épluchure de banane. Il commémore l’avènement de la banane sous le règne de Chadli.

SAHARA : Territoire inconnu dont le pétrole fait vivre tous les algériens, et où aucun algérien ne voudrait vivre pour tout l’or du monde.

SEXE : Application impossible qui bouffe tout le disque dur de chaque algérien.

SOUFISME : Islam bio, inventé pour les touristes amoureux de Marrakech, Formentera et Grenade qui ont le cœur sensible et l’estomac fragile. Ce mouvement spirituel a deux maîtres à penser, le philosophe, baba-cool, Ibn Arabi et les Pink Floyd.

SOUK EL FELLAH : Chaîne de grandes surfaces créées au temps du socialisme et qui avait pour mission de vendre la pénurie aux consommateurs.

STADES : Ultime espace public où un citoyen peut crier à tue-tête : "One Two Three, viva l’Algérie", sans être pris pour un fou. Cependant cette inconscience a des limites, elle dure 90 minutes chrono.

SUBSAHARIENS : Réfugiés, maliens, tchadiens ou sénégalais qui échouent en Algérie dans l’espoir de rejoindre l’Espagne. Qualifiés de "négros", "d’esclaves", de "kahlouch", les Noirs d’Afrique qui découvrent l’Algérie disent regretter amèrement le Klux Klux Klan et les champs de coton du Tennessee avant l’avènement de Lincoln.

TAMANRASSET : Ville du sud algérien, située à 1900 km au sud d’Alger et qui n’existe que dans le journal télévisé le jour de l’Aïd.

TARAWIH : Prières surérogatoires qui représentent les uniques heures supplémentaires effectuées par les Algériens.

TÉLÉVISION : Bunker soviétique, la chaîne nationale, l’ENTV (ex-RTA), est appelée "l’Unique" ou "l’Orpheline" ou "l’Inévitable", elle émet dans le vide depuis que les millions d’Algériens regardent les chaînes satellitaires. Selon ses responsables, l’Unique n’évoque les problèmes que lorsqu’ils sont résolus.

THÉÂTRE : Art dramatique qui consiste à aligner ou à disposer en demi-cercle plusieurs comédiens qui balancent un texte face au public. On peut éventuellement enrichir la mise en scène en plaçant un bendir, côté cour ou jardin.

TIMGAD : Cité antique, romaine, dans l’Est algérien, fondée par l’empereur Trajan en 100. Le site a été classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Pour fêter cet évènement, les autorités l’ont équipé récemment d’un immense théâtre en béton qu’elles ont attribué à l’empereur Trajan.

TUNISIE : Pays dont la superficie est inférieure à celle de la Wilaya de M’sila qui produit essentiellement des beignets et de l’harissa et qui ne se chauffe et s’éclaire que grâce au gaz algérien. La Tunisie était un pays magnifique, propre et sûr au temps de Ben Ali. Chaque année deux millions d’Algériens y allaient pour goûter la liberté. Cependant, les Tunisiens, au lieu de retenir la leçon algérienne, ont provoqué des élections démocratiques qui ont donné, bien sûr, le pouvoir aux Islamistes. Depuis 38 millions d’Algériens suivent avec attention ce qui se passe dans le pays frère, et à chaque fois que leurs voisins sont confrontés à un problème, ils leur crient : "Chah fikoum", "bien fait pour votre gueule".

UNIVERSITÉS : Établissements publics où exercent des armées d’enseignants qui ne savent rien et qui ont la flemme d’enseigner quoi que ce soit à des bataillons d’étudiants qui ne veulent rien savoir.

VENDREDI : Couvre-feu islamique. Jour où chaque algérien ne fait pratiquement rien, car il a passé la semaine à se crever à ne presque rien faire.

VISA : Potion magique, très recherchée, elle est réputée faire oublier à chaque Algérien et à jamais le chemin du retour vers l’Algérie.

YASMINA KHADRA : Miliaire de carrière et auteur prolixe de polars, célèbre pour ses titres romantiques et lyriques : "Les portes n’attendent rien des fenêtres", "Jamais la pizza n’aura de larmes pour la mayonnaise", "Ce que les frites doivent aux merguez". Yasmina Khadra est considéré par Amazone comme le Céline Dion de la littérature maghrébine.

ZAOUIAS : Établissements religieux très anciens, animés par Radio Nostalgie.

ZATLA : Drogue, cannabis, substance prohibée que les malheureux Algériens sont obligés de consommer, sans modération, parce que les salauds de Marocains la leur vendent en quantité et pour pas cher.

ZIDANE : Joueur de foot, algérien, kabyle originaire du village d’Aguemoune Ath Slimane. Il est entré dans l’histoire pour avoir fait sortir la France de l’anonymat.

ZKARA : Mot d’origine berbère : zkara ; zekroun ; verrou : quelque chose qui bloque, obstacle. La Zkara est un mode de pensée, ou plutôt un trait de caractère qui définit l’homo-algerianus. La Zkara est l’art et la manière de se faire du mal, de se mettre en péril pour le plaisir de nuire à son prochain. Exemple de Zkara… Dans tous les pays du monde si un conducteur est furieux contre la contravention que vient de lui poser un flic sur le pare-brise, il peut prendre le papier, le déchirer et le jeter par terre. En Algérie, les règles ancestrales de la Zkara exigent une autre réponse : le conducteur regarde le policier, calmement il siphonne son réservoir, il arrose le pare brise de sa BMW à 30 000 euros d’essence, il prend son briquet, il allume une cigarette qu’il jette sur le pare-brise. Et pendant que la BMW flambe il propose une cigarette au policier, normal !


Sur chouf-chouf.com, un autre texte de Mohamed Kacimi à propos d'Alger aujourd'hui… Tout aussi intéressantes les réactions à cet article…

L’incroyable et inimaginable histoire d’un homme qui voulait prendre une bière à Alger

Réponse de l’auteur de l’homme qui voulait prendre une bière à Alger

Mohamed Kacimi - Bouteflika réélu : l’Algérie ou le cadavre encerclé

Facebook : Mohamed Kacimi

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Sites de rencontres musulmans

Le business de l’amour « halal »

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Meet arabic, Inchallah, Mektoube, Lehlal ou muslima.com, des sites aujourd’hui très fréquentés sur le Net par des âmes seules cherchant le prince charmant pour peu qu’il soit musulman. Très islamisés, ces sites donnent le ton sur la recherche typifiée de l’autre : le respect, la religion et les valeurs ethniques communes. Sollicités dans tout le Maghreb, ces réseaux de rencontres prisés donnent de l’espoir à de nombreux célibataires des deux sexes.

Les sites de rencontres pour les musulmans connaissent un grand succès sur le Net. De nombreux Algériens et Algériennes se sont laissés tenter, espérant trouver, si Dieu le veut, l’âme sœur sur la Toile. « Vous êtes musulman et vous recherchez un musulman ou une musulmane pour un mariage musulman… » Là, au moins, il n’est pas possible de s’y tromper : la récurrence des mots « islam », « valeurs » et « traditions » sont suffisamment distillées dans les pages du site Meetarabic pour attirer des jeunes qui cherchent l’âme sœur sans offenser leurs principes.
Les sites de rencontres à consonance maghrébine font florès sur le Net. Ils portent des noms tels que Inchallah, Mektoube, Lehlal, muslima.com, meetarabic.Le design est moderne et le discours est simple : tous promettent aux célibataires maghrébins de leur faire rencontrer la perle rare afin de « partager » leur vie dans « le respect, la religion et des valeurs ethniques communes ».

« Valeurs communes »

« Sur les autres sites, on ne trouve pas les profils recherchés, il y a beaucoup de plaisantins. Là au moins il y a des gens sérieux, des Algériens et des Maghrébins avec lesquels nous avons beaucoup de choses en commun », nous explique Naïma, 27 ans et célibataire. Inscrite au site Inchallah depuis près de deux mois, elle n’y a pas encore trouvé l’amour. « Je ne désespère pas », dit-elle dans un grand sourire.
C’est que dans ce genre de sites, il est d’usage de mentionner ses préférences, ses hobbies, mais aussi son rapport à la religion. Certains sites de rencontres, à l’exemple de e-moqabala, (qui devra être mis en ligne très bientôt), soumettent un questionnaire à leurs inscrits pour savoir s’ils auraient recours à l’usure, à la zakat, ou s’ils ont déjà consommé un verre d’alcool. Le visage encadré par un foulard bariolé, la jeune assistante de direction nous confie : « Je ne m’imagine pas épouser un homme qui ne fait pas la prière, c’est mon principal critère de sélection. » Les sites de rencontres dits musulmans prennent ainsi le soin de confectionner des slogans sur mesure. Celui de Lehlel.com proclame qu’il s’agit d’un site réservé aux « relations sérieuses et halal ».
« Notre volonté première, dit Rachid Dhimane, gérant de Lehlel.com, est de permettre à des personnes de faire des rencontres, et ce, dans le respect de valeurs communes. Effectivement, la religion fait partie des critères de certains inscrits et notre équipe d’administrateurs veille au quotidien à ce que certaines règles et bonnes mœurs soient strictement respectées. Ainsi, toutes les annonces et photos sont visionnées une par une avant d’être publiées. En cas d’annonces suspectes ou de photos douteuses, lehlel.com se réserve le droit de refuser l’inscription. »
L’idée de créer un site communautaire dédié à la recherche de l’âme sœur lui est venue à l’observation de son entourage. « Je me suis rendu compte, souligne-t-il, que l’on était loin de l’époque de nos parents où l’on pouvait rencontrer son mari ou sa femme à 18 ans, échanger quelques mots et se marier dans les mois qui suivent. Aujourd’hui, les personnes de ma tranche d’âge, les 25-35 ans, finissent leurs études de plus en plus tard, pensent davantage à leurs loisirs, à s’amuser, à voyager. Ils ne pensent pas à rencontrer sérieusement une personne pour construire leur vie. »
Le fait est, d’après lui, que les hommes et les femmes sont plus « exigeants » voire « méfiants » et laissent moins de place à la rencontre lorsqu’ils sont abordés dans la rue.

La part du destin

« Beaucoup de personnes dans mon entourage me disent ne pas savoir où rencontrer des personnes de confession musulmane qui répondraient à tous leurs critères, dans un cadre sécurisé, et ce, sans que cela prenne des années », explique-t-il, précisant que les Algériens ou les émigrés d’origine algérienne présents sur le site lehlel.com représentent environ 35% des inscrits. « Le point commun à toutes ces personnes est qu’elles ont toutes des critères bien définis pour cette rencontre. Autrement dit, elles savent ce qu’elles veulent et surtout ce qu’elles ne veulent pas. Certains sont attirés par les grands, d’autres par les petits. Certains apprécient les bruns, tandis que d’autres les blonds », explique Rachid Dhimane en réfutant l’appellation « site communautaire » : « L’origine et la communauté auxquelles appartiennent les inscrits ne sont que des critères parmi tant d’autres. Il ne faut pas voir dans notre site autre chose qu’un lieu permettant la rencontre de personnes qui savent déjà très bien ce qu’elles recherchent, nous ne faisons que leur apporter notre aide avec un lieu sécurisé facilitant l’échange. Notre participation s’arrête ici, le reste c’est le destin ! »
Sur la Toile, la concurrence est rude et le nombre de sites de rencontres spécialisés est croissant. Le site Inchallah serait, à en croire Nissaf Hajaj, 37 ans, directeur de la société CAJIS qui l’édite et l’agence Comsore, leader en Algérie, revendiquant pas moins de 2,5  millions de membres depuis la création du site en 2010. Il compte environ 300 000 inscrits en Algérie et 600 000 inscriptions d’origine algérienne.
Le responsable du site Inchallah dénombre, en moyenne, 57 unions observées par jour, d’après un calcul assez particulier réalisé par sondage auprès des membres qui suppriment leur compte. Qui peut-on croiser sur ces sites ? Il y aurait, à en croire Nissaf Hadjadj, deux types de profils : d’un côté, des personnes âgées entre 18 et 30 ans jamais mariées qui recherchent pour 83% d’entre elles le mariage. Ils représentent environ 80% des inscrits. De l’autre, les personnes de plus de 45 ans qui cherchent une deuxième chance en amour après un premier divorce…
« Ces personnes en tant que musulmanes et souhaitant transmettre cette religion à leurs enfants ont pour la plupart l’exigence de se marier avec quelqu’un de la même religion. Cette exigence correspond à une conviction et absolument pas à l’appartenance à une quelconque communauté », précise le patron d’Inchallah.
Les concepteurs du site insistent sur le fait que l’islam auquel ils adhèrent n’est point celui qui est « instrumentalisé de part et d’autre, politisé ou même commercialisé ». L’explosion des sites religieux ne répondrait aucunement, d’après Nissaf Hajaj, à une « explication sociologique » : « Il s’agit simplement, dit-il, d’une tendance de fond observée sur le web qui tend à la spécialisation des sites. On l’observe aisément sur les sites de e-commerce qui se spécialisent fortement. Les sites de services n’échappent à cette règle et on voit apparaître des sites pour toutes les religions et plus globalement pour toutes les convictions (religieuse, politique…). »
Derrière l’aspect religieux, le business reprend vite ses droits. Le site Muslima.com est géré par Cupid Media, leader international des sites de rencontres et basé en Australie. La compagnie possède pas moins de 35 sites de niches, dont un site de rencontres pour les parents célibataires, l’un pour les chrétiens et un autre pour les Noirs.
Amel Blidi




mardi 20 mai 2014

1962… Et maintenant…

Lettre ouverte à un jeune catholique tenté par le vote "Front National" marinisé


Le FN ne mène qu’une seule politique familiale, et elle est en faveur de la famille Le Pen !

Force Vie - Européennes 2014 tenait une réunion d'information pré-électorale ce samedi 17 mai… lorsque qu'une bande de jeunes masqués, avérés proches des listes du Ruban Bleu Marine phagocyteur de l'ex-Front National, ont fait irruption. Des méthodes dignes de racailles qui fêteraient la victoire d'un club qatari dans le championnat de France ou des brigades antifas milices d'exécution des basses œuvres d'un pouvoir illégitime… Outré par ces agissements, face à l'imposture mariniste, un ancien cadre catholique du Front National, le vrai, publie cette lettre ouverte à un jeune tenté par le vote Ruban Bleu Marine…




Le FN ou le leurre d’une politique pro-famille
"Le FN ne mène qu’une seule politique familiale, et elle est en faveur de la famille Le Pen ! Il semble en effet clair qu’à part quelques personnalités qui assument librement leurs convictions chrétiennes, comme Aymeric Chauprade, tête de liste en Île-de-France, ou encore Bruno Gollnisch, n°3 dans la région Sud-Est derrière Jean-Marie Le Pen, les futurs députés européens du FN ne défendront pas plus la famille que ceux de l’UMP, ou encore ceux du PS…"   Lire la suite

lundi 19 mai 2014

Bécassine s’emmourache de DeGaulle… À son bien aimé un "Ruban Bleu Marine" (RBM)

La laitue n'est pas assez frisée ? Vite des papillotes !
Les trouvailles de Bécassine
Quand Bécassine s’emmourache de DeGaulle… Non, c’est pas encore un nouvel album de notre petite Bretonne simplette montée à Paris… C’est tout simplement la substance d’un scoop Boulevard Voltaire signé Joris Karl : Marine Le Pen vit une aventure avec Charles de Gaulle ! Une idylle dont nous nous doutions déjà… Mais Karl Joris nous apporte là des éléments irréfutables…

Et nous, pauvres culs-terreux qui sommes invités à ces épousailles… La Marine, une Grande Illusion… Un point commun avec son maître DeGaulle, une affinité majeure incontestable : la trahison ! Alors, voter pour la Marine, pourquoi pas ? Mais seulement pour "banderiller" le Système… Et surtout sans illusion aucune… Le combat n'est plus dans les urnes !

Grrrr ! ce Bourricot… un avatar à papa ?

Marine est secrètement amoureuse. Elle n’ose pas encore avouer sa flamme, même stylisée, mais le désir n’est sans doute plus tenable. Oui, scoop Boulevard Voltaire : Marine Le Pen vit une aventure avec Charles de Gaulle !

Au début, la chose a été difficile pour papa. Parce que le Général, c’était pas trop sa tasse de thé. Mais alors pas du tout. Autant lui ramener un grand blackos rappeur. Jean-Marie, lui, c’était plutôt les gars de l’OAS qui le faisaient vibrer. Pas la grande Zohra ! Au fil du temps, pourtant, père aimant, il a fini par accepter l’inimaginable. Il se disait, au fond de lui, qu’on avait sans doute bourré le crâne de sa fille avec de Gaulle, qu’elle avait sans doute trop fréquenté ce diable d’Alain Soral, un gamin certes turbulent mais sympathique, une drôle de créature néogaulliste quand même ! Un soir, sa fille a osé lui présenter le grand dadais. Un escogriffe de près de deux mètres, beaucoup trop vieux pour son âge, en plus. Le gaillard avait l’étrange coutume de s’habiller en militaire et était toujours recouvert d’une épaisse poussière. Et puis cette bizarre habitude de pousser une gueulante dans des micros imaginaires… Marine était attendrie devant ce grand enfant mal fagoté.

Marine ne pouvait pas s’en empêcher. Les émissions télé passaient et chaque fois un peu plus, elle soupirait à l’évocation de l’homme du 18 juin. Elle commença à le citer : « Il n’y a qu’un malheur (c’est son expression préférée), le général de Gaulle l’avait bien dit, il faut reprendre le contrôle de notre monnaie. » Au sein de la grande famille du Front, la tension montait. Ambiance limite Petit-Clamart. Surtout que Marine fricotait de plus belle avec son copain Florian, lui aussi Colombeyphile. On commença à voir fleurir la croix de Lorraine dans certaines réunions, sur certaines affiches. Aïe ! Mais ça finissait par passer, car la figure du Général, si elle rebutait la vieille garde, passionnait les jeunes du parti. Et puis elle dirigeait désormais le mouvement, nom d’un quarteron !

De Gaulle devint alors le mot brûlant, celui qu’elle savourait à pleine bouche devant Ruth, devant David ou Léa. Durant les débats, les constipés de l’UMP en avalaient leurs factures de conférences fantômes. « Comment osez-vous vous réclamer du Généraaaal, vous madame, dont on connaît les tristes origines de votre parti », déclaraient pêle-mêle tous les ténors copéistes. Pourtant, le vent avait tourné. Des cendres du gaullisme, dont elle se disait l’héritière, la droite française avait fait de la pâtée pour chien. Vint un jour le tour du brave Guaino. Marine lui récita les dix commandements du gaullisme, tous en violente contradiction avec la politique de l’UMP. Le nègre de Sarko avala sa salive en priant que la pub arrive. Il avait senti que Marine Le Pen devenait Marine de Gaulle, captant la tradition et fusionnant l’irréconciliable avec la vigueur des convertis. Le futur nous dira si les mariés vécurent heureux et eurent de nombreux enfants !


La Marine Le Pen célèbre De Gaulle

DeGaulle est venu exécuter l'Algérie française, Philippot assassine le Front National…

Dr Jean-Claude Perez : "De Gaulle, l'accélérateur majeur de la décadence occidentale"

La trahison de Marine Le Pen, dernier rempart contre l'effondrement de l'ordre établi…

Réaction tardive d'un cocu de l'Algérie française contre Marine Le Pen et son mentor

Il s'avère que les Français ont une bien mauvaise image de Marine Le Pen