Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 24 mai 2014

Jean-Claude Martinez balance un magistral coup de pied dans la fourmilière…


Jean-Claude Martinez, un ancien du Front National "flamboyant", a récemment accordé un entretien décapant au site Internet Roads… Un entretien repris par de nombreux médias pariant les uns les autres sur leurs propres canassons à la course européenne, avec chez chacun d’eux leurs spéculations pro domo… Qu’un tel entretien ait été ainsi répercuté par des médias aux options aussi divergentes est significatif : Jean-Claude Martinez dit vrai, très vrai… Ces élections c’est du bluff… elles ne règleront rien… Un magistral coup de pied dans cet affairement de bestioles insignifiantes… Et ce ne sont pas seulement les bipèdes qui sont en cause, mais aussi les institutions… D'abord les institutions… Stupide et "catastrophique" Ve République telle que fomentée par DeGaulle dans sa démence furieuse après le Petit-Clamart…




Pourquoi vous présentez-vous à ces élections européennes, alors que vous savez que vous n’avez aucune chance d’être élu ?

Si j’avais l’impression que les autres candidats apportaient des orientations fondamentalement nouvelles, je ne me présenterais pas. Mais ce n’est pas le cas : aucun ne maitrise vraiment son sujet. Si je ne suis pas là pour dire ce qui dérange, parce que vrai, parce que vital, qui va le faire ?

J’ai l’impression que contrairement aux autres, j’ouvre des pistes vraiment nouvelles. L’Europe c’est le passé, les années 50, Luis Mariano, la 4 CV, la guerre d’Indochine ; c’est sympathique mais obsolète. Or, aujourd’hui, tout a changé. Alors je propose, pour grimper à l’échelle planétaire, de former une alliance de civilisation Europe / Amérique latine ; ce qui représente un milliard de Latins / Chrétiens. Il y a beaucoup moins de différences, culturellement, entre un Français et un Argentin qu’entre un Français et un Allemand.

Malheureusement, l’accessoire cache l’essentiel, et il y a fort à parier que Marine Le Pen va faire un énorme score. Son slogan est très bon : « non à Bruxelles, oui à la France », mais concrètement, cela n’apporte rien. Elle construit sa propagande avec des images d’archives dont le sens lui échappe. Le corpus d’idées est anémique.

Pourquoi avoir choisi de vous associer à Christine Boutin pour ces élections ?

Ce n’est pas un choix ; laissez-moi vous raconter l’historique. Dès 2007-2008, j’ai détecté qu’il existait un paradigme de « la vie ». À l’époque, j’étais encore vice-président du Front National et, lors d’universités d’été, j’évoquais déjà ce sujet. L’idée était la suivante : le Front National devait, à mon avis, se transformer en « Front Alter National » avec, pour enjeu de repenser l’organisation du monde, puisque il existe un terrorisme international, que l’écologie est un problème commun à l’humanité, de même que la plupart des crises économiques. Les problèmes sont horizontaux, et non plus verticaux. La France a su être à l’origine de grands paradigmes tel que le système métrique. Et pour moi, le plus grand paradigme de ce siècle est celui de la vie. Par exemple, je considère que le stade suprême du capitalisme, c’est l’euthanasie. Puis est arrivée Marine Le Pen, avec son programme qui mixe un peu d’euthanasie, un peu de bougnoules à la mer, un peu de guillotine, un peu de sortie de l’euro, etc. En fait, elle mélange le programme de Nicolas Dupont-Aignan avec celui des S.A. d’Hitler. En 2009, j’ai lancé une liste qui s‘appelait l’Europe de la vie. Puis je suis retourné à presque chaque élection depuis avec cette même thématique. Et la Manif’ Pour Tous a débarqué. Merde ! C’était bien la preuve que le paradigme de la vie avait un avenir. J’ai alors commencé « la tournée de popotes » en allant rencontrer Christine Boutin, Béatrice Bourges, Frigide Barjot, Nicolas Dupont-Aignan, Xavier Lemoine, Philippe de Villiers… Et tous ces gens semblaient convaincus par mon idée. Le 13 juillet dernier, nous organisions donc une conférence de presse commune, en présence de tous les médias. Nous subodorions un possible score de 10-12 % aux Européennes, vu l’ampleur du mouvement à ce moment là. Boutin, qui était la plus connue auprès du grand public, part en vacances, et ne revient qu’en septembre.

Fatalement, ce qui devait arriver arriva : tous les « petits », comme Barjot, Bourges, ou Lemoine se réunissent entre eux, papotent, pérorent, et se proclament à tour de rôles leader du mouvement. La mère Boutin, mécontente, m’appelle à son retour de vacances, et me dit : « je ne veux plus travailler avec ces gens là. » Le mouvement était en train de se déliter. Entre temps, Dupont-Aignan avait fait part de ses exigences : sur les huit têtes de liste, il en demandait quatre. Boutin a organisé une réunion pour déterminer qui la suivrait. Lors de cette réunion, Béatrice Bourges a dit deux choses (sur trois) intelligentes à Boutin : « 1. Tu devrais clarifier ta position vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. 2. Nous sommes d’accords pour te suivre, mais à côté de toi, pas derrière toi ; ce qui est la philosophie d’un rassemblement. 3. Quel est le programme ? (ce qui n’était pas très compliqué à faire). » Puis Béatrice Bourge est partie, comme Nicolas Dupont-Aignan, qui est une véritable girouette : un jour il reste, un autre il part. L’argent manquant au mouvement, d’autres ont ensuite aussi quitté le navire…

Pourtant, le mouvement ne paraissait pas vraiment désargenté, vu de l’extérieur?

Apparemment, la mère Boutin a les moyens, mais peut-être qu’elle garde l’argent pour elle : ce matin encore, je l’ai croisée au Ministère de l’intérieur, accompagnée d’un staff pléthorique, alors que moi, j’étais venu seul, en métro et en hypoglycémie. En janvier dernier, il ne restait plus personne ; j’ai donc décidé d’y aller seul aux élections ; ce qui ne change rien puisque je paie seul. Et Nicolas Dupont-Aignan m’a recontacté, pour me demander d’organiser un rendez-vous avec Carl Lang. Le rendez-vous est pris, et Dupont-Aignan ne l’a pas confirmé. Puis, il m’a appelé et m’a promis qu’il ne placerait aucun candidat face à moi. Puis, enfin, fin mars, il m’a encore rappelé et il m’a expliqué qui s’il ne m’investissait pas, cela risquerait de faire chuter son score national. J’ai accepté, et au final, il a présenté quelqu’un d’autre que moi. C’est typiquement du Dupont-Aignan dans toute sa splendeur. Pour les listes « Force Vie », les dernières réunions se sont tenues dans un café, le François Coppée, situé boulevard Montparnasse, de manière très modeste, et dans une atmosphère détestable.

Que partagez-vous avec Christine Boutin ?

Nous n’avons rien en commun. Ce matin, place Beauvau, elle m’a tout juste salué. Disons qu’ELLE utilise MON appellation, ce qui n’est pas clair, et comme Boutin est la plus médiatique de nous deux, elle se l’approprie, en y insérant ses obsessions, telles que « l’homosexualité est une abomination ». D’une grande idée – la vie – qui devrait être une préoccupation mondiale, elle en a fait une toute petite chose autour de son catholicisme à elle : « Si tu pèches, le bon Dieu te punira ». Comparez sa profession de foi à la mienne, et vous verrez que c’est le jour et la nuit. Boutin ne m’amène rien, au contraire, elle va me faire perdre mon électorat. Et j’aurai pu, dans les derniers moments, à cause de Boutin, changer le nom de ma liste, mais je n’en ai pas eu l’énergie. Et puis, ça a de la gueule, « Force Vie »… Le concept de « Force Vie » par Boutin en télévision, c’est d’un niveau dramatique.

Ca ressemble beaucoup à ce que défendent les Américains « pro life », vous ne trouvez pas ?

Oui, mais je défends quelque chose de complètement différent ; à savoir un fil conducteur capable de réorganiser le monde autour de valeurs altermondialistes.

Pourquoi aviez-vous rejoint le Front National ?

Quand j’ai adhéré au Front, je n’ai pas fait l’unanimité, loin de là, et je n’ai survécu que grâce à l’amitié de Jean-Marie Le Pen. À l’origine, je ne suis pas arrivé au Front National, mais au Rassemblement National, par l’intermédiaire de Charles de Chambrun. À l’intérieur de ce mouvement, j’ai rencontré des gens exceptionnels, dotés d’une immense densité intellectuelle et humaine, comme Roger Holeindre, ou André Dufraisse, qu’on appelait « Tonton Panzer ». Eux étaient des hommes libres, alors que les « petiots » autour de Marine Le Pen aujourd’hui ne sont que des gamins qui jouent au cerceau. Regardez, Philippot est tout sauf brillant. Il est bon élève, il récite bien sa leçon, mais il est loin d’être brillant. Je ne vois aucun éclair de génie en lui. Et des Philippot, j’en fabrique cinquante chaque année des petits comme lui. C’est un Juppé avec une surcharge pondérale…

Pour quelle(s) raison(s) avez-vous quitté le Front National ?

Tout le monde croit que c’est à cause de Louis Aliot. C’est faux. Dans mon livre « À tous les Français qui ont déjà voté au moins une fois Le Pen », j’expliquais pourquoi je voulais partir du FN. Et j’ai offert ce livre à Le Pen, qui ne l’a jamais lu, comme personne d’autre d’ailleurs, et tout le monde continue à me demander pourquoi je suis parti. Quand j’ai quitté le Front, Jean-Marie Le Pen a eu cette remarque délicieuse à mon égard : « Gros lapin, pourquoi pars-tu alors que tu pourrais être député européen à vie en restant au FN ?» Et puis, j’ai demandé à Bruno Gollnisch s’il voulait aussi me suivre dans le cas ou Marine Le Pen, « la petite », devenait présidente du parti. Il m’a répondu : « ce n’est pas bien ce que je fais en restant, mais je préfère être député européen à vie. » C’est drôle que certaines personnes pensent que Gollnisch est une personne indépendante, qui serait guidé par le Christ et la voie lactée… Non, quand il rentre dans Jérusalem, sur son bourricot, il choisit d’être roi de Jérusalem. C’est la différence avec le Christ.

Pourriez-vous être encore membre du Front National actuellement ?

Non. Le Front National d’aujourd’hui, c’est l’UMP sous un autre nom ; ça fait parti du système. Et le FN arrivera au pouvoir.

Ce n’est pas si dérangeant, puisque vous avez commencé votre carrière politique au RPR…

C’est une légende ! J’ai sorti un livre qui s’appelait « Lettre ouverte aux contribuables » et beaucoup d’hommes politiques ont, à l’époque, demandé à me rencontrer, dont Bernard Pons, qui était secrétaire général du RPR. Il m’a proposé de devenir son « délégué aux idées », ce que j’ai accepté. Yvon Blot, un connard suffisant, un énarque dans toute sa splendeur, devait ensuite « fixer » les conditions de ma nouvelle fonction. Lui a refusé de me nommer délégué aux idées, prétextant qu’Alain Juppé n’aurait pas accepté, et il m’a suggéré un poste de délégué aux finances publiques. Ce que j’ai refusé. Et c’est ainsi qu’est née cette rumeur à mon sujet. En revanche, j’ai été l’assistant de Jules Moch, ex député SFIO, et grâce à cela, j’ai toujours conservé des liens avec Jean-Pierre Chevènement, Michel Rocard ou Pierre Mauroy.

Que pensez-vous de Marine Le Pen ?

Si Marine Le Pen est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’Arlette Chabot est tombée amoureuse d’elle. C’est elle sa mère porteuse, celle qui l’a créé ; Marine Le Pen est un bébé politique/éprouvette, pour des raisons qui doivent relever de Françoise Dolto. Le service politique du Monde a aussi beaucoup participé à sa médiatisation, en lui consacrant un article lors de sa première visite au salon de l’agriculture, alors qu’elle était encore complètement inconnue. Jean-Marie Le Pen n’a ensuite eu qu’à léguer sa place à sa fille, ce qui est normal, puisqu’il n’aimait pas Bruno Gollnisch.

Marine, je l’ai amenée par la main s’inscrire à Assas et je l’ai même eue comme étudiante. Elle est du même niveau que Nadine Morano ou Rachida Dati. Elle n’était pas si différente des autres jeunes ; elle écrit en phonétique, ses devoirs étaient dramatiques. Mais elle va devenir présidente, et le pire, c’est que ce n’est pas si grave ! Regardez ! Mitterrand, puis Chirac, puis Sarkozy, puis Hollande, et enfin Marine Le Pen : la décente est algébrique, logique, continue : avec elle, on passera sous le cap du zéro. Elle va arriver au pouvoir mécaniquement, sans le faire exprès.

Présidente, elle ne l’est pas encore…

Pourtant, on croirait que François Hollande fait tout pour qu’elle le devienne ! Si elle est à face Nicolas Sarkozy dans un débat, elle le tuera, ce garçon est un hypersensible qui a une blessure et face à la rage de piranha de Marine Le Pen, il n’a aucune chance, alors que si elle se retrouve face à Juppé et son côté frigidaire, elle aura plus de mal. Et si elle ne devient pas présidente la prochaine fois, elle le sera la fois d’après. Si elle passe, dans un premier temps, les gens seront contents d’avoir des guillotines à chaque coin de rue. Après tout, Vichy n’a pas fait que des mauvaises choses. Et dans un deuxième temps, tout s’effondrera, parce que les problèmes de fond n’auront pas été résolus, et elle sera jetée.

Le Front National d’hier était-il un parti d’extrême droite, et le FN actuel en est-il un aussi ?

Je ne pense pas que le F.N. d’avant était un parti d’extrême droite ; il y avait une très grande liberté d’opinion dans ce mouvement. C’était un parti flamboyant. Par exemple, j’ai écrit un bouquin « Demain 2021 », dans lequel je proposais « le quadrilatère de l’humanité » pour que l’on mette en commun l’eau, les ressources de bases, les médicaments et l’instruction. Et les militants du F.N. ont, à l’époque, pensé que je voulais créer un R.M.I. planétaire. Résultat : Au moins cinq cents cartes d’adhérents sont revenues ; une petite partie de militants a démissionné. Le père Le Pen me dit alors : « Gros lapin, tu as raison, mais ne le dis pas, fais le plus discrètement. »

Un jour, au retour d’un voyage à Cuba au cours duquel j’ai rencontré Fidel Castro, j’ai proposé à Jean-Marie Le Pen de rencontrer le leader cubain, ce que les deux avaient, dans un premier temps, accepté. Mais Carl Lang a fait blocage, et la rencontre n’a jamais eu lieu. J’ai eu une liberté au Front que je n’aurais eu dans aucun autre mouvement, puisque Jean-Marie me laissait tout faire. Il était heureux quand Al-Sayed, venait diner à Montretout ; les deux étaient copains comme cochons. Et puis, avec Charles de Chambrun, nous l’avions convaincu de soutenir Saddam Hussein lors de la première guerre du Golfe, et nous sommes même allés en Irak le rencontrer.

À l’époque de Le Pen, on pouvait encore discuter franchement. Maintenant, le Front, c’est de la merde. En interne, ils se déchirent autour de trucs de bonnes femmes, de rivalités, de ragots ; tout cela est médiocre. Elle est mauvaise, vulgaire, mesquine. C’est une adepte des trois V : Vacuité, Vulgarité, Violence. Elle ne porte pas la grandeur en elle. Et puis, le niveau des personnages politiques actuels, tous bords confondus, est très faible. MLP n’affronte pas des fauves, elle affronte des chihuahuas. Alors entre chihuahuas, effectivement, c’est la plus forte.

J’ai connu une période où tout le monde au FN pensait que Bruno Mégret était fabuleux. Pareil concernant Jean-Marie Le Chevallier, ou Marie-France Stirbois. Et maintenant, tout le monde pense que Marine est fabuleuse… Dans dix ans, ce sera Marion ?

Quelle est la cause, selon vous, de la situation politique actuelle ?

La réforme de Gaulle en 1962 a été une erreur stratégique : le suffrage universel direct pour élire le président de la République est une catastrophe ; aujourd’hui tous les pouvoirs sont concentrés. Le régime est mauvais ; c’est la cause fondamentale des difficultés. Avec un gouvernement de type IIIe ou VIe République, nous n’aurions jamais dérivé de la sorte ; la Constitution Européenne n’aurait pas été si erronée. Les derniers grands présidents – De Gaulle, Mitterrand, Giscard – proviennent de la IVe République. Sarkozy est le prototype de la Ve République, Hollande aussi, et Marine sera le sommet. Le programme du F.N. ne propose rien, il est vide.

La France, parce qu’elle est la France, a la dimension pour peser sur l’organisation politique du Monde. C’est la mission pour laquelle la France a été créée. Et toute cette bande de cons, Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan, proposent des idées incohérentes ; la sortie de l’euro est un fantasme, et n’apportera rien si l’on ne prévoit pas le monde ensuite. La seule chose qui les oppose, c’est qu’ils veulent tous les deux devenir président. Nicolas Dupont-Aignan est en contact tous les jours avec Florian Philippot, alors idéologiquement, ils ne doivent pas être très éloignés l’un de l’autre… Tous les deux se trompent de siècle, c’est tragique ; ce sont des nationalistes qui trahissent la France. La France n’a pas pour mission de se replier sur elle-même, au contraire, elle doit apporter une cohérence au service du monde et éventuellement disparaître, une fois qu’elle sera devenue le monde. Ces souverainistes abiment la France ; le souverainisme est un truc du Québec, ce n’est pas adapté à la France !

Philippot est un bon chevènementiste : con, obsolète et étriqué comme son mentor. Car il y a deux façons de trahir la France : 1. Comme le font les socialistes ou l’UMP, par exemple, en affichant ostentatoirement leur servilité à Bruxelles. 2. Comme le font les souverainistes, qui se trompent de siècle.


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