Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 2 avril 2011

À Ali Chekkal… À Gaston Monnerville… À Félix Houphouët-Boigny

Encore un excellent article d'Alexandre Gerbi sur son blog "Fusionnisme". Le blog d'Alexandre Gerbi en permanence référencé sur ce site…

À tous nos anciens à la mémoire courte…  À tous ces jeunots ignorants de l'Histoire de leur Patrie… À tous les égarés de "François Desouche"…  À tous les  thuriféraires de l'infâme DeGaulle…


Mayotte est devenue aujourd’hui le 101e département français…
Nos compatriotes mahorais,
l’ignorance des « identitaires »
et l'infâme Ve République blanciste
par Alexandre Gerbi

Nos compatriotes mahorais sont régulièrement insultés sur les sites identitaires, notamment sur « François Desouche ». Manifestement, les animateurs de ce site comme la plupart de ses lecteurs ignorent que les habitants de Mayotte étaient déjà des Français bien avant la départementalisation proposée en 2009, sur leur demande, par Nicolas Sarkozy.

Les animateurs et les lecteurs de « François Desouche », tout comme leur héroïne Marine Le Pen dans un récent communiqué, hurlent à la création, avec Mayotte, d’un « nouveau Lampedusa ». Là encore, faut-il rappeler que l’immigration qui submerge Mayotte, en effet délirante en provenance des autres îles des Comores (le tiers de la population mahoraise, voire davantage, est « immigrée », en particulier d’Anjouan), résulte simplement de l’absurdité de la Ve République blanciste. Celle-ci a refusé de reconnaître le rattachement à la République française (ou, à tout le moins, l’organisation d’un référendum à ce sujet…) que revendiquent les populations d’Anjouan et de Mohéli, deux des trois îles comoriennes, depuis 1981. Le rattachement à la France a même été proclamé par ces deux îles, au prix d’une véritable révolution, en 1997. Mais il est vrai qu’on sait depuis longtemps déjà que sous le régime fondé par De Gaulle, touchant aux populations et aux territoires africains, le principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ne peut fonctionner que dans un seul sens, c’est-à-dire celui de la sécession…

De fait, la révolution anjouanaise de 1997 ne bénéficia pas, de la part de la télévision française, de la même publicité que la récente « révolution » libyenne. Au contraire, la révolution anjouanaise fut occultée puis écrasée avec, notamment, la bénédiction de l’État français socialo-RPR (Jospin/Chirac), comme je l’ai montré dans Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine (Ed. L’Harmattan, 2006).

Si les Anjouanais et les Mohéliens avaient été écoutés à l’époque (et même depuis, car le mouvement rattachiste, bien antérieur à 1997, s’est poursuivi au-delà, malgré la répression), le problème de l’immigration à Mayotte serait évidemment réglé depuis longtemps, puisque les Anjouanais et les Mohéliens trouveraient chez eux ce qu’ils cherchent chez leurs voisins mahorais : à savoir la France doublée de la République démocratique et sociale…

Quant à la faible francophonie des Mahorais, qui permet encore une fois aux identitaires déchaînés sur «François Desouche » de contester la francité des Mahorais, elle relève évidemment, elle aussi, de l’écrasante responsabilité de la Ve République blanciste et de ses prédécesseurs, qui n’ont pas fait le nécessaire pour y remédier… À la source, une idéologie délétère qui a trouvé, pour la énième fois, une illustration dans le sort qui fut fait à la Révolution anjouanaise de 1997. Épilogue du largage de l’Afrique, du déni de francité, poussé dans ses ultimes conséquences, il y a cinquante ans, par le blanciste De Gaulle, fondateur du régime.

Puisse la départementalisation de Mayotte, enfin survenue après des décennies de lutte, permettre de mettre un terme, entre autres aberrations, à celle qui veut que des Français, sous prétexte qu’ils sont Africains, ne possèdent pas collectivement, en même temps que leurs précieuses langues traditionnelles, la langue de la République. Et la citoyenneté française « à part entière ».

Ce qui n’est malheureusement pas le cas, sur ce dernier point, en dépit de la toute fraîche départementalisation : par exemple, le montant du RMI n’atteint à Mayotte que le ¼ de ce qu’il est dans l’Hexagone. Comme si le RMI de Lozère devait être révisé à la baisse au nom de la disparité du coût de la vie entre ce département et celui de Paris…

Mais il est vrai qu’en Polynésie, pourtant terre (en voie de largage ?) de la République, le RMI n’existe tout simplement pas…

Nous sommes bien, toujours, sous l'infâme Ve République blanciste…


Alexandre Gerbi
Parmi les principaux ouvrages d' Alexandre Gerbi :

Décolonisation de l'Afrique ex-française : Enjeux pour l'Afrique et la France d'aujourd'hui

Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine  




vendredi 1 avril 2011

Le boomerang à Petit Nicolas : hymne sur des paroles présidentielles

"C'est un grand art que de vendre du vent."
 Baltasar Gracián y Morales (1601-1658)



"Casse toi pauv'con…"  hymne réaliste, populaire et présidentiel
- paroles et musique d'après Renaud (avec la collaboration de Petit Nicolas pour les paroles)


Et ça le fait rire
(Parodie de "Je l'aime à mourir" de Cabrel devenue "Il aime mentir" en hommage à notre très cher Président)

  



Amusements…  futiles, déplacés…  injurieux ? voire grossiers. Dérisoires. Pourtant il s'agit  bien d'images qu'ont de la France les Français de souche, comme ils en pleurnichent, mais aussi tous ces étrangers. Autant ces étrangers insolents vivant en France que ceux qui ne lui prêtent qu'une attention discrète, et de très loin… En ce premier avril ces vidéos n'ont rien du canular… Blague à part, le Chef de l'État, même en République, ne devrait-il pas être un symbole respecté - et respectable - autant que le Drapeau ?  Soit… Après tout les peuples n'ont que ce qu'ils méritent…  N'est-ce pas là la vraie démocratie, la seule… Urnes ou pas urnes…
« France, de ton malheur tu es cause en partie,
Je t'en ay par mes vers mille fois advertye,
Tu es marastre aux tiens, et mere aux estrangers,
Qui se mocquent de toy quand tu es aux dangers :
Car la plus grande part des estrangers obtiennent
Les biens qui à tes fils justement appartiennent. »
Élégie sur les troubles d'Amboise (1560)
Pierre de Ronsard… C'était en 1560…  Jamais les mêmes, toujours pareils…  France éternelle… Frigide… Rebelle à de l’étranger toute fécondation salvatrice. L’envahisseur irrémédiablement phagocyté… Tout comme les naïfs venus de loin espérant en une nouvelle mère patrie… Nous, les Africains…


« Ce qu'il faut, voyez-vous, Bardamu, en clientèle, c'est de pas entamer la confiance du client. Ça a l'air difficile, non… Il suffit de parler le moins possible. Ceux qui parlent, aussi malins soient-ils, tôt ou tard, ils sont foutus. Ce qu'il faut, c'est hocher de la tête, je le dis toujours aux jeunes confrères. L'imagination des gens fait le reste, et elle le fait bien. Tout le monde peut dire des choses, mon vieux, parler n'est qu'humain. Ce qui est important, inusable, ce qui donne confiance, c'est ce qu'on ne dit pas. »
Louis-Ferdinand Céline, L'Église, acte cinquième

jeudi 31 mars 2011

Finie la ruse… finies les pitreries… Gbagbo ne comprend que la force…








Bientôt la conquête d'Abidjan !

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution ce mercredi 30 mars 2011 qui impose des sanctions à l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son entourage, et exige son départ effectif.

La résolution 1975 impose “des sanctions ciblées” contre cinq individus, y compris Laurent Gbagbo et sa femme Simone : un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

Elle “exhorte” Laurent Gbagbo “à se retirer immédiatement” au profit de son rival, le président internationalement reconnu Alassane Ouattara.

Dans la résolution, le Conseil de sécurité apporte son “entier soutien” aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour utiliser “toutes les mesures nécessaires” pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les population civiles.

Ce vote intervient alors que les forces d’Alassane Ouattara ont accentué mercredi leur pression sur le régime de Gbagbo en prenant la capitale politique Yamoussoukro.

Au troisième jour de l’offensive, cette victoire hautement symbolique intervient quatre mois après le début d’une crise post-électorale ayant fait, selon l’ONU, plus de 460 morts et déplacé près d’un million de personnes.

Elle constitue un revers de taille pour Laurent Gbagbo qui, après un long silence, devait s’adresser à la Nation dans la soirée, selon la télévision d’Etat.

Son régime est isolé diplomatiquement et asphyxié économiquement, et ses forces se repliaient sur la capitale économique Abidjan, coeur d’un pouvoir qui n’a jamais été aussi menacé.

“M. Gbagbo a encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan. Et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui”, a averti sur la chaîne France 24 Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara.

A Abidjan, dans ce climat de haute tension, de nombreux habitants sont rentrés précipitamment chez eux dans l’après-midi. Des tirs, notamment à l’arme lourde, ont été entendus dans plusieurs quartiers nord durant la journée.

Signe de la soudaine dégradation du climat : deux gendarmes français en fonction à l’ambassade de France ont été blessés lorsque leur voiture a été la cible d’un tir en rafale par des forces de M. Gbagbo, a affirmé Paris, dénonçant un acte “inadmissible”.

Les Forces républicaines de M. Ouattara, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le Nord depuis 2002, ont poursuivi mercredi leur avancée en prenant Yamoussoukro et Soubré, à 130 km au nord de San Pedro (sud-ouest), plus important port d’exportation du cacao au monde.

Elles avaient déjà remporté d’importantes victoires mardi, en entrant à Duékoué, Daloa (centre-ouest) et Bondoukou (est), mais aussi Abengourou (sud-est), à seulement 220 km de la capitale économique Abidjan.

L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, Ally Coulibaly, a assuré que son camp contrôlait “les trois quarts” du pays.

Yamoussoukro, village natal du “père de la Nation” Félix Houphouët-Boigny (1960-93) devenu capitale politique du premier exportateur mondial de cacao, est tombée aux mains des combattants pro-Ouattara, pratiquement sans combat, seuls quelques tirs de kalachnikov ayant été entendus, selon des habitants.

“Yamoussoukro est sous contrôle des Forces républicaines, la foule en liesse les acclame, ils paradent en ville”, a indiqué une résidente.

Selon plusieurs témoignages, les forces pro-Ouattara ont poursuivi leur route vers le sud, ne laissant qu’un petit détachement dans la capitale politique.

Un habitant de Toumodi (50 km au sud de Yamoussoukro) a assuré avoir entendu des tirs dans l’après-midi dans cette localité, située à environ 200 km d’Abidjan.

Sur le front est, les forces pro-Ouattara ont avancé rapidement sans rencontrer de forte résistance, s’approchant toujours un peu plus d’Abidjan, où de nouvelles recrues ont commencé mercredi à se faire enrôler dans l’armée du président sortant.

Le camp Gbagbo avait appelé mardi soir à un “cessez-le-feu immédiat”, se déclarant prêt à des négociations sous l‘égide de l’Union africaine début avril à Addis Abeba.

Mais Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, a demandé aux partisans de M. Gbagbo de “déposer les armes”, estimant que l’appel au cessez-le-feu était une “diversion”.

Le pape Benoît XVI a annoncé sa décision d’envoyer un émissaire en Côte d’Ivoire pour encourager “la réconciliation et la paix” et a appelé à “un processus de dialogue constructif”.

mercredi 30 mars 2011

Projet de film "Le Ravin Rouge" : pas de nouvelles… mauvaises nouvelles ?

Nombreux sont ceux qui ont laissé un message sur ce site pour s’informer de l’état du projet "Ravin Rouge". Certains de ces messages manifestent une certaine inquiétude, en des termes pas toujours très nuancés… Comme nombre d’entre vous, j’ai apporté ma modeste contribution à cette action. Mon chèque a été encaissé début mars. Tous les autres aussi sans doute. Aucun accusé de réception du chèque, aucune communication par courrier personnel (ou… courriel : ça ne coûte rien, sinon de mettre en frais de politesse !). Pas davantage de communication sur la Toile. Je remarque que le site de Michel Ximenes http///realifilmpn.com.over-blog.fr ne donne plus aucune information depuis le 17 décembre… Ce blog semble manifestement avoir été créé uniquement pour l'occasion… Pas plus d’information sur les autres sites directement liés à ce projet de production : http://ravin-rouge.com ou http://www.action-prod.com. Pas davantage sur aucun des sites "amis". Aussi je comprends et partage les inquiétudes qui se manifestent.
J’ai tenté d’avoir des informations plus précises auprès d’une personne étrangère au projet mais proche de certains protagonistes… Face à une dérobade généralisée, mes informations ne peuvent être données qu’avec beaucoup de réserve. Aussi si je commets des erreurs, il appartient aux personnes en cause d’enfin oser communiquer. Voilà donc ce que j’ai cru comprendre…

Le projet de sortie du film connaîtrait quelques difficultés !… C'est d'abord le producteur Yves Temmam [Yves Temmam, associé. dirigeant de sociétés depuis 23 ans - ex-pdg des sociétés : groupe DFI (financement), ICD - Institut Control Data (formation), INFINI Paris (Ingenierie Financière). Formation : Ingénieur, DESS Administration des Entreprises, IAE. y.temmam@action-prod.com source : http://www.action-prod.com/] qui, arguant qu’une loi récente sur la fiscalité du cinéma français serait défavorable, se serait désisté après consultation de son conseil d'administration. Yves Temmam renonçant aurait dirigé les protagonistes du film vers une de ses collègues, Nicolle Ruellé [Nicole Ruellé : She’s Back, société de conseil en développement et financement de longs métrages, directrice de production de : Claude Berri, Jean Pierre Rassam, Humbert Balsan, Roger Corman (USA), productrice déléguée de Jean-Luc Godard, lectrice pour le CNC et lectrice pour Gallimard. source : http://www.action-prod.com/] qui accepterait de prendre la relève. Nicolle Ruellé aurait été mandatée pour racheter les droits d'auteur ou du livre à l'Harmattan ce 10 mars dernier. Mais entre temps Anne Cazal, l'auteur du roman « Le Ravin Rouge » qui initialement avait accepté de ne pas revendiquer ses droits d'auteur et de ne pas se mêler à l'affaire, laissant libre d'agir à sa guise l'association « Droit de Mémoire » qui en avait l'initiative et son président Pierre Barisain Monrose, aurait réagi, ce 19 mars, en créant une nouvelle association, « Ravin Rouge ». Anne Cazal exigerait à présent que tous les fonds versés lui soient retournés… Et que ceux qui n’ont pas encore lu ou qui souhaiteraient relire le « Ravin Rouge » le commandent à Anne Cazal – B.P. 28– 31620 Fronton, dédicacé sur demande, au prix de 26 € port compris ! …  À suivre…
Pour information, les 35 000 euros demandés initialement par Yves Temmam ont été largement dépassés. Semble-t-il, ce sont environ 60 000 euros qui auraient été recueillis.
Folklore pied-noir ? La culture de la chikaya semble bien avoir survécue… Tapez-vous une bonne tchoutchouka arrosée de quelques Cristal et patientez !… Après quelques verres de Cristal peut-être serez-vous en verve… alors adressez-vous directement aux personnes citées plus haut, et aussi et surtout à Pierre Barisain-Monrose [pabarisain@orange.fr] qui reste le principal instigateur et coordinateur du projet.

Enfin des nouvelles… ce 13 avril 2011 :

Sur le site de Michel Ximénes, "realifilmpn.com" Mme Anne Cazal publie un très long (trop long !) communiqué concernant le projet (toujours projet) de réalisation du film "Le Ravin Rouge" d'après un scénario inspiré de son œuvre éditoriale… Pour lire le communiqué suivre le lien suivant  : Communiqué strictement personnel d'Anne Cazal

Voir suite de l'affaire sur ce site  : Mauvaises nouvelles


Chronologie :

Projet de film "Le Ravin Rouge"

Pour mise à jour en date du 30 mars 2011 voir :

"Le Ravin Rouge" : pas de nouvelles… mauvaises nouvelles ?


Et les mauvaises nouvelles affluèrent…

Projet de film "Le Ravin Rouge" : mauvaise nouvelle… sans surprise (6  juin 2011)

Le Ravin Rouge… big chikaya pas très propre  (20 juillet 2011)

mardi 29 mars 2011

José Manuel Barroso : "Kadhafi doit partir"



José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, est interviewé par la Télévision Suisse Romande  sur la Libye, le colonel Kadhafi, le nucléaire…

dimanche 27 mars 2011

Qui se soucient des Chrétiens d'Orient ?

 
- Monseigneur Philippe Brizard,
- Sa Béatitude Gregorios III Laham, patriarche melkite d’Antioche,
lors du synode pour le Moyen-Orient, 10-24 octobre 2010

Évoquer leurs souffrances, leurs sacrifices, dérange. Qui se soucient des Chrétiens d’Orient ?... Prendre la mesure de leur calvaire… Le mercredi 30 mars 2011, une grande conférence : « Chrétiens d'Orient face à l'ébranlement des pays musulmans ».
Deux conférenciers de choix… 
Son Altesse Royale le prince Jean d’Orléans et
Monseigneur Philippe Brizard, directeur général émérite de l’œuvre d’Orient.
Espace Saint-Pierre 121 avenue Achille Peretti 92200 Neuilly-sur-Seine.

Mgr Brizard, grand connaisseur de cette région, évoquera la situation des Églises orientales à la lumière des travaux du dernier synode des évêques d'Orient. Le prince Jean, très attaché au Liban où il s'est rendu à plusieurs reprises, développera une perspective politique à la lumière de la tradition capétienne - depuis François Ier ! - de profond attachement de la France pour ces populations amies.
Les récents évènements de Tunisie, d'Egypte et de Libye nous rappellent à quel point ces pays sont instables et que des menaces très lourdes ne cessent de peser sur les minorités chrétiennes. Pour leur marquer votre solidarité, venez, le 30 mars, écouter le prince Jean et Mgr Brizard ! 


« Chrétiens d'Orient face à l'ébranlement des pays musulmans »
mercredi 30 mars 2011, à 20 heures précises
espace Saint-Pierre, 121 avenue Achille Peretti  92200 Neuilly-sur-Seine
         accueil à partir de 19h30           métro Les Sablons              participation 12 € (étudiants 6 €)

source : http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article1190.php

Vous pourrez trouver un compte-rendu complet de cette conférence en suivant le lien :

samedi 26 mars 2011

Fusillade du 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger : l'un des crimes majeurs de DeGaulle…

 





 
PARIS - HOMMAGE AUX MORTS DE LA RUE D'ISLY,  le samedi 26 mars 2011 à  14 h 30
Association des Familles des victimes du 26 Mars 1962 et de leurs Alliés : 

Cérémonie de recueillement au Mémorial National de la guerre d'Algérie, quai Branly, Paris 7e,  Métro tour Eiffel.
Seront associés à cet hommage les disparus, les victimes d'attentats, d'exactions, dont les premiers noms de cette longue liste sont désormais inscrits sur le Monument, rejoignant ainsi ceux de la rue d'Isly. À 14 h 50, les drapeaux s'inclineront et la sonnerie aux Morts retentira pour tous les nôtres tombés en Algérie. 

- Merci de vous munir d'une fleur bleue, blanche ou rouge
.


Calendrier de quelques-unes des autres manifestations commémoratives du 26-Mars-1962 publié par l'Adimad

Mercredi 16 mars 2011

TOULOUSE (31000)
- Messe pour les Assassinés du 26 mars 1962
à 18 h 30, TOULOUSE (31000), Chapelle Notre-Dame du Feretra, Place Saint-Roch,
renseignements : basthiry@aol.com

Dimanche 20 mars 2011

CRONENBOURG (67200)
- Hommage aux Assassinés du 26 mars 1962 :
dimanche 20 mars 2011
à 10 h, CRONENBOURG (67200) Stèle des Réfugiés : dépôt gerbe - Cimetière - Carré 18,
renseignements : FNR : Claude Garcia : 03 88 20 55 25

STRASBOURG (67000)
- Messe pour les Assassinés du 26 mars 1962 :
à 11 h, STRASBOURG (67000), Chapelle Œuvres Diocésaines, 27, rue des Juifs,
renseignements : FNR : Claude Garcia : 03 88 20 55 25

Vendredi 25 mars 2011

PARIS (75000)
- Hommage aux Assassinés du 26 mars 1962 :
à 18 h 30, PARIS (75000), Arc de Triomphe Place de l'Etoile - Métro Étoile,
renseignements : Cl. Rochette : 04 90 08 37 76 ; 06 60 69 06 74. Association "Souvenir du 26 mars 1962",  cérémonie en hommage aux victimes du 26 mars 1962, le vendredi 25 mars 2011 à 18 h 30 à l'Arc de triomphe (PARIS). Rendez-vous à 17 h 30 avec les Drapeaux en haut des Champs Élysées. Nous demandons à tous les participants une attitude digne à la mesure du sacrifice consenti par celles et ceux que nous honorons ce jour là en ce lieu sacré. Les enfants sont spécialement invités. Une gerbe sera déposée à leur intention.

VILLENEUVE LEZ AVIGNONS (Vaucluse)
à 18 h 30, le Père Hervé REME, officiera en la Collégiale de Villeneuve-lez-Avisnon à la mémoire de toutes les victimes du combat pour l'Algérie française. Tous nos amis sont invités à participer à cette célébration. (renseignements : Anfanoma Vaucluse)

Samedi 26 mars 2011

HYERES (83400)
- Hommage aux Assassinés du 26 mars 1962
à 9h, HYERES (83400), Stèle des Martyrs, Cimetière - Chemin de la Ritorte,
renseignements : ADIMAD : 06 11 28 55 90

MONTAUBAN (82000)
- Hommage aux Assassinés du 26 mars 1962
à 10 h, MONTAUBAN (82000), Chapelle Immaculée Conception,
renseignements : Josiane Maggia : 06 08 42 45 80

AVIGNON (83000)
à 11h00, se déroulera au cimetière Saint-Véran, à Avignon (83000), une cérémonie devant la stèle des Rapatriés d'Afrique du Nord, afin de perdurer le Souvenir des civils tués, à Alger, ce funeste jour du 26 mars 1962.
Nous nous recueillerons, également, en mémoire de nos frères Harkis, de leurs familles et de tous les civils portés disparus sans oublier ceux qui ont trouvé la mort lors des massacres du 5 Juillet 1962 à Oran. Le Samedi le, rendez-vous est donné à l'entrée du cimetière Saint-Véran à 10h45.
 (renseignements : Anfanoma Vaucluse)

BÉZIERS (Hérault)
à 11 heures- Béziers - Cérémonie du souvenir au cimetière en commémoration du massacre de la rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962.

ANTIBES (O6600)
- Messe pour les Assassinés du 26 mars et 5 juillet
à 18 h, ANTIBES (O6600), Église du Sacré Cœur,
renseignements : monique.gagean@dbmail.com

PARIS (75005)
- Messe de requiem en mémoire des victimes du 26 mars 1962, du 5 juillet 1962 à Oran, des disparus, des harkis et pour tous ceux tombés pour la présence française en Algérie
à 18 h 30, PARIS (75005), Église St-Nicolas Chardonnet, 23, rue des Bernardins - Métro : Maubert-Mutualité, renseignements : Association des familles des victimes du 26 mars 1962 BP 20 027 - 93321 St Leu La Foret Cedex loi : 01 45 74 09 91

MARIGNANE (13700)
- Messe pour les Assassinés du 26 mars 1962
à 10 h, MARIGNANE (13700), Chapelle Saint-Joseph, rue du Souvenir français,
renseignements : AOBR Manuel Florentino : 06 84 84 30 06
- Hommage aux Assassinés du 26 mars 1962
à 10 h 45, MARIGNANE (13700), Stèle des Réfugiés d'AFN, Cimetière Saint-Nicolas,
renseignements : AOBR Manuel Florentino : 06 84 84 30 06
- Hommage aux 119 Morts de l'Organisation
à 11 h, MARIGNANE (13700), Stèle profanée par le maire, Cimetière St-Laurent Imbert,
renseignements : Jean-Joseph Guilabert : 06 67 62 66 76

TOULON (83000)
- Messe pour les Assassinés du 26 mars 1962
à 18 h, TOULON (83000), Cathédrale, 55, place de la Cathédrale
renseignements : Michel de Crousnilhon : 04 94 22 91 00
- Hommage aux Assassinés du 26 mars 1962
à 18 h, TOULON (83000), Stèle Morts Algérie française, Place d'Italie
renseignements : CNR : 04 94 91 33 45

REIMS (51100)
- Conférence d’O. Dard : L'Europe et la France face à leur passé colonial
à REIMS (51100), renseignements : Gérard Rosenzweig : 03 26 85 62 25

Renseignements : Association des familles des victimes du 26 mars 1962,    Adimad, les Réunions.
Voir également : Dossier "Affaire général Ailleret"      








Au tribunal ! De Gaulle : 26 mars 1962 (massacres population civile - 1)


26 MARS 1962...
DE GAULLE PRÉMÉDITE UN MASSACRE DE LA POPULATION CIVILE FRANÇAISE,  RUE  D'ISLY À ALGER

Cette tragédie suit et est la conséquence préméditée du « siège de Bab-el-Oued » en application de directives  personnelles de De Gaulle : 23 MARS 1962 - LE SIÈGE DE BAB-EL-OUED 

« La France est en état de péché mortel et elle connaîtra, un jour, le châtiment »  
Maréchal Alphonse Juin

Lundi 26 mars 1962.
Un tract émanant de l’OAS, à l’instigation du colonel Vaudrey, demandait à la population du Grand Alger de gagner, en une «manifestation de masse, pacifique et unanime, drapeaux en tête, sans aucune arme et sans cri, le périmètre du bouclage de Bab-El-Oued ».
« Non ! Les Algérois ne laisseront pas mourir de faim les enfants de Bab-El-Oued. Ils s’opposeront jusqu’au bout à l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste. »
Peu désireuse de voir les Algérois dans la rue, la Préfecture de police interdit la manifestation et pour appuyer cette décision, un important dispositif fut mis en place. Il était plus important et plus lourd au fur et à mesure qu'on se rapprochait de la "frontière de Bab-el-Oued". Avenue du 8-Novembre, des chars de 30 tonnes braquaient leurs canons de 75 vers Bab-el-Oued et vers la place du Gouvernement.
De celle-ci au square Bresson, des half-tracks et des automitrailleuses avaient pris place, tourelles tournées vers les terrasses des immeubles et le centre de la ville. Boulevard Carnot on trouvait des C.R.S. Plus près de la Grande-Poste, des militaires de l'Infanterie et plus loin des Marsouins aux côtés desquels on voyait également des C.R.S. Rue Charles Péguy des camions militaires avaient été mis côte à côte, barrant la rue dans toute sa largeur.
Un pressentiment désagréable envahit cependant bon nombre d'Algérois. Si le Préfet, Vitalis Cros, avait vraiment voulu interdire la manifestation, pourquoi ne pas avoir, tout simplement  instauré le couvre-feu ? Pourquoi ne pas avoir informé la population des ordres d'ouverture du feu donnés aux forces de l'ordre ? Il est probable que bon nombre de manifestants seraient restés chez eux ce jour là.  Mais la manifestation devait se produire, on se contenta donc de l'interdire.
Le haut commandement militaire, pour des raisons qui ne seront jamais élucidées, avait désigné, en particulier, pour assurer le service d'ordre, le 4ème Régiment de Tirailleurs, composé en majeure partie de Musulmans, des appelés de surcroît. Ces hommes, fourbus, énervés, fébriles, agressifs à l'excès, avaient été « mis en condition » par le bouclage de Bab-el-Oued auquel ils avaient participé. Par ailleurs, ils avaient été enrôlés dans une armée qu'ils ne considéraient pas - ou qu'ils ne considéraient plus - comme la leur dès lors que le cessez-le-feu avait été proclamé et que  l'indépendance était imminente. Ils se devaient, par conséquent, de donner des gages de fidélité et de bonne conduite à leurs futurs chefs et amorcer, au mieux, leur « reconversion » dans la future armée algérienne. La situation était idéale ! Ainsi, le moindre incident, la plus minime provocation, pouvait faire craindre le pire et les autorités le savaient !
Cette unité, en l'absence étrange de son chef, le colonel Goubard, était commandée par le chef de bataillon Poupat qui avait reçu des ordres qui le firent sursauter : « Arrêter la manifestation par tous les moyens, au besoin par le feu ! »
L'officier était ahuri. Un ordre d'une telle gravité ne pouvait-être donné que par écrit... et il avait en mains la preuve de ce qu'on lui demandait de faire. Aussi, à son tour, il le transmit à ses commandants de compagnie en précisant toutefois de ne faire usage du feu qu'en cas de légitime défense.
Vers 14h45, la foule estimée à plusieurs milliers de personnes arriva aux abords de la rue d'Isly. Il y avait là des hommes de tous âges, des femmes, des enfants. On était venu en famille et comme pour le 13-Mai, on avait sorti les drapeaux tricolores et les médailles que les pères et les grand-pères arboraient fièrement.
Là, les manifestants allaient buter sur un barrage de tirailleurs commandés par le lieutenant Ouchène. Ce fut l'offensive du charme chère aux Algérois... et qui avait si bien réussi jusque là...
On parlementa, on chercha à fléchir le jeune officier en lançant un appel au patriotisme. "J'ai des ordres pour ne pas vous laisser passer", répondit-il. Finalement, le lieutenant accepta de laisser passer une délégation avec un drapeau tricolore en tête. Mais la foule trépidante s'infiltra à travers cette brèche et rompant le barrage se répandit dans la rue d'Isly poursuivant sa marche vers le square Bresson.
Aussitôt un renfort de soldats fut envoyé par le commandant Poupat afin de créer un nouveau barrage. Il s'agissait de quatre sections aux ordres du capitaine Gilet qui, très vite, allaient entrer en contact avec les manifestants. Comme précédemment, l'offensive de charme fut lancée. Cependant, le lieutenant Ouchène, ayant appelé sa seconde ligne à la rescousse, réussit à reconstituer son barrage, à couper et à arrêter le cortège. Ainsi, ceux qui étaient passés, se retrouvaient bloqués ; ils ne pouvaient plus ni avancer, ni reculer. Un sentiment de malaise envahit aussitôt quelques manifestants qui se voyaient enfermer comme dans un piège...
La tragédie se nouait.
Il était 14h50 à l'horloge de la Grande Poste. Soudain,  une rafale d'arme automatique  dirigée sur la foule déchira l'air. Elle provenait d'un pistolet mitrailleur servi par un tirailleur situé à proximité du bar du Derby, sur le trottoir des numéros impairs de la rue d'Isly. Cela est une certitude ! Ce fut le déclenchement de la fusillade généralisée.  Aussitôt, les armes crachèrent le feu, la mort et répandirent la terreur. Rue d'Isly, rue Chanzy, rue Péguy, rue Alfred-Lelluch, boulevard Carnot, ce fut une abominable boucherie.
Les premières victimes furent foudroyées dans le dos à bout portant, comme en témoigneront les brûlures constatées sur leur peau et leurs vêtements. C'était la confusion et la panique, la fuite générale et éperdue. Des gens se réfugiaient dans les entrées d'immeubles, d'autres se couchaient, certains, croyant être protégés dans l'entrée d'un magasin, s'y entassaient : quelques secondes plus tard, ils étaient tous touchés par une rafale. Les vitrines volaient en éclats entraînant d'horribles blessures. De partout, les tirailleurs musulmans, tout sang-froid perdu, les yeux fous, en transe, utilisant pour certains des balles explosives - comme le démontrera le type des blessures infligées - vidaient chargeur sur chargeur, parfois fusil mitrailleur à la hanche, sur le tourbillon humain qui s'agitait frénétiquement devant eux et qui, très vite, s'immobilisa sous les rafales, cherchant à se confondre avec le sol qui n'offrait le moindre abri.
Çà et là,  des corps sanguinolents s'amoncelaient. Des flaques de sang recouvraient l'asphalte et commençaient à courir le long des caniveaux. Chaque Européen était devenu proie, gibier.
Un enfant qui s'était accroché à un panneau publicitaire apposé à la façade de la Poste, s'écroula sur les marches, un mètre plus bas...
La tempête de fer et de feu faisait rage. Les armes de tous calibres semaient la mort avec une joie féroce, dirigée par des Français sur d’autres Français. Des hommes qui, déjà, se portaient au secours des victimes étaient touchés à leur tour.  Au fracas des armes se confondaient les hurlements de peur et de douleur, les plaintes, les râles et les prières de ceux qui  demandaient pitié. Mais de pitié il n'y en avait aucune chez ces monster- là.  C'était un spectacle horrible, inhumain. Dans le tumulte des détonations, on percevait d'autres cris de détresse :
« Halte au feu! Halte au feu ! »
« Mon lieutenant, faites cesser le feu, je vous en prie ! »
Des gamins se réfugiaient en hurlant sous les voitures à l'arrêt, des femmes se serraient dans les coins des paliers, criant et pleurant, d'autres, comme sonnées, écarquillaient les yeux, effarées par ce qu'elles voyaient.
La grêle de mitraille arrachait en cette confusion les hurlements de ceux qui étaient atteints. La vie déchirée gémissait, se retirait, en aboutissant péniblement au silence suprême. Qui sait combien de temps cette tuerie durera encore? Cherchant un abri, un jeune adolescent en culottes courtes, courbé, la tête protégée entre ses bras, traversa la rue en courant. Une rafale lui zébra le corps. Le malheureux tomba en criant sa douleur. Son corps roula plusieurs fois sur l'asphalte rougi avant de s'immobiliser. Un soldat portant distinctement des bandes vertes sur son casque visait lentement, patiemment : 50 mètres plus loin, un pauvre vieux courait, trébucha, se redressa, se remit à courir... le coup partit... et ce fut fini!
Pourquoi ? Assassin ! Pourquoi ?... Les gosses, les femmes, les vieux et même les hommes, quand ils sont désarmés ça ne peut se défendre. Dans le dictionnaire, y a-t-il un mot qui qualifie une action aussi abominable?
La foule subissait cette fusillade folle et, en dépit du vacarme assourdissant, l'on discernait clairement les flots de prières qui s'élevaient de cette arène sanglante, rendant plus tragique encore cette vision de cauchemar...
Au milieu de plaintes, de râles et de supplications, dans une jouissance frénétique, les tortionnaires achevaient les blessés. Le Professeur Pierre Goinard de la faculté de Médecine d'Alger, sommité algéroise, témoignera :
- Une femme de 40 ans, blessée, couchée par terre, boulevard Laferrière, se relève ; un soldat musulman la tue d'une rafale de P.M. Mat 49, à moins d'un mètre, malgré l'intervention d'un officier.
- Un vieillard, rue d'Isly. Le soldat musulman lui crie "couche-toi et tu ne te relèveras pas !" Et il l'abat...
- Deux femmes, blessées à terre, qui demandent grâce ont été achevées à coups de fusil-mitrailleur.
- Une femme, place de la Poste, blessée, gisait sur le dos. Un soldat musulman l'achève d'une rafale. L'officier présent abat le soldat.
- Un étudiant en médecine met un garrot à un blessé. Au moment où il se relève avec le blessé, il essuie une rafale de mitraillette.
- Un médecin a vu, de son appartement, achever pendant plusieurs minutes les blessés qui essayaient de se relever.
André Badin, colonel honoraire d'Infanterie et avocat à la Cour d'Appel d'Alger, dira :
« J’ai été blessé par la première rafale et suis tombé à terre. Un couple (mari et femme) a également été blessé à côté de moi, et alors qu’ils se trouvaient tous les deux à terre, le mari a reçu une balle dans la tête. J’ai vu sa femme lui soulever la tête et lui dire de lui répondre. Lorsque cette personne s'est rendu compte que son mari était mort, elle a poussé des cris atroces qui retentissent encore dans ma tête. »
Un civil, ancien de la Première Armée, cria en direction du lieutenant Ouchène :
- C'est sur une foule désarmée que vous tirez et d'où n'est venue aucune provocation. Arrêtez le feu, bon sang!
Et le lieutenant de répondre :
- Je devais faire mon devoir ; j'avais des ordres...
S'apercevant alors de l'épouvantable méprise, Ouchène et le capitaine Techer, des civils également, hurlèrent « Halte au feu! ». Mais une démence s'était emparée des tirailleurs, l'hystérie de tuer, la haine envers les Pieds-Noirs et, en cet instant, le rejet de la France.
« Arrêtez donc, calmez-vous ! »
« Au nom de la France, halte au feu ! »
En vain. Et soudain, le lieutenant Ouchène, que pressaient ou injuriaient les civils, fondit en larmes, à bout de nerfs...
Cette scène sera enregistrée par René Duval, envoyé spécial d'Europe n°1. Cependant, il n'y eut pas que les tirailleurs musulmans - dont la plupart avaient déjà peint leur casque en vert - qui firent preuve de sauvagerie. Les témoignages en ce sens sont formels : C.R.S. et gardes mobiles participèrent également à la tuerie, notamment, la CRS 147 qui barrait l'entrée du boulevard Baudin, la CRS 182 qui bloquait l'entrée de l'avenue de la Gare et la CRS12 qui occupait la rampe Chassériau.
Après avoir laissé passer une partie de la foule qui s'était avancée boulevard Baudin, les C.R.S. s'embusquèrent derrière leurs cars ou derrière des arbres. Sans provocation de quiconque ni tirs provenant des immeubles, ils ouvrirent brusquement le feu vers les rues Sadi Carnot, Clauzel et Richelieu et vers le bd Baudin, faisant d'innombrables victimes.
Une anecdote très caractéristique de la haine que vouaient ces "policiers" à la population algéroise a été rapportée par René Louviot, Officier de la légion d'honneur :
« À l'issue de la fusillade - à laquelle les C.R.S. ont participé - ces derniers faisaient lever les bras aux passants et les matraquaient sur le crâne à coups de crosse ».
Il rapportera qu'un jeune garçon et deux jeunes filles, dont l'une portait un drapeau tricolore plein de sang et crêpé de noir se firent violemment insulter par ces fonctionnaires de police en ces termes : 
« Vous pouvez vous le mettre dans le cul votre drapeau tricolore… Va sucer les tétons de ta mère ! »
« Des A.M.X. sont passées dans la rue Bertezène et, à la vue du drapeau taché de sang, les hommes ont fait un "bras d'honneur" ».
Les gendarmes mobiles (rouges), ne furent pas en reste dans l'accomplissement de ce massacre. Ils ouvrirent - sans provocation aucune - le feu au tunnel des Facultés vers la rue Michelet et vers la rue d'Isly par l'enfilade de l'avenue Pasteur, de même de la terrasse du Gouvernement général vers les immeubles faisant face au Forum.
Plus grave, après la fin de la fusillade, ils tirèrent sur les blessés et leurs sauveteurs se dirigeant vers la clinique Lavernhe dans l'avenue Pasteur, et longtemps après ils tuèrent Monsieur Zelphati qui avait cru – le danger passé - pouvoir s'approcher de sa fenêtre, devant son frère, sa femme, et son petit garçon.
Enfin la fusillade se tut, remplacée aussitôt par la ronde infernale des hélicoptères et le hululement des sirènes des ambulances.
Sur les lieux du carnage, le spectacle était abominable, insoutenable, inhumain. Des corps d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards jonchaient les trottoirs et la chaussée, se tordaient de douleur dans des mares de sang. Plaintes et râles s'élevaient, insoutenables, dans cette rue brûlée par un soleil fou et qui avait pris le visage de l'épouvante.
Le sol était jonché de morceaux de verre, de chaussures de femmes, de foulards, de vêtements, de débris de toutes sortes... et de centaines et de centaines de douilles. Un vague nuage de fumée et de poussière s'étendait au-dessus des maisons. L'ombre de la mort planait sur Alger. Les blessés appelaient, les survivants étaient blêmes, hébétés, traumatisés à jamais.
Les secours s'organisaient. On chargeait les blessés dans les ambulances, on réservait les morts pour les camions militaires. De l'un d'eux, non bâché, on apercevait avec horreur des corps sanguinolents, des corps empilés que l'on conduisait à la morgue, des corps qui ne demandaient qu'à rester français et à continuer de vivre dans le pays de leur enfance.
Adossé contre un platane, un homme dépoitraillé se tenait le ventre, du sang entre ses doigts, maculant son pantalon. Près du corps d'une jeune femme sans vie, une petite fille pleurait. Un peu plus loin, une jeune fille de dix-sept ans environ avait pris une rafale en pleine poitrine. Adossée à un mur, elle baignait dans son sang.
Les plaies des victimes atteintes par les balles explosives étaient impressionnantes, effroyables et provoquaient d'atroces douleurs.
Monique Ferrandis, gravement blessée ce jour-là, témoignera sur le pouvoir de destruction de ce type de munition :
« J’ai senti une brûlure atroce dans la fesse gauche, une brûlure qui s’est irradiée dans mon ventre et m’a fait énormément souffrir immédiatement. J’avais le bassin pris dans un étau… lourd, avec une brûlure. J’ai appris plus tard que c’était une balle explosive. J'ai d'ailleurs toujours des éclats dans le bassin. J'ai rampé à plat ventre pour me mettre à l'abri. Une seconde balle m'a fait exploser le pied droit. La balle est rentrée sous le pied et, en répercutant par terre, elle a fait exploser le pied qui n'était plus que de la charpie, une bouillie atroce. »
Durant quatre heures, les chirurgiens opérèrent Monique Ferrandis. Depuis ce jour funeste où sa sœur Annie-France fut également atteinte d’une balle dans le ventre et où sa troisième sœur, Renée, perdit la vie, tout n’a été que souffrance, soins et opérations…
À l'issue de l'intervention chirurgicale, la jeune fille (qui n’avait pas 20 ans) demanda qu’on lui remette les balles qui avaient été extraites. On lui répondit qu’elles avaient été aussitôt saisies par les enquêteurs. Il ne fallait qu'aucune trace de ce monstrueux forfait ne subsiste…
Sur les lieux du carnage, ceux qui n’avaient pas fuit l’apocalypse, contemplaient avec tristesse et colère le résultat de ce génocide et prirent alors conscience de l’horrible réalité. 
Ç'en était fini de leur invulnérabilité, protégés qu'ils étaient par les vertus de l'amour. Ah ! Tout était fini ! Oui, tout était bien fini ! Il n'y avait plus d'Algérie, il n'y avait plus de France, il n'y avait plus rien… que cette odeur fade de la mort qui vous prenait à la gorge.
De longs filaments de sang à demi coagulé teignaient ça et là la chaussée. Une femme hurlait, trépignait sur place. Une autre exsangue, trempait un drapeau tricolore dans une flaque de sang. Des soldats progressaient en colonne le long de la rue d'Isly. Alors elle leur cria :
« Pourquoi, pourquoi ?… Pourquoi avez-vous fait ça ? » 
Puis elle éclata en sanglots.
 Chez « Claverie », une boutique de lingerie féminine située face à l'immeuble de la Warner Bros, rue d'Isly, on dégagea deux cadavres qui avaient basculé dans la vitrine parmi les mannequins hachés par les rafales. Dans le magasin « Prénatal », d’autres victimes, poursuivies et abattues à bout portant, gisaient auprès des landaus et des poucettes renversés.
Dans un immeuble de bureaux où des dizaines de personnes hagardes, traumatisées s'étaient réfugiées, une jeune fille morte avait été amenée là par son père. Entouré de son autre fille, de son fils et d'un groupe de gamins, il tenait son enfant dans les bras, et parlait sans cesse, ne s'adressant qu'à sa fille morte : 
« Ma petite chérie ! Ma petite chérie ! Ils ne t’emmèneront pas à la morgue. Je te le jure. Je les tuerai tous plutôt. Je te défendrai. Ils ne te toucheront pas ! Je vais t’emmener à la maison, je te le promets, tu seras enterrée dans un grand drapeau. Comme un héros. Tu es morte pour la Patrie, tu as droit à un drapeau… Ils ne pourront pas m'en empêcher».
C'était insoutenable. Cette jeune fille, Michèle Torres, âgée de 20 ans s'était rendue avec son père, sa sœur, son frère, ses cousins et une quinzaine d'autres jeunes à la manifestation dans le but de fléchir les autorités et d'obtenir la levée du siège de Bab-el-Oued. Agneau innocent, elle fut sacrifiée à la folie des hommes et à leur barbarie.
L'hôpital Mustapha où les chirurgiens opéraient sans relâche des centaines de blessés fut pris d'assaut par la population. On voulait savoir si des parents ou des amis se trouvaient parmi les victimes. À la salle des premiers soins, au milieu des flaques de sang, c'était un défilé incessant de blessés qu'on soutenait ou de brancardiers qui ramenaient vers la morgue des cadavres que l'on n'avait même pas le temps de recouvrir d'un drap.
On s'interpellait en pleurant, des femmes tombaient en syncope. Un jeune homme s'écroula dans la foule, on le souleva, son pantalon ensanglanté, il avait une balle dans la cuisse et il ne s'en était pas aperçu.
Le plasma commençait à manquer. C'est alors que la solidarité prit corps. Les Algérois, retroussant leurs manches, se pressèrent dans la grande salle des soins. Et, de bras à bras, le sang des rescapés coula dans celui des blessés.
Dans le grand couloir qui menait à la morgue, c'était la macabre procession. Les visages trahissaient le chagrin, les mains tremblaient et se tordaient. Le flot de ceux qui s'y rendaient inquiets, tendus, fébriles, et la cohorte lente et désespérée de ceux qui revenaient : des femmes, des hommes, des enfants, des vieux, pliés en deux par la douleur.
Les morts étaient là, disloqués, les yeux encore ouverts dans leur stupeur. Il y avait beaucoup de femmes jeunes, de celles qui, hier encore, faisaient la beauté et le charme de la ville blanche. Des visages étaient recouverts d'un linge : c'étaient ceux qui avaient eu la tête fracassée par un projectile. En quittant ce lieu sinistre, ceux qui avaient vu ce spectacle ignoble et bouleversant savaient que seule la mort désormais les libérerait de l'horrible vision…
La nuit tomba sur la ville comme un linceul de mort. Pour ses habitants, c'était l'heure des prières, des lamentations, des pleurs, du désespoir, de la douleur et de la haine… plus forte que jamais. Ils ne parvenaient pas à oublier le vacarme terrifiant de la fusillade, ni les cris déchirants, ni les appels de détresse, ni le hululement sinistre des sirènes et il leur semblait que la ville gémissait, meurtrie de tous les amours passés sur elle, tandis que des vols d'oiseaux nocturnes, noirs, aux longs becs et aux griffes acérées, palpitaient dans la lueur ouatée du ciel.
« La mort n’est rien. Ce qui importe, c’est l’injustice » 
Albert Camus
Lien vers article original : José Castano, 26 mars 1962…

samedi 19 mars 2011

Au tribunal ! De Gaulle : 19 mars 1962 (massacres population civile - 1)

Au tribunal de l'Histoire !  De Gaulle… l'Infâme, "chef des armées", directement responsable de massacres contre les populations civiles perpétrés après la capitulation du 19 mars 1962…