Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mercredi 21 juin 2017

Avec la Communauté syrienne de France, retour à Maaloula



Maaloula, un pèlerinage quasi incontournable de chacun de nos voyages avec la Communauté syrienne de France… Prochain rendez-vous en septembre prochain…






Entre le 6 et le 8 septembre 2013, la ville de Maaloula dont les habitants sont majoritairement chrétiens grecs-catholiques, est entrée tristement dans l'actualité après avoir été prise d'assaut par les égorgeurs amis de Laurent Fabius, à la solde de l'Arabie Saoudite et du Qatar, qui y ont détruit la statue de la Vierge Marie, bleu ciel et blanc, et renversé des croix aux sommets d'édifices religieux, dont la croix qui surmontait la coupole du monastère des Saints Serge et Bacchus.


Maaloula (معلولا), de septembre 2013 à avril 2014, a été occupée et a été le théâtre d'affrontements majeurs entre le front d'al-Nusra (جبهة النصرة) agissant aux ordres de la CIA et les forces gouvernementales syriennes  La ville a subi des dégâts importants, incendies, vandalisme, pillage de ses églises historiques. En avril 2014,  la CIA et les "islamistes" ont été chassés de Maaloula. Des efforts importants de restauration, auxquels a largement participé la mission de SOS Chrétiens d'Orient, ont été entrepris concernant tant les habitations qui avaient été désertées et saccagées que des églises… Au-delà de la destruction du patrimoine archéologique, objet de restauration, reste peut-être encore plus préoccupant le déplacement massif de la communauté araméenne et ses conséquences dévastatrices sur la survie de l'araméen comme langue vivante toujours parlée dans cette région de la Syrie.

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Aux environs de Lattakia visite d'Ougarit puis direction le château de Saône… avant de prendre la route, avec pour objectif tôt le lendemain Palmyre… Longue halte restauration et promenade à Tartous… Nous dormirons à Homs où nous arrivons en fin d'après-midi, la nuit déjà tombée… Notre chauffeur nous conduit vers un hôtel fréquenté par de nombreux Syriens, hôtel de bonne catégorie sans être de grand luxe mais a priori à l'ambiance sympathique et accueillante…

L'accueil ne répondra pourtant pas à notre attente… Nous décidons d'aller ailleurs. Il se fait tard. Nous contacterons un hôtel par téléphone depuis le restaurant où nous dînerons… À cette heure, et par téléphone, nos contacts n'obtiennent que des réponses évasives…

Face à nos ennuis grandissant notre restaurateur se montre d'autant plus attentionné et prévenant… Thé et douceurs nous sont offerts gratuitement à profusion… Que nous passions la nuit dans son restaurant est de plus en plus envisagé… Et voilà que l'un des convives ou un ami alerté propose de nous héberger chez lui… Quoique couchés un peu tard, ce sera une excellente nuit de repos, au calme et bien au chaud… Tôt le matin, toute la maisonnée s'affairera pour nous offrir une collation aussi copieuse que délicieuse… Qu'ils en soient ici chaleureusement remerciés. Une fois de plus nous avions ainsi goûté à l'hospitalité et l'extraordinaire solidarité syrienne !

Une escorte pas du tout stressée par un éventuel regain de tension !

Nous prenons donc la route en direction de Palmyre… Les services de sécurité nous donnent une escorte… Tout se passe bien et en parfaite sérénité jusqu'à quelques kilomètres de Palmyre… Alors que nous roulons, un véhicule vient nous rejoindre,  et nous demande de faire demi-tour jusqu'au précédent poste de contrôle… Là nous apprenons que la situation s'est brusquement tendue aux environs de Palmyre et l'on nous invite par prudence à renoncer à notre visite… Donc retour vers Homs… En chemin vers Damas, nous visiterons Maaloula…

Deux incidents riches de signification que tous les participants auront retenus et transmettrons à tous ceux qui hésiteraient encore à voyager en Syrie… Face aux difficultés et aux imprévus répondront toujours la générosité et l'assistance sans faille de la population… Il est aussi vrai que la situation peut brusquement devenir dangereuse, les services de sécurité veillent et restent particulièrement attentifs aux bonnes conditions de déplacement de tous, particulièrement lorsqu'il s'agit d'étrangers. Donc voyage en toute confiance !


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La charmante petite ville de Maalula (معلولا) est l'une des plus pittoresques de Syrie, nichée sur les pentes d'un canyon de montagne rocheuse. Maalula (معلولا) était habitée dans la période romaine, comme en témoignent les restes d'un temple païen réutilisé dans l'une de ses églises. Des artefacts de la période byzantine ont également été mis à jour…

La population atteignait 15 000 habitants dans les années 1950, mais au début de notre décennie, seulement quelques milliers de personnes y avaient une résidence permanente ici. De nombreuses familles locales avaient déménagé à Damas pour de meilleures opportunités de carrière, en revenant à la ville en vacances. Maalula (معلولا) a une petite population musulmane sunnite, la plupart résidant dans sa banlieue sud-est. La communauté chrétienne est surtout répartie entre les églises catholiques grecques orthodoxes et orthodoxes antiochiennes et les églises grecques melkites.


Connue pour sa communauté chrétienne araménophone (l'une des rares survivant au Moyen-Orient), la ville était devenue un centre de préservation et de revitalisation de la langue. Le dialecte occidental de l'araméen parlé ici est considéré comme le dialecte survivant le plus proche de la langue parlée dans la Palestine du premier siècle et est donc étroitement associé à la langue maternelle de Jésus. La langue a évolué au cours de près de deux millénaires d'isolement géographique, mais demeure importante pour les études en anthropologie linguistique. Deux villages plus petits à proximité, Jubaadin (جبعدين) et Bakhaa (بخعة), ont également des locuteurs araméens.

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Il existe plusieurs sites remarquables à Maalula (معلولا) . Dans le grand nord de la ville, Deir Mar Taqla (دير مار تقلا), un monastère de femmes orthodoxes grecques dédié à Sainte Taqla (Sainte Thècle). Elle est considérée comme un disciple de Saint Paul l'apôtre, en promouvant ses enseignements aux femmes (en particulier l'importance de la chasteté) et en devenant un symbole de l'autonomisation féminine à l'époque. Elle est considérée comme l'un des premiers martyrs du christianisme. La chapelle de la grotte au-dessus du complexe plus moderne de l'église et du monastère est, selon la tradition locale, sa sépulture. Il n'y a pas de preuve archéologique pour confirmer cette association, mais cela n'empêche pas un flux régulier de pèlerins religieux de visiter le site.





Monastère grec orthodoxe de Mar Takla


Depuis le monastère de Mar Takla…

Au nord du monastère de Mar Takla se trouve un petit ravin qui monte aux collines surplombant la ville. Dominant le ravin, le monastère Deir Mar Sarkis (دير مار سركيس) . Ce monastère catholique grec melkite est le site le plus archéologiquement important de la ville. L'église, à l'extrémité sud du monastère, a des fondations remontant à un temple païen de l'époque romaine. De nombreux autres éléments architecturaux remontent aux cinquième et sixième siècles. Saint Sarkis (Sergius) et son compagnon Bacchus ont été particulièrement vénérés dans les régions désertiques syriennes pendant la période byzantine.







Sarkis (Serge) était un officier militaire supérieur romain, commandant (primicerius) avec son officier adjoint Bacchus (secundarius) une troupe d’élite composée de Barbares, appelée la Schola Gentilium, sur la frontière orientale de l’Empire, face à l’empire Parthe.

Aux alentours de l’an 303, durant la persécution de Dioclétien, le co-empereur Maximien en visite en Commagène (petite région au Nord-Est de l’ancien royaume d’Édesse, l’Osrhoène) voulut offrir des libations à Jupiter, mais Serge et Bacchus refusèrent d’y accompagner l’empereur du fait qu’ils étaient chrétiens. Ils confessèrent courageusement leur foi. Bacchus succomba assez rapidement sous la violence de la flagellation et des coups ; Serge subit de longs tourments. Parmi ceux-ci, il fut condamné à courir 18 miles chaussé de sandales dont la semelle intérieure avait été hérissée de pointes acérées. Pendant ce supplice, Bacchus lui apparut et l’encouragea à persévérer, lui disant qu’ils seraient rapidement réunis au Ciel. Serge fut décapité à Resafa [الرصافة] en Euphratésie de Syrie (à 200 km à l’Est d’Alep, près de Raqqa).

Leur martyre fut rapidement célèbre dans toute l’Église, comme en témoigne la présence de leur fête dans de nombreux martyrologes antiques et la grande vénération qui entoura leur reliques, ainsi que l’intérêt que leur porta plusieurs historiens ecclésiastiques, en particulier Théodoret.

Dès la paix de l’Église, la tombe des saints Serge et Bacchus dans la ville de Resafa [الرصافة] devint rapidement le plus important centre de pèlerinage d’Orient : une magnifique basilique fortifiée fut élevée sur la tombe des martyrs la ville pris le nom de Sergiopolis. Elle devint siège d’un évêché vers 431 et au début du VIème siècle c’était le siège d’un archevêché métropolitain avec cinq évêques suffragants. Sous le règne de Justinien, la ville était centre de pèlerinage d’une richesse inouïe ; on y édifia des murailles magnifiques, des citernes et autres bâtiments imposants encore visibles. Une muraille de trois mètres d’épaisseur formant un rectangle de 500 mètres sur 100 mètres fut même construite pour protéger des voleurs les dons magnifiques que faisaient les pèlerins. Le pèlerinage attirait en particulier les tribus arabes chrétiennes du royaume des Ghassanides. La ville fut assiégée en 543 et pillée en 616 par les Perses et déclina après la conquête musulmane, mais le pèlerinage chrétien subsista jusqu’au XIIIème siècle et les ruines encore visibles aujourd’hui sont imposantes.

Serge et Bacchus étaient universellement vénérés dans l’Empire byzantin, et tenus comme protecteurs de l’armée ; l’empereur Justinien (527 † 565) bâtit en leur honneur des basiliques magnifiques à Constantinople et à Saint-Jean d’Acre. Celle de Constantinople, devenue une mosquée après la chute de la Ville, reste un chef d’œuvre de l’art byzantin. Sa construction dura de 527 à 536 sous la conduite des architectes Isidore de Millet et Anthemius de Tralles, qui édifièrent ensuite sur son modèle la basilique Sainte-Sophie.

Le monastère Saint-Serge-et-Saint-Bacchus dans la ville araménophone à majorité chrétienne de Maaloula en Syrie remonte au moins au Vème siècle et serait l’un des plus anciens du Moyen-Orient encore en activité. Son église daterait de 313-325 et fut édifiée à l’emplacement d’un ancien temple païen ; cette église serait la plus ancienne du monde encore en activité. Le 4 septembre 2013, ce monastère de Maaloula a été attaqué et incendié par les rebelles islamistes du front al-Nosra, ses icônes (certaines du Xème siècle), de renommée mondiale, ont été brûlées, volées ou détruites, dans l’indifférence générale.

Les saints Serge et Bacchus sont particulièrement vénérés par l’Église arménienne, qui fait précéder leur fête de trois jours de jeûne préparatoire.

Leur culte se développa également assez tôt en Occident. Le Sacramentaire Gélasien contient une messe pour leur fête, et cinq lieux de culte leur furent dédiés dans Rome ; le plus ancien fut établi dans le forum romain en 678 par le pape saint Agathon (678 † 681), il fut le siège de l’une des sept diaconies cardinales de Rome. L’actuelle église des Saints-Serge-et-Bacchus-des-Monts est la paroisse romaine des Ukrainiens catholiques.

Des reliques de saint Serge parvinrent en Gaule dès le VIIème siècle et il existe toujours à Angers une basilique gothique qui lui est dédiée.
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Lors de cette visite c'est avec réconfort que nous avons pu apprécier les restaurations, très avancées à Deir Mar Sarkis, en cours et très actives à Mar Takla… De nombreuses habitations ont également été restaurées… Malheureusement beaucoup des habitants de Maaloula ne sont toujours pas revenus…


Monastère de Saint Serge et Saint Bacchus - Deir Mar Sarkis



















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C'était l'hôtel de Maaloula, dernier bastion des takfiris d'où l'Armée Arabe Syrienne les a délogés lors de la libération de la ville…


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Accueillis par le père Toufic Eid, visite de la ville martyre de Maaloula… (voyage août 2015)

Toufic Eid

SOS Chrétiens d'Orient - Syria -  مسيحيي الشرق - سوريا SOS

L'Œuvre d'Orient

L'Orient le Jour : L'armée syrienne reprend le contrôle de la ville chrétienne de Maaloula (14 avril 2014)

Comment le village chrétien de Maaloula revient à la vie

Institut d'Études Araméennes - IEA

Shlama Foundation

Al Sakhra - الصخرة

Aide à l'Église en Détresse - AED

SOS Maaloula (Béziers)

Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix… de Maaloula… à Saint Julien le Pauvre (14 septembre 2015)


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"L'Armée arabe syrienne, appuyée par le Hezbollah, a repris, lundi 14 avril 2014, la localité chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, où trois membres d'une équipe de la télévision du parti chiite ont été tués par les bandits islamistes.
Avec la reconquête de cette cité, aujourd'hui déserte mais qui comptait avant la guerre quelque 5 000 habitants, la Syrie parachève son contrôle de la région du Qalamoun, au lendemain de l'annonce par Bachar Al-Assad d'un « tournant » dans la lutte contre l'agression exécutée sous la bannière islamiste et soutenue par une coalition de 93 pays manipulés par la CIA."


mercredi 14 juin 2017

Avec la Communauté syrienne de France, qalaat Salah al-Din [قلعة صلاح الدين], le château de Saône



Situé dans le cadre splendide du djebel Ansariye, le château de Saône, aujourd'hui dénommé qalaat Salah al-Din [قلعة صلاح الدين], est sans conteste le monument historique le plus impressionnant de la région de Lattakia [اللاذقية]. Un site incontournable pour quiconque visite cette région côtière. Non seulement le château lui-même est spectaculaire tant par sa beauté et son étendue exceptionnelle, mais encore la campagne environnante offre certains des plus beaux paysages de montagne en Syrie.

Épargné par les combats, destructions et pillages récents… dans un cadre spectaculaire, vue plongeante dans les montagnes et les forêts environnantes s'étendant jusqu'à la mer… mais aussi une flore abondante et extraordinairement variée tapissant et le sol et les murs de cette forteresse…




Le magnifique château de Saône, en référence à sa conquête par Saladin en 1188, est désormais officiellement désigné depuis 1957, sous le nom de qalaat Salah al-Din [قلعة صلاح الدين]. Les Croisés l'appelaient château de Saône, devenu en arabe Sahyoun [قلعة صهيون]. Le château actuel date XIIIe siècle, bien que ses origines soient beaucoup plus anciennes. Au début du 1er millénaire av. J.-C., les Phéniciens fortifient le site et le conservent jusqu'en 333 av. J.-C., quand Alexandre le Grand, se dirigeant vers l'Égypte, entre en Syrie. Dans la seconde moitié du Xe siècle les Byzantins, conduits par l'empereur Jean 1er Tzimiskès, avancent en Syrie du Nord, rétablissant le duché d'Antioche, et s'emparent du site de la dynastie hamdamide d'Alep. Les vestiges de leurs fortifications sont encore visibles dans la vieille citadelle qui s'élève sur une petite colline de pierre, au centre de la partie est du château, ainsi que les traces des murs de défense, désormais comprises dans le travail ultérieur, et plus solide, des Croisés.



À l'époque franque comme à l'époque byzantine, le type de châteaux de plan régulier ne fut pas toujours employé.
Une telle régularité ne convenait guère qu'en terrain plat. Mais dans les montagnes, sur les sommets où l'on voulait
tenir fortement un point stratégique important, on s'efforça de faire suivre aux murailles d'enceinte les bords des escarpements.
Ainsi, c'est la disposition du terrain qui commande le tracé du plan et celui-ci est presque toujours fort irrégulier.
Ces vastes enceintes franques qui occupent parfois une superficie de plusieurs hectares (Krac des Chevaliers 2 hectares 1/2 environ,
Margat, Saphet 4 hectares environ, Saône 5 hectares 1/2 environ) se dressent souvent sur une éminence isolée qui a la forme
d'un triangle allongé (Margat, Subeibe, Akkar) ; elles l'occupent entièrement.

Parfois elles sont placées à l'extrémité d'un promontoire en éperon bordé par deux ravins qui viennent se rejoindre ;
pour isoler la forteresse de la chaîne montagneuse que termine l'éperon, on coupe cette chaîne par un fossé profond
(Édesse, Gargar, Ranculat, Saône, Kérak de Moab, Montfort, Bakas, etc.)

À Saône les Francs ayant, pour mieux s'isoler du plateau, creusé dans le roc vif un fossé d'une grande largeur (20 mètres),
ils ont pris soin en faisant ce travail de ménager une aiguille de pierre haute de 28 mètres destinée à servir de pile
au pont lancé par dessus le fossé et conduisant à une entrée de la forteresse. Une aiguille analogue se voit
à Édesse, à Gargar, autre château du comté d'Édesse et à Néphin, château du comté de Tripoli. 

Source : L'Orient-Latin - Les Croisades, les possessions des Ordres Militaires en Orient

Les Croisés occupent d'abord le château au début du XIIe siècle. En 1119, Roger, prince d'Antioche, le confie comme gage féodal à Robert de Saône, de qui il gardera le nom. Les Croisés restent maîtres de la forteresse jusqu'à sa conquête par Saladin, en 1188. Entre-temps, les Croisés y entreprennent d'importants travaux de construction, exploitant les fondations byzantines et lui donnant son aspect actuel. Aux origines byzantines, le château de Saône devient une forteresse grandiose avec ses défenses renforcées par les Croisés qui creusèrent un fossé profond coupant l'éperon rocheux sur lequel elle est assise afin de la rendre inaccessible à d'éventuels assaillants. Un massif donjon carré de 24 m de côté, dominant le front est et se dressant au-dessus de cet abîme artificiel en rendait l'approche bien périlleuse.C'est pourquoi cet exemple d'architecture croisée reste unique, et inhabituel pour cette époque, tant par sa taille extravagante que son exécution.

Sa conquête par Saladin en 1188 est alors surprenante. Saladin avait ignoré d'autres places-fortes croisées majeures dans la région, tels le Krac des Chevaliers et le Qalaat Marqab, pour se concentrer sur des châteaux de moindre puissance, dont la prise s'avérait plus aisée. Toutefois, après avoir occupé Lattakia, Saladin fait le siège du château de Saône. Deux jours après, les murs nord de la cour inférieure sont percés, et les Croisés, en nombre insuffisant, se rendent. On pense que cette place croisée n'abritait qu'une faible garnison destinée à intervenir dans la région en cas d’alerte.

Aux mains des musulmans, la forteresse est d'abord contrôlée par la famille d'un émir allié aux Ayyoubides, les Manguwiri de Naser al-Din, avant d'être repris par le sultan mamelouk Baybars, en 1272, alors que celui-ci faisait campagne pour expulser les Croisés de la région. En 1280, il tombe brièvement aux mains de Sonqor al-Ashtar, gouverneur de Damas, en révolte contre les Mamelouks, mais revient aux Mamelouks sous le sultan Qalaun, successeur de Baybars, en 1287, après un court siège. Son importance stratégique semble ensuite avoir décliné irrémédiablement. Il abrite un temps un village, puis est abandonné.



























Un petit musée au sein du château









L'intérieur de la Grande Citerne de 36 mètres de longueur (au nord, nº 14 sur le plan)

Outre les éléments de défense, les constructeurs d'une forteresse se doivent de prendre des dispositions pour la subsistance de la garnison à l'intérieur de l'enceinte, notamment en cas de siège… C'est ainsi que le château de Saône s'est doté d'un système complexe de collecte et de réserve d'eau. Témoignage de ces réserves, deux hautes citernes voûtées en berceau brisé : l'une près de l'écurie (nº 6 sur le plan), de 17 mètres de long ; l'autre vers le nord (nº 14 sur le plan), de 36 mètres de longueur. La première devait recevoir l'eau, descendant par des canalisations de poterie, des terrasses des grands ouvrages voisins ; l'autre n'est qu'à demi-souterraine ; elle avait sa propre terrasse, d'où l'eau descendait dans ce vaste réceptacle. On observera également l'orifice d'une citerne ou d'un puits dans la basse-cour. Ces châteaux des Croisés avaient aussi des moulins, à vent, à bras ou mus par des animaux. Au Krac des Chevaliers se trouvait sur une tour un moulin à vent. À Sahyoun ont été trouvées dans une salle plusieurs meules de moulin. Ces châteaux avaient aussi un ou plusieurs fours ; des fours ont été retrouvés au Krac des Chevaliers, à Margat et à Kerak de Moab en Transjordanie. Si aucun aucun four n'a été jusqu'à présent trouvé à Sahyoun, il n'est pas douteux qu'il s'en trouvât.







Flore abondante et d'une extraordinaire variété…





Du haut de la forteresse, près de la tour carrée de 24 mètres de côté qui domine le front est (nº 8 sur notre plan et "view point" au nord du donjon) comme à l'arrivée ou au départ pour mieux apprécier, admirons cette prouesse technique majeure réalisée dans la construction de cette citadelle franque : les "ingénieurs" de l'époque ont imaginé d'isoler la forteresse "de la terre ferme" en creusant dans la montagne et à même la roche une tranchée de 150 mètres de long sur 20 mètres de large pour près de 40 mètres en hauteur, tout en conservant au milieu du fossé un monumental pilier monolithique supportant une passerelle pont-levis ! Plus de 50 000 m3 de roche qu'ont dû extraire à la sueur de leur front de vaillants ouvriers, matériaux qui auront contribué à l'édification des fortifications et constructions de la forteresse…







Pilier monolithique dégagé par les déblaiements…
On aperçoit en haut à droite l'ancrage de l'ancienne passerelle reliant la tour principale à l'extérieur.












Le groupe de la Communauté syrienne de France après la visite de la forteresse, en compagnie d'Abou Seliman notre chauffeur
qui nous a déjà accompagnés de Tartous à Damas, puis Palmyre lors de notre voyage précédent en novembre 2016



À proximité du château, se repérer…









dimanche 11 juin 2017

À Alep dans le sinistre repaire des Casques blancs, avec la Communauté syrienne de France


Visite de la vieille ville d'Alep, ce matin 1er avril… Pour l'après-midi nos hôtes Abdel Kaddour, guide touristique francophone, manager de l'agence Halabia Travel and Tours et de l'hôtel de charme Dar Halabia ainsi que Khaled Iskef, journaliste à al-Mayadeen TV, nous invitent dans les décombres du sinistre repaire des Casques blancs…  

Deux photos vraisemblablement du même photographe : Mahmoud Raslan
La supercherie des Casques blancs concernant Omran Daqneesh, le "jeune garçon assis sur un siège orange" a été démasquée…
Les médias en parlent abondamment… Pourquoi donc oublie-ton ce crime d'al-Nosra et des Casques blancs ? - non plus une simple mise en scène :
l'assassinat sadique par décapitation d'Abdallah Issa, un enfant palestinien de 13 ans, le 18 juillet 2016…




La vie est toujours plus forte et courageusement reprend dans Alep est nouvellement libérée… pourtant l'heure, après la sécurisation des lieux par le déminage, l'activité se consacre encore surtout au déblaiement, seuls les plus chanceux ou les plus vaillants réinvestissent déjà leurs maisons… Aussi, conçoit-on qu'il est difficile d'y trouver déjà un restaurant pour nous accueillir ce midi… Ce sera donc l'occasion d'une échappée vers la partie ouest de la ville, où nous nous étions cantonnés lors de notre précédent voyage en octobre 2016.  Khaled Iskef nous conduit au café Fairouz [فيروز كافيه], un lieu où les journalistes de  al-Mayadeen TV viennent souvent travailler… Saisissant contraste après une matinée passée à déambuler dans les ruines d'Alep précédemment occupée par les agents du wahhabisme et du mondialisme occidental…

Repas de midi à Alep-ouest au café Fairouz [فيروز كافيه]


Café Fairouz [فيروز كافيه] où les journalistes de al-Mayadeen TV, qui ont particulièrement enquêté sur les liens
et les activités des groupes terroristes à Alep, aiment venir travailler



Au sein du repaire des Casques blancs…
L'école du "martyr" ?!


Nous sommes le 1er avril… Nous venons d'entrer en heure d'été aussi la nuit tombe tôt, de plus il pleut en ce premier jour d'avril, aussi en ce milieu d'après-midi certaines prises de vue manquent de lumière, de plus dans des locaux sans électricité, parfois en sous-sol… Dans un des sous-sols nous avons découvert une salle faisant office de prison adjacente d'un tribunal- salle de torture… malheureusement l'obscurité ne nous a pas permis de prendre des photos présentables.



Sur le portail de l'école cette inscription : "École du martyr" !




À l'intérieur un graffiti nous apprend que le "martyr" auquel seraient dédiés ces sinistres lieux serait un certain Kasseg,
un "avocat" nommé Abou Mohamed el-Sheikh Omar

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Reportage vidéo dans l'enceinte de l'école ex-repaire des Casques blancs






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Le drapeau des agresseurs : celui de la Syrie avant l'Évacuation… Serait-ce un clin d'œil aux parrains de cette agression ?




Logo des Casques blancs




Des médicaments dont l'origine révèle l'identité des parrains



Logo d'al-Nosra en haut, célébration du rôle des Casques blancs, en bas









Graffiti présentant logo et dénominations d'al-Nosra en arabe :
Al-Nosra dans le Cham (la Syrie), les Lions de Guerre…

Ce graffiti est signé Abou Zar al-Chichanni… sans doute un petit-chef tchétchène du secteur.
Une preuve de la collusion des Casques blancs et d'al-Nosra dont le siège est établi dans ces mêmes lieux.




Preuve du soutien du Croissant rouge qatari à al-Nosra et aux Casques blancs


Soutien de l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM) à  al-Nosra et aux Casques blancs


Extrait du site de l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM) :
ceux qui soutiennent l'UOSSM donc objectivement complices d'al-Nosra et des Casques blancs



Soutien de la Syrian American Medical Society à al-Nosra et aux Casques blancs



Épave d'une ambulance des Casques blancs. On reconnaît le cadre des enregistrement du petit Omran Daqneesh




Où est le petit Omran ?








Les Russes ont participé au déminage…



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Quelques images prises par Pierre Le Corf le vendredi 10 mars 2017 qui nous donneront une perspective authentique sur les Casques blancs et différents mensonges des médias et gouvernements. Des vérités sur la guerre en Syrie, à Alep. Hôpitaux totalement détruits et Casques blancs neutres, héros à Alep ? Un oscar ? Nominés pour le prix Nobel de la Paix ? À quel prix allons nous continuer à mentir et à tuer, à justifier cette guerre, à soutenir des groupes terroristes, à maintenir un pays au bord de l’étouffement, comme les autres Irak Libye avant ? Compilation rapide de quelques images prises ce vendredi 10 mars qui nous offrent une toute autre perspective. Refus, en tant que citoyen français de soutenir une politique criminelle. Histoire d’illustrer un peu mieux de quoi fait état Pierre Le Corf dans sa lettre au Président de la République.





Alors que des nuages de poussière de guerre arrivant d'Irak rendent l'air presque irrespirable, en moins de deux heures Pierre Le Corf se repasse en image deux hôpitaux en correct état, il doit avancer sur des tonnes de médicaments réservés aux seuls groupes terroristes et interdits aux civils, il traverse les restes des bâtiments asservis par Al-jaïch al-hour (Free Syrian Army), Jabhat al-Nosra (or Fatah al-Cham, Al-Qaïda)… bâtiments des White Helmets (Casques blancs) qui comme les habitants le rappellent, aidaient principalement les terroristes, les civils… seulement quand la caméra tournait, portaient parfois des armes, ont exécuté des soldats syriens, ont participé à des exécutions des tribunaux islamiques (lien), volaient les victimes, etc. Mais un point crucial: la quasi-totalité des membres étaient affiliés à des groupes terroristes cités plus haut. Regardez la vidéo-témoignage sur les Casques blancs de Vanessa Beeley.





Pierre Le Corf et Vanessa Beeley étaient ensemble pendant certains de ces témoignages alors qu'elle accompagnait Pierre pour distribuer des jouets à la libération… Une autre vidéo intéressante compile de nombreuses images que l’on ne vous a jamais montrées…








Pierre Le Corf souhaite néanmoins mettre un bémol dans son témoignage, il y a probablement eu des exceptions, probablement certains des Casques blancs étaient des civils pourvus de bonnes intentions, qui étaient sous les bombes des avions (non pas gratuites, c'est une guerre, mais en réponse aux tirs de djihadistes depuis des zones civiles tirant sur les zones uniquement civiles de l'Ouest et massacrant une population qui représentait 90% d'Alep dans le silence des médias) aidaient de vrais gens qui mouraient de par leur proximité des groupes armés, qui s'en servaient comme boucliers humains (tirant même depuis les hôpitaux…) C'est une réalité, mais la très grande majorité étaient des djihadistes (cela étant prouvé par les documents retrouvés sur place). Ils étaient ceux qui apportaient la mort au dessus de la tête de ceux qui finissaient sous les décombres, et finalement dans leurs camions, et dans leurs vidéos, il ne faut pas oublier les situations de causes à effet, c'est quand même ironique et assez vicieux. La réalité dépasse la fiction ici, dans ce quartier, se touchent (tous dans des écoles qu’ils ont transformées comme vous pouvez le voir dès le début) le siège de Al Nora, le Croissant Rouge du Qatar, l’hôpital M10 et surtout le quartier général des Casques blancs, la vidéo, montée rapidement présente certains défauts mais une image vaut mille mots et c’est essentiel pour que nous comprenions à quel point le mensonge est gros… À quel point il faut que nous demandions à cesser de soutenir cette guerre ainsi que les sanctions contre le peuple syrien, en tant que partie prenante du terrorisme. Partage de preuves, à chacun de se faire sa propre opinion We are superheroes







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Khaled Iskef : Vidéo - Watch the humanity of the so called "#WhiteHelmets"

"The Wounded Boy In Orange Seat" : La propagande occidentale se déchaîne contre la Syrie



La famille d’Omran, «symbole de la bataille d’Alep», reste fidèle à Assad

Voir aussi : Oscar Nominations for War Porn with Child Has New Nominee

Arrêt sur Info : Qui est le militant « journaliste » Mahmoud Raslan d’Alep ?

Al-Masdar : (Warning +18 Video) Aleppo rebels behead a child

Kapitalis : Alep, un enfant palestinien décapité par des rebelles syriens

Algérie 1 : Syrie - Les rebelles « modérés » décapitent un enfant palestinien

Un lien particulièrement utile : Terrorisme : Petit guide pour déjouer les pièges des mots


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