Le peuple russe a été le plus largement touché par ses pertes humaines au sein de l’URSS (Union des République socialistes Soviétiques). À titre de comparaison, les troupes soviétiques ont perdu 13,6 millions hommes, alors que les USA engagés également contre le Japon n’ont compté que 300 mille morts.
La population russe a été saignée à blanc, tant dans ses troupes militaires que dans sa population civile pour résister à l’invasion de l’armée allemande. Un sacrifice qui sous le régime communiste jusqu’en 1991 a été sans cesse exalté, mais qui, en définitive, n’a pas profité à l’économie russe, ce qui est l’exact inverse des USA qui ont compté peu de morts, mais dont l’économie a été sauvée par la guerre. Or, en Occident la part de sacrifice de la Russie est de plus en plus ignorée au profit des USA dont l’action militaire et les soldats morts sont sans cesse mis en scène au cinéma entre héroïsme, victoire et émotion. Alors que les USA n’ont subi aucun dommage sur leur sol, aucune perte parmi leur population civile, seulement 300 000 hommes sacrifiés. Si les pertes humaines étatsuniennes sont minimes relativement, en revanche la Seconde guerre mondiale a sorti les USA d’une dépression économique mortelle et en a fait la première puissance économique mondiale. Son économie a non seulement ressuscité mais elle a explosé.
Les chiffres les plus couramment utilisés pour les pertes militaires et civiles russes de la guerre germano-soviétique sont de 26,6 millions du côté soviétique. Les USA avec 300 000 morts n’ont pas eu de pertes civiles, tandis que la France totalise environ 600 000 morts civiles et militaires, et le Royaume-Uni, moins de 400 000. La Pologne à l’origine du conflit en a déploré 5 500 000, ce qui est pharamineux en rapport avec le chiffre de sa population. L’Allemagne a compté pour sa part 7 millions de morts, mais ces morts du camp des vaincus ont dévitalisé le patriotisme allemand.
Seconde Guerre mondiale entre Russes et Américains
Les Russes qui se sont si généreusement sacrifiés aimeraient voir leurs contribution reconnue à la hauteur de cette hécatombe, alors qu’en Occident la part des sacrifices des Russes est de plus en plus ignorée au profit des USA. La guerre du côté américain, ne débute vraiment qu’en 1942, alors que la résistance russe a fortement laminé les forces de la Wehrmacht. La chute de l’URSS en 1991 et l’extension proportionnelle de l’OTAN vers l’Est européen depuis 1991 profitent également largement aux USA qui couvrent l’Europe occidentale et centrale de leur intense propagande.
Le parallèle volontiers établi par le président russe, Vladimir Poutine, entre le nazisme hier et le terrorisme islamique aujourd’hui, est une propagande qui touche surtout le cœur extrêmement patriotique des Russes pour qui depuis 1945, le nazisme est le mal absolu. Difficile pourtant de comparer les troupes du terrorisme islamique avec celle de la Wehrmacht, sinon comme deux dangers menaçants. Comme les pays sous domination américaine, la Russie continue d’analyser la Seconde Guerre mondiale en terme idéologique, de guerre contre le nazisme et non contre l’Allemagne, sans tenir compte de la dimension économique d’une Allemagne réduite à la ruine en 1939 et de la dépression économique terrible aux USA.
En réalité ce fut une guerre titanesque, économique tout autant qu’idéologique de part et d’autre, des Alliés contre l’Axe. L’alliance USA–URSS qui a affronté l’Axe durant la Seconde guerre mondiale ne correspond plus a rien depuis 1947 et le traité de Yalta où ces deux puissances se partagèrent l’Europe et le Monde. Un traité qui en définitive a surtout profité aux USA, la Russie restant séparée artificiellement de la partie occidentale de l’Europe par les USA attentifs à empêcher toute velléité d’alliance de l’Europe de l’Ouest avec l’Europe de l’Est que représente la Russie.
"L’Axe" désigne principalement l’alliance Allemagne, Italie, Japon avec leurs nombreux autres alliés qui ont combattu à leurs côtés.
"Les Alliés" désigne principalement l’alliance Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni, avec leurs encore plus nombreux autres alliés qui ont combattu à leurs côtés.