Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mardi 3 avril 2018

Régis Le Sommier : entretien à propos de son livre "Assad"…



Stéphanie de Muru reçoit Régis Le Sommier, rédacteur en chef-adjoint de Paris-Match, dans la Grande Interview à l'occasion de la publication de son livre Assad (Éd. de la Martinière) où il dresse un portrait iconoclaste de Bachar el-Assad.

Habitué à rencontrer les hommes politiques les plus puissants du monde, le grand-reporter Régis Le Sommier a eu l’occasion de s’entretenir à de nombreuses reprises avec Bachar el-Assad.

Pour lui, l’homme fort de la Syrie « analyse les choses avec un esprit scientifique », en disant par exemple : « Daesh est un virus qu’il faut simplement nettoyer ». « C’est une personne qui est assez impassible. On a l’impression que tout glisse sur lui », relate le grand-reporter.

Le journaliste poursuit son explication, estimant que « certains le surnomment le "Boucher de Damas". D’autres considèrent qu’il a servi de rempart à l’islamisme radical. Quoi qu’on pense de lui, il a gagné la guerre ».

Poursuivant sa réflexion, Régis Le Sommier rappelle : « En six ans de conflit, aucun visage chez ses adversaires n’a réussi à rivaliser avec celui d’Assad qui est resté celui qui incarne la figure du "Zaim", leader, si importante au Moyen-Orient. C’est bien la preuve qu’aucun leader n’est parvenu, aux yeux de la population, à sortir du lot pour incarner un projet alternatif dans une région où la conception de la politique reste marquée par la permanence de l’homme fort. »









"Je connais Bachar el-Assad.
Vous me direz : tout le monde le connaît.
Ou plutôt : tout le monde croît le connaître, tant cet homme est une énigme.
Élève moyen et plutôt "sympathique" (il a étudié l'ophtalmologie à Londres), fou d'informatique, l'homme sort de l'ombre à la mort brutale de son frère aîné. Symbole de modernité, marié à une femme vêtue à l'occidentale, ancienne banquière, il incarne alors tous les espoirs aux yeux de l'Occident. Il devient, à 34 ans, président de la Syrie.
Dix-sept ans ont passé. 340 000 morts. Certains le surnomment le "Boucher de Damas". D'autres considèrent qu'il a servi de rempart à l'islamisme radical.
Quoi qu'on pense de lui, il a gagné la guerre.
Je l'ai rencontré à plusieurs reprises, y compris en rendez-vous "off", quand tout brûlait autour de lui. Plus d'une fois, je me suis demandé quelle part de vérité je pourrais retirer de ces moments.
Je vous laisse en juger."


Régis Le Sommier est directeur adjoint de Paris-Match et grand reporter (Mali, Afghanistan, Irak, Syrie…). Expert du Moyen-Orient et du terrorisme, il est notamment l'auteur de "Daech, l'histoire" aux Éditions de La Martinière.


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Régis Le Sommier : "Syrie: après l'enfer, l'exode" (La Ghouta) Paris Match  05/04/2018

Excellent article pour sa révélation des faits… des contacts qui n'ont jamais cessé entre Syriens malgré une odieuse intervention de l'étranger… Quelques sérieuses réserves toutefois quant à l'appareil lexical utilisé…


29 mars 2018, au départ de la Ghouta pour Idlib…
Un soldat de l'Armée arabe syrienne tente de convaincre un groupe de terroristes de déposer leurs armes - photo Noël Quidu

Avant que la porte du bus ne se referme, l’officier syrien lance à Hamad Abed, le combattant "rebelle" : « Ne va pas à Idlib. Tu vas mourir, là-bas. »





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