Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 22 août 2016

Madagascar, île des Naufrageurs… Série sans fin d'assassinats de Vazahas tombés amoureux du pays…


Une île restée longtemps vierge. Colonisée par des populations venues de différentes régions d’Afrique et d’Asie qui gardent la mémoire de leurs origines et qui se détestent mutuellement…
Une réputation de “naufrageurs”

La lutte contre la corruption, volet essentiel de la promesse de changement du nouveau régime [à l'époque celui de Marc Ravalomanana, à présent piteusement débusqué !], sera un thème éditorial récurrent et un travail de longue haleine.

L’opinion attend, bien sûr, les premiers signaux forts et concrets que le combat est réellement engagé contre ce mal social qui gangrène certainement le développement mais sape, aussi et surtout, les meilleures bonnes volontés d’investissement et de faire des affaires normalement.
Pour l’instant, les échos que l’on a des pratiques de l’administration et des usages commerciaux, ou judiciaires, sont très exactement identiques à ce qu’ils étaient avant la crise !
Il y a même des localités, comme Nosy Be par exemple, où les dysfonctionnements de la justice, sous la forme d’un racket organisé au détriment des étrangers bien évidemment, s’étalent au grand jour et sont notoirement connus de toutes les autorités locales mais également centrales.
D’un peu partout remontent des plaintes, des interrogations - sur tel tarif de visa qui a brusquement augmenté, par exemple - qui conduisent à penser que la bataille contre la corruption et les abus de pouvoir de quelques despotes locaux va constituer le plus gros handicap du nouveau régime et du gouvernement qui le sert.
C’est sans doute, en définitive, un handicap énorme, une tare ancienne que d’être un pays attrayant ! On sait à quel point les “vahaza” succombent à ses attraits naturels pour les investissements, tout ce qu’il y a à y entreprendre, même quand il ne s’y ajoutent pas pour les “vahiny” les charmes tout aussi attachants et tentants de la population.
Que faire quand on est trop belle, pour se protéger des convoitises de l’étranger, pour repousser les avances, et qu’un savoir-faire ajouté, le plus souvent, à des capitaux en volume suffisants laissent à penser à des rêves de conquête, même dans les meilleures dispositions d’esprit possibles ?
Il est clair que l’on se protège comme on peut, en usant de toutes les ruses et traquenards possibles pour dissuader le nouveau venu, et parfois l’ancien quand il s’agit de le spolier de ses biens, de “flasher” sur Madagascar.
Aux discours officiels d’invitation permanente, et comme rituelle, aux investisseurs étrangers répondent sur les terrains administratif et judiciaire notamment, un arsenal de dispositions réglementaires et de décisions de justice, de nature à faire fuir le mieux disposé des “vahaza”.
C’est si vrai que l’on finit par se demander si cette promotion permanente du pays ne constitue pas, finalement, un piège - comme celui des sirènes de la mythologie - dans lequel le voyageur imprudent est appelé à tomber ?
Une chose est certaine : ce ne sont ni les salons internationaux de promotion des investissements, pas plus que les missions de “patrons” étrangers qui changeront la réputation de “naufrageurs” du pays et de sa population.
L’Express de Madagascar : EXPRESSions du lundi 27 janvier 2003


Nosy Boraha, l'île Sainte-Marie


Paroles de rescapé…

Le fihavanana qui constituerait un principe d’harmonie sociale à Madagascar voudrait qu’aucune tête ne dépasse… En pratique ce fihavanana a pour corollaire une jalousie exacerbée… Voulez-vous froisser un Malgache ? Plus simplement éloigner un importun : dites lui du bien d’un autre Malgache… Ça lui sera insupportable… Si certes il ne vous ennuiera plus pendant un moment, jamais sa jalousie n’oubliera l’affront subi… De même, le fihavanana, ce principe de base, fera que tout succès d’autrui sera insupportableA fortiori s’il s’agit d’étrangers… À partir de là, tous les coups seront seront permis… S’attaquer à celui qui a réussi, surtout si cette réussite est visible, s’inscrira dans la logique d’une culture, indélébilement ancrée dans les mentalités… Cela quelque soit le régime en place, sans espoir de rémission…

Les quelques ligne précédentes devraient suffire à expliquer tout le problème… Ajoutons à cela la pauvreté… le mépris de l’étranger… la conviction unanimement ancrée que Madagascar est le plus beau pays sur cette Terre, donc que l’étranger qui aura succombé à ses charmes ne saurait aller ailleurs… Souvenons nous qu’à partir du moment où l’on a cédé une fois à un chantage ou à un racket, on donnera encore, toujours plus, l’engrenage est fatal… d’autant plus que le racketté sera désormais coupable ne n’avoir pas dénoncé le délit… dès lors il risque de tomber sous l’emprise d’une police qui profitera de l’aubaine pour prendre le relai des premiers racketteurs… Et de bonnes âmes auront toujours l'obligeance de dénoncer le racket, sinon le racketté. Ajoutons que Madagascar reste une île, s’en échapper autrement que par la seule voie de sortie aisée, l’aéroport d’Ivato, reste hasardeux, dangereux, immédiatement suspect…

Aucun étranger, tôt ou tard, ne sera à l’abri de tels comportements… Célibataires, ceux vivant avec une personne malgache, ceux déjà mariés à l’étranger… Chacun rencontrera des personnes de toute confiance… mais ces personnes de toute confiance, très souvent foncièrement sincères, ont une famille… et les relations familiales malgaches l’emporteront toujours sur des relations avec un étranger… Seuls seront plus ou moins protégés ceux qui dépendent étroitement d’une ambassade… Les touristes sont tout aussi exposés que ceux qui décident de s’installer dans le pays, avec une probabilité moindre du fait uniquement d’un séjour plus court… Une fatalité : aucun prétentieux ne s'avèrera plus malin que ceux qui ont déjà succombé… Comme ces phalènes magnétisés par l'éclat d'un feu, il sera irrémédiablement grillé… L'île des Naufrageurs hypnotisera encore et toujours de nouvelles proies tout aussi aimantes…

Les risques s'avèrent d'autant plus probables que parmi ces phalènes, certains en rajoutent en transgressant délibérément des règles de bienséance profondément ancrées chez les populations… Un drame parmi mes plus tragiques s'est déjà produit sur une plage… la plage d'Andaboy, près de Tuléar… La plage d'Andaboy vu sa réputation maléfique selon certaines croyances locales est donc désertée par les autochtones… Bravant de ridicules superstitions nombreux sont les étrangers européens qui en profitent pour venir s'y livrer au naturisme… Or le naturisme dépasse l'entendement de tout Malgache… Quiconque s'y adonne est considéré pour le moins comme un dérangé mental… sinon un profanateur… De notre point de vue, ce ne serait qu'un imbécile provocateur… Le danger est suffisamment grand pour quiconque se comporte loyalement sans qu'il soit besoin d'en rajouter…

Certes Madagascar est un beau pays… la nature y est unique… les gens y sont initialement extrêmement accueillants… mais il existe de par ce monde, d’autres pays tout aussi attrayants où il est possible de vivre en paix… sans l’angoisse d’une agression qui peut subvenir à tout moment… Des pays où il sera possible de complimenter vos hôtes… Des pays où vos hôtes se réjouiront sincèrement de vos succès… où votre générosité éventuelle sera appréciée, et infiniment récompensée.


*   *   *

Dimanche matin 21 août, deux jeunes bénévoles français qui travaillaient pour une association à Madagascar ont été retrouvés battus à mort sur une plage de l’île Sainte-Marie.
Une jeune femme de 22 ans et son compagnon de 25 ans ont été tués durant la nuit du samedi 20 au dimanche 21 août l’île de Sainte-Marie à Madagascar.

Leurs corps ont été retrouvés hier matin à l’aube sur une plage, à 200 mètres de la discothèque où ils auraient été vus pour la dernière fois.

Par voie de communiqué, le ministère français des Affaires Étrangères adresse ses condoléances aux familles des victimes. "Nous avons appris avec émotion le crime odieux qui a coûté la vie à deux ressortissants français" a écrit dimanche soir le ministère français des Affaires étrangères.

Selon le communiqué des Affaires Étrangères    : les autorités françaises sont en contact avec les familles des victimes et une enquête est en cours à Madagascar. Des renforts attendus aujourd’hui à Madagascar

"Des gendarmes français sont attendus ce lundi en renfort pour assister leurs collègues de la police nationale et de la section criminelle de la gendarmerie malgaches". Le consul de France est également attendu. Pour l’heure, aucune interpellation n’a été effectuée. Cétamada, une association reconnue

Les deux jeunes bénévoles étaient arrivés il y a quelques mois sur l’île de Sainte-Marie pour s’engager au sein de l’association malgache Cétamada qui œuvre pour la protection des mammifères marins et de l’environnement.

Les deux Français étaient des éco-volontaires, des bénévoles qui travaillaient depuis quelques mois pour l’association malgache Cétamada.

"Les éco-volontaires, au nombre de 26, travaillent pour l’association pendant toute la saison de reproduction des baleines qui s’achève à la fin du mois de septembre". Un hommage rendu aux deux victimes aujourd’hui

Le vice-président de l’association Cétamada dénonce un "acte barbare" mais il prétendrait insister aussi sur le caractère exceptionnel de l’événement sur cette île paisible. "Je vis à Sainte-Marie depuis plus de trente ans, cette petite boîte de nuit a très bonne réputation. C’est la première fois qu’il y a un acte aussi dramatique, aussi barbare. Il n’y a pas de connotations raciste ou sexuelle. C’est une chose complètement exceptionnelle qui s’est passé et ça c’est important de le dire". "Exceptionnel" ne veut pas dire unique… Si "exceptionnel" à Sainte-Marie, l'assassinat d'étrangers, le plus souvent Vazahas, est récurrent à Madagascar.

La saison a été abrégée en raison du drame par les responsables de Cétamada et les jeunes volontaires doivent décider ce lundi s’ils restent sur l’île ou la quittent.

Un hommage à leurs deux camarades est organisé par l’association Cétamada ce lundi 22 août.


L'Info Réunion : Deux bénévoles français tués à Madagascar

La mort violente d’un amoureux de Madagascar, cette île des naufrageurs…

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