Le chiffre est effrayant mais tout à fait plausible. L’auteur de cette étude, le docteur Jamil Chahine, s’est basé pour aboutir à ses conclusions sur le nombre de morts publiés par différents médias et sur 51 autres sources consultées dans la région et dans le monde (qu’il énumère à la fin du rapport).
Selon l’étude, 360 000 extrémistes étrangers, hommes et femmes, sont passés par la Syrie entre le 10 avril 2011 et le 31 janvier 2016. Provenant de 93 pays, il s’agit du « plus grand rassemblement de combattants étrangers de toute l’histoire », venus de tous les continents, y compris d’Océanie, et de tous les pays arabes sans exception. Ce nombre comprend aussi bien ceux qui ont participé aux combats contre l’État syrien directement ou indirectement, que ceux qui ont apporté un soutien logistique, médical, ou encore les femmes qui ont pratiqué le « jihad sexuel ».
Le docteur Chahine chiffre à 95 000 le nombre d’extrémistes étrangers qui ont été tués en Syrie pendant cette période. Selon lui, il y aurait actuellement quelque 90 000 combattants extrémistes en Syrie, essentiellement dans les rangs de « Daech » ou du Front qaïdiste « al-Nosra », qui a récemment changé de nom en « Fateh al-Cham ».
21 500 Européens
L’étude du Firil Center estime que sur les 21 500 extrémistes d’origine européenne, seuls 8 500 sont retournés dans leur pays. Les autres sont soit morts, soit toujours sur le terrain.
Les Turcs représentent le contingent le plus important. Il comprend des officiers, des soldats et des membres des services de renseignements turcs, des militants de l’organisation extrémiste appelée les « loups gris », ainsi que des Turkmènes. Ces derniers se battent dans les rangs du « Front al-Nosra » ou disposent de groupes terroristes autonomes, comme les « Brigades des Turkmènes de Syrie ». L’étude allemande indique que 350 militaires turcs ont été tués au combat en Syrie et que leur mort a été imputée à d’autres raisons par les médias.
Le nombre le plus élevé de morts a été enregistré dans le contingent de terroristes saoudiens, où sont recrutés la plupart des kamikazes. Sur les 24 500 extrémistes saoudiens, 5 990 ont été tués.
La Tunisie, elle, a offert le plus grand nombre de femmes extrémistes. 180 Tunisiennes sont allées en Syrie pour pratiquer le « jihad sexuel », et 45 d’entre elles seraient mortes.
La Jordanie aussi a apporté son lot de combattants, avec 3 900 individus. 1 990 ont été tués sur le champ de bataille, surtout dans les rangs de « Daech » et d’« al-Nosra ».
L’année 2015 a vu une augmentation du flot de combattants venant de pays d’Asie centrale, des ex-Républiques de l’Union soviétique et du Caucase russe. Les Ouzbeks, les Tchétchènes ainsi que les Chinois d’origine ouighour, ont joué un rôle de premier plan dans la dernière offensive terroriste lancée contre Alep le 31 juillet dernier. Les kamikazes qui ont attaqué les lignes de défense de l’armée syrienne et de ses alliés, à bord de véhicules blindés bourrés d’explosifs, pour ouvrir des brèches, ont été recrutés dans les rangs de ces trois ethnies.
La France a aidé «al-Nosra»
L’étude du docteur Jamil Chahine ajoute que 45 milliards de dollars ont été dépensés entre 2011 et début 2016 pour financer les opérations militaires contre l’Armée arabe syrienne.
L'Organe belge de coordination de l'analyse de la menace (Ocam) a de son côté indiqué que 457 ressortissants Belges sont partis combattre en Syrie ou en Irak, dont près d'un tiers de femmes et d'enfants. Sur ces 457 personnes, 266 sont toujours sur le terrain, dont 90 sont portées disparues et ont vraisemblablement été tuées.
Lors d’un déplacement à Bruxelles en mars dernier, la conseillère en contre-terrorisme du président américain Barack Obama, Lisa Monaco, avait tenté de minimiser le nombre d’étrangers dans les rangs des groupes terroristes, avançant le chiffre de « 30 000 combattants, dont 6 000 Occidentaux ». Cela était tout à fait normal car la responsable américaine était venue parler des « succès dans la lutte anti-terroriste de la coalition internationale » dirigée par les États-Unis. Mais Lisa Monaco avait reconnu que « Daech » gardait une forte capacité à « recruter, radicaliser et mobiliser des personnes à la violence » sur les réseaux sociaux, essentiellement via le système de communications sécurisées Telegram.
Sur un autre plan, le député des Français de l’étranger et ancien juge antiterroriste Alain Marsaud a dit « qu’à un moment ou un autre l’État français a facilité les actions d’al-Nosra. J’ai eu l’occasion de montrer à l’Assemblée Nationale des photos de combattants d’al-Nosra en possession de fusils d’assaut français », a-t-il révélé.
Source : Samer R. Zoughaib (French.alahednews) : 360000 extrémistes étrangers ont combattu en Syrie
Terrorisme : Petit guide pour déjouer les pièges des mots (Kurultay.fr)
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