L’Algérie, du moins l’Algérie des années 50, peut s’enorgueillir, entre autres, de deux immenses champions, Alain Mimoun et Abdel-Kader Zaaf, de quatre ans l’ainé… Deux Français entrés dans la légende du sport de très haut niveau… bien qu’ayant connu chacun un destin divergeant, une gloire fondée sur un triomphe pour l’un, sur un combat titanesque mais vain pour l’autre… Pour tout deux une volonté et une endurance hors du commun… Alors qu’Alain Minoun excellait dans les courses de fond, Abdel-Kader Zaaf s’illustrait dans le cyclisme sur route…En 1942 puis en 1947, Abdel-Kader Zaaf fut champion de France, puis Il participa quatre fois au Tour de France en 1948, 1950, 1951 et 1952 avec l’équipe d’Afrique du Nord, le Tour se disputant alors par équipes nationales et régionales… C’était l’époque des très grands, Louison Bobet, Fausto Coppi, Gino Bartali, Hugo Koblet, Ferdi Kübler, Stan Ockers…
Abdel-Kader Zaaf ne termina le Tour qu’en 1951 à la 66ème place… mais "lanterne rouge", ce qui lui valut de fructueux contrats d’après Tour… Mais sa gloire, il la doit à cette fameuse étape du 27 juillet 1950, entre Perpignan et Nîmes… Échappé avec son coéquipier Marcel Molinès… Marcel Molinès gagna certes l’étape avec plus de quatre minutes d’avance sur Ferdi Kübler et Stan Ockers, mais qui s’en souvient vraiment sinon à travers la mésaventure que connût Abdel-Kader Zaaf, près de Vendargues… Victime d’un malaise dû tant à l’effort qu’à la chaleur Abdel-Kader Zaaf s’effondra sur le bas côté de la route… Ayant repris ses esprits, il repartit… mais en sens inverse…
Il entrait ainsi pour l’éternité dans la légende du Tour… Et c’est là qu’interviennent les journalistes… déjà aussi nuls, mal informés, malveillants qu’aujourd’hui… Samir Nasri, victime de la médisance voire de la diffamation des journalistes de l’Équipe ou de l’AFP devrait savoir que nombreux avant lui sont ceux qui ont connu pareille injustice… De tout temps les journalistes ont manifesté les mêmes tares congénitales inhérentes à la profession…Friands de sensationnel au besoin pimenté d’une pincée de médisance, ces braves journaleux n’hésitèrent pas à écrire qu'étant parvenu à lâcher Marcel Molinès, Abdel-Kader Zaaf, assoiffé, accepta un bidon que lui présentait un spectateur sur le bord de la route. Malheureusement pour lui, ce bidon aurait contenu du vin. Aussi ç’aurait été l'assommoir pour le coureur qui, après s'être « désaltéré », légèrement titubant, reprit son vélo et repartit dans le sens inverse de la course… Une version largement colportée mais évidemment totalement fausse.La vérité est que Zaaf, musulman pratiquant n’a jamais bu de vin, pas même par méprise ou dans la détresse. Suite à son malaise, des spectateurs, pourquoi pas vignerons, l'ont adossé contre un platane et, comme ils n'avaient pas d'eau sous la main, l'ont aspergé de rosé… Zaaf, à demi réveillé, enfourcha alors son vélo mais repartit en sens inverse jusqu'à rencontrer la voiture balai. Son maillot puait la vinasse, certainement pas son haleine… Le docteur Dumas, médecin officiel du Tour de France, pas plus que les journalistes n’ont cherché à comprendre davantage… L’anecdote était trop savoureuse… Ainsi est née une légende… Au-delà de la médisance le nom d’Abdel-Kader Zaaf s’inscrivait ainsi à l’encre indélébile sur les tablettes du Tour… et parmi les héros de notre enfance…
Michel Crepel : "En 1951, l'Algérois Abdelkader Zaaf fait souffler un vent d'originalité sur la route du Tour de France, par son tempérament insolite"
Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.…
samedi 30 juin 2012
Abdel-Kader Zaaf, une légende malgré l'incompétence malveillante de journaleux…
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Enfin, une critique objective et positive sur un Algérien. Cela attènue sans pour autant l'effacer , l'inexactitude sur laquelle s'est forgé une lègende . Quand au qualificatif Bourricot , qui n'était que condescendant á l'époque coloniale, il n'est pas nécessaire de commenter.....souci eux quant á moi de rester objectif, je trouve que la critique des journalistes est pour le moi aussi déplacée , que le mépris condescendant nourri á l'égard de ce coureur digne de respect .
RépondreSupprimerBel hommage à Zaaf, mais quand on vilipende aussi puissamment les journalistes, il serait bon de donner des informations précises ! Par exemple Zaaf fut champion de France en 1942 et 1947, mais pas tout seul c'était avec son club le Vélo Club Musulman, le championnat était le championnat de France des sociétés amateurs. Au sujet de son malaise en 1950, à la fatigue et au cagnard, il serait bon d'ajouter l'effet des amphétamines (le produit dopant favori de l'époque), et il n'y aurait rien d'étonnant qu'il ait bu une bouteille d'un produit alcoolisé tendu par un spectateur dans l'état semi-conscient qui était le sien. Ce qui est à peu près certain c'est que des spectateurs l'ont arrosé de vin pour tenter de le ranimer, il sentait donc la vinasse comme a pu le constater le médecin du Tour, le docteur Dumas.
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