Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 22 avril 2012

Madagascar, funeste île de Naufrageurs… nouvel épisode tragique d'une série sans fin…


Paroles de rescapé…

Le fihavanana qui constituerait un principe d’harmonie sociale à Madagascar voudrait qu’aucune tête ne dépasse… En pratique ce fihavanana a pour corollaire une jalousie exacerbée… Voulez-vous froisser un Malgache ? Plus simplement éloigner un importun : dites lui du bien d’un autre Malgache… Ça lui sera insupportable… Si certes il ne vous ennuiera plus pendant un moment, jamais sa jalousie n’oubliera l’affront subi… De même, le fihavanana, ce principe de base, fera que tout succès d’autrui sera insupportableA fortiori s’il s’agit d’étrangers… À partir de là, tous les coups seront seront permis… S’attaquer à celui qui a réussi, surtout si cette réussite est visible, s’inscrira dans la logique d’une culture, indélébilement ancrée dans les mentalités… Cela quelque soit le régime en place, sans espoir de rémission…

Les quelques ligne précédentes devraient suffire à expliquer tout le problème… Ajoutons à cela la pauvreté… le mépris de l’étranger… la conviction unanimement ancrée que Madagascar est le plus beau pays sur cette Terre, donc que l’étranger qui aura succombé à ses charmes ne saurait aller ailleurs… Souvenons nous qu’à partir du moment où l’on a cédé une fois à un chantage ou à un racket, on donnera encore, toujours plus, l’engrenage est fatal… d’autant plus que le racketté sera désormais coupable ne n’avoir pas dénoncé le délit… dès lors il risque de tomber sous l’emprise d’une police qui profitera de l’aubaine pour prendre le relai des premiers racketteurs… Et de bonnes âmes auront toujours l'obligeance de dénoncer le racket, sinon le racketté. Ajoutons que Madagascar reste une île, s’en échapper autrement que par la seule voie de sortie aisée, l’aéroport d’Ivato, reste hasardeux, dangereux, immédiatement suspect…

Aucun étranger, tôt ou tard, ne sera à l’abri de tels comportements… Célibataires, ceux vivant avec une personne malgache, ceux déjà mariés à l’étranger… Chacun rencontrera des personnes de toute confiance… mais ces personnes de toute confiance, très souvent foncièrement sincères, ont une famille… et les relations familiales malgaches l’emporteront toujours sur des relations avec un étranger… Seuls seront plus ou moins protégés ceux qui dépendent étroitement d’une ambassade… Les touristes sont tout aussi exposés que ceux qui décident de s’installer dans le pays, avec une probabilité moindre du fait uniquement d’un séjour plus court… Une fatalité : aucun prétentieux ne s'avèrera plus malin que ceux qui ont déjà succombé… Comme ces phalènes magnétisés par l'éclat d'un feu, il sera irrémédiablement grillé… L'île des Naufrageurs hypnotisera encore et toujours de nouvelles proies tout aussi aimantes…

Les risques s'avèrent d'autant plus probables que parmi ces phalènes, certains en rajoutent en transgressant délibérément des règles de bienséance profondément ancrées chez les populations… La plage d'Andaboy, vu sa réputation maléfique selon certaines croyances locales est donc désertée par les autochtones… Bravant de ridicules superstitions nombreux sont les étrangers européens qui en profitent pour venir s'y livrer au naturisme… Or le naturisme dépasse l'entendement de tout Malgache… Quiconque s'y adonne est considéré pour le moins comme un dérangé mental… sinon un profanateur… De notre point de vue, ce ne serait qu'un imbécile provocateur… Le danger est suffisamment grand pour quiconque se comporte loyalement sans qu'il soit besoin d'en rajouter…

Certes Madagascar est un beau pays… la nature y est unique… les gens y sont initialement extrêmement accueillants… mais il existe de par ce monde, d’autres pays tout aussi attrayants où il est possible de vivre en paix… sans l’angoisse d’une agression qui peut subvenir à tout moment… Des pays où il sera possible de complimenter vos hôtes… Des pays où vos hôtes se réjouiront sincèrement de vos succès… où votre générosité éventuelle sera appréciée, et infiniment récompensée.





Attaquée par des bandits, une jeune Française a été retrouvée morte, samedi 14 avril sur la plage. Son compagnon reste introuvable… Le couple, séduit par les charmes de la Grande Île, avait récemment ouvert un restaurant à Tuléar, pas très loin de leur plage préférée, celle d'Andaboy…

La fatalité s'est abattue sur le couple Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, à Tuléar. Ces deux ressortissants français âgés d'une trentaine d'années avait quitté le nord de la France,  il y a près d'un an, pour s'installer à Madagascar. Samedi matin, des policiers effectuant des recherches  ont retrouvé le corps  sans vie et dénudé de la jeune française, gisant sur la plage.

Apparemment la dépouille aurait été ramenée sur la côte par le courant après avoir dérivé dans la mer pendant plusieurs jours. Un policier qui s'est rendu sur les lieux indique qu'une plaie béante a été relevée au niveau  de la cage thoracique de la vic­time. Le sort de son compagnon est, par  ailleurs, incertain. Jusqu'à présent, ce dernier n'a donné aucun signe de vie. Les indices relevés par les enquêteurs ne sont point pour rassurer les personnes proches des deux Français.

Andaboy, une plage devenue extrêmement dangereuse

Andaboy, est une plage située à environ dix kilomètres du centre de Tuléar, l'endroit est très isolé, à 1,5 kilomètre du premier village. Les autorités consulaires françaises avaient déjà déconseillé de s'y rendre, alors que les Malgaches évitent ce site en raison de superstitions locales…

Les premiers indices ont été  relevés dans la matinée de vendredi. Une sandale ayant appartenu à la défunte avait été découverte aux abords de  la plage où le meurtre a été commis. Dans la foulée, les enquêteurs qui  se sont rendus sur place ont retrouvé un quad et une paire de  lunettes, appartenant au Français disparu, lesquels avaient été  dissimulés sous des rameaux. Plus loin, un gourdin maculé de sang était enfoui dans le sable. "Il pourrait s'agir de l'arme du crime", confie une source auprès du service des renseignements de la direction provinciale de la police nationale, à Tuléar.

À la demande de la police judiciaire, une autopsie a été pratiquée sur la  dépouille de Johanna Delahaye, dimanche après-midi, à l’hôpital  principal de Tuléar, pour aider les enquêteurs à faire la lumière sur  ce crime odieux. Ayant pignon sur rue à Tuléar, le couple victime de ce double meurtre était propriétaire d'un restaurant.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux Français auraient quitté  la ville en quad, jeudi 12 avril en début d'après-midi, pour faire une escapade à Andaboy, à la sortie de Tuléar, une plage qu'ils affectionnaient tout particulièrement. Ne les voyant pas revenir, le personnel du  restaurant a alerté la police, le soir même.

Depuis quelques semaines, la plage d'Andaboy est devenue de plus en plus dangereuse, notamment pour les ressortissants étrangers. Il y a à peine  un mois, Nicolas Oudet, directeur de l’Alliance française de Tuléar, a été agressé en s’y rendant seul. Tombé nez-à-nez avec des bandits, il a été battu à coups de bâton jusqu’à ce qu’il eût perdu connaissance. Après l'avoir délesté de son quad, les bandits se sont évanouis dans la nature en un éclair. Quand il a repris ses esprits, Nicolas Oudet a réussi à regagner la ville pour se  faire soigner. Sérieusement touché, il a dû être évacué en France, sur l'île de La Réunion.

Face à ce meurtre, le consul de France à Tuléar ne reste pas inactif. Dimanche, il a réuni la communauté française et les autorités compétentes…


Trois hommes d'une trentaine d'années ont été arrêtés par les forces de  l'ordre et placés en garde à vue dans le commissariat central de la  police de Tuléar, ce mercredi 18 avril en fin d'après-midi. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre de Johanna Delahaye ainsi que dans la dis­parition de Gérald Fontaine, son époux, jeudi 12 avril dernier.

Une population terrorisée

Selon les informations, les trois individus pourraient être les pièces  maîtresses pour dénouer ce crime crapuleux  lié vraisemblablement à une affaire de racket : « Ils se connaissent et ont pris contact avec le couple, auparavant »,  explique une source policière locale. Un autre haut responsable de la  police à Tuléar affiche tout de même la prudence face à cet optimisme. «  Une dizaine de personnes ont été interrogées, présumées avoir participé à ce meurtre. Nous avons une piste privilégiée  afin de résoudre ce crime et retrouver Gérald Fontaine. Mais je ne peux  pas vous donner plus de détail », a t-il confié.

Aussi, les indices retrou­vés dont le gourdin maculé de sang enfoui dans le sable, qui pourrait être l'arme du  crime, ainsi que l'autopsie pratiquée sur la dépouille de Johanna   Delahaye, dimanche, auraient permis de resserrer l'étau sur les criminels. La présence, à Tuléar depuis ce dimanche 15 avril,  d'un représentant de l'ambassade de France et d'un  attaché de sécurité français a par ailleurs  dynamisé l'enquête.

En attendant le dénouement de ce crime, la ville de Tuléar est paralysée par interrogations et inquiétudes. Les ressortissants étrangers n'osent plus s'aventurer  seuls, notamment le soir, sur la plage d'Andaboy. « L'animation par  des quads le long de la rue du­rant la nuit connait un calme relatif.  Les étrangers sortent également en groupe. L'histoire de Nicolas Oudet, directeur de l'Alliance française de Tuléar, récemment agressé dans la plage d'Andaboy, et l'affaire sur ce couple français les terrorisent même  s'ils ne l'affichent pas », conclut Justin Raomelonjafy, un épicier au cœur de la ville de Tuléar.

La disparition de Gérald Fontaine

Gérald Fontaine… lui aussi avait subi les mirages de l'Île aux Naufrageurs…

Alors que Gérald Fontaine, 41 ans, est porté disparu depuis le 12 avril, un responsable de la police a déclaré, vendredi 20 avril, en fin d'après-midi : "Un villageois nous a dit avoir trouvé un corps décomposé dans les mangroves à 60 kilomètres de Tuléar, près de Manombo. Nous ne savons pas encore si c'est Gérald Fontaine". Selon les policiers, aucun autre individu de type européen n'a été déclaré disparu dans la région de Tuléar… "Tant que nous n'avons pas de trace de Gérald, nous le considérons comme suspect", maintenait dans ses déclarations la police nationale drapée dans un professionnalisme d'autruche nationaliste…

Ce samedi 21 avril, les autorités locales dont le maire de Tuléar se sont déplacées près de Manombo, village enclavé situé à 60 kilomètres de Tuléar, où la découverte du corps portant des traces de coups avait été signalée la veille. "Cliff, un ami que Gérald et moi avons en commun a vu le cadavre et a reconnu Gérald Fontaine", a confirmé Fabienne Crisaci, une résidente de Tuléar et proche de Gérald Fontaine…


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