Le parlement de Damas : bientôt de nouveaux visages, mais pas de barbus... |
On pourra toujours dire que par ces dispositions, le gouvernement Bachar condamne au silence – et à la violence – tout une partie de l’opinion syrienne : les Frères musulmans ont une implantation incontestable à Hama. Mais ce sera faire preuve de mauvaise foi – ou de naïveté irresponsable – dans la mesure où les Frères prônent un État islamique radicalement opposée à la laïcité qui demeure malgré tout le modus vivendi de la société syrienne, et appellent par ailleurs au renversement violent de l’actuel régime : la Confrérie s’est positionnée assez clairement comme un parti de guerre civile et religieuse, et aucun gouvernement syrien responsable – baasiste ou pas – ne pourrait prendre le risque de la légaliser, compte tenu du fragile équilibre et de la société syrienne et de la région.
En tout cas, la loi est immédiatement applicable : on verra très bientôt ce qu’il en sort concrètement, et si la frange modérée – et intérieure – de l’opposition accepte la « main tendue » du pouvoir. Une chose est sûre : Bachar al-Assad a symboliquement déclenché, ce jeudi 4 août, une sorte de « perestroïka à la syrienne ». Le chef de l’État entame là une route difficile, entre résistances au changement et provocations extrémistes, le tout dans un contexte international un rien « chargé ». Les observateurs et commentateurs extérieurs devraient, s’ils ont une once d’honnêteté et de connaissance de la Syrie, lui faire crédit de sa bonne volonté. Mais la plupart des commentateurs ont-ils envie d’être honnêtes sur le sujet ?
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