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mardi 21 décembre 2010

Investiture du président Alpha Condé


28 septembre 1958… 21 décembre 2010… Sortie de l'Enfer… Les cérémonies solennelles de l’investiture ont débuté ce mardi 21 décembre 2010 à 10 heures GMT au Palais du peuple. Assistaient à cette investiture de nombreuses personnalités invitées, chefs d’État et de gouvernement ouest-africains, africains et étrangers dont entre autres, le président de la Nation Arc-en-ciel, Jacob Zuma, du Burkina Faso, Blaise Compaorè, du Congo-Brazza, Denis Sassou Nguesso, du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, du Mali, le général Amadou Toumani Toure, de la Mauritanie, Ould Abdelaziz, du Niger, le général Salou Djibo, du Sénégal, Me. Abdoulaye Wade, de la Sierra Léone, Dr. Ernest Bai Koroma, du Nigéria, Goodlock Jonattan, de la Guinée Bissau, Malam Bacai Sagna, du prince héritier du Qatar, l’Emir Cheïkh Tamim Bin Hamad Al Tani, de la Représentante du secrétaire général de l’ONU, Aisha Roose Migira, du ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt...  Un grand absent de cette investiture, qui ouvre une nouvelle page politique de la Guinée, après plus d'un demi-siècle de régimes totalitaires,  aura été Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux de l’élection présidentielle et actuellement en voyage en Europe.

Jean-Marie Doré, Premier ministre du Gouvernement de transition remet la démission de son gouvernement au président Alpha Condé, en présence du Président de la transition, le général d'armée Sékouba Konaté :



La Guinée fait école ce matin avec l’investiture d’Alpha Condé.  L’opposant historique, par un des ces providentiels retournements de l’Histoire, est désormais à la manoeuvre.  Le voilà  devenu l’homologue de certains de ses ex-bienfaiteurs - dont Compaoré- et plus légitime que Gbagbo, son voisin géographique, mis au ban des Nations…
C’est peut-être l’histoire réécrite de Sisyphe qui, à force de rouler son rocher,  finit par le mener à bon port. Mais, ténèbres, intrigues, sang et misère anormale d’un pays normalement riche, tels sont les mots-clés de la Guinée en cinquante deux ans d’opportunités ratées. Les défis commencent donc pour Alpha Condé dès la minute précise où il aura juré dévouement à son pays et à sa constitution. Le dévouement suppose de l’enthousiasme et de l’énergie : des denrées rares à soixante douze ans, l’âge du président Condé.
L’homme, c’est de notoriété publique, ne s’est pas battu pour les privilèges et la fortune personnelle. Sa grandeur est dans le parcours qui fut le sien avant ce matin. La Guinée des paradoxes, qu’il le sache, ne lui réservera que des servitudes. L’eau courante et l’électricité  manquent encore à  ce château d’eau du continent à l’incroyable potentiel hydroélectrique. Les ressources minières dont son sous-sol regorge n’ont pas permis le décollage économique d’un pays qui a tout pour être une des locomotives de la sous-région. Ses perspectives agro-industrielles sont décapantes tout comme son potentiel touristique. Rattraper un retard de cinquante deux ans au cours d’un mandat de cinq ans n’est pas ce qui doit être demandé à Alpha Condé.
Mais inscrire sa législature dans le cercle vertueux est sa mission historique et il ne pourra y déroger impunément pour lui et pour son pays pour lequel nous nous remettons à espérer. Cela nécessite une équipe de bâtisseurs, jeune et désintéressée ainsi  qu’une tolérance minimale pour la corruption. Être le président de tous les Guinéens et de toutes les Guinéennes, purger les tragédies successives que son pays a connues : Alpha Condé a annoncé ses recettes. Passer au concret en se mettant au dessus de la mêlée et sans perdre de temps est autre chose…

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