Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 20 novembre 2010

Épuration : les hyènes ont toujours faim de haine

La police de la pensée a encore frappé… L’affaire du portrait de Pétain fait des émules. Le paisible village de Dernancourt (Somme) vient de débaptiser sa « rue du Maréchal-Pétain », renommée « rue du 5-avril-1918-Bataille-de-Dernancourt ». La décision a été adoptée en conseil municipal le 5 novembre dernier par huit voix contre une. 
Une semaine auparavant, le maire du village, Lionel Lamotte, avait reçu un courrier officiel de la sous-préfecture de Péronne l’invitant à rebaptiser la rue incriminée expliquant que le maintien de la dénomination originelle risquait d’être « interprété comme étant une apologie d’un personnage condamné en 1944 à l’indignité nationale ». Michel Delpuech, préfet de la région Picardie et de la Somme, s’est félicité de cette décision.  Cynique, non… putain, oui. Le fonctionnaire-préfet a précisé que c’est l’affaire du portrait de Pétain de Gonneville-sur-Mer (Calvados) – qui a dû être retiré à la suite d’une décision du tribunal administratif de Caen rendue fin octobre – qui l’avait interpellé et incité à entreprendre ces démarches.
Au moins deux autres bourgs français en possèdent encore une. A Parpeville (Aisne), Patricia Joint, maire depuis 2008, envisage « depuis le début de son mandat » de faire débaptiser la rue en question, sans pour autant avoir eu pour l’instant l’approbation de l’ensemble du conseil municipal. Une vague de terreur épuratrice qui pourrait l'inciter à imiter l'exemple de Dernancourt…
À Tremblois-lès-Carignan (Ardennes), il n’est pour l’instant « pas question de débaptiser la rue ». « Il s’agit bien de la rue Pétain, c’est-à-dire le général d’avant la Seconde Guerre mondiale, et non pas la rue Maréchal ou Philippe Pétain », insiste Jean-Pol Oury, le courageux maire de ce village de 114 âmes. La légende du vainqueur de Verdun est encore bien vivante dans cette région durement touchée durant le premier conflit mondial. L’édile ne cherche néanmoins pas à créer de polémique. « Si la préfecture nous demande de débaptiser la rue, nous en discuterons en conseil municipal. Nous pourrions même organiser un référendum. »

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