Texte d'un Français ordinaire, Midi-Libre du dimanche 7 novembre 2010 |
Les 5, 6, 7 novembre derniers le Cercle Algérianiste tenait à Béziers son 37e Congrès national. Plus de 1500 personnes, des tables rondes passionnantes, un public fervent. Bref un succès… Pour l'occasion, le Midi Libre avait envoyé un de ses graphomanes, un certain Jean-Jacques Sarciat, voir de quoi il retournait. Le Sarciat est venu. Et il a déposé - comme on dit qu'un chien pose sa crotte - un article intitulé, Kolossale finesse, "Indigènes". Un article qui commence très mal puisque le Sarciat n'a même pas été capable de retenir le nom du président du Cercle Algérianiste, Thierry Rolando, qu'il appelle- le confondant peut être avec le frangin de Dalida - Thierry. Orlando…
Je savoure dans le texte la haine exhalée par ce dénommé Jean-Jacques Sarciat… Forte envie de vomir… Vite un grand bol d'air frais ! et… lucidité retrouvée réflexion faite, je serais tenté d’adresser un très grand merci à ce JJS… Après tout ce JJS a le mérite de dire. JJS n’est qu’un Français ordinaire… Il dit ce que pensent un très grand nombre de ses congénères. Il n’y a à cela vraiment rien de répréhensible, sauf que ça ne peut faire plaisir aux Pieds-noirs en tant que communauté. Je mettrais en balance les propos de ce JJS et l’indifférence, la paresse à s’informer, le mépris de la connaissance historique des autres, ceux qui ne penseraient même pas à nous insulter, ignorant notre existence. Si ce papier de JJS pouvait amener un plus grand nombre de Pieds-noirs à s’interroger sur la pertinence d’une stratégie de communication, il aura été d’une grande utilité. Se faire plaisir entre soi, entre des participants nés généralement au plus tard fin des années 40, relève un peu de la masturbation. Si je choque, ce veut être pour la bonne cause. Nos enfants, petits-enfants, les jeunes Français n’ont que faire de ce qu’ils seraient tentés de considérer comme des rabâchages… Qui n’a pas entendu dire par un de ces enfants : « Mon père était Pied-noir ». Et, les petits-enfants ? Ils n'y font même plus allusion. Passé. Distanciation. Mon propos ne nie rien des crimes imputés à De Gaulle et ses séides. Cela ne nie rien des faits. Cela ne remet pas en cause, un combat. Mais sachons que De Gaulle ne sera jamais condamné sur les seuls crimes liés à l’affaire algérienne… Alors, n’oublions pas Mers el-Kébir, les 3 et 6 juillet 1940. La Guinée, le camp Boiro... Et, l’Épuration, cette réplique occultée de la Terreur : selon Henry Coston, 110000 exécutions sommaires, plus ces tondues honorées par Brassens… (110000 exécutions sommaires à rapprocher des 73000 déportations recensées de Juifs pendant l’Occupation.) … … Je reste convaincu que le combat doit être recadré. Recadré dans une dénonciation d’une vaste entreprise de falsification de l’Histoire. De l’Histoire d’après la Première Guerre mondiale, avec un zèle tout particulier à partir de 1940… L’Épuration… La mise à mort de l’Algérie ne peut-elle pas s’analyser comme une réplique de cette haine qui a déferlé sur la France d’après la Libération. Donc indissociable d’un contexte élargi dans le temps. Il y a la France, mais aussi le Monde… Cet intégrisme démocratique… Silence de connivence sur les crimes du communisme… Connivence des médias de masse dans le choix de l’actualité, des commémorations, des condamnations. Ce n’est qu’au prix d’un tel recadrage que notre combat sera crédible au-delà de ceux qui ont vécu directement la tragédie algérienne… N’est-ce pas notre objectif que de témoigner et imprégner une Histoire qui risque de continuer à s’écrire sans nous. Qui se souvient encore de la France d’Ali Chekkal et de Gaston Monnerville ? Qui se souvient de ce 2 octobre 1958 et des crimes engendrés contre la Guinée… Qui a souligné le courage d’une vie de combat pour la liberté d’un peuple menée par Alpha Condé… Cette Histoire c’est aussi la nôtre. Et la Côte d’Ivoire, sous le joug d’un Laurent Gbagbo ? Et Madagascar pillée, en dernier par Ravalomanana… J’ai très longtemps vécu à Madagascar. J’ai eu l’occasion de visionner en compagnie de Malgaches de tout âge des films sur leur pays d’avant 1958. Ils pleuraient.
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