Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 4 février 2016

Louis-Ferdinand Céline : lieux de mémoire urbains et virtuels… Céline en phrases…

" Il n'y a pas d'écrivains maudits, il n'y a que des écrivains en avance "

À ce jour, seule la maison d'Henri Mahé à Camaret, en Bretagne, est ornée d'une plaque commémorant le passage de Céline dans le lieu. De façon générale, les municipalités liées à la vie de Céline entretiennent des rapports ambigus avec l'auteur de Voyage au bout de la nuit. Si certaines s'enorgueillissent d'avoir compté un illustre écrivain parmi leurs administrés, à ce jour, aucune d'entre elles n'a franchi le pas en baptisant du nom de Céline un morceau de leur voirie. C'est en vain que le lecteur cherchera une "rue Louis-Ferdinand Céline" à Courbevoie, Paris, Bezons, Argenteuil, Clichy, ou Meudon...


Document du Dr Alexandre Gentil





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C'est à Sauveterre de Comminges, près de Saint-Gaudens, que je lus pour la première fois Mort à crédit. Expédié en tout début de carrière, pour relancer l'activité et le développement commercial du bureau de Poste de ce village de 720 habitants, les soirées, en solitaire, y étaient particulièrement longues. Voyage au bout de la nuit puis les "pamphlets" vinrent rapidement rejoindre Mort à crédit me permettant ainsi de pénétrer l'univers célinien. Sa poétique, son lyrisme, son esthétique, ce style "du langage parlé dans le domaine de l'écrit " devaient me séduire, mais ce qui alors m'attirait encore davantage, c'était surtout son individualisme forcené. Son parcours personnel, ses expériences aussi bien en 14/18, à la SDN, qu'au Canada ou à Londres, ses certitudes, ses refus du conformisme, son rejet de toutes les idéologies passaient à mes yeux, avant le génie de son écriture...

" Je refuse la guerre... Seraient-ils neuf cent quatre-vingt quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort ".

Plus tard, la poursuite de ma carrière m'ayant entraîné à Nice... un homme exceptionnel compléta (et de quelle manière !...) ma connaissance de l'ermite de Meudon. Ce merveilleux et si talentueux personnage... c'était Pierre Monnier.

Il avait été son éditeur, l'avait visité deux fois sur les bords de la Baltique au Danemark, avait fait la liaison avec Gaston Gallimard pour son contrat à son retour d'exil... il connaissait Nimier, Arletty, Marcel Aymé, Brasseur, Michel SimonI, Albert Paraz, Sacha Guitry et bien sûr Lucette qui l'avait reçu en compagnie de Renée son épouse, des quantités de fois Route des Gardes...
Ainsi Michel Mouls nous confie sa passion pour Céline et nous présente son blog celineenphrases.fr… Un blog où les amoureux de Céline pourront passer des heures à fureter pour toujours découvrir des témoignages, des anecdotes sur la vie de cet immense écrivain… Merci Michel Mouls pour cette mine dans les profondeurs de laquelle nous aurons toujours plaisir à nous perdre à la recherche de nouveaux trésors…

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Passage des Bérésina, entrée nord par l'ancien porche de l’hôtel de Gesvres, rue Saint-Augustin (photo juillet 2011)


Passage des Bérésina, direction sud, vers la rue des Petits-Champs
Louis-Ferdinand Destouches, né en 1894, y vécut son enfance…
L'éclairage électrique a, aujourd'hui, remplacé le gaz !


Arcade n°67, devenue l'entrée des artistes des Bouffes-Parisiens
  Entre 1899 et 1904, s'y trouvait la boutique de Mme Destousches



Arcade n°64, entre 1904 et 1907, Mme Destouches y tenait une boutique de "nouveautés"…
La famille vivait confinée au troisième étage, seulement accessible par un étroit escalier en vrille (photo juillet 2011)

Louis-Ferdinand Céline parle du passage et de son enfance (extraits) : Passage Choiseul
« Pour parler de notre Passage Choiseul, question du quartier et d’asphyxie : le plus pire que tout, le plus malsain : la plus énorme cloche à gaz de toute la Ville Lumière !… trois cents becs Auer permanents !…  l’élevage des mômes par asphyxie ! » (D’un château l’autre)

« Moi, j’ai été élevé au passage Choiseul dans le gaz de 250 becs d’éclairage. Du gaz et des claques, voilà ce que c’était, de mon temps, l’éducation. J’oubliais : du gaz, des claques et des nouilles. Parce que ma mère était dentellière, que les dentelles, ça prend les odeurs et que les nouilles n’ont aucune odeur. » (Cahiers Céline 2, p. 62)

Michel Mouls : www.celineenphrases.fr

Faufilez-vous dans ces passages parisiens du 2ème arrondissement

Christian Vancau : Biographie de Louis-Ferdinand Céline, le Maudit


mercredi 3 février 2016

Cercle Nation et République : « La Géopolitique de l'Iran »






Le 14 juillet 2015 était enfin signé l'accord sur le nucléaire iranien, épilogue de douze longues années de négociations. Accord entré en vigueur le 16 janvier dernier, et accueilli par un discours du président des États-Unis dès le lendemain.

Le 7 octobre dernier, se tenait à l'Assemblée Nationale, une conférence sur la « Géopolitique de l'Iran », organisée par le Cercle Nation et République. Le député-maire de Maisons-Laffitte, Jacques Myard y recevait Thomas Flichy de La Neuville (docteur en droit, professeur à l'École militaire Saint-Cyr et spécialiste de l'Iran) et Olivier Hanne (docteur en histoire, chercheur-associé à l'Université d'Aix-Marseille, islamologue et spécialiste de la naissance de l'islam).

Plus que jamais d'actualité, nous diffusons aujourd'hui cette conférence, alors que la France vient de signer un accord commercial lui aussi historique de 118 Airbus avec l'Iran ce jeudi 28 janvier 2016 et que la société PSA fait son grand retour dans ce qui fut jadis son second marché mondial et premier marché hors de France.

Sommaire

Début - 19 min : Conférence de Thomas Flichy de la Neuville

19 min - 36 min : Conférence d'Olivier Hanne

à partir de 36 min : Questions du public

Quelques questions à ne pas manquer :

- Y a-t-il une volonté de l’islam sunnite de détruire l’Occident ?

- Comment analyser le revirement américain en Iran ?

- Comment expliquer la fermeté de la position de la France vis-à-vis de l’Iran ?

- Comment expliquer la position intransigeante d’Israël face à l’Iran ?

- Comment se positionnent les acteurs économiques français en Iran ?

- La rhétorique antisioniste de l’Iran est-elle la vraie raison des tensions entre Iran et Israël ?

- L’accès à l’arme nucléaire n’est-il pas juste une question de stature internationale ?

- Que révèle le drame du Hadj de la relation entre l’Iran et l’Arabie Saoudite ?

- Pourquoi l’Iran n’a jamais dénoncé le traité de non-prolifération ?

- Que pensez-vous de l’attitude de l’Arabie Saoudite vis-à-vis de Daesh ?

- Quels sont les investissements chinois en Iran ?

- Quel est l’impact de la baisse du cours du pétrole pour l’Iran ?

- Qu’en est-il des relations entre l’Iran et la Turquie ?

http://www.cercledesvolontaires.fr


Avec la Communauté syrienne de France, un nouveau "Voyage Solidarité Syrie", début mars








Appel de solidarité

Les Syriens continuent à résister face au terrorisme aveugle orchestré de l'extérieur, malheureusement ils paient très cher cette résistance. À nouveau, la Communauté Syrienne de France fait appel à notre générosité et à notre sens de la solidarité, pour aider ses compatriotes qui ont un besoin absolu et vital de médicaments : des antalgiques/analgésiques, des anti-inflammatoires, des antibiotiques, de la cortisone, tout type de traitement du diabète, de l’asthme, de l’hypertension et des maladies cardio-vasculaires.
Ils ont également besoin de tout consommable de soins tels que pansements, bandes de contention, sparadraps, etc.
Faisons le tri dans nos pharmacies, vérifions les dates de péremption et donnons ce qui ne vous sert plus mais qui peut aider à soulager des souffrances ou à soigner des blessures.
Merci de prendre contact avec l’équipe de la Communauté Syrienne de France en téléphonant au 06 056 056 79 pour connaître l’adresse d'envoi ou de dépôt.



Avec la Communauté Syrienne de France​, un quatrième "Voyage Solidarité Syrie" :

En solidarité avec le peuple syrien héroïque face à l'agression étrangère, la Communauté Syrienne de France, déjà forte de l'expérience de trois voyages pleinement réussis, en avril, août et novembre 2016, vous invite à un nouveau voyage au cœur de la Syrie, fin février - début mars 2016…

- Ce voyage accordera, une fois de plus, une large place à de nombreuses rencontres, en toute liberté, avec les Syriens debout.

- Ces rencontres s'insèreront harmonieusement dans des visites accompagnées des principaux sites historiques et musées, témoignages souvent multimillénaires de la place de la Syrie dans l'Histoire, joyaux du patrimoine de l'Humanité.



Témoignage de Rima, animatrice de la Communauté Syrienne de France,
lors de la "9ème journée nationaliste et identitaire", à Rungis le dimanche 11 octobre 2015



Infos et témoignages :

http://chardon-ardent.blogspot.fr/p/faites-le-tri-dans-vos-armoires-donnez.html

https://www.youtube.com/watch?v=lITznTkR-Kk

http://www.breizh-info.com/2015/09/21/damas-de-retour-de-syrie-un-francais-temoigne-exclusif/

http://chardon-ardent.blogspot.com/2015/09/entretien-avec-roland-hureaux-de-retour.html

http://www.dailymotion.com/video/x2uj2ua

https://www.youtube.com/watch?v=nMP5h9rIL20

Facebook : https://www.facebook.com/syriancommunityinfrance/?fref=nf

Contact :

- courriel : rcsfrance@gmail.com

- téléphone : 06 056 056 79 - +33 6 056 056 79





mardi 2 février 2016

Hommage à deux grands soldats : l'Émir Abdelkader et Thomas Bugeaud de la Piconnerie…





- En 1541, Charles Quint lance une expédition contre la Régence d’Alger dans le but d’anéantir les pirates de Barberousse. Mais l’opération se solde par un désastre total, Alger restant imprenable. Avant la retraite, le Français Ponce de Balaguer, chevalier de Malte au service de l’empereur, enfonce son poignard dans la porte de Bab-azoun, avant de tomber en criant : « Nous reviendrons ! »…

- En 1830, c’est grâce aux reconnaissances que Napoléon Ier a fait faire sur le terrain au commandant du génie Boutin, vingt-deux ans auparavant, que l’amiral Bourmont peut préparer minutieusement un plan de débarquement pour prendre Alger .

- Au sujet de la prise de la Smala, le colonel Charras écrit : « Pour entrer comme l’a fait Aumale avec 300 hommes au milieu d’une telle population, il fallait avoir 21 ans, ne pas savoir ce qu’était le danger, ou bien avoir le diable dans le ventre ! »

- À noter que le jeune Bugeaud avait déjà remporté un duel face à un Grognard qui s’était moqué de lui, alors qu’il venait d'être recruté dans les grenadiers de la Garde Impériale.

- Juste avant la bataille d’Isly, Bugeaud est confiant et proclame : « Abderrahmane n’a qu’une cohue, moi j’ai une armée. »

- Parmi tous les personnages hauts en couleurs qui ont bâti la légende de l'armée d'Afrique, Joseph Vantini dit « Youssouf » -qui servit sous le commandement de Bugeaud- mérite qu’on s’attarde sur son extraordinaire destin : voir Joseph Vantini.

- Toujours lucide, Bugeaud écrit : « Généraux d’Afrique, ne croyez pas que vous apprenez ici l’art de la grande guerre qu’on doit faire contre des armées solides et disciplinées. Vous éprouveriez de terribles désillusions si vous employez vis-à-vis de l’une de ces armées la tactique que nous avons employée contre les Arabes ». Il ne fut pas entendu. En 1870, la France « paiera le prix de sa conquête de l’Algérie » écrit Pierre Montagnon.

- Retenu prisonnier en France, Abdelkader exerce une véritable fascination sur les intellectuels libéraux (aujourd’hui on dirait « de gauche ») de l’époque, qui lui rendent régulièrement visite et correspondent avec lui. Ceux-ci contribuent largement à la construction de la « légende » d’un émir Abdelkader pacifique et non violent.

- Découvrant les vertes et grasses campagnes françaises durant sa détention, Abdelkader aurait déclaré « Je ne comprends pas pourquoi les Français sont venus conquérir mon pays fait de rocs et de poussière… », rejoignant ainsi l’avis de Bugeaud sur l’inutilité de cette conquête française.

- Le 16 octobre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte libère l'émir et lui permet se rendre en Turquie, bénéficiant de la part de la France d'une pension de 150 000 francs, montant considérable pour l’époque.

- L’émir s’installe ensuite à Damas, où il enseigne la théologie. Il s’y distingue en protégeant la communauté chrétienne lors des massacres de 1860. En remerciement de cet acte de bravoure, Abdel Kader reçut la grand-croix de la Légion d’honneur.

- À noter que nos grand-pères chantaient encore « la casquette du père Bugeaud », un chant militaire de l'Armée d'Afrique écrit en 1846 :




L'hiver est froid en Syrie… vous pouvez les aider !








Faites le tri dans vos armoires, donnez, partagez, faites des heureux !

Ces enfants déplacés, à Hama ou partout ailleurs en Syrie,
ont besoin de votre aide, pour eux-mêmes ou leurs parents.

Vêtements, mais aussi fournitures scolaires, médicaments, prothèses, béquilles…

Merci de prendre contact avec l’équipe de la Communauté Syrienne de France
pour connaître l’adresse d'envoi ou de dépôt.

En leur nom : merci du fond du cœur.

Venez directement leur apporter vos dons ou faites les parvenir à la Communauté Syrienne de France

Contact par courriel : syrianafrance@gmail.com ou par téléphone : +33 605 605 679

Prochain voyage de "Solidarité avec le peuple syrien" : vers la fin février 2016





samedi 30 janvier 2016

Avec Aide à l'Église en détresse : Veillée des Témoins à Notre-Dame de Paris ce 29 janvier



Ce 29 janvier 2016 : messe en la cathédrale Notre-Dame de Paris pour la 8ème Nuit des Témoin de l'Aide à l'Église en détresse :
Mgr Coutts archevêque de Karachi (Pakistan), Mgr Patrick Chauvet, Mgr Jeanbart archevêque d'Alep (Syrie)





Vous pouvez toujours apporter votre aide à :




Il y avait du monde à la cathédrale Notre-Dame de Paris, ce 29 janvier, pour la 8ème édition de la Nuit des Témoins, veillée de prière organisée par L’Aide à l’Église en détresse. Accueillis par Mgr Patrick Jacquin, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et par Mgr Patrick Chauvet, doyen du chapitre, les veilleurs ont écouté les différents témoignages introduits par Marc Fromager, directeur national de l’AED France. Plusieurs milliers de personnes se sont ainsi retrouvées sous les voûtes de la cathédrale parisienne.

Ponctués par des chants et le rappel de ces prêtres, religieux et religieuses tués l’année dernière, quatre témoignages ont été présentés. Les participants ont pu ainsi entendre Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi et Président de la Conférence des évêques du Pakistan, Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque melkite d’Alep, Sœur Lika Marooki, religieuse dominicaine, et le père Antonio Aurélio Fernandez, religieux trinitaire.


Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi (Pakistan), président de la Conférence des évêques du Pakistan

Mgr Joseph Coutts a donné le premier témoignage. Il a d’abord rappelé qu’au Pakistan 95 % de la population était musulmane et 2 % chrétienne. Les groupes islamiques mettent constamment le gouvernement pakistanais sous pression, comme le prouve l’adoption de la loi anti-blasphème. C’est au nom de cette loi qu’Asia Bibi est toujours en prison. Depuis deux décennies, les nouvelles formes d’islamisme (l’État islamique, les talibans et même Boko haram) ont toutes eu un impact au Pakistan. N’importe quelle question religieuse devient passionnelle pour les musulmans. « Au Pakistan, la persécution ne vient pas de l’État, mais en grande partie de la société, dont la mentalité est en train de devenir de plus en plus islamique, influencée par des forces extérieure comme les talibans ou Daesh », déclare Mgr Coutts, président de la conférence des évêques du Pakistan. Face aux lois de la Charia introduites sous Zia (dictateur de 1977 à 1988), dont le peuple demande de plus en plus l’application, le gouvernement craint d’agir à cause des problèmes politiques qui pourraient résulter. Dans un pays musulman à 95 %, il est par conséquent facile de s’en prendre aux minorités, dont les chrétiens font partis. « Comme chrétiens nous vivons en permanence en état de tension mentale. Nous passons notre temps à nous demander où sera la prochaine attaque. »
En 2014 et en 2015, des églises ont fait l’objet d’attentats-suicides. Pourtant, les chrétiens refusent de baisser les bras. Ainsi, ils ont même refusé, à Noël, l’annulation d’une messe de minuit. Le gouvernement pakistanais assurerait un peu plus la protection des chrétiens qu’avant. L’archevêque a rappelé que les écoles et les hôpitaux chrétiens étaient ouverts à tous, y compris aux musulmans.

Mgr Coutts termine par cette exhortation. « Priez pour nous, pour que nous soyons forts dans la foi, et que nous poussions continuer à témoigner de l’Amour et servir ceux qui nous entourent. Quand je rentrerai au Pakistan je raconterai à nos catholiques ce que j’ai expérimenté ici, comment vous et les chrétiens du monde entier, vous priez pour nous. Votre prière et solidarité nous donne de la force. »

Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque de l'église Melkite d'Alep (Syrie)

La Syrie était évidemment au devant de la scène. Il est inutile de revenir sur ce qui s'y passe depuis 5 ans. Mgr Jeanbart a rappelé que si les chrétiens représentaient environ 8 % de chrétiens de la société syrienne, ils ne seraient actuellement plus que la moitié (d’après certaines estimations, encore plus pessimistes, ils ne seraient plus que 1 % de la population syrienne). Il a rappelé les chrétiens persécutés, qu’ils soient tués ou enlevés, mais aussi les lieux de culte dévastés. Il a dénoncé l’éradication de toute une civilisation « qui allait au delà des particularismes mesquins ». Il a insisté sur l’exode qui est en train d’engloutir les fidèles « dans un Occident insouciant ». Mgr Jeanbart, évêque d’Alep, ne mâche pas ses mots. « La liste des dégâts serait bien longue si je devais relater tout ce qui arrive depuis cinq ans dans cette malheureuse Syrie. On peut parler d’une éradication systématique de toute une civilisation, de tout un patrimoine. On peut penser aussi à un plan de destruction systématique prémédité, visant à éliminer tout ce qui constitue la richesse de ce pays. C’est une grande catastrophe qui nous frappe impitoyablement. Nous nous trouvons confrontés à de grands périls, peut-être même à une fatidique disparition. » C’est le cri poignant d’un homme qui voit mourir son pays, d’un évêque qui voit périr ou fuir ses brebis.

L’archevêque a aussi replacé les persécutions dans une continuité historique : la Syrie est une terre de martyrs. Il y aurait eu 20 millions de martyrs en Syrie en 2000 ans. L’archevêque melkite a conclu son intervention par un appel très poignant : « Aidez nous, aidez-nos notre Église de Syrie à survivre ! » « Aidez-nous à rester chez nous en Syrie, terre des premiers chrétiens ! » L’archevêque a été très longuement applaudi par l’assistance, preuve qu’un témoignage franc et libre est toujours écouté.



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Cette veillée de prière et de témoignages rend hommage à ceux qui ont été tués parce qu'ils étaient des disciples du Christ. Elle permet aussi de porter dans la prière ceux qui souffrent toujours et d'écouter leur témoignage. L'Aide à l'Église en détresse invite des grands témoins pour honorer les martyrs de la foi, prêtres, religieuses, religieux et laïcs engagés ayant perdu la vie ces derniers mois par fidélité au Christ. Au cours de la Nuit des témoins, ils apportent leur témoignage sur la réalité de la situation des chrétiens dans leur pays respectif : Mgr Jeanbart, archevêque de l'église Melkite d'Alep (Syrie), Mgr Coutts, archevêque de Karachi (Pakistan), président de la Conférence des évêques du Pakistan, Sœur Lika Marooki, religieuse dominicaine à Erbil (Irak), Père Antonio Aurélio Fernandez, prêtre trinitaire (Soudan). - (Direct à Notre-Dame de Paris du 29/01/2016).


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Sœur Lika Marooki, religieuse dominicaine réfugiée à Erbil (Irak)

Témoignage de Sœur Lika Marooki, dominicaine irakienne originaire de Qaraqoche (plaine de Ninive) et en présence d'une délégation chaldéenne. Sœur Lika vivait à 20 km de Mossoul. Elle a rappelé le départ des religieuses lorsque les troupes de l’État islamique sont arrivées, en 2014. À contrecœur, les chrétiens ont dû quitter leurs terres ancestrales. Elle a témoigné des conditions éprouvantes de vie des réfugiés chrétiens à Erbil. Le spectacle est terrible. Les réfugiés sont à l’étroit dans les installations provisoires. Vivant les uns sur les autres, les familles n’en peuvent plus. « On a mis sur place une école, trois jardins d’enfants, un centre médical mais ce n’est pas assez. Pour que tous les enfants aient au moins trois ou quatre heures de cours par semaine, il faut faire un roulement. Les moyens manquent. » Sœur Lika a clairement évoqué le risque d’une génération sacrifiée. « Cette génération ne sera pas instruite pour affronter l’avenir ». Elle a aussi monté une chorale et enseigne la catéchèse, mais pour aller d’un endroit à l’autre les transports coûtent chers. En 10 ans, 90 % des chrétiens d’Irak ont quitté le pays, passant de 1,5 million à 150 000, la situation est donc catastrophique. Les chrétiens ont même perdu confiance en leurs voisins musulmans. Il faut cependant aider les familles à rester malgré les circonstances difficiles. Elle a rappelé les exemples de ces humbles chrétiens pour qui l’amour est plus fort que la mort. Un témoignage poignant et très fort. Conclusion de ce témoignage par le "Je vous salue Marie" en soureth (araméen moderne) dialecte de Baghdédé-Qaraqoche. Merci Sœur pour ce témoignage !

Père Antonio Aurélio Fernandez, prêtre trinitaire (Soudan)
Le Père Antonio Aurélio Fernandez est prêtre trinitaire au Soudan, président de Solidarité internationale trinitaire, organisme fondé par les pères trinitaires pour soutenir les chrétiens persécutés dans le monde et notamment les enfants soudanais chrétiens vendus sur les marchés aux esclaves islamiques. À ceux qui pensaient l’époque de l’esclavage depuis longtemps révolue, le Père Antonio Aurelio Fernandez vient témoigner du contraire. Dans le Sud-Soudan, majoritairement chrétien ou animiste, lorsque les hommes sont tués au combat en défendant leurs villages, leurs femmes et leurs enfants sont enlevés puis vendus à des marchands. Une manière pour les militaires de percevoir leur salaire. Les mercenaires conduiront ensuite les captifs sur des marchés où ils pourront être revendus au plus offrant. Un commerce qui se fait impunément entre le Soudan, le Tchad, l’Égypte, la Libye, l’Arabie saoudite et d’autres encore.


Entretien avec Père Antonio Aurélio Fernandez :
« Pour les musulmans, au Soudan, l’esclavage, c’est normal ! »


« Les femmes sont utilisées pour les travaux ménagers, les jeunes filles pour répondre aux besoins du seigneur et les garçons pour travailler dans les camps ou avec les animaux. Nous avons déjà racheté 800 enfants mais ce n’est rien, car il y en a des milliers. Les plus jeunes, quand on les récupère, ne sourient jamais, ni ne regardent dans les yeux car ils ont grandi en tant qu’esclaves. C’est alors un long travail pour leur faire comprendre qu’ils sont libres et que l’on prend soin d’eux. »

Mais le Père Antonio Aurelio Fernandez est confiant pour l’avenir des chrétiens malgré les difficultés actuelles. « Nous sommes au Soudan avec le désir de semer l’avenir. Le christianisme est l’avenir. »


Tous les participants sont ensuite invités à déposer une bougie à côté du visage des disparus, au pied du Saint Sacrement exposé. L’affluence était telle que cette procession de dépôt d'une veilleuse au pied de l’autel a duré plus de vingt minutes. Incontestablement, cette édition parisienne 2016 a eu un grand succès. La veillée de l’AED est devenu un événement qui rassemble de nombreux catholiques parisiens.

« On ressort de là étrangement heureux, le cœur plus ouvert, ébranlé par ce que l’on a entendu et touché de voir que tant de monde s’est déplacé. »

Souhaitons le même succès aux prochaines veillées qui auront lieu à Nancy, à Orléans, à Rennes et à Toulon !

Riposte Catholique : Succès de la huitième Nuit des témoins

Riposte Catholique : L’archevêque d’Alep s’en prend à la conférence épiscopale

Aleteia - Nuit des Témoins : « Priez pour que nous soyons forts dans la foi »

Alep, ravagée par cinq ans d'agression étrangère, nous appelle au secours
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Alep, ravagée par cinq ans d'agression étrangère, nous appelle au secours




Charlotte d’Ornellas revient de Syrie : Alep 2016, vivre avec les derniers chrétiens 






L'Armée Arabe Syrienne défend la citadelle contre le terrorisme islamiste soutenu par une agression étrangère depuis plus de quatre ans. À Alep, ce palais royal du XIIIe siècle domine la vieille ville, ravagée par les combats. Selon France 2, ce serait la première fois, depuis que l'agression a atteint la deuxième ville de Syrie, à l'été 2012, qu'une équipe de télévision occidentale aurait pu entrer et filmer dans la citadelle. Aucun bâtiment n'a été épargné
Avant l'agression, des dizaines de milliers de touristes se pressaient pour admirer les bas-reliefs de la citadelle, l'amphithéâtre, le musée. Désormais, il faut soulever les sacs de sables protecteurs pour découvrir ce qu'il reste de ces chefs d'œuvre. Les barils d'explosifs et les roquettes artisanales envoyés par les envahisseurs ont éventré les murs.

Depuis cette citadelle, stratégique pour contrôler la ville, les soldats de l'Armée Arabe Syrienne peuvent observer un décor apocalyptique, une ville ravagée par les obus et désertée. En contre-bas, aucun bâtiment n'a été épargné. La mosquée a perdu son dôme et le vieux souk a été déserté… Et pourtant, malgré l'appel à l'exode des puissances étrangères soutenant l'agression, certains ont décidé de rester malgré tout… Malgré un extrême dénuement.  Ils ont besoin de votre aide !





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archevêque melkite grec-catholique d'Alep
pour soutenir les populations affamées et dans le froid





Chers amis,

Vous savez déjà, sans doute, que pendant trois ans nous avons pu aider mensuellement quelques 1 600 familles en leur offrant chaque mois des paniers alimentaires. Ce service qui était en partie subventionné par Caritas et la Croix Rouge, se trouve actuellement entravé par l’arrêt du programme alimentaire destiné aux résidents, non déplacés de la ville. Ce qui nous laisse, nous et nos pauvres fidèles dans un grand désarroi.

Nous avons étudié la question avec les personnes en charge dans nos centre de distribution et nous avons abouti à la conclusion suivante : l’arrêt, que nous n’avons point cherché, de cette aide nous décharge d’un lourd fardeau, tout en libérant les nombreux locaux que nous avions bloqué à cet effet dans les salles d’activité pastorale de nos différentes paroisses. Mais en même temps, nous nous sentons obligés de ne pas laisser pour compte un certain nombre de familles qui se trouvent dans une situation financière très critique et qui attendaient chaque mois avec anxiété l’arrivée de leurs paniers qui représentent en fait une bonne partie de leur besoins alimentaires essentiels. Ce qui nous a portés à considérer la continuation de cette aide à 300 des plus besogneuses de nos familles. Mais pour cela, il nous faut bien entendu trouver les fonds nécessaires. Voudriez-vous nous y aider ?

Les responsables de ce programme nous disent qu’il faut compter un minimum de 25 € par famille, pour remplir un panier, ce qui représente 7 500 € mensuellement, pour les 300 familles. Étant donné l’importance de cette aide pour la survie de ces familles, le diocèse veut faire un effort et essayer de prélever dans ses économies, déjà modestes l’équivalent de 2 500 € mensuellement, ce qui fait qu’il nous faut trouver 5 000 € par mois pour ne pas arrêter ce programme de grande utilité. Faites, je vous en prie, quelque chose pour nous aider à secourir ces familles pour les trois ou quatre mois qui viennent. Nous avons grand espoir que d’ici là, la guerre va s’arrêter et les gens iront travailler pour nourrir leurs enfants ! Mais en attendant de grâce, ayez la bonté de nous aider à les secourir. S’il vous est difficile de nous aide en nous donnant 20 000 € pour les 4 mois donnez-nous au moins de quoi avancer dans les trois mois qui viennent, en attendant que nous puissions trouver le reste ailleurs.

Je vous remercie d’avance pour ce que vous voulez bien faire à l’intention de nos pauvres fidèles.

Mgr Jean-Clément JEANBART,

Archevêque melkite grec-catholique d'Alep (Syrie)

Alep, le 18 janvier 2016


http://www.bethanie-lumieresdorient.com/pages/soutenez-nos-micro-projets/











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De passage en France à l’occasion de la "Nuit des témoins" organisée chaque année par "Aide à l’Église en détresse", l’archevêque grec-melkite d’Alep, Monseigneur Jeanbart, en avait gros sur le cœur.

Après avoir décrit la situation dramatique que vivent les Alépins, l’évêque syrien s’est adressé au parterre de journalistes qui étaient venus l’écouter.

« Les médias européens n’ont cessé d’étouffer le quotidien de ceux qui souffrent en Syrie et se sont même permis de justifier ce qui arrive dans notre pays en reprenant des informations sans ne jamais les vérifier », a-t-il lancé, fustigeant notamment les agences de presse créées pendant la guerre, « détenues par l’opposition armée », à l’instar de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, source incontournée des médias occidentaux.

« Il faut que vous compreniez qu’entre l’État islamique et le gouvernement syrien, notre choix est vite fait. On peut condamner le régime pour certaines choses, mais vous n’avez jamais cherché à être objectifs », a-t-il encore accusé.

À la question de savoir s’il avait pu expliquer sa position aux autorités françaises, Monseigneur Jeanbart a répondu qu’il avait essayé, avant de s’entendre dire qu’il fallait être « moins critique ».

Pour lui, pourtant, l’Occident n’a cessé de taire les exactions de l’opposition armée, tout en accablant le gouvernement syrien et son président. « Bachar el-Assad a beaucoup de défauts, mais figurez-vous qu’il a aussi des qualités », a-t-il expliqué, « les écoles étaient gratuites, les hôpitaux aussi, les mosquées comme les églises ne payaient aucune taxe, mais quel gouvernement de la région fait des choses pareilles, soyez honnêtes ? Souvenez-vous aussi que si nous préférons aujourd’hui soutenir le gouvernement, c’est parce que nous redoutons l’instauration d’une théocratie sunnite qui nous priverait du droit à vivre sur notre propre terre. »

« Oui, j’ai tenté de dire toutes ces choses aux autorités françaises, mais que voulez-vous attendre d’un Laurent Fabius qui se prend pour Dieu le Père en décidant qui mérite ou non de vivre sur cette Terre ? » a-t-il finalement répondu, visiblement las (Laurent Fabius avait affirmé que Bachar el-Assad ne « mériterait pas d’être sur la Terre »).

« Est-il possible que la France – que j’aime et qui m’a éduqué par le biais des communautés religieuses installées en Syrie – ait tant changé ? Est-il possible que ses intérêts et son amour de l’argent aient pris le pas sur les valeurs qu’elle défendait autrefois ? » a encore déclaré l’archevêque avec amertume.

À la question du positionnement des évêques français, l’évêque pakistanais également présent n’a pas voulu répondre. C’est donc Monseigneur Jeanbart qui a repris le micro.

« La conférence des évêques de France aurait dû nous faire confiance, elle aurait été mieux informée. Pourquoi est-ce que vos évêques se taisent sur une menace qui est aujourd’hui la vôtre également ? Parce que les évêques sont comme vous tous, élevés dans le politiquement correct. Mais Jésus n’a jamais été politiquement correct, il a été politiquement juste ! » a-t-il lâché.

« La responsabilité d’un évêque est d’enseigner, et d’utiliser son influence pour transmettre la vérité. Pourquoi vos évêques ont-ils peur de parler ? Bien sûr qu’ils seront critiqués, mais cela leur donnera l’occasion de se défendre, et de défendre cette vérité. Il faut bien se souvenir que le silence est parfois un signe d’acquiescement. »

C’est également la politique migratoire des pays occidentaux que l’archevêque a critiquée.

« L’égoïsme et les intérêts servilement défendus par vos gouvernements finiront par vous tuer vous aussi. Ouvrez les yeux, n’avez-vous pas vu ce qui s’est récemment passé à Paris ? » a encore ajouté l’archevêque, avant de conclure en suppliant : « Nous avons besoin que vous nous aidiez à vivre chez nous ! […] Je ne peux accepter de voir notre Église deux fois millénaire disparaître. Je préfère mourir que de vivre ça. »

Charlotte d'Ornellas : La sainte colère de l’archevêque d’Alep



Mère Agnès-Mariam de la Croix : La situation actuelle en Syrie





Mère Agnès Mariam de la Croix, carmélite, supérieure du monastère Saint-Jacques-le-Mutilé à Qara (près de Homs), a fait parvenir à Medias-Presse-Infos deux enregistrements vidéos réalisés fin décembre 2015 dans son monastère en Syrie. Veuillez excuser les imperfections techniques de ces enregistrements. Le message de la Mère est particulièrement instructif.







vendredi 29 janvier 2016

Souscription pour une réédition de la Croix du Père Casta (Croix Falcon)



en étain massif,
le Christ est doré à l’or fin

"À la demande de nombreuses amicales et d‘anciens TAP nous lançons la 3ème opération “Croix de l’Aumônier Para”. Nous remercions monsieur JP Moulin (UNP/41) de bien vouloir assurer la coordination des commandes et la livraison, ainsi que monsieur Georges Falcon, artisan fabricant bien connu des TAP qui accepte de reprendre du service pour satisfaire la communauté parachutiste…

Modalités de commande (individuelle) :

1 - contacter Monsieur JP Moulin : 06 61 74 97 02  -  jean-pierremoulin@orange.fr

2 – lui préciser le nombre de croix commandées et les modalités de paiement et d’expédition, la commande ferme et le paiement devant être effectués au plus tard fin janvier 2016 pour une livraison à fin février.

3 - rappel des prix : 110 euros la croix, chèque à libeller à l’ordre de M. Georges Falcon (le fabricant) + 7,90 euros de frais d’envoi par colissimo pour une croix, chèque à libeller à l’ordre de JP Moulin.

En toute amitié parachutiste,"

JC Lafforgue (06 68 21 66 94)

*   *   *
Une précédente réédition, réalisée par monsieur Georges Falcon, est la copie conforme du modèle original de la croix du Père François Casta avec laquelle il fut enterré.

Ce modèle a d'abord été réalisé en 10 exemplaires suite à la demande du chef de corps du 2ème REP. Le cahier des charges était draconien. Ces modèles étaient destinés à être offert aux aumôniers (anciens et de l’époque) du régiment. La commande a été passée par le lieutenant M... Les dix premiers modèles ont été livrés en coffrets "vert Légion".

Une réédition a été réalisée suite à une demande du bureau de l’Entraide Para. Contrairement au dix premières pièces, la chaine du second tirage est un modèle typique d’aumônier. Sur l'anneau, le poinçon de Maître est situé à coté du poinçon du Maître doreur (1 micron).

La livraison de ce dernier modèle a été effectuée dans des coffrets de couleur rouge…

http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t17587-la-croix-falcon



La Croix d'aumônier







Hommage au 2ème R.E.P. : Que le diable marche avec nous !