Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

vendredi 26 août 2011

Le Falun Gong toujours sévèrement réprimé

L’emblème du Falun Gong  :
le Falun (roue de la Loi) réunit
le symbole taoïste du Taiji et le Svastika bouddhiste

Le Falun Dafa (法轮大法 en chinois simplifié, Fǎlún dàfǎ en pinyin) ou Falun Gong (法轮功 en chinois) est un mouvement spirituel chinois. Fondé par Li Hongzhi en 1992, ce qigong particulier comptait en 1999 environ 70 millions de pratiquants. Depuis 1999, concurrençant le Parti communiste chinois (PCC) comme organisation sociale, il fait l'objet d'une répression en République populaire de Chine qui procède à des arrestations et des emprisonnements accompagnés de torture.


Le 13 juillet dernier, le régime chinois a condamné l’avocat basé à Guangzhou, Zhu Yubiao, à deux ans d'emprisonnement pour avoir défendu des membres du Falun Gong, une pratique spirituelle persécutée par le régime depuis 1999. Il a été accusé de « saboter la mise en application de la loi ».

Zhu avait été arrêté en août 2010. Les autorités ont alors mis à sac son domicile où ils auraient trouvé des livres et des CD-ROM du Falun Gong. Il a été officiellement inculpé en septembre 2010 et secrètement passé en jugement en mai 2011.

Ce n'est pas la première fois que Zhu se trouve en opposition au régime chinois pour sa défense de pratiquants du Falun Gong.

Il a été le premier avocat à défendre ouvertement les pratiquants de Falun Gong dans la province du Guangdong. Il a représenté trois pratiquants du Falun Gong entre 2005 et 2006. En février 2007, il a été enlevé par les autorités, torturé et condamné à 18 mois de travaux forcés pour activités contre-révolutionnaire. Comme il refusait de signer un engagement à cesser de défendre le Falun Gong, sa licence de droit a été révoquée.

La mère de Zhu pense que le Bureau 610 contrôle l’affaire. Le Bureau 610 est un groupe de travail extra-légal du parti communiste chinois créé pour mener à bien la persécution du Falun Gong. 

Dès le verdict prononcé, Mme Zhu, 70 ans, mère de Zhu Yubiao  a sévèrement interpelé  le juge d’instance, Zou Shifa, lui disant qu'il était légal pour son fils de pratiquer le Falun Gong et de défendre les autres pratiquants de Falun Gong,  que ce son jugement était honteux. Zou Shifa et le procureur Chen Xinmin du district de Zhuhai sont restés sans voix et sont partis à la hâte.

Mme Zhu, mère de Zhu Yubiao :
« Quand j'ai parlé au Parquet, ils m'ont dit de demander à mon fils de signer un engagement et qu'il serait alors autorisé à rentrer chez lui. Cela signifie que le système judiciaire, contrôlé par le bureau 610, sait pertinemment que ce que Zhu Yubiao a fait ne constitue pas un crime. »

Avec Zhu Yubiao, de nombreux autres avocats sont visés pour s'élever contre la persécution du Falun Gong. Le cas de l'avocat Gao Zhisheng qui a été harcelé, torturé, actuellement porté disparu après avoir ouvertement appelé, en 2006, à la fin de la persécution du Falun Gong, n'en est qu'un exemple…

Souvenons-nous du nom de Sujiatun : l'existence du camp d'extermination secret de Sujiatun, dans la ville de Shenyang, province du Liaoning, a été révélée dès 2006… Plus de 6000 pratiquants de Falun Gong étaient alors détenus à Sujiatun. Il semble qu'une fois envoyés à Sujiatun il leur est impossible d'en ressortir. Il y aurait des chambres d'incinération et un grand nombre de médecins : « Pourquoi un four crématoire a-t-il été construit ? Pourquoi autant de médecins y sont-ils logés ? Certainement pas parce que le PCC veut bien traiter ses prisonniers. C'est quelque chose que vous ne pouvez tout simplement pas imaginer... »



Le 20 juillet 1999, l'ancien président de la Chine, Jiang Zemin, a décidé que quiconque pratiquait les exercices lents et harmonieux du Falun Dafa (aussi appelé Falun Gong : www.falundafa.org) et vivait selon les principes d'Authenticité, Compassion et Tolérance était un ennemi de l'État. Pourtant, ce même gouvernement avait approuvé cette pratique spirituelle paisible par le passé...

Jiang Zemin a d'abord créé le bureau 610, avec pour seul but « d'éradiquer le Falun Gong », et pour ordre : « Tous les moyens sont bons ». Pourquoi cette pratique a-t-elle été bannie ?

Le Parti Communiste Chinois (PCC) a eu peur de la popularité grandissante du Falun Dafa : en quelques années, le nombre de pratiquants a atteint près de 100 millions de personnes, approchant le nombre de membres du Parti Communiste lui-même.

Le gouvernement chinois n'autorise pas la liberté de culte et essaie de contrôler au maximum les pensées de son peuple. Une pratique vertueuse qui essaie d'améliorer la moralité des gens va à l'encontre des principes du PCC. Ce dernier a eu peur que ces citoyens n'en viennent à poser des questions concernant des sujets comme la corruption du gouvernement ou l'éthique.

Est-ce que la situation s'améliore ?

Nicolas Sarkozy encore à Pékin ce jeudi 25 août 2011 : 
«  Pékin a un rôle majeur à jouer
dans l'agenda du G20 que préside la France »…  …

Qu'attend donc Fantômette  BHL pour s'enflammer de la cause du Falun Gong ?

 Les pratiquants de Falun Dafa sont le plus grand groupe de prisonniers de conscience au monde. En Chine, deux tiers des cas de torture rapportés aux Nations Unies sont des pratiquants de Falun Gong. Un pratiquant meurt tous les trois jours à cause de la torture et des mauvais traitements infligés en prison -- et il ne s'agit que des cas documentés, ce qui ne représente probablement que la pointe de l'iceberg.

Ceux qui ne sont pas emprisonnés sont surveillés en permanence, congédiés de leur emploi pour le simple fait qu'ils n'acceptent pas de se laisser « transformer ». Les membres de leurs familles, les voisins et amis sont considérés comme « coupables par association », même s'ils ne pratiquent pas le Falun Dafa.


Aujourd'hui encore, les pratiquants en Chine subissent les pires tortures (une centaine de méthodes différentes, toutes plus inhumaines les unes que les autres) dans les prisons, les centres de lavage de cerveaux et les camps de travaux forcés. Les pratiquants de Falun Gong servent de banque d'organes « vivants » : le gouvernement vendant à prix fort les organes prélevés sur des sujets vivants, sans anesthésie. Cette pratique a lieu à grande échelle (plus d'informations à ce sujet : www.frinfofalungong.net).

• Site "Friends of Falun Gong" (en anglais : http://www.fofg.org/act/act_top.php )




jeudi 25 août 2011

Chine populaire : le mouvement "Tuidang"…

Le mouvement Tuidang (1ère partie) : Pourquoi 100 millions de Chinois quittent le PCC ? 


 
Un mouvement populaire est en train de bousculer le règne du Parti communiste chinois. Plus de 100 millions de Chinois se sont aujourd'hui joints à ce mouvement. Peu de gens ont entendu parler de ce mouvement en-dehors de Chine, mais il pourrait bien jouer un rôle clé dans le futur de la Chine. "NTD Télévision en français" présente ici la première des trois parties d'un document sur ce mouvement appelé "Tuidang".

Cette année, le Parti communiste chinois célèbre ses 90 ans alors que le parti est au pouvoir en Chine depuis bientôt 62 ans. Mais un mouvement populaire balaie le pays tout entier et pourrait changer la donne…

Ce mouvement s'appuie sur des millions de participants, toujours plus nombreux. Mais pour de nombreuses raisons, ce mouvement est passé inaperçu dans le reste du monde.

[NB : les versions suivantes, 2 & 3, de ce reportage sont dès à présent publiées en anglais…]



mercredi 24 août 2011

ONG Extrême Orient(é)

Drapeau du Xingzhonghui dessiné par Lu Haodong :
Le Soleil symbolise la liberté
Le Xingzhonghui 兴中会, parfois traduit Société pour le redressement de la Chine, fut fondé par Sun Yat-sen le 24 novembre 1894 comme plate-forme pour ses activités révolutionnaires futures, avec pour objectif de sortir la Chine du marasme.

La société fut créée à Honolulu (Hawaii, États-Unis) où Sun était alors en exil. Les membres devaient faire vœu de :

"Expulser les étrangers, ranimer la Chine et établir un gouvernement unifié."

(驅逐韃虜,恢復中華,建立合眾政府)

Le Xingzhonghui 兴中会 fut absorbé ultérieurement dans le Tongmenghui, qui à son tour devint le Kuomintang (KMT).

Le blason de la République de Chine (à Taiwan) est utilisé depuis 1928, d'abord par la première République de Chine fondée par Sun Yat-sen. C'était à l'origine l'emblème du Kuomintang, dessiné en 1885 par Lu Haodong, ami de Sun Yat-sen. Il est composé d'un disque d'azur, sur lequel apparait un Soleil d'argent.  Le Soleil émet douze rayons qui symbolisent les douze mois de l'année et les douze heures que comporte l'horloge traditionnelle chinoise. Ici chaque heure dure deux heures du système international. Ce système reste toujours officiellement conservé à Hong Kong à côté du système international. 




ONG Asie aime ce blason et son symbolisme, mais il  le préfère avec un ciel noir (黑天白日)…

ONG Asie…  ONG Extrême Orient(é)… un blog une touche pas très politiquement correcte… un blog d'un grand voyageur, ami de l'Asie… un blog que consulte régulièrement le  Chardon Ardent

ONG Extrême Orient(é) revient ce 25 août…









mardi 23 août 2011

La Chine et l'Asie du Sud-Est



Emmanuel Lincot, directeur de la Chaire des Études Chinoises Contemporaines (Institut Catholique de Paris), politiste, sémiologue et sinologue de formation, analyse les relations qu'entretien la République Populaire de Chine avec les pays d'Asie du Sud-Est. Cruciales, les relations entre la Chine et l'Asie du Sud-Est donnent en effet une nouvelle configuration à l'ordre du monde. Enjeux et tensions sont au cœur de ces relations. L'objectif de la Chine étant de sanctuariser son voisinage le plus proche. [Vidéo enregistrée le 14/04/2011, © realpolitik.tv]

lundi 22 août 2011

Bachar al-Assad dernier rempart du monde libre…



Le président syrien, Bachar al-Assad, réaffirme sa totale certitude de n’avoir de leçons de démocratie à recevoir ni des Américains, eux qui ont fait tant de mal en Irak et en Palestine - par Israéliens interposés -, ni des monarchies du Golfe :

"Dis-moi qui te combat, et sous quels prétextes, et je te dirai que tu n’es pas si mauvais qu’on le dit !"


Compte rendu en français de l'allocution sur InfoSyrie : « Bachar : le président syrien n’est pas fabriqué aux Etats-Unis ! »

Résumé en anglais de l'allocution télévisée du président Bachar al-Assad (agence SANA)

Al Jazeera : Le président syrien Bachar al-Assad réaffirme sa « fermeté contre le terrorisme » et annonce des élections législatives pour février 2012
 
Traduction anglaise du discours tenu par le président syrien Bachar al-Assad devant l'Assemblée du Peuple à Damas…



Alain Soral : Retour de Syrie, dernier rempart du monde libre…



Le gouvernement syrien a organisé à Hama, le lundi 22 août, un déplacement d’environ 200 personnalités et journalistes, à des fins de réinformation sur la situation prévalant dans la grande ville, longtemps point chaud et fort de la contestation la plus violente. On ne s’étonnera donc pas qu’une petite délégation d’Infosyrie.fr ait été présente en la circonstance, aux côtés de confrères – notamment du Figaro et de FR3 -, de politiques et de diplomates provenant de 18 pays arabes et étrangers. L’occasion, longtemps attendue, de prendre le pouls de la rue à Hama, de constater les dégâts et les traces laissées par l’insurrection, notamment de reconnaître le pont d’où les cadavres d’une quinzaine de policiers ont été jetées dans l’Oronte. Disons d’emblée que le calme semble revenu dans cette grande cité. Même si les opposants n’ont pas tous disparu : une trentaine d’entre eux, venus d’un quartier périphérique, nous ont même offert une brève mais bruyante démonstration. On était quand même loin des 500 000 « décomptés » naguère par Rami Abdel Rahmane et ses épigones.

Ce voyage aura permis, mieux que nombre d’articles, de voir où en est le mouvement de rébellion, dans un de ses épicentres. Et de rencontrer des personnalités intéressantes, dont Edward Peck, diplomate américain, en poste en Irak – de 1967 à 1980 -, en Tunisie, très critique quant à la politique arabe de son pays, et Boris Dolgov, membre de l’Académie russe des Sciences, qui ont bien voulu accorder un entretien à Info Syrie .

Lire l'article : Infosyrie et Alain Soral : ce que nous avons vu à Damas et Hama

On appréciera toute la malfaisance de ce journal propret, rampant, baveux "Le Figaro" et de ses journalistes aux ordres, tous… en lisant cet article de Georges Malbrunot qui était parmi les invités : Les opposants syriens saluent la chute de Kadhafi et le décryptage de cet article par Info Syrie : Georges Malbrunot : la voix de ses nombreux maîtres




dimanche 21 août 2011

Les Chrétiens de Gaza : ce que veut BHL pour les Chrétiens de Syrie…

La condition des Chrétiens de Gaza… Ce que veulent provoquer, avec l'effondrement du régime baasiste,  Bernard-Henri Lévy, ceux qu'il manipule, ses complices… pour les Chrétiens de Syrie…

Émission enregistrée le 10 février 2009, quelques semaines après l'agression israélienne sur Gaza de fin décembre 2008… 


La persécution des chrétiens aujourd'hui dans le monde

 Raphaël Delpart


Dans cinquante pays, y compris en Europe, qu'ils soient catholiques, protestants, coptes ou de tout autre communauté, les chrétiens sont pourchassés, privés de travail, emprisonnés, torturés, assassinés. Tous les moyens sont utilisés pour les contraindre à renier leur foi, y compris le viol rituel collectif, considéré dans certains États comme une sanction pénale. Posséder une bible est devenu un crime, la célébration des cultes est interdite, on est revenu au temps des messes dans les caves et des premiers martyrs. Sans a priori religieux - l'auteur est athée -, Raphaël Delpard a mené une enquête difficile sur les lieux de ces scandales occultés par le silence des nations.

vendredi 19 août 2011

Charles de Foucauld : l'aventurier de Dieu

« À 17 ans j'étais tout égoïsme, tout vanité, tout impiété, tout désir du mal, j'étais comme affolé… »
« Les Touaregs de mon voisinage me donnent les plus grandes douceurs et consolations ; j'ai parmi eux d'excellents amis. »
« Mon apostolat doit être l'apostolat de la bonté. Si l'on demande pourquoi je suis doux et bon, je dois dire : "Parce que je suis le serviteur d'un bien plus bon que moi". »
« Mon Dieu, faites que tous les humains aillent au ciel ! » …

Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) est né à Strasbourg le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il est élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suit les déplacements liés à sa carrière militaire.

Adolescent, il s'éloigne de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révèle cependant une volonté forte et constante dans les difficultés…

Charles de Foucauld intègre Saint-Cyr pour une carrière dans l’armée… Mais, à vingt-trois ans, il décide de démissionner de l'armée pour une périlleuse exploration du Maroc alors interdit aux Européens, en se faisant passer pour un Juif (1883-1884). La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d'or de la Société de géographie, et une grande renommée suite à la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888).

 Le témoignage de la foi des musulmans réveille en lui la question de Dieu : "Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse"

De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se met en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouve Dieu en octobre 1886. Il a 28 ans. "Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui".

Un pèlerinage en Terre Sainte lui révèle sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passe sept ans à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vit ensuite seul dans la prière et l'adoration près des Clarisses de Nazareth.

Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il part au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, "les plus délaissés, les plus abandonnés". Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, "le frère universel". Il voulait "crier l'Évangile par toute sa vie" dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. "Je voudrais être assez bon pour qu'on dise : Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ?".

Le soir du 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est tué à la porte de son ermitage par une bande qui l'avait encerclé. Très vite, il est  considéré comme un saint et une véritable dévotion s'instaure, confortée par le succès de l'œuvre biographique de René Bazin :  Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara (1921).

Charles de Foucauld avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette "vie de Nazareth" pouvait être vécue partout et par tous… De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l'eremitisme s'inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld. Aujourd'hui, la "famille spirituelle de Charles de Foucauld" comprend plusieurs associations de fidèles, des communautés religieuses et des instituts séculiers de laïcs ou de prêtres. 

Le procès en béatification de Charles de Foucauld avait commencé dès 1927. Interrompu durant les événements d'Algérie, il reprend ultérieurement… Charles de Foucauld est déclaré Vénérable le 24 avril 2001 par le pape Jean-Paul II, puis bienheureux le 13 novembre 2005 par le pape Benoit XVI.


En 1907, Charles de Foucauld écrivait à René Bazin, de l'Académie française, président de la Corporation des publicistes chrétiens (lettre parue dans le Bulletin du Bureau catholique de presse, n° 5, octobre 1917)  :

Charles de Foucauld,
explorateur du Maroc, ermite au Sahara
« Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle.
Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.

L'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.

Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, œuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui.

D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du « Medhi », il n'y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libre-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu'à l'approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l'engage à subir avec calme son épreuve; "l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération", disent-ils.

Ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.
De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? 

Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du Medhi...  »

mercredi 17 août 2011

« Mon chemin de Damas » : journal d’un séjour en Syrie

InfoSyrie publie le récit d'un voyage de huit jours que vient de faire en Syrie, de Damas à Palmyre, en passant par le Golan, début août, Christian Bouchet.

Christian Bouchet est membre remarqué mais "sous surveillance" dans un Front national marinalisé : soutien de la Marine, Christian Bouchet n'en a pas moins été démis de ses fonctions de secrétaire départemental adjoint de Loire-Atlantique. Turbulences intestines et choix politiques bien étrangers aux options des rédacteurs d’InfoSyrie… Si InfoSyrie publie ce récit, c’est que les témoignages récents d’étrangers – et a fortiori de Français – sur la situation, et l’atmosphère qui prévalent en Syrie ne sont pas légion…

Bref, Christian Bouchet n’a pas vu toute la Syrie, mais il en a vu assez pour se faire une idée du climat prévalant dans une partie importante du pays : un climat de calme et de modernité, tempéré par l’inquiétude, présente notamment chez les chrétiens, face à une montée en puissance de l’extrémisme islamiste. De bonne foi, Christian Bouchet n’a pu que mesurer le décalage existant entre la réalité sur le terrain, sur cette partie du terrain en tout cas, et la représentation mélodramatique qu’en font les journalistes en Europe et aux États-Unis :

« Du 3 au 12 août dernier, j’ai séjourné en Syrie. Alors que les agences de presse occidentales présentaient le pays comme en proie à une répression féroce et à une guerre civile larvée, je n’y ai rien vu de tel. Les lignes qui suivent sont extraites de mon journal de voyage… »
Lire la suite sur InfoSyrie : « Mon chemin de Damas » par Christian Bouchet