Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.
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dimanche 18 juin 2023

18 juin : journée nationale des Psittacidés en France…



Aux résidus gaullistes : « … la bêtise est une force indomptable. »
Albert Paraz
R…Appel pour un 18 juin !
En ce 18 juin, de volières en volières se répercutent des appels de Psittacidés… Se répète et se rabâche ce que l'histoire officielle enseigne dans les écoles de la République en France… Une France qui n'a certes pas le monopole des falsifications historiques, quasi universellement répandues…

Au petit matin de ce 18 juin, désagréable réveil par le chœur des Psittacidés anonymes, cacophonie à laquelle répond depuis sa gloriette le gloussement de notre dinde nationale… Une bien affligeante journée…



Bien d'autres dates auraient pu être choisies pour cette commémoration… Dates s'inspirant des péripéties de la Révolution en France et sa Grande Terreur… Celle-là, d'un 18 juin, présente l'avantage d'être plus proche des générations actuelles… Date liée à la grande honte de la défaite de 1940 imputable à l'incurie des politiciens de la République d'alors et à l'impuissance de l'État-major de ses armées… Le gros du danger passé, réaction bien humaine, le bon peuple de France en viendra à haïr ceux qui dans les moments les plus difficiles auront été témoins de sa honte mais seront restés près de lui s'efforçant de le conduire vers un honneur retrouvé… Ce bon peuple libéré, ingrat et toujours honteux portera alors son dévolu sur un imposteur bonimenteur… Un général micro… Micro aux deux sens du terme… Par son arme de prédilection la démagogie mensongère du discours et aussi parce que ce prétendu valeureux soldat n'avait jamais connu de champ de bataille hormis cabinets ministériels et studios d'enregistrement… Parmi les actes de bravoure de ce bonimenteur les historiographes officiels en charge de l'éducation du peuple promulgueront l'enregistrement au micro d'un studio à l'étranger le 18 juin comme date fondatrice du mythe…

Ces falsificateurs devaient être d'autant mieux servis par un don sinon une tare du personnage… son histrionisme, cette attitude théâtralisante que d'autres qualifieraient d'hystérie…

Le général Spears et sa «recrue», DeGaulle
Les Anglais qui avaient besoin d'un képi à opposer au prestige et l'action du Maréchal,
envoyèrent le général Spears de l'Intelligence service, débaucher
le vaniteux DeGaulle ulcéré de ne pas avoir été pris dans le gouvernement Pétain.

Ainsi avait grandi un mythe porteur qui devait permettre au général-micro exploitant le désarroi des populations d'Algérie de revenir au pouvoir en 1958, recevant comme lors de l'Épuration de 1944 l'appui des communistes…

Gaullistes et communistes encore complices dans les mois les plus sombres de l'Algérie de 1962…

Complices des massacres mais aussi complices des mêmes objectifs mondialistes… En juin 1940, le déserteur DeGaulle ne s'était emparé d'un micro que parce qu'ulcéré dans sa vanité de n'avoir pas été retenu dans le gouvernement du Maréchal Pétain… C'est le général Spears de l'Intelligence service, que les Anglais envoyèrent en émissaire saisir l'opportunité d'opposer un képi au prestige et à l'action du Maréchal… Débaucher et recruter l'histrion DeGaulle ne présenta alors pas grande difficulté…

Pour les communistes le contexte a aujourd'hui changé avec l'effondrement de l'Union soviétique… Jadis moteurs privilégiés du mondialisme et du sionisme ils ont été supplantés par l'islamisme… Communistes et islamistes ont bien parmi leurs promoteurs des hommes de même origine, juifs déclarés ou directement d'origine juive pour les communistes, Dönmeh pour les islamistes, Frères musulmans et Wahhabites… À la volonté mondialiste du slogan « prolétaires de tous pays, unissez-vous ! » a succédé l'arme de la propagation de la charia… manipulée au bénéfice des mêmes puissances occultes… Et voilà nos communistes cocus du mondialisme qui voudraient donner le change… se muant en "nationalistes" et "antisionistes"… L'Histoire a de beaux retournements !… Si les gaullistes, eux, ne renient pas leur sionisme, ils voudraient comme les communistes inclure le nationalisme - d'un traître à la Patrie - dans leur image mythique… Encore et toujours des falsifications… Que cette journée des psittacidés soit aussi l'occasion de faire un inventaire de toutes les autres falsifications et de les dénoncer !…






Rémy Porte vient de prendre sa retraite après une carrière complète d’officier, qu’il a terminée comme officier référent « Histoire » pour l’armée de Terre. Il dirige aujourd’hui le site http://guerres-et-conflits.over-blog.com/, site d’actualité de la presse et de l’édition en histoire.

Après une première partie de carrière dans les transmissions et la guerre électronique, il a fait le choix du statut des officiers experts avec une double spécialité de relations internationales et d’histoire. Il est titulaire d’un diplôme de Sciences Po., d’un DEA de droit international, d’un doctorat en histoire et habilité à diriger des recherches. Ses travaux portent essentiellement sur les guerres des XIXe au XXIe et l’histoire de l’armée française au cours des deux derniers siècles (avec trois axes principaux de recherche : l’organisation du commandement, les questions de renseignement, le soutien logistique) et il a publié une vingtaine de livres dont le dernier, 1940, aux éditions Perrin.

Breizh-Info l'a interrogé à ce sujet.


Rémy Porte : 1940, Vérités et légendes

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené à écrire cet ouvrage sur 1940 ?

Rémy Porte : J’étais un peu fatigué par l’ineptie des discours mémoriels, qui déforment régulièrement l’histoire pour la faire correspondre aux attentes des autorités. Paradoxalement, les évènements de 1939-1940 sont à la fois régulièrement commémorés mais mal connus et coincés entre deux mémoires aussi irréalistes l’une que l’autre : les pauvres manœuvres des rescapés de la 7ème compagnie pour échapper aux Allemands tout en fuyant les combats d’une part, et le récit inutilement héroïque d’une exceptionnelle résistance de l’armée française d’autre part. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit bien d’une des plus graves défaites militaires de notre histoire et l’on ne peut donc exonérer l’armée de l’époque de toute responsabilité. Mais il ne peut pas y avoir, pour un effondrement d’une telle ampleur, de cause unique et les autorités politiques, les partis, les industriels comme les journalistes faiseurs d’opinion par exemple doivent assumer les leurs. Enfin, je suis lassé par le poids des idéologies dans la présentation des évènements historiques et l’instrumentalisation de notre histoire militaire.

Breizh-info.com : Parmi les interrogations auxquelles vous avez répondu, quels sont les principaux mythes qui ont la tête dure ?

Rémy Porte : La question des blindés français reste une source inépuisable de bêtises répétées à l’envi par les grands médias au fil des différentes commémorations. Non, la France n’avait pas moins de chars que l’Allemagne et c’est bien un problème de doctrine d’emploi des unités qu’il faut prendre en compte. On peut également citer le mythe de l’abandon des Français par les Britanniques à Dunkerque. Les Anglais ont sacrifié 250 navires de tous types et 180 avions pour sauver (légitimement) leur corps expéditionnaire, mais aussi, il ne faut pas l’oublier, près de 125 000 soldats français. Enfin, comment ne pas évoquer les ambiguïtés qui entourent les récits sur la ligne Maginot, trop chère et inutile pour les uns, quasiment victorieuse pour les autres.

Breizh-info.com : Vous expliquez notamment que l’armée allemande n’était pas aussi puissante qu’il a été raconté durant des décennies. Quid ?

Rémy Porte : L’armée allemande de 1940 est encore en voie de montée en puissance. Il ne faut pas oublier que la reconstitution d’une puissance militaire au sein du Reich commence en 1934, mais passer de 100 000 hommes à 4,7 millions en cinq ans exige énormément de moyens matériels pour équiper, armer, former, entretenir de tels effectifs. En outre, les pertes supportées pendant la campagne de Pologne aggravent encore les déficits. La Wehrmacht est en fait écartelée entre modernité et tradition, entre unités à la capacité opérationnelle élevée et unités de valeur très moyenne.

Contrairement à une idée reçue, elle reste majoritairement hippomobile, ses Panzer I et II sont surclassés par les chars français et les divisions de formation récente manque encore d’entraînement. Finalement, la capacité du commandement de contact à saisir les opportunités favorables et à manœuvrer dans un environnement interarmes et interarmées permettra de compenser ces faiblesses.

Breizh-info.com : Vous relativisez également l’appel du 18 juin ou plutôt son impact au moment où il a été fait. Racontez-nous ?

Rémy Porte : À la mi-juin 1940, des millions de Français sont sur les routes de l’exode et pour les autres, ils ont dans leur très grande majorité d’autres préoccupations que d’écouter la radio de Londres, surtout pour entendre un général inconnu. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Pétain, chef du gouvernement à partir du 16 juin à la demande du président de la République, est extrêmement populaire. Il a prononcé un discours à la radio le 17, dans lequel il annonce rechercher l’ouverture de conversations avec l’Allemagne pour mettre fin aux combats, ce qui est compris par beaucoup comme l’annonce de l’arrêt des hostilités.

Dans ce contexte, l’appel du 18 juin au soir sur les ondes de la BBC, même renouvelé les jours suivants, n’avait objectivement que peu de chances d’être largement entendu. Il marque en fait surtout une rupture et l’annonce que quelques uns, progressivement rassemblés autour de DeGaulle, refusent la défaite.

Breizh-info.com : N’y-a-t-il pas aujourd’hui une méconnaissance des évènements militaires de la Seconde Guerre mondiale notamment chez la jeunesse ? L’étude « thématique » et politique (plutôt que chronologique) de cette guerre n’y est-elle pas pour quelque chose ?

Rémy Porte : La question déborde largement le cadre des évènements de mai-juin 1940. L’oubli de la chronologie est une erreur absolue en histoire puisque aucun évènement n’apparaît soudainement. Il peut par ailleurs conduire au péché d’anachronisme : on n’apprécie pas une situation passée à l’aune des idées et des principes d’aujourd’hui. Il faut toujours pouvoir prendre en compte l’environnement du moment et comprendre les formes, la densité, la vitesse des évolutions qui conduisent à tel ou tel fait marquant. L’approche thématique peut être passionnante, mais elle exige en amont d’avoir une solide connaissance d’ensemble. Avant de rédiger des poèmes, il faut savoir écrire correctement et acquérir un riche vocabulaire. Avant de composer une symphonie, il faut connaître les capacités des différents instruments. Avant d’étudier une thématique en histoire, il faut avoir étudié les évènements dans leur globalité. Enfin, lorsqu’il s’agit d’histoire militaire, on ne peut faire l’impasse sur une connaissance fine des armées en présence. L’approche politique est tout aussi réductrice, avec en outre le grave défaut d’être souvent handicapée par un biais idéologique qui conduit à déformer les faits pour les faire « coller » à un parti pris.

Breizh-info.com : Est-ce que des nouveautés historiques vont être apprises prochainement grâce à de nouvelles ouvertures d’archives ?

Rémy Porte : Il est peu probable que de nouvelles archives publiques viennent bouleverser notre connaissance des évènements de l’époque. Elles sont bien connues et accessibles. Par contre, il peut surgir à tout moment des fonds privés, des archives familiales qui n’ont pas encore été portées à la connaissance des chercheurs et du public et qui permettent d’affiner les analyses, de préciser certains points. Ces documents familiaux nous aident par exemple à comprendre les processus souvent complexes de prise de décision en prenant en compte le facteur humain. Enfin, sur des sujets d’histoire militaire qui, par nature, concernent plusieurs nations, plusieurs peuples, on ne peut pas se limiter aux seules archives françaises (ou britanniques, ou américaines, ou allemandes, etc.). Il faut croiser les archives officielles et privées de différentes origines et les différentes sources (témoignages oraux et écrits sur le vif ou ultérieurs, presse de l’époque, etc.) pour approcher la réalité des situations.

Breizh-info.com : Y a-t-il pour vous des films, des livres, indispensables pour bien comprendre la Seconde Guerre mondiale ?

Rémy Porte : Question bien difficile au regard des milliers de livres publiés et des centaines de films tournés sur la Seconde Guerre mondiale ! Parle-t-on des opérations à l’ouest ? Du front de l’est ? De la guerre du Pacifique ? Des combats en Afrique du Nord ? De la guerre terrestre, navale ou aérienne ? Des productions françaises, allemandes, britanniques, américaines, soviétiques (pour ne citer que les principales) ? Pour les livres, je ne peux que conseiller de commencer par les grandes études classiques qui donnent une compréhension d’ensemble du conflit avant d’aborder les études sectorielles sur telle ou telle campagne. Pour les films, je crois qu’il ne faut pas chercher dans une œuvre de fiction et de divertissement une quelconque « vérité historique ». Il me semble préférable de les considérer comme un loisir et à ce titre prendre simplement plaisir à une reconstitution ou à un jeu d’acteur.

Propos recueillis par Yann Vallerie



*   *   *

Proposons ici à titre d'illustration la relation d'un des crimes les plus graves de DeGaulle, un crime qu'une histoire mythifiée voudrait aussi faire oublier… Un choix très personnel… De nombreux autres crimes tout aussi graves sinon plus auraient pu être retenus… Un choix justifié surtout parce que de ce crime-là j'en ai personnellement vécu toutes  les péripéties, avant, pendant et après…


Jeudi 5 juillet 1962. Cinq heures du matin. Le jour commence à se lever sur Oran. Il devrait faire très chaud. Un souffle de sirocco vient de franchir la barrière des hauts plateaux et se laisse glisser vers la mer. Comme le reste du pays, la ville a voté l’indépendance le dimanche 1er juillet. Celle-ci est effective depuis le 3.

Les festivités populaires sont pour la journée du 5. C’est une rumeur insistante qui l’annonce, de rue en rue, de quartier en quartier. Sur les 200 000 Oranais français d’origine européenne et 30 000 de religion juive, sont encore là environ 40 000 personnes, hommes, femmes et enfants mêlés. Peut-être moins. Dans des conditions matérielles inimaginables, les autres ont déjà pris le terrible et définitif chemin de l’exil…

Oran, le 5 juillet 1962… Mentez, mentez salauds !…
Arabes, Berbères, Européens… nous tous Français d'Algérie, nous n'oublierons jamais…

Quarante mille vivants, mais dont deux tiers sont pris au piège du manque de moyens de transport. Et pour cause : le gouvernement gaulliste n’a pas ajouté la moindre rotation — de navire ou d’avion — pour répondre à l’immense et prévisible torrent des départs : les Pieds-noirs ne sont pas les bienvenus. Mais l’ont-ils jamais été hors en 1914 - 1918 et 1944 - 1945 ? Les abords de l’aéroport de La Sénia et la zone portuaire sont ainsi devenus des lieux d’entassement, de désordre indescriptible et de désespoir. Le chaos humanitaire s’ajoute au chaos militaire. Paris a choisi de l’ignorer.

Restent donc quelques milliers d’Oranais pieds-noirs qui, volontairement, n’ont pas encore quitté leur terre natale. Eux ont choisi d’attendre et voir (« Tout va peut-être rapidement s’améliorer… »), ou par opportunisme personnel, ou craignant pour leur entreprise, leur commerce ou leurs biens. Des vieillards isolés aussi, qui n’ont plus la force de partir vers une terre que pour la plupart ils ne connaissent pas.

Ou plus volontairement encore pour quelques centaines d’entre eux. Ces derniers sont logiques avec eux-mêmes et le choix politique qui les a conduits à soutenir plus ou moins activement le FLN. Pour eux, bientôt, le mirage d’une carte d’identité algérienne. Ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-verts ». Un pour cent des Français d’Algérie.

Officiellement, la guerre est stoppée

5 juillet 1962. Depuis plus de trois mois, et contre toute évidence, la guerre est officiellement terminée. L’armée française qui a stoppé unilatéralement toute action militaire depuis le 19 mars à midi, ne protège plus la population civile européenne. Encore plus qu’avant, les Pieds-noirs sont ainsi livrés depuis ce jour de défaite et de deuil, aux innombrables attentats aveugles du FLN et aux enlèvements qui augmentent en flèche. Désormais seule, face aux tueurs FLN et l’inflexibilité du parjure, l’OAS fondée à la mi-1961. Ses commandos ont poursuivi le combat contre l’inéluctable. À un contre dix. Contre le FLN et les forces françaises devenus désormais alliés contre nature.

Le gigantesque incendie du port pétrolier est le point final de cette guerre dans la guerre. Collines et Autonomes ont quitté Oran pour l’Espagne dès le 26 juin. L’Organisation armée secrète n’est plus, et avec elle son rêve de conserver l’Algérie à la France. Il ne reste plus un seul de ses quelques centaines de jeunes hommes survivants d’une année d’ultra-violence, et durant laquelle —vcomme à Alger — ils se sont battus contre le sanglant terrorisme FLN, et l’impitoyable répression d’une armée française dirigée contre un million de civils français désarmés. Français dits « d’Algérie »… De ces commandos oranais, la moitié d’entre eux est tombée les armes à la main en moins de douze mois. Et majoritairement face aux balles de l’armée française et la terrible et tortionnaire gendarmerie mobile.

Impitoyable et aveugle répression dirigée contre ces petits blancs coupables d’avoir cru jusqu’au bout au « Vive l’Algérie française » crié devant 100 000 personnes le 4 juin 1958 à Mostaganem à 90 km à l’est d’Oran, et par DeGaulle lui-même. Le Général-parjure.

Le chaos a tout dévoré. Entre un monde qui vient de mourir et celui qui ne lui a pas encore succédé, vient de s’ouvrir une béance d’apocalypse où le pire et l’impossible deviennent ordinaires. Malgré l’apparence, plus aucune structure officielle ne fonctionne. Bien à l’abri dans ses cantonnements urbains, l’armée française observe et ne bouge plus. Pour la seule ville, 16 000 hommes en armes et leurs officiers, réduits sur ordre au déshonneur. Oran-la-Française, Oran-la-Rebelle finit de mourir.

Sept heures. Le soleil est déjà haut. Santa-Cruz, son fort et sa basilique vont tenter une dernière fois de veiller sur les survivants. La nuit n’a pas été calme malgré les rues désertées. Pas de fusillades, pas d’explosions, et pourtant peu nombreux sont ceux qui ont pu dormir. Les bruits les plus contradictoires se font entendre partout. Une tension de plus en plus palpable a précédé le progressif envahissement des avenues et des boulevards par une foule déchaînée. Même les murs ont peur.

Cette tension qui monte, peu à peu se fait tintamarre. Tandis que le centre-ville tarde à s’ouvrir au présent, les faubourgs surpeuplés se répandent dans les rues étroites. Direction le centre. Depuis deux jours le bled a investi Oran pour y célébrer l’indépendance et matérialiser la victoire sur la France.

La ville entre en ébullition

La couronne de quartiers périphériques entre progressivement en ébullition. Ébullition de joies et de triomphe politique, modérée d’incertitudes soigneusement provoquées et entretenues par des meneurs du FLN. Comme l’annonce l’une de leurs banderoles : « L’indépendance n’est qu’une étape »…

Mais pour qui œuvrent-ils ? Pour le clan Ben Bella ou celui du seul Boumediene et son armée des frontières ? Pour l’un des multiples courants d’un Gouvernement provisoire de la République algérienne déjà dépassé ? Pour l’un ou l’autre des nombreux clans avides de pouvoir ? Nul ne le sait. Et cela n’a pas d’importance ; le peuple algérien triomphe pour quelques jours encore tandis que chaque faction veut démontrer l’incompétence de l’autre et confisquer à son bénéfice les rênes du pouvoir naissant.

Le Maroc n’est pas loin, et « Radio Trottoir » assure que l’armée des frontières fonce depuis cette nuit dans la direction de cette capitale de l’Ouest algérien… Capitale dont le contrôle lui ouvrira ensuite la route d’Alger et d’un pouvoir à prendre.

Huit heures. Une chaleur qui s’annonce étouffante et lourde va s’infiltrer partout. Le soleil déjà écrase la ville. Les faubourgs commencent leur lente descente vers le centre-ville. Médioni, Lamur, Victor-Hugo, Ville-Nouvelle, le Village-Nègre, le sanguinaire quartier des Planteurs, Eckmühl… Des dizaines de milliers d’Algériens, ivres de joie et de vengeance, déferlent vers le centre. Dans toutes les bouches, les cris, les slogans révolutionnaires et les chants de mort se mêlent en un charivari de violence et de transe. Cette marée humaine se retrouve progressivement aux portes des quartiers à dominante européenne.

Entre neuf heures et dix heures, trois points névralgiques sont investis : par la rue d’Oudjda, la rue de Tlemcen et le boulevard du 2ème Zouaves, dix mille manifestants surexcités convergent vers la place Karguentah. Le lieu est devenu politiquement symbolique même si les Pieds-noirs l’ignorent : la vaste place ovale est dominée par l’étrange bâtiment nommé « Maison du colon ». En Algérie, jusqu’en 1962, « colon » est le titre de noblesse de celui qui travaille une terre difficile. Après 1962, ce sera autre chose… C’est donc l’équivalent d’une Maison des agriculteurs… Dans "Le Minotaure ou la halte d’Oran", Albert Camus a longuement brocardé ce bâtiment très original et de belle taille, mais à l’architecture inclassable et surprenante.

Son faîte en forme de coupe renversée domine la cohue vociférante. À quelques centaines de mètres, au terme du boulevard de Mascara et du boulevard Joffre, la place d’Armes — vaste espace arboré bordé de bâtiments officiels — est maintenant noyée elle aussi d’une masse humaine maintenant déchaînée, hurlant et gesticulant. De rares meneurs en civil — commissaires politiques — s’y sont infiltrés, et tentent là aussi d’amplifier et diriger cette puissance que plus rien ne pourra bientôt contenir.

Là aussi, deux ou trois dizaines de milliers d’hommes jeunes surtout, excités par les you-you stridents des femmes. Cette mer humaine se répartit entre la mairie et sa façade de mini-Versailles, le remarquable et gracieux théâtre municipal construit au début du siècle, et enfin le Cercle militaire, mess des officiers où des centaines de soldats français sont retranchés sur ordre. Ils savent qu’ils ne bougeront pas. « Quoi qu’il arrive », comme cela a été décidé à l’Élysée.

Et puis, dernier lieu symbolique un peu plus bas vers cette avenue du Général-Leclerc qui mène vers le cœur urbain de la place des Victoires, le square Jeanne d’Arc au pied des escaliers de la cathédrale, à la façade de style néo-mauresque. Là aussi enfin, une foule gigantesque occupe tout ce qui peut l’être et entoure la statue équestre de la Pucelle. Celle-ci, toute dorée des sabots jusqu’à l’épée inclinée vers le sol, élève depuis trente et un ans son visage vers le ciel. Encore quelques instants, puis escaladée par les plus agiles, elle va se retrouver porteuse d’un immense drapeau vert et blanc.

Le triangle de la mort prend forme

Le triangle de la mort est ainsi tracé et scellé. Le décor est en place. Il ne manque plus que les trois coups d’une prévisible et inévitable tragédie… Trois coups bientôt frappés à la porte du malheur… Le rideau va se lever sur le plus grand massacre de civils de toute la guerre d’Algérie. Et dont pourtant celle-ci ne fut pas avare.

Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, de nombreux Pieds-noirs marchent sans crainte au milieu de cette foule. Oran la populaire se maintient fidèle à sa vieille tradition cosmopolite. Depuis toujours, dans l’Oran populaire, on cohabitait, on était voisin, la pauvreté partagée était le meilleur lien…

Les derniers Oranais français observent, certains se réjouissent, d’autres tentent de rejoindre leur lieu de travail par volonté ou habitude. Avec le temps, ils se sont habitués aux attentats aveugles, aux grenades, aux brusques fusillades, aux bombes du FLN, aux attaques brutales des groupes OAS, aux mitrailleuses 12,7 et aux canons de 37 de l’armée française. La guerre et la mort n’ont pas réussi à empêcher ce peuple d’âme espagnole à continuer de vivre.

Et puis, cette guerre qui n’a jamais dit son nom, n’est-elle pas finie depuis plus de trois mois ? L’armée française l’a placardé partout ; ce doit donc être vrai puisqu’elle l’affirme. Et puis, et puis elle est bien toujours là ; c’est donc bien que tout va rentrer dans l’ordre. L’Oranais n’est pas avare de contradictions…

Une détonation et la ville s’embrase

Onze heures. Ou quelques minutes avant. Place Karguentah. Soudain un coup de feu, parti d’on ne sait où ; suivi de plusieurs autres. Quelqu’un est tombé. La panique. Des cris, des hurlements ; des doigts se tendent selon un automatisme parfait. « La Maison du colon ! C’est là ! C’est là ! L’OAS ! C’est l’OAS ! »

Presque à la même seconde, devant la cathédrale, même tir, mêmes doigts qui se tendent, eux, vers les balcons des immeubles proches, mêmes cris : « C’est l’OAS ! C’est l’OAS ! » Le massacre peut enfin commencer.

En quelques secondes, c’est la chasse à l’homme blanc. D’abord vont mourir ces Européens présents parmi la foule. Les couteaux jaillissent des poches, des pistolets, des cordes, des haches, des ongles de femmes, de lourdes et tranchantes pierres toutes bien préparées… Le double abattoir qui vient simultanément de s’ouvrir va engloutir en quelques minutes les premières dizaines de victimes. L’horreur ne peut se décrire… Place de la Cathédrale, place Karguentah, on tue. On tue comme on chante ; on tue comme on respire…

Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche

Place d’Armes, les manifestants, après de multiples égorgements, font maintenant des prisonniers. Tout ce qui montre allure européenne, vêtements, visages, langage, tout est capturé, dépouillé, roué de coups, blessé. Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche. Là aussi, des dizaines et des dizaines d’hommes de femmes ou d’enfants touchent à leur dernier jour. La ville n’est plus qu’une clameur multiple de cris de mourants, de pogroms et de haine brutale.

La contagion est instantanée : en moins d’une heure le massacre pousse ses métastases partout et s’organise selon d’épouvantables modes. Ici, on tue à la chaîne. Là, c’est à l’unité, à la famille. En quelques lieux, le sang a envahi les caniveaux. Ailleurs, on assassine, on démembre, on violente, on blesse pour faire plus longtemps souffrir ; le parent meurt devant le parent provisoirement épargné.

Douze heures trente. La place d’Armes est devenue maintenant un lieu de détention et de transit. Tandis qu’à cinquante mètres, à l’abri du Cercle militaire et des arbres qui le dissimulent, les soldats français ne peuvent pas ne pas entendre l’affreux concert de mort qui va durer jusqu’à dix-sept heures.

Plus connu sous le nom de « Boucher d’Oran », le général Katz nommé à cette fonction par un autre général-président, effectuera même à cette heure-là un rapide survol en hélicoptère. Sans rien repérer de particulier certifiera t-il, sinon quelques attroupements et défilés de manifestants joyeux. « Ne craignez rien, mon Général, aucun imprévu notable dans cette ville où vous avez prononcé l’un de vos meilleurs discours, et qui vous a tant acclamé… »

« Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! »

Treize heures. Place d’Armes toujours. Des camions militaires se présentent et s’alignent. Dans les premiers, on entasse ceux des prisonniers qui tiennent encore debout. Les autres sont chargés de cadavres. De dizaines et de dizaines de cadavres jetés les uns sur les autres. Ces camions proviennent des Établissements du Matériel de l’armée française. Camions que celle-ci a remis depuis le 19 mars au FLN pour la logistique de la force locale chargée d’effectuer la transition et le maintien de l’ordre.

Tous se dirigent vers le sinistre quartier du Petit Lac. Où les vivants sont atrocement massacrés, et tous les corps enfouis dans d’innommables charniers rapidement ouverts à la pelleteuse, ou au fond de ces marigots d’eau salée et putride qui lui ont donné son nom.

Treize heures. L’horreur couvre maintenant toute la ville. Partout des chasses à l’homme menées aux cris de « Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! » Les tueurs sont innombrables. Ici, on égorge une famille. Un peu plus loin, une autre est fusillée contre un mur déjà balafré de sang. Là, on arrête les voitures ; les occupants blancs meurent ou prennent la direction du Petit Lac tandis que la voiture est volée ou incendiée. Ailleurs, des groupes déchaînés pénètrent dans les immeubles, éventrent les portes et tuent tout ce qui est pied-noir. Ailleurs encore, un vieil homme est jeté du haut de son balcon. Plus loin une femme court et tente inutilement d’échapper à ses poursuivants.

Des groupes indistincts d’hommes et de femmes, les mains en l’air, sont conduits à pied vers le commissariat central, ou un autre lieu de détention qui deviendra vite lieu de mort. Peu de coups de feu. Beaucoup de cris d’agonie. Des hurlements, des ordres encore. Des poursuites.

Des hangars, des gymnases, des dépôts commerciaux deviennent lieux de détention. Détention très provisoire. Et durant ces heures maudites, les mêmes camions poursuivent leur lent travail de noria et d’effacement des traces. C’est ainsi qu’au quartier de la Marine proche de la Calère, plus d’une centaine de « suspects » sont regroupés dans un vaste local duquel ils seront libérés, leur a-t-on dit, après vérification de leur identité. Il n’y aura pas un survivant. Tous disparaissent à jamais.

Quinze heures. Un bref accrochage a lieu sur l’esplanade de la gare, tandis que finit de se consumer à même le sol le corps d’un homme jeune qui a longtemps hurlé. L’accrochage est le fait d’une section de soldats français menée par un jeune officier qui sans le savoir va tenter à lui seul de sauver l’honneur d’une armée déshonorée. Sa section reprend ainsi un petit groupe de prisonniers conduit à pied vers leur destin. De la même façon, plus bas vers le centre, un lieutenant courageux va ravir plus d’une dizaine d’otages européens en passe de disparaître dans les sous-sols du commissariat central.

Une bouteille à la mer

Quinze heures encore. Place de la Bastille. Dans le bâtiment de la Grande Poste, plus précisément dans la partie occupé par le central téléphonique relié à la métropole, se trouvent encore des téléphonistes — dont une majorité de jeunes femmes. Celles-ci ont lancé un appel au secours sur les fréquences internationales. Comme on lance une dernière bouteille à la mer. Cet appel aurait été capté par un navire anglais qui l’aurait amplifié et transmis vers le Nord-Méditerranée. Mais cet appel a aussi été capté par les radios de l’armée FLN des frontières. Ses hommes viennent d’encercler le bâtiment et l’investissent. La plupart des occupants sont tués sur place. Les survivants chargés sur leurs véhicules pour disparaître à jamais. Là aussi, nul ne sera jamais retrouvé.

Même le dieu des chrétiens abandonne les siens ; les églises n’ont su protéger les quelques fuyards éperdus qui espéraient y trouver refuge. La grande synagogue du boulevard Joffre n’a pu faire mieux. « Mort aux Youdis ! »,« Mort aux Roumis ! »

Ça et là, cependant, de très rares prisonniers échappent au massacre. Le hasard, autre nom du destin, fait passer un Algérien musulman près d’un groupe de vivants provisoires. Celui-ci y reconnaît un voisin, un ami, un employeur, une femme ; quelqu’un qu’il connaît peut-être depuis l’enfance. Si l’homme a réussi à convaincre exécuteurs ou garde-chiourmes, un homme est épargné, une femme revit. Ces retours de l’enfer restent hélas rarissimes.

Dix sept heures. Ou un peu avant. Les rumeurs internationales commencent à se faire trop insistantes. Les questions des capitales affluent vers Paris. « Que se passe-t-il à Oran ? » Est-ce là la seule cause du changement d’attitude ? Soudain, de plusieurs casernes simultanément, surgissent des patrouilles armées et quelques blindés. Un corps militaire FLN se joint à elles. Le secret politique ne livrera rien des rapides accrochages, des rares échanges de feu. Le calme est rétabli dans l’heure qui suit. Même les bourreaux ont besoin de repos.

Mais si cette réaction reste bien timide, elle suffit pourtant à stopper les massacres et ses tragédies. L’ALN publie aussitôt un communiqué affirmant que l’ordre est rétabli dans Oran, et que les ennemis de la révolution algérienne ne sont pas parvenus à leurs fins. « Des meneurs, disent-ils, ont été arrêtés et seront jugés et punis par les tribunaux de la République algérienne démocratique et populaire. »

Le couvre-feu est instauré à partir du coucher du soleil à 19h55. Mais pas pour tout le monde. Pendant la nuit, les mêmes camions nettoient la ville de ces derniers cadavres et effacent les traces et les preuves du carnage. La gendarmerie mobile française prend quelques photos des derniers entassements de cadavres. Ces photos sont introuvables.

Le 6 juillet, rien n’y paraît plus

Le 6 juillet, la ville est propre. Même si ça et là, quelques tueurs sont encore à l’œuvre. Les journalistes français présents sortent des bâtiments militaires où la France a assuré leur protection. Mais il n’y a plus rien à voir, ils peuvent circuler…

Dans les jours qui suivent, des hélicoptères français ramèneront d’indiscutables clichés, pris au-dessus du Petit Lac, et montrant de multiples et longues fosses parallèles en passe d’être refermées.

L’Algérie nouvelle vient de naître. Son acte de naissance est paraphé des sept cents noms des victimes françaises, sacrifiées sur l’autel du vent de l’Histoire et celui de l’anticolonialisme.

Cinquante quatre ans après, un bilan plus précis reste difficile à établir. Sans doute entre sept cents et mille deux cents morts. L’administration française, la civile aussi bien que la militaire, a tout fait pour que la vérité ne puisse sortir du puits qu’elle a contribué à fermer avec l’aide active des différents pouvoirs algériens.

Le pouvoir gaulliste ne peut être coupable. Le pouvoir algérien non plus. L’amitié franco-algérienne est intouchable. Cette perversion du silence fonctionne toujours aujourd’hui, ardemment soutenue par la gauche française.

D’abord, il fut question de 25 morts (général Katz). Puis d’une petite centaine, un an plus tard et dans la presse parisienne. Ce nombre a plafonné ensuite à 325, pendant quarante ans, de 1970 à 2010. Sans listes nominatives précises ni recherches réelles. Il a fallu la volonté et l’obstination d’un chercheur historien pour pouvoir rompre « à titre exceptionnel » le secret des archives officielles françaises, et découvrir dans l’épouvante et l’horreur, la réalité de la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran.

Raison d’État…

Sept cents morts… Au minimum. À 95%, les corps n’ont jamais été retrouvés. C’est à dire qu’ils n’ont jamais été recherchés. La France et son allié l’Algérie ne pouvant être soupçonnées d’assassinats collectifs et de complicité. Cela se nomme « raison d’État ».

Aujourd’hui encore et pour le nombre, rien n’est sûr, rien n’est prouvé. Seuls savent les pieds-noirs d’Oran et les vieux Algériens qui se souviennent et en parlent discrètement encore entre eux. Le sujet est devenu une bombe à retardement politique qui finira inéluctablement par exploser.

Mais les sept cents morts du 5 juillet 1962 ne sont qu’une partie d’un bilan encore plus lourd. Après la signature des accords dits d’Évian, et ne pouvant poursuivre les assassinats de Pieds-noirs avec la même liberté qu’auparavant, le FLN a développé une terrible politique d’enlèvements. Pour briser, chez ce peuple, la volonté de se maintenir. Et lui imposer la seule alternative, celle de « la valise ou du cercueil… »

De ce funeste mois de mars 1962 jusqu’à mars 1963, il y a eu plus de 2 000 enlèvements effectués sur cette part de la population française. Des blédards surtout, des petits blancs qui refusaient de perdre cette terre qu’ils aimaient et qui avait été leur patrie. Parmi eux, quelques centaines ont été libérés vivants, quelques dizaines de corps retrouvés. Les autres, avec ceux du 5 juillet 1962, ont désormais leurs noms gravés sur le Mur des Disparus à Perpignan. Tel qu’il est écrit à l’entrée du monument : « C’est ici leur premier et ultime tombeau »…

Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que ce jour affreux trouve enfin la page toujours blanche qui l’attend dans les livres d’histoire ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que soient sondés les charniers du Petit Lac ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que s’ouvrent toutes les archives, et que la France ait la grandeur de reconnaître sa complicité dans ce crime d’abandon de son propre peuple ? Et, comme pour ceux d’Oradour-sur-Glane, recevoir en son sein la mémoire de ces Disparus qui n’avaient cessé de croire en elle. Oui, combien de temps encore ?

Réveille-toi Antigone, Créon est toujours de ce monde. À nouveau Polynice a besoin de toi…


Oran, 5 juillet 1962, ces Européens s'étaient réfugiés dans l'église du Saint-Esprit, place de la Bastille…
les hordes du FLN sont venues les enlever sous les yeux du prêtre impuissant…


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Gaullistes et communistes dans leurs œuvres : femmes françaises accusées de collaboration et tondues (Paris, été 1944)

L'Épuration… on remarquera de trop nombreuses et troublantes similitudes entre certaines scènes de cette période sombre de l'Épuration gaullo-communiste des années 1944-45 et les massacres d'Oran du 5 juillet 1962, mauvais sang ne saurait mentir !



Nouvelles de Saintonge - La période de l’Épuration à Jonzac en 1944/1945 : établir des listes de traîtres et de suspects…

Jean-Paul Perrin : L’Épuration en région montluçonnaise (1944-1949)

Max Lagarrigue : Épuration sauvage, légale : vengeance ou soif de justice de la Résistance ?

José Castaño : Les crimes de l’Épuration




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Le Gaullisme maladie sénile de la droite

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Statut de DeGaulle après sa désertion…


Journal officiel du 24 juin 1940
MINISTÈRES DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DE LA GUERRE

ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL
Par décision ministérielle du 22 juin 1940, la promotion au grade de général de brigade à titre temporaire de M. le colonel d'infanterie breveté de Gaulle (Charles-André-Joseph- Marie) est annulée.

ADMISSION À LA RETRAITE
Armée active
Par décret en date du 23 juin 1940 M. le colonel d'infanterie breveté d'état-major de Gaulle (Charles-André-Joseph-Marie) est admis d'office à la retraite, par mesure de discipline.


- Par décision ministérielle du 22 juin 1940, la promotion au grade de général de brigade à titre temporaire
de M. le colonel d'infanterie breveté de Gaulle (Charles-André-Joseph- Marie) est annulée.

- Par décret en date du 23 juin 1940 M. le colonel d'infanterie breveté d état-major de Gaulle (Charles-André-Joseph-Marie)
est admis d'office à la retraite, par mesure de discipline.
Après ce 23 juin 1940, DeGaulle Charles mis à la retraite d'office par mesure disciplinaire et avec le grade de colonel d'infanterie n'a plus jamais exercé de fonction militaire. DeGaulle est bien retraité avec le grade de colonel. Il a reçu une pension de colonel. Si, en tant que politicien, il s'est ensuite affublé d'un uniforme de général c'est en toute illégalité… Encore une de ses falsifications, et pas la moindre !





Constatation du statut de déserteur
8 décembre 1940 : déchéance de la nationalité française pour De Gaulle :
par décret du 8 décembre 1940, publié au Journal officiel du 10 décembre 1940, page 6044,
Charles De Gaulle est déchu de la nationalité française, à effet du 2 août 1940,
sur le fondement de la loi du 23 juillet 1940.






Première page de l’expédition du jugement du tribunal militaire permanent de la 13e Région,
séant à Clermont-Ferrand et jugeant :
le colonel d'Infanterie breveté d'État-major en retraite DeGaulle Charles, né le 22 novembre 1890 à Lille

Les questions, le tribunal devait répondre à six questions :
- Entretien d'intelligence avec une puissance étrangère, l'Angleterre ;
- Allocutions radiodiffusées de nature à provoquer, de la part de l'Angleterre, des agissements nuisibles à la France ;
- Provocation de militaires et de marins à passer au service de l'Angleterre ;
- Risque provoqué contre les Français, en affirmant que les clauses de l'armistice ne seraient pas respectées ;
- Désertion ;
- Désertion ayant eu lieu sur un territoire en état de guerre.

Les réponses

La sentence


Les signatures des juges (les généraux Frère, Noël, de La Laurencie, de La Porte du Theil, Langlois, Etcheberrigaray et Bérard),
suivies de celle du greffier (Moissenet)



Le Figaro, édition de Clermont-Ferrand le samedi 3 août 1940
Un simple entrefilet révélant la maigre importance donnée alors au procès et au condamné


Lettre du Maréchal Pétain rendant non exécutoire la condamnation à mort de DeGaulle



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vendredi 15 novembre 2019

Olga Tokarczuk : Le Grand Voyage de Jakób Frank


En 1759 en Pologne, Jakób Frank (1725-1791) se présente comme la réincarnation de Sabbataï Tsevi (1626-1676), le "faux messie" : il assure être le nouveau Messie…  L’activité religieuse de Jakób Frank connaît des phases successives qui sont autant d’étapes dans sa recherche permanente de pouvoir, d’argent et de liberté sexuelle. Il parvient d'abord à prendre la direction du mouvement sabbataïste. Une longue détention, à Czȩstochowa, lui fournit l’occasion de préciser une théosophie qui justifie sa volonté d’abolir la Loi et ses multiples conversions à l’islam et au christianisme. Dix mille à vingt mille Juifs le suivront : clandestinité, transgression de la Loi juive, rejet du Talmud et de la Torah tout en restant fidèle, en secret, à la Kabbale et au Zohar. En réalité, le frankisme deviendra une secte conduite par un gourou avide et débauché. Ses successeurs connaîtront une ascension fulgurante, alors que le mouvement se transformera en secte hérétique déviant vers le nationalisme et l'antisémitisme…



Olga Tokarczuk
 Les Livres de Jakób  
ou
 Le Grand Voyage
 à travers sept frontières, 
cinq langues,
 trois grandes religions 
et d’autres moindres

Traduit par Maryla Laurent
Langue d'origine : Polonais

Prix Nobel de littérature 2018
Finaliste Prix Femina étranger 2018
Palmarès 2018 des 100 livres de l’année du magazine Lire
Prix Jan Michalski de littérature 2018
Prix Transfuge 2018 du Meilleur roman européen
Prix Nike 2015 (Pologne)

Linda Pommereul, Librairie Doucet (Le Mans), Page des Libraires : "Dans ce récit virtuose, Olga Tokarczuk retrace la vie sinueuse de Jakób Frank, le leader controversé mais charismatique de la secte des frankistes. Chacun de ses ouvrages est un défi narratif, des textes inclassables qui pensent notre temps et lui donnent vie. D’ailleurs, Olga Tokarczuk est l’une des figures majeures de la littérature polonaise, récompensée à plusieurs reprises. Ce livre ambitieux tente, par la littérature, de se réapproprier l’Histoire de son pays en évoquant cette figure encore à l’origine de vives polémiques, en particulier dans les milieux nationalistes. En 1759, Jakób Frank se présente comme le nouveau messie. Il rejette la loi juive et le Talmud, se convertit au catholicisme et prône la rédemption de tous ceux qui ont été punis par Dieu, prêchant la transgression dans tous ses excès. Ce roman historique d’une force incroyable témoigne de l’imagination d’un auteur surdoué, capable d’établir un portrait sans concessions, nourri par une fascination légitime à l’égard d’un personnage hors normes."



Hérétique, schismatique, Juif converti à l’islam puis au christianisme, libertin, hors-la-loi, magicien, tour à tour misérable et richissime, Jakób Frank a traversé l’Europe des Lumières comme la mèche allumée d’un baril de poudre. De là à se prendre pour le Messie, il n’y avait qu’un pas – et il le franchit allègrement. Le dessein de cet homme était pourtant très simple : il voulait que ceux de son peuple puissent, eux aussi, connaître la sécurité et le respect de tous.

La vie de ce personnage historique est tellement stupéfiante qu’elle semble imaginaire. Un critique polonais dit qu’il a fallu à Olga Tokarczuk une « folie méthodique » pour l’écrire. On y retrouve les tragédies du temps, mais on y goûte aussi les merveilles de la vie quotidienne : les marchés, les petits métiers, les routes incertaines et les champs où l’on peine, l’étude des mystères et des textes sacrés, les histoires qu’on raconte aux petits enfants, les mariages où l’on danse, les rires et les premiers baisers.

Cette épopée universelle sur l’émancipation, la culture et le désir est une réussite absolue : elle illustre la lutte contre l’oppression, en particulier des femmes et des étrangers, mais aussi contre la pensée figée, qu’elle soit religieuse ou philosophique.

Ainsi que le dit le père Chmielowski, l’autre grand personnage de ce roman, auteur naïf et admirable de la première encyclopédie polonaise, la littérature est une forme de savoir, elle est « la perfection des formes imprécises ». ils en parlent…

« Avec Les Livres de Jakób, Olga Tokarczuk anime d’un prodigieux souffle romanesque l’épopée du "messie" Jakób Frank et de son étrange secte dans l’Europe des Lumières. »
Nicolas Weill, Le Monde des livres

« Un voyage historique et romanesque entrepris de main de maître. »
Marie-Lucile Kubacki, La Vie

« Une œuvre colossale fascinante et minutieusement documentée. »
Estelle Lenartowicz, Lire

« Les Livres de Jakob impressionne par son ambition (…) Une découverte à faire. »
Pierre Maury, Le Soir

« Suivre Olga Tokarczuk sur près de mille pages est un bonheur qui ne connaît pas de fléchissement. »
Isabelle Ruef, Le Temps

« Ce qui imprime son rythme propre au livre, lui donne cette pulsation presque obsessionnelle tout au long de son vaste déploiement géographique et temporel et qui interdit de lâcher ses plus de mille pages, c’est l’éternelle oscillation entre la lumière et les ténèbres. »
Damien Aubel, Transfuge

« Un roman virtuose. »
Books

Feuilletez quelques pages :
Olga Tokarczuk : Les Livres de Jakób


Olga Tokarczuk : Les Livres de Jakób

Jean-Yves Potel : "Un grand roman d’aventures messianiques : Olga Tokarczuk, Les Livres de Jakób ou le Grand Voyage"… "Olga Tokarczuk, la pérégrine, nous sort des mythologies mémorielles."

Les Dönmeh : comment une secte juive a infiltré l'islam…

Shlomo Sand : Déconstruction d’une histoire mythique - Comment fut inventé le peuple juif



mardi 24 septembre 2019

Les Dönmeh : comment une secte juive a infiltré l'islam…




Comment une secte juive, les "Dönmeh", créée par Sabbatai Tsévi a infiltré l'islam

Une référence indispensable pour tenter de comprendre dans un jeu inextricable de migrations et conversions les tensions et alliances occultes ou déclarées au Moyen-0rient… Une histoire qui plus loin dans le temps comme à une époque beaucoup plus récente voire dans notre présent, en Syrie, s'inscrit dans le long passé de notre monde méditerranéen…




Olga Tokarczuk : Les Livres de Jakób

Olga Tokarczuk : Le Grand Voyage de Jakób Frank
Shlomo Sand : Déconstruction d’une histoire mythique - Comment fut inventé le peuple juif


dimanche 22 septembre 2019

Les Dönmeh : le secret le plus chuchoté du Moyen Orient




Un « gorille historique de 400 kilos » hante l’arrière-plan de presque chaque incident militaire et diplomatique grave impliquant Israël, la Turquie, l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Grèce, l’Arménie,  les Kurdes, les Assyriens, et quelques autres acteurs au Moyen Orient et dans l’Europe du sud-est. C’est un facteur qui est généralement seulement chuchoté dans les réceptions diplomatiques, les conférences d’information et les séances des « think tank », à cause de la nature explosive et controversée du sujet. Et c’est le secret attaché au sujet qui a été la raison de la si grande incompréhension concernant la récente rupture des relations entre Israël et la Turquie, le réchauffement croissant des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite, et l’hostilité croissante entre l’Arabie Saoudite et l’Iran…


Sabbataï Zevi, Nathan of Gaza et Yakov Leib Frank dit “Jacob Frank“


Bien que connue des historiens et des experts religieux, l’influence politique et économique séculaire d’un groupe connu sous le nom turc de « Dönmeh » ne fait que commencer à apparaître sur les lèvres des Turcs, des Arabes et des Israéliens qui hésitaient à discuter de la présence en Turquie et ailleurs d’une secte de Turcs descendant d’un groupe de Juifs sépharades qui avaient été expulsés d’Espagne par l’Inquisition espagnole aux XVIe et XVIIe siècles. Ces réfugiés juifs d’Espagne furent autorisés à s’établir dans l’Empire ottoman et avec le temps ils se convertirent à une secte mystique de l’islam qui mélangea finalement la Kabbale juive et les croyances semi-mystiques soufies islamiques dans une secte qui finit par soutenir la laïcité dans la Turquie post-ottomane. Il est intéressant de noter que le mot « Dönmeh » ne désigne pas seulement les « convertis douteux » à l’islam en Turquie mais est aussi un mot turc désobligeant désignant un travesti, ou quelqu’un qui prétend être ce qu’il n’est pas.


Sabbataï Zevi, l'Élu, en 1665


La secte dönmeh du judaïsme fut fondée au XVIIe siècle par le rabbin Sabbataï Zevi, un kabbaliste qui croyait être le Messie mais qui fut contraint de se convertir à l’islam par le sultan Mehmet IV, le souverain ottoman. Beaucoup des fidèles du rabbin, connus sous le nom de sabbataïstes, mais aussi des « crypto-juifs », proclamèrent publiquement leur foi islamique mais pratiquèrent secrètement leur forme hybride de judaïsme, qui n’était pas reconnue par les principales autorités rabbiniques juives. Parce que c’était contre leurs croyances de se marier en-dehors de leur secte, les Dönmeh créèrent un clan assez secret à l’intérieur de la société.


LES DÖNMEH PRENNENT LE POUVOIR EN TURQUIE

Beaucoup de Dönmeh, avec des Juifs traditionnels, devinrent de puissants dirigeants politiques et commerciaux à Salonique. C’est ce groupe central de Dönmeh qui organisa l’organisation secrète des Jeunes Turcs, également connue sous le nom de Comité pour l’Union et le Progrès, les laïcistes qui déposèrent le sultan ottoman Abdülhamid II lors de la révolution de 1908, proclamèrent la République post-ottomane de Turquie après la Première Guerre mondiale, et qui lancèrent la campagne qui dépouilla la Turquie de la plus grande part de son identité islamique après la chute des Ottomans. Abdülhamid II fut traité de tyran par les Jeunes Turcs, mais il semble que son seul crime ait été de refuser de rencontrer le dirigeant sioniste Theodore Herzl durant une visite à Constantinople en 1901 et de rejeter les propositions financières sionistes et dönmeh en échange d’un contrôle sioniste de Jérusalem.



Abdülhamid II


Comme d’autres dirigeants qui ont croisé le chemin des sionistes, le sultan Abdülhamid II semble avoir scellé son sort avec les Dönmeh avec cette déclaration devant la cour ottomane : « Dites au Dr. Herzl de ne rien faire de plus concernant son projet. Je ne puis abandonner ne serait-ce qu’une poignée de terre de ce pays, car ce n’est pas le mien, il appartient à toute la nation islamique. La nation islamique a fait le djihad pour cette terre et l’a arrosée de son sang. Les Juifs peuvent garder leur argent et leurs millions. Si le Califat islamique est détruit un jour, alors ils pourront prendre la Palestine gratuitement ! Mais tant que je suis vivant, je me passerais une épée à travers le corps plutôt que de voir la terre de Palestine arrachée à l’État islamique ». Après son éviction par les Dönmeh Jeunes Turcs d’Atatürk en 1908, Abdülhamid II fut emprisonné dans la citadelle dönmeh de Salonique. Il mourut à Constantinople en 1918, trois ans après qu’Ibn Saoud ait donné son accord pour un foyer juif en Palestine et un an après que Lord Balfour ait accordé la Palestine aux sionistes dans sa lettre au baron Rothschild.


L’un des dirigeants jeunes turcs à Salonique était Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République de Turquie. Quand la Grèce obtint la souveraineté sur Salonique en 1913, beaucoup de Dönmeh, ne parvenant pas à se faire enregistrer comme juifs, allèrent s’établir à Constantinople, plus tard renommée Istanbul. D’autres partirent pour Izmir, Bursa, et pour la capitale nouvellement proclamée d’Atatürk et futur siège du pouvoir de l’Ergenekon, Ankara.



Mustafa Kemal Atatürk


Certains textes suggèrent que les Dönmeh dépassaient le nombre de 150 000 et se trouvaient principalement dans l’armée, l’administration et le commerce. Cependant, d’autres experts suggèrent que les Dönmeh représentaient peut-être 1,5 million de Turcs et étaient encore plus puissants qu’on ne le pensait généralement,  et que leur pouvoir s’étendait à tous les secteurs de la société turque. Un Dönmeh influent, Tevfik Rustu Arak, était un ami proche et un conseiller d’Atatürk et fut le Premier ministre de la Turquie de 1925 à 1938.


Atatürk, dont on dit qu’il était lui-même un Dönmeh, ordonna que les Turcs abandonnent leurs noms arabo-musulmans. Le nom du premier empereur chrétien de Rome, Constantin, fut effacé de la plus grande ville turque, Constantinople. La ville devint Istanbul, après que le gouvernement d’Atatürk ait rejeté le nom traditionnel en 1923. De nombreux bruits ont circulé sur le nom d’Atatürk lui-même, puisque « Mustapha Kemal Atatürk » était un  pseudonyme. Certains historiens ont suggéré qu’Atatürk adopta ce nom parce qu’il était un descendant de Rabbi Zevi en personne, le Messie autoproclamé des Dönmeh ! Atatürk abolit aussi l’usage de l’écriture arabe en Turquie et força le pays à adopter l’alphabet occidental.



LA TURQUIE MODERNE : UN ÉTAT SIONISTE SECRET CONTRÔLÉ PAR LES DÖNMEH


Les fortes racines juives suspectées d’Atatürk, sur lesquelles toutes les informations furent supprimées pendant des décennies par un gouvernement turc qui interdisait toute critique du fondateur de la Turquie moderne, commencèrent à refaire surface, d’abord en-dehors de la Turquie et dans des publications écrites par des auteurs juifs. Le livre publié en 1973, The Secret Jews, par le rabbin Joachim Prinz, affirme qu’Atatürk et son ministre des finances, Djavid Bey, étaient tous deux des Döhmeh ardents et qu’ils étaient en bonne compagnie, car « trop de jeunes Turcs dans le Cabinet révolutionnaire nouvellement constitué priaient Allah, mais avaient leur propre prophète [Sabbataï Zevi, le Messie de Smyrne] ». Dans The Forward du 28 janvier 1994, Hillel Halkin écrivit dans le New York Sun qu’Atatürk récitait le « Sheema Israël » (« Écoute, Ô Israël ») juif, disant que c’était « ma prière aussi ». L’information est tirée d’une autobiographie du journaliste Itamar Ben-Avi, qui affirme qu’Atatürk, à cette époque jeune capitaine de l’armée turque, révéla qu’il était juif dans le bar d’un hôtel de Jérusalem lors d’une nuit pluvieuse durant l’hiver 1911. De plus, Ataturk suivit les cours de l’école primaire Semsi Effendi à Salonique, dirigée par un Dönmeh nommé Simon Zevi. Dans l’article du New York Sun, Halkin parla d’un e-mail qu’il avait reçu d’un collègue turc : « Je sais maintenant – je sais (et je n’ai jamais eu le moindre doute) – que la famille du père d’Atatürk était en fait de souche juive ». 



Mustafa Kemal Atatürk faisant de la main le signe maçonnique


C’est l’appui d’Atatürk et des Jeunes Turcs au sionisme, la création d’un foyer juif en Palestine, après la Première Guerre mondiale et durant la domination nazie en Europe, qui fit apprécier la Turquie par Israël et vice-versa. Un article du 8 mai 2007 dans The Forward révéla que les dirigeants turcs,  dominés par les Dönmeh « du président aux principaux diplomates… et une grande partie des élites militaires, culturelles, académiques, économiques et professionnelles de la Turquie », écartèrent la Turquie d’une alliance avec l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, et privèrent Hitler de la route turque vers les champs pétrolifères de Bakou. Dans son livre, The Donme: Jewish Converts, Muslim Revolutionaries and Secular Turks, le professeur Marc David Baer écrivit que beaucoup d’entre eux parvinrent à des positions élevées dans les ordres religieux soufis.


Symboles de la franc-maçonnerie turque

Israël a toujours été réticent à décrire le massacre des Arméniens par les Turcs en 1915 comme un « génocide ». On a toujours pensé que la raison de la réticence d’Israël était la crainte de compromettre les liens militaires et diplomatiques étroits entre Israël et la Turquie. Cependant, on découvre toujours plus de preuves que le génocide arménien fut largement l’œuvre des dirigeants dönmeh des Jeunes Turcs. Des historiens comme Ahmed Refik, qui servit comme officier de renseignement dans l’armée ottomane, affirma que c’était le but des Jeunes Turcs de détruire les Arméniens, qui étaient chrétiens pour la plupart. Les Jeunes Turcs, sous la direction d’Ataturk, expulsèrent aussi les chrétiens grecs des villes turques et tentèrent de commettre un génocide à plus petite échelle contre les Assyriens, qui étaient aussi principalement des chrétiens.


Un Jeune Turc de Salonique, Mehmet Talaat, était le dirigeant qui mit en œuvre le génocide des Arméniens et des Assyriens. Un mercenaire vénézuélien qui servit dans l’armée ottomane, Rafael de Nogales Mendez, nota dans ses annales du génocide arménien que Talaat était connu sous le nom de « l’Hébreu renégat de Salonique ». Talaat fut assassiné en Allemagne en 1921 par un Arménien dont toute la famille avait disparu durant le génocide ordonné par l’« Hébreu renégat ». Certains historiens du génocide pensent que les Arméniens, connus comme de bons commerçants, furent ciblés par les Dönmeh doués pour le commerce parce qu’ils étaient considérés comme des rivaux commerciaux.



Mehmet Talaat


Ce n’est donc pas le désir de protéger l’alliance israélo-turque qui a poussé Israël à éviter de rechercher les raisons du génocide arménien, mais la connaissance par Israël et les Dönmeh que c’est la direction dönmeh des Jeunes Turcs qui non seulement assassina des centaines de milliers d’Arméniens et d’Assyriens mais qui supprima aussi les coutumes et les habitudes musulmanes traditionnelles de la Turquie. La connaissance que c’est les Dönmeh, dans une alliance naturelle avec les sionistes d’Europe, qui furent les responsables de la mort des chrétiens arméniens et assyriens, de l’expulsion hors de Turquie des chrétiens orthodoxes grecs, et de l’éradication culturelle et religieuse des traditions islamiques turques, aurait fait surgir une nouvelle réalité dans la région. A la place des Chypriotes grecs et turcs vivant sur une île divisée, des Arméniens menant une vendetta contre les Turcs, et des Grecs et des Turcs se querellant pour des territoires, tous les peuples attaqués par les Dönmeh auraient compris qu’ils avaient un ennemi commun qui était leur véritable persécuteur.


LE DÉFI AU RÈGNE DES DÖNMEH : LE COMBAT DE LA TURQUIE CONTRE L’ERGENEKON


C’est la purge contre les fidèles kémalistes d’Atatürk et de son régime dönmeh laïc qui est le motif de l’enquête sur la conspiration de l’Ergenekon en Turquie. La description de l’Ergenekon cadre complètement avec la présence dönmeh dans la hiérarchie diplomatique, militaire, judiciaire, religieuse, politique, académique, commerciale et journalistique de la Turquie. L’Ergenekon tenta de stopper les réformes mises en œuvre par les dirigeants turcs non-dönmeh successifs, incluant la réintroduction des coutumes et rituels islamiques turcs traditionnels, en préparant une série de coups d’État, certains réussis comme celui qui déposa le gouvernement islamiste du Refah (Bien Public) du Premier ministre Necmettin Erbakan en 1996 et certains manqués, comme l’OPÉRATION SLEDGEHEMMER, qui visait à déposer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en 2003. Certains réformistes de tendance islamiste, incluant le Président turc Turgut Ozal et le Premier ministre Bulent Ecevit, moururent dans des circonstances suspectes. Le Premier ministre démocratiquement élu Adnan Menderes fut déposé et pendu en 1961, après un coup d’État militaire.




L'exécution d'Adnan Menderes en 1961


Les politiciens et les journalistes américains, dont la connaissance de l’histoire de pays comme la Turquie et l’Empire ottoman précédent est souvent gravement lacunaire, ont dépeint la friction entre le gouvernement d’Israël et le gouvernement turc du Premier ministre Erdogan comme étant basée sur la dérive de la Turquie vers l’islamisme et le monde arabe. Loin de là, Erdogan et son Parti pour la Justice et le Développement (AKP) semblent avoir finalement trouvé un moyen de se libérer de la domination et de la cruauté des Dönmeh, que ce soit sous la forme des fidèles kémalistes d’Atatürk ou des comploteurs nationalistes de l’Ergenekon. Mais avec le « Jour de l’Indépendance » de la Turquie, le vitriol est venu de la part des Dönmeh et de leurs alliés naturels en Israël et du lobby israélien aux États-Unis et en Europe. La Turquie comme membre de l’Union Européenne convenait très bien à l’Europe tant que les Dönmeh demeuraient au pouvoir et permettaient que la richesse de la Turquie soit pillée par les grandes banques, comme cela s’est passé en Grèce.


Quand Israël lança son attaque sanglante contre le vaisseau d’aide turque pour Gaza, le Mavi Marmara, le 31 mai 2010, la raison n’était pas vraiment le passage du navire à travers le blocus israélien de Gaza. La brutalité des Israéliens pour abattre des Turcs désarmés et un citoyen turco-américain, certains à bout portant d’après un rapport de l’ONU, indiquait qu’Israël était motivé par quelque chose d’autre : la vengeance et les représailles après la répression du gouvernement turc contre l’Ergenekon, la purge contre les Dönmeh dans les hauts postes de l’armée et du renseignement turcs, et l’inversion des politiques religieuses et culturelles antimusulmanes instaurées par le fils favori des Dönmeh, Atatürk, quelque quatre-vingt-dix ans plus tôt. En effet, l’attaque israélienne contre le Mavi Marmara était en représailles contre l’emprisonnement par la Turquie de plusieurs haut-gradés militaires, journalistes et académiques turcs, tous accusés de faire partie du complot Ergenekon pour renverser le gouvernement de l’AKP en 2003. Derrière le complot de l’Ergenekon, le fait caché est que les Dönmeh et l’Ergenekon sont liés par toute leur histoire en tant que kémalistes, ardents laïcistes, pro-israéliens et pro-sionistes.


Avec les crises de colère éclatant maintenant entre l’Iran d’un coté et Israël, l’Arabie Saoudite et les États-Unis de l’autre, en résultat d’une affirmation douteuse par la police US que l’Iran préparait l’assassinat de l’ambassadeur saoudien aux États-Unis sur le sol américain, la relation de longue date, étroite mais secrète, entre Israël et l’Arabie saoudite arrive maintenant au premier plan. La connexion israélo-saoudienne avait fleuri durant l’OPERATION TEMPÊTE DU DESERT, quand les deux pays furent la cible des missiles Scud de Saddam Hussein.


Partie II

Ce qui surprendra ceux qui ont peut-être déjà été surpris par les liens des  Dönmeh avec la Turquie, c’est les  liens des Dönmeh avec la Maison des Saoud en Arabie Saoudite.


Un rapport top-secret des Mukhabarat irakiens (Directorat du Renseignement Militaire Général), « L’émergence du wahhabisme et ses  racines historiques », daté de  septembre 2002 et publié le 13 mars 2008 par l’Agence américaine de Renseignement pour la Défense [U.S. Defense Intelligence Agency] en traduction anglaise, indique les racines dönmeh du fondateur de la secte wahhabite saoudite de l’islam, Muhammad ibn Abdul Wahhab. Une grande partie des informations sont tirées des mémoires d’un « Mr. Humfer » (ainsi orthographié dans le rapport de la DIA, mais orthographié « Mr. Hempher » dans les archives historiques), un espion britannique qui utilisait le nom de « Mohammad », et qui était soi-disant un Azéri parlant le turc, le persan et l’arabe et qui prit contact avec Wahhab au milieu du XVIIIe siècle avec l’idée de créer une secte de l’islam qui provoquerait finalement une révolte arabe contre les Ottomans et qui préparerait la voie pour l’introduction d’un État juif en Palestine.  Les mémoires de Humfer sont citées par l’auteur et amiral ottoman Ayyub Sabri Pacha dans son ouvrage de 1888, The Beginning and Spreading of Wahhabism.


Dans son livre The Dönmeh Jews, D. Mustafa Turan écrit que le grand-père de Wahhab, Tjen Sulayman, était en fait Tjen Shulman, un membre de la communauté juive de Bassora en Irak. Le rapport des Renseignements irakiens dit aussi que dans son livre, The Dönmeh Jews and the Origin of the Saudi Wahhabis, Rifat Salim Kabar révèle que Shulman s’établit finalement dans le Hedjaz, dans le village de al-Ayniyah dans ce qui est aujourd’hui l’Arabie Saoudite, où son petit-fils fonda la secte wahhabite de l’islam. Le rapport des Renseignements irakiens dit que Shulman avait été banni de Damas, Le Caire et La Mecque à cause de son « charlatanisme ». Dans le village, Shulman engendra Abdul Wahhab. Le fils d’Abdul Wahhab, Muhammad, fonda le wahhabisme moderne.




Abdul Aziz Ibn Saoud


Le rapport irakien fait aussi quelques affirmations stupéfiantes sur la famille des Saoud. Il cite le livre d’Abdul Wahhab Ibrahim al-Shammari, The Wahhabi Movement: The Truth and Roots, qui dit que le roi Abdul Aziz Ibn Saoud, le premier monarque du Royaume d’Arabie saoudite, descendait de Mordechai ben Ibrahim ben Moishe, un marchand juif également originaire de Bassora. Dans le Nedjd, Moishe rejoignit la tribu des Aniza et changea son nom en Markhan ben Ibrahim ben Moussa. Finalement, Mordechai maria son fils, Jack Dan, qui devint Al-Qarn, à une femme de la tribu des Anzah du Nedjd. De cette union naquit la future famille Saoud.


Le document des renseignements irakiens révèle que le chercheur Mohammad Sakher fut l’objet d’un contrat de meurtre des Saoudites à cause de ses recherches sur les racines juives des Saoud. Dans le livre de Said Nasir, The History of the Saud Family, il est affirmé qu’en 1943, l’ambassadeur saoudite en Égypte, Abdullah ben Ibrahim al Muffadal, paya Muhammad al Tamami pour forger un arbre généalogique montrant que les Saoud et les Wahhab étaient une seule famille qui descendait directement du Prophète Mahomet.



Jendral Badui, Abdul Aziz Ibn Saoud, Prince Husein, Muhammad bin Abdul Wahhab, Sir Percy Cox


Au commencement de la Première Guerre mondiale, un officier britannique juif d’Inde, David Shakespeare, rencontra Ibn Saoud à Riyad et conduisit plus tard une armée saoudite qui vainquit une tribu opposée à Ibn Saoud. En 1915, Ibn Saoud rencontra l’envoyé britannique dans la région du Golfe, Bracey Cocas. Cocas fit la proposition suivante à Ibn Saoud : « Je pense que c’est une garantie de votre durabilité autant que c’est dans l’intérêt de la Grande-Bretagne que les Juifs aient un foyer national et une existence [nationale], et les intérêts de la Grande-Bretagne sont, par tous les moyens, dans votre intérêt ». Ibn Saoud, le descendant des Dönmeh de Bassora, répondit : « Oui, si mon acceptation est si importante pour vous, j’accepte mille fois d’accorder un foyer national aux Juifs en Palestine ou ailleurs qu’en Palestine ». Deux ans plus tard, le Secrétaire britannique aux Affaires Étrangères Lord Balfour, dans une lettre au baron Walter Rothschild, un dirigeant des sionistes britanniques, déclara : « Le gouvernement de Sa Majesté regarde avec faveur l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif… ». Le pacte avait l’appui tacite de deux des acteurs majeurs de la région, tous deux descendants des Juifs dönmeh qui soutenaient la cause sioniste, Kemal Atatürk et  Ibn Saud. La présente situation au Moyen Orient devrait être vue sous ce jour, mais pour des raisons évidentes l’histoire de la région a été expurgée par certains intérêts religieux et politiques.



Sir Percy Cox et l'aventurière Miss Gertrude Bell à Bassora en 1917, en compagnie  d'Abdul Aziz Ibn Saoud


Après la Première Guerre mondiale, les Britanniques facilitèrent l’arrivée au pouvoir du régime des Saoud dans les anciennes provinces du Hedjaz et du Nedjd de l’Empire ottoman. Les Saoud établirent le wahhabisme comme la religion d’État du nouveau Royaume d’Arabie Saoudite et, comme les Dönmeh kémalistes en Turquie, commencèrent à s’opposer à d’autres croyances et sectes islamiques, incluant les sunnites et les chiites. Les Saoud wahhabites accomplirent ce que les Dönmeh kémalistes avaient réussi à accomplir en Turquie : un Moyen Orient fracturé qui était mûr pour les desseins impérialistes occidentaux, et firent le travail préparatoire pour la création de l’État sioniste d’Israël.


États profonds et Dönmeh


Durant deux visites en Turquie en 2010, j’eus l’occasion de discuter de l’« État profond » [appareil clandestin] de l’Ergenekon avec d’importants officiels turcs. Il était plus qu’évident que des discussions sur le réseau de l’Ergenekon et ses connexions « étrangères » sont un sujet hautement sensible. Cependant, un important officiel turc des Affaires étrangères me glissa aussi qu’il y avait d’autres « États profonds » dans les nations voisines, et les noms de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et de la Syrie furent mentionnés. Au vu des liens entre l’Ergenekon et les Dönmeh en Turquie et des liens étroits dans le domaine militaire et dans celui du renseignement entre les Saoud descendants des Dönmeh et les wahhabites en Arabie, les rapports évoquant des liens étroits entre l’ex-président égyptien Hosni Moubarak et son chef des renseignements Omar Suleiman et le gouvernement de Binyamin Netanyahu en Israël peuvent être vus sous un jour entièrement nouveau… Et cela expliquerait le soutien d’Erdogan à la révolution égyptienne : en Turquie, c’est une révolution démocratique qui réfréna l’influence des Dönmeh. L’influence des salafistes wahhabites dans le nouveau gouvernement de la Libye explique aussi qu’Erdogan avait hâte d’établir des relations avec les rebelles basé à Benghazi – pour aider à supplanter l’influence des wahhabites, les alliés naturels de ses ennemis, les Dönmeh (l’Ergenekon) de Turquie.


Le désir d’Erdogan de remettre les pendules à l’heure en restaurant l’histoire expurgée par les kémalistes et les Dönmeh lui a valu des déclarations au vitriol de la part du gouvernement d’Israël, comme quoi il serait un néo-ottomaniste qui aurait l’intention de former une alliance avec les Frères Musulmans dans les pays arabes. Il est clair que les Döhmeh et leurs frères sionistes en Israël et ailleurs craignent que le révisionnisme historique dönmeh et sioniste, incluant leur rôle dans le génocide des Arméniens et des Assyriens, et leur négation du génocide, soient révélés.


Mavi Marmara : les proches des victimes contre l'abandon des poursuites anti-israéliennes


En Égypte, qui était autrefois un royaume ottoman, c’est une révolution populaire qui chassa ce qui pourrait être l’équivalent des Dönmeh concernant le régime Moubarak. Le « Printemps arabe » égyptien explique aussi pourquoi les Israéliens se hâtèrent de tuer six policiers égyptiens peu après que neuf passagers turcs aient été tués à bord du Mavi Marmara, certains quasiment exécutés, par des soldats israéliens. La doctrine dönmeh est remplie de références aux Amalécites de l’Ancien Testament, une tribu nomade qui fut attaquée par les Hébreux d’Égypte sur l’ordre du Dieu juif, pour faire place aux partisans de Moïse dans la région sud de la Palestine. Dans le Livre des Juges, Dieu ordonne sans succès à Saül : « Maintenant va et frappe Amalek et voue à la destruction tout ce qu’ils ont. Ne les épargne pas, mais tue les hommes, les femmes et les enfants, les bœufs et les moutons, les chameaux et les ânes ». Les Dönmeh, dont la doctrine est aussi présente dans la secte hassidique et dans d’autres sectes orthodoxes du judaïsme, semblent n’avoir aucune difficulté à remplacer les Amalécites par les Arméniens, les Assyriens, les Turcs, les Kurdes, les Égyptiens, les Irakiens, les Libanais, les Iraniens et les Palestiniens pour mener leurs agressions militaires et leurs pogroms.


Avec des gouvernements réformistes en Turquie et en Égypte beaucoup plus désireux d’examiner le passé de ceux qui ont divisé le monde islamique, Atatürk en Turquie et Moubarak en Égypte, les Saoud sont probablement tout à fait conscients que c’est seulement une question de temps avant que leurs liens, à la fois modernes et historiques, avec Israël soient pleinement révélés. Ceci explique que les Saoud aient réussi à mettre en œuvre un complot douteux impliquant des agents du gouvernement iranien pour tenter d’assassiner l’ambassadeur saoudite à Washington, dans un restaurant non-nommé de Washington D.C. Le rapport des renseignements irakiens aurait pu faire allusion aux sionistes et aux Dönmeh lorsqu’il déclarait : « cela vise… [au] meurtre des musulmans, à la destruction, et à favoriser l’agitation ». En fait, le rapport des renseignements irakiens parlait des wahhabites.


Une liberté nouvelle existant en Turquie et en Égypte pour examiner leur passé, Israël et ses partisans, ainsi que les Saoud, ont des raisons supplémentaires de dissimuler la véritable histoire de l’Empire ottoman, de la Turquie laïque, des origines d’Israël, et de la Maison des Saoud. Divers acteurs recherchant maintenant la guerre avec l’Iran, la vraie histoire des Dönmeh et leur influence sur des événements passés et actuels au Moyen Orient devient plus importante.


Wayne MADSEN, 25 octobre 2011



Erdogan posant devant le portrait de Mustafa Kemal Atatürk


NDT :

T. E. Lawrence (plus connu sous le nom de « Lawrence d’Arabie ») décrivit le mouvement Jeune Turc comme étant« 50% crypto-juif et 95% franc-maçon ».


D’autres auteurs confirment cela :


« Ils [Les Dönmeh] ont fourni de nombreux membres à l’intelligentsia des Jeunes Turcs… Ils ont joué un rôle important dans les débuts du Comité Union et Progrès, organisation du mouvement Jeune Turc qui eut son origine à Salonique… » (Gershom Sholem, Le messianisme juif, 1971)


« Il est intéressant de rappeler que les trois principaux membres du gouvernement ‘Jeune Turc’ – Enver Pacha, Talaat Pacha, et Essad Pacha – étaient trois Juifs d’origine dont les familles avaient été ‘converties’ à l’islam. » (Savitri Devi, Souvenirs et réflexions d’une Aryenne, 1976)

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Comment une secte juive, les "Dönmeh", créée par Sabbatai Tsévi a infiltré l'islam







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Sources :

Wayne Madsen - Les Dönmeh : le secret le plus chuchoté du Moyen Orient

Wayne Madsen - The Dönmeh: The Middle East’s Most Whispered Secret (Part I)

Wayne Madsen - The Dönmeh: The Middle East’s Most Whispered Secret (Part II)

Léon Camus : Cryptarchie Dönmeh et Turquie moderne

Medyaturk : Qui sont les Sébatéens ?

Léon Camus : Turquie - Grands procès et épuration de l’Armée kémaliste…

« Ergenekon », un nom mythique très prisé en politique (1997)

Hannibal Genséric : Origines de la connivence wahhabisme-sionisme
Shlomo Sand : Déconstruction d’une histoire mythique - Comment fut inventé le peuple juif
Kabbale révolutionnaire

Les 22 lettres de la kabbale

Bektachi

L'occulte sceau de Salomon : un symbole comme une énigme...

Léon Camus : Syrie, une guerre confessionnelle et idéologique

Ordo Templi Orientis

Élisabeth Raynal - La franc-maçonnerie ottomane : un mythe qui suscite toujours les fantasmes

Aline de Diéguez : Aux sources du chaos mondial actuel

Alain Fini : Juifs ou khazars ? Qui sont les Khazars ?Catherine Shakdam : A History of Wahhabism and the Hijacking of the Muslim faith


Saudi salafi terrorists (hypocrytes) may destroy grave of Muhammad (SA) any time. Come forward. Sauds planning to destroy Green Dome

La Kabbale

Turquie

Sionisme







Olivier Hanne : Le droit islamique et son influence mondiale (in Revue Conflits n°23 septembre-octobre 2019) Olga Tokarczuk : Les Livres de Jakób

Olga Tokarczuk : Le Grand Voyage de Jakób Frank
Jean-Yves Potel : "Un grand roman d’aventures messianiques : Olga Tokarczuk, Les Livres de Jakób ou le Grand Voyage"… "Olga Tokarczuk, la pérégrine, nous sort des mythologies mémorielles."
En 1759, en Pologne, Jakob Frank se présenta comme la réincarnation de Sabbataï Tsvi, le faux messie : il assura être le nouveau Messie et se convertit au catholicisme. Dix mille à vingt mille Juifs le suivirent : clandestinité, transgression de la Loi juive, rejet du Talmud et de la Torah tout en restant fidèle, en secret, à la Kabbale et au Zohar. Ses successeurs connurent une ascension fulgurante, le mouvement se transforma en secte hérétique qui dévia vers le nationalisme et l'antisémitisme.

Nasha Gazeta



Les Dönmeh : comment une secte juive a infiltré l'islam…

Olga Tokarczuk : Les Livres de Jakób

Olga Tokarczuk : Le Grand Voyage de Jakób Frank
Shlomo Sand : Déconstruction d’une histoire mythique - Comment fut inventé le peuple juif