Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 24 octobre 2024

Gloire à la Khazarie ?


Gloire à la Khazarie !

par Davor Slobodanovich Vuyachich et Sou Wan

(article source original pubié le 21 06 2022,
soit 4 mois après le début de l'Opération spéciale déclenchée le 22 02 2022 )

https://www.geopolitika.ru/it/article/gloria-alla-khazaria 

 


Cet article a été publié sur le portail Geopolitika.ru, une plate-forme de suivi continu de la situation géopolitique dans le monde. Le portail suit la ligne de l'approche eurasienne. Le respect de l'identité de chaque peuple, de chaque civilisation et de chaque culture est à la base de ce modèle multipolaire, activement défendu par des analystes, des politologues, des sociologues et des ethnologues rassemblés autour de ce portail.
Bien que datant de plus de deux ans cet article constitue toujours une précieuse référence en nous offrant une toile de fond pour analyser et comprendre l’évolution des affrontements en cours tant au Moyen-Orient qu’en Ukraine, et leurs convergences…
Toile de fond de l’origine khazare des juifs promoteurs du sionisme… Si cette origine khazare permet de nier aux maîtres actuels d’Israël tout lien ancestral avec une Palestine sémite, en revanche elle offre aux sionistes un extraordinaire argument d’expansion et de conquête de territoires plus au nord… L’une de leurs premières cibles devient alors la Grande Éternelle et Sainte Russie… Des conséquences dont les plus évidentes et les plus anciennes remonteraient à la Révolution d’Octobre 1917 et à l’assassinat du Tsar Nicolas II et sa famille le 17 juillet 1918 sur ordre du juif Iakov Sverdlov…
On comprendra toutes les réticences d’un article rédigé en Russie à confirmer la thèse de l’origine khazare des juifs sionistes d’Europe centrale, thèse qui au contraire justifie le combat mené contre la Russie par les sionistes et leurs complices …

Bonne lecture, en n’oubliant pas des évènements récents et une actualité brûlante !… Souvenons-nous que depuis février 2022, huit à dix millions d’Ukrainiens ont fui leur pays… et aussi que l’ashkénaze Janet Yellen est secrétaire d’État au Trésor états-unien…

Du Grand Israël à la Khazarie
Le Grand Israël d’après les frontières bibliques reprises
par Théodore Herzl (1904) et par le Rabbi Fischmann (1947) :
les frontières du futur État d’Israël doivent s’étendre
« du fleuve d’Égypte à l’Euphrate »…
Depuis les ambitions ont grandi !
Deux guerres ou une seule ?
Cette carte pourrait vous apporter une réponse...


« Gloire à l’Ukraine ! » - ce cri infâme des néo-nazis ukrainiens et d'autres chauvins nationalistes, extrémistes et terroristes de l'Ukraine, pays pratiquement sous occupation de l'OTAN depuis 2014, est une malédiction qui, de l'enfer lui-même, a invoqué les torrents de la haine la plus primitive et irrationnelle que l'humanité a jamais eu l'occasion de voir. Dans le même temps, ce tristement célèbre slogan ukrainien-nazi fait partie de l’une des tromperies et escroqueries les plus importantes, les plus rusées et les plus perfides de l’histoire de la civilisation moderne. Ce qu'exprime ce slogan - l'idée mégalomane d'une Grande Ukraine, nettoyée principalement ethniquement des Russes, mais aussi de la langue et de la culture russes et de tous les autres non-Ukrainiens - est diamétralement opposé aux objectifs réels des individus et des organisations puissants derrière les néo-nazis ukrainiens. Selon leurs plans sinistres, les Ukrainiens ne devraient être utilisés que comme chair à canon et comme outils jetables pour créer un État complètement nouveau, non seulement à partir des territoires de la Russie, qui devrait perdre la guerre à tout prix, mais aussi sur le territoire de la Russie, les ruines de l'Ukraine elle-même, qui devraient cesser d'exister. Il s’agit d’un projet insolent et impitoyable des centres de pouvoir occidentaux et d’Israël, tous contrôlés par l’Internationale sioniste, qui rassemble toutes les organisations subordonnées et leurs branches et les coordonne selon ses intérêts pas du tout transparents. Nouvelle Khazarie, Jérusalem céleste, Grand Israël – ce projet est développé et mis en œuvre sous plusieurs noms qui révèlent également les ambitions insatiables des sionistes, tout en fournissant une explication parfaite de l’alliance apparemment contre nature entre sionistes et néo-nazis. La seule question est de savoir dans quelle mesure les troupes d’assaut et les fantassins nazis ukrainiens, ainsi que les masses manipulées du peuple ukrainien, sont conscients que le cri « Gloire à la Khazarie ! » c'est beaucoup, beaucoup plus approprié à ce pour quoi ils se battent, saignent et meurent réellement.
Le juif autrichien Theodor Herzl est considéré comme le fondateur du mouvement politique sioniste. À son initiative, en août 1897, à Bâle, se tient le premier congrès sioniste. Le mouvement s'est ensuite développé en tant qu'organisation nationale-chauvine et d'idéologie politique soutenue par les nationalistes juifs purs et durs de l'Europe du XIXe siècle. À l’origine, l’objectif du mouvement était la création d’un État juif ethniquement purifié en Palestine. Cependant, après la création d'Israël et son expansion continue, les ambitions d'aujourd'hui dépassent de loin celles d'origine. Il ne s’agit plus seulement de lutter pour qu’Israël continue d’exister en tant qu’État national juif, mais pour que cette entité étatique continue de s’étendre dans différentes directions. L’une des voies d’expansion se dirige vers la péninsule du Sinaï et au-delà, à travers l’Égypte ; l'autre direction est vers la péninsule arabique ; la troisième, à travers la Syrie, l'Irak, certaines parties de la Turquie et de l'Iran, mène au Caucase et, à travers la bande de terre située entre la mer Caspienne et la mer Noire, jusqu'au cœur de la Russie, jusqu'à Moscou même, pour finalement atteindre l'ensemble de la Russie, de l'Ukraine et de ses plaines fertiles. Bien entendu, Israël ne sera pas en mesure de réaliser une telle expansion territoriale du jour au lendemain, même avec l’assistance financière et militaire totale du bloc géopolitique occidental. Il s’agit d’un processus à long terme qui nécessite une planification minutieuse et des efforts continus en matière de renseignement, hybrides et militaires. On peut se demander : pourquoi le bloc politico-militaire rassemblé autour des États-Unis, c’est-à-dire les pays membres de l’OTAN et de l’UE, se mettrait-il volontairement au service des intérêts de l’Internationale sioniste ? C’est une question à laquelle, outre le réexamen inévitable du fonctionnement de la démocratie et des systèmes politiques de leurs pays, les citoyens des pays occidentaux eux-mêmes devraient répondre. La réponse est évidente, logique et évidente pour de nombreux observateurs experts. Pour les Occidentaux eux-mêmes, le problème est que cette réponse demande beaucoup de courage et une véritable liberté. Pour vraiment comprendre des mécanismes et des machines politiques complexes, il n’est pas nécessaire qu’un individu en fasse partie, mais il doit être capable de les observer et de les analyser de loin et sous de nombreux angles différents.
Nous pouvons convenir que l’objectif initial était de procéder à un nettoyage ethnique progressif mais brutal et impitoyable de la Palestine de sa population non juive, principalement des Palestiniens eux-mêmes. Cet objectif devait être atteint non seulement par la violence, mais aussi par la colonisation et d’autres formes d’installation des Juifs du monde entier, à qui le nouvel État artificiel d’Israël promettait citoyenneté, paix et sécurité. Au fil du temps, les tactiques utilisées par Israël pour s’étendre se sont révélées si efficaces que les ambitions se sont multipliées. Après l’occupation complète souhaitée de la Palestine, devait suivre une nouvelle phase de création du Grand Israël, avec une expansion vers le Jourdain, le sud du Liban et le plateau du Golan. Pour bien comprendre le projet du Grand Israël, également connu sous le nom de « Plan Oded Yinon », nous devons une fois de plus revenir à l’époque du premier congrès sioniste de 1897, lorsque les fondations de l’État d’Israël en Palestine furent posées. Selon le fondateur du sionisme, Theodor Herzl, la « Terre promise », la zone de l’État juif créée artificiellement et par la force, aurait dû s’étendre « du fleuve d’Égypte jusqu’à l’Euphrate ». À ces revendications territoriales s’ajouteraient progressivement la Palestine, la Syrie, le Liban et l’Irak. C'est pourquoi Israël refuse, aujourd'hui encore, de définir ses frontières. En fait, Israël est le seul pays au monde à ne pas avoir de frontière officielle et clairement définie, afin de laisser un énorme espace pour une future expansion territoriale. Bien entendu, toutes les annexions de nouveaux territoires devaient être effectuées de manière extrajudiciaire et en contradiction avec les principes du droit international et de la Charte des Nations Unies. Ainsi, par exemple, Israël a occupé le plateau du Golan syrien en 1967 et revendique la région comme étant israélienne depuis 1981. Cela explique comment et pourquoi le puissant lobby sioniste (israélien) a utilisé les États-Unis et, dans une certaine mesure, ses alliés, pour déstabiliser de nombreux pays du Moyen-Orient, directement ou indirectement. Ainsi, si nous regardons les guerres contre l’Irak en 1993 et 2003, les guerres contre le Liban en 1978 et 2006, la guerre contre la Libye en 2014 et la guerre en cours contre la Syrie, ainsi que la guerre au Yémen dans un contexte plus large, toutes les guerres sionistes les projets d’expansion ultérieure d’Israël deviennent beaucoup plus évidents. L’affaiblissement continu, ou plutôt la désintégration, de tous les États arabes dans la région élargie du Moyen-Orient, fait partie du projet expansionniste d’Israël et est pleinement conforme aux plans décrits ci-dessus. Cependant, malgré tous ses efforts, Israël n’a pas vraiment réussi à concrétiser ses intentions agressives.
En septembre 2012, l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger avait prédit qu’Israël n’existerait plus d’ici dix ans, mais il s’est avéré qu’il avait tort. Au contraire, les sionistes considèrent l’Ukraine comme leur nouvelle terre sainte. On pourrait se demander pourquoi le peuple juif a choisi l’Ukraine comme lieu de la future expansion d’Israël. L’une des nombreuses explications possibles, plus précisément une excuse astucieuse, est qu’un État juif, l’ancienne Khazarie, existait déjà dans cette partie du monde. Le roi de Khazarie, Bulan, s'est converti au judaïsme au huitième siècle et aurait ensuite conduit tous les Khazars à se convertir au judaïsme, fondant ainsi une nouvelle nation « juive ». Cependant, les historiens modernes se méfient beaucoup de la conversion des Khazars au judaïsme et, même aujourd'hui, tout reste incertain à ce sujet. De plus, les scientifiques ont largement abandonné l’hypothèse de l’origine khazare des Ashkénazes, également connue sous le nom de mythe khazar. Cependant, tous ces mythes sur la Khazarie « juive » sont irrésistiblement attrayants pour le mouvement sioniste, car ils soutiennent ses revendications territoriales agressives.

Le 18 mars 2014, le Times of Israel a publié un article dans lequel Israël « insiste » sur le fait que les Khazars sont des Juifs et fait allusion à des projets visant à émigrer des Juifs du monde entier vers l’Ukraine. L'article indique que l'ensemble du territoire de l'Ukraine actuelle faisait partie de l'ancienne Khazarie et qu'il devrait en être à nouveau ainsi. Ce n’est que le 28 février 2022 que le Times of Israel a ajouté un commentaire indiquant que l’article était une « œuvre satirique » et non un rapport scientifique sérieux.
Il est intéressant de noter que cet article a existé comme information publique fiable sur le site Internet du Times of Israel pendant huit ans, pour ensuite devenir une œuvre satirique lorsque l’opération spéciale russe en Ukraine a commencé. Cela nous amène au conflit actuel en Ukraine et à ses intentions cachées. Si l’on creuse sous la surface des causes du conflit, il est surprenant de constater qu’il existe de nombreuses motivations sous-jacentes. Il est indéniable qu’il se passe bien plus de choses en Ukraine qu’il n’y paraît. L’étrange déclaration du président ukrainien Volodymyr Zelensky confirme que le projet d’un État juif en Ukraine n’est plus seulement hypothétique ou ne fait plus partie des théories du complot paranoïaque. En effet, le 5 avril 2022, Zelenski a déclaré rejeter les concepts « libéraux et européens » et a plutôt présenté le système d'apartheid israélien comme un modèle pour l'avenir de l'Ukraine, le qualifiant de « Grand Israël » et prévoyant même une présence militaire armée à long terme dans la rue. Israël est la société la plus militarisée au monde, un État qui a commis de nombreux crimes de guerre brutaux et continue de perpétrer de nouveaux massacres. Il est donc difficile de comprendre pourquoi Israël est devenu un modèle pour l’Ukraine de Zelensky. Zelensky savait-il qu'à l'arrivée des réfugiés à l'aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv, les autorités israéliennes avaient refusé d'accepter les Ukrainiens non juifs sans garanties financières particulières, alors que les Juifs ukrainiens étaient autorisés à entrer librement dans le pays ? Le fait que Zelensky ait choisi une entité d’occupation illégale comme Israël et son système d’apartheid comme système politique idéal pour la « nouvelle » Ukraine est profondément inquiétant, mais pas si surprenant. Il s’agit d’un système cruel que les principales organisations internationales de défense des droits de l’Homme condamnent fermement, en particulier Human Rights Watch, Amnesty International et de nombreuses autres organisations de défense des droits de l’Homme.
Peu de temps après la déclaration de Zelensky, son principal conseiller Oleksiy Arestovych a prédit que l’Ukraine deviendrait un « nouvel Israël », mais bien « plus grand et plus effrayant ». Pourquoi Zelenskiy et son conseiller souhaitent-ils que le projet du « Deuxième » ou du « Grand Israël » soit implanté au milieu d’une grande nation slave indissociable de l’héritage historique et culturel russe ? N'est-ce pas une sorte de répétition du projet sioniste que nous avons vu en Palestine ? Étant donné que Zelensky et son principal conseiller sont sans aucun doute des sionistes, une interprétation signifierait que l’Ukraine, comme Israël, devrait rester dans un « état d’urgence » permanent, lui permettant de commettre un génocide contre tous ceux qui ne sont pas « assez Ukrainiens ». L'objectif est de diviser et d'empêcher les Slaves et les autres peuples de l'ancien Empire russe d'atteindre 2022, que la situation en Ukraine soit similaire à la situation sécuritaire en Israël et que nous voyions de plus en plus de personnes armées dans les rues ukrainiennes, même quand les choses se calment.
L’idée de créer un nouvel Israël en Ukraine n’est pas nouvelle, comme certains pourraient le penser. Hryhoriy Omelchenko, ancien lieutenant général du Service de sécurité ukrainien [SBU], a déclaré en 2017 que l’Ukraine était le « grand prix » du sionisme international. Il a déclaré qu'il y avait une lutte pour la terre et que l'objectif était de construire une « nouvelle Jérusalem » dans cinq régions ukrainiennes : Zaporizhzhia, Dnipropetrovsk, Mykolaïv, Kherson et Odessa. Selon lui, le centre névralgique sera dans le Dniepr (anciennement Dnepropetrovsk) et Odessa sera la capitale culturelle. Le lieutenant général susmentionné a déclaré qu'un référendum aurait lieu dans le pays d'ici 2020, toujours après l'unité, comme cela a été fait avec le monde arabe. Une autre interprétation est que l’objectif est d’établir un autre État juif ou de remplacer le projet sioniste israélien qui a échoué. L'ambassadeur d'Ukraine en Israël, Yevhen Korniychuk, a déclaré le 7 avril 2022 que la situation en Ukraine serait similaire à la situation sécuritaire en Israël et que nous verrons de plus en plus de personnes armées dans les rues ukrainiennes, même lorsque la situation se calmera. Les habitants de ces quartiers percevront « une pension mensuelle de 500 euros ». Omelchenko a souligné que 100 000 exemplaires de la Torah, la Bible hébraïque traduite en ukrainien, seraient livrés à l'Ukraine en 2018. Dans toutes ces villes, il existe déjà des cours d'hébreu gratuits. Selon lui, une relocalisation significative des Juifs va commencer dans ces régions, avec une arrivée estimée à 5 millions de Juifs d'ici 2025. Selon lui, des non-Ukrainiens seront également élus dans les structures du pouvoir en Ukraine et douze dirigeants juifs ont déjà été formés à cet effet pour une nouvelle république juive. Igor Berkut, qui s'est fait appeler Igor Gekko, est un homme d'affaires et homme politique ukrainien milliardaire, fondateur du parti politique « Grande Ukraine » et partisan de l'idée d'une nouvelle Jérusalem ukrainienne. Il est le directeur-exécutif du Projet Nouvelle Jérusalem et a parlé de la création d’un nouvel Israël en Ukraine, surnommé le « Projet Jérusalem Céleste » (2029-2049). Ce projet est en préparation depuis début 2017 et porte sur la création d'un État juif dans les cinq régions du sud de l'Ukraine : Odessa, Dnipropetrovsk, Zaporizhzhia, Kherson et Mykolaïv. Saïd Chengriha, un ancien commandant algérien, aurait déclaré que le but ultime des sionistes était de créer une enclave juive autonome en Crimée et de redonner à la péninsule son ancien nom khazar, Khazarie. Il a accusé l'ancien Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et Ihor Kolomoisky d'avoir tenté de créer un nouvel État juif en Ukraine avec les Juifs ashkénazes ukrainiens. Le 22 mars 2022, Mraveh Nassar, politologue palestinien, a déclaré que les sionistes, avec leur puissante influence sur les États-Unis et l'OTAN, avaient délibérément et systématiquement provoqué la Russie et l'avaient forcée à lancer une opération spéciale en Ukraine pour se protéger. Leur objectif, selon lui, est de créer un nouvel État juif pour remplacer le projet sioniste raté d’Israël. Il a déclaré que les partisans traditionnels d'Israël, les États-Unis et l'Occident, ont réalisé, tout comme Kissinger l'a ouvertement déclaré, qu'Israël « en finira » dans quelques années, ce qui les a incités à abandonner Israël. Si tel est le cas, alors, selon les sionistes, cette guerre était nécessaire pour refaire la Nouvelle Khazarie. Mais les femmes et les enfants ukrainiens doivent d’abord être contraints d’émigrer vers l’Europe et d’autres pays pour faire de la place aux colons juifs et leur permettre d’établir un nouvel État juif en Ukraine et éventuellement dans de grandes parties de la Russie. Évidemment, si l’objectif est de déplacer tous les sionistes d’Israël et d’autres pays vers l’Ukraine, l’Ukraine doit d’abord être dépeuplée.
Au début de l’opération spéciale russe en Ukraine, dans le cadre d’une démarche très importante visant à préserver la sécurité nationale russe face aux menaces occidentales, Israël a intentionnellement adopté une position prudente et tenté de garder un profil bas, mais n’a pas été en mesure de rester véritablement neutre face à ce qui se passe car il a commencé à faire face à des critiques pour sa neutralité. Dans son discours du 20 mars 2022, Zelensky a demandé au Parlement israélien que l'État juif fasse son « choix » et abandonne sa neutralité pour soutenir ouvertement l'Ukraine contre la Russie. Par la suite, le ministre israélien des Affaires étrangères Lapid a explicitement accusé la Russie d’avoir commis des crimes de guerre en Ukraine, a voté pour exclure la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et a voté pour condamner l’opération militaire russe en Ukraine à l’Assemblée générale des Nations Unies. On peut affirmer avec certitude qu’Israël a choisi un camp : le camp ukrainien. Auparavant, Kiev avait demandé à Israël des fournitures de protection et de défense depuis le début de l'opération, ce qu'Israël avait refusé, craignant la réaction de la Russie. Ainsi, lorsque le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré qu'Israël avait envoyé des casques et des gilets pare-balles en Ukraine, cette affaire a illustré un changement dans l'attitude d'Israël à l'égard de l'opération spéciale russe. En mars, le journal Yedioth Ahronoth a rapporté qu'une équipe d'anciens commandos israéliens entraînait des civils ukrainiens pour combattre les Russes dans une installation secrète située dans l'ouest de l'Ukraine. Le 4 mai 2022, la ministre russe des Affaires étrangères Zakharova a déclaré que des militants israéliens se trouvaient en Ukraine et combattaient aux côtés des militants d'Azov contre la Russie. Bien que la position israélienne envers la Russie ne soit pas encore ouvertement hostile, ce que nous appelons l’Internationale sioniste, qui maintient Israël en vie, élabore et met progressivement en œuvre des plans qui menacent la survie de l’État russe. Le projet New Khazaria, basé sur des falsifications historiques, est évidemment le plus dangereux de tous car il a conduit à un bain de sang en Ukraine qui pourrait facilement devenir incontrôlable et dégénérer en un conflit mondial. Cependant, tous les plans et actions agressifs suscitent toujours de vives réactions de la part de ceux qu’ils affectent, ce qui conduira à la création de nouvelles alliances fortes, dans ce cas particulier, entre la Russie et les nations musulmanes qu’Israël menace depuis sa naissance. Cette alliance renversera les plans sionistes mégalomanes comme un château de cartes et il n’y aura pas de Khazarie dans les territoires russes historiques, tout comme il n’y aura pas de Grand Israël dans les anciens territoires arabes et musulmans.

Source : Geopolitika.ru - Davor Slobodanovich Vuyachich e Sou Wan : Gloria alla Khazaria!  (version en italien)

Kolozeg.org – Davor Slobodanovich Vuyachich & Sou Wan : Glory To The Khazaria! (version anglaise)



The European Union Times : There MIGHT be a Plan to Rebuild Khazaria as Zelensky Says Ukraine will become 'Big Israel' [Il pourrait y avoir un plan pour reconstruire la Khazarie alors que Zelensky déclare que l’Ukraine deviendra le « grand Israël », 6 avril 2022]

Il pourrait y avoir un projet visant à refaire la Khazarie en Ukraine, la patrie des faux Juifs contre lesquels Jésus avait mis en garde. Il existe plusieurs indices dans les médias israéliens pour le laisser penser, mais pour couronner le tout, Zelensky lui-même, le président juif de l’Ukraine, a déclaré que l’Ukraine deviendrait le « Grand Israël ».

La foule se rassemble pour suivre un discours télévisé du président ukrainien Volodymyr Zelensky
à la Knesset israélienne, à Tel Aviv, Israël, le 20 mars 2022.
© AFP / Jack Guez

Pour ce faire, ils doivent vider complètement le territoire ukrainien de tous ses habitants et réinstaller tous les Juifs d’Israël en Ukraine. Rappelez-vous cependant le mot « pourrait ». Ce n'est PAS un fait. Ce ne sont que des spéculations, une possibilité, mais encore une fois, PAS UN FAIT ! Seul le temps nous dira si cela se produira ou non.

 


 

SI cela est vrai, c’est pourquoi ils avaient besoin de cette fausse guerre, pour refaire le Grand Israël et forcer les femmes ukrainiennes à fuir vers les pays voisins. Certains ont fui vers l’Allemagne et le Royaume-Uni, rêvant que l'argent leur pleuvra du ciel. Mais ils découvriront bientôt que la vie est redevenue meilleure dans l’Europe de l’Est « arriérée », alors que l’Ouest s’effondrera complètement en raison de l’hyperinflation et de la famine de masse à venir.
Quoi qu’il en soit, comme nous le voyons, l’Ukraine est en train de se vider de ses femmes et de ses enfants. Les hommes ont cependant reçu l’ordre de rester en Ukraine en vue d’une éventuelle conscription militaire. S’ils veulent vraiment créer le Grand Israël, alors en théorie, ils doivent aussi se débarrasser des hommes d’une manière ou d’une autre, alors comment vont-ils le faire ? Vont-ils simplement continuer à se battre avec la Russie jusqu’au dernier Ukrainien debout ou quoi ?
La Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie se prépareraient également (aucune preuve, juste des spéculations) à conquérir des pans de l'Ukraine pour leur propre compte. L’Ukraine semble être au menu de tous ces jours-ci. Ces pays voudront peut-être récupérer des territoires historiques qui leur appartenaient…


En bleu, vous pouvez voir la Pologne avec ses frontières actuelles et en bleu supplémentaire avec une éventuelle annexion de territoire par l'Ukraine (ils veulent Lviv), en rouge vous voyez la Slovaquie qui s'étend également plus largement et avait une frontière avec la Roumanie, en orange la Hongrie qui n'en avait pas réellement. Ce territoire existe depuis plus de 100 ans, mais puisque l’Ukraine est à gagner, alors pourquoi pas ? et en vert se trouve la Roumanie qui pourrait vouloir annexer sa région historique de la Bucovine du Nord au nord et de Budjak au sud de la Moldavie.
Ce n’est pas vraiment tiré par les cheveux… même Vladimir Poutine, le président de la Russie, a admis que l’Ukraine possédait de nombreux territoires volés aux pays voisins qui n’appartiennent pas à l’Ukraine et c’est tout à fait exact.
Il s’agit de la prétendue carte du « Grand Israël ». C’est ce qu’on appelle le « projet de la Jérusalem céleste ».

 


Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir à quoi ressemblait l’Europe centrale et orientale en 1930.



Bien sûr, ils ne peuvent pas revenir exactement aux mêmes frontières sans une troisième guerre mondiale et personne ne le voudrait, mais ils peuvent au moins récupérer les territoires perdus de l’Ukraine si l’Ukraine est à gagner. En fait, ils ne récupéreront rien. Ils leur seront offerts en cadeau par le « Grand Israël » pour les rendre heureux auprès de leur nouveau voisin.
Historiquement, toutes ces régions n’appartenaient pas à l’Ukraine et ont été volées à la Pologne, à la Roumanie, à la Hongrie et à la Slovaquie, tout comme la Crimée n’appartenait pas non plus à l’Ukraine. Ils pourraient essayer de rendre ces régions à ces pays afin qu’ils ne soient pas en colère contre leur nouveau voisin, la Khazarie ou le « Grand Israël »… comme « un cadeau » pour que vous puissiez être heureux que nous soyons ici. Tout cela n'est encore qu'UNE SPÉCULATION, UN AVIS !!!!! Il ne s’agit PAS d’un fait réel et nous ne voulons pas le présenter comme tel. Cela peut arriver ou non, nous ne savons pas de quoi parlent les grands à huis clos.




Et voici le rapport de RT sur Zelensky déclarant l’Ukraine « Grand Israël » :
Le président Volodymyr Zelensky a averti que l’Ukraine s’inspirerait d’Israël pour ses futurs arrangements en matière de sécurité, arguant qu’un Kiev « absolument libéral » est désormais « impossible » après l’attaque de Moscou fin février.
S'adressant aux journalistes le mardi 4 avril 2022, Zelensky a déclaré que la sécurité serait la question « numéro un » des Ukrainiens au cours de la prochaine décennie, allant même jusqu'à prévoir une présence militaire armée durable dans les rues.
« L’Ukraine ne sera certainement pas ce que nous souhaitions depuis le début. C'est impossible. Absolument libéral, européen – ce ne sera pas comme ça », a-t-il déclaré. « Nous deviendrons un "Grand Israël" avec son propre visage. Nous ne serions pas surpris d’avoir des représentants des forces armées ou de la Garde nationale dans les cinémas, les supermarchés et des gens armés. »
Contacté par Haaretz suite aux commentaires de Zelensky, l'ambassadeur d'Ukraine en Israël, Yevgen Korniychuk, a déclaré que « quoi qu'il arrive ensuite, [les choses] en Ukraine seront similaires à la situation sécuritaire en Israël », ajoutant également que « vous verrez davantage de personnes armées dans le pays, dans les rues – même lorsque les choses deviennent plus paisibles qu’elles ne le sont actuellement ».
« Les Israéliens ont vécu entourés d’ennemis tout au long de leur histoire et l’Ukraine fera de même », a-t-il poursuivi.
Malgré un bref différend entre Zelensky et les législateurs israéliens le mois dernier après que le président ait comparé la situation de l’Ukraine à l’Holocauste, le Premier ministre Naftali Bennett a fait plusieurs propositions de médiation dans les négociations entre Kiev et Moscou, affirmant qu’il se sentait obligé d’aider à mettre fin aux combats. La Turquie a joué un rôle similaire, en organisant plusieurs négociations de haut niveau sur son sol ces dernières semaines.
Zelensky a ouvertement critiqué Tel Aviv dans ses commentaires à la Knesset en mars, accusant le gouvernement d’« apathie » et de « médiation sans prendre parti » tout en exigeant un soutien militaire à l’Ukraine. Il a ensuite revu à la baisse ces commentaires, reconnaissant qu’« Israël a ses intérêts » et une « stratégie pour protéger ses citoyens ».
« Le Premier ministre israélien, M. Bennett, essaie de trouver un moyen de mener des négociations, et nous lui en sommes reconnaissants », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants pour ses efforts afin que, tôt ou tard, nous commencions à avoir des pourparlers avec la Russie, éventuellement à Jérusalem. »

 

LiveJournal : О БРЕДЕ «НОВОЙ ХАЗАРИИ» [À propos de la relation avec la « Nouvelle Khazarie », 10 octobre 2023]

Renato Cunha : Uma Guerra Civil em Israel está se aproximando? Stylo Urbano [Est-ce qu'une guerre civile approche en Israël ?, 21 octobre 2023]

Юрий Сокол : Русский Мир и неоконы Proza.ru [Yuri Sokol : Monde russe et néo-conservateurs, 19 févrierDavor Slobodanovich Vuyachich et Sou Wan2023]

Милорад Антонић : СТВАРА ЛИ СЕ НОВА ХАЗАРИЈА У УКРАЈИНИ? Sedma Sila [Une nouvelle Khazarie est-elle créée en Ukraine ? 13 août 2022]

Андрей Девятов, Александр Кашанский : Новые грани старого плана. К визиту Премьера государства Израиль в Москву 09.03.17 БЛОГ-КНИГА ОСЬМИНОГ Peremeny.ru [Andrey Devyatov, Alexander Kashansky : De nouvelles facettes de l'ancien plan. Pour la visite du Premier ministre de l'État d'Israël à Moscou, 9 mars 2017]

Зоран Милошевич: РОССИЯ, УКРАИНА И НОВАЯ ХАЗАРИЯ: ГЕОПОЛИТИЧЕСКИЙ КОНТЕКСТ [Zoran Milosevic : Russie, Ukraine et Nouvelle Khazarie : contexte géopolitique, 1er juin 2019]



Arthur Koestler : La treizième tribu - L´empire Khazar et son héritage

Shlomo Sand : Comment le peuple juif fut inventé, de la Bible au sionisme

Ilan Pappé : Le nettoyage ethnique de la Palestine

Prof. Ecaterina Matoi : Le Grand Israël : un plan d'expansion en cours pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Middle East Political and Economic Institute, Bucharest)

Géraldine Claise : Khazare mafia juive, origine nomade des Juifs

Roger Garaudy : Les mythes fondateurs de la politique israelienne
(procède toutefois d'une toute autre approche quant à la négation de la légitimité de l'occupation de la Palestine.)



Pour répondre aux Khazars et à leur sionisme
Yakov M. Rabkin : Au nom de la Torah - Une histoire de l’opposition juive au sionisme
L’association des juifs avec l’État d’Israël est facile, presque automatique. « L’État juif » et « l’État hébreu » sont devenus des termes courants. Pourtant, il y a moins de juifs que de chrétiens parmi les partisans inconditionnels d’Israël. Ce livre explique ce paradoxe apparent en mettant en relief l’opposition au nom de la tradition juive qu’attire le sionisme dès ses débuts. Cette opposition met en question la légitimité proprement juive de l’État d’Israël et représente, selon un expert israélien, « un défi bien plus important et dangereux que l’hostilité arabe et palestinienne ». Ce livre met donc en lumière les racines de l’opposition juive à l’existence même de l’État d’Israël, phénomène souvent occulté et censuré car il provoque parfois autant de colère que de curiosité.


Noam Chomsky, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, MA : « An extremely interesting and valuable book. »

Rabbin Moshé G.Ackermann, Directeur de Nerlitz, Institut francophone d’études juives, Jérusalem : « Je ne peux que saluer la rédaction d’un ouvrage "non conventionnel" sur des faits trop souvent occultés. À nous d’en tirer les enseignements. »

Joseph Agassi, philosophe, Université de Tel-Aviv : « En tant que patriote israélien et en tant que philosophe, je considère qu’il est essentiel d’intégrer le discours de l’antisionisme judaïque dans le débat public sur notre passé, notre présent et notre avenir, un débat dont nous avons grand besoin. »

Charles Rhéaume, historien, Ministère de la défense nationale, Ottawa : « Voici un livre capital qui jette un éclairage nouveau sur "l’éternelle question du Moyen-Orient". C’est pourquoi il est à souhaiter qu’il soit lu par le plus grand nombre possible. »

Gregory Baum, théologien, Université McGill, Montréal : « C’est un livre extraordinaire. Je suis très impressionné par la qualité d’historien de l’auteur, par sa brillante analyse d’un corps littéraire complexe et par la lucidité de sa prose. »

Bjarne Melkevik, juriste, Université Laval, Québec : « La lecture de cet ouvrage bien documenté est fascinante. Le professeur Rabkin nous a rendu service en soumettant ses thèses à un débat au sein d’une communauté démocratique et pluraliste. »

Alain Bouchard, sociologue, Université Laval, Québec : « Il s’agit du premier livre en langue française qui aborde de front ce sujet. La lecture en a été fascinante. Tout lecteur, profane ou averti, qui entre dans l’univers historique de l’auteur sera facilement pris. »


Yakov M. Rabkin : L'opposition juive au sionisme - Propos recueillis par Pascal Boniface le 22 juillet 2004 ; Revue internationale et stratégique 2004/4 n°56


Jacques Gutwirth, « Yakov M. Rabkin, Au nom de la Torah. Une histoire de l’opposition juive au sionisme », Archives de sciences sociales des religions, octobre - décembre 2004, document 128.36 :

En ces temps troublés au Proche-Orient, voici une présentation qui apporte un intéressant éclairage sur un aspect plutôt occulté des attitudes juives envers le sionisme et les conflits israélo-arabes. Dans la plupart des pays occidentaux, on connaît les positions très pro-israéliennes des principales institutions juives dominantes (en France : CRIF, Conseil représentatif des Institutions juives de France, FSJU, Fond social juif unifié, etc.) ou, dans le sens opposé, les positions critiques d’une minorité plutôt laïque comptant nombre d’intellectuels réputés, mais on ignore largement que, notamment en Israël et aux États-Unis, une minorité religieuse, « au nom de la Torah », s’oppose depuis sa naissance au sionisme, et plus récemment à l’État d’Israël. Or ce livre offre une présentation, la première en langue française (en anglais, on dispose d’un ouvrage de qualité qui touche en grande partie le même sujet : Aviezer), de cette résistance, de son histoire, de ses idées. Voici brièvement le canevas du livre : après avoir esquissé une histoire du sionisme et les transformations qu’il apporte à l’identité juive, l’A. analyse le rapport avec la terre d’Israël que préconise la tradition judaïque et celui qui est à la base de la pensée sioniste. L’hégémonie politique et économique qu’établissent les sionistes dans la première moitié du XXe siècle et la proclamation de l’État d’Israël en 1948 posent le problème des relations des antisionistes avec la nouvelle entité. Le rôle de la Shoah dans l’idéologie sioniste et les leçons qu’en tirent des rabbins antisionistes sont examinés. Un dernier chapitre présente quelques visions critiques sur la place qu’occupe l’État d’Israël dans la continuité juive et dans la perspective du « nouvel antisémitisme » d’aujourd’hui.

« Les critiques judaïques du sionisme reflètent toutes des convictions théologiques profondes. Le sionisme touche directement à la foi en une rédemption messianique » dit l’A. (p. 13). Il rappelle que le sionisme prend ses origines, vers la fin du XIXe siècle parmi des juifs assimilés qui ressentent malgré tout bien des discriminations dans leur société respective (Autriche-Hongrie, Russie). Mais la volonté du retour en Terre sainte heurta dès le départ la plupart des juifs religieux, car un tel objectif allait à l’encontre du retour massif (des émigrations individuelles sont admises) promis par Dieu, qui ne doit se produire qu’à l’ère messianique. S’y ajoutait le laïcisme manifeste de la plupart des dirigeants sionistes. En fait le sionisme était un mouvement modernisateur rejetant la tradition juive qui accepte l’« exil », la « dispersion » ; ceux-ci datent, il est bon de le rappeler, de bien avant la disparition des royaumes de Juda et d’Israël, notamment de l’époque babylonienne (six siècles avant l’ère chrétienne). Assurément l’idéologie sioniste magnifie le passé biblique, utilise des symboles judaïques traditionnels et reprend le rêve millénaire de « l’an prochain à Jérusalem ! », comme on le proclame en certaines occasions religieuses solennelles. En effet, pour les sionistes, malgré le laïcisme de leurs premiers leaders, la religion judaïque et l’histoire biblique sont essentielles car elles offrent la légitimation indispensable quant aux « droits » des juifs sur la Terre d’Israël. L’A. rappelle qu’en 1890, aux débuts du sionisme, à peine 5 % de la population en Palestine était juive (24 000 personnes en 1882, comme le confirme l’article sur la démographie en Israël de l’Encyclopaedia Judaica), alors que Herzl, le fondateur du sionisme, décrit le nouveau mouvement comme celui « d’un peuple sans terre pour une terre sans peuple ».

Par ailleurs les sionistes vont ériger une manière d’être juif et un judaïsme axés sur le nationalisme, ce qui va totalement à l’encontre de l’optique traditionnelle. « … En opérant une rupture délibérée avec la tradition juive, le système d’éducation sioniste depuis ses débuts fait la promotion de la force, de la capacité de s’affirmer, de la combativité » (p. 44). Au système des valeurs propres au judaïsme – la miséricorde et l’humilité – le sionisme a substitué les idéaux propres à bien des nationalismes – l’égoïsme et la fierté nationale. La tradition religieuse depuis deux millénaires est plutôt pacifiste et s’oppose à la lutte armée. Les rabbins antisionistes puis anti-israéliens, autant orthodoxes « classiques » que hassidiques, et même libéraux, sont favorables aux compromis plutôt qu’à une confrontation avec des populations et des autorités hostiles. Il est évident que pour cette petite minorité – ils étaient largement majoritaires au début du sionisme – la politique intransigeante d’un Sharon est inacceptable. Parmi les précurseurs de celui-ci il y eut Vladimir Jabotinsky (1880-1940), originaire d’Odessa, qui mit en place un groupement d’activistes militaristes, le Bétar ; en Palestine il commanda l’Irgoun, organisation ultra-violente, anti-arabe et anti-britannique. Ses thèses restent inspiratrices pour la droite israélienne actuelle : Menahem Begin, Benjamin Netanyahu et Ariel Sharon furent ou sont ses admirateurs. Par ailleurs, la plupart des leaders juifs qui participèrent à la création des organisations sionistes les plus agressives – Betar, Irgoun, groupe Stern – étaient d’origine russe et avaient subi l’influence des Bolcheviks et du Parti socialiste révolutionnaire (SR), pour qui la violence et la terreur étaient le plus souvent légitimes.

Mais le reproche essentiel des ultra-religieux est essentiellement que la fin de l’exil parmi les nations ne puisse venir que de Dieu. Le Talmud (Traité Ketuboth) rapporte trois serments prêtés par les juifs avant leur dispersion : ne pas acquérir une autonomie nationale, ne pas rentrer en masse et d’une façon organisée dans la Terre d’Israël, ne pas se rebeller contre les nations. Ces trois serments acquirent un statut légal vers la fin du Moyen Âge. Ces promesses, rappelées par Yoel Teitelbaum (1887-1979), le “Satmarer rèbbe”, important leader charismatique d’un mouvement hassidique comptant plusieurs dizaines de milliers d’adeptes (voir Jacques Gutwirth, La renaissance du hassidisme de 1945 à nos jours, (cf. supra 128.32) et antisioniste farouche, ne constituent pas une innovation des opposants actuels au sionisme ; leur proclamation par les rabbins précède de plusieurs siècles l’essor du sionisme politique. L’A. cite notamment Yeshayahu Leibowitz (1903-1994), penseur israélien bien connu : « la thèse fondamentale du sionisme selon laquelle le peuple juif serait un peuple lié à un territoire [...] est une thèse erronée [...]. La singularité du peuple juif se manifeste dans la durée de son existence en exil pendant des siècles, c’est-à-dire privé d’unité à la fois territoriale et politique ». J’ajouterai que cette singularité a été soulignée dans une perspective matérialiste historique par Abraham Léon qui parlait des juifs de la Diaspora comme d’un peuple-classe (La conception matérialiste de la question juive, Paris, EDI, 1968 [1946]). En tout cas, pour les antisionistes religieux, le salut des juifs ne peut venir que d’une action messianique ; on ne peut « forcer la fin », on ne peut accélérer la rédemption. La libération ne peut venir que de Dieu qui mettra un terme à l’exil.

L’A. rappelle aussi que parmi les ardents partisans du sionisme, il y a aujourd’hui d’influents groupes chrétiens évangéliques, notamment aux États-Unis ; Jerry Falwell, Pat Robertson et d’autres prédicateurs de « l’église électronique » (les programmes religieux télévisuels) soutiennent politiquement et financièrement les forces nationalistes les plus extrêmes dans la société israélienne. L’État d’Israël cultive activement les liens avec les sionistes chrétiens. Pourtant ces inconditionnels ont des perspectives bien différentes de celles des sionistes juifs. Dans leur optique théologique « dispensationaliste », le rassemblement des juifs en Terre sainte, puis la création de l’État hébreu, sont des « tribulations » qui annoncent la seconde venue du Christ et donc l’avènement de l’ère messianique, évidemment chrétienne. Ce livre offre encore bien d’autres éléments intéressants et réflexions, notamment concernant les relations entre religieux antisionistes et sionistes religieux ou tenants de la « religion civile » judaïque, sur les différences de mentalité entre ces trois tendances. Je regrette seulement que les précieuses informations rassemblées ne soient pas plus systématiquement présentées, conformément au plan du livre. Néanmoins avec cet ouvrage on prend utilement connaissance d’un mouvement, certes aujourd’hui minoritaire mais qui, en ces temps où bien des juifs (et des non-juifs) s’interrogent sur le destin d’un État qui fonde de plus en plus son développement sur la force – dont la puissance nucléaire –, témoigne que d’autres vues moins extrêmes et essentiellement pacifiques, « au nom de La Torah », existent bel et bien.

Aviezer Ravitzky: liens vers un choix de publications

Aviezer Ravitzkyn, The Hebrew University of Jerusalem : « La charrette pleine et la charrette vide: le sioniste laique dans la pensee orthodoxe »



*   *   *
« Génocide » est un néologisme créé en 1943 par le juriste juif polonais Raphael Lemkin et officiellement utilisé pour la première fois au procès de Nuremberg… Il est stupéfiant que ceux pour lesquels ce terme a été créé et pour la première fois utilisé s’adonnent aujourd’hui à ce crime d’extermination d’une communauté ethnique. Ceux-là qui par leurs massacres de masse en cours ôtent désormais toute légitimité à l’État d’Israël dont les actes ne peuvent plus être analysés que comme ceux d’un État colonisateur… le dernier !

Simon Perego, « Génocide : histoire et usages d’un concept », Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe

Le Temps : Histoire d’un néologisme






jeudi 22 août 2024

Allô Charlotte Corday ! Tuons DeGaulle…

 

L'Algérie et la France ont divorcé en 1962.
Visiblement, c'est la France qui a obtenu la garde des gosses…
mais un divorce encore à vif !

Si la France a fui l’Algérie,
l’Algérie n’a jamais quitté la France…


« … Que les Français, en grande majorité aient, par referendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je le pardonnerai jamais à mes compatriotes. La France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment. »
Maréchal Alphonse Juin (dernier Maréchal de France), 2 juillet 1962

Hallô Charlotte Corday !
Tuons DeGaulle… petit clamart deviendra grand 
Les Italiens ont eu Adoua… Pas d’Éthiopiens en Italie mais souvenir entretenu par le mouvement rasta et source d'inspiration, consciente ou pas, de l'hystérie venimeuse de nombreux rappeurs noirs… sans oublier Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a pris le relais aux niveaux des instances internationales…
 

Le 1er mars 1896, l’armée de l’empereur éthiopien Ménélik II remportait une victoire décisive
sur l’armée italienne, celle d’Adwa, 
mettant fin aux ambitions coloniales des Transalpins dans la région



Tuez DeGaulle, le Grand Charles dans le collimateur



Tuez DeGaulle T2, de justesse pour la Grande Zorah



Les Français ont eu DeGaulle et la capitulation d’Évian. Des générations de jeunes Algériens, chez eux et en France, sont désormais éduquées dans le mépris de la France, pays vaincu. Que faire contre les manifestations épisodiques de ce mépris ? Faudrait d’abord en avoir conscience.

Alea jacta est…


Charlotte d'Ornellas nous gratifie ici d'une magistrale démonstration de ce refus obstiné, très largement partagé, de remonter aux causes historiques profondes pour ne se cantonner qu’aux effets présents… Quand il s’agit des Algériens l’on s'obstine à masquer les réalités en bavassant froidement, loin de tous liens affectifs et charnels, sur l’immigration. C’est oublier les liens profonds - affectifs, charnels, culturels, professionnels - qui existaient entre les populations d’Algérie et la France… La trahison de DeGaulle et l’abandon de l’Algérie à la faction la plus extrémiste du FLN reste une douleur profondément ressentie par tous les enfants d’Algérie, de toutes origines confondues. Une trahison qui n’a engendré que mépris, un mépris qui se transmet de générations en générations… j'oserais insinuer encore - quitte à me répéter lourdement - de toutes origines confondues !

Certains voudront parler de haine, c’est encore masquer la réalité en rejetant implicitement la faute sur ceux qui en fait sont les victimes d’une trahison… À nuancer selon les locuteurs : parler de haine ce pourrait aussi parfois n’être qu’un euphémisme voulant susciter un dialogue, le feu de la haine est appelé à s’éteindre, le mépris ne s’estompera jamais… Je me suis moi-même surpris à manifester une haine inextinguible : pudique oxymore !


Ascendance Jordan BARDELLA
Nolwenn OLIVIER (Parents : Philippe OLIVIER & Marie-Caroline LE PEN)
[Cliquez sur l'image pour l'agrandir]











En attendant le temps joue en faveur des Algériens de France… Alors que les Français de souche se refusent à faire des enfants, les Algériens, eux, procréent… Et un temps, pas si éloigné, viendra où le président de la France sera d’origine algérienne… la paix sera alors retrouvée ! C’est fait en Angleterre qui a son Premier ministre Indien…

Adoua, Évian… et Ðiện Biên Phủ ?



Éditions Delcourt : "Tuez de Gaulle !" T01

Éditions Delcourt : "Tuez de Gaulle !" T02

Albert Camus : « L’Hôte »

Jacques Ferrandez : « L'Hôte »,
une bande dessinée sur l'Algérie d’antan adaptée de la nouvelle d'Albert Camus.

L'Auberge espagnole : Histoire de l'Afrique du nord et de l'Algérie

Arthur Rimbaud : Il naît dans les montagnes de l'Arabie un enfant, qui est grand…

Parfum d’Automne : Visa pour le Vietnam en 2023 et 2024 
Tare d’Évian : une “victoire” tombée uniquement grâce à l’infâme trahison d’un chef d’État, DeGaulle, habité d’une haine sénile à l’encontre de tout un pan de la population française ; avec l’Indépendance les “bienheureux” bénéficiaires n’auront jamais su se départir d’une certaine immaturité ; peu glorieux “vainqueurs sur le tapis vert” ils se seront cantonnés dans une rancune aussi tenace que méprisante envers leurs anciens “colonisateurs”… Bien au contraire le Vietnam, authentique vainqueur par les armes à Ðiện Biên Phủ a su très rapidement adopter à l’égard de la France et du reste du Monde une attitude majeure et responsable… L’une des manifestations de cette maîtrise dans ses relations internationales serait la liberté accordée de circuler et de séjourner dans le pays aux citoyens étrangers, dont les Français… 15 jours sans visa, portée à 45 jours dès cette mi-août
Pourquoi l’Algérie n’en a-t-elle fait autant ?… pourquoi ce retranchement frileux derrière une réciprocité des relations ? Certes, contrairement au Vietnam l’Algérie a su préserver un certain “butin de guerre”, la langue de Molière,  un atout qui pourrait se révéler majeur - encore que… Il serait dès lors assuré qu’une liberté de circulation accordée aux étrangers, et notamment aux Français, serait une magistrale baffe infligée aux autorités françaises… aux bénéfices insoupçonnés.




dimanche 28 avril 2024

28 avril 1969 : De Gaulle fout le camp !



Insomnie en cette nuit du dimanche 27 au lundi 28 avril 1969… passé minuit, point de son jouet favori un micro, ce sera un piteux communiqué laconique : « Je fous le camp ! ».
Le colonel en retraite attifé d’un déguisement de général, auteur du coup d’État de mai 1958, avait enfin été renvoyé à ses cartes à jouer et combats de réussite, pour dans l’un d’entre eux trouver la mort quelques mois plus tard…


 

vendredi 12 avril 2024

J'avais un camarade… Robert Boissières



 
Robert Boissières, 20 ans
(photo prise peu avant son assassinat)
Robert Boissières, né le 11 février 1942 à Toulouse, a été odieusement assassiné à vingt ans devant le domicile de ses parents le jeudi 12 avril 1962 à Alger par une bande d'aviateurs de l'armée française en vadrouille. Agression gratuite, lâche, imbécile, criminelle. Geste de Français très ordinaires…

Aspects de la France, jeudi 19 avril 1962


Nouvelles d’Alger 
(Copie intégrale d’un article non signé publié par Aspects de la France, le jeudi 19 avril 1962. L’original de cette coupure de journal m’a suivi jusque dans mon exil asiatique.)
Le 12 avril 1962, vers 23 heures, un peu avant le couvre-feu, un jeune Français de 20 ans, étudiant en 1ère année de Droit, Robert Boissières, a été tué par les « forces de l’ordre », une patrouille de gendarmerie de l’Air, près du Rectorat, route du Golf à Alger. 
Il venait, avec quatre camarades, dont son frère, âgé de 18 ans, d’apposer des inscriptions "O.A.S." dans le quartier.
Ils rentraient chez eux lorsque, entendant une voiture militaire, ils se cachèrent dans le rebord du talus, parmi les herbes. C’est là que sans sommation aucune, Robert Boissières fut exécuté d’une rafale de mitraillette, tandis que son camarade, Jean Zonza, 21 ans, étudiant en Médecine, était grièvement blessé.
Le quartier fut mis en émoi par cette rafale et en particulier les parents de Robert qui habitent au Clair Logis des P.T.T. Son père, inquiet, descendit immédiatement sur les lieux du drame. Il rencontra un militaire qui lui annonça froidement qu’il venait de « fusiller » un jeune, en même temps qu’il lui tendait la carte d’identité de sa victime. Douleur du pauvre père lorsqu’il reconnut que c’était celle de son fils.
Les Agences de Presse ont donné différentes versions, des versions fausses surtout. On a prétendu qu’un coup de feu avait été tiré. C’est faux. Ces garçons n’étaient pas armés. Mais on use du mensonge pour essayer d’excuser un acte odieux…
Les obsèques de la jeune victime ont été célébrées ce matin, lundi 16 avril, à 9 heures, à la "sauvette". On avait interdit tout faire-part et communiqués dans les journaux. On craignait l’affluence… J’y suis allé avec mes enfants et deux camarades de Robert Boissières.
Malgré toutes les précautions prises par les autorités, il y avait plus d’un millier de personnes à suivre ce malheureux convoi de quelques mètres dans le cimetière de Saint-Eugène, entre la morgue et le dépositoire. Mais obsèques émouvantes, bouleversantes dans leur simplicité, dans leur clandestinité. Foule digne, très impressionnée… Les martyrs de la foi en ont eu d’identiques, et de telles morts, de telles obsèques ne peuvent qu’affermir une religion ou un idéal…
Le jeune frère de Robert, retenu à l’école de police d’Hussein Dey, n’a pas été autorisé à rendre ce dernier hommage… Quelle tristesse.
Ce n’est pas avec de tels assassinats, de tels procédés pour essayer d’étouffer nos sentiments qu’on parviendra à l’apaisement d’une population française de plus en plus survoltée.
Après cette pénible cérémonie, je suis allé ensuite, seul, me recueillir sur les lieux du drame. À l’endroit où est tombé ce pauvre enfant : des bouquets de fleurs, quelques-uns avec ruban tricolore et contre le tronc d’un arbre mort trois lettres sont épinglées : celle d’une mère bouleversée, et deux autres écrites par des camarades de la victime. Lettres qui crient une indignation bien légitime…

Le rédacteur, sous la menace de la censure et de la saisie du journal, malgré son émotion, reste très réservé. Il ne précise pas que la caserne de ces aviateurs jouxte l’immeuble du Clair Logis des P.T.T. Il ne s’interroge pas sur ce que faisaient réellement à cette heure hors de leur base ces aviateurs ? Retour de beuverie ? Ce qui est avéré est que le militaire assassin qui proclama froidement qu’il venait de « fusiller » un jeune, ses acolytes et toute la troupe, jusqu’à tard dans la nuit, fêtèrent ce haut fait de guerre sous les fenêtres des familles des victimes. De plus, nous ne pouvons manquer de nous interroger sur la sanction de cet acte de bravoure. L’assassin et ses complices furent-ils par la suite décorés ? La haine gaulliste n’exclut rien.

Depuis, en France, sur le territoire français métropolitain, partout, chacun risque de croiser l’un de ces ivrognes. Pourquoi ne serait-ce pas celui-ci ? Pourquoi pas celui-là ? De toute façon par leurs votes successifs, et d’abord celui en faveur de l’abandon de l’Algérie, les Français ont sans cesse réaffirmé leur complicité avec ces assassins… Décidément, ce pays m’est définitivement infréquentable… À présent, mon vœu le plus cher reste de n'avoir jamais à vivre dans ce pays d’infâmes, la France… ni d'y crever… ni que mes cendres y soient  souillées.

Alex Nicol dans « La Bataille de l’OAS » publié dès novembre 1962 (Les Sept Couleurs) donnera une version qui rejoint celle d’Aspects de la France, et  confirme (pages 129-130) : « Jamais on n’a fait état de l’ouverture d’une enquête quelconque ni de sanctions prises contre ces militaires pour le moins nerveux sur la gâchette… »

Une version tout aussi horrible de ces faits est rapportée par Francine Dessaigne dans son « Journal d'une mère de famille pied-noir » :

Vendredi 13 avril 1962. … Le journal d'hier nous apprend la mort de Robert Boissières, dix-neuf ans. Jeudi soir, il dînait en compagnie de son frère aîné chez la fiancée de ce dernier. Vers 11 heures ils rentrent à pied dans le quartier de la Redoute. Un groupe de jeunes gens court sur la chaussée suivi de près par une patouille de métropolitains. Les Boissières s'arrêtent. Les jeunes gens prennent une petite rue et disparaissent dans la nuit. La patrouille revient sur ses pas et retrouve les deux frères. Bruit de culasse, les jeunes gens s'aplatissent sur le trottoir. Les soldats s'approchent et, presque à bout portant, tirent deux balles dans la tête de Robert et une rafale sur son frère. Robert Boissières est mort hier matin; son frère exsangue est dans un état grave. C'est ce que raconte à mon mari un de leurs cousins…

Les divergences entre ces versions des circonstances d’un même assassinat témoignent de l’extrême tension qui régnait alors à Alger et de l’intolérable pression exercée par les séides du pouvoir métropolitain d’alors désormais allié inconditionnel du FLN, tant dans le crime que dans la propagande et la manipulation de l’information. Ce même jour, ce 12 avril 1962, le général Edmond Jouhaud, arrêté à Oran peu avant, est condamné à mort. Le vendredi suivant, le 20 avril, le général Raoul Salan devait être lui aussi arrêté…


Faire-part édité et diffusé clandestinement par l’Association générale des étudiants d'Alger (AGEA) :


(Maquette réalisée par Josseline Revel-Mouroz et Hélène Mattéi - AGEA)


Instants de bonheur à l'AGEA…  Robert : le seul civil

*  *  *
Le 10 octobre 1984 Robert a quitté Terre-Cabade. Il repose désormais au nouveau cimetière de Cugnaux, dans la proche banlieue de Toulouse.

*  *  *


La Cavalcade a été composée en 1963 par Jean De Brem en l'honneur du lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry responsable de l'attentat du Petit Clamart visant le DeGaulle et fusillé le 11 mars 1963. L'air est celui du chant allemand "Ich hatt' ein Kamerade" en français "J'avais un camarade".


*  *  *

Le 5 juillet 2003, en présence de plus de 1500 personnes unies dans un profond recueillement, était inaugurée, au centre du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan, une stèle en l'honneur de 104 des "fusillés et combattants  tombés pour que vive l'Algérie française". 

Inauguration de la stèle aux "Martyrs tombés pour l'Algérie française", fin de cérémonie : appel personnel de chacun des 104 Martyrs


"Aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française",
cimetière du Haut-Vernet, Perpignan


"Aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française"… 104 martyrs auprès des fusillés  Bastien Thiry, Degueldre, Dovecar, Piegts,
 cimetière du Haut-Vernet, Perpignan

*  *  *
Sur ce blog, une page spéciale est désormais dédiée à Robert Boissières [clic sur sur cette page, bouton à droite "Robert Boissières" ]. Une page qui appartient à tous ceux qui se souviennent de Robert, à tous ses amis… Qu'ils y déposent témoignages, photos, documents pour que de Robert vive le souvenir…

*   *   *
Hocine Aït Ahmed et Jean-Jacques Susini, deux Algériens d'exception…

Ian Smith, le héros que n'a pas su opposer l'Algérie à l'infâme trahison de DeGaulle…

Robert Boissières sur le site de l'ADIMAD-MRAF
Jean-Jacques Susini : l'ultime espoir de l'OAS restait la négociation directe avec le FLN


Jean-Jacques Susini : fondateur et théoricien de l'OAS

Éd. IDées : "Pour une critique positive"… après "L'Algérie pacifiée sur un plateau d'argent !"



Via Recta : Éd. IDées : "Pour une critique positive"… après "L'Algérie pacifiée sur un plateau d'argent !"  … L’oubli dans lequel est aujourd’hui confiné Jean-Jacques Susini témoigne, si besoin était, une fois de plus de la victoire et de la force d'un Régime stérile, incapable d'imagination et d'innovation au service du peuple de France !… …

Le Point : Les États-Unis auraient apporté leur soutien à l'OAS en 1962 - Pour les services secrets suisses, les États-Unis auraient poussé l'OAS à s'entendre avec l'aile modérée du FLN par l'intermédiaire de Jacques Chevallier, ancien maire d'Alger et ancien secrétaire d'État à la Défense, Jean-Jacques Susini, le numéro deux de l'OAS, derrière le général Raoul Salan et le colonel Jean Gardes.

Les banlieues françaises, héritage de l'Afrique imposée par le "grand homme" DeGaulle…

Alexandre Gerbi - « La France ne serait plus la France » et « Apartheid » : Décryptage de deux énormes « lapsus » de Manuel Valls

Alexandre Gerbi - Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine : Imposture, refoulements et névroses
La France blanchit son armée en 1944… plus raciste que DeGaulle tu meurs…

Un copain de classe à l'école Berthelot  et de jeu lors de mon enfance au Plateau Saint-Michel à Oran : Houari Ferhaoui [فرحاوي الهواري]   (accéder aux pages 103, 104)




vendredi 5 avril 2024

Oran, mardi 5 avril 1949 : la Grande Poste est attaquée !…


L’attaque de la Grande Poste d’Oran, le mardi 5 avril 1949… Un incident aujourd’hui présenté comme un acte fondateur de la lutte du nationalisme algérien pour l’Indépendance de l’Algérie… Chaque année fleurit aux alentours de cette date anniversaire une copieuse gerbe d’articles glorifiant ce fait. Sans prétendre avoir choisi les plus significatifs nous en citerons ici seulement deux ou trois en référence ; il sera aisé au lecteur curieux d’en trouver profusion sur la Toile… Nous citerons également une publication d’un Français d’Algérie tentant une présentation actuelle de ce fait, de ses acteurs, de ses implications…

Notre ambition ici se limite à rapporter seulement un souvenir… Alors, comment ce fait a été perçu, rapporté par la presse que nous lisions, nos parents et nous, celle d’Oran – représentée par un journaliste que nul d’entre nous n’a oublié, pas seulement pour son crocodile de la Macta, Firmin Ellul… Et aussi comment nos voisins algérois en ont-ils reçu la narration ?…

Ne sera donnée ici qu’une transcription de ces articles, transcription qui ne peut se substituer à la saveur de leur découverte directe sur le site de la Bibliothèque nationale de France… On appréciera le style de leurs rédacteurs, celui incomparable de Firmin Ellul, bien éloigné de la prose de nos commentateurs modernes… Leur respect scrupuleux des faits, seulement une discrète mise en relation avec des faits similaires ; pour l’Écho d’Oran, des attaques à mains armées dans les environs immédiats ; pour les journaux d’Alger loin des inquiétudes strictement oranaises, des attaques d’une bande armée sévissant en Métropole… et aussi, le méchant étant toujours l’étranger le plus proche : l’un des agresseurs avait un « fort accent métropolitain » ! Jamais la moindre allusion à un acte autre que de nature mafieuse…

On ne manquera pas de rapprocher ces faits avec l’actualité brûlante d’alors : le veille, lundi 4 avril 1949, avait était créée l’OTAN… Rappel pour certains de nos parents de cette calamiteuse opération Torch et de l’occupation de l’Algérie par les Américains ? Leur propagande subversive contre la France auprès des populations musulmanes avait-elle été déjà perçue ? Mais une quasi-certitude : ce 6 avril, même en privé, personne ne faisait le lien entre cette attaque de la Grande Poste et la récente occupation américaine…

C’est aussi en ce début avril qu’était annoncée pour début juin prochain la visite en Algérie du président Vincent Auriol… Nous aurons là notre plus ancien et vif souvenir d’enfance d’un évènement politique. C’est le jeudi 2 juin 1949 que nous avons assisté depuis notre balcon dominant le boulevard Sébastopol au passage du cortège présidentiel venant visiter l’Hôpital civil…

Certes, nous gardions le souvenir plus lointain de ces anciennes mesures de défense civile dans lesquelles a baigné notre plus tendre enfance : la suspension de notre salle à manger coiffée d’un papier violet, car l’été nous vivions les persiennes ouvertes le soir ; de rares descentes aux abris, plutôt perçues comme une distraction ; les inscriptions au pochoir près de l’entrée des immeubles de la rue d’Assas disposant d’une cave : « Abri, x personnes ». Il y a aussi le souvenir ému et respectueux de cette photo trônant bien en vue sur la cheminée de la chambre de mon grand-pèrehttps://gallica.bnf.fr/html/presse-et-revues/algerie?mode=desktop: celle du Maréchal. Mais tout cela n’avait rien de politique, ne constitue pas un évènement ; c’était la banalité de notre vie quotidienne… 

À présent,  chaque 24 avril, nous nous souviendrons de ce 24 avril 1951, dernier jour d'anniversaire, le 95ème, du plus Illustre des Français, Maréchal de France et dernier grand chef d'État français… Nous rendrons hommage, avec respect et admiration à un homme dont la vie évoque la renaissance et la vitalité du mois d'avril. Comme les fleurs qui éclosent sous le doux soleil printanier, son courage a guidé la Nation vers la victoire. Sa vie a été tissée de moments forts et de défis. Au fil des ans, il a porté le fardeau des décisions difficiles, d'heures sombres et d'épreuves. Son nom a été un phare dans la tempête, et son dévouement à la France est resté inébranlable. Son choix s'est volontairement porté sur la couronne d'épines plutôt que la couronne d'or qui lui était offerte, incarnant ainsi la simplicité et l'humilité qui caractérisent les Grands Hommes. Cet homme que mon grand-père respectait et admirait devait quitter cette terre le lundi 23 juillet suivant son 95ème anniversaire… Mon grand-père, après un affreux calvaire dans l'ingratitude et loin de chez lui, le suivra quelques semaines plus tard, début novembre…



… Puis quelques mois après l'attaque de la Grande Poste et la visite de Vincent Auriol, au plateau Saint-Michel, le mardi 12 décembre 1950, grand émoi autour du crash d’un AVRO de l’Aéronavale… Souvenir vivace, mais rien de politique encore.

Nos jeux de gamins entre copains, de l’école Berthelot ou voisins de rue, étaient sans aucune distinction d’origine et, bien sûr, de l’opinion partisane des parents ; et nous savons aujourd’hui que l’un d’entre eux a donné son nom à la principale place de notre quartier, une place qu’immanquablement nous franchissions plusieurs fois chaque jour…

Avant d’abandonner le visiteur de ce blog au plaisir de la lecture des journaux de ce 6 avril 1949, revenons un instant à notre Grande Poste… Souvenons-nous qu’un certain Georges Melenchón Martinez y était receveur (receveur principal ?) ; c’est après cet incident qu’il fut muté à Tanger… où naîtra le 19 août 1951 un petit Jean-Luc…

*   *   *

La mémoire est une friche… S’y perdre en vagabondages est un plaisir et un privilège de gamin retrouvé, source d’inépuisables étonnements… Y surgissent aux instants les plus inattendus de nouveaux rejets, jeunes pousses elles-mêmes promises à une imprévisible fécondité… S’y mêlent les essences les plus étrangères les unes aux autres, à la cohabitation apparemment incompatible mais qui pourtant font leur unité…
Hasardons-nous sans crainte dans cette vaste friche :


*   *   *

Tandis qu’Oran s’éveille…

Mitraillette au poing, des bandits attaquent la Poste centrale

Courageuse résistance des deux caissiers : 3 millions de billets emportés, mais 33 millions sauvés
Trois blessés, dont un médecin auquel l’auto fut volée, permettant aux malfaiteurs de s’enfuir 

L’Écho d’Oran, mercredi 6 avril 1949

Article signé : Firmin Ellul 

L'Écho d'Oran du mercredi 6 avril 1949
Article signé : Firmin Ellul

Une nouvelle agression à mains armées est venue hier matin [mardi, 5 avril 1949], sonner l’émoi parmi notre population. Une agression en certains points semblable aux précédentes que l’on a encore en mémoire : celle dont fut victime, il y a environ un mois, un chauffeur de taxi qui fut retrouvé ligoté dans la banlieue ; celle surtout, du garagiste de l’avenue Loubet, dont la caisse fut allégée de 100 000 francs.
Mais cette fois-ci, les bandits – dont on ne saurait dire s’ils sont les mêmes - ont tenté le « gros coup », qui leur aurait rapporté une quarantaine de millions s’ils ne s’étaient heurtés à l’admirable résistance de deux caissiers qui sans arme – la loi le leur interdit ! – ont répondu par une contre-attaque à la classique injonction de « haut les mains ! ».

Néanmoins, trois millions de billets sont emportés, trois hommes furent assommés, et le démarrage fulgurant d’une « traction » volée termine – pour l’instant du moins – cette affaire qui, comme les plus spectaculaires de l’écran, comporte aussi un prologue.
C’est par lui que nous devons commencer.

Un docteur mandé d’urgence

C’était avant-hier soir. Le docteur Pierre Moutier, qui demeure au n° 44 de la rue d’Alsace-Lorraine, entendait vibrer la sonnerie de son téléphone. Il prit l’écouteur :
- « Docteur, lui dit une voix masculine, il s’agit d’un enfant malade. Pourrais-je venir vous prendre vers 19 h. 30 pour vous accompagner jusqu’à son chevet ? Ses parents habitent la banlieue ».

Le médecin acquiesça. À l’heure dite, l’homme du téléphone se présente chez le praticien. D’une taille au-dessus de la moyenne, les cheveux châtains séparés d’une raie sur le côté, le nez souligné d’une moustache en accent circonflexe, l’inconnu portait des lunettes à monture dorée et tenait respectueusement son chapeau à la main. Tout, dans sa personne, semblait indiquer une personne convenable.
Un instant plus tard le docteur Moutter, au volant de sa « traction » conduisait son client vers Gambetta. L’homme fit prendre une traverse qui relie la route d’Arcole à celle de Canastel. Puis, à hauteur de l’ancien télégraphe Chappe d’Aloudja « c’est ici » dit-il en désignant une ferme où, précisa-t-il, son frère attendait le médecin au chevet du petit malade.

 Ligoté dans une grotte !

Alors le médecin, qui n’avait aucune raison de se méfier, se dirigea vers la bâtisse, devant laquelle trois hommes l’attendaient… dont deux avaient en main un pistolet de gros calibre !
Trop tard pour rebrousser chemin ! En un clin d’œil, l’infortuné docteur était à demi assommé à coups de crosse, ligoté, bâillonné, transporté dans sa voiture qu’il sentit rouler pendant une dizaine de minutes. Il eut l’impression que des inconnus, qu’il entendait se communiquer des ordres à l’oreille, entreprenaient avec lui une longue et laborieuse descente. Puis on le déposa à terre, sous la garde d’un homme qui lui envoyait un coup de pied chaque fois qu’il esquissait un mouvement.
Et la nuit se passa ainsi…

Au petit jour, le captif eut l’impression d’avoir été abandonné par son gardien. Il réussit, au prix de patients efforts, à faire glisser le bandeau sur son visage. Il était bien seul, au fond d’une grotte, creusée à flanc de falaise, près de Canastel.
Près de lui, sa trousse d’urgence, jugée compromettante, avait été jetée. En rampant, le médecin put s’en approcher, l’ouvrir et, avec le bistouri qui s’y trouvait, couper les liens qui l’entravaient.
Il escalada alors la falaise, et arriva sur la route où un automobiliste qui passait le conduisit au poste de police de Gambetta, où en faisant sa déposition il s’aperçut qu’il n’avait plus sur lui son portefeuille contenant plus de 10 000 francs, ni sa montre, ni son stylo.

Après avoir été pansé par son confrère le Dr Bergall, le Dr Moutier arriva chez lui où son épouse lui apprit que vers deux heures du matin, tandis qu’elle venait d’alerter la police, l’inconnu de la soirée se présenta à nouveau, prévenant Mme Moutier que son mari devait rester au chevet de l’enfant, qu’il fallait devoir opérer…
On juge à quel point les bandits opéraient « la tête froide », selon un scénario dont on allait encore mesurer le parfait chronométrage.

L’attaque des caissiers

Depuis la veille, donc, et sans risque d’être recherchée, la bande disposait de l’« outil » désormais indispensable à toute opération-éclair : une voiture sûre, confortable et rapide qui allait faire jouer à fond l’effet de surprise. On va voir comment…

Six heures venaient de sonner. À l’intérieur du bâtiment de la Recette principale, place de la Bastille, deux caissiers, MM. Raphaël Fabre, qui habite 31, rue Dumanoir, et Gustave Barraut, domicilié rue de la T.S.F., Ruche des P.T.T., rangeaient devant l’un des deux coffres ouverts – le plus grand – la recette de la veille.
Tout à coup, ils perçoivent des bruits de pas rapides, mais que l’on s’efforce de rendre feutrés. Qui peut venir à cette heure matinale où le grand hall de la R.P. est en général désert ?
Quelqu’un est là. Les deux postiers en ont le pressentiment. À peine lèvent-ils les yeux de leurs liasses de billets qu’un ordre jaillit « haut les mains ! » Trois hommes sont là, l’air décidé. L’un d’eux braque vers les employés le canon d’un pistolet-mitrailleur « Sten ».

Mais les deux postiers ne se laissent pas intimider. L’un d’eux, M. Barraut, n’a-t-il pas déjà été attaqué en 1936 devant la Banque de l’Algérie, où il allait faire un versement important ? Avec son collègue il s’élance sur les agresseurs lesquels pour ne pas donner l’alarme et être pris comme dans une souricière, s’abstiennent de faire feu, se bornant à frapper à coups de crosse, de poing et de pied.
La loi du nombre finit par jouer, hélas ! Et en quelques instants de lutte inégale les deux fonctionnaires sont assommés. Les bandits entassent fébrilement des liasses de billets dans un sac - on saura par la suite qu’il y en aura pour 3 millions 170 000 francs – abandonnant le reste à travers la pièce au parquet ensanglanté, et… sur les étagères du coffre ce qui représente une trentaine de millions !…

La fuite

C’est alors la fuite éperdue des trois gangsters le long de l’allée des guichets, puis du couloir conduisant au vestiaire.
Lorsqu’ils traversent la petite salle réservée au service de nuit, des cris « au voleur » retentissent, poussés par les deux employés qui retrouvent leurs sens.
Un homme, M. H. C…, écrivain public, dont la profession exige la présence dans la salle d’attente, essaye de s’interposer, mais sur le trottoir il doit s’arrêter, tenu en respect par l’homme resté au volant de la traction-avant, qui le menace de sa mitraillette. Néanmoins le témoin retient le numéro d’immatriculation de la voiture - ce qui, hélas ! ne sera d’aucune utilité. Puis, impuissant, il voit les trois agresseurs s’engouffrer dans l’auto dont les portières étaient restées ouvertes, et qui démarre à toute vitesse vers la place Villebois-Mareuil.

Un autre témoin est M. Gilbert Sabba, qui assura le service de nuit du télégraphe.

Vers 6 heures, un jeune Musulman se présenta à son guichet pour déposer un télégramme de 57 mots à destination de Glasgow, l’expéditeur mentionné étant M. Lopez, de Saint-Denis-du-Sig. Faute d’argent suffisant, le commissionnaire reprit le télégramme. À cet instant précis, M. Sabba remarqua la présence de deux personnes dans la salle : un de ses collègues, puis un inconnu. Cela n’était pas de nature à l’émouvoir, car beaucoup d’employés passent par les guichets pour aller accrocher leurs vêtements et vêtir leur blouse à l’étage supérieur où, comme nous l’avons dit, est installé le vestiaire du personnel.
Comme l’autre témoin, l’employé de nuit ne fut alerté que par les cris poussés par les victimes, et il ne put qu’apercevoir les trois fuyards : deux Européens vêtus de complets foncés, et un Musulman portant un imperméable beige.

L’enquête

Une minute tout au plus s’était écoulée depuis la fuite précipitée des bandits que des renforts de la Police d’État arrivaient sur les lieux.
L’enquête commençait aussitôt, et l’on notait sur les lieux la présence de M. Fillippi, commissaire de police du 6° arrondissement, accompagné de M. Chaintreuil, secrétaire, assurant le service de permanence, que rejoignaient peu après MM. Esquerré, contrôleur général de la Sécurité ; Guyard, chef de la 1ère Brigade Nationale de la Police Judiciaire ; Caravano, chef de la Sûreté urbaine ; Saurel, substitut du Procureur de la République ; Tain, juge d’instruction.

En présence des témoins, la police et le Parquet procédèrent à une reconnaissance de la scène. Signalons à ce propos qu’un cabas contenant un chargeur de pistolet-mitrailleur et des gants était trouvé sur les lieux.

Cependant, les blessés étaient transportés par un véhicule de la police d’État au pavillon 10 de l’Hôpital civil, où des soins empressés leur étaient donnés. Plus sérieusement atteint que son collègue M. Barraut devait subir des mains du Dr Sicard l’opération du trépan, mais l’éminent chirurgien voulait bien nous dire, dans la soirée, que les jours des blessés ne sont pas danger.

Quant à nous, nous joignons nos vœux à toute notre population en vue du prompt rétablissement de ces admirables serviteurs de l’État, dont l’attitude magnifique a évité le pire et servira d’exemple. Ces mêmes souhaits s’adressent également au docteur Mouttier, victime lui aussi des devoirs de sa profession.

La traction-avant est retrouvée

On apprenait, vers midi, que la traction-avant dans laquelle les bandits avaient pris la fuite venait d’être retrouvée au quartier Saint-Charles, rue Gustave Rodin. Après avoir été identifiée par le commissaire Guyot et l’officier de P.J. Obadia, du 3° arrondissement, la voiture fut remise à son propriétaire. Alors seulement furent levés les barrages établis par la gendarmerie nationale sur toutes les routes de l’arrondissement. 

Firmin Ellul

*   *   *

À propos de l’agression dont a été victime le Dr Moutter, nous avons reçu de M. le docteur Laborde une lettre rappelant que le corps médical demande depuis toujours le droit de port d’armes sans l’obtenir. Il nous communique à ce propos un bulletin « Confraternité », organe du Conseil de l’Ordre des Médecins d’Oranie, dans lequel est insérée une circulaire ministérielle confirmant ce refus :
« La législation en vigueur, y est-il écrit, ne permet pas la délivrance d’autorisation de port d’armes aux particuliers, quels que soient les risques auxquels ils sont exposés ».

Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k67600061/f1.item
 

Oran Républicain du mercredi 6 avril 1949
Un fait divers… seulement un fait divers !


*   *   *

Alger Républicain du mercredi 6 avril 1949

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t584928f/f4.item#

Des gangsters attaquent à la mitraillette la Grande Poste d’Oran et raflent 3 millions

Après avoir assommé 2 employés les 4 malfaiteurs s’enfuient dans la traction d’un médecin qu’ils avaient kidnappé auparavant

(De notre correspondant particulier à Oran René Samson)


Alger Républicain du mercredi 6 avril 1949
Source : Gallica - Bibliothèque nationale de France



Le gang des tractions-avant qui a écumé Paris et la France tout entière aurait-il une filiale à Oran ? C’est ce que se demandent les Oranais depuis le pillage, hier matin, par quatre gangsters, de la recette principale des P.T.T., à Oran.

De mémoire d’Oranais on n’a vu pareils évènements depuis l’agression, en 1935, de la Banque Chabasseur. Voici le film de l’affaire :

Il est 6 heures du matin… M. Gilbert Sabba, employé à la recette des P.T.T., rue Alsace-Lorraine (permanence du service de nuit, aile gauche du grand bâtiment) se trouve fort occupé par une dépêche destinée à Glasgow, que vient de lui remettre une personne de la part d’un certain M. Lopez, demeurant à Saint-Denis-du-Sig. L’homme repart, après discussion, avec sa dépêche n’ayant pu faire l’appoint.

Ce sont les cris de « Au voleur ! Au voleur ! » qui à 6 h. 15 attirent l’attention de M. Sabba et aussitôt, trois hommes, l’un vêtu d’un imperméable et les deux utres costumes sombres, surgissent derrière lui (venant de la salle des coffres) s’échappent par la petite porte du service de nuit dans une traction.

Notons que de nombreux postiers franchissent chaque matin, au petit jour, la porte qui relie le service de nuit et les autres bureaux.

Immédiatement après, M. Barraut, un employé, la tête ensanglantée arrive avec l’intention de poursuivre les gangsters. Sur les conseils de M. Sabba, il porte secours à son collègue, M. Fabre, littéralement assommé par les bandits.

Un témoin, dans cette affaire, a voulu jouer un rôle actif : c’est M. M. H…, écrivain public, qui essaya d’empêcher le gang de s’échapper, mais un complice qui était dans la traction, le menaça de sa mitaillette.

Dans la salle des coffres

Mais que s’était-il passé ? Dans la salle des coffres, MM. Barraut et Fabre comptent la recette de la veille : 10 millions 764 000 francs en liasse, éparpillés sur la table et 26 millions dans un coffre monumental ouvert après le « haut les mains » traditionnel, les gangsters s’aident des crosses de leurs mitraillettes pour essayer de neutraliser les deux postiers. Mais ceux-ci, faisant preuve d’un cran remarquable, se défendent courageusement. Les bandits s’affolent : l’agression dure trop longtemps ; ils raflent 3 millions 170 000 francs laissant dans le coffre 26 millions intacts.

Enlèvement du Dr Moutier

Tout n’est cependant pas terminé. Car la première victime de l’affaire c’est le Dr Pierre Moutier, demeurant 44, rue d’Alsace-Lorraine, propriétaire de la traction-avant numéro 3751 AL 15 dont viennent de se servir les bandits dans leur fuite.

Lundi vers 18 h. le Dr Moutier est appelé au chevet d’un enfant habitant hors de la ville : « On viendra le chercher ». À l’heure dite, un inconnu se présente : 35 ans environ, grand, fort, porteur d’une paire de lunettes à monture dorée. Il tient un chapeau gris à la main. Le Dr Moutier monte dans sa traction-avant en compagnie de l’inconnu. Après un certain temps, l’homme fait stopper. L’auto se trouve à hauteur de l’ancien télégraphe d’Alousda.

« C’est ici, dit l’inconnu. On vous attend à la ferme. Je garde la voiture. »

Le Dr Moutier se dirige alors vers un groupe de trois personnes. Stupéfaction du médecin : deux d’entre elles sont porteurs de colts. Il est immédiatement assommé, bâillonné et jeté dans la traction qui démarre très vite.

Quelques minutes plus tard le médecin se trouve dans un trou où il devait passer une nuit affreuse, brutalisé par un garde-chiourme que lui avait laissé les bandits.

Il réussit néanmoins (quand son ange gardien l’abandonna) à trancher ses liens avec le bistouri qui se trouvait dans sa trousse d’urgence. Et tant bien que mal, il arriva au commissariat de Gambetta où il fit le récit de son aventure.

Les gangsters l’ont dépouillé de 10 000 francs, de sa montre bracelet et de son stylo.

Où en sont les investigations de la police

À l’heure actuelle MM. Saurel, substitut du procureur de la République, Tain, juge d’instruction, Esquerré, contrôleur général de la police, Caravano, chef de la sûreté urbaine, mènent l’enquête sur les lieux des attentats.

Un couffin contenant un chargeur de mitraillette sur lequel des empreintes ont été laissées, un sac et des gants ont été trouvés.

Le Dr Sicard, qui a examiné MM. Barraut et Fabre, a déclaré que leur état n’inspirait aucune inquiétude. Ils sont en traitement à l’hôpital civil. La traction est retrouvée

Les gangsters se seraient dirigés vers la route du port, en direction d’Aïn-El-Turck. La traction-avant a été retrouvée hier vers midi à Saint-Charles, rue Gustave Rodin.

Source : Alger Républicain du mercredi 6 avril 1949 :Des gangsters attaquent à la mitraillette la Grande Poste d’Oran et raflent 3 millions
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t584928f/f4.item#

*   *   * 


L’Écho d’Alger du mercredi 6 avril 1949

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41537920/f1.item#

À la Recette Principale d’Oran

Quatre gangsters armés font irruption au petit jour et raflent trois millions

L’opération a été montée et menée à la manière de la bande des tractions-avant


L'Écho d'Alger du mercredi 6 avril 1949
(l'article figure en première page mais tout en bas, et de dimensions limitées.)
Source : Gallica - Bibliothèque nationale de France




Oran (d.n.c.p.). – Le gang des tractions-avant a-t-il des affiliés à Oran ? Toujours est-il que les mêmes méthodes : auto volée, mitraillettes, imperméables, sacs ont été employés ce matin pour une attaque de la caisse de la recette principale des P.T.T. d’Oran.

Vol de la voiture…

La traction-avant avait été volée à un médecin, le docteur Moutier, demeurant rue d’Alsace-Lorraine. Voici comment :
Cette nuit, vers 2 heures, un homme sonnait au domicile du docteur, le priant de venir en toute hâte pour un malade qui réclamait des soins à Gambetta. Le médecin acquiesça, alla chercher son auto au garage et accompagné de l’homme, fila sur Gambetta. Mais arrivé dans un lieu presque désert, non loin des Falaises, l’inconnu fit arrêter l’automobile. Quatre hommes surgirent, firent descendre le docteur Moutier, l’assommèrent à moitié, le ligotèrent et l’abandonnèrent. Les bandits sautèrent dans la voiture qui reprit la direction d’Oran.

… Irruption à la R.P…

Or, ce matin, à 6 h. 20, un individu se présentait à la permanence de la poste de nuit et demandait à l’employé de lui envoyer un télégramme pour l’Angleterre. Durant que ce dernier feuilletait son livret pour certains renseignements, trois hommes pénétraient dans la poste par la petite porte de la permanence. Ceux-ci arrivèrent dans la salle où se trouve la caisse et, de leurs mitraillettes, tinrent en joue les deux employés : MM. Barreau et Fabre, occupés à compter des liasses de billets.

… Lutte, vol et fuite…

Mais ces derniers, loin d’obtempérer aux menaces des bandits, offrirent une courageuse résistance. Une lutte s’engagea, les employés, deux agents de 60 ans, reçurent des coups de crosse sur la tête. Mais cette résistance déjoua les plans des agresseurs. Ils raflèrent des liasses qui étaient sur la table et se hâtèrent de fuir. Un des employé frappa, cria au voleur, mais déjà l’auto était repartie.

Le vol se monte à environ 3 millions de francs, alors que la caisse contenait dix fois plus d’argent. MM. Barreau et Fabre, sérieusement atteints, ont été transportés à l’hôpital.

Les services de la police et de la gendarmerie, aussitôt alertés, ont commencé leur enquête.

Un musulman serait parmi les bandits, dont l’un avait un fort accent métropolitain.

… La voiture est retrouvée

La traction-avant dont se sont servis les bandits a été retrouvée dans le faubourg St-Engène, à peu près au même endroit où avait été retrouvé le taxi enlevé à son chauffeur la nuit du Mardi-Gras. On se demande si ce n’est pas la même bande qui opère à Oran et qui, il y a près de deux mois, avait attaqué un garage et dévalisé le garagiste.

L’employé des postes Barreau, une des victimes des bandits, a été opéré, mais son état, ainsi que celui de son camarade, n’inspire pas d’inquiétude.

Source : L’Écho d’Alger du mercredi 6 avril 1949 : Quatre gangsters armés font irruption au petit jour et raflent trois millions
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41537920/f1.item#

*   *   *

L'Écho d'Oran, vendredi 3 juin 1949

*   *   *

Remontons dans le temps… à l'origine de bien des malheurs que devaient que devait subir l'Algérie, la France… le monde civilisé : l'invasion américaine de novembre 1942, ou opération Torch… Certains Français ont vaillamment résisté, d'autres ont collaboré, et tous les autres auront manifesté une désolante naïveté…

L'Écho d'Alger des dimanche 8 et lundi 9 novembre 1942

L'Écho d'Alger du mardi 10 novembre 1942
À Oran… Autour d'Oran, les combats sporadiques continuent.
L'étreinte américaine autour de la ville se resserre.
L'aérodrome de La Sénia a été occupé après avoir été bombardé.
Par contre, Mers-el-Kébir est toujours tenu par les forces françaises.
Dans le courant de l'après-midi, les batteries côtières ont pris à partie
et ont repoussé vers le large deux grosses unités navales américaines
qui tentaient de se rapprocher du port.

 *   *   *


Les Histoires de l'Histoire : L’attaque de la poste centrale d’ Oran



L’action armée de l’OS contre la Poste centrale d’Oran (mardi 5 avril 1949) : événement, récits et mémoire

L’attaque de la Poste d’Oran : action spectaculaire de l’OS pour préparer la lutte armée

L’attaque de la Grande poste d'Oran menée en 1949 par l'OS a révélé le génie des dirigeants de la Révolution


Alzheimer… Jeux de mémoire, trou de mémoire… Un immense trou de 70 ans !
Je me suis pris à jouer avec les journaux anciens. Y découvrir le souvenir de moments jadis intensément vécus.
En ce mois, bien sûr, ce serait le Putsch des Généraux d’avril 1961. Mais rien. Absolument rien à ressaisir sur le vif.
La BNF, référence privilégiée, est tenue de respecter le délai légal avant que toute œuvre ne tombe dans le domaine public… Rien après 1953.

Le site gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France offre à toute mémoire vagabonde un vaste champ d'exploration… domaine limité cependant par la protection des droits d'auteur couvrant une période de 70 ans, ainsi en 2024 ne sont accessibles que des journaux publiés en 1953 et avant. La presse écrite alors était, comparée à celle de notre époque envahie par le numérique et les réseaux sociaux, d'une incroyable richesse… Petit aperçu de la presse jadis publiée en Algérie et accessible sur le site de la BNF :

https://gallica.bnf.fr/html/presse-et-revues/algerie?mode=desktop