Je ne croyais plus pouvoir aimer un être humain
Avant que je n'aie vu sous la lumière verte
Tes longs cheveux dorés et ta poitrine ouverte
Il en est tant passé de corps entre mes mains
Mais j'ai compris que toi sans que nul ne l'apprenne
Tu serais l'être enfin que je pourrais chérir
Et qu'en toi jusqu'au jour je jouirai ? mon tour
À mourir de plaisir avant qu'ils ne te prennent
Notre roman d'amour
On n'en doit pas parler
Est-ce encore de l'amour
Que de l'amour volé
Écartelé
Au lit de fer chromé
On n'en doit pas parler
Nul ne doit en douter
Et nul ne le saura
Pas même toi !
Ta vie est dans ce seau avec ton cœur aimant
Je ne sais rien de plus je ne veux pas savoir
Qui tu étais hier et que put décevoir
Ton pauvre cœur crevé par un quelconque amant
Car j'aurais beau te prendre à t'en anéantir
Explorer tous les plis de ton corps évidé
Ses mille et un méandres aux couleurs d'orchidées
Ton corps restera froid comme celui des martyrs
Notre roman d'amour
On n'en doit pas parler
Est-ce encore de l'amour
Que de l'amour vidé
Raccommodé
Aux draps de toile cirée ?
On n'en doit pas parler
Nul ne doit s'en douter
Et nul ne le saura
Pas même toi !
Je t'ouvre, je te force, je t'assassine encore
Je te traite en esclave, je te traite en putain
J'oblige à l'infamie ton sourire incertain
Pourquoi me réfréner puisque tu n'es qu'un corps ?
Quel est ce monstre en toi, me disent tes yeux sombres
Que puis-je te répondre ? C'est ma façon d'aimer
D'autres courent dans la nuit comme des affamés
Moi je ne viole personne, je ne pollue qu'une ombre
Demain je recoudrai tes blessures ouvertes
Je fermerai tes yeux comme font ceux qui croient
Tes mains que je profane étreindront une croix
Je te ramènerai sous la lumière verte
Demain il sera temps pour l'indifférent qui
Pleurera sur ton sort pour ta pieuse famille
Il sera temps demain que je te remaquille
Après m'être gorgé de ton cadavre exquis