Les vœux de l'impossible :
SARKOZY FACE A L'ISLAM
©Emmanuel Barbier/Sedcontra.fr/janvier 2011
Nicolas Sarkozy a eu des mots très forts, dans ses vœux du 7 janvier dernier aux autorités religieuses, au sujet des derniers attentats contre les chrétiens de Bagdad et d’Alexandrie. Il a parlé de “martyrs” et de “massacre des innocents” ; il a dénoncé “un plan particulièrement pervers d’épuration religieuse” au Moyen-Orient. Dans la bouche d’un Président de la République, c’est nouveau, probablement sincère, de toute façon important. Mais le discours est fort long, et développe aussi une pensée sur la réalité des menaces islamiques qui mérite d’être examinée point par point. Nous en retiendrons sept, qui visent hélas à constituer les “vœux de l’impossible” du Chef d’Etat français.
1. – “Chacune des religions que vous représentez ici a ses martyrs et chacun les révère ou les célèbre selon ses rites. Dans chacune des religions que vous représentez ici, des femmes et des hommes ont sacrifié leur vie pour défendre leur foi et par là leur liberté de croire ; car c'est une liberté.”
Oui, le martyr est bien celui qui met sa foi en Dieu au-dessus de sa propre vie, au point de préférer la mort au reniement. Pour le chrétien cependant, ce témoignage suprême n’abrite aucune exaltation suicidaire, ni même aucune provocation. Les chrétiens assassinés dans leurs églises en Irak et en Egypte ne faisaient que rendre témoignage à la Vérité, dans un environnement hostile, sans fixer de limite au prix qu’elle allait leur coûter. – Dans la doctrine islamique, au contraire, la palme du martyr ne s’acquiert qu’au combat armé contre les Infidèles, mécréants, juifs ou chrétiens. Prêter au terroriste kamikaze les mêmes vertus qu’à ses innocentes et malheureuses victimes, lui donner le même nom, dans un discours présidentiel, relève inconsciemment du mépris des motivations humaines et, objectivement, politiquement, du contre-sens absolu. Le postulat relativiste et mille fois démenti par l’Histoire selon lequel “toutes les religions se valent” (et que l’islam par suite serait une religion “comme les autres”), ce postulat suicidaire aura égaré une fois de plus la plume du savant conseiller…
2. – “Les martyrs d'Alexandrie ou de Bagdad ne sont pas uniquement des martyrs coptes, syriaques, ou maronites. Ils sont collectivement nos martyrs. Ils sont les martyrs de la liberté de conscience.”
La liberté de conscience – comme le concept de liberté tout court, celui d’égalité et de fraternité, inscrits aux frontons des monuments de la République – constitue en effet depuis saint Augustin un héritage direct du “libre arbitre” chrétien. Sarkozy a raison, mais il ne va pas jusqu’au bout. Car l’idée si fortement chrétienne que l’homme puisse partager une liberté quelconque avec son Créateur dans le destin du monde, qu’il doive mobiliser sur terre son intelligence et sa liberté pour servir son prochain et faire retour après cette vie à la Divinité, cette conviction mystique n’a aucun sens aux yeux des croyants de l’Islam, toutes obédiences confondues. Elle constitue même pour eux une impiété considérable, comme insulte à la transcendance et à l’omnipotence d’Allah. – Le vrai musulman est “soumis” (c’est le sens même du mot en arabe), dans une relation au divin principalement fondée sur la crainte, qui se traduit par une relation de ruse ou de violence lorsqu’il entend y soumettre le monde entier. – Le vrai chrétien est libre, dans une relation à Dieu de personne à personne, principalement fondée sur l’amour, qui se traduit par l’obligation très supérieure d’aimer son prochain “comme soi-même”, ce qui interdit bien sûr au premier chef de le massacrer !
3. – “Chaque État, chaque civilisation, chaque société a ses lois, ses principes et ses règles de vie commune mais il existe aussi des principes universels auxquels la très grande majorité des États du monde a souscrit. Ces principes garantissent, comme le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, le droit à la liberté de pensée, le droit à la liberté de conscience, le droit à la liberté de religion.”
Parmi les Etats réfractaires, le Président Sarkozy cite un seul pays, le Pakistan, et un seul cas de persécution, celui de la mère de famille chrétienne condamnée à mort pour “blasphème” par les tribunaux de la Charia. Comme si le problème n’était pas devenu mondial, avec deux cent millions de chrétiens mis à mal par les Etats totalitaires du communisme et de l’islamisme, auprès desquels nous passons chaque année de juteux contrats ! Oui, deux cent millions de chrétiens sont persécutés aujourd’hui dans le monde à travers plus de cinquante pays : communistes, hindouistes et surtout musulmans. Cent soixante-dix mille d’entre eux en périssent chaque année, égorgés dans la rue, brûlés vifs dans leurs églises ou leurs maisons, fusillés pour l’exemple ou condamnés à mourir de faim dans un camp de concentration. L’armée, la police et les tribunaux sont partout complices (quand ils ne sont pas acteurs directs) de ces assassinats. C’est le grand génocide du XXIe siècle, qui ne vaut pas trois lignes ou trente secondes dans nos journaux de presse écrite, radiophonique ou télévisée ! Comme on aurait aimé qu’il se mérite trois phrase entières dans le “discours aux autorités religieuses” du Président de la République…
4. – “La communauté musulmane de France elle-même est d'ailleurs la première horrifiée, je le sais, par les crimes que l'on commet au nom de l'Islam.”
Voici bien le plus important : Nicolas Sarkozy, à la suite d’Obama, est tombé dans le leurre d’une opposition grandissante, rassurante, bénéfique, entre le terrorisme islamique et l’islam “modéré”, opposition qui finira bien entendu par tout arranger, en Orient comme en Occident. – “L’offensive musulmane, écrit très bien René Marchand, s’avance aussi derrière un leurre, et ce leurre c’est un mirage offert aux yeux des proies que nous sommes. C’est l’islam “modéré, démocratique, compatible avec notre civilisation, l’islam des Lumières”. Cet islam, il n’existe pas ; il n’existera jamais. Il y a des musulmans modérés, par caractère ou par raison ; il n’y a pas d’islam modéré. Derrière ses variétés (47, a-t-on compté), derrière l’infini des tempéraments et des comportements humains, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais qu’un islam.Celui du Coran, du hadith, de la sunna, d’une fixité absolue depuis des siècles. C’est l’islam qu’enseignent l’Union internationale des oulémas et son président (le sieur Qaradawî), l’islam du Conseil européen pour la Recherche et la Fatwa et de son président (encore Qaradawî), l’islam que revendiquent, affirment, affichent, promeuvent, financent chez nous les cinquante-sept pays de l’Organisation de la conférence islamique, l’OCI, reconnue par l’ONU. Et tout ce qu’entreprennent en Europe nos gribouilles pour édifier leur machin rêvé, utopique, ne sert qu’à consolider l’islam réel. Plus il y a de “lieux de prière” en Europe, plus il y a d’apartheid Musulmans/ non Musulmans, d’apartheid hommes/femmes. Est-ce que l’apartheid est compatible avec notre droit, avec nos mœurs, avec notre civilisation ? avec notre honneur ? Non.” (Assisses internationale sur l’islamisation de nos pays, 18 décembre 2010)
5. – “Les résultats d'un sondage publié avant-hier dans un grand journal du soir et qui montrent qu'un trop large tiers des Français et des Allemands interrogés considèrent les musulmans comme une menace me préoccupe et ne peut que préoccuper les hommes et les femmes de bonne volonté.”
Et voici le corollaire du plus important : pour le Président de la République Française, la seule menace inquiétante ne viendrait pas de l’islam lui-même, ni du rejet de nos lois, de notre culture et de notre civilisation au sein des territoires grandissants qu’il occupe dans nos cités, la seule menace inquiétante vient de la représentation inquiète et négative que s’en font aujourd’hui un trop grand nombre de Français ! Ces malheureux “islamophobes”, qui n’ont pas la chance de vivre dans des palais, et affrontent au quotidien non seulement le mépris des lois et des valeurs françaises, mais des dangers physiques, voire des risques vitaux, de plus en plus fréquents…
6. – “La liberté de culte et son corollaire immédiat, la liberté de conscience, sont au même titre que la liberté d'expression, que la liberté d'opinion, consubstantielles de la Démocratie.”
Puisque le Président philosophe, et même théologise sa pensée, tâchons d’aller au cœur du principe invoqué. L’idée que la religion d’un homme relève de sa conscience individuelle – même si elle ne si limite pas – n’est pas une invention de la “démocratie”. Elle est d’abord une conviction chrétienne, active en Europe depuis Philippe Le Bel, et qu’aucun autre courant religieux n’a jamais partagée. La doctrine de la distinction entre l’Eglise et l’Etat s’est beaucoup affinée au cours des siècles, sous l’action temporelle des princes et des constitutions, sans jamais se contredire. Elle trouve son fondement dans la réponse de Jésus au plus subtil des pièges tendus par les Pharisiens : “Rendez à César ce qu’est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.” (Mt 22, 21). – Or, cette distinction n’a aucun sens pour l’islam, quand bien même toutes les Républiques islamiques du monde proclameraient ensemble en un acte solennel sa distinction entre politique et le religieux. Un vrai Fidèle de Mahomet ne se posera jamais de questions sur le bien-fondé des règles sociales de la Charia et des principes politiques du Coran : confusion des intérêts de l’Islam avec ceux de l’Etat, justification de l’esclavage ou de la mise à mort pour les Infidèles, négation de la liberté et de l’égalité des hommes et des femmes devant Dieu… A prendre ou à laisser, qu’on le veuille ou non ! Faire abstraction cette constante historique, au motif que beaucoup de musulmans intégrés dans nos villes ont suivi le même chemin de sécularisation progressive et d’affadissement ou de rejet des dogmes que leurs frères et sœurs de confession chrétienne, ne répond en rien à la question posée…
7. – “La République ne peut pas accepter qu'une religion investisse l'espace public sans son autorisation ; mais dans le même temps, la République implique qu'elle tienne ses promesses en permettant que chacun puisse prier dans des lieux dignes.”
In cauda venenum : Nicolas Sarkozy, ancien ministre des Cultes et de l’Intérieur, ne devrait pas pouvoir ignorer que l’islam n’a rien d’une religion “comme les autres”, et qu’une mosquée par suite n’est pas un simple “lieu de prière”, mais un centre d’encadrement des mœurs, d’organisation politique et de direction des esprits. – “L’islam, une religion ? Oh certes, puisque, en islam, tout est religieux. Tout, du gouvernement des hommes jusqu’à la manière de s’habiller, tout est placé sous le signe d’Allah, régie par la Loi d’Allah. Sauf à réécrire le Coran et la vie du Prophète, un islam qui ne serait qu’une religion, qui ne serait pas politique, juridique, qui ne régenterait pas les mœurs, la vie privée des Musulmans, un tel islam n’existe pas, n’a jamais existé, ne peut pas exister. Dans le système Islam, il n’y a pas de place pour le profane, pas de sphère privée, pas de liberté individuelle, pas de liberté de religion, pas de liberté de conscience. Interdiction à un Musulman de quitter l’islam. Même interdiction pour l’enfant, mâle ou femelle, d’un Musulman. Interdiction pour une Musulmane d’épouser un non-Musulman, etc. – Et sous le nom de religion, on nous vend des mosquées, comme des sortes d’églises, des “salles de prière”, alors que les mosquées sont les centres de la vie politique, administrative, sociale, culturelle, scolaire, policière, judiciaire… des communautés. Il y a dans le monde musulman et dans nos diasporas des hommes qui, à chaque fois que nous ouvrons une mosquée, placent un petit drapeau vert sur une carte, marquant un nouveau bastion avancé de leur armée d’occupation. Le nom de certaines mosquées est une incitation à la guerre. Allons-nous nous faire encore longtemps nous faire complices de cette… invasion ?” (René Marchand : Assisses internationale sur l’islamisation de nos pays, 18 décembre 2010)