Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

vendredi 8 août 2014

Gilles Sibillat : "Ébauche d’un dessein national"


Florian Rouanet analyse l'ouvrage de Gilles Sibillat : "Ébauche d’un dessein national"

"Chapeau ! Excellente analyse, concise et claire, et surtout vous savez déceler les contradictions.
Je pense comme vous qu’il a de bonnes bases, qu’il peut être utile, mais qu’il mélange un peu tout."
Philippe Ploncard d’Assac

En une époque où l'information a partout et en tous les médias cédé à la propagande, ce dont chacun de nous a besoin ce sont des clés d'analyse, antidotes à ces flux manipulateurs qui partout l'assaillent… L'ouvrage de Gilles Sibillat et son excellente critique de Florian Rouanet constituent un tout utile contribuant à cette indispensable armure idéologique aujourd'hui indispensable à chacun de nous… au risque sans cela de n'être que les pantins nus des francs-maçons et du sionisme dont les agents sont autant l'impérialisme qatari-étatsunien que, en France, les politiques gaullistes socialistes marinistes associés et, ailleurs, leurs homologues occidentaux, tous soumis aux mêmes forces occultes…



L’auteur :

Gilles Sibillat à un parcours intéressant, il est né à Constantine (terre francisée, mais non chrétienne), combattant volontaire pour l’Algérie française (en vain à cause de la politique gaulliste d’abandon) ; puis enseignant en mathématiques et professeur s’intéressant au concept de subversion, aujourd’hui à la retraite.

Sibillat m’a signalé par courriel qu’il suivait depuis longue date les travaux des Ploncard d’Assac, père et fils et qu’il appréciait particulièrement la notion défendue, de nationalisme "à la française". Sa demande était que j’analyse son livre et cela "sans complaisance".

Les références :

Un soutien affiché au nationalisme, au traditionalisme catholique et à la contre-révolution, avec un attachement fort à la monarchie capétienne ; voir même à la famille Bourbon.

Le "nationalisme chrétien" y est très marqué, l’œuvre est principalement politico-religieuse, comportant des notions de "péché originel", de "Christ-Roi"… Ce qui rompt de fait avec un certain public de bonne volonté, mais resté incroyant.

On retrouve de multiples influences :

- Celle des auteurs antilibéraux du XIXe siècle ; notamment lorsqu’il est écrit "la Révolution c’est le rejet du Christ" notamment. - Celle des analyses de Philippe Ploncard d’Assac dans certains passages, tels que celui sur le messianisme des Juifs, perdus dans leur paranoïa à cause de leur rejet du Christ.

- Celle de ladite Droite nationale en général, quoiqu’une critique soit effectuée…

L’auteur accorde une grande reconnaissance à Charles Maurras, tout en émettant des réserves sur son agnosticisme et son orléanisme ; ce à quoi nous ajouterons : son patriotisme excessif par antigermanisme primaire qui l’a poussé au "compromis nationaliste" en soutenant Georges Clémenceau en 1917.

Le contenu :

- L’histoire

Il passe en revue les différentes catastrophes françaises, avec une critique construite de l’ennemi et de ses composantes : 1789, mondialisme, marxisme, Lucifer ; ainsi que ses effets néfastes : droits de l’homme, médias de masse, immigration-invasion (et la présence islamique indissociable de cette question), l’électoralisme, avortement…

Une bonne critique des fausses ou mauvaises réactions :

- Napoléon Bonaparte et le républicanisme.
- La Restauration, sa formule "Les royalistes modérés étaient les nationaux de l’époque" est très juste ! D’où sa critique de Jean-Marie Le Pen et du gaullisme par ailleurs.
- Lesdits patriotes, Jean-Marie Le Pen passe à la moulinette (discours de Valmy, manque de formation au Front national, sa peur du pouvoir…) ; DeGaulle aussi (affaire de l’Algérie française, antipétainisme…).

- La religion

Une nette et ferme posture religieuse anti-conciliaire est affirmée, sans être sédévacantiste, avec une certaine fixation sur Vatican II ; mais qui n’est que l’aboutissement de l’action moderniste qui sévissait dans l’Église depuis deux siècles rappelons-le.

- La démocratie

La stratégie adoptée est ne pas utiliser la démocratie même pour essayer de peser électoralement, mais bien de la rejeter dans son ensemble en appelant à l’abstentionnisme, espérant que cela puisse décrédibiliser le Système dans ses fondements ; ce qui diffère de la stratégie de P. P. d’Assac qui consiste à choisir le candidat le plus faible, celui qui engendrera le plus de réactions ou alors celui qui nous est le plus compatible, selon le contexte…

La politique d’un Nicolas Sarkozy est critiquée autant que celle d’un François Hollande, ce qui doit être salué, car certains dans les milieux tradis et nationaux continuent de soutenir l’UMP par peur de la "gôche" !

- La question sociale et économique

Quelques notions élémentaires sont rappelées : revenir au franc, réaffirmer le"christianisme social" et ses penseurs (critique à juste titre le "Ralliement" de Albert de Mun), rétablir les corps intermédiaires, défendre la francophonie face à l’anglosaxonisation des mots…

- L’action

L’auteur note que pour faire barrage à la propagande télévisuelle il faut appuyer notre présence sur la Toile (internet), et critique logiquement les milieux tradis qui ont toujours une guerre de retard sur la question…

La forme de l’écriture :

Le tout est écrit de même manière parlée, ce qui rend le livre pas tant intellectuel, mais sympathique. Il est rédigé en commentaires libres, sans aucune citation utilisée (ce qui est dommage, car donnant du poids à l’argumentation) ; tout en passant en revue beaucoup de thèmes. Cela peut paraître un peu décousu, mais se tient.

Quelques passages comportent trop de précisions "l’impérialisme financier, apatride, cosmopolite, sioniste et anglo-saxon" (p.26) ou encore "nous, les patriotes nationalistes (sic), catholiques sociaux et traditionalistes" (p.36)…

Les expressions employées sont parfois différentes des nôtres, mais il y a de bonnes formules "l’enjeu de la confrontation immémoriale entre la Révélation et la Révolution ; entre Satan et Dieu", ou encore "avant d’agir il faut étudier, critiquer pertinemment, méditer et prier ; puis enseigner et faire savoir".

Critique de fond sur différents points :

- On ressent un "antinazisme" primaire, tout comme chez l’Action Familiale et Scolaire or, il n’est pas question de faire l’apologie du national-socialisme allemand, mais de retenir ce qu’il a eu de positif et d’utile dans la façon de mener le combat pour le relèvement du peuple allemand, et de rectifier les mensonges des vainqueurs.

- "L’hostilité" vouée au judaïsme se retrouve au même titre envers l’Islam, alors que le second n’est que l’instrument de l’autre. Il est juste d’affirmer comme le fait l’auteur, que cette religion impérialiste et internationaliste tente de nous contrer et de nous asservir, elle est mortelle pour nous ; mais M. Sibillat affirme même que l’on ne doit pas faire d’alliance, même sous prétexte de lutte contre le judéo-sionisme. C’est le contraire de notre stratégie, nous devons nous allier avec tous ceux qui comprennent es dangers du mondialisme messianique. Ce que nous proposons aux musulmans, qui sont utilisés contre nous par le monde juif pour nous détruire, ce que beaucoup commence à comprendre. Bien évidemment tout en restant chacun chez soi dans le respect de nos racines réciproques !…

- L’auteur prône un royalisme carrément intransigeant : "Pour la France, la seule forme adéquate est la monarchie de droit divin, personnifié par le roi sacrée à la cathédrale de Reims (…) le seul prétendant légitime à la couronne capétienne : le jeune et sportif, Duc d’Anjou, chef de la maison des Bourbons, éventuel Louis XX si Dieu le veut ; ou sur son héritier". Une réserve est émise toutefois, si jamais ce futur Louis XX, apparaît comme faible et ne répondant pas aux attentes…

Cela nous semble une douce illusion, à voir les prétendants au trône de France, légitimiste ou orléaniste, plus démocrate les uns que les autres… Nous pensons nous, nationalistes comme il est écrit dans le livre Le nationalisme français de P. P. d’Assac qu’il convient d’abord de restaurer les principes avant le prince refonder une nouvelle aristocratie. C’est ce qu’avait essayé de faire Napoléon Bonaparte, en bien comme en mal…

- M. Sibillat tend à être trop unificateur, à amalgamer toute la "droite nationale", en recommandant diverses productions, parfois totalement contradictoires :

"Lisez la revue La Politique de Ph. Ploncard d’Assac, votre niveau de conscience politique s’élèvera", encourage à rejoindre "l’Union des Cercles Légitimistes de France", à s’abonner à "La Gazette Royale" ; mais aussi : lire Rivarol, l’Action Familiale et Scolaire, Jean Madiran, Renaissance catholique, Bernard Anthony (et son "excellente revue Reconquête" (sic), avec comme retenu le fait qu’il est fait voter pour le juif Sarkozy).

L’auteur garde aussi une certaine illusion sur Carl Lang, qu’il soutien et critique "amicalement" en disant qu'il "se trompe sur l’euro"…

Rassemblez des forces contraires et elles s’annulent entre elles… Curieusement, c’est pourtant ce que dénonce M. Sibillat en écrivant en page 54 : "(il faut) renoncer au rassemblement des contraires, qui est toujours stérile à cause des neutralisations réciproques qu’il induit".

Citations supplémentaires :

"L’avenir du catholicisme est l’enjeu de la confrontation immémoriale entre la Révélation et la Révolution ; c’est-à-dire entre Dieu et Satan" (p.19).

"Avant d’agir, il faut étudier, critiquer pertinemment, méditer et prier; puis enseigner et "faire savoir" (p.19).

En conclusion :

Une production simple, relativement plaisante à la lecture, le tour est fait rapidement et elle a le mérite de donner des bases. Tout passe en revue, l’actualité du camp national, la politique chrétienne, le mondialisme et la destruction de la société, l’histoire de France et ses zones d’ombres… L’auteur balance de manière intelligente entre l’histoire et l’actualité. Il remet la Contre-Révolution à l’ordre du jour.

La pensée émise est marquée d’une volonté combattive, ni pessimiste, ni défaitiste et je pense qu’il contribue au combat malgré ses imperfections.

Le livre est titré "Ébauche d’un dessein national" et sous-titré "Contribution à l’analyse critique de la mentalité, de l’histoire et du consensus révolutionnaire"; c’est aux éditions Edilivre depuis 2014, 57 pages et 10 chapitres, pour 10 € et c’est signé Gilles Sibillat !

Florian Rouanet – Source



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