Nous avons gagné parce que nos idées sont partout, qu’elles s’affichent,
qu’elles se disent. Quelle importance qu’elles resurgissent dans les
bouches les plus inattendues ? Tant que Bruno Roger-Petit s’étrangle de
rage en comptant et dénonçant les traitres, tout va bien.
Nous gagnons – ou plutôt le réel gagne – avec José Bové est un
écologiste conséquent,
et il le dit, déclenchant la fureur des bienpensants, dont
l’inénarrable Mélenchon et ses posts fleuve, dont nous retiendrons cette
perle : « Encore une fois, je ne récuse pas le droit de Joé Bové, en
tant que personne privée, de s’interdire le choix de l’avortement si sa
décision personnelle est sollicitée. Mais le législateur européen José
Bové reconnait-il aux autres le droit de pouvoir choisir eux et
elles-mêmes ? » Admirable Jean-Luc qui s’inquiète qu’un législateur
puisse avoir des idées personnelles (pas lui, non) au point d’essayer de
les inscrire dans des projets de loi (pas lui, non), lois qui, folie
sans nom ! défendraient la vie (pas lui, non, c’est sûr).
Nous gagnons – ou plutôt la Nation gagne – avec Montebourg, Cambadélis,
Royal, Wauquiez, qui deviennent anti-européens : tant mieux ! Ils
balbutient, ils ne sont pas encore nationalistes, ils ont peur pour
leurs sièges mais au moins leurs discours s’essayent à remettre les
technocrates à leur place (vous vous souvenez de
Rocard ?…). Comme le dit
Ségolène :
« Chacun a sa place : ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire
européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique
de la France, ça, c'est très clair ». Et depuis le 18 avril, elle n’a
pas varié.
Nous gagnons – ou plutôt l’intelligence gagne – avec quelques intellos qui refusent désormais le prêt-à-penser. Voilà
un article
où la définition du populisme est à la fois double et intelligente :
« Oui, le mot «populisme» est utilisé abusivement de manière péjorative
par ceux qui pensent que le peuple doit être maintenu à distance, et que
les grandes décisions doivent être prises par la technostructure qui
connaitrait mieux l'intérêt général qu'un peuple soi-disant peu éduqué
et volatile. »
Bon, nous avons gagné mais ce n’est pas gagné : les partisans de l’Europe sont fous furieux, mais au moins
ils se découvrent :
« dès lors qu'on saisit que dans le processus de construction
européenne, l'essentiel n'est pas de construire des choses qui
fonctionnent, mais de transférer autant de pouvoir que possible en
dehors des gouvernements nationaux. La prochaine crise qui résultera de
ce mécanisme incomplet sera l'occasion de nouveaux transferts de
compétences, parce qu'il n'y aura pas de choix. » Pas mieux, hein. Ce
n’est pas non plus gagné avec la Gauche, qui a du mal à écouter les
gens : Rossignol reçoit les opposants à la loi Taubira (et c’est une
victoire) mais
quand Erwann Binet discute avec Ludovine de la Rochère
on voit bien qu’il a bien l’intention de continuer, parce qu’il a
raison, lui, par principe (au passage, il consent du bout des lèvres à
reconnaître que nous n’étions pas des fous furieux fascistes). Il faut
dire qu’avec un patron comme Cambadélis, qui explique que
seuls « les Français de gauche » sont bienvenus pour discuter des États généraux… Heureusement, il y a encore quelques
farfelus gauchistes
qui donnent espoir : inconscient sectaires, ils sont prêt à basculer
dans un ni-droite-ni-gauche salutaire. Montrons-leur le chemin.
Pas tant que ça. Un truc qui énerve à ce point les USA et Laurent
Fabius doit être assez clairement juste. D’une part, n’oublions pas la
campagne incroyable de désinformation qui a été orchestrée, digne de la
première guerre en Irak ou de la guerre avortée contre la Syrie. Et ça
paraît fini :
The Guardian en parle avec intelligence (pour
Le Monde, on verra, pour
Le Figaro,
ça part plutôt bien). Et les commentateurs politiques n’hésitent plus à
montrer l’incohérence de l’Europe sur ce sujet, et singulièrement de la
France : Fabius,
ici,
est clairement considéré comme un crétin. Bref, laissons la Crimée aux
Russes, l’Ukraine aux Ukrainiens, et évitons que la France soit le seul
dindon de la farce pendant que l’Allemagne négocie à son profit le gaz
russe, notre Alstom et le TTIP, qui ne fera du bien qu’aux USA.
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