Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 23 janvier 2017

Le Khan Asa'ad Bacha et le souk al-Bzouriyeh



"Au milieu du Bazar de Damas, je trouve le plus beau kan de l'Orient, le kan d'Hassad-Pacha. C'est une immense coupole dont la voûte hardie rappelle celle de Saint-Pierre de Rome ; elle est également portée sur des piliers de granit. Derrière ces piliers sont des magasins et des escaliers conduisant aux étages supérieurs où sont les chambres des négociants. Chaque négociant considérable loue une de ces chambres, et y tient ses marchandises précieuses et ses livres. Des gardiens veillent jour et nuit à la sûreté du kan ; de grandes écuries sont à côté pour les chevaux des voyageurs et des caravanes ; de belles fontaines jaillissantes rafraîchissent le kan ; c'est une espèce de bourse du commerce de Damas. La porte du kan d'Hassad-Pacha, qui donne sur le bazar, est un de ces morceaux d'architecture moresque les plus riches de détail et les plus grandioses d'effet que l'on puisse voir au monde. L'architecture arabe s'y retrouve tout entière. Cependant ce kan n'est bâti que depuis quarante ans. Un peuple dont les architectes sont capables de dessiner et les ouvriers d'exécuter un monument pareil n'est pas mort pour les arts…"
Alphonse de Lamartine : "Voyage en Orient", 1833




Sortis du palais Azem, étourdis après cette chute dans un passé somptueux, nous sommes brusquement replongés dans le présent… Nous nous arrêtons un instant à l'angle du souk al-Bzouriyeh [سوق البزورية]… Nous nous régalons d'un grand verre de jus de grenade… Juste le temps de reprendre nos esprits et d'un retour dans le réel. Dilemme. Prendre à droite vers le nord et la mosquée des Omeyyades [الجامع الاموي] ou nous aventurer et nous perdre dans les allées du souk al-Bzouriyeh ?… Un franc retour dans le réel s'impose, aussi nous marquerons un temps avant la visite de cette autre merveille qu'est la mosquée des Omeyyades… Nous nous engageons vers le sud, les sens saisis par les couleurs et senteurs d'une multitude d'échoppes… Là, épices à profusion, miels succulents, bonbons et friandises acidulées de toutes formes et couleurs… Boutiques d'apothicaires avec leurs improbables remèdes et gris-gris… Savons d'Alep et autres cosmétiques…


L'entrée du souk al-Bzouriyeh [سوق البزورية], au niveau du Palais al-Azem…
en poursuivant notre chemin nous trouvons sur la gauche le Khan Asa'ad Bacha,  puis le Hamman Nour ed-Din

C'est dans cette allée centrale du souk al-Bzouriyeh que se présente le porche du khan Assad Basha [خان اسعد باشا]… ce caravansérail construit en 1752 par Assad Basha al-Azem [أسعد باشا العظم] près de son palais. Ce khan devait d'abord accueillir les caravanes de pèlerins se rendant à La Mecque puis également les autres voyageurs et caravanes commerciales…
On entre dans le khan Assad Basha (خان اسعد باشا), sur son côté ouest, par une porte monumentale ornée de sculptures de pierre et mouqarnas. Le khan est construit sur un plan carré et une grande cour centrale couverte de huit dômes. Autour, deux étages à galerie avec chambres, à l'origine quatre-vingt, pour l'accueil des voyageurs. Le khan s'étend sur 2 500 mètres carrés. Ses murs affichent des bandes alternées de basalte noir et de calcaire blanc. Récemment restauré et site du patrimoine culturel syrien, le complexe offre en permanence une buvette autour de la grande fontaine toujours jaillissante au centre de la cour. Souvent y sont présentés des expositions d'art et d'autres événements culturels.















Carnet de voyage en Syrie, avril 2018





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