Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 15 septembre 2014

Igor Strelkov a donné une conférence de presse à Moscou







Rares sont ceux à ne pas avoir entendu parler du « colonel » Igor Strelkov, ex-ministre de la défense de la République populaire de Donetsk et chef de guerre charismatique devenu une véritable légende en Russie. Rentré dans son pays après sa démission à la veille de la grande contre-offensive victorieuse des insurgés du Donbass contre l’armée ukrainienne, ce combattant et patriote russe hors-norme a donné hier une conférence de presse à Moscou. Médias-Presse-Info a donné une traduction française de l’article qu’y a consacré ce vendredi 12 septembre le quotidien russe Nezavissimaïa gazeta :

Igor Strelkov (Guirkine), ancien ministre de la Défense de la république populaire de Donetsk (RPD) autoproclamée, a donné hier [11septembre] à Moscou une conférence de presse.

Il a critiqué la trêve dans le sud-est de l’Ukraine, exprimé un soutien total à Vladimir Poutine et mis en garde contre les « activités destructrices de la cinquième colonne en Russie ».

Strelkov a déclaré qu’il y a un mois, il faisait partie des rares dirigeants de la RPD à savoir que les forces d’autodéfense allaient passer prochainement à la controffensive et infliger à l’ennemi (les forces gouvernementales ukrainiennes) une « défaite cuisante ». Mais il ne pouvait pas en parler à ses subordonnés. À l’époque déjà, Strelkov savait qu’il ne dirigerait pas personnellement les forces insurgées – lors de sa conférence de presse à Moscou l’ex-ministre de la Défense de la RPD a préféré ne pas s’étendre sur les circonstances qui l’ont poussé à démissionner. Il a toutefois souligné que ce départ était un « acte juste » qui avait permis « de regrouper le commandement des forces armées de la république entre les mêmes mains » et « d’éviter de nombreux conflits ».  Strelkov a déclaré qu’il avait sous son commandement plusieurs officiers d’active russes venus en permission en Nouvelle-Russie (autre nom de l’État séparatiste ukrainien couvrant le territoire du Donbass).

L’ex-chef des forces armées de la RPD estime que « l’offensive des forces d’autodéfense contre l’ennemi paniqué » a été enrayée par une « cinquième colonne infiltrée dans le gouvernement russe ». Selon lui, « ces forces ont détruit l’URSS et ont à nouveau relevé la tête aujourd’hui ». Elles ont obtenu une trêve en « tendant la main aux punisseurs ». Strelkov pense que les accords évoqués à Minsk « sont une honte ». D’après lui, ils donnent du répit à aux forces gouvernementales ukrainiennes, armées jusqu’aux dents et soutenues par la population – « qui subit une puissante propagande en recourant aux méthodes de programmation neurolinguistique ». La « cinquième colonne libérale russe, selon Strelkov, veut renverser Vladimir Poutine, et la défaite dans la guerre en Ukraine couplée à la crise économique provoquée par les sanctions occidentales fait partie de leur plan ».

Igor Strelkov a également « fait son choix quant à sa place dans la lutte contre les forces subversives ». « Le principal front du combat pour la Russie se trouve ici aujourd’hui », a-t-il déclaré. L’ex-commandant reviendra dans le Donbass s’il en recevait l’ordre mais il n’étudie pas cette possibilité à l’heure actuelle. Strelkov a souligné que dans le contexte d’une guerre déclenchée contre la Russie il soutient bien évidemment Vladimir Poutine, bien que par le passé il ait critiqué certaines de ses décisions en termes de politique nationale. L’ex-ministre de la Défense de la RPD n’a pas l’intention de devenir un leader de la protestation populaire. Strelkov considère que l’échange du devoir de servir sa Patrie contre une gloire et une popularité éphémère est le « summum du déshonneur ». Il ne croit pas aux élections et ne fera pas de politique. Strelkov estime également que l’abstention de toute activité d’opposition à l’arrière est une condition primordiale en temps de guerre.

Les journalistes l’ont également questionné sur les circonstances du crash du Boeing malaisien : Igor Strelkov est persuadé que « l’avion a été abattu par les Ukrainiens » et que c’était une « provocation préméditée »

Il transparaît incontestablement des paroles d’Igor Strelkov que celui-ci, célébré comme un héros dans son pays, est un homme d’honneur qui a fait de la défense de sa patrie l’œuvre de sa vie.

Cela étant, revenons sur les conditions de son départ que le héros russe qualifie d’ « acte juste » ayant permis « de regrouper le commandement des forces armées de la république entre les mêmes mains et d’éviter de nombreux conflits ».

En effet, on peut dire qu’Igor Strelkov a été poussé vers la sortie dans le cadre d’une restructuration de la direction des républiques populaire de Lougansk et de Donetsk. Concrètement, les Russes occupant de hautes fonctions dans les rangs insurgés ont été remplacés par des personnalités locales ayant fait leurs preuves au cours du conflit. C’est ainsi que, par exemple, le président du conseil des ministres de la région de Donetsk, le Russe Alexandre Borodaï, a été remplacé par Alexandre Zakhartchenko et qu’Igor Plotnitski est devenu le nouveau président de la république de Lougansk à la place de Valerii Bolotov. Ces nouveaux dirigeants ont en commun d’être des enfants du Donbass et d’avoir commandé des unités des forces d’autodéfense au front. Igor Plotnitski, jadis commandant d’un régiment d’artillerie dans l’armée soviétique (1982-1991), a mené au feu le « bataillon populaire de libération Zarya (Aube) » tandis qu’Alexandre Zakhartchenko était à la tête du bataillon « Oplot ». On peut également remarquer que Plotnitski et Zakhartchenko sont tous deux issus de l’aile gauche de la rébellion novorusse. Nostalgiques de l’URSS, ils entretenaient des liens, avant la guerre civile, avec le courant le plus à gauche et prorusse du parti des régions du président déchu Viktor Ianoukovitch.

Le patriote russe Strelkov, quant à lui, n’a pas réellement su faire l’unanimité autour de sa personne en Nouvelle-Russie en raison de ses fortes convictions conservatrices, monarchistes tsaristes.

Enfin, comme il l’a bien mentionné dans sa conférence de presse, la nouvelle équipe a à son actif d’avoir mis en place un commandement unifié des différentes milices et d’avoir donné un coup de fouet à la structuration du nouvel État.



Igor Strelkov a donné une conférence de presse à Moscou

Стрелков переключится на внутренних врагов

Igor Strelkov : avec Poutine et contre la 5e colonne en Russie

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