Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits… on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.…
Pauvre France… Quel sursaut attendre d’un pays qui se donne pour totem un colonel en retraite déserteur putschiste déguisé en général, traître et assassin compulsif à ses heures ?… Ganelon s’en retournerait dans sa tombe de convulsions de jalousie !…
Et voilà un gamin qui n'a rien connu de la colonisation et des évènements qui ont secoué l'Algérie entre 1945 et 1962, un gamin nourri de la propagande de l'école républicaine diffusant pernicieusement une interprétation mensongère de toute l'Histoire de la France, un gamin qui voudrait généreusement réconcilier les deux peuples, français et algérien… Ce gamin est aujourd'hui Président de la République !
Malheureusement Emmanuel Macron confie cette mission à un individu on ne peut plus engagé contre la population d'Algérie d'origine européenne ainsi que contre ceux qui de souche algérienne se sont solidarisés de ces Européens pour un avenir autre que celui imposé par DeGaulle et son allié le FLN…
C'est ainsi qu'Emmanuel Macron a reçu, vendredi 24 juillet, le prétendu historien Benjamin Stora et lui a confié une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien »…
Face à ce malheureux choix partisan Valérie Boyer, petite-fille, fille de Français d'Algérie et députée des Bouches-du-Rhône, adresse au Président de la République Emmanuel Macron une lettre dans laquelle elle lui fait part de son souhait de plus d'objectivité pour une conduite saine de cette mission :
"Le devoir de mémoire doit prévaloir mais le mépris de notre Histoire et la repentance permanente à sens unique sont indignes.
Je viens d'adresser un courrier au Chef de l'État sur la mission sur « mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » confiée à Benjamin Stora."
Quand DeGaulle active des réseaux terroristes contre les Français d'Algérie, Lucien Bodart à propos des barbouzes : "La nouvelle force de choc anti-OAS sera importante. Cette force sera surtout composée de nouveaux :
tous les as de l'espionnage, du contre-espionnage, de la guerre
subversive, disponibles en France vont être envoyés en Algérie. Ce sont
des gens sûrs, aux origines les plus diverses. L'expérience a en effet
prouvé que l'on ne pouvait pas compter sur les Pieds-Noirs ni sur les
Métropolitains installés depuis longtemps en Algérie… Cette force de
choc sera indépendante… Les nouvelles formations anti-OAS ne feront
partie d'aucune hiérarchie classique. Ce seront des organismes
autonomes, sans sujétion à l'égard des autorités normales, agissant par
leurs propres moyens et ne dépendant que des instances les plus hautes.
Ils agissent largement en dehors de l'armée et de la police. Avant tout
cette nouvelle force sera secrète. Un secret absolu couvrira les
activités et surtout l'identité des membres des formations anti-OAS. Ils
travailleront un peu à la façon des réseaux. On va assister à la lutte
des réseaux secrets anti-OAS, contre les réseaux OAS."
Tableau de Jean-François Galéa : "Oran, génocide du 5 juillet 1962"… Comment ne pas être interpellé par cette composition ?… J'étais à Oran ce 5 juillet 1962. Chance de ne pas être pris, conduit témoin proche des atrocités commises… Si cela avait été je n'en serais très certainement pas sorti indemne pour témoigner… Plusieurs de mes parents, voisins, connaissances égarés dans les rues d'Oran, aux mauvais endroits, emmenés par de mauvaises rencontres ne sont jamais revenus… De nombreux témoignages nous sont cependant parvenus… égorgements en pleine rue, appartements envahis leurs occupants éventrés, émasculés, massacrés au couteau ou à la hache, d'autres conduits au Petit Lac torturés suspendus à des crocs de boucher… alors que certains autres auront été emmenés en esclavage soumis à la prostitution en des lieux qui seront révélés plus tard sans que rien ne soit entrepris pour mettre fin à leur supplice… Actes de barbarie, gratuits, effroyables… mais à notre connaissance nul témoignage de têtes exhibées au bout de piques… L'intention de Jean-François Galéa nous paraît claire - c'est du moins notre interprétation très personnelle… Comment ne pas voir un téléscopage dans l'horreur entre les débordements d'un 14 juillet 1789 et cette grande fête sanglante de l'Indépendance algérienne ? Puissant symbole que ce rapprochement de la tête tranchée du marquis de Launay et du drapeau du FLN… Point de bonnet phrygien mais une chéchia contemplant le trophée… Même cette fête de l'Indépendance restait bien française !… par ses déchainements, son horreur… et son environnement… L'armée française était bien présente, l'engagement avait été pris que "quoi qu'il arrive, la France protégera[it] ses enfants dans leurs personnes et dans leurs biens"… En dépit de cette promesse DeGaulle avait imposé de laisser faire, ordre scrupuleusement respecté par le général Katz qui consigna ses troupes dans leurs casernes…
Massacres du 5 juillet à Oran et comportement des troupes sous les ordres de DeGaulle qui ne peuvent être dissociés du terrorisme organisés par les agents du gaullisme dans les mois précédents… DeGaulle afin de briser la résistance des Français d'Algérie organisa avec ses barbouzes d'authentiques groupes terroristes… DeGaulle chef de gang terroriste ! Une lettre du général Raoul Salan adressée à Roger Frey alors ministre de l'Intérieur en témoigne… Plus tard des responsables parmi les plus importants de ces réseaux de barbouzes publieront une confession confirmant la teneur de cette lettre…
Une lettre datée du 9 février 1962 et signée par le général Salan mais qui aurait pu tout aussi bien être écrite par Jean-Jacques Susini, par ailleurs auteur de nombreuses lettres aux parlementaires, maires, etc. Cette lettre a été publiée sur le site Facebook de l'Association des Amis de Raoul Salan…
Monsieur,
La facilité et la flagrante mauvaise foi avec lesquelles vous incriminez l’OAS m’incitent à vous apporter quelques précisions.
Votre position vous donne tous les moyens de démentir et d’interdire à la presse d’exprimer librement son opinion. L’arbitraire qui est, maintenant, la règle du régime que vous servez, vous permet les plus vastes initiatives et aussi les plus basses malhonnêtetés.
Quant à moi, je me contenterai de vous dire ce que je pense, assuré d’être entendu par tous ceux dont vous n’avez pas encore étouffé le bon sens et la notion de la juste appréciation des choses.
Il est, certes, élémentaire et commode d’attribuer à l’OAS toutes les erreurs du moment. Il est, aussi, aisé de lui imputer toutes les exactions, même lorsque, par exploitation insidieuse de la situation, ce sont vos propres services qui les commettent.
Il n’est un secret pour personne que, du jour où contraint d’admettre votre impuissance, vous avez mis sur pied des groupes d’action dont les activités vous permettent de jeter des troubles supplémentaires dans les faits et dans les esprits.
Lorsqu’un État en est réduit à monter de tels systèmes, croyez-vous en sa viabilité et à ses possibilités de durer ? Il est vrai que de tels actes ont, toujours, été les vôtres et ceux de vos comparses.
Le pays est de moins en moins dupe. Chacun sait, maintenant, que les explosions qui troublent, quotidiennement, la Capitale et la province sont souvent, et dans un but que vous n’ignorez certes pas, l’œuvre de vos services et des partis d’extrême gauche que vous retrouvez, si volontiers, pour vos tristes besognes.
Au moment où le pouvoir se meurt, insensiblement, tous les moyens sont bons pour essayer de le sauvegarder. Vous partagez, parmi les tout premiers, la responsabilité de l’État révolutionnaire qui se crée.
Il est vrai qu’on ne peut pas exiger grand-chose, sinon que ruades et brutalités, de celui dont l’amiral Georges Thierry d'Argenlieu disait : « Il n’a jamais été capable d’être autre chose de plus que mon palefrenier. »
Vous savez, pourtant, que malgré le luxe des moyens que vous déployez, vous n’êtes pas parvenu à neutraliser les profondeurs de l’Organisation. À vos tortures, à vos exactions, à vos brutalités, nos combattants répondent par une foi et une détermination, exemplaires.
Vous avez créé, et cela sera une des principales hontes de votre régime, les barbouzes, (puisque c’est là leur nom). Pour ce faire, vous avez dû faire appel au parti communiste et quelques mercenaires sans morale.
Non seulement leurs actions n’ont pu atteindre le cœur de notre Mouvement, mais nous leurs avons porté des coups tellement sévères que, malgré les sommes fabuleuses que vous distribuez, la peur les a gagnés et vous les voyez s’échapper, aujourd’hui.
Nos méthodes ont, de plus, jeté un trouble certain dans les rangs du service d’ordre et de la police traditionnelle qui ont vite compris qu’un régime ne pouvant s’appuyer que sur des organisations parallèles se perdait, lui-même.
Lorsque vous dites à ces derniers qu’ils doivent se considérer comme mobilisés, dites-vous bien que ce n’est plus au service de votre cause qu’ils le sont, mais à celui de la Patrie et, partant, au nôtre car tous savent que nous combattons pour la juste cause, contre la trahison.
Ainsi, au poste que vous occupez, à la place que vous tenez dans le régime et dans le cadre des décisions publiques et secrètes que vous prenez, avec vos collaborateurs immédiats, vous revient la plus grande part de la responsabilité de l’état de guerre civile qui s’installe dans le pays.
Général Raoul Salan
Le 9 février 1962
* * *
Témoignages de reponsables des barbouzes :
-
"1000 Jours à Matignon" écrit par Constantin Melnik, conseiller pour
les affaires de sécurité et de renseignement de Michel Debré, alors Premier ministre ;
- "L'Histoire des Barbouzes" et
"Nous étions tous des terroristes" écrits par Lucien Bitterlin "le bras
armé" des barbouzes à Alger.
Si la lettre du général Raoul Salan ne fait qu'évoquer la présence à Alger
des barbouzes, les publications de Constantin Melnik et Lucien Bitterlin en confirment les propos.
"Entre
1959 et 1962, Constantin Melnik fut le "conseiller technique" de Michel
Debré, alors Premier ministre, pour toutes les questions de "sécurité
et de renseignement". C'est dire que, dans une France bouleversée par la
guerre d'Algérie, il fut l'éminence et l'homme de l'ombre du nouveau
pouvoir. De la panique gaulliste pendant le putsch des généraux aux
négociations clandestines avec le FLN, de la lutte contre l'OAS à la
chasse aux trafiquants d'armes, Constantin Melnik - qu'on appelait alors
"l'Empereur" - fut de toutes les affaires "réservées". Nous assistons
aux premières années d'une Cinquième République vacillante ; nous
découvrons ministres et chefs d'État, tels que la chronique évite
souvent de les peindre. Au fil de ce témoignage sans concession se
dégage enfin une certaine idée de la France et du pouvoir qui pourrait
se ramener à trois questions : à partir de quel moment les services de
police deviennent-ils des adversaires de la démocratie ? La classe
politique française est-elle plus corrompue, ou plus incompétente, que
les autres ? Le gaullisme, enfin, mérite-t-il toutes les vertus dont on
le pare ? "
"Le
29 janvier 1962, la villa Andréa à El Biar, sur les hauteurs d’Alger,
qui servait de PC aux barbouzes, est plastiquée par l’OAS. Bilan : 19 morts. Qui sont ces hommes, contre lesquels les commandos de Roger
Degueldre, le chef des Delta se sont acharnés ? À quels services
appartiennent-ils ? Où agirent-ils ? Qui les paie ? Qui les arme ? Pour
la première fois, Lucien Bitterlin, qui fut à l’origine des barbouzes en
Algérie, et qui les a commandés, répond à ces questions et raconte leur
véritable histoire. Il relate comment, en tant que responsable
politique, il a été amené à constituer un service de renseignements, à
faire appel à des gardes du corps, à organiser des contre-plastiquages, à
tenter de démanteler des réseaux OAS par son service Action.
L’"Histoire des Barbouzes", c’est le récit de la guerre civile, entre
Français, qui s’est déroulée en Algérie en 1961 et 1962, beaucoup de
Barbouzes ont payé de leur vie le combat de la nuit. L’"Histoire des
Barbouzes" balaie la légende et révèle une vérité difficile."
Pierre et Paul, deux saints de Syrie, fêtés le 29 juin
Que fait Sa Sainteté le Pape François ?
Le Pape François, très prolixe s’agissant de l’actualité internationale, garde un silence coupable face au martyre du peuple de Syrie, berceau du christianisme. Contrairement à son prédécesseur le pape Jean-Paul II qui s’était rendu à Damas en mai 2001 où il fut accueilli par le président Bachar Al-Assad.
Le père Élias Zahlaoui œuvre avec toute l'énergie de sa foi pour les Syriens, chrétiens et musulmans mais aussi pour la chrétienté dans le monde…
Lettre ouverte d’un prêtre arabe catholique de Syrie
à Sa Sainteté le Pape François
Sainteté,
Dans la lettre ouverte que je vous avais adressée de Damas, en date du 13 mars 2020, je vous avais posé cette question : « Croyez-vous toujours à la survie de Jésus-Christ dans le monde arabe ? »
Aujourd’hui, en cette aube du 26 juin 2020, je trouve de mon devoir de prêtre arabe catholique, de vous poser une autre question, autrement plus grave, mais qui lui fait pendant : « Pouvez-vous nier, en tant que Chef Spirituel Unique de l’Église de Jésus-Christ,
que c’est cette église même, qui a été la cause principale de l’extirpation réelle, mais progressive, profonde et générale, du Christianisme, au niveau du monde, à commencer par l’Occident, – les États-Unis, comme toujours, en tête ! –, à cause de
tous ses inacceptables glissements et complicités, dans les bourbiers de la politique et
de la finance, depuis l’époque de Constantin jusqu’à nos jours ? »
Pourtant Jésus-Christ a toujours été, reste et restera à jamais, Unique en Sa Beauté, Sa Vérité, Son Amour et Son Magnétisme.
Sainteté,
Dans un texte écrit sous le titre : ʺRéponse à un ami d’Occidentʺ, en date du 5 avril 2020, j’avais posé, pour terminer, cette question :
« Dans une semaine, nous fêtons la Résurrection du Christ. Quand fêterons-nous la Résurrection de Son Église ? »
Aujourd’hui, à trois jours de la fête des deux grands saints de Syrie, Pierre et Paul, je me permets de vous inviter de nouveau à venir en Syrie.
Mais soyez assuré que vous n’aurez pas à embrasser les mains de quelques richards, ni les pieds de quelques chefs africains, mais tout simplement, une bonne poignée de la Terre Sainte de Syrie, que j’aurai la joie de vous présenter, sur une splendide étoffe de brocard damasquiné, fièrement debout aux côtés de notre digne Président.
Sainteté,
Damas vous attend. C’est peut-être l’aube de la Résurrection espérée de l’Église.
Vatican et Syrie - La situation du Vatican en Syrie pendant son calvaire et au Levant en général… Et quelle relation et quelles perspectives ? Qu’est-ce que le Vatican construit ses approches de la Syrie et du Levant ?
Le monastère patriarcal a été construit sur un site connu sous le nom de Tal Kawkab, à environ 20 km au sud de Damas.
Le lieu saint est considéré comme l’endroit où Jésus Christ est apparu à l’apôtre Paul à Kawkab et où saint Paul se convertit au christianisme. Le monastère a été érigé en 1961 sur le vestige d'un ancien monastère de l’Apôtre Saint-Paul.
"… des rénovations furent entreprises dans le monastère
de La-vision-apostolique-de-Saint-Paul dans le village de Tal Kawkab situé à une
vingtaine de kilomètres de Damas. Le récit de fondation de ce monastère érigé au
sommet d’une colline [Tell Mâr Boulos] raconte que c’est sur celle-ci que saint Paul, en route pour Damas
afin de pourchasser des chrétiens, aurait été ébloui par une forte lumière et aurait
entendu la voix de Dieu. Un monastère aurait ensuite été construit sur ce mont, mais il
n’en restait presque rien au XXe siècle. Les habitants des villages alentour avaient
cependant gardé pour habitude de faire des vœux et de baptiser leurs enfants sur ce lieu
appelé colline de Saint-Paul. En 1965, le patriarche de Moscou et de toute l’Église
Russe Orthodoxe, Alexis Ier, finança la construction d’une église sur le sommet de cette
colline. Dans les années 1980, l’actuel patriarche grec orthodoxe d’Antioche et de tout
l’Orient ordonna la reconstruction du monastère, ainsi que l’implantation d’une
communauté monastique masculine." [in Anna Poujeau : "Églises, Monachisme et Sainteté. Construction de la communauté chrétienne en Syrie", page 88]
Anna Poujeau : "Églises, monachisme et sainteté. Construction de la communauté chrétienne en Syrie", télécharger sa thèse :
"L'imposteur est aujourd'hui dans nos sociétés comme un poisson dans l'eau : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les fins, se fier à l'apparence et à la réputation plutôt qu'au travail et à la probité, préférer l'audience au mérite, opter pour le pragmatisme avantageux plutôt que pour le courage de la vérité, choisir l'opportunisme de l'opinion plutôt que tenir bon sur les valeurs, pratiquer l'art de l'illusion plutôt que s'émanciper par la pensée critique, s'abandonner aux fausses sécurités des procédures plutôt que se risquer à l'amour et à la création. Voilà le milieu où prospère l'imposture ! Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs. L'imposteur est un authentique martyr de notre environnement social, maître de l'opinion, éponge vivante des valeurs de son temps, fétichiste des modes et des formes.
L'imposteur vit à crédit, au crédit de l'Autre. Sœur siamoise du conformisme, l'imposture est parmi nous. Elle emprunte la froide logique des instruments de gestion et de procédure, les combines de papier et les escroqueries des algorithmes, les usurpations de crédits, les expertises mensongères et l'hypocrisie des bons sentiments. De cette civilisation du faux-semblant, notre démocratie de caméléons est malade, enfermée dans ses normes et propulsée dans l'enfer d'un monde qui tourne à vide. Seules l'ambition de la culture et l'audace de la liberté partagée nous permettraient de créer l'avenir." À travers cette conférence, organisée dans le cadre des conférences de l'Université permanente de l'Université de Nantes, Roland Gori revient sur les idées fortes de son dernier ouvrage "La Fabrique des imposteurs".
Pas même un murmure ou un refrain
Le cœur des hommes a déserté
Ce beau souvenir devenu musée.
Paris n'est plus qu'un théâtre d'ombres
Où tout s'écroule et tout sombre
Dans le néant indifférencié
D'un magma d'hommes sans identité.
Des fantômes toujours en retard
Si pressés d'arriver nulle part
Descendent des avenues aseptisées
Cimetières géants aux enseignes dorées.
Richesses et misères se croisent
Réussites et échecs se toisent
Plus personne à qui parler
Plus de mémoire à partager.
Briller un peu plus que le voisin
Tel est le seul et unique dessein
Des clones tristes et frustrés
Qui font semblant d'exister.
Ils sont les symptômes du temps
Ils n'ont ni femmes ni enfants
Chaque jour un peu plus gris
Une seule issue : quitter Paris.
Les autorités civiles, militaires et religieuses se réunirent pour chercher comment endiguer le fléau. Devant l’impuissance de l’assemblée, le Général Aimable Pélissier, duc de Malakoff, interpella rudement le représentant de l’Évêque d’Oran, le Vicaire général Suchet : « Et alors, Monsieur l’Abbé, vous dormez ? Ne sauriez-vous plus votre métier ? Faites des processions ! ». Et dans le silence, le Général tempêta : « Placez-donc la Vierge là-haut, sur cette montagne, Elle se chargera de jeter le choléra à la mer ».
La procession fut fixée au dimanche 4 novembre 1849, c’était toujours la sécheresse et rien ne laissait présager la pluie. Dès le matin, la foule se rassemble près de l’église Saint-Louis. Précédée par le Général Pélissier, et son état-major, par les autorités civiles et le Clergé en surplis et suivie par tous les habitants, la statue de la Vierge s’engage sur le sentier conduisant au sommet de la montagne dominée par le vieux fort espagnol. « Notre-Dame du Salut, priez pour nous ! » : la foule, un moment arrêtée à mi-pente pour souffler, reprend sa progression un peu désespérée et, soudain, arrive la pluie qui dura plusieurs jours. Dès le 9 novembre 1849, l’éditorial de l’Écho d’Oran annonce que, grâce à Dieu, le terrible fléau avait presque entièrement disparu.
La Sainte Vierge de Santa Cruz domine Oran depuis le miracle de novembre 1849
Le 28 novembre l'Écho d'Oran annonce une souscription pour ériger sur la montagne un monument commémoratif en l’Honneur de Notre-Dame du Salut. La première chapelle, dont la voûte s’était effondrée, fut reconstruite et, en 1873, fut érigée au sommet du clocher une statue monumentale de la Très Sainte Vierge.
En 1942, en présence de Monseigneur Jean Mérens et du Chanoine Combe, Monseigneur Léon Durand donna le premier coup de pioche de la nouvelle Basilique de Santa Cruz, remplaçant la chapelle ancienne de dimensions restreintes, et elle sera bénie solennellement le 3 mai 1959.
Aujourd'hui encore, les photos les plus significatives d'Oran sont celles d'une cité sous la protection de Notre Dame de Santa Cruz, patronne de la ville. Le jour de l'Ascension, chaque année, Oranais et Oraniens répèteront par les sentiers de montagne le pèlerinage, "Le Pèlerinage"… Nombreux sont ceux qui faisaient vœu de grimper les sentiers rocailleux sur les genoux en implorant une grâce, particulièrement dans les moments les plus difficiles et les guerres. Familles unies dans cette ascension, enfants heureux de cette escapade, rires, plaisanteries, recueillement lors de la messe épiscopale au sommet, avant les inévitables pâtés de frita et la traditionnelle mouna… Des souvenirs que tout Oranais gardera toujours dans son cœur, parmi les plus vivaces de ces années de bonheur vécues dans la simplicité d'une foi ancestrale…
Oran, le fort et le sanctuaire de Notre-Dame de Santa-Cruz, par Flavien Masson
Notre Dame de Santa Cruz a eu l'immense bonté de suivre tout naturellement les Oranais dans leur exil… C'est près de Nîmes, à Courbessac, qu'elle a trouvé refuge dans une grotte devenue chapelle… Courbessac, un village gardois où la Vierge Marie a bien voulu placer sous sa protection de nombreuses familles musulmanes, des familles paisibles bien de chez nous… C'est désormais aux environs de Nîmes que chaque année toujours plus nombreux Oranais et Oraniens se retrouvent pour une action de grâce, prier… et aussi goûter aux saveurs du pays perdu… Nombre d'ex-voto tapissent la grotte en remerciement des faveurs et miracles de Notre Sainte Vierge… Des plaques aussi dédiées aux héros et martyrs d'une lutte désespérée contre l'abandon de notre Terre…
Seigneur, rien n’est hasard et en mettant la main sur le livre qui nous parle d’Oran, comme une fleur couronnée d’épines, j’ai voulu respirer encore une fois le parfum de mon pays, mon enfance, mon adolescence, ma vie de femme. J’ai très mal et ce souvenir ne s’est jamais effacé de mon esprit et, tel un parfum envoûtant, plus je le respire et plus je défaille. Et plus je défaille et plus je rêve que je suis encore dans ma ville natale avec tous les miens enterrés là-bas, mon père et mes grands-parents.
Là-bas où je revois ma Vierge de Santa Cruz, où chaque 15 Août je montais avec mon cher papa les douze stations pieds-nus en priant et en chantant. On accomplissait ainsi nos promesses :
« Ô Mère de Dieu et des hommes, Tu n’as jamais déçu Tes enfants d’Oranie et même ceux qui ont demandé Ton aide pour une peine, une maladie, un désespoir. Tu as su leur redonner Courage. Comme une Mère unique, Tu nous a choyés et notre départ fut plus qu’une mort : on T‘abandonnait, même si Tu nous as suivis à Nîmes et nous n’avons plus retrouvé la Chapelle bénie de Notre-dame de Santa Cruz, Protectrice de notre ville tant aimée et de ses enfants, Tes petits Oranais devenus pieds-noirs en France. »
Seigneur, le cœur gros, je Te demande pourquoi, comme une fumée d’opium, je continue à me plonger dans ce souvenir qui m’écorche le cœur et que puis-je y trouver ? Je cherche en vain à l’oublier. Tout ce que je ressens, loin de me consoler, ravive en moi ce désir de retrouver ce que j’ai perdu. Et je m’adresse à la Vierge de mon pays :
Pourquoi les personnes qui ont vécu en ce temps savaient comprendre nos frères souffrants ? Pourquoi étions-nous mieux écoutés ? Nous vivions tous unis et on pratiquait la charité. Et puis tout à coup, tout s’est envolé en fumée. Alors, Vierge MARIE, où es-Tu , Toi qui a sauvé mon pays de cette peste. Les hommes Te vénéraient ! Où es-Tu ?
Aujourd’hui, les hommes s’entretuent sans appeler Ton Fils Bien-Aimé et sans T’appeler, Toi, Sa Mère si bonne. Que fais-Tu, ma Mère réponds-moi pour l’Amour de la Sainte Croix de JÉSUS, le Christ, Ton Fils et Notre Sauveur.
Image 1 : "Nostra Senora del Salud", statue en bois doré, mains jointes (statue Léoni), implorée en 1849. Portée en procession sur la montagne du Murdjadjo en pleine épidémie de choléra. Cette statue est restée à Oran, dans l'oratoire du nouvel évêché, notre église de Saint-Eugène. Image 2 : Statue en bois aux bras écartés (statue Courtinat). Elle a remplacé "Nostra Senora del Salud" en 1873 pour être installée au dessus de l'autel de la Chapelle puis en mai 1959 la Basilique de Santa-Cruz dominant Oran. Image 3 : Statue aux mains croisées sur la poitrine, dite "Vierge de Murillo", devenue "Notre-Dame de Santa-Cruz". C'est cette image de la Vierge qui fut implorée lors du Grand Retour de 1949 à travers l'Oranie. C'est l'image de "Notre-Dame de Santa-Cruz" qui est aujourd'hui vénérée au sanctuaire de Nîmes. Image 4 : Statue monumentale en bronze, coulée dans le moule de "Notre-Dame de Fourvières" de Lyon. En 1873, Monseigneur Jean-Baptiste Callot la fit ériger sur le clocher de la chapelle de Santa-Cruz .
"Jean Mérens, prêtre de Marseille de 57 ans [né en 1890 donc 57 ans en 1947, lors de la visite de Karol Wojtyla à Marseille ; Jean Mérens a été choisi comme vicaire général du diocèse d'Oran en 1933], était parti en 1920 en Algérie avec Mgr Léon Durand, lui-même prêtre marseillais devenu évêque d’Oran ; revenu à Marseille après la mort de cet évêque, il sera recteur de Notre-Dame de la Garde de 1953 jusqu’à sa mort en 1961."
Notre Dame de Santa Cruz qui jadis dominait Oran s’est exilée à Nîmes… Désormais, chaque année le jeudi de l’Ascension les Oranais s’y rendent en pèlerinage et pour des retrouvailles.
Ce jeudi 25 mai la foule est toujours nombreuse… Foule nombreuse de pèlerins au pied de la colline, près de la petite église de Courbessac et parmi une population de résidents kabyles ou arabes, fils de Harkis ou non, des vieux, de très jeunes… mais gens de chez nous toujours sympathiques et accueillants, heureux de retrouver au moins une fois par an ces Européens et chrétiens venus du pays… Comme chez nous jadis, avant que DeGaulle et FLN sèment la haine.
Après la messe, un méga sandwich fourré de rate farcie, cette melza qui nous manque tant…
Puis, sous les parapluies, la procession jusqu’au sanctuaire dédié à notre Vierge immigrée… toujours la foule malgré le mauvais temps, foule à laquelle se joignent des musulmans, on pouvait même y repérer quelques femmes voilées… Foule recueillie, foule émue, foule digne, foule heureuse… Une journée de communion, loin de France.
Statue aux mains croisées sur la poitrine, dite "Vierge de Murillo", elle fut implorée lors du Grand Retour de 1949 à travers l'Oranie. C'est cette image de Notre-Dame de Santa-Cruz qui est vénérée au sanctuaire de Nîmes.