Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 9 mai 2020

"Ride the Tiger"… Emmanuel a-t-il repris ses cours de théâtre ?



"Ride the Tiger"… Le petit Emmanuel aurait-il à nouveau reçu la bonne influence de sa Brigitte des premières heures, elle qui spontanément a su déceler les talents de comédien incontestables de cet enfant de 15 ans… Après moult discours aussi impersonnels que soporifiques voilà que notre gamin ressuscité nous livre un extraordinaire monologue de près de 32 minutes… Foin des téléprompteurs, voici révélé un adorable bambin plein de cette volonté d'apprendre et de se perfectionner… Certes beaucoup de travail reste à faire… De cet exercice nous n'aurons retenu que la forme, à encore travailler mais prometteuse… Du fond rien du tout… Mais était-ce si important dans un exercice d'artiste face à un jury impassible de prétendus artistes ? Tel Robinson Crusoé saura-t-il visiter la cale non pas pour trouver du fromage et du jambon mais se donner du fond, voilà désormais la question… Saura-t-il calquer du fond à la forme sans un éventuel shoot à la cocaïne telle reste aussi la question… "Enfourcher le Tigre" ou "chevaucher le Tigre" sans se retrouver face contre terre ? Gare à la descente !







*   *   *



"Ride the Tiger"




mercredi 6 mai 2020

Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)… Un intrus dans les temples bouddhistes ?



Un arbre d'origine brésilienne chez les bouddhistes !




La fête la plus importante dans la tradition bouddhique theravāda est célébrée le jour de la pleine lune du mois Vaisakha, sixième mois lunaire, qui généralement a lieu en mai… En cette année 2020, c'est ce mercredi 6 mai.  Visakha Pucha commémore tout à la fois chacun des trois moments majeurs de la vie de Bouddha, la naissance du prince Siddhârta, en 623 avant J.C., son Illumination en 588 avant J.C., et l'accession du Bouddha au Parinirvāṇa, 45 ans plus tard. Ces évènements sont tout trois survenus lors la pleine lune du mois Vaisakha. À chacun de ces trois évènements est intimement associé un arbre :
- La forêt d’Ashoka (ต้นอโศก) [Saraca indica (Linnaeus) ou Saraca asoca [(Roxb.) de Wilde 1968] - famille des Caesalpiniaceae ou Fabaceae] dans laquelle sa mère accoucha ;
- Le Pipal ou arbre de la Bodhi (Ficus religiosa de la famille des Moraceae) [familièrement appelé en Thaïlande : โพศรีมหาโพ Pho see ma haa pho (au Centre) ; ปู Puu (en Issan et en Khmer) ; โพ Pho, ย่อง Yong (Shan-Mae Hong Son) ; สลี Salee (au Nord)] sous lequel il connut l’Éveil ;
- et surtout le Sal (สาละ) [Shorea robusta (C.F. Gaertn) - famille des Dipterocarpaceae] sous lequel il s’éteignit.

Le Pipal tient toujours une place privilégiée dans tout lieu dédié au bouddhisme. Il est connu de tous sans jamais aucune confusion… Sa feuille est particulièrement remarquable…

La feuille du Pipal ne souffre d'aucune confusion possible…

L’arbre d’Ashoka quoique très répandu en Thaïlande est moins connu, surtout des étrangers… Quant au Sal il y est pratiquement totalement inconnu, même dans le Nord où le climat ne pourrait permettre la rencontre que quelques très rares spécimens… Donc un arbre très présent dans la tradition,  représenté sur les fresques des temples mais dans leur environnement toujours absent de leur flore sacrée…  Était-ce suffisant pour que naissent de graves confusions, notamment pour le Sal ? Quelle a été l'incidence de l'acclimatation tardive dans la région d'un bel et spectaculaire arbre ?… Arrivé du Sri Lanka ?

L'arbre d'Ashoka (ต้นอโศก), l'arbre sous lequel naquit le prince Siddhārtha Gautama… cet arbre tombé amoureux du dieu de l'Amour, Kâma…

Saraca indica [Linnaeus] - synonyme : Saraca asoca [L., 1767]
Famille : Caesalpiniaceae (ex Fabaceae ou Leguminosae)
Nom vernaculaire thaï (ชื่อสามัญ) : Ashoka
Appellations locales (ชื่อพื้นเมือง) : โสก Sok (Centre) ; โสกน้ำ Sok nam (Surat Thani) ; กาแปะห์ไอย์ Ka-pae-ai (Malay-Yala) ; ชุมแสงน้ำ Chum saeng nam (Yala) ; ตะโดลีเต๊าะ Ta-do-li-to (Malay-Pattani) ; ส้มสุก Som suk (North)

Une fouille à Lumbini sur le lieu présumé de naissance du prince Siddhārtha Gautama a récemment conduit…
à la découverte d’une structure de bois inconnue !

L'arbre d'Ashoka (ต้นอโศก) (Saraca indica [Linnaeus] ou Saraca asoca [(Roxb.) de Wilde 1968] - famille des Caesalpiniaceae ex-Fabaceae) est un arbre remarquable aux fleurs spectaculaires… Si la floraison principale est en saison sèche, d'avril à mai, l'arbre porte des fleurs toute l'année. C'est l'arbre sous lequel serait né le prince Siddhārtha Gautama, à Lumpini au VIe siècle avant J.-C. Un spécimen est généralement présent dans chaque temple bouddhiste, en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande et partout ailleurs… C'est aussi, pour les Hindouistes, l'arbre consacré à Kâma, le dieu de l'amour [cf. Kâmasûtra]. Des extraits de son écorce sont utilisés en gynécologie.

Signalons une découverte récente sur les lieux présumés de la naissance du prince Siddhārtha Gautama : les fouilles auraient révélé la présence d'un bois d'espèce inconnue !… Alors l'arbre d'Ashoka est-il bien l'arbre de la naissance du prince Siddhārtha Gautama ? Gageons que quelles que soient les découvertes archéologiques, la tradition l'emportera bien longtemps encore…

… Plus tard quand la reine Maya était en route pour la maison de son père afin de préparer la naissance, elle fit arrêter son chariot dans le jardin de Lumbini et s'appuya sur une branche d'arbre pour se reposer. À cet instant, tandis que les divinités brahmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs sur elle, Siddhartha sortit de son sein droit sans aucune aide. L'enfant marcha sept pas dans les quatre directions, et des fleurs de lotus surgirent là ou son pied touchait terre. Alors l'enfant déclara, "Je n'aurai plus de vie futures à endurer, ceci est ma dernière incarnation. Maintenant puisse je détruire et arracher les racines cause de la souffrance des renaissance successives." Sept jours plus tard la reine Maya mourut. Mahaprajapati, la sœur de maya s'occupa de Siddhartha. Le roi Shuddhodana, son père, évita à Siddhartha toutes les formes de souffrance. Quand siddhartha eu 20 ans, il épousa Yasodhara, la fille de l'un des ministres, et un an après ils eurent un fils nommé Rahula (ce qui signifie "entrave" ou "empêchement")…







L'arbre d'Ashoka (ต้นอโศก) est à présent proposé par les pépinièristes, tel Nana Garden, sous de nombreux cultivars :

Fleur de l'un des cultivars de l'arbre d'Ashoka (ต้นอโศก) proposé par Nana Garden

D'autres magnifiques cultivars sont présentés sur le site Magnolia Thailand


Mythe d'origine tamoule sur le dieu Kâma


Le Sal, l'arbre du Parinirvāṇa de Bouddha

Shorea robusta C.F.Gaertn
famille des Dipterocarpaceae
Nom vernaculaire thaï (ชื่อสามัญ) : สาละ Saa la (Bangkok)… l'arbre n'étant pas présent en Thaïlande, il ne connaît aucune appellation régionale. Sa zone de distribution s'étend principalement au Bhoutan, au centre et au nord-est de l'Inde, au Népal, au sud de la Chine (sud-est Xizang), en  savanes et forêts ouvertes jusqu'à une altitude de 800 m.


À Kusinara…
Alors le Béni du Ciel s'adressa au Vénérable Ananda, en disant : "Allons, Ananda, traversons de l'autre côté de la Hiraññavati, et allons au Bosquet de Salas des Mallas, aux environs de Kusinara."
"Qu'il en soit ainsi, Seigneur." … …
Et le Béni du Ciel, ainsi qu'une grande compagnie de bhikkhus, partit de l'autre côté de la Hiraññavati, au Bosquet de Salas des Mallas, aux environs de Kusinara. Et là il s'adressa au Vénérable Ananda, en disant :
"Je t'en prie,, Ananda, prépare moi une couche entre deux arbres sala jumeaux, avec la tête au nord. Je suis fatigué, Ananda, et je veux m'étendre."
"Qu'il en soit ainsi, Seigneur." Et le Vénérable Ananda fit comme le Béni du Ciel lui demandait de faire.
Alors le Béni du Ciel s'étendit sur son côté droit, dans la posture du lion, un pied posé sur l'autre, et ainsi disposé lui-même, attentif et en état de comprendre clairement.
À ce moment, des arbres sala jumeaux s'épanouirent les fleurs, quoique ce ne fut pas la saison de leur floraison. Et les fleurs plurent sur le corps du Tathâgata et tombèrent et s'éparpillèrent et saupoudrèrent leurs pétales jaune crème en vénération pour le Tathâgata… …
Et le Béni du Ciel s'adressa au Vénérable Ananda, en disant : "Ananda, les arbres sala jumeaux sont en pleine fleur, quoique ce ne soit pas la saison de leur floraison. Et les fleurs pleuvent sur le corps du Tathâgata et tombent et s'éparpillent et sont étalées sur lui en vénération pour le Tathâgata"… Extraits du Maha-parinibbāna Sutta - « Les Derniers Jours du Bouddha »

Sal (Shorea robusta)

Fleur du Sal (Shorea robusta)


Une espèce de Shorea, le Shorea roxburghii est toutefois très présente en Thaïlande…

Shorea roxburghii G.Don พะยอม synonyme : Shorea Floribunda Kuzz
Noms vernaculaires thaïs (ชื่อสามัญ) : พะยอม Phayom, สุกรม Su krom (Central); กะยอม Kayom (Chiang Mai); ขะยอม Kha-hom (Laos); ขะยอมดง Khayom dong, พะยอมดง Phayom dong (Northern); แคน Khaen (Loei); เชียง Chiang, เซี่ยว Siao (Karen-Chiang Mai); พะยอมทอง Phayom thong (Prachin Buri, Surat Thani); ยางหยวก Yang yuak (Nan)

Le Shorea roxburghii ou Phayom (พะยอม) est présent en Thaïlande


Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)… Un intrus dans les temples bouddhistes ?

"Macacarecuia" ou "Abricó de macaco"
Couroupita guianensis Aubl.
Noms vernaculaires thaïs (ชื่อสามัญ) : สาละลังกา Sala langkaa (Bangkok) ลูกปืนใหญ่ Luuk puen yai (Chon Buri)

Le Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)… comme son nom vernaculaire thaï le laisse entendre semble effectivement être arrivé du Sri Lanka… mais pas avec le bouddhisme theravāda ! Le Sala Langkaa est un arbre de la famille des Lecythidaceae… Une famille ne comprenant que des espèces endémiques des régions sub-tropicales à tropicales d'Amérique, de Madagascar, des Comores et d'Afrique de l'Est… Une espèce est surtout connue par le populaire "Macacarecuia" ou "Abricó de macaco" du Brésil… de son nom universel Couroupita guianensis… Comment donc un arbre brésilien est-il venu se mêler et se confondre avec les arbres indiens ? Eh bien, cette confusion semble émaner des bouddhistes du Sri Lanka. Les Cinghalais - comme la plupart des Thaïs - n'ont bien sûr jamais vu un arbre Sal (สาละ) car celui-ci ne pousse pas en climat tropical. Frustrés ? Ils sont cependant rapidement devenus familiers avec le "Macacarecuia", introduit au Sri Lanka par les Portugais. Le "Macacarecuia" n'offre pas seulement de belles et extravagante fleurs allant du blanc au rose jusqu'au mauve intense et au parfum irrésistible, mais aussi dans le cœur de la fleur se niche un petit nodule blanc crème évoquant un petit stupa. Il n'en fallait pas davantage pour que chez les Cinghalais naissent la légende du "Macacarecuia". Le Bouddha est mort entre deux Sal et ses restes ont été insérés dans un stupa : l'arbre "Macacarecuia" a un stupa dans sa fleur,  donc l'arbre "Macacarecuia" doit bien être l'arbre Sal. La présence anglaise au Sri Lanka a fait que le "Macacarecuia" des Portugais a perdu son magnifique nom chantant pour devenir le trivial acculturé "arbre aux boulets de canon"… "Elephant's balls tree", c'eût assurément été moins stupide… plongeant dans l'imaginaire animiste, honorant tout à la fois l'éléphant sacré du Sri Lanka et ses vertus… Continuons sagement à l'appeler, comme les Thaïs, Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)… ou de ses noms portugais "Macacarecuia" et "Abricó de macaco"… ou de son nom universel scientifique Couroupita guianensis…

Un grand et bel arbre, empreint de mystère, spectaculaire tant par son port que par ses grandes fleurs variant du rose au mauve intense… des fleurs hermaphrodites, larges souvent de plus de 10 cm, aux pétales charnus rouge-rose-mauve à fond jaunâtre magnifiant de longs épis aérés jaillissant à profusion au bout des branches mais principalement flanquant le tronc de leur enchevêtrement… des fleurs, le soir tombé, visitées par les chauve-souris pollinisatrices… des fleurs qui alors dégagent un parfum suave intense… des fleurs éphémères se renouvelant toute l'année et qui produiront des grappes d'énormes fruits ronds et denses pouvant peser de 6 à 8 kg après une maturation de huit à neuf mois…

… un tel arbre ne pouvait que connaître un immense succès auprès des bouddhistes… mais aussi chez les hindouistes. Car la fleur de cet arbre, en plus d'abriter un stupa, évoquerait aussi un Nâga… Très planté dans les temples en Inde, cet arbre est appelé l'arbre Nagalingam en tamoul. Il est considéré comme sacré par les hindous puisque sa fleur ressemblerait à un Shiva mukha lingam surmonté d'un Nâga. Ainsi, à présent un spécimen se rencontre, non seulement dans les temples shivaïtes mais aussi dans la plupart des temples bouddhistes du Laos, du Cambodge, de Thaïlande moins souvent, semble-t-il, en Birmanie ou au Vietnam… Et les Thaïs oubliant délibérément les origines lointaines sud-américaines de l'arbre l'ont adopté et baptisé : Sala Langka (ต้น สาละลังกา) !

Le wat Phra Non Jaksi Voraviharn, dans la province de Singburi, est allé jusqu'à décider que Sala Langka (ต้น สาละลังกา) est l'arbre sous lequel la reine Maya a donné naissance au prince Siddhārtha Gautama… L'anachronisme est un concept ignoré dans cette région du monde… … Et, en toute saison, chaque pèlerin pourra y acheter un jeune plan de l'arbre devenu sacré…

Wat Phra Non Jaksi Voraviharn, province de Singburi :
623 av. J.C., la reine Maya donne naissance au prince Siddhārtha Gautama
dans les jardins de Lumpini… sous un Sala "Langkaa" (ต้น สาละลังกา),
selon la mise en scène du Wat Phra Non Jaksi Voraviharn

Et alors le Sala langkaa, que Bouddha n’a manifestement jamais rencontré, est-il vraiment un intrus dans les temples bouddhistes ?

Il est vrai que le wat Phra Non Jaksi Voraviharn, dans la province de Singburi ose une présentation non conventionnelle de la naissance du prince Siddhārtha Gautama… Une présentation que l’on pourrait comprendre si on la cadre dans l’effort de promotion du Sala langkaa pratiqué par les œuvres de ce wat… De nombreux Sala langkaa sont plantés dans les environs et chaque pèlerin peut y acquérir de jeunes plants… Nulle part ailleurs nous n’avons rencontré la naissance du prince Siddhārtha Gautama ainsi associée au Sala langkaa…

C’est essentiellement avec le Sal du Parinirvāṇa qu’une confusion règne… Certains bouddhistes seraient peut-être frustrés de ne pas rencontrer le véritable Sal de la tradition chez eux ?… Mais en réalité la confusion, la vraie, la seule, ne règne que sur l'Internet où se répercutent en toute liverté erreurs et confusions… Copier-coller… Quant à la présence du Sala langkaa dans les lieux de culte bouddhiste, il est remarquable que celle-ci est généralement maîtrisée… Sauf l’exception mentionnée, et encore concernant la naissance et pas l’extinction du Bouddha, la Sala langkaa reste toujours en périphérie, près de l’enceinte de temple, voire à l’extérieur comme à Vientiane au wat Si Muang ou dans les jardins comme au wat Rong Khon de Chiang Raï…

Couroupita guianensis (famille des Lecythidaceae)
ou Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)

Wat Rong Khon (วัดร่องขุ่น) ou Temple Blanc à Chiang Raï (20 juillet 2555)
Couroupita guianensis (famille des Lecythidaceae)
ou Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)

Wat Klang Wiang (วัดกลางเวียง) à Chiang Raï (22 juillet 2555)

Fleur de Couroupita guianensis (famille des Lecythidaceae) ou Sala Langkaa (ดอกสาละลังกา)
Wat Phra Singh Woramahaviharn (วัดพระสิงห์วรมหาวิหาร) à Chiang Raï  (22 juillet 2555)


Couroupita guianensis (famille des Lecythidaceae)
ou Sala Langkaa (ต้น สาละลังกา)

Wat Si Muang, site du Pilier de la ville de Vientiane (1er janvier 2556)
Couroupita guianensis (famille des Lecythidaceae)
ou Sala Langkaa (ดอกสาละลังกา)

Vientiane, Wat Si Muang… 1er janvier, les fruits ont fait place aux très rares fleurs









































Monastère Kyaug Seindon Mibaya à Moulmein
- là où se réfugia la reine Seindon après la chute du roi Mindon -
Omniprésent au Laos et en Thaïlande, l'arbre reste très rare en Birmanie
(photo prise le 16 octobre 2013 à Moulmein)

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សាលព្រឹក្សមិនត្រឹមតែមានផ្កាស្រស់ស្អាតប៉ុណ្ណោះទេ ថែមទាំងជាឱសថធម្មជាតិពិសេសផងដែរ!
Le wat a non seulement de belles fleurs, mais aussi des remèdes naturels spéciaux !

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Linh Sơn Viên : HV-22 : Hoa Sala tháng hai

Linh Sơn Viên : HV-21 : Hoa Sala – Loài hoa nơi cửa Phật

Merveilleuse Chiang-Maï : COUROUPITA GUIANENSIS AUBLET

Lecythidaceae : Couroupita guianensis

Couroupita guianensis

Un site permettant de trouver les correspondances scientifiques  avec les noms vernaculaires en thaï :
http://village.haii.or.th/botanical/index.php


Une liste de vidéos : Popular Couroupita guianensis vidéos





L'arbre ashoka (Saraca indica ou - synonyme - Saraca asoca)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_ashoka
http://en.wikipedia.org/wiki/Saraca_asoca


L’arbre minéralisé qui redéfinit la date de naissance du bouddha

Plantes et botanique - Dipterocarpaceae : Shorea roxburghii


À l'exemple de la Thaïlande, le Sri Lanka protège ses arbres par ordination bouddhiste…
















mercredi 22 avril 2020

Louis-Ferdinand Céline, porte-voix de tous les "indignes" !…



France Culture a diffusé du 15 au 19 juillet 2019 une série de cinq émissions consacrées à Louis-Ferdinand Céline dans le cadre de ses "Grandes Traversées" réalisées par Christine Lecerf. 
 
"La vérité de ce monde, c'est la mort." 




Errances… "La vie c’est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit."




Soignant, médecin… et écrivain




"Tout dire" contre une nouvelle guerre.
… contre les prémisses du mondialisme ?





"On m'aurait pendu en 44 ça aurait arrangé tout le monde - !
On aurait recouvert mon cadavre de tombereaux - de merde de calomnies et tout serait dit !
Mais je suis vivant.
Il faut s'expliquer - on ergote et on ment.
On s'embarbouille dans les conneries allusions mystères etc…
On s'en fout plein les doigts. Je suis AMNISTIÉ et c'est tout.
Le premier que je prends aux allusions je lui fous un procès et c'est tout."
à Albert Paraz, le 18 mai 1951





"LE PETIT CÉLINIEN", site entièrement consacré à Louis-Ferdinand Céline, actualités et archives céliniennes






samedi 18 avril 2020

Louis-Ferdinand Céline : "Semmelweis"…



"La Vie et l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis" telle est la thèse de doctorat en médecine de Louis-Ferdinand Céline, soutenue le 1er mai 1924.
À la suite du succès littéraire de ses deux premiers romans, "Voyage au bout de la nuit" et "Mort à Crédit", Céline publia sa thèse dans une version à peine corrigée en 1936 sous le titre "Semmelweis", elle a ensuite connu plusieurs rééditions.
Louis-Ferdinand Céline décrit la vie du médecin obstétricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis (1818-1865) qui a observé que la fièvre puerpérale est transmise de malade en malade par le personnel hospitalier. Il a raison trop tôt et n’a pas encore d’explication technique de sa méthode : « faire laver les mains aux personnes touchant les femmes enceintes »… …
D'une étrange actualité !





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Portrait d'Ignace Philippe Semmelweis, probablement tiré d'une aqarelle de 1957 d'Àgost Canzi
(Sigerist, Henry E. (1965) Große Ärzte, München, Deutschland)

En 1924, Louis-Ferdinand Céline soutient sa thèse de médecine à Paris. Son sujet : le cas du médecin hongrois Ignace Philippe Semmelweis (1818-1865), pionnier incompris du lavage de mains (l’asepsie) en milieu hospitalier. Un texte qui préfigure le génie littéraire de son auteur et résonne tout particulièrement avec l’actualité, à l’heure de la lutte contre le coronavirus.

« La forme n'a pas d'importance, c'est le fond qui compte. Il est riche à souhait, je suppose. Il nous démontre le danger de vouloir trop de bien aux hommes. C'est une vieille leçon toujours jeune. Supposez qu'aujourd'hui, de même, il survienne un autre innocent qui se mette à guérir le cancer. Il ne sait pas quel genre de musique on lui ferait tout de suite danser ! (…) Rien n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien, comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c'est beaucoup plus cher, forcément ».

Ainsi débute la préface à l’édition de 1936 de Semmelweis, la thèse de médecine de Louis-Ferdinand Céline. Le futur médecin a trente ans lorsqu’il soutient son doctorat. C’est un jeune marié, revenu blessé de la Première Guerre mondiale, qui a pu bénéficier du programme d’études allégé réservé aux anciens combattants. Il n’est pas encore entré en littérature. Toutefois, le choix de son sujet de thèse semble déjà annoncer le romancier en devenir. Comment ne pas imaginer les bonnes dispositions de Céline à l'égard de ce médecin hongrois tempétueux qui, seul, a eu raison contre tous et s’est heurté à l’establishment médical de l’époque avant de mourir, dans un quasi anonymat, dans un hôpital psychiatrique de Vienne ?

« Brutal en tout »

Il y a un double intérêt à relire aujourd’hui Semmelweis. D’une part le « fond », « riche à souhait » comme l’avance Céline avec un sens de la formule déjà éprouvé. C'est l'histoire turbulente d’une géniale découverte, en avance sur son temps, venue s’écraser sur le mur des certitudes et l’orgueil de quelques mandarins. L'histoire, aussi, d’un personnage romanesque, excessif, qui voulut s’imposer avec force. « Skoda [un des maîtres de Semmelweis, ndlr] savait manier les hommes, Semmelweis voulait les briser, écrit Céline. On ne brise personne. Il voulut enfoncer les portes rebelles, il s’y blessa cruellement. Elles ne s’ouvriront qu’après sa mort. Nous devons à la vérité un grand défaut de Semmelweis : celui d’être brutal en tout et surtout pour lui-même ».

La thèse de Céline, d’autre part, préfigure le génie littéraire de son auteur, laissant entrevoir ce que sera son style oral, gouailleur, tapageur, parfois définitif et sentencieux, toujours érudit et ouvragé. « Cette langue entièrement artificielle, entièrement littéraire, qu'il a tirée de la langue parlée », selon les mots de l'écrivain Julien Gracq. Une langue qui s’adresse au lecteur, le prend à partie, entre en conversation avec lui.

Louis-Ferdinand Céline, en 1932, année où il obtint le prix Renaudot pour son roman Le Voyage au bout de la nuit
(Agence de presse Meurisse)

L’histoire de Semmelweis constitue en tout cas un formidable matériau pour le futur romancier. Il convient d’en restituer ici les grandes lignes. Ignace Philippe Semmelweis naît le 18 juillet 1818 à Budapest, en Hongrie, cinquième fils d’un épicier. Il délaisse ses études de droit pour s’inscrire en 1939 à l’université de Médecine à Pest, puis à Vienne où il fait la rencontre, décisive, de Joseph Škoda et Carl Von Rokitansky, deux pontes de l’époque qui deviendront ses amis et ses plus fidèles alliés.

Après une thèse sur la botanique et une formation en chirurgie, Semmelweis devient médecin assistant au premier service d'obstétrique de l'hôpital général de Vienne, dirigé par le professeur Johann Klein. Très vite, il s’intéresse aux causes de la fièvre puerpérale, cette maladie infectieuse qui fait des ravages, tuant de nombreuses femmes après leur accouchement. Dans le service du professeur Klein, le taux de mortalité dû à cette affection atteint 18 % : « Pendant certaines périodes les risques de mort équivalaient à une certitude », écrit Céline. L’information circule et on préfère souvent accoucher dans la rue plutôt qu’à l’hôpital. Surtout, le service d’obstétrique voisin, dirigé par le professeur Bartsch, peut lui se prévaloir d’un taux de mortalité bien inférieur, de l’ordre de 3 %. Semmelweis est déterminé à éclaircir ce mystère.



Portrait de Semmelweis et sa femme Mária Weidenhoffer l'année de leur mariage (1857)
(József Antall, Jr., Géza Szebellédy (1973) Aus den Jahrhunderten der Heilkunde, Budapest: Corvina Verlag p17)


L'empêcheur de tourner en rond

Dans le service de Bartsch, les interventions sur les patientes sont effectuées par des sages-femmes. Chez Klein, elles le sont par des étudiants en médecine. Semmelweis propose d’échanger le personnel des deux services et le résultat ne se fait pas attendre : la mort suit les étudiants. Le taux de mortalité, autrefois faible chez Bartsh, explose. Les étudiants jouent incontestablement un rôle dans la propagation de l’infection. Semmelweis fait installer des lavabos à l’entrée de l’hôpital et demande aux étudiants de se laver les mains avant toute intervention. On ne salue pas son geste, bien au contraire : Semmelweis est l’empêcheur de tourner en rond. Autour de lui, le vide se fait. Le professeur Klein ne lui parle plus et brûle de le renvoyer. Le 20 octobre 1846, c’est chose faite.

« Le destin m’a choisi pour être le missionnaire de la vérité »

Mais Semmelweis ne désarme pas. « Le destin m'a choisi, écrit-il, pour être le missionnaire de la vérité quant aux mesures qu'on doit prendre pour éviter et combattre le fléau puerpéral. J'ai cessé depuis longtemps de répondre aux attaques dont je suis constamment l'objet ; l'ordre des choses doit prouver à mes adversaires que j'avais entièrement raison sans qu'il soit nécessaire que je participe à des polémiques qui ne peuvent désormais servir en rien aux progrès de la vérité ».

L’intuition de Semmelweis est la bonne. Elle obtient une confirmation éclatante lorsque son collègue et ami Kolletchka meurt des suites d’une coupure qu’il s’est infligée lors d’une dissection. Il ne reste plus qu’à formuler la conclusion : « Ce sont les doigts des étudiants, souillés au cours de récentes dissections, qui vont porter les fatales particules cadavériques dans les organes génitaux des femmes enceintes et surtout au niveau du col utérin (…) Les mains, par leur simple contact, peuvent être infectantes ». Semmelweis évoque des « particules cadavériques » car on ignore encore à l'époque qu'il s'agit de microbes. En mai 1847, il parvient à convaincre son ancien service d’imposer une désinfection des mains entre le travail d’autopsie et d’examen des patientes. Le taux de mortalité passe de 12 % à 2,3 % avant de tomber à 1,3 %. Le constat est sans appel. La notion d’asepsie est née. Autrement dit, l’idée de prévenir les infections par des mesures d’hygiène.

Marginalisé mais sûr de son fait

Semmelweis rechigne à publier ses résultats. C’est son collègue Ferdinand Von Hebra qui s’y colle. Si certains sont impressionnés par la découverte, la communauté médicale dans son ensemble accepte mal de voir ses certitudes bouleversées. On explique encore certaines maladies par l’antique théorie des « humeurs », soit un déséquilibre entre quatre états (chaud, froid, sec et humide) constitutifs du corps humain. Surtout, on refuse de s’avouer que les médecins peuvent être la cause de tant de morts.

« Tous ceux qui ont le cœur à la bonne place penseront comme moi ! » 

D’un point de vue plus prosaïque, on considère le lavage de mains comme un exercice fastidieux. Semmelweis poursuit toutefois sa « mission ». On le brocarde, on le marginalise et lui s’emporte. Il rédige en 1856 une virulente « Lettre ouverte à tous les professeurs d’obstétrique », dont certains passages sont restitués par Céline : « Assassins ! je les appelle tous ceux qui s'élèvent contre les règles que j'ai prescrites pour éviter la fièvre puerpérale, écrit-il. Contre ceux-là, je me dresse en adversaire résolu comme on doit se dresser contre les partisans d'un crime ! Pour moi, il n'est pas d'autre façon de les traiter qu'en assassins. Et tous ceux qui ont le cœur à la bonne place penseront comme moi ! Ce n'est pas les maisons d'accouchement qu'il faut fermer pour faire cesser les désastres qu'on y déplore, mais ce sont les accoucheurs qu'il convient d'en faire sortir, car ce sont eux qui se comportent comme de véritables épidémies, etc. »

De Louis Pasteur à Didier Raoult

En 1861, Semmelweis publie Die Ätiologie, der Begriff und die Prophylaxis des Kindbettfiebers, une somme de 500 pages sur sa découverte qui égratigne au passage la communauté scientifique. Mais rien n’y fait, l’establishment est définitivement contre lui. L’homme perd de sa combativité. Il est en proie à des soucis financiers et vit reclus chez lui, dans le plus grand dénuement.





Peu à peu, il sombre dans la folie. En 1865, il est interné et meurt deux semaines plus tard. Céline raconte que, pris d’une crise de démence avant son internement, il se serait rué dans une salle d’autopsie et se serait blessé, comme son ami Kolletchka avant lui, succombant ainsi aux maux qu’il entendait dénoncer. Mais l’ironie a ses limites, et elles sont romanesques. La version célinienne a été depuis démentie. En réalité, Semmelweis aurait été victime de maltraitances à l’asile psychiatrique et serait mort de ses blessures. Le trépas n’en reste pas moins tragique.

« Il semble que sa découverte dépassa les forces de son génie.
Ce fut, peut-être, la cause profonde de tous ses malheurs »

« Voici la triste histoire de P.I. Semmelweis, conclut Céline dans sa thèse, né à Budapest en 1818 et mort dans cette même ville en 1865. Ce fut un très grand cœur et un grand génie médical. Il demeure, sans aucun doute, le précurseur clinique de l'antisepsie, car les méthodes préconisées par lui, pour éviter la puerpérale, sont encore et seront toujours d'actualité. Son œuvre est éternelle. Cependant, elle fut, de son époque, tout à fait méconnue (…) Pasteur, avec une lumière plus puissante, devait éclairer, cinquante ans plus tard, la vérité microbienne, de façon irréfutable et totale. Quant à Semmelweis, il semble que sa découverte dépassa les forces de son génie. Ce fut, peut-être, la cause profonde de tous ses malheurs ».

Louis-Ferdinand Céline, une fois docteur, sera embauché par la Fondation Rockefeller et travaillera pour l’Institut d’hygiène de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU. Dans le cadre de sa mission, il effectuera de nombreux voyages en Afrique et en Amérique, visitant notamment les usines Ford à Détroit, autant de pérégrinations qui nourriront son Voyage au bout de la nuit, publié en 1932. Mais avant cela, il livrera en 1925 un essai médical sur l’usage de la quinine. La quinine, cette molécule utilisée pour lutter contre le paludisme, qui a précédé la chloroquinine ou chloroquine… De là à opérer un rapprochement entre un certain Didier Raoult et Semmelweis, il y a un pas que nous ne nous risquerons pas à franchir ici. Toutefois, libre à vous d’y songer et, surtout, de (re)lire le texte de Céline qui s’impose, lui, comme une indiscutable évidence.





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« Louis-Ferdinand Céline, romancier expérimental », deux ans après la mort de Céline, première grande émission radio consacrée à Céline. Une émission de Paul Chambrillon avec des textes de Céline (La Vie et l'Œuvre de Ph.-I. Semmelweis, Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit) lus par Marcel Bozzuffi, Alain Cuny et Jean-Pierre Lituac. Réalisation : Georges Gravier. R.T.F., France III, 19 juin 1963.
Cette émission fait partie d’une série intitulée « Anthologie française ». Son titre s’explique par le fait qu’elle fut réalisée dans le cadre d’une « Quinzaine Claude Bernard » : « Céline et sa méthode expérimentale dans le roman » constitue le prolongement d'une première partie ayant pour titre « Claude Bernard et sa théorie de la médecine expérimentale ».

"LE PETIT CÉLINIEN", site entièrement consacré à Louis-Ferdinand Céline, actualités et archives céliniennes






vendredi 17 avril 2020

Pr Luc Montagnier : le Covid-19, un virus fabriqué en laboratoire…



Le coronavirus responsable de la pandémie de Covid-19 : un virus échappé d'un laboratoire chinois et qui abriterait des séquences d'ADN du VIH ! C'est le pavé dans la mare lancé par le Professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 pour ses travaux sur le virus du SIDA…



On savait la version chinoise de l'émergence du coronavirus de plus en plus mise à mal, mais voici une thèse qui raconte une toute autre histoire sur la pandémie de Covid-19 déjà responsable de plus de 120 000 morts dans le monde. Selon le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de Médecine 2008 pour avoir "co-découvert" le VIH à l'origine de l'épidémie de SIDA avec François Barré-Sinoussi affirma aujourd'hui que SARS-CoV-2 serait un virus manipulé et sorti accidentellement d'un laboratoire de Wuhan en Chine dans le courant du dernier trimestre de 2019. Ce laboratoire connu pour travailler sur les coronavirus aurait, selon le Pr Montagnier, cherché à utiliser un de ces virus comme vecteur du VIH dans le cadre de la recherche d'un vaccin contre le SIDA !

"Avec mon collègue, le bio-matématicien Jean-Claude Perez, nous avons regardé de près la description du génome de ce virus à ARN", a expliqué Luc Montagnier, interrogé par le Dr Jean-François Lemoine pour le journal audio quotidien de Pourquoi Docteur, en ajoutant que d'autres avaient déjà exploré cette piste: "Des chercheurs indiens avaient déjà tenté de publier les résultats d'analyses montrant que ce génome abritait des séquences d'un autre virus qui est ... le VIH, le virus du SIDA, mais ils ont été obligés de se rétracter, les pressions étaient trop fortes !".

"Pour insérer une séquence de VIH dans ce génome, il faut des outils moléculaires"

Face à ces affirmations d’un professeur parfois contesté à la suite de prises de position iconoclastes, notamment sur la vaccination, on pourrait aussi penser que ces conclusions tiennent du hasard et que le coronavirus examiné ait pu être prélevé sur un patient par ailleurs atteint du VIH. "Non, réplique Luc Montagnier, pour insérer une séquence du VIH dans ce génome, il faut des outils moléculaires, cela ne peut se faire qu'en laboratoire".

Selon le prix Nobel de Médecine 2008, l'explication tiendrait dans un "accident industriel" au laboratoire de Wuhan. "L'histoire du marché aux poissons est une belle légende ... L'hypothèse est que ce virus est sorti du laboratoire parce qu'il a échappé à ses promoteurs, c'est un travail d'apprenti-sorcier !", estime-t-il en favorisant la thèse selon laquelle l'objet de ces travaux était la recherche d'un vaccin contre le SIDA.

"La vérité finit toujours par éclater"

Cette thèse défendue par le Professeur Luc Montagnier génère en tout cas une information "rassurante". Selon lui, les éléments altérés de ce virus s'éliminent d'eux-mêmes à mesure qu'il se diffuse : "La nature n'admet pas n'importe quelle construction moléculaire, elle élimine ces corps étrangers ... même si on ne fait rien, les choses vont s'arranger, mais après beaucoup de morts ...", annonce-t-il en avançant tout de même une solution. Pour stopper la pandémie, Luc Montagnier affirme qu'en utilisant "des ondes interférentes, on pourrait éliminer ces séquences".

Voilà de quoi alimenter de fameux débats ! Au point que les affirmations du Professeur Montagnier pourraient aussi le classer dans la catégorie des "complotistes" : "Les complotistes, c'est le camp inverse, celui qui cache la vérité", réplique-t-il sans vouloir accuser qui que ce soit mais en souhaitant que les Chinois reconnaissent ce qui, selon lui, s'est passé dans leur laboratoire. "De toute façon, la vérité finit toujours par éclater, c'est au gouvernement chinois de prendre ses responsabilités".

Pourquoi Docteur - La thèse d'un virus manipulé échappé d'un laboratoire chinois : le pavé dans la mare du Pr Luc Montagnier










vendredi 10 avril 2020

Inouï… Covid-19 : les offices du Triduum pascal interdits… Avec Clémence, chacun seul chez soi !


"Ils" n'ont plus qu'une ambition : interdire à Dieu de s'inviter chez nous…

En ce temps d’épidémie ceux qui prétendent nous gouverner voudraient nous détourner de Dieu… Grandes manœuvres, interdiction d’assister aux offices du Triduum pascal pour la plupart d’entre nous !

L’an passé, la France catholique a été endeuillée tout le temps de la Semaine Sainte par l’incendie de Notre Dame de Paris. Cette année il s’agit plutôt d’une profonde solitude : d’une certaine manière nous serions sans Dieu…


Nous voilà seuls comme lorsqu’on a refermé le sépulcre après y avoir déposé Jésus le Vendredi Saint. Certains sont accablés comme les saintes femmes, d’autres s’en veulent terriblement de ne pas avoir gardé la grâce alors que tout était plus facile comme saint Pierre, les plus intimes subissent l’événement impuissants comme saint Jean, un certain nombre hélas, comme les disciples d’Emmaüs, oublie le Maître devenu bien vite un bon souvenir d’antan… Mais qui d’entre nous suit Notre-Dame ? La Très Sainte Vierge Marie pleure quand on roule la pierre du tombeau, cependant elle garde l’Espérance : bientôt Jésus ressuscitera ; au beau milieu des ténèbres jaillira bientôt la Lumière du Monde. Elle s’y prépare.

L’épidémie avec toutes les angoisses et les tristesses qu’elle occasionne cessera un jour et, au-delà des manipulations impies du pouvoir, le culte public dû à Dieu sera de nouveau visible. Les sociétés même l’encourageront. À nous de nous y préparer…

La panique orchestrée autour du coronavirus Covid-19 dégénère en prétexte pour interrompre le culte public de l’Église. N’est-ce pas là l’inouï de cette crise ? Personne ne conteste le bien-fondé de l’interdiction actuelle des rassemblements pour limiter la propagation du virus. Il faut bien faire tout ce qu’il est possible pour l’enrayer… alors les assemblées de fidèles dans les églises ne seraient pas raisonnables en ce moment. Pas de messe publique à Saint-Jean-de-Latran, à Saint-Pierre de Rome, ni au Saint-Sépulcre à Jérusalem dans aucun des rites liturgiques – et Dieu sait qu’elles sont suivies par une foule dense –, ni dans la quasi-totalité des cathédrales et églises du monde. Événement spirituel majeur ! En deux-mille ans d’histoire de l’Église, cela n’est jamais arrivé. Au pire des persécutions, on célébrait assemblés dans les maisons. Là, non. Il faut remonter à la grande crise des années 167-164 avant Jésus-Christ, dont parle le livre de Daniel et les livres des Macchabées, pour trouver le dernier épisode de l’interruption du culte public de Dieu dans son peuple.

Le Triduum pascal chacun seul chez soi, nous y sommes…

Clémence, elle, l’a déjà vécu : il y a deux ans, parce qu’elle était en traitement pour un cancer, elle a aussi dû rester chez elle et n’a pas pu vivre cette montée vers Pâques comme elle en avait l’habitude.

Elle partage avec nous ce qu’elle a vécu, ce qui était difficile mais surtout ce que Dieu a permis dans ces circonstances qu’elle n’avait pas choisies.


Source : Jeunes catholiques de Lyon

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Karine Bechet-Golovko - Pourquoi peut-on parler d'une instrumentalisation de la crise du coronavirus : de l'information à la propagande

L'année 2019, en Italie, 647 000 personnes sont mortes… Cela pour les trois premiers mois devrait faire environ 161 000 décès. Or, début avril 2020, en Italie, selon les statistiques officielles, donc en trois mois, sont mortes environ 145 000 personnes. Non seulement pas plus que l'année dernière en raison du coronavirus, mais moins !…


Karine Bechet-Golovko - La crise du coronavirus et le recours à des éléments de guerre psychologique

Le premier problème qui se pose ici vient du fait que la crise étant présentée comme globale, elle appelle une réponse globale. Et la propagande mise en place devient elle aussi globale. Que vous soyez en France, aux États-Unis ou en Russie, les médias sont uniquement focalisés sur la question du coronavirus et le discours produit est sensiblement le même, accompagné des mêmes images. De ce fait, il y a un monopole de "l'info-comm", qui comme dans les systèmes de type totalitaire, vise à recréer une vision du monde. Sauf qu'ici, la globalisation entraîne un mécanisme en chaîne qui produit une vision totale pour un monde global…

Karine Bechet-Golovko - Billet utopique : Jusqu'où va nous conduire cette poussée sanitaire totalitaire du coronavirus ?

La furie sanitaire qui s'est emparée de nos sociétés ces dernières semaines sous prétexte de coronavirus est on ne peut plus malsaine. S'il y a effectivement une attaque virale, elle n'est pas la seule en ce moment dans le monde (voir notre texte), alors la question se pose de savoir jusqu'où aller ?… Laissons courir notre imagination

Karine Bechet-Golovko - Coronavirus, déconfinement et "souveraineté globalisée"

Les États n'ont aucun plan de route et surtout aucun plan de sortie de confinement. Il faut dire qu'ils sont dans une impasse : impossible de laisser éternellement les gens confinés, les cas de dépression commencent à se démultiplier et ce virus n'est pas éternel pour justifier de telles mesures ; impossible de libérer purement et simplement les gens qui, sortis de leur torpeur, pourraient avoir la mauvaise idée de demander des comptes, le temps de la pression psychique doit donc dépasser celui de l'existence du virus. Heureusement, dans ce monde global, les États ne sont plus obligés de réfléchir, ni de prendre de décision, ils les appliquent. D'autres réfléchissent pour eux. En l'occurrence le puissant Think Tank américain American Entreprise Institute, qui a publié un rapport le 28 mars, "National Coronavirus respons: a Road Map to Reopenning", sur les étapes du déconfinement. Mesures que l'on entend reprises un peu partout…





mardi 24 mars 2020

CoViD19 : Libres propos d'un chercheur affranchi des vanités de la cour…




« Ce qui préside à la gestion de cette crise sanitaire n’obéit pas à une logique de santé, mais à des impératifs économiques, c’est-à-dire politiques. »
paru dans lundimatin#235, le 23 mars 2020




Face aux accès de conspirationnisme qui fleurissent à chaque fois qu’une population en danger se trouve réduite à l’impuissance, face à un amateurisme gouvernemental qui ne trouve que les coups de menton autoritaires pour refouler l’évidence de ses propres errements et accuse sa propre population de la « mise en danger la vie d’autrui » dont il est lui-même l’artisan, nous avons choisi de nous tourner vers un médecin ami de lundimatin qui, après une carrière de généraliste, a passé trente ans à développer plusieurs des molécules-phares de l’industrie pharmaceutique française. Jeune retraité, nous avons jugé qu’il était assez détaché des intérêts de ses anciens employeurs pour nous livrer une analyse dessillée de la situation comme des pistes thérapeutiques possibles.

Question : Bonjour, docteur. Pour commencer nous aimerions comprendre comment se déroule le développement d’une molécule jusqu’à parvenir à un médicament. Dans quelle temporalité se situe-t-on ?

La logique d’un protocole de recherche en pareille situation est très simple : elle est empirique. Les chercheurs extrapolent a) à partir des expériences passées sur des virus similaires quel produit antiviral pourrait avoir un effet sur le covid 19 ; en suivant cette piste, ils testent des produits antiviraux plutôt récents ; c’est ce qui amène à tester le Remdesivir, qui a été testé chez l’animal contre le virus Ebola ou le Kaletra, qui est utilisé dans les trithérapies contre le VIH ; b) à partir de l’expérience passée, quel produit connu, ou non connu comme spécifiquement antiviral, pourrait être utile et c’est comme cela que la combinaison Plaquenil-Zithromax a été choisie empiriquement et testée sur quelques patients. Les essais thérapeutiques se déroulent, eux, à partir d’un rationnel théorique. Dans un contexte de recherche normal, on commence par tester le produit en biologie : les virus en culture d’abord puis sur un tissu animal infecté enfin sur des espèces animales in vivo (souris, rats, lapins, cochons, chiens, singes). Si les résultats sont positifs, on passe chez l’homme. On teste d’abord la toxicité du produit chez des volontaires sains (jusqu’à 30 volontaires) en augmentant les doses pour connaître le seuil de toxicité puis, en ayant une valeur sur la concentration tissulaire non toxique chez le volontaire sain, on teste le produit sur des tissus humains infectés par le virus. Une fois toutes ces données analysées, on passe chez le malade avec un essai non comparatif sur 20 à 30 patients avec 1 ou 2 doses de produit pour connaître la réaction du malade (les paramètres que l’on mesure peuvent être l’état de santé du malade en général ou un paramètre secondaire comme la charge virale) ; c’est l’essai préliminaire qu’a fait le professeur Raoult. Si tout est positif et cohérent, on monte un essai comparatif avec 2 ou 3 doses de produit pendant une ou deux semaines, en fonction de la durée de vie du produit dans l’organisme, avec si possible un groupe placebo. Par exemple, dans un essai en double aveugle (c’est-à-dire que ni le médecin ni le malade ne connaissent les doses testées), on va tester 1 mg deux fois par jour pendant une semaine chez 20 patients, 5 mg chez 20 autres patients, 10 mg chez 20 autres et un placebo chez 20 derniers patients. Ces essais préliminaires sont faits chez des patients plutôt solides. Ainsi, on détermine la dose optimale que l’on va tester ensuite en double aveugle contre placebo ou un produit de référence (s’il en existe) dans une population plus nombreuse (quelques centaines de patients ) et moins sélective (jeunes, vieux, hommes, femmes, etc.). On parle alors d’essais de phase III. On fait en général 2 ou 3 essais pour être sûrs des résultats. En situation normale, les essais chez l’homme durent plusieurs années. En cas d’urgence sanitaire, le processus est le même avec moins de malades dans chaque essai et une prise de risque plus grande. Pour un produit classique qui deviendra un médicament, il se passe en moyenne 10 ans entre le début de la recherche biologique et la fin des essais thérapeutiques. En urgence pour un produit nouveau, cela prendra une à deux années. Pour un produit sur le marché depuis des décennies, un à trois mois peuvent suffire. Les produits testés actuellement (en dehors du Plaquenil) sont nouveaux, en général issus des centres de recherche qui sont majoritairement anglo-saxons mais les Européens, Indiens et Chinois sont aussi actifs.

Et concernant les vaccins ?

Pour les vaccins, le process est identique mais plus long car le temps de production des anticorps pour chaque personne testée est variable (une à quelques semaines voire mois) et la production d’anticorps plus ou moins intense selon le patient. Même en cas d’urgence sanitaire, il faut compter un à deux ans pour mettre au point un vaccin contre une nouvelle maladie. Il faut savoir que les efforts de recherche sur les précédentes épidémies du même type sont en général menés par les milieux académiques plus que par l’industrie pharmaceutique, sauf lorsqu’une population occidentale est aussi atteinte comme pour le SIDA. C’est que les épidémies similaires touchaient plus souvent des pays « en développement », et donc des populations pauvres, peu solvables qui n’intéressent pas beaucoup l’industrie privée a priori. C’est terrible, mais c’est ainsi. Dans les vingt dernières années, on a vu s’imposer une répartition tacite des axes de recherche : au public, toujours moins financé, la recherche fondamentale ; au privé la recherche appliquée, qui aboutit à la commercialisation de médicaments. Dans le cas présent, il y a fort à parier que, des populations riches étant concernées et la clientèle étant mondiale, la course de vitesse entre firmes va accélérer tous les protocoles de recherche, car il faut savoir que c’est le premier qui arrive sur le marché qui, classiquement, définit le prix du médicament.

Pourquoi l’essentiel des molécules mises à l’essai en France sont-elles américaines ?

Parce que c’est là que se trouvent le plus grand nombre de centres de recherche. C’est là qu’est l’argent. À part Sanofi et Mérieux, il n’y a pas de compétiteur français de taille dans ce domaine. Dès qu’un chercheur obtient des résultats significatifs en France, il est courtisé par l’industrie américaine qui lui offre des ponts d’or et des moyens de recherche sans commune mesure.

Que pensez-vous de la piste chloroquine / azythromycine ?

Je ne suis pas un spécialiste de la question. Tout ce que je peux dire, c’est que l’hydroxychloroquine est un antipaludéen de synthèse de plus de 20 ans d’âge, l’azythromycine, un antibiotique de type macrolide également bien connu, capable de bien se concentrer dans les poumons avec une activité bactéricide moyenne. Les autorités ne veulent pas s’engager pour l’heure à promouvoir ce type d’association car les essais formels, bien structurés n’ont pas encore été menés comme pour un produit pharmaceutique classique et que se pose dès lors pour elles un problème de responsabilité juridique (ce qui n’empêche nullement que les médecins y aient recours sans attendre, plutôt que de regarder mourir leurs patients). Par ailleurs, l’industrie pharmaceutique qui non seulement a l’oreille de tous les ministres de la santé depuis des lustres mais détient aussi tous les moyens de développement n’est sûrement pas intéressée pour faire un plan de développement long et coûteux pour un produit peu cher et, qui plus est, « génériquable » (5 euros la boîte de 30 comprimés de Plaquenil). Tant que la recherche et le développement seront entre les mains d’intérêts privés eux-mêmes soumis aux cours boursiers, ce seront tendanciellement les opportunités de marché qui détermineront les axes de développement clinique, et tant que l’on persistera dans la voie d’une privatisation rampante de l’hôpital public par l’imposition d’une logique comptable d’inspiration managériale, les choix thérapeutiques seront plutôt guidés par des options budgétaires que par le souci strict de la santé du patient.

Pourquoi tout ce débat absurdement passionné autour du professeur Raoult quand ce qui est en jeu est une piste thérapeutique ?

J’ai connu le professeur Raoult. Il est de ma génération. C’est un éminent chercheur en virologie clinique, au parler rude, à la forte personnalité. Son tort est de ne pas donner dans les mœurs de cour qui sont habituellement la norme dès lors que l’on s’élève, en France, dans l’échelle hiérarchique. Il dit ce qu’il pense d’un point de vue purement scientifique, quitte à provoquer, sans se soucier de la politique. Il avait déjà critiqué la ligne officielle d’imposition des onze vaccins par Agnès Buzyn. Autant dire qu’il accumule les crimes de lèse-majesté. Là, il s’est permis de critiquer la stratégie d’ensemble, effectivement aberrante, du gouvernement. Voilà qui est impardonnable. À la fin, il y a de grandes chances que l’option qu’il défend finisse par devenir la doxa gouvernementale : on va dépister en masse et traiter précocement ceux chez qui il n’y aura pas de contre-indication à l’hydroxychloroquine, simplement parce qu’il n’y a pas d’autre piste thérapeutique à court terme. Tout le tort de cette situation revient au gouvernement : à force d’incurie, d’impréparation, de déni, il a fini par produire un effet de panique dans la population qui se rend compte qu’il n’y a pas de pilote à bord. Et ce n’est certainement pas Jérôme Salomon, qui depuis ses trente ans fréquente plus les milieux ministériels que les paillasses, qui pourrait l’être. Rien n’est plus stressant que de voir ces gouvernants se donner des airs d’assurance martiale alors qu’il est patent qu’ils ne font que bricoler et inventer des éléments de langage à même de couvrir l’étendue de leurs propres manquements. Rien n’est plus contre-productif que de prétendre que tout est sous contrôle alors que chaque jour atteste de combien l’on est débordé. Comment ne pas avoir des montées d’angoisse quand un secrétaire d’État certifie face caméra que non, il n’y a pas de pénurie de masque, alors que ses propres collègues ont renoncé à le nier ? Le confinement, qui est le prix à payer par la population pour la branquignolerie et l’avidité de ses dirigeants, conduit logiquement à tourner tout cela en rond dans sa tête. Ce qui est criminel chez nos gouvernants, c’est leur façon de simuler qu’ils font autre chose qu’improviser, de faire croire qu’ils gouverneraient quoi que ce soit dans cette affaire. Cette situation de détresse où chacun se rend compte que sa vie se trouve entre les mains d’une bande d’incapables qui en rajoutent dans l’arrogance produit logiquement le besoin de trouver un sauveur. Et puisque la politique a déçu, on se tourne logiquement vers la science. Le Pr Raoult est le candidat idéal pour cet investissement affectif déplacé qu’il n’a lui-même pas demandé. Il faut redescendre et revenir au fond du débat. Celui-ci est simple : selon les standards classiques de développement d’un produit anti-infectieux, le Plaquenil n’a pas encore fait les preuves solides de son efficacité ; à ce stade, c’est une hypothèse de travail prometteuse mais à confirmer ; il faut prendre sereinement les quelques semaines de test nécessaires pour la valider. Ensuite, la capacité de production suivra sans problème. Il faut procéder avec méthode, malgré l’anxiété liée à la situation.

Pourquoi, d’après vous, a-t-on renoncé si tôt à une politique de dépistage de masse qui aurait permis d’isoler les porteurs du virus et de les traiter précocement plutôt que d’en venir à traiter chacun, indistinctement, comme un pestiféré potentiel ?

Au départ, je n’ai pas bien compris non plus, puis je me suis informé. Cela paraîtra absurde, et peut donner l’impression que, sous les apparences d’un pays à la modernité clinquante, se cache une réalité digne du Tiers-Monde. Les autorités ont produit toutes sortes d’arguments pour camoufler la triste et misérable vérité : au départ, c’est à cause du manque de masques pour protéger les préleveurs (infirmières à domicile, techniciens et biologistes des laboratoires de biologie médicale) ! Les biologistes de ville ont été, comme souvent, les grands oubliés des personnels de santé alors que les laboratoires d’analyses de biologie médicale sont ceux qui prélèvent et réalisent les diagnostics. Ils n’étaient même pas dans la première liste officielle des personnels de santé pour l’attribution des masques donc : sans protection de leur personnel, impossible de prélever. Quand le problème des masques a été plus ou moins réglé, il y a eu un manque notoire de milieu de transport (éprouvettes spécifiques car il faut un milieu qui ne détruit pas les virus prélevés, des écouvillons du malade au labo d’analyse). Puis, quand ce problème a été réglé, il y a eu pénurie de tests disponibles. Par ailleurs, le dosage fait appel à la biologie moléculaire dont beaucoup de labos de ville n’ont pas la pratique ni le matériel. Ensuite, il y a la complexité relative de l’examen pour un diagnostic fiable dès le début des symptômes (et même avant) qui est fait en biologie moléculaire (c’est un examen spécialisé, ce n’est pas une glycémie ; il ne se fait donc pas sur n’importe quel automate), donc certains labos ont à s’équiper. Il faut préciser que le test est très fiable à condition que le prélèvement nasal soit très précautionneux afin d’éviter des faux négatifs. Enfin, et je dirais surtout au vu de la logique de ceux qui nous gouvernent, il faut savoir que le test a le malheur d’être remboursé par la sécurité sociale. Tester 67 millions de personnes à un centaine d’euros le test coûterait « un pognon de dingue ». C’est ici toujours la même logique comptable, gestionnaire et pour tout dire économique qui nous a mené dans ce cul-de-sac sanitaire, et qui empêche que l’on en sorte. C’est triste à dire, mais ce qui préside à la gestion de cette crise sanitaire n’obéit pas à une logique de santé, mais à des impératifs économiques, c’est-à-dire politiques.

Que vous inspire la situation ?

Ce qui me paraît scandaleux, c’est que depuis cinquante ans toutes les épidémies de ce type, malgré des extensions et des cinétiques variables, obéissent au même schéma : elles naissent le plus souvent en Asie pour se répandre ensuite à la faveur de la circulation mondiale des marchandises et des personnes ; or on n’a pas été foutus, quand en début janvier les premières nouvelles nous sont parvenues de Chine, d’envoyer immédiatement une équipe pour aller au contact et prendre la mesure de ce qui se passait à Wuhan, qui ne manque pas de connexions avec la France, ni d’ailleurs ensuite en Corée du Sud. Ces messieurs de la santé publique ont préféré rester à la cour, dans leurs ministères et manger dans les bons restaurants plutôt que de prendre le risque de sortir de leur milieu de culture et affronter la situation sur le terrain. On a là un symptôme sûr d’une organisation sociale sub-claquante. Depuis vingt ans que les risques de pandémie virale, bactériologique ou parasitaire se précisent, aucun plan concerté mondial n’a été vraiment mis sur pied ; les études sur ces pandémies, leur pourquoi et la résolution de ces crises, certainement parce qu’on les croyait réservées aux pauvres, sont justement le parent pauvre de la recherche mondiale (seule la Chine a investi massivement dans ce domaine) ; il n’y a aucune cellule d’alerte multidisciplinaire capable d’étudier le phénomène immédiatement sur place dès le début de chaque épidémie et de donner des recommandations à mettre en œuvre rapidement avant sa propagation élargie. En théorie, malgré la destruction organisée de l’hôpital public, notre organisation sanitaire est en mesure de circonscrire une pareille épidémie à condition qu’elle soit très réactive. Cela revêt une importance d’autant plus grande que de telles pandémies ont vocation à se répéter du fait de la mobilité internationale des humains et des marchandises, d’une population toujours plus nombreuse, de la concentration de celle-ci dans les villes, de la paupérisation induite par la logique capitaliste, du ravage écologique et de l’absence de toute éducation sanitaire de masse. À moins que tout cela ne cesse…