Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 6 décembre 2015

Avec la Communauté Syrienne de France : "voyage de solidarité avec le peuple syrien", novembre 2015



Faites le tri dans vos armoires, donnez, partagez, faites des heureux !
Ces enfants déplacés, à Hama ou ailleurs en Syrie, ont besoin de votre aide, pour eux-mêmes ou leurs parents.
Vêtements, mais aussi fournitures scolaires, médicaments, prothèses, béquilles…
Venez directement leur apporter vos dons ou faites les parvenir à la Communauté Syrienne de France
Contact par courriel : syrianafrance@gmail.com ou par téléphone : +33 605 605 679
Prochain voyage de solidarité avec le peuple syrien : vers la fin février 2016

La demande suscitée par l'incontestable réussite de ses voyages d'avril et août 2015 a conduit la Communauté Syrienne de France à organiser un troisième voyage de "Solidarité avec le peuple syrien", fin octobre début novembre… Les initiatives et le dynamisme créatif de son animatrice Rima Khlifaoui ont assuré à ce nouveau voyage quoique effectué dans des conditions très différentes des deux précédents, un plein succès…

Citons tout d'abord les organismes qui, avec la Communauté Syrienne de France et Rima Khlifaoui, ont fait le succès de ce voyage… Que soient chaleureusement remerciés tous leurs membres, bénévoles, volontaires, militants… Que l'appui de la Communauté Syrienne de France grâce aux participants à ses prochains voyages de solidarité soit à la hauteur des espérances de tous ceux qui nous ont accueillis. Que les attentions dont ils entourent leurs hôtes soient récompensées… Encore infiniment merci à eux tous ! Et que cette la chaîne de solidarité se perpétue dans cette générosité partagée…


الهلال الأحمر العربي السوري - Croissant Rouge Arabe Syrien


مؤسسة بصمة شباب سوريا - Fondation pour la jeunesse de Syrie "Empreinte"


لنحيا معاً - Vivre Ensemble


فريق شباب دمشق التطوعي - Damascus Youth Voluntary Team‎


وزارة الثقافة الجمهورية العربية السورية - Ministère de la Culture de la République Arabe Syrienne


M'a ainsi été donnée la chance de retrouver la Syrie pour une seconde fois après une première participation au voyage d'août dernier, différemment…

La Syrie, c'est pour moi une vieille connaissance… Un pays longuement fréquenté dans les années 70, avant que je ne sois trop longtemps retenu ailleurs par des exigences professionnelles… Pourquoi donc, suis-je à présent revenu en Syrie ? J'avoue que je ne m'étais pas même posé la question… Il fallut que lors d'une conversation, l'un de mes compagnons de voyage m'interroge… Ma réponse, spontanée, me surprit moi-même : - "J'y reviens comme je reviendrais témoigner de mon affection à un ami en difficulté"… C'est tout simple…

Retrouver un pays ami en difficulté… scandalisé par un terrorisme de l'information, toutes les contre-vérités et calomnies diffusées par des médias occidentaux complices du Drapeau Noir, des crimes de l'État islamique et autres groupes terroristes - il n'y a jamais eu de "rebelles" en Syrie, mais uniquement des terroristes, certains syriens mais dans leur immense majorité étrangers, aux ordres d'une agression extérieure. Révolté par l'agression extérieure dont ce pays ami est victime, agression applaudie et activement soutenue par l'inconscience dévoyée des dirigeants de mon propre pays, la France… Ceux-là mêmes qui en 1975 applaudissaient à l'entrée des Khmers rouges à Phnom Penh…


La Une du journal Libération du 17 avril 1975

La Une du journal Libération du 18 avril 1975
Les Khmers rouges, eux aussi, ont-ils fait "du bon boulot" ?…
Piqûre de rappel pour ceux qui auraient la mémoire courte : la Une du journal Libération des 17 et 18 avril 1975… applaudissant l'entrée des Khmers rouges à Phnom Penh… Ceux-là mêmes ou ceux de la même famille politique qui alors louaient les Khmers rouges sont ceux qui aujourd'hui gouvernent la France… L'État islamique et ses nébuleuses seraient-ils aujourd'hui ce qu'étaient hier les Khmers rouges ? Ces criminels ont commis l'un des pires génocides de l'histoire : la grande majorité des élites du Cambodge et le tiers de sa population… Hier on commettait des crimes de masse au nom du marxisme, aujourd'hui on massacre au nom de l'islamisme…
Un rappel, ponctuel, qui me dispensera ici de tout autre commentaire sur la constante malfaisance, passée et présente, des relations extra-hexagonales des gouvernements d'une cinquième république congénitalement dévoyée…

La Syrie, c'est donc des souvenirs anciens parmi ceux qui ont le plus marqué une jeunesse éprise d'aventure… De Damas à Palmyre. De Damas à Maaloula. De Damas à Lattaquié en passant par Homs, Tartous… pour ensuite rejoindre Hama, les pleurs inoubliables de ses norias… Puis Alep… et m'engager dans la vallée de l'Euphrate vers Raqqa, Deir ez-Zor, de là remonter vers le nord pour rejoindre la Turquie et la région de lac de Van… après m'être attardé sur les sites de Mari et Doura Europos…

J'avouerais que le souvenir le plus marquant de ces voyages, de ces nombreuses allées et venues se situe au départ de Raqqa… Un trajet en moto à travers le désert, en la compagnie amicale et attentive d'un jeune Syrien, alors un peu perplexe face à mon imprudente fantaisie… Avec pour toute subsistance, une pastèque, viatique minimum fermement exigé de mon compagnon d'aventure… Pour moi, il ne s'agissait que de parcourir une trentaine de kilomètres pour rejoindre Rosafé [الرصافة]… Sergiopolis ! Une immense pleine désertique. Brûlante… Mais quelle somptueuse récompense lorsque se dessinèrent au loin tels un mirage les murs de cette cité antique… tantôt ocres tantôt roses scintillant sous le soleil au gré de ses incrustations de gypse… De tous les sites historiques visités partout dans le monde, aucun ne m'a laissé le souvenir d'un tel émerveillement… Aurai-je la joie de revoir un jour Rosafé libéré ? C'est le vœu le plus cher que je formule chaque fois qu'aujourd'hui l'on m'interroge sur mes espoirs pour la Syrie…

Revenons à notre récent voyage… Ce voyage, nous l'avons dit, s'est effectué dans des conditions fort différentes de deux précédents d'avril et août 2015 organisés par la Communauté Syrienne de France qui alors avaient reçu le patronage et l'appui du ministère du Tourisme de Syrie… … Ayant participé au voyage d'août, je me souviens que lorsque le ministre du Tourisme nous avait longuement et très aimablement reçus j'avais émis le vœu effronté que lors d'un prochain séjour le ministre du Tourisme ne se croit plus tenu de nous recevoir… Mon propos ne se voulait en réalité pas du tout discourtois envers notre hôte mais voulait simplement signifier le souhait ardent que se banalise la présence d'étrangers, de Français en l'occurrence, venus exprimer une solidarité politique ou simplement pour du tourisme, voire établir des liens d'affaires. Ce souhait aurait-il été entendu ? Le fait est que ce nouveau voyage s'est fait sans aucun appui officiel, sinon très occasionnellement et localement par l'octroi d'une escorte légère de sécurité.

Heureuse abstention des services officiels du Tourisme… L'organisation de notre voyage a ainsi dû se reposer directement sur le dynamisme de Rima Khlifaoui et ses solides relations avec les nombreuses organisations locales qui nous ont reçus… notamment à Lattaquié, dans le Ghab [سهل الغاب], à Hama, puis à Sednaya… Ainsi notre transport a été assuré soit par ces communautés qui nous accueillaient soit par des chauffeurs privés travaillant habituellement avec ces communautés. Dans le Ghab nous avons été logés exclusivement chez ceux qui nous recevaient entre Aïn el-Kroum [عين الكروم] et Al-Skeibyeh [السقيلبية]… Ainsi ce voyage, loin de ce que pourrait proposer une agence commerciale de tourisme accomplissait pleinement sa mission de solidarité et de proximité avec le peuple de Syrie. Satisfaction pour les participants de savoir à qui profitait directement notre contribution pour frais de séjour et de transport…

Mais pour commencer un séjour riche de contacts et de découvertes, une journée de liberté à Damas :


La "Takiyya as-Soulaymaniyya" fondée par le sultan Soulayman le Magnifique en 1554 a.p. J.C.


La Médersa as-Soulaymaniya, voisine de la Takiyya as-Soulaymaniyya


Le Tombeau de Saladin, mosquée des Omeyyades


Rue Droite, il sera notre fournisseur préféré de pistaches, amandes et autres fruits secs…


Rue Droite, retrouver le plaisir de se faire raser chez un barbier traditionnel…


Nous avons donc été exclusivement accueillis par des communautés syriennes locales. Rencontre des cœurs. Se nouaient des échanges individuels authentiques intenses. Les uns et les autres nous confiaient des témoignages sur leur quotidien, leurs difficultés, leurs espoirs, leur vision d'une situation. De notre côté, outre une écoute et une manifestation de sympathie, nous apportions modestement, du matériel scolaire à une école fréquentée par très jeunes enfants - certains nés après le début du présent conflit.










Rencontre avec de très jeunes enfants dans une école dans le Ghab…


Un hôpital de campagne - tout proche d'un front de combats - recevait des médicaments et nécessaires de pansements.  Hôpital de campagne tout près d'un des fronts, ambulance blindée, bloc opératoire… Ce jour-là l'hôpital recevait trois blessés, immédiatement évacués après les premiers soins d'urgence vers Lattaquié ou Hama… La veille c'était huit blessés et sept morts… La journée la plus dramatique, nous confiera le médecin-chef, c'était 322 morts et de très nombreux blessés…











Des médicaments encore et des vêtements chauds en ce début d'hiver rigoureux au Croissant Rouge Syrien et à un Centre d'accueil de déplacés à Hama… Loin de Damas nos repas étaient toujours pris en commun avec ceux que nous rencontrions et nous recevaient…
Partout, hors de Damas, les activités de solidarité ont laissé le tourisme au second plan. Ainsi dans les environs de Lattaquié, c'est assez rapidement que nous avons visité le site d'Ougarit, après une brève restauration…

Pour un repas rapide, sur le chemin d'Ougarit, la préparation des pizzas…


Le four à pizzas

Au préalable, une grande matinée en compagnie de Vivre Ensemble - لنحيا معاً, cette association de femmes et mères de soldats et martyrs, a été consacrée à une fête sportive commune, une course pédestre à laquelle ont participé de nombreux enfants, adolescents et jeunes gens de la ville. Malgré la présence de concurrents syriens valeureux la victoire est courtoisement revenue à l'un de notre groupe français. Cela a ouvert la poursuite officielle de la manifestation par une réception, allocution de bienvenue et de fraternité, remise de cadeaux par le président et les membres du parti Bass local…


Joyeuse ambiance avant la "course"…


Nombreuse participation des plus jeunes aux moins jeunes…


Le bureau du chef du parti Bass de Lattaquié, où s'est déroulée une sympathique réception de bienvenue


Passé Lattaquié, nous avons longuement sillonné le Ghab, cette plaine où coule l'Oronte (نهر العاصي - Nahr al-ʿĀṣī - le fleuve Insoumis : à l'opposé des autres fleuves de la région, il coule du sud vers le nord) et dont la Syrie moderne a su faire une zone de développement modèle. En effet, jusqu'en 1930, le Ghab n'était qu'une plaine désolée où sévissait la malaria, occupée en hiver par un immense marécage, où des pêcheurs vivaient dans des huttes misérables ; en été, les montagnards descendaient du djebel Alaouite pour pratiquer, sur les terres libérées des eaux, de médiocres cultures de sorgho, et les Bédouins y trouvaient des pâturages. Les premiers projets de mise en valeur sont élaborés en 1934-1935 pour y installer les réfugiés assyro-chaldéens d'Irak. Ce n'est qu'en 1954 que l'État syrien entreprend un grand projet d'assainissement (drainage) et d'assèchement des marécages, d'irrigation et de développement de l'infrastructure socio-économique. Plusieurs dizaines de milliers d'hectares sont irrigués (riz, betterave à sucre, coton)… …
 

Notre chemin de Lattaquié à la plaine du Ghab




Sur la bordure est du Ghab, le djebel Zaouiyé (935 m) où se situe Apamée reste encore malheureusement tenu par les terroristes… Apamée (Qal`at al-Madhīq - [قلعة المضيق]) n'a pu être découverte qu'avec des jumelles depuis la terrasse d'une maison de Al-Skeibyeh [السقيلبية], régulièrement bombardée…




Tout au fond, le djebel Zaouiyé et Apamée : lors de notre visite encore occupée par les agresseurs djihadistes étrangers


Apamée (Qal`at al-Madhīq - [قلعة المضيق]) n'a pu être découverte qu'avec des jumelles depuis une terrasse régulièrement bombardée 


Cette maison d'Al-Skeibyeh [السقيلبية], régulièrement bombardée par les terroristes…


Dans le Ghab entre Aïn el-Kroum [عين الكروم] et Al-Skeibyeh [السقيلبية]… puis Muhradah [محردة] et Hama [حماة]…


En compagnie de notre hôte, le mukhtar,  autrement dit le chef de la communauté

Là, à Al-Skeibyeh [السقيلبية], réception au centre du Croissant Rouge Syrien, puis par la municipalité, accueil encore par les autorités de l'église orthodoxe de la ville…
Intense moment d'émotion lorsque nous avons été invités dans cette maison, vers Aïn el-Kroum [عين الكروم], dont trois des fils sont tombés au front face à l'invasion terroriste… sacrifice qui ne fait que conforter la détermination au combat des autres frères… Dans le salon de cette maison, comme ailleurs dans d'autres maisons et sur les murs des villes de Damas aux coins les plus reculés de Syrie s'imposent ces portraits parfois immenses et la présence des martyrs… Communion permanente des vivants et des morts dans un combat juste contre la barbarie et qui ne doit au bout que connaître la victoire…







À Hama, accompagnés d'une forte équipe du Croissant Rouge Syrien, visite d'un centre de déplacés installé dans une école réquisitionnée… Contact avec ces enfants peut être encore plus empreint d'émotion que lors de rencontres avec des soldats… Perception de leur malheur actuel mais aussi impossibilité de ne pas penser qu'eux aussi risquent un jour d'être impitoyablement appelés au front… Difficile de retenir quelques larmes… surprises mêmes dans les yeux de la responsable du Croissant Rouge Syrien qui nous guidait, elle pourtant au contact quotidien de ces enfants et de leurs famille… Larmes inopportunes très vite séchées face à l'accueil de ces enfants, leurs jeux, leurs démonstrations d'affection, leur apparente insouciance malgré un fond de grande tristesse… Des enfants qui sont parfois avec leurs parents… mais malheureusement très souvent orphelins… L'islam interdisant toute rupture avec la filiation biologique, l'adoption telle que conçue en Occident est impossible. Ces orphelins pourront certes être aidés, accueillis dans des familles mais resteront toujours pupilles de l'État syrien.




















Ces déplacés, ayant fui massivement les zones investies par le terrorisme - État islamique, al-Nosra et autres groupuscules terroristes tous gavés de Captagon - et leurs exactions, sont malheureusement nombreux à Hama, Damas comme dans les autres grandes villes libres. Leur condition est extrêmement difficile… écoles surpeuplées, maisons surpeuplées… S'ils ne sont pas pris en charge dans des centres d'accueil ils ont à faire face à des prix de loyers en hausse constante du fait de la pression du nombre de déplacés… Si les nourritures ne manquent pas, ces déplacés appauvris n'y ont souvent accès que grâce à la solidarité de leurs nouveaux voisins, les habitants des villes d'accueil ou à des aides publiques… Ce sont sans doute eux, enfants comme adultes, qui ont le plus besoin d'une aide venue de l'extérieur… Les voyages de solidarité organisés par la Communauté Syrienne de France, modestement, peuvent contribuer à les soulager, eux, les plus miséreux ou les plus courageux qui n'ont pas cédé à l'appel néfaste à l'exil, encouragé par la propagande étrangère… Venir en Syrie aider directement ces déplacés, c'est aussi lutter contre une immigration désastreuse…



Avant de quitter Hama, une brève halte s'imposait pour admirer les norias sur les rives de l'Oronte

Le samedi suivant nous étions invités à Sednaya, par des représentants du ministère de la Culture, à l'occasion de manifestations inaugurales d'un festival pour "la Paix et la Sincérité"… Manifestation impressionnante d'union de tout un peuple quand, dans l'église, chacun se trouve en communion quelle que soit sa confession… L'imam à côté du père… "bouna"… Démonstration de ce qu'est un laïcisme vrai… Force est, pour un témoin français, de constater que lorsque la France sombre dans ses divisions et le communautarisme inhérents au laïcisme "droit de l'hommiste" de la franc-maçonnerie, la Syrie affirme fermement l'union de tout un peuple quelle que soit la confession de chacun… Cette Syrie creuset immémorable de civilisations et par là-même modèle d'un laïcisme qui ne veut qu'unir…


La haie d'honneur des scouts, dans l'attente de l'arrivée des personnalités


Johnny Tabet chante accompagné du chœur des enfants de Sednaya


En l'église de Sednaya, autour du ministre de la Culture, affirmation d'une authentique laïcité


L'icône de Saint Luc partout présente, selon diverses interprétations




En compagnie de la Mère supérieure du monastère Notre-Dame de Sednaya


Autour du ministre de la Culture




Johnny Tabet - جوني تابت

… Retour à Damas. Là certains membres du groupe nous quittent, d'autres prolongent librement leur séjour… Fini l'hébergement dans un hôtel international cher et impersonnel ; choix du charme d'un hôtel de la vieille ville, tant par son cadre que par les attentions et la proximité d'un personnel toujours à l'écoute… À Damas chacun a pu librement choisir ses activités… Incontournable visite de la mosquée des Omeyyades… du tombeau de Saint Jean Baptiste… de Saladin… Arpenter la rue Droite, encore et encore…

La rue Droite, dans le calme d'un vendredi matin


Vieux Damas, aux environs de la rue Droite…

Bab Charki, messe du dimanche en la cathédrale Notre-Dame-de-la-Dormition, du patriarcat grec melkite catholique… Immersion dans la Beauté transcendance du Sacré… Découverte d'un rite… Une voilette à la disposition des femmes avant de recevoir l'Eucharistie… Communion sous les deux Espèces, le Pain et le Vin… Un lieu, une cérémonie image parfaite et exemplaire des sensations partout reçues à Damas et en Syrie… Lieux, situations dans lesquels chacun, même étranger se sent partout chez lui et dans la plénitude de la vie comme jamais nulle part ailleurs… La Syrie, un pays - sans doute le seul au monde - où l'étranger voudrait ne pas seulement passer mais s'y arrêter… où il reviendra inexorablement…





Se recueillir dans la chapelle de Saint Ananie, la plus ancienne église de Damas…




Accueil à l'hôpital français Saint-Louis dirigé par une jeune religieuse libanaise, sœur Lamia, et servi par une équipe exceptionnelle de médecins, religieuses, infirmières, personnel de soutien. Invités à partager un repas de midi avec ces sœurs des Filles de la Charité implantées à Damas dès 1854…

L'hôpital Saint-Louis dit "l'hôpital francais", rue al-Kassa à Damas (non loin de Bab Touma… et de Jobar !)

Flânerie dans les jardins du Musée National - fermé au public et dont les collections les plus précieuses ont été mises en sécurité…


Façade du musée : reconstitution de la porte du château omeyyade de Qasr al-Hayr al-Gharbi conçue par l'architecte français Michel Écochard




Dans les jardins du Musée national, au fond les minarets de la "Takiyya as-Soulaymaniyya"


Interminables promenades libres à travers les souks, de jour comme de nuit…


Couleurs au souk de nuit de Bab Sreijeh - باب سريجة,  ce quartier où Rima a passé son enfance…




Bouzelouf, seul un Algérien connaît. Ne vous avisez pas de commander un bouzelouf en Syrie ou dans tout autre pays arabe, vous ne serez pas compris… Bouzelouf… quand la guillotine se mêle à la gastronomie !

Se régaler d'un succulent bouzelouf…

S'abreuver d'un verre d'eau offert… Succomber, en cette saison, à la tentation de ces superbes grenades, délices à savourer en grains ou goûter sans modération en jus… En Syrie - un des effets de l'embargo ? - vous ne consommerez que des fruits de saison ; actuellement des agrumes en abondance… et encore du raisin…



S'abandonner à la convivialité des restaurants de Damas et aux saveurs de la cuisine syrienne… avec une mention toute spéciale au restaurant très fréquenté d'Abouwahed son pain maison ses narguilés, au bord d'une rivière … …










Après-midi de détente au hammam… puis retour vers le souk al-Hamidiyah, pour une dernière glace chez Bakdash [‎بكداش]…




Le voyageur découvrira ainsi un peuple animé partout dans son quotidien d'une immense envie de vivre… Des fêtes… mariages et baptêmes sont partout célébrés dans la joie et la confiance en l'avenir… Un avenir confiant en un président dont chacun sait qu'il est à l'écoute de son peuple… Une sérénité due aux martyrs, partout présents, dont le sacrifice ne peut être vain… Communauté partout célébrée des vivants et des morts pour un avenir triomphant… Bref, manifestation permanente de ce qu'est une Nation… Une foi et un élan vital communicatifs : l'extraordinaire est que cette force et cette joie de vivre sont "contagieuses" ! Comment se sentir ailleurs aussi heureux et dans la plénitude de la vie qu'à Damas ? On y revient fatalement !… Et je ne suis pas le seul ! Surprise : rencontre inattendue d'un des participant à notre précédent voyage ; il est venu, délibérément hors du cadre de la solidarité, à la rencontre de la Chambre de commerce et d'industrie syrienne dans l'espoir de nouer, en dépit de l'embargo, des relations marchandes entre opérateurs économiques français et syriens !

Une invitation au voyage en Syrie impose néanmoins quelques mises en garde. La Syrie reste un pays où sévit le terrorisme : nul ne doit l'oublier… Dès lors, avant de s'engager auprès d'un quelconque facilitateur de voyage, chacun devra vérifier et exiger le respect de règles élémentaires de discrétion et de sécurité, règles intégrant les conditions exceptionnelles que subit la Syrie. Des précautions qu'offre difficilement une agence commerciale axant sa proposition sur le tourisme. Toute proposition commerciale touristique classique exige en effet que soit présenté aux prospects un programme de visites et d'hébergement selon un calendrier précis, plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l'avance… Publication ouvrant évidemment la voie à l'opportunité d'organisation d'actions terroristes, d'autant plus médiatisées qu'elles viseront des étrangers. De telles propositions touristiques commerciales sont donc à fuir impérativement par quiconque reste vigilant quant à sa propre sécurité et ses devoirs envers sa famille… Avec la Communauté Syrienne de France, par un impératif souci de discrétion et donc de sécurité, même les participants à un voyage ne sauront pas toujours le programme du lendemain !

Ajoutons qu'un voyage en Syrie, aujourd'hui, avec pour seule motivation un tourisme axé sur la visite de sites remarquables reste incongru… Tout voyage se doit d'intégrer la situation dramatique que connaît la population de Syrie… La priorité actuelle ne peut donc être qu'un voyage à la rencontre de ces populations… un voyage donc de solidarité envers ces populations visant une aide directe ou le recueil de témoignages contrant les mensonges officiels propagés par les puissances étrangères complices de l'agression. Pour quiconque n'est pas encore venu en Syrie, il est bien difficile de concevoir combien la présence de visiteurs occidentaux est source de joie et de réconfort pour tous ceux rencontrés ou simplement croisés, au souk, dans la rue… Cela peut prendre parfois des formes inattendues… Anecdote : les postes de contrôle de la police, de l'armée, des milices sont nombreux… vigilants mais toujours courtois… Lors d'une de mes longues promenades seul à travers Damas, je ne savais plus vraiment où j'étais… Je me faisais préciser ma position auprès d'un milicien… Surprise : il insiste pour voir mes papiers, m'accompagne auprès du chef de poste et d'autres miliciens… pour vérification ? Je m'aperçois très vite qu'il ne s'agit que d'un prétexte… Ils avaient simplement envie d'engager la conversation et de partager leur café… Café toujours systématiquement offert, a fortiori si les démêlés sont plus sérieux… Autre anecdote : je demande à un taxi de me conduire quelque part… le taxi est à l'arrêt et le chauffeur discute avec un copain… Inattendu, le taxi démarre sans que le copain descende… Quelques centaines de mètres plus loin, arrêt… un nouveau copain est invité à monter, et vient s'asseoir à l'arrière à côté de moi… Inutile de dire que je suis intrigué sinon inquiet… En fait, eux aussi avaient envie de parler avec un de leurs très rares clients étrangers… le copain invité parlait le français ! Manifestement, les Syriens sont toujours sensibles à la présence d'étrangers, prêts à se confier mais aussi fort attentifs aux paroles de réconfort…

Ainsi, le bonheur de découvrir Damas seul ne va pas au début avec quelques inquiétudes, vite dissipées… La liberté est totale de circuler, de parler avec la population, d'aller au restaurant, même seul. Après deux ou trois jours, l'on est reconnu aux postes de contrôle les plus fréquentés… Éviter toutefois de faire des photos des bâtiments publics. Par principe toujours demander dans l'environnement immédiat l'autorisation de photographier… La vie se veut toujours autant que possible normale malgré les tirs d'engins explosifs, de jour comme de nuit, particulièrement dans les quartiers de Bab Touma et Bab Charki, depuis Jobar… Immanquablement vous serez à un moment donné pas très éloigné d'une déflagration… et vous resterez tout aussi calme que les gens autour de vous.

Prendre un taxi reste aisé même pour le nouveau venu. Les taxis n'ont pas de compteurs mais très vite on aura su se renseigner sur les prix habituels d'une course, et donc s'entendre préalablement sur un prix… Mais au cœur de Damas la circulation est fortement ralentie, obligée à des détours à cause des postes de contrôle. Dès que l'on s'est repéré - c'est très facile - il est préférable d'aller à pied pour des trajets en ville… …

La Syrie serait-elle donc vraiment notre seconde patrie ? La Syrie mérite impérativement une visite. Elle ne manquera pas de vous étonner, et même de vous captiver. Ayez le courage de la connaître de près. Vous en reviendrez porteur d’une vision politique nouvelle, clairvoyante et juste, faite d’équilibre humain, qui repose sur les droits et devoirs de tous, à l’égard de tous, quelle que soit leurs origines ou leur foi ! La vie, la liberté et la dignité y sont, pour tous ! Chacun pourra s'en convaincre en y venant… Telle est l'invitation pressente du père Élias Zahlawi [الأب الياس زحلاوي]… Nous y avons répondu…

À votre tour de venir voir et comprendre par vous-mêmes… La Communauté Syrienne de France a su imaginer un concept intégrant parfaitement le contexte de la situation dramatique de la Syrie… Ce concept s'attache à mixer les activités de solidarité, aujourd'hui les plus attendues d'un visiteur responsable et soucieux d'un comportement décent face au malheur, à quelques visites touristiques sachant qu'immanquablement lors du voyage chacun sera pleinement immergé dans la vie du pays… Ayant l'expérience de deux voyages effectués avec la Communauté Syrienne de France, je puis témoigner que ce concept s'il est parfaitement maîtrisé reste en constante amélioration avec la volonté de toujours offrir un renouvellement des expériences et de nouveaux contacts… Souhaitons de tout cœur que la Communauté Syrienne de France sache préserver son intégrité et celle de son concept original. Du monde sans pitié des affaires et de l'âpreté au gain des propositions malicieuses d'alliance l'attendent très certainement… Ainsi succomber serait y perdre son âme et une trahison manifeste vis à vis des organismes indépendants qui lui ont prêté confiance… et un manque immense pour cette nécessaire "solidarité avec le peuple syrien".

La Communauté Syrienne de France prévoit donc un prochain "Solidarité avec le peuple syrien", avec de nouvelles activités, pour la fin février 2016… Dès à présent vous pouvez prendre contact par courriel : syrianafrance@gmail.com ou par téléphone : +33 605 605 679.

 Précédents voyages :

Carnet de voyage en Syrie, août 2015






Consultez sur ce blog la page spéciale concernant les trois voyages déjà organisés :






samedi 5 décembre 2015

Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej fête son 88ème anniversaire…



Joyeux anniversaire Votre Majesté…
que longue vie vous soit donnée
… et bonne fête à tous les pères du Royaume et d'ailleurs… 







La Thaïlande célèbre aujourd'hui le 88ème anniversaire de Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej, né le 5 décembre 1927, qui sous le nom de Rama IX règne depuis 69 ans. Un événement qui combine traditionnellement cérémonies officielles, rites religieux, manifestations culturelles, hommages populaires et divertissements, et promet encore cette année d’être fort en émotions…













mercredi 2 décembre 2015

Fantastique Thepchaiya Un-Nooh !



Absolute heartbreak!Thepchaiya Un-Nooh misses a 147 on the final black at the Betway UK Championship! No words...
Posté par World Snooker sur mardi 1 décembre 2015


Un-Nooh Misses 147 on Final Black



Here's a throwback!Kirk Stevens makes Masters history with the tournament's first 147 against Jimmy White in 1984's semi final...And check out that suit! 
Posté par World Snooker sur jeudi 7 janvier 2016


Facebook : World Snooker


mardi 1 décembre 2015

Le moment est venu… avec Philippe de Villiers, pour une heure aujourd'hui avant bien plus




Le livre de Philippe de Villiers Le moment est venu de dire ce que j’ai vu est un énorme succès. Il était donc logique que  Radio Courtoisie souhaite entendre le fondateur du Puy-du-Fou sur tous les sujets d’actualité.
Un entretien essentiel dirigé par Grégoire Boucher sur Radio Courtoisie, en partenariat avec le Salon Beige et Boulevard Voltaire.

« Nous allons devoir affronter une guerre que nous ne savons pas nommer et la classe politique va connaitre le chaos. Voilà, nous y sommes : la guerre est là et le chaos va suivre. Il y a eu trop de fautes lourdes et l’imputation sera terrible. » Un constat lucide et tragique : « Les laïcards font le vide et les islamistes le remplissent. » Mais qui se termine sur un message d’espoir : « La barbarie va nous faire redécouvrir notre civilisation. La France est en dormition, mais elle n’est pas morte. »





Le père Jacques Mourad raconte l'enfer tel qu'il l'a vécu dans les geôles de l'État islamique



« Pour mes ravisseurs, je n'éprouve que de la compassion », confie le prêtre qui a été fouetté et soumis à un simulacre d'exécution.
Source : Fady Noun L'Orient Le Jour du 30/11/2015



« Cette grâce m'a été accordée pour le réconfort d'un grand nombre. » C'est le père Jacques Mourad, prêtre de l'Église syriaque-catholique, qui parle. De passage à Beyrouth, nous le rencontrons dans le salon de l'église Notre-Dame de l'Annonciation, à Beyrouth. En charge du monastère de Mar Élian et des fidèles du village de Qaryatayn, non loin de Palmyre, le P. Mourad a été enlevé par les hommes du groupe État islamique (Daech) le 21 mai 2015. Il est resté en captivité durant 4 mois et 20 jours, avant de pouvoir rejoindre, le 10 octobre, ce qu'on peut appeler « le monde libre ». Harcelé, menacé, pressé de se convertir à l'islam, il a été menacé de décapitation à plusieurs reprises, fouetté une fois et soumis, le lendemain, à un simulacre d'exécution. Confiné à une salle de bains éclairée seulement par une lucarne haut placée, avec un séminariste qui l'assistait, réduit à un régime fait de riz et d'eau, deux fois par jour, sans électricité ni montre, complètement coupé du monde extérieur, il a quand même réussi à rester vigilant et n'a jamais vu sa foi fléchir. Au contraire.

La grâce, ou encore le miracle dont parle le P. Mourad, c'est d'être resté en vie, de n'avoir pas renié sa foi, d'avoir retrouvé la liberté. « La première semaine a été la plus difficile, raconte-t-il. Après avoir été détenu quelques jours dans une voiture, le dimanche de Pentecôte, on m'emmène à Raqqa. J'ai vécu ces premiers jours de captivité partagé entre la peur, la colère et la honte. »

Le grand tournant de sa captivité est associé, par le P. Jacques, avec l'entrée dans sa cellule, au huitième jour, d'un homme en noir, le visage masqué, comme ceux qui apparaissent dans les vidéos d'exécution de Daech. Mon heure est venue, se dit-il, effrayé. Mais, au contraire, après lui avoir demandé quel était son nom et celui de son compagnon de captivité, l'homme lui adresse un « assalam aleïkoun » de paix et pénètre dans sa cellule. S'engage ensuite un assez long entretien, comme si l'inconnu cherchait réellement à mieux connaître les deux hommes en face de lui. « Prends-le comme une retraite spirituelle », lui répond-il, quand le P. Jacques l'interroge sur les raisons de sa captivité. « Dès lors, ma prière, mes journées prirent du sens, résume le prêtre syrien. Comment vous expliquer ? J'ai senti qu'à travers lui, c'était le Seigneur qui m'adressait cette parole. Ce moment fut d'un grand réconfort. »

« Grâce à la prière, j'ai pu regagner ma paix, enchaîne le prêtre syrien. On était en mai, le mois de Marie. Nous nous sommes mis à réciter le chapelet, que je ne priais pas beaucoup auparavant. Toute ma relation avec la Vierge en a été renouvelée. La prière de sainte Thérèse d'Avila "Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie..." m'a également soutenu, pour laquelle, une nuit, j'ai fait une mélodie que je me suis mis à fredonner. La prière de Charles de Foucauld m'a aidé à m'abandonner entre les mains du Seigneur, avec la conscience que je n'avais pas le choix. Car tout laissait croire que c'était ou la conversion à l'islam, ou la décapitation. Presque chaque jour, on pénétrait dans ma cellule et on m'interrogeait sur ma foi. J'ai vécu chaque jour comme s'il était le dernier. Mais je n'ai pas fléchi. Dieu m'a donné deux choses, le silence et l'amabilité. Je savais que certaines réponses pouvaient les provoquer, que n'importe quel mot peut vous condamner.

Ainsi, on m'a interrogé sur la présence de vin au couvent. L'homme m'a coupé la parole quand j'ai commencé à répondre. Il a jugé mes paroles insupportables. J'étais un "infidèle". Grâce à la prière, aux psaumes, je suis entré dans une paix qui ne m'a plus quitté. Je me souvenais aussi des paroles du Christ dans l'évangile de saint Matthieu : "Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous persécutent." J'étais joyeux de pouvoir vivre concrètement cette parole. Ce n'est pas une petite chose que de pouvoir vivre l'Évangile, en particulier ces versets difficiles, qui étaient théoriques auparavant. Je me suis mis à ressentir de la compassion pour mes ravisseurs. »

« À l'occasion, des chansons poétiques de Feyrouz me revenaient aussi, avoue le père Jacques, et en particulier l'une d'elles qui parlait du crépuscule, que je chantais quand les longues nuits de juin tombaient sur Raqqa et que nous étions laissés dans le noir. Même ces paroles et leur musique devenaient prière. Elles parlaient de la souffrance "inscrite dans le crépuscule". »



Puis un jour, le père Jacques Mourad est flagellé...

« C'était le 23e jour de ma captivité, se rappelle-t-il. Ils sont entrés soudain. C'était une sorte de mise en scène. La flagellation a duré quelque trente minutes. Le fouet était fait d'un bout de tuyau d'arrosage et de cordes. J'ai eu mal, physiquement, mais en profondeur, j'étais en paix. J'étais dans une grande consolation de savoir que je partageais quelque chose de la souffrance du Christ. J'en étais aussi extrêmement confus, m'en sentant indigne. Je pardonnais à mon bourreau alors même qu'il me fouettait. De temps en temps, je réconfortais d'un sourire le diacre Boutros, mon compagnon de captivité, qui se contenait difficilement de me voir fouetter de la sorte. Par la suite, je me suis rappelé le verset où le Seigneur dit que c'est dans notre faiblesse que sa force se manifeste. J'en étais continuellement étonné, car je me savais faible, spirituellement et physiquement. Voyez-vous, je souffre d'un mal de dos depuis mon enfance et les conditions de détention étaient telles que ce mal devait en principe augmenter. Au monastère, j'avais un matelas spécial, une chaise ergonomique. En prison, je dormais par terre, et aucun moyen de faire de la marche dans ces toilettes. »

« La grande peur, enchaîne le P. Jacques, je l'ai connue peu après, quand un homme armé d'un poignard est entré dans notre cellule. J'ai alors senti sur mon cou le fil du couteau et j'ai eu le sentiment que le compte à rebours pour mon simulacre d'exécution avait commencé. Dans ma frayeur, je me suis recommandé à la miséricorde de Dieu. Mais ce ne fut qu'un éprouvant simulacre. »

Le 4 août, le groupe jihadiste prend le contrôle de Palmyre et, par là même, de Qaryatayn. Le lendemain, à l'aube, il prend en otage la population, quelque 250 personnes, qui sont conduites à Palmyre. Le 11 août, le P. Jacques et son compagnon en prennent eux-mêmes le chemin. Voici comment : « Un cheikh saoudien est entré dans notre cellule. "Tu es Baba Jacques ? fait-il, allez, viens ! Les chrétiens de Qaryatayn nous ont cassé la tête en nous parlant de toi !" J'ai pensé que j'étais emmené pour exécution. À bord d'un van, nous avons roulé quatre heures durant. Passé Palmyre, nous nous sommes engagés sur un chemin de montagne conduisant à un bâtiment fermé par une grande porte en fer. Elle s'ouvre, et qu'est-ce que je vois ? La population de Qaryatayn tout entière, stupéfaite de me voir. Ce fut un moment d'indicible souffrance pour moi. Pour eux, un extraordinaire moment de joie.

Vingt jours plus tard, le 1er septembre, nous sommes ramenés à Qaryatayn, libres, mais avec interdiction de quitter le village. Un contrat religieux collectif est signé : nous étions désormais sous leur protection ("ahl zemmé"), moyennant le paiement d'une taxe spéciale ("jezyé") de laquelle s'acquittent les non-musulmans. Nous pouvions même pratiquer nos rites, à condition que cela ne scandalise pas des musulmans. Quelques jours plus tard, au décès de l'une de mes paroissiennes, morte d'un cancer, nous nous rendons au cimetière, proche du couvent de Mar Élian. Ce n'est qu'alors que je constate qu'il a été rasé. Curieusement, je n'ai pas réagi. Intérieurement, il m'a semblé comprendre que mar Élian avait sacrifié son couvent et sa tombe pour nous sauver. »

« Aujourd'hui, conclut le P. Jacques – qui a bravé l'interdiction de quitter Qaryatayn et a trouvé un moyen de s'enfuir, sur lequel il reste discret –, je continue d'éprouver pour mes ravisseurs le même sentiment que j'ai eu pour eux quand j'étais leur prisonnier: la compassion. Ce sentiment vient de ma contemplation du regard que Dieu porte sur eux, malgré leur violence, comme Il le porte sur tout homme : un regard de pure miséricorde, sans le moindre désir de vengeance. »

« Aujourd'hui, poursuit le prêtre, qui fut moine au monastère de Mar Moussa, fondé par le père Paolo Dall'Oglio, je sais que la prière est la voie du salut. Il faut continuer à prier pour les évêques et prêtres qui sont encore disparus et dont on ne sait rien. Prier pour mon frère le père Paolo Dall'Oglio (disparu à Raqqa en juillet 2013). Il nous faut prier aussi pour une solution politique en Syrie. Nous commémorons en ce moment le centenaire des massacres et exodes de 1915. Sans solution politique, l'émigration achèvera le travail que les massacres de 1915 ont commencé. »

L'Orient Le Jour : L’extraordinaire témoignage du père Jacques Mourad, ex-otage du groupe État islamique

L’incroyable et douloureux récit du père Mourad
Dans un long entretien, le prêtre syrien, récemment libéré des geôles de Daesh, raconte l'enfer qu'il a traversé.

Pour mémoire

Relâché par al-Nosra, un père franciscain placé en résidence surveillée


La famille du jésuite Paolo Dall'Oglio exhorte ses ravisseurs à le libérer



samedi 28 novembre 2015

L'Orient Le Jour : Témoignage sur la situation économique à Alep








Farès el-Chehabi, homme d'affaires alépin sunnite, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Syrie, fait part des ravages causés par quatre années de guerre sur sa ville et ses alentours. Depuis septembre 2011, il est inscrit sur la liste des personnes sanctionnées par l'Union européenne, accusé d'apporter un soutien économique au régime.

Quelles ont été les conséquences de la guerre sur la zone industrielle d'Alep ?
Alep était la capitale économique de la Syrie. Nous avions plus de 80 000 usines. Bien plus qu'aucune ville au Moyen-Orient. En 2011, dès le deuxième mois de la guerre, les destructions et les pillages ont commencé. Dès les premiers mois, les rebelles nous ont distribué des tracts exigeant la fermeture de nos entreprises, sinon elles seraient brûlées. Ils ont envoyé ces menaces à tous les magasins et entreprises. Les gens ont immédiatement pris peur. Une vingtaine de mes amis industriels, membres de la Chambre de commerce, ont été assassinés car ils refusaient de fermer leurs usines. En 2011, les rebelles avaient réduit en cendres plus de 100 manufactures.
L'une de mes usines se trouvait à Cheikh Najjar, la plus grande zone industrielle. Les rebelles s'en sont emparés en 2011. On m'a dit qu'elle ne m'appartenait plus et que je n'avais pas le droit de la réclamer sous peine de représailles. Mon usine, qui produisait de l'huile d'olive, que je croyais être entre les mains de l'Armée syrienne libre (ASL), était en fait le quartier général de l'État islamique (EI). Une fois cette zone libérée en juillet 2014, j'ai constaté les dégâts. Sur les murs, étaient peints le drapeau de l'EI, il restait les vêtements des jihadistes, leurs tracts. Dans la zone, j'ai remarqué qu'il y avait près de 500 enfants qui avaient été privés d'éducation pendant deux ans. J'ai alors décidé de transformer cette usine en école gratuite.

Vous avez accusé le gouvernement turc d'être derrière le pillage des usines d'Alep…
Oui. Et j'ai des preuves sérieuses. J'ai déposé deux plaintes contre le gouvernement turc, aux tribunaux de Strasbourg et à La Haye. J'ai recueilli des preuves solides, des vidéos, des confessions et des témoins. Beaucoup d'industriels m'appelaient en panique me disant que les rebelles étaient dans leur usine et que des experts turcs étaient avec eux. Les hommes armés ne font pas la différence entre les différentes lignes de production d'une usine. Ils ne savent pas comment désassembler les machines sans les endommager. C'est pourquoi les experts turcs étaient présents, pour choisir leur butin et les envoyer à Gaziantep, à Adana… J'ai reçu plus de 5 000 plaintes d'industriels, victimes de vols. Le butin est parti en Turquie avec la complicité de la police turque. Impossible de faire passer du matériel d'usine facilement. Certaines machines font 20, 30 mètres de long. Ils ont utilisé des camions, sont passés aux postes-frontières, pas à travers des champs d'oliviers. C'est de la contrebande organisée. Ils ont vidé les zones industrielles d'Alep. C'est un champ de ruines.

Aujourd'hui, comment Alep s'organise pour survivre? 
Depuis neuf mois, nous n'avons plus Internet. Depuis que la route Hama-Alep a été libérée, les produits du quotidien arrivent facilement. L'eau est contrôlée par al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda). L'Onu l'a déclarée organisation terroriste en 2014. La Coalition nationale syrienne essaye de rendre al-Nosra acceptable, en l'encourageant à couper ses liens avec el-Qaëda, pour qu'elle puisse rejoindre les modérés. Le Front contrôle en grande partie l'électricité. Et la grande centrale électrique est sous contrôle de l'EI. Donc nous n'avons que très peu d'électricité à Alep. Le gouvernement négocie avec eux. « Les terroristes » vous disent : « On donne à Alep 5 % d'électricité et on prend le reste. » Ce qui équivaut à 5 mégawatts pour 3 millions de personnes. Ce n'est pas de la négociation, c'est du chantage sur l'électricité comme pour l'eau. Nous attendons la libération de la plus grande station électrique près de l'aéroport de Kweires. Personne ne peut l'attaquer, car il y a des risques de contamination, de radiations… On a une autre centrale à Zorba qui devrait être libérée dans les prochains jours.

Est-ce que les Alépins habitant les zones contrôlées par le gouvernement craignaient que le régime ne les laisse tomber ?
Beaucoup de gens étaient frustrés au début et furieux, car ils se sentaient abandonnés. Nous n'étions pas en mesure de nous défendre contre les rebelles. Nous étions face à deux choix : soit détruire nous-mêmes ce qui reste d'Alep et les combattre, ou bien les assiéger sans détruire la ville. Et c'est la seconde option qui est en cours. Les gens bradent leurs maisons alépines à l'ancienne, juste pour partir. Et les plus visés sont les chrétiens et les Arméniens. Il ne reste que 10 000 Arméniens à Alep, alors qu'ils étaient plus de 200 000 avant la guerre. J'ai rendu visite aux patriarches et aux prêtres de toutes les communautés, et tous tiennent le même discours : ceux qui les attaquent sont des islamistes qui veulent les forcer à quitter le pays. Mais les islamistes oublient que la communauté chrétienne à Alep n'est pas une invitée. Ce sont les habitants originels de la ville. Ils étaient là avant les musulmans. Et on espère qu'un jour, les chrétiens reviendront.

Vous critiquez les rebelles, mais de son côté, le gouvernement syrien achète le pétrole de l'EI…
Déjà, ce pétrole n'est pas à l'EI. Il appartient aux Syriens. Donc, si un groupe contrôle ma production de blé, de coton ou d'huile, c'est mon travail de libérer mon usine ou de racheter la production par tous les moyens possibles. Il m'appartient. Donc, c'est hypocrite de pointer du doigt les efforts du gouvernement syrien qui rachète ce pétrole à l'EI pour le redonner à ses citoyens. Et puis le régime bombarde par ailleurs certains champs pétroliers.

Que pensez-vous des futures élections, décidées à Vienne, qui devront se tenir dans 18 mois ?
Nous décidons qui doit nous gouverner à travers des élections libres. Nous n'avons aucun problème si ces élections sont contrôlées par une organisation internationale tant qu'elle n'est pas corrompue. Si vous souhaitez le départ d'un président, organisez des élections. Mais nous n'acceptons pas les groupes rebelles comme Jaïch al-islam ou autre… Laissons les groupes dit « modérés » participer aux élections. S'ils gagnent, nous seront obligés de l'accepter. C'est la loi du bulletin de vote. Mais personne ne veut réellement d'élections et ils exigent que le président démissionne. Car ils savent que si Bachar el-Assad y participe, il gagnera. Il aura la majorité, peut-être pas 90 %, mais 45 % lui suffirait pour gagner. Et pour l'instant, personne du côté de l'opposition ne peut rallier autant de suffrages.

Comment voyez-vous votre pays dans quelques années ? 
La Syrie ne sera jamais plus comme avant. Elle est détruite. Nous avons des réfugiés partout malheureusement. En 2010, nous n'avions aucune dette étrangère. Je pense que dix ans après la fin de la guerre, nous serons à nouveau considérés comme un pays fort. Mais pour guérir nos blessures, cela prendra des générations et des générations, comme c'est encore le cas au Liban.


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La gesticulation martiale de Hollande veut occulter ses accointances avec le terrorisme…






Vendredi a eu lieu, aux Invalides, la commémoration nationale en l’honneur des victimes de l’attentat du 13 novembre.

On considérera sans doute mal venu de rompre ce que certains tiennent pour un beau moment d’unanimité nationale. Tout écart peut sembler une offense aux morts que tant de familles pleurent.

Mais nous devons à la vérité de dire que celui qui préside la cérémonie, François Hollande, est sans doute le moins légitime à le faire.

Certains proches des victimes se sont désolidarisés, alléguant les lacunes des systèmes d’alerte et les effets de la politique laxiste de Taubira qui a conduit à sortir de prison plusieurs des terroristes qui auraient dû se trouver incarcérés et, donc, hors d’état de nuire au moment des faits.

Mais il y a bien plus grave. La gesticulation martiale du Président qui dit faire désormais une guerre totale aux terroristes occulte la réalité : le même Président depuis trois ans – et dans le sillage de son prédécesseur -, loin de faire la guerre aux terroristes, comme le croit l’opinion, leur a envoyé des armes, des conseillers militaires et peut-être quelques soldats, dans les zones rebelles de Syrie et dans les camps d’entraînement de Jordanie et de Turquie. Cette aide s’est faite en violation d’un embargo sur les armes décrété tant par l’ONU que par l’Union européenne.

Les alibis de cette politique qui, en regard de l’impératif de protéger les Français, s’apparente à une trahison, sont doubles.

Le premier : nous n’aidons pas Daech mais Al-Nosra (nouveau nom d’Al-Qaïda) qui représente, dit-on, les rebelles « modérés » (c’est encore ce que vient de dire Washington) ou l’Armée syrienne libre. Imposture, bien entendu. Ces prétendus rebelles modérés partagent avec Daech l’idéologie islamiste. Ils en ont les méthodes atroces, comme le montre le massacre du village chrétien de Maaloula perpétré par eux.

L’autre alibi, ce sont les horreurs que l’on prête au régime de Bachar el-Assad. S’il fait peu de doute que le président de la Syrie, toujours reconnu internationalement comme le seul gouvernement légitime, s’appuie sur une police politique de type soviétique, la propagande hystérique que lui opposent les médias occidentaux est exactement du même type, ce qui rend difficile de savoir où est la vérité. Une partie de ce qu’on lui a reproché s’est avéré faux, comme l’utilisation de gaz ou le massacre de Homs, en réalité opérés par les rebelles. Quoi qu’il en soit, il n’est pas venu, lui, massacrer des Parisiens. Bien au contraire, il était prêt à nous livrer des informations sur les djihadistes opérant en France. Or, M. Valls n’en a pas voulu.

Mais le plus abject dans l’engagement de la France auprès des djihadistes est que, par derrière de grandes considérations morales, il intervient sur fond d’affairisme. Certes, le conformisme atlantiste y a sa part, l’idéologie droit-de-l’hommiste aussi, mais le souci de satisfaire nos alliés et partenaires en affaires, Arabie saoudite et Qatar, encore davantage. Lâcheté ou corruption ? Que l’on fasse des affaires avec ces pays gorgés de pétrodollars, soit, mais rien ne justifie de les laisser soutenir activement des mouvements islamistes qui veulent ouvertement notre mort. Encore moins de soutenir, nous aussi, ces mouvements.

Les Français commencent à prendre conscience de ces faits. Mais en ont-ils tiré toutes les conséquences ? Pour le moment, Hollande surfe sur le deuil national. Poses martiales et agitation diplomatique (que nos partenaires ne prennent sûrement pas très au sérieux) contribuent même à le faire remonter dans les sondages. Qu’en sera-t-il quand les Français auront enfin compris l’imposture que recouvre cette gesticulation en regard du soutien que nos dirigeants ont continûment apporté aux djihadistes au cours des dernières années ?

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vendredi 27 novembre 2015

Alain Benajam : Islam, la double manipulation de l'impérialisme


Les USA et leurs affidés de l'impérialisme ont pour projet, depuis la fin du siècle dernier de remodeler le grand moyen orient. Ce remodelage doit consacrer la fin des états nations des région arabo-musulmanes pour les remplacer par des états religieux croupions et soumis.

Le moyen était de procéder par nettoyages ethniques pour regrouper les populations par ethnies et religions afin de casser les frontières reconnues internationalement.

Pour les USA, il n'était pas possible de massacrer et de terroriser directement les populations pour appliquer leur plan. Il fallait passer par un certain nombre de fictions destinées aux peuples occidentaux afin de masquer de terrifiants desseins.

Le projet impérialiste


La fiction d'un ennemi, l'État islamique

L'État islamique a pour fonction de réaliser ce que les USA ne peuvent faire ouvertement. Une première fiction fut mise en place, celle de « la guerre au terrorisme » et maintenant à l'État islamique, qui doit être présenté comme ennemi irréductible afin que les USA puissent conserver les mains propres aux yeux du monde.

Cette fiction de la guerre au terrorisme a commencé avec Al Qaïda organisation militaire clandestine de recrutement de mercenaires, mais Al Qaïda n'avait pas pour fonction d'établir de pouvoir étatique sur des régions entières, ce n'était que du recrutement de combattants enrôlés pour combattre ça et là les ennemis de l'impérialisme.

L'État islamique lui a pour but de se saisir de territoires et y installer un pouvoir en cassant des frontières en l’occurrence celles de l'Irak et de la Syrie, il va plus loin qu'Al Qaïda dans le dessein impérialiste.

L'État islamique, prise de possession de territoires sur deux États, Syrie et Irak


L'État islamique a également pour intérêt dans cette fiction de « guerre au terrorisme » de montrer des « bons », maintenant Al Qaïda qui sont ouvertement appuyés, armés et financés pour combattre des « régimes » hostiles et de désigner des « méchants » ceux qui font ouvertement le plus sale boulot pour le compte de cet impérialisme. Ces « bons » transmettant armes, munitions et fonds aux « méchants ». Ainsi il est simple de faire semblant d'attaquer les « méchants » tout en les supportant par l'intermédiaire des « bons ».

Les revendications d'acte terroristes sous faux drapeaux précédemment attribués à Al Qaïda désigné maintenant « bon » ("ils font du bon boulot") sont maintenant attribués à l'État islamique désigné « méchant ».

Alors, la deuxième fonction de l'État islamique est, en revendiquant d'horribles attentats, de faire monter l'islamophobie, une guerre civile larvée et de donner prétexte à la limitation des libertés publiques afin de museler une population qui devient de plus en plus hostile. Le « méchant » doit apparaître de plus en plus « méchant » pour faire peur.

On voit que la création de cette entité pseudo hostile mais parfaitement contrôlée ne présente que des avantages pour l'impérialisme.

Comment Al Qaïda et l'État islamique ont il put recruter autant de mercenaires dans tous le monde arabe ? En élaborant une autre fiction pour le côté musulman avec l'aide et les moyens financiers de son très proche allié l'Arabie saoudite.

La fiction religieuse

Il fallait donner corps également à la guerre des civilisations côté musulman pour alimenter un « jihad » contre les « Croisés » assimilés à un impérialisme, il fallait « fondamentaliser » et radicaliser la religion musulmane la montrer en quelque sorte « révolutionnaire » anti occidentale pour pouvoir recruter parmi une jeunesses toujours prompte à l'engagement ou recruter parmi des populations pauvres agricoles et traditionnelles. Ce rôle fut dévolu à l'Arabie saoudite des Wahhabites et au Qatar des « Frères musulmans » alliés depuis toujours des anglo-saxons. Cette fiction passa par les mosquées pourvues largement en capitaux et en imams qui fustigeaient l'Occident dans leurs prêches reprenant le thème du jihad contre les Croisés modernes.

Depuis le début du siècles les anglo-saxons et leurs alliés saoudiens travaillent à créer ce fossé civilisationnel en faisant monter cette double fictions, celle d'un islam qui serait anti-occidental et anti-impérialiste d'un côté pour les populations musulmanes et de l'autre un islam qui serait fondamentalement barbare et terroriste pour les populations occidentales.

Évidemment tout cela n'est que manipulation, l'islam pas plus que d'autres religions n'est ni révolutionnaire (pour s'en convaincre voir l'Arabie saoudite) ni intrinsèquement terroriste puisque ce terrorisme comme celui du 11 septembre 2001 est toujours pratiqué par des spécialistes occidentaux, sous faux drapeaux.

La Russie ennemi permanent de la thalassocratie anglo-saxonne se devait de briser ces deux fictions en montrant derrière ces manipulations d'opinions, occidentales et musulmanes, l'horrible et criminel visage de l'impérialisme. En s'attaquant réellement à ses mercenaires autant ouvertement armés que clandestinement soutenus, ne croyant nullement à ses fictions, la Russie a mis à terre les plans de l'impérialisme qui projetait une fois l'affaire moyen-orientale terminée de lancer ses armées sur son sol.



Alain Benajam : Islam, la double manipulation de l'impérialisme

Les parties en présence et leurs conflits mouvants en Syrie… pour les Nuls et moins-Nuls !

Joe Quinn : Russie, Syrie et la Guerre du gaz anglo-américaine au Moyen-Orient

Olivier Berruyer (DiaCrisis) : “Daesh : autopsie d’un monstre” :
Il y a aussi des enjeux économiques absolument considérables… C’est un aspect qui était assez peu évoqué jusqu’ici mais il y a effectivement en arrière-plan le pétrole et le gaz, parce que jusqu’ici l’Arabie Saoudite domine la production de pétrole et le Qatar celle du Gaz. Or ces deux pays apprennent que l’Iran, leur plus farouche rival, projette de construire un pipeline qui traverserait l’Irak et la Syrie pour s’assurer un débouché vers la Méditerranée, alors ça redistribuait totalement les cartes du marché du pétrole et du gaz, et pour Alain Juillet c’est un des éléments qui vont pousser ces deux pays à déstabiliser Bachar el-Assad.




Mireille Delamarre (20 juin 2013) - Syrie Guerre du gaz : Assad obstacle au gazoduc Qatar-Turquie