Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 1 mai 2014

! Y Campeón Español !




Memorable lección de fútbol


El Atlético jugará la final de la Champions ante el Madrid gracias a los tantos de Adrián, Diego Costa (de penalti) y Arda Turan. Torres adelantó a los blues pero los rojiblancos consiguieron remontar para estar en Lisboa. Allí se disputará un derbi histórico entre los dos equipos madrileños el próximo 24 de mayo.


Por primera vez en la historia, habrá un derbi en una final de Copa de Europa

Cada equipo dispondrá de 17.000 entradas para la final de Lisboa


5 mai 1950, Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej est couronné…




Sa Majesté Bhumibol Adulyadej est couronné roi de Thaïlande, le 5 mai 2493 au Palais Royal de Bangkok…






ฉลองบรมราชาภิเษก ๕ พฤษภาคม..ฉัตรมงคล..ปีติ “ในหลวง”เสด็จฯ ออกมหาสมาคม - Cérémonies 2557 à Hua Hin



28 avril 1950 : mariage royal à Bangkok…


Le 28 avril 2493, Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej épouse Sa Majesté la Reine Sirikit.




lundi 28 avril 2014

Louis de Bourbon : « Je suis prêt à servir la France »


Pour le retour du Roi Très-Chrétien !
Avant 1789, la France était la première puissance Occidentale.
République mondialiste, DEHORS !





L’héritier du trône de France était à Aigues-Mortes pour célébrer Saint Louis

Le prince Louis et son épouse la princesse Marguerite étaient à Aigues-Mortes
à l'occasion du 800e anniversaire de la naissance de Saint Louis

Si la France avait le bonheur d'être une monarchie, le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, serait notre souverain sous le nom de Louis XX. Le prince, qui s’est rendu vendredi à Aigues-Mortes pour commémorer le 800e anniversaire de la naissance de Saint Louis, a accepté de répondre aux questions de La Provence.


Monseigneur, vous vous êtes rendu, vendredi, à Aigues-Mortes pour commémorer le 800e anniversaire de la naissance de Saint Louis. Que représente ce roi, majeur dans notre histoire, pour vous ? Et pourquoi célébrer sa naissance, qui est aussi le jour de votre quarantième anniversaire, à Aigues-Mortes ?
Louis de Bourbon : C’est vrai que la concordance des dates et des prénoms est amusante : Saint Louis est né le 25 avril 1214, je suis né 760 ans plus tard et nos épouses se prénomment Marguerite… Mais plus sérieusement, oui, il m’a paru important de venir à Aigues-Mortes à l’occasion du 800e anniversaire de Saint Louis. J’ai accepté cette invitation des autorités civiles et religieuses car honorer ce saint roi, bon époux et bon père de famille, est tout un symbole. Il fonda cette cité en 1240, ouvrant à la France une porte sur la Méditerranée qui ne s’est jamais refermée depuis. Roi réformateur, bâtisseur, juste, il était très aimé car il avait grand souci du faible. Tout cela est présent à Aigues-Mortes, mais j’irai cette année dans d’autres lieux, tant en France qu’à l’étranger, à commencer par le Grau-du-Roi pour la restauration d’un reliquaire.

Alors que notre pays semble de plus en plus divisé, quel serait, selon vous, l’intérêt d’une restauration de la monarchie ?
Louis de Bourbon : L’avantage de la royauté, c’est précisément de faire l’union. D’ailleurs, ce fut tout au long de l’Histoire le leitmotiv de nos rois : unir, rassembler, lutter contre les intérêts particuliers au profit de l’intérêt général. Un roi, par nature, est au-dessus de tous les partis. Il est au service de tous. Au service de son pays et c’est naturellement qu’il mettra tout en oeuvre pour le transmettre à son successeur en bonne santé. C’est la concordance commune d’intérêts qui est l’un des secrets de la réussite du système, et cela est unique et irremplaçable.

Peut-on encore concilier modernité et monarchie, notamment en ce qui concerne les problèmes de société ?
Louis de Bourbon : Déjà, on peut constater que des monarchies existent en Europe et, en général, les pays concernés révèlent une adaptation plus dynamique, tant sur le plan social qu’économique. La France est très attachée à son système de protection sociale que Saint Louis aurait sûrement soutenu, lui qui, à l’époque, créait les grands hôpitaux et les premiers fonds de retraite pour les soldats. Mais pour garder cette protection, il faut être vigilant et lucide. Rien n’est pire que l’utopie. La royauté, elle, s’est construite sur du réel, c’est-à-dire, au départ, une famille, des fiefs, des communes, des artisans, des commerçants, des entrepreneurs, etc. Tout un tissu social travaillant chacun pour soi et pour le bien de tous, grâce à un contrôle minime mais efficace exercé par le minimum d’État qu’est la royauté. Ce système donnait ainsi beaucoup de libertés aux individus. Où en sommes-nous avec les libertés ?

Dans la France actuelle, quel rôle entendez-vous jouer ?
Louis de Bourbon : Un rôle à la fois discret et concret. Les autorités, tant civiles que religieuses, qui m’ont invité savent très bien qui je suis et c’est bien en tant qu’aîné de la Maison de Bourbon, descendant direct de Saint Louis, que je suis venu à Aigues-Mortes. Les choses sont claires et je suis très heureux de pouvoir incarner cet attachement profond des Français à leur Histoire. Chaque année, le programme des Célébrations nationales présente beaucoup d’occasions d’évoquer ce lien si particulier qui existait entre le Roi et son peuple, un lien à la fois charnel et spirituel, là encore quelque chose d’irremplaçable. Que vous dire d’autre ? J’existe, je suis là et si je peux un jour oeuvrer plus concrètement pour la France, je prendrai mes responsabilités. J’ai aujourd’hui 40 ans, trois enfants, une vie active, je sens bien que ma génération et celle qui suit attendent un changement profond et pacifique.

Frédéric Cheutin, pour la Provence

Source : La Provence : Louis de Bourbon : "Je suis prêt à servir la France"


Reportage : Le duc et la duchesse d’Anjou à la messe pontificale en l’honneur de Saint Louis

Entretien intégral du prince Louis de Bourbon par Stéphane Bern (Le Figaro du 24 avril 2014)



dimanche 27 avril 2014

La France d'aujourd'hui… Demain : rebelle ?… Espérons-la, à l'image de Louis-Alexandre…


"Plus con que le Français ? Vraiment n’est-ce pas, c’est impossible ?"
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps, Éd. de la Reconquête, p.125


Triste pauvre France bouffie d'aujourd'hui…
Vivement que se lève une génération nouvelle…




Louis-Alexander Désiré : un garçon rebelle, un formidable exemple…

La France, aujourd'hui… et demain…


Kei Nishikori succède à Rafael Nadal à Barcelone… et pourquoi pas à Roland-Garros ?




'Emperador' de Barcelona


Par cette victoire sur terre battue Kei Nishikori, "Emperador" de Barcelona, s’affirme en redoutable prétendant pour Roland-Garros. Concentration et impassibilité à l’épreuve de toutes les diversions, coup d’œil de matador, anticipation pour une prise de balle fulgurante, génie d'inventer des angles de snooker… Élégant, Kei Nishikori nous offre un jeu tout aussi plaisant que terriblement efficace. Joueur éminemment sympathique. Vainqueur modeste, comme un peu gêné d’être là… Une fraicheur bienvenue dans cet univers démonstratif de gorillons, battant leur poitrine et exhibant leurs biscoteaux. Kei a remporté le tournoi mais le plus difficile aura été de soulever le trophée… Quelle a été belle et légère cette victoire… mais cette coupe ce qu’elle a été lourde à soulever ! Il aura fallu s’y prendre à plusieurs reprises pour y réussir… et encore en se faisant aider… Souhaitons à Kei de connaître le même succès à Roland-Garros que celui inattendu de son entraîneur, en 1989, Michael Chang… 






Pour Michael Chang, un seul obectif : Roland-Garros !


Barcelone : Kei Nishikori bat Santiago Giraldo [6-2 6-2]

Kei Nishikori

Facebook : http://www.keinishikori.com



Il n'y aura pas de finale entre deux espagnols à Madrid. La faute à Kei Nishikori qui a écarté en trois sets (7/6(5) 5/7 6/3) celui que l'on peut considérer comme le second meilleur joueur espagnol sur terre battue, David Ferrer. Le japonais s'est imposé au terme d'un match indécis jusqu'au bout dans lequel chacun des deux joueurs a eu son temps fort. Le Japonais rejoint Rafael Nadal pour sa première finale de Masters 1000 en carrière.

Il a bien failli ne plus y croire après avoir gâché 9 balles de match. Mais la dixième fut la bonne pour Kei Nishikori (12ème joueur ATP) qui s'est brillament qualifié pour la finale en disposant de l'Espagnol David Ferrer (5ème joueur mondial) en deux sets (7/6(5) 5/7 6/3) ce samedi à Madrid. C'est une rencontre intense à laquelle on a pu assisté, même si le premier set ne se présentait pas sous les meilleurs auspices. Décousue à souhait, la première manche est un round d'observation pour deux joueurs qui peinent à se lâcher sur le court. Nishikori et Ferrer commettent de nombreuses fautes directes plus grossières les unes que les autres, mais le tie break du premier set remporté par Kei Nishikori, mené 5-2 dans cette manche avant de revenir à 6-6, a le mérite de lancer enfin cette rencontre.

Kei Nishikori aura eu besoin de dix balles de match pour écarter David Ferrer en demie à Madrid

Le deuxième set monte en intensité et les deux joueurs se rendent coup pour coup. L'occasion pour Kei Nishikori de démontrer ses aptitudes à la volée,domaine où le Japonais est loin d'être maladroit. L'Espagnol l'emporte tout de même dans cette deuxième manche sous haute tension et on pense alors que david Ferrer est parti pour dérouler et offrir une finale entre espagnols à ce public madrilène. C'était sans compter sur Kei Nishikori qui réalise le break au meilleur moment et achève son adversaire sur sa dixième balle de match au terme d'un dernier jeu irrespirable. Kei Nishikori qui vise un deuxième titre sur terre battue cette saison va devoir gravir l'ultime marche vers les sommets. Et celle-ci se nomme Rafael Nadal (N°1).







samedi 26 avril 2014

Camerone 2014 : "Des étrangers au service de la Liberté"…









Le 30 avril prochain, à Aubagne, pour la célébration du 151ème anniversaire de Camerone, c’est le lieutenant-colonel (er) Zlatko Sabljic qui portera la main du capitaine Danjou. Devant les légionnaires, les officiers, les anciens, les autorités et les invités dont, vraisemblablement, le prince Albert II de Monaco, dont la présence est espérée depuis plusieurs mois*.

Engagé en 1974, ce croate d'origine servit dans tous les grades et distinction de militaire du rang et de sous-officier - y compris celui de major - au 2è Régiment Étranger de Parachutistes (REP, Calvi). Participant en 1978 à l'opération Bonite à Kolwezi, l'une des très nombreuses missions extérieures accomplies par ce képi blanc qui termina sa carrière en 2012, comme adjoint au chef de la DSPLE (division statistique et protection de la Légion étrangère). Quelques semaines après avoir quitté le service actif, Zlatko Sabljic devint directeur de la Maison du légionnaire, fondée par le général Rollet en 1934. Il est officier de la Légion d'honneur.


C’est le lieutenant-colonel (er) Zlatko Sabljic qui portera la main du capitaine Danjou

Vous avez assisté à tellement de Camerone…mais le 30 avril, c’est vous qui porterez la main du capitaine Danjou !
Oui… quarante précisément dont trente huit en activité de service… et jamais, à aucun moment, je n’ai pensé y assister autrement qu’en spectateur.

Comment appréhendez-vous cette cérémonie ?
Comme le point d’orgue de ma carrière… Porter la main, symbole de la fidélité à la parole donnée et de l’accomplissement de la mission à tout prix, est bien évidemment l’honneur suprême que fait la Légion étrangère à l’un de ses serviteurs. Au-delà de ma fierté personnelle cette désignation fait, cette année plus particulièrement, honneur à tous ces étrangers venus servir volontairement la France et qui y ont trouvé la liberté, une patrie à aimer, une famille…Et c’est bien ce qui est absolument extraordinaire dans la Légion étrangère et qui me fascine encore, que cette aptitude à forger des serviteurs émérites, attachés à leur nouvelle patrie jusqu’au sacrifice de leur vie, à partir d’hommes aussi différents qui, pour certains, se haïraient, voire s’entretueraient s’ils n’étaient légionnaires ou anciens légionnaires.

Vous incarnez cette Légion : l’étranger au service de la France, la cohésion, l’intégration…
On peut effectivement penser que je suis un exemple d’intégration réussie. Jeune candidat à l’engagement j’étais étranger, non-francophone, dépourvu de bagages universitaire et technique. Je suis parti de presque rien, sans rien… Et cette intégration s’est faite tout naturellement avec le temps, avec l’acquisition de la langue française et grâce, en particulier, à ce style de commandement « à la française » en usage à la Légion étrangère. Je me sens un citoyen français à part entière : je pense en français, je vote, je suis heureux de payer mes impôts, j’ai une vie de famille en France, beaucoup d’amis. Ma vie et mes centres d’intérêt sont définitivement ici.

Képi blanc, vous terminez votre carrière lieutenant-colonel. À quoi rêvait le jeune croate ?
A quoi rêve un gamin de 18 ans, dont les parents ne possédaient pas même la carte du Parti dans un pays du bloc communiste ? Je me suis évadé de mon pays natal tout simplement pour vivre une vie « meilleure » que celle qui m’était promise.

Pourquoi avoir rejoint la Légion ?
J’avais tout d’abord une image très « romantique » de la France, qui m’avait été donnée par son histoire telle qu’elle était enseignée dans mon lycée. Ensuite, j’ai entendu parler de la Légion étrangère par des amis, anciens légionnaires, et ce que j’en ai entendu –sa réputation de meilleure troupe du monde entre autres- m’a convaincu. Le surlendemain de l’obtention de mon baccalauréat et moins de quarante huit heures après avoir franchi les frontières, je me présentais au Bas Fort Saint-Nicolas à Marseille. Le légionnaire Sablek venait de naître…

L’heure de la retraite a sonné il y a quelques mois. Pourquoi aujourd’hui diriger la Maison du légionnaire ?
Si j’avais pu continuer à servir, je serais encore en activité ! A cinquante sept ans, j’ai atteint la limité d’âge statutaire de mon grade. La Maison du légionnaire est un maillon important de la chaîne de solidarité. L’opportunité de continuer à servir l’Institution s’est ainsi présentée dans ce poste qui me permet de rendre à la Légion étrangère et aux légionnaires, un peu de tout ce que j’ai reçu…

* Présence du prince Albert II de Monaco annoncée par le site de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère (FSALE) et par celui du quotidien Var-Matin. Un détachement de la compagnie des carabiniers du Prince pourrait, également, être présent.


Source : http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t15073-camerone-2014

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Joyeuses fêtes de Camerone ! … 150 ans !

Ados, Français et djihadistes… Mais où est l'offre opposée ?… L'Appel de la Russie ?…

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Jean-Pax Méfret : Camerone

Garçon
Si par hasard sur ton livre d'histoire,
Tu tombes sur ce nom :

Camerone,

Garçon Regarde bien cette page d'histoire,
Et n'oublie pas ce nom :

Camerone

Le ciel de feu du Mexique
A jamais se souviendra
De ce combat héroïque
Dans les murs de l'Hacienda.

Dans ce décor gigantesque
La terre se désaltérait
Du sang qui courait, dantesque,
Sur la prairie qui brûlait.

A Camerone,

A Camerone

Garçon,
Sur le chemin qui conduit à la gloire,
Tu dois trouver ce nom :

Camerone.

Garçon
Si ton destin exige une victoire,
N'oublie jamais ce nom :
Camerone.

Pour l'honneur de la Légion :
Sachant qu'ils allaient mourir,
Jusqu'au bout de leur mission,
Fiers de tomber pour l'Empire

Ils étaient soixante-deux,
Face à deux mille cavaliers
Le soleil baissa les yeux
Lorsqu'ils furent exterminés.

A Camerone,
A Camerone

Ce nom qui sonne
Et qui résonne,
Ce nom qui tonne
Et qui t'étonne

Camerone, Camerone, Camerone.
Camerone, Camerone, Camerone.
Camerone, Camerone, Camerone.




Souvenous-nous d'Avril-1961 : Hommage au 1er RCP et au lieutenant Roger Degueldre…


"Le Soldat n’est pas un homme de violence. Il porte les armes et risque sa vie pour des fautes qui ne sont pas les siennes. Son mérite est d’aller sans faillir au bout de sa parole tout en sachant qu’il est voué à l’oubli…"
Antoine de Saint-Exupéry



Roger Degueldre, lieutenant au 1er Régiment Étranger de Parachutistes, créateur des commandos Delta en 1961, assassiné le 6 juillet 1962… au 6ème coup de grâce…



Manifestations organisées, soutenues ou encouragées par l'ADIMAD

Manuel Gomez : La grande muette grogne de plus en plus fort



vendredi 25 avril 2014

Entretien d'El Watan avec Raphaëlle Branche sur les "Prisonniers du FLN", ceux d'avant la piteuse capitulation de DeGaulle du 19 mars 1962



Prisonniers du FLN,  article de El Moudjahid, 1er février 1958

C’est une tranche d’histoire inédite que l’universitaire Raphaëlle Branche éclaire dans son livre Prisonniers du FLN, paru aux éditions Payot.

D’autant que le thème étudié fait le lien entre « intérêt historique » pour le chercheur et le lecteur, mais aussi la « valeur émotionnelle pour les vivants », comme l’écrit l’historienne en introduction. Ainsi, « ce livre fait le choix de nommer les prisonniers et de décrire avec le plus de précision possible ce que chacun a pu vivre entre les mains du Front de Libération Nationale. Il assume aussi un tombeau pour tous ceux qui ne sont pas revenus vivants ». Tout au long du livre, Raphaëlle Branche pose une série de questions sur cet aspect relativement obscur de la guerre de Libération nationale algérienne et notamment celle-ci : « Pourquoi faire des prisonniers quand on est une guérilla dont la survie dépend de la mobilité et de la rapidité d’exécution ? » La réponse, au fil des pages s’éclaircit : « Les prisonniers étaient des instruments utiles autour desquels des opérations médiatiques d’ampleur étaient menées. »

Il s’agit de donner une épaisseur de légitimité internationale au combat dont pendant plusieurs mois les autorités françaises disent qu’il s’agit seulement de rétablissement de l’ordre dans le pré-carré national français. C’est une guerre, répondent les soldats de l’ALN et les prisonniers sont des prisonniers de guerre. La plupart sont des militaires français. Peu sont des civils, et encore moins des Algériens. Pour ces derniers, le choix est assez limité. Il consiste au ralliement, ou à la mise à mort. La mort a aussi été le lot des personnes disparues à jamais dont aucune trace n’a pu permettre d’en savoir plus sur leur sort une fois l’indépendance acquise.


*     *     *





- La question des prisonniers du FLN a été occultée dès l’indépendance venue, autant du côté algérien que français. Pourquoi ? Est-ce un sujet qui gêne ?

Les raisons de cette disparition du sujet dans les mémoires dominantes sont diverses. Tout d’abord, la question n’a pas été visible tout au long de la guerre, elle l’a été plutôt par à-coups, lorsque certains étaient libérés ou exécutés. Pour ce qui concerne les prisonniers civils, leur sort a été largement occulté par l’importance de la question des disparitions après le cessez-le-feu.

- Que disent les archives de ces faits ? Avez-vous pu travailler en Algérie ?

Les historiens avaient peu conscience de l’importance de cette question. Or, au-delà des cas médiatisés, il y a eu plus de mille prisonniers faits par l’ALN et sans doute largement plus. Les archives permettent de les identifier nominativement pour ce qui concerne les Français et de comprendre les logiques qui ont présidé à leur capture. Pourtant, beaucoup de choses ne se trouvent pas dans les archives. Tout d’abord, des éléments chiffrés précis sur les prisonniers algériens : beaucoup d’Algériens qui servaient dans l’armée française ont été faits prisonniers, mais combien se sont, en fait, ralliés ? Il est impossible de l’établir. Encore plus obscur est le sort des civils algériens capturés.

Ensuite, les archives disent trop peu sur les conditions concrètes de détention. Au-delà des prisonniers, c’est bien sûr la réalité quotidienne de la vie dans les maquis dont il est question. Or, sur ce point, seule l’enquête orale permet de répondre aux multiples questions que l’on peut se poser. À défaut d’avoir pu me rendre en Algérie comme je l’aurais aimé pour ce livre — des problèmes de visa m’en ayant à plusieurs reprises empêchée —, j’ai mené une enquête orale en France auprès d’Algériens ayant connu le maquis et de prisonniers français.

- Un aspect mérite qu’on y revienne, celui du rôle autant d’acteur que d’institution utilisé par le FLN-ALN, à savoir la Croix-Rouge internationale. Quel a été son impact sur la survie ou le sauvetage des prisonniers ? En 1957, l’Algérie combattante a créé du reste sa propre instance : le Croissant-Rouge algérien. Cela va-t-il changer quelque chose au sort des prisonniers ?

La guerre d’indépendance algérienne est la première mise à l’épreuve de la bonne volonté française de respecter les nouvelles conventions de Genève de 1949 dont la France est signataire et qu’elle a ratifiées. Le Comité international de la Croix-Rouge veille à l’application de ces conventions et tente, pendant la guerre, d’obtenir des informations sur les prisonniers, que ce soit dans les camps et prisons français ou entre les mains du FLN. Son rôle est important car il maintient la pression sur le gouvernement français comme sur ses interlocuteurs algériens sur le sujet mais son efficacité est faible, et encore plus faible pour les prisonniers aux mains du FLN auxquels il n’a, sauf exception, aucun accès.

À partir de 1957, le CRA est créé pour être l’interlocuteur du CICR. Le CRA participe à des opérations diplomatiques menées par le FLN pour se voir reconnaître, par de multiples moyens, une stature internationale — quand la France continue à parler de hors-la-loi ne représentant personne. Concrètement, le CRA n’aura pas d’efficacité sur le sort des prisonniers, ou très marginalement. Sa raison d’être était ailleurs. C’est d’ailleurs dans la continuité de ces opérations diplomatiques qu’en 1960 le GPRA demande son adhésion aux conventions de Genève. Là encore, cela ne change rien au sort des prisonniers sur le terrain.

- L’une des particularités des prisonniers du FLN est que quel que soit leur statut (civil, militaire, algérien ou français), il n’y eut jamais de demande de rançon. La monnaie d’échange qu’ils constituaient valait-elle seulement comme arme politique pour faire connaître le conflit, ou les échanger contre les combattants algériens ?

Effectivement, à la différence des situations contemporaines où des guérillas font des prisonniers, le combat du FLN n’est pas entaché de pratiques crapuleuses visant à utiliser les prisonniers comme monnaie d’échange pour obtenir de l’argent. En revanche, les prisonniers peuvent être utilisés de la même manière que les otages aujourd’hui, c’est-à-dire en médiatisant leur sort afin de faire pression sur l’opinion publique. Comme les otages, il suffit de peu de personnes capturées pour que le message politique soit diffusé et que la guérilla soit prise au sérieux, au moins ponctuellement. On peut en revanche s’étonner que les prisonniers n’aient pas été utilisés pour négocier des échanges avec des prisonniers algériens.

Cette pratique n’est avérée au plus haut niveau qu’à la fin de la guerre pour le cas du colonel Bencherif. J’en ai aussi trouvé des exemples locaux où telle ou telle personne est enlevée avec l’idée de peser sur les autorités françaises qui viennent d’arrêter tel ou tel Algérien. Mais les cas sont très rares. Le sort des prisonniers aux mains du FLN est pourtant mis en balance avec celui des prisonniers aux mains des Français mais pas pour des échanges : il s’agit de peser sur les exécutions de condamnés à mort et de menacer la France que toute exécution de condamnés à mort sera suivie de l’exécution de prisonniers. Le FLN et le GPRA ont utilisé à plusieurs reprises cette menace et affirment être passés à l’acte. Aucun corps n’a été retrouvé pour le prouver, mais il est évident que le sort des condamnés à mort préoccupait beaucoup les instances indépendantistes comme les combattants des maquis.

- Dans le déroulement des faits, on remarque, à vous lire, le lent éloignement de la décision entre les moudjahidine de l’intérieur, qui se battent et notamment font des prisonniers, et les prises de décision de la direction politique, parfois à l’extérieur de l’Algérie et dont les ordres ne sont pas toujours suivis d’effet. Dans les archives, ressent-on ce cafouillage ?

Il ne s’agit pas tant d’un cafouillage que d’un problème de communication et de hiérarchie. Dans les années centrales de la guerre, à partir du départ à l’extérieur du CCE et de la construction des barrages aux frontières, il est quasiment impossible à l’extérieur d’imposer quelque chose à l’intérieur sur la question des prisonniers. Typiquement ici, les enjeux de grande politique doivent céder devant les nécessités militaires ou politiques, mais locales. Cela se marque sur la décision même de faire des prisonniers (ce que le FLN a souhaité très tôt) comme sur leur survie, leur exécution ou leur libération.

- Aujourd’hui, cinquante-deux ans après la fin du conflit, sait-on combien de prisonniers ont été retenus, combien sont morts, combien ont été échangés ? Les services de renseignements français n’ont-ils pas été dépassés par les événements ? Y-a-t-il encore des familles en recherche des leurs ?

J’ai tenté une approche chiffrée de la question et établi un chiffre qui me paraît fiable pour les militaires français (environ 400) et les civils français (environ 500). Leur taux de mortalité se situe autour de 58% dans un cas, 70% dans l’autre. Les chiffres sont beaucoup plus douteux pour les militaires algériens (plusieurs centaines ont disparu mais combien furent prisonniers ?) et quasiment impossible à établir pour les civils algériens (très rarement faits prisonniers de toute façon). De très nombreux corps n’ont pas été retrouvés et de très nombreuses familles ont dû se contenter d’un avis de décès établi après la guerre, se contentant d’attester l’ignorance totale de la situation par les administrations française comme algérienne. Cette question des disparus rejoint ici le cas des probablement dizaines de milliers de personnes disparues dans les mains françaises ou lors des opérations militaires pendant la guerre.

- Qu’est-ce que vous a appris votre travail ?

L’immense douleur de la disparition, mais aussi la souffrance des prisonniers qui ne se sont pas sentis reconnus par l’État français et par leur société alors qu’ils avaient eu à affronter des situations de capture particulièrement difficiles. Beaucoup n’ont d’ailleurs pas souhaité évoquer cette période de leur vie, mais ceux qui l’ont fait ne sont pas marqués par des sentiments agressifs vis-à-vis des maquisards algériens. S’ils ont de l’amertume, elle tient davantage à la guerre qu’ils ont été faire en Algérie et à l’insuffisante reconnaissance qu’ils estiment avoir eu en retour. J’ai aussi pu mieux approcher les réalités du maquis algérien sur lesquelles j’aimerais tant pouvoir recueillir de nombreux témoignages.

- Le livre sera-t-il publié en Algérie ?

Je le souhaite, mais pour l’instant je ne crois pas que cela soit envisagé.

Raphaëlle Branche : Prisonniers du FLN, essai, 284 pages, éditions Payot, décembre 2013, Paris

Walid Mebarek

Source : El Watan : «Il y a eu plus de mille français emprisonnées par l’ALN »

Publications du CHS – Centre d'histoire sociale : Prisonniers du FLN - Raphaëlle Branche

Témoignage d'un soldat métropolitain enlevé par le FLN en juillet 1962