Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 3 janvier 2011

Égaré

 "… depuis son arrivée en ville, un sourd mélange de haine, de souffrance et de mauvaise humeur l'avait saisi au contact de ses contemporains, qu'il avait perdu l'habitude de voir de près."
Tony Duvert : Quand mourut Jonathan, p. 67

samedi 25 décembre 2010

Noël à Bethléhem : entre occupation israëlienne et islam radical…

« Couper Bethléhem de Jérusalem et du reste du monde n’apportera pas la paix » 

Monseigneur Fouad Twal, patriarche catholique latin de Jérusalem


Encore un mur de trop…


L’occupation israélienne a radicalement limité la liberté de culte des Palestiniens et leur accès aux églises en Terre sainte. Depuis que le mur d’Israël est terminé dans la partie nord de la cité, Bethléhem et Jérusalem sont désormais complètement coupées l’une de l’autre.

À bien des égards, Bethléhem est devenue la ville emblématique palestinienne sous occupation : sa population est confrontée à des violences quotidiennes, sa géographie historique et son paysage sont abîmés par l’expansion des colonies illégales, le Mur israélien de séparation enfonce profondément ses méandres dans son cœur et la coupe de ses liens ancestraux, politiques, sociaux, économiques et religieux avec Jérusalem et le reste de la Cisjordanie, et ses perspectives économiques sont de plus en plus sombres, année après année. Pour les Palestiniens qui vivent à Bethléhem et dans ses environs, chaque Noël devient moins une raison de se réjouir qu’une raison de réfléchir sur l’immense tragédie qui s’est abattue sur la ville sainte où vit l’une des plus anciennes communautés chrétiennes de la Terre.

Toutes les fêtes chrétiennes pénalisées par le bouclage de Bethléhem d’Israël
- D’après le rapport sur la Liberté religieuse dans le monde de 2010, publié par le Département d’Etat US, la construction du mur a « empêché de façon conséquente les habitants de Bethléhem de se rendre à l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem et a rendu difficiles les visites sur les sites chrétiens de Béthanie et Bethléhem pour les Palestiniens qui vivent côté Jérusalem de la clôture ».
- Le même rapport stipule que le Mur et « les check-points ont également nui aux déplacements du clergé entre Jérusalem et les églises et monastères de Cisjordanie, de même qu’à ceux des congrégations entre leur siège et leurs lieux de prières. »
- Le Mur a également pénalisé la fête de Mar Elias (Saint Elie), célébrée traditionnellement en août par les chrétiens palestiniens et musulmans de Bethléhem, dont beaucoup ne peuvent plus se rendre au monastère situé pourtant à seulement quatre kilomètres au nord de Bethléhem.
- La deuxième halte de la procession chrétienne avec les Patriarches, venant de Bethléhem, se faisait autrefois quelques mètres après la mosquée Bilal/tombe de Rachel. Aujourd’hui, à cause du Mur, la procession n’attend plus le patriarche à cet endroit.
- Les restrictions israéliennes aux déplacements des Palestiniens ont aussi affecté la fête de la Vierge Marie, une procession annuelle qui a lieu en août. Ces restrictions empêchent les chrétiens de la région de Bethléhem de participer à la procession qui se termine à l’église de l’Assomption, à Gethsémani dans Jérusalem.


Le mur de Bethléem : une toile pour les artistes

vendredi 24 décembre 2010

Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois


Tradition millénaire du chœur d'enfants…
C'est en 1924, après avoir découvert cette chorale lors d'une messe en 1918, que l'abbé Fernand Maillet prit la direction de la manécanterie à laquelle il donna son envol définitif et international. Elle gagna très vite une réputation mondiale, jusqu'au Vatican où les papes Pie XII, puis Jean XXIII lui conférèrent ses lettres de noblesse. Le succès sans précédent de cette formation donna une impulsion décisive à un renouveau du chant choral dans l'ensemble de l'Europe, qui se concrétisa dans les années 1950 par la fédération des Pueri Cantores, encore en activité aujourd'hui. En 1945, le film La Cage aux rossignols (qui aura droit à son remake en 2004 avec Les Choristes) contribua largement à la renommée de la Manécanterie.
L'abbé Fernand Maillet dirigea la chorale jusqu'à sa mort le 20 février 1963. L'abbé Roger Delsinne, son second pendant plus de vingt ans, prit la succession jusqu'en 1978, date de son décès. La direction musicale de la Manécanterie fut ensuite assurée par un ancien soliste des Petits Chanteurs, Bernard Houdy, et ce jusqu'en 1992. Rodolphe Pierrepont, lui aussi ancien soliste des Petits Chanteurs, lui succéda jusqu'en 2000.
Depuis, la direction musicale est assurée par Véronique Thomassin.
Aujourd'hui, la manécanterie n'est pas seulement une chorale, mais également une école de vie qui fournit aux enfants une éducation scolaire complète en pensionnat, de la primaire à la fin du collège. Depuis la rentrée 2006, la Manécanterie a quitté le château de Glaignes (dans l'Oise) après y avoir résidé durant plus de 30 ans pour se réinstaller à Paris comme à ses débuts, avec l'appui du maire Bertrand Delanoë, ancien Petit Chanteur.
Les célébrations du centenaire ont donné l'occasion aux Petits Chanteurs à la Croix de Bois d'être très présents sur le petit écran en décembre 2006 avec un documentaire d'Emmanuel Descombes, Le Chœur des enfants, diffusé sur France 2 ainsi qu'une grande émission télévisée présentée par Stéphane Bern sur France 2 également. Cette émission intitulée Le 100e anniversaire des Petits Chanteurs à la Croix de Bois leur a permis de chanter avec de nombreux artistes de la chanson française et internationale : Charles Aznavour, Florent Pagny, Faudel, Mireille Mathieu, Tina Arena, Lara Fabian, Nadya, Bénabar, Louis Chédid, The Ten Tenors, Yannick Noah, Nolwenn Leroy. Une autre émission est passée sur France 3, impliquant les PCCB (Petits Chanteurs à la Croix de Bois). Entre autres étaient présents : Lætitia Hallyday, Grégoire, Quentin Moziman, la troupe de Cléopâtre, les PCCB et bien d'autres artistes
Le 14 juillet 2007, la manécanterie a chanté La Marseillaise et l'Hymne européen lors du défilé militaire.
Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois font une nouvelle tournée en Asie en décembre 2008 (Japon, Corée, Chine) où ils chantent entre autres dans le nouvel opéra de Pékin. Ils sont présents à la télévision pour une émission de deux heures en prime time lors de la veillée de Noël.
Le 27 avril 2009, suite à un bras de fer avec l'administration qui veut que les enfants soient rémunérés lorsqu'ils se produisent, le chœur a été interdit de concert par la préfecture de l'Oise. Depuis 2008, l'État voudrait soumettre le chœur de garçons à la législation du travail. L'association estime de son côté que son action s'inscrit dans le cadre d'un projet éducatif de formation. Selon elle, les parents des enfants sont également contre le fait de rémunérer les enfants. Les Petits chanteurs de Saint-Marc sont soumis semble-t-il au même régime par l'administration. La mobilisation autour de petits chanteurs a permis a ces derniers de reprendre la route en mai dernier. Le Décret no 2009-1049 du 27 août 2009 relatif au temps de travail de certains enfants du spectacle fixe désormais les conditions exactes de rémunération des enfants en concert. Il s'applique à toutes les chorales d'enfants dont le projet pédagogique développe une activité de spectacle itinérante.

jeudi 23 décembre 2010

Gbagbo : détournement de biens publics, séduction piège, adieux ?



Après avoir tenté d'ignorer le choix des Ivoiriens à l'élection présidentielle du 28 novembre dernier, et bombé le torse contre la communauté internationale pour son secours apporté à une population en détresse, Laurent Gbagbo lance une opération de séduction. Dans une intervention radio télévisée sur les antennes des chaînes publiques le 21 décembre 2010, il se présente en homme de dialogue, en faiseur de paix. Presque en humaniste. Gbagbo "tend la main à l'opposition, à Ouattara ainsi qu'à la rébellion armée qui le soutien". Mieux, il rappelle qu'on ne doit pas vouloir le pouvoir pour le pouvoir ; qu'il faut vouloir le pouvoir pour servir le peuple. Et de souligner, avec un accent pas loin du messianisme, "je ne veux pas que le sang d'un seul Ivoirien soit versé. Je ne veux pas de guerre". Alors qu'on attendait le battu sur le terrain qui grandit les perdants, c`est-à-dire la reconnaissance de la victoire sans bavure de l'adversaire, Gbagbo a voulu se fabriquer un manteau de pasteur. A moindre frais.

Les élections et le choix des Ivoiriens pour Alassane Ouattara, il les noie dans sa lecture, à lui, des élections. Une opération qui se résume au respect du verdict du Conseil constitutionnel. "La plus haute juridiction du pays qui n'est pas comparable à la Commission électorale indépendante, CEI, un simple organe administratif". Gbagbo reste donc droit dans ses bottes. Il a gagné les élections et demeure le président élu du pays ! Ceux qui lui contestent cette qualité sont contre la Côte d'Ivoire et cette attitude explique la guerre que ces derniers livreraient au pays. La ligne de défense n'a pas bougé. La souveraineté et la légalité ne se discutent pas. Et quand le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire a parlé, tout le monde doit se coucher et digérer le verdict. Pour suivre Gbagbo, point n'était besoin d'aller aux élections. Grand électeur, souverain disposant du droit suprême, le Conseil constitutionnel composé de copains, qui se sont comportés en vrais coquins, pouvait le dispenser de cela...

En réalité, le discours de l'ancien chef de l'Etat montre une seule chose : Gbagbo est en retard sur la compréhension des événements et la dynamique en cours. Le fait accompli ne marche plus. Personne à l'intérieur comme à l'extérieur du pays n'accepte et n'acceptera son braquage électoral. Et comme il doit s'en rendre compte, malgré sa désespérante fuite en avant, en plus des Ivoiriens, le monde entier est en marche pour lui imposer le verdict des urnes et installer Alassane Ouattara, le président démocratiquement choisi par la population.

En s'adressant aux Ivoiriens par les médias audiovisuels publics qu'il a caporalisés et instrumentalisé, Gbagbo, certains le rêvaient, devait simplement se remettre dans le sens de l'histoire. Accepter et partir par la grande porte. Il en avait encore l'opportunité malgré les Ivoiriens tués, massacrés par les miliciens à sa solde. Avec un tel sang versé, et les horreurs commises sur les pauvres civils en plein sommeil, sous le couvre-feu, par la machine à tuer de Gbagbo, ce dernier ne peut pas se présenter en victime d'un complot, et jouer le martyr de la communauté internationale. Ce serait un recyclage trop facile. Même indécent. Au fond, parce qu'il ne voulait rien offrir, Gbagbo n'a rien offert. Rien qui puisse faire avancer la sortie de la crise. Une situation créée par son entêtement à confisquer le pouvoir.

En un mot comme en mille, Gbagbo a parlé trop tard. Un mur de morts et un fleuve de sang se sont dressés désormais entre lui et les Ivoiriens. Ses semblants de propositions sont en deça de la gravité de la situation. Gbagbo sait qu'il n'est plus président de Côte d'Ivoire. Il sait que les Ivoiriens le vomissent. Il sait que ses jours à la tête de ce régime tenu par quelques généraux sont comptés. Dans ces conditions, sa sortie radio télévisée du 21 décembre dernier apparaît, à bien des égards, comme un Adieu !