Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

vendredi 3 juillet 2015

Lieutenant Roger Degueldre, mort pour l’Algérie française



MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE ALGÉRIE FRANÇAISE


Le 53ème anniversaire du sacrifice du
Lieutenant Roger DEGUELDRE
exécuté au Fort d’Ivry le 6 juillet 1962 pour crime de fidélité à la parole donnée

et des Commandos Delta Albert DOVECAR et Claude PIEGTS
exécutés le 7 juin 1962 au « Trou d’Enfer »

sera marqué le samedi 4 juillet 2015 à Versailles, par les cérémonies suivantes :
- à 10h : Messe en l’Église Notre-Dame des Armées - 1, impasse des Gendarmes
- à 11h : Au cimetière des Gonards, 19 rue Porte de Buc, 
 prières et dépôt de gerbes sur la tombe du Lieutenant DEGUELDRE
Les anciens officiers, sous-officiers et soldats des 1er R.E.C, 1er R.E.P et 2ème R.E.P
sont instamment invités à participer ou à s’associer à ces cérémonies.
De la part de leurs familles, leurs amis et du Cercle National des Combattants
(contact : Yves Rossignol, tél. 06 14 40 55 70)


Ajaccio (20)
- samedi 4 juillet à 11 heures,  Stèle Français d'Algérie, La Parata - Les Sanguinaires : Hommage à Claude Piegts, Albert Dovecar, Roger Degueldre, Jean Bastien-Thiry et aux Morts d'Oran - (contact : andrebianchi@hotmail.fr). 
 
Le Barroux (84330), 
 - samedi 4 juillet à 9 heures 30 - Messe conventuelle pour Roger Degueldre, Abbaye Sainte-Madeleine, Le Devez - (contact : ADIMAD, tél. 06 11 28 55 90).

Nice (06) :
- dimanche 5 juillet à 10 heures, Chapelle de la Visitation, 17, place Sainte-Claire : Messe pour Roger Degueldre - (contact :monique.gagean@dbmail.com).

 
Nancy (54) :
- dimanche 5 juillet à 18 heures 30  à Nancy, messe en la Chapelle du Sacré Cœur, 65 rue du Maréchal Oudinot, en mémoire de Roger Degueldre - (contact : François Ferrer - 06 70 22 40 17).


Roger Degueldre

Roger Degueldre, lieutenant au 1er Régiment Étranger de Parachutistes, fondateur des commandos Delta en 1961, par DeGaulle assassiné le 6 juillet 1962... au sixième coup de grâce...





Né dans le nord de la France Roger Degueldre entre en résistance en 1942, à moins de 20 ans, auprès des partisans communistes FTP (Francs-Tireurs et Partisans)… Roger Degueldre s’engage dans la Légion étrangère, se bat en Indochine où il obtient la médaille militaire pour acte de courage, puis c’est l’Algérie…

Refusant de se renier devant le serment fait sur la tombe du colonel Jeanpierre : "Plutôt mourir, mon colonel, que de laisser l'Algérie aux mains du FLN. Je vous le jure !", il entre en clandestinité le 11 décembre 1960 et prend le commandement opérationnel des commandos « Delta ».

Roger Degueldre est arrêté le 7 avril 1962 et condamné à mort le 28 juin suivant, malgré la plaidoirie  de son avocat, Me Tixier-Vignancourt qui estime que le général Salan, supérieur du lieutenant Degueldre, ayant été épargné il est impensable que celui-ci soit exécuté.

Degueldre décroche ses nombreuses décorations et les remet à sa femme.

DeGaulle refuse de recevoir Me Tixier-Vignancourt. Il accepte cependant d’écouter distraitement l’autre avocat, Me Denise Macaigne, mais ne dit pas un mot ni ne pose aucune question. Pour lui Roger Degueldre est déjà mort…

Nous sommes au fort d’Ivry le 6 juillet 1962. C’est l’aurore. Il fait une belle journée d’été, presque aussi chaude que celles que Roger Degueldre a connues en Algérie. On le réveille. Il revêt sa tenue léopard, enroule autour de son cou le foulard de la Légion et pose sur sa tête le béret vert du 1er Régiment de Parachutistes, dont il porte l’insigne sur sa poitrine.

Roger Degueldre éprouve le besoin de s’exprimer une dernière fois : « Je suis fier de mourir pour tenir le serment qu’a fait tout officier ayant servi en Algérie. J'ai donné ma parole, je la tiens. Dîtes aux Algériens que, si je ne suis pas de leur race, n’étant pas né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ».

Se tournant ensuite vers l’avocat général Gerthoffer : « Je ne vous garde pas rancune, mais je vous plains ».

L’exécution de ce héros authentique fut une boucherie sans nom… Un assassinat d’État. Attaché au poteau, Degueldre refusa qu’on lui banda les yeux. La mort ne lui fait pas peur, il l’a tant côtoyée depuis ses vingt ans. 

Serrant le drapeau tricolore contre sa poitrine et posant sa main sur la poche de sa vareuse où se trouve la photo de son petit garçon, Philippe, qu’il n’a jamais vu - il avait conçu cet enfant dans la clandestinité ;  le bébé était venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort - il cria à son défenseur : « Dites bien que je suis mort pour la France. »

Regardant les soldats du peloton d’exécution, il leur cria… « Messieurs, vive la France », et il entonna La Marseillaise. Les jeunes soldats qui devaient l’exécuter, tétanisés par son courage, hésitèrent à tirer… puis le firent en tremblant… La première salve blessa seulement Roger Degueldre : une seule balle l’atteignit sur les douze qui furent tirées… au ventre dirent certains… au bras affirmèrent d’autres. Quoi qu’il en soit, le fait est certain… Roger Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.

L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont-là deux choses bien différentes… Il en eut si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission trembla, et qu’il déchargea son révolver dans le vide. Un autre pistolet fut amené et… s’enraya. Exaspéré par cette situation (unique dans nos annales judiciaires), le procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit fournie. Mais personne parmi les militaires présents n’en possédait.
Il fallait courir en chercher une. Et pendant ce temps, Roger Degueldre était toujours vivant… et regardait l’assistance. Me Tixier-Vignancourt, pourtant si prompt à saisir la moindre occasion devant un prétoire, reste pétrifié, hypnotisé par la scène à laquelle il assiste, et il s’en souviendra jusqu’à sa mort. Il aurait pu se précipiter, se jeter sur le corps de Degueldre, exiger que l’on arrête ce massacre, mais il ne bouge pas.

On remit un autre pistolet à l’adjudant-chef, aussi pâle que le lieutenant, écœuré par cette boucherie, mais obéissant aux ordres sans avoir le courage de se révolter. Un nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate. Une douleur atroce irradia le corps de l’officier français… Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.

Le 06 juillet 1962 un officier français a été assassiné sur ordre de DeGaulle :  aujourd’hui, 50 ans plus tard, quiconque fait  référence au gaullisme, tous les "héritiers" de DeGaulle, ont le sang du lieutenant Roger Degueldre sur leurs mains.

Source "Le Bourricot" : Roger Degueldre


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Lieutenant Roger Degueldre, martyr de l’Algérie française

« Le jour où les « fells » entreront à Alger, j’espère trouver trois compagnons pour garder les faces du Monument aux morts et tomber en tirant une dernière salve de PM » (Roger Degueldre)

Né le 19 mai 1925 à Louvroil, dans le Nord, Roger Degueldre, dissimulant son jeune âge derrière un physique impressionnant, entre en Résistance dans le maquis FTP de Roger Pannequin, surnommé « Commandant Marc ». Avide de combattre au plus près l’envahisseur allemand, il s’engage dans la 10ème Division d’Infanterie Motorisée qui participe à la réduction de la poche de Colmar, en janvier 1945.

La guerre terminée, c’est à titre étranger qu’il s’engage dans la Légion Etrangère. Il servira, en Indochine, au 1er Régiment Etranger de Cavalerie et fera très vite parler de lui… Le 21 janvier 1950, à Tra-Vinh, dans le delta du Mékong, au péril de sa vie, il sauve d’une mort certaine sous le feu ennemi, le Capitaine de Blignières… plus tard, colonel, commandant le 1er REC. Cette action héroïque lui vaut d’obtenir la Médaille Militaire.

La guerre d’Indochine se terminant, déçu, frustré et amer par l’issue des combats, l’adjudant Degueldre -Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec sept citations, (une Palme, deux Étoiles de Vermeil, deux Étoiles d'Argent et deux Étoiles de Bronze)- volontaire pour les parachutistes, rejoint le 1er Bataillon Etranger de Parachutistes qui prendra l’appellation de 1er Régiment Etranger de Parachutistes, dès 1955, durant la guerre d’Algérie.

Il participe avec son régiment, en 1956, à l’opération de Suez puis, dès son retour, à la Bataille d’Alger dans le but d’éradiquer les bandes terroristes qui sèment la mort et la désolation dans la ville.

En janvier 1958, il gagne ses galons d’officier, au feu, à Guelma, et participe à la bataille des frontières dans l’Est-Constantinois. Son ardeur au combat, son exemplarité et le dynamisme qu’il insuffle à ses hommes lui valent d’être décoré de la Croix de la Valeur Militaire avec Palme. Le 26 septembre, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.

Le temps passant, les atermoiements, les palinodies, les revirements et les reniements de De Gaulle sur le maintien de l’Algérie française sèment le doute puis la colère et l’amertume auprès de bon nombre d’officiers… Degueldre en fait partie. Il assiste, impuissant et rageur à la destruction d’une armée victorieuse et à la livraison de l’Algérie au FLN, rendant vains les sacrifices consentis.

Après la révolte des officiers du 1er REP, le 8 janvier 1961, il est muté disciplinairement au 4ème Régiment Etranger d’Infanterie mais il refuse de rejoindre son nouveau corps. Le 25 janvier 1961, il entre dans la clandestinité et effectue des missions secrètes pour le compte des services spéciaux commandés par le Colonel Jacquin.

Le 21 avril 1961, il réintègre son unité lors du putsch des généraux. La révolte avortée, il retrouve la clandestinité et rejoint les rangs de l’Organisation Armée Secrète (OAS) où il est nommé par le Colonel Godard, chef du Bureau d’Action Opérationnel (BAO).

Fidèle à son engagement « La mort plutôt que le déshonneur ! », il retrouve, dans la résistance à l’abandon, une raison de poursuivre le combat et une justification au serment qu’il a prêté sur le cercueil de son chef, le Colonel Jeanpierre : « Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN, je vous le jure ! »

Au sein de l’Organisation, il s’emploie à forger une arme redoutable et redoutée de tous, tant de l’Elysée, des barbouzes, que du FLN : Les Commandos Delta qui, ayant pour slogan : « L’OAS frappe où elle veut, quand elle veut ! », mènent un combat de tous les instants, rude, chaotique, désespéré, mortel, mais si efficace qu’il sème l’angoisse et la crainte dans les plus hautes sphères… et que la fatalité des circonstances précipitera vers un dénouement tragique.

Le 7 avril 1962, Degueldre est arrêté à l’issue d’une réunion réunissant plusieurs responsables de l’Organisation. Reconnu, il est aussitôt transféré en métropole et écroué à la prison de la Santé.

Le 28 juin s’ouvre son procès qui n’est autre qu’une parodie. A cet effet, une juridiction d’exception, la Cour Militaire de Justice, est créée afin qu’il ne puisse, contrairement au général Salan, obtenir les « circonstances atténuantes » et sauver sa tête. Le général Larminat doit la présider. Ancien de l'armée coloniale, il refuse de juger le condamné et déclare : « Je ne serai pas le Fouquier-Tinville de la Ve République. Je me tuerai ce soir » Dans la soirée, il met fin à ses jours. Qu'importe ! Il est remplacé par le général Gardet. La justice expéditive gaulliste ne va pas s'arrêter sur un cas de conscience… En un minimum de temps, après une absence d’instruction et de témoins à décharge, l’officier parachutiste est condamné à la peine de mort.

Refusant dédaigneusement le recours en grâce présenté par la défense, c’est quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 d’Oran qui fit plus de trois mille victimes parmi la population civile européenne, (lequel aurait dû pourtant l’inciter à la clémence), que De Gaulle prend la décision de faire fusiller le Lieutenant Roger Degueldre.

Le 6 juillet 1962, à 02h30, les deux défenseurs du condamné, Jean-Louis Tixier-Vignancour et Denise Macaigne arrivent à la prison de Fresnes en même temps que l'avocat général Gerthoffer qui a requis la peine capitale et l'aumônier de la prison. Avant de quitter sa cellule, il prononce, en guise d'adieu, ses dernières paroles : « Je suis fier de mourir pour tenir le serment qu'a fait tout officier ayant servi en Algérie. Dites aux Algériens que, si je ne suis pas de leur race, n'étant pas né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours. » Se tournant vers le procureur Gerthoffer, il déclare : « Je ne vous garde pas rancune, mais je vous plains. »

Puis, c’est le départ vers le fort d’Ivry où doit avoir lieu l’exécution. Á 03h45, l’Officier se présente devant les douze soldats du peloton d’exécution, en tenue de parachutiste, le drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il a tout sacrifié et qu’il a choisi comme linceul. Autour de son cou, il a noué un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y a la photo d’un bébé, son fils qu’il n’a jamais vu. Il a conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé est venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort. « Dites que je suis mort pour la France ! » s’écrie-t-il à l’adresse de son défenseur. Puis il refuse qu’on lui bande les yeux et, au poteau crie : « Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise.

Les trois premiers officiers désignés pour commander le peloton d'exécution ayant refusé d’accomplir cette sinistre besogne, les Capitaines Jean de Balby de Vernon, Michel Cabanes et Michel Martet, du 501ème régiment de cavalerie de Rambouillet, sont sanctionnés, rayés des cadres et mis aux arrêts. Les officiers suivants qui ont refusé l'ordre, ont été également sanctionnés. Il est 03h56. Le sous-officier remplaçant, chef de peloton, abaisse le bras. Les soldats qui doivent exécuter le Lieutenant Degueldre, émus par son courage, hésitent à tirer. Douze coups retentissent cependant dans la nuit… mais une seule balle l’atteint : au ventre diront certains.

L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipite, l’arme à la main, pour accomplir sa « mission » et se rend compte que le condamné est toujours en vie. Sa tâche ne consiste désormais plus à achever un quasi-mort, censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes... Il en a si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission tremble, et que le revolver se décharge dans le vide. Livide, désemparé, l’adjudant tire une deuxième fois et rate encore sa cible.

Les défenseurs, voyant que Roger Degueldre souffre atrocement, réclament l’intervention d’un médecin. Celui-ci, arrivé sept minutes plus tard, atteste que le supplicié vit toujours. Il faut donc l’achever au plus vite. Et pendant ce temps, Degueldre, à demi recroquevillé continue de gémir…

L’adjudant, toujours tremblant, pointe une nouvelle fois son arme sur la tête de l’officier parachutiste, ferme les yeux et appuie sur la détente. Stupeur ! Rien ne se produit. L’arme s’est enrayée. Exaspéré par cette situation –unique dans les annales de l’exécution- le procureur Gerthoffer ordonne qu’une nouvelle arme soit apportée. Mais personne parmi les militaires présents n’en possède. Il faut courir en chercher une… Et pendant ce temps, Degueldre est toujours vivant et son calvaire interminable.

À partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les ordres étaient formels ; il fallait que Degueldre soit tué ! Il incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son souvenir.

Et pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet instant, aurait pu (peut-être) changer le cours des événements ne réagit point. Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose, de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on fît grâce au condamné… Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée…

Enfin on remet un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, dans un état second… mais obéissant servilement au commandement de tuer, doit en finir puisque tels sont les ordres. Un nouveau coup de feu claque. Stupeur ! Celui-ci est tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate… Une douleur atroce irradie le corps du supplicié. Il regarde vers le ciel et ouvre grands ses yeux. Peut-être perçoit-il à cet instant que son calvaire prend fin. Il est tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir et il lui semble entendre, là haut, les voix des martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu seras avec nous dans le Paradis ».

Á 04h08, une nouvelle détonation retentit… et c’est la fin. La boucherie a duré 12 minutes… 12 atroces minutes…

C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut, assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien.

Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton. Décidément, le crime était profondément enraciné !…

Le Lieutenant Roger Degueldre aura respecté jusqu’à la fin son serment « la mort plutôt que le déshonneur ! ». Après avoir été enterré au carré des suppliciés dans le cimetière de Thiais, il repose aujourd’hui au cimetière des Gonards, à Versailles.


Source : "Chemin de mémoire des Parachutistes" -  Joseph Castaño : Lieutenant Roger Degueldre, martyr de l’Algérie française



jeudi 2 juillet 2015

La justice condamne l'ignoble parricide de Marine Le Pen…


Le tribunal de grande instance de Nanterre a annulé l’incroyable parricide dont a été victime Jean-Marie Le Pen, président-fondateur du Front National et le rétablit dans toutes ses fonctions et prérogatives… À vous de jouer président ! Une immense joie en ce jour, un peu de fierté et d'honneur retrouvés… Que les gaullo-francs-maçons-LGBT marinistes aillent cramer en Enfer… ou en son annexe de Pathein, le paya Settayaw qui est tout prêt à les accueillir…






Communiqué de Jean-Marie Le Pen, président fondateur du Front National
Suite à la décision de justice rendue ce jour

Je rappelle aux adhérents du Front National qu’il ne faut pas participer à cette consultation sur les statuts qui est illégale : la justice a décidé ce jour d’annuler purement et simplement les sanctions qui m’avaient été infligées par le Bureau exécutif et m’a rétabli dans toutes mes prérogatives d’adhérent, et a fortiori de Président d’honneur.

Je conteste par ailleurs les termes du communiqué récent du Front National : la décision de justice a été rendue pour des motifs de fond et non de forme : la violation des statuts.
En effet, la seule conséquence n’est pas de me restaurer dans mes droits d’électeur pour la consultation interne, mais surtout de frapper rétrospectivement de nullité toutes les décisions prises en mon absence, notamment celle de procéder au pseudo-congrès, et aussi de me permettre de nouveau, immédiatement, de retrouver ma place au Front National et de siéger au sein de ses instances.

Je retrouverai par conséquent, dès demain vendredi à 11h00, mon bureau au Siège du Front National que j’ai fondé il y a 43 ans. J’y travaillerai, comme je l’ai toujours fait, à la réussite de nos idées, pour la France.


La Marine Le Pen célèbre DeGaulle






mercredi 1 juillet 2015

SOS-Chrétiens d'Orient intensifie ses activités en Syrie, en Irak, au Liban…





Missions été 2015 : Irak, Liban, Syrie

Cet été, plus de 90 volontaires de SOS Chrétiens d'Orient partent secourir les chrétiens d'Orient. Leurs nombreuses missions vont les emmener de la Qadisha à Bassora en passant par Mangesh et Duhok.
Ils comptent sur votre soutien, vos prières pour eux et pour ceux qu'ils vont aider.

www.soschretiensdorient.fr/donner


Extrait de Présent n° 8387 daté 02 juillet 2015



Extrait de "La Croix" du jeudi 2 juillet 2015


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Pour Rivarol, Pieter Kerstens de retour de Syrie et du Liban analyse la situation…


Pieter Kerstens est un membre historique du combat nationaliste européen et l'un des principaux militants du mouvement nationaliste belge. Il fut l'un des principaux responsables du Front de la Jeunesse et du de Parti des forces nouvelles (PFN) belge dans les années 1970-1980. En 1991, il participe à la dissolution du PFN dans le Front National de Daniel Féret. Aujourd'hui il est à la tête de l'Alliance Bruxelloise Contre le Déclin (ABCD), une structure permettant d'accueillir à Bruxelles les francophones partisans du Vlaams Belang (VB). Pieter Kerstens entretient de nombreux contacts en Europe, en particulier avec le Club Ligne Droite en France et l'ex-FN. Chef d'entreprise franco-flamand, Pieter Kerstens est un collaborateur régulier de Rivarol, Synthèse nationale et en Belgique à la tribune libre de Démocratie nationale.


Extrait de Rivarol n°3195 daté du 2 juillet 2015


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« Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix : il faut soutenir Assad »





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Pour Synthèse nationale le "rivarolien" bruxellois Pieter Kerstens, militant nationaliste de toujours, était déjà en octobre 2014 au Liban et en Syrie en compagnie de Robert Spieler pour Rivarol et de Filip Dewinter, porte-parole du parti flamand Vlaams Belang et député au Parlement fédéral belge, assisté du sénateur émérite Frank Creyelman qui avait pris l’initiative de mener une délégation européenne …   L’objectif initial était de participer à une conférence sur le thème du « terrorisme global » à Damas…

Extrait de Rivarol n°3160 daté du 23 octobre 2014


Synthèse nationale : les articles signés Pieter Kerstens

Démocratie nationale : les articles signés Pieter Kerstens



lundi 29 juin 2015

Le 29 juin 2014, l'État islamique proclamait la naissance d'un califat…






Le 29 juin 2014, l'État islamique proclamait la naissance d'un califat à cheval sur la Syrie et l'Irak. Profitant de la grande instabilité de la région et s'appuyant sur un fonctionnement interne solide, l'organisation djihadiste n'a cessé d'étendre son emprise. Si bien qu'en l'espace d'un an, l'EI est devenu un acteur majeur dans les conflits qui touchent le Moyen-Orient. Retour sur la montée en puissance de l'État islamique. Une vidéo didactique et plutôt correcte dans son impartialité, quoique proposée par Le Monde.




dimanche 28 juin 2015

Paul Racine : "J'ai servi Pétain"


"Suivez-moi, gardez votre confiance en la France éternelle."
Philippe Pétain          






Pourquoi, en novembre 1942, Pétain refuse-t-il de partir en Algérie ? Pourquoi, dès le début, le Maréchal croit-il à l’entrée en guerre des Américains et à leur victoire probable ? Pourquoi, finalement, accepte-t-il de cautionner par sa présence une politique qui s’enfonce tous les jours un peu plus dans la soumission ? Qui sont les hommes qui composent, au fil des ans, son entourage ? Et ceux qui, à l’intérieur du régime, vont aider et basculer dans la Résistance ? Et lui, Paul Racine, patriote laissé presque mort sur le champ de bataille lors de l’offensive allemande de juin 1940, animé par une hostilité constante à l’occupant, pourquoi a-t-il fait le choix de servir le maréchal Pétain ? Paul Racine entre en 1941 au secrétariat particulier du chef de l’État français. Il s’y occupe, entre autres, des prisonniers de guerre. Quatre années durant, il vivra au rythme des intrigues, des conflits, des soubresauts de Vichy. Il y partagera le quotidien de Pétain et y croisera toutes les figures de la collaboration, de Laval à Darlan. Il y rencontrera aussi, fait plus surprenant, de nombreux acteurs engagés dans la résistance tels l’Alsacien Paul Dungler ou le colonel Groussard mais également des personnalités qui, comme François Mitterrand dont il instruira le dossier de francisque, marqueront la vie politique de l’après-guerre. Dans une atmosphère crépusculaire, il assistera, les armes à la main, au départ forcé de Pétain en août 1944. Paul Racine, aujourd’hui âgé de 100 ans, est le dernier témoin du cabinet du maréchal Pétain durant l’occupation nazie en France. Souvenirs recueillis par Arnaud Benedetti, professeur associé à l’université Paris-Sorbonne et auteur d’Un préfet dans la Résistance (CNRS éditions).


Paul Racine : à 100 ans, l’ancien secrétaire de Pétain sort de son silence


Ancien combattant, blessé de guerre, Paul Racine fut le secrétaire particulier de Philippe Pétain. À 100 ans, il publie « J’ai servi Pétain » avec l’historien Arnaud Benedetti et ne renie rien de ses engagements envers le régime de Vichy. Il est aujourd’hui l’un des derniers témoins de cette période de l’histoire.


L'imbécillité du siècle : "la France est née avec la République"… Fillon confirme !…


Quand Fillon confirme… Marion Maréchal Le Pen dément :
"La France n’est pas que la République. C’est un régime politique, et il y a des monarchies qui sont plus démocratiques que certaines républiques. Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France."
Marion Maréchal Le Pen


Extrait de Présent n°8382 daté du 25 juin 2015

Ci-après les références d'un article venimeux, tout aussi stupide que les propos de Fillon rapportés par Présent, un article écrit par des journalistes soumis à l'idéologie moutonnière Charlie, un article qui utilise encore le vocable "extrême droite" pour diaboliser encore et encore ! Les royalistes catholiques ont été les premiers résistants à l'invasion nazi, et sont justement tout le contraire d'une extrême droite, terminologie de la terreur révolutionnaire !!! La véritable extrême droite vient de la république, du socialisme et de la franc-maçonnerie ! La véritable extrême droite c'est le libéralisme esclavagiste et franc-maçon, c'est Valls, Macron et sa clique soumis au nouvel ordre mondial ! Les cathos sont bien au contraire partisans de l'Amour et de la Fraternité, LA VRAIE ! Que Marion rejoigne les royalistes voilà un signe fort de la Providence pour notre Sainte France :

Challenges : Marion Maréchal-Le Pen, la sombre tentation catho-royaliste


samedi 27 juin 2015

Charlotte d’Ornellas : mensonges et manipulations étrangères à propos de la Syrie…






Les médias l’affirment… à longueurs de journaux et d’articles : la Syrie est en guerre civile. Est-ce sûr ? Depuis le début de la guerre il y a plus de trois ans, les médias français ne cessent de parler du régime de Bachar al-Assad comme d’un régime tyrannique, oppressant, martyrisant sa population.

Le rôle de la presse dans la manipulation internationale

De nombreux médias ont même parlé des « prisons de l’horreur » que renfermerait le pays. Cette « campagne de communication internationale », cette campagne médiatique fonctionne à ce point qu’elle semblerait avoir acquis l’adhésion des populations étrangères. S’il est certain que le président syrien n’est pas un parangon de vertu, qu’il a mis en place un régime « fort », il n’est sûrement pas le dictateur, le tortionnaire que l’on dépeint dans la presse. Ni plus ni moins que ne l’étaient Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi (reçu en grand apparat par le président français de l’époque faut-il le rappeler, Nicolas Sarkozy en 2011) ou l’ayatollah Khomeiny.

Charlotte d’Ornellas interroge les Syriens sur la « guerre civile »

Pour s’en convaincre, il suffit d’interroger les Syriens eux-mêmes ; ceux qui vivent sur place, et non les Syriens qui ont quitté leur pays il y a 40 ans et que l’on entend régulièrement dans les médias français. Aller à la rencontre des Syriens, c’est ce que Charlotte d’Ornellas fait régulièrement, depuis plusieurs années. Cette journaliste professionnelle âgée de 27 ans connaissait la Syrie avant la guerre ; elle y est retournée à plusieurs reprises depuis le déclenchement du conflit et doit repartir sur place au mois d’août prochain. Là-bas, elle y a noué des relations, des amitiés fortes avec des habitants de la ville d’Alep, et ceux de Maaloula notamment, la ville « martyre », prise par les combattants de l’État islamique avant d’être reprise par l’armée syrienne. Charlotte d’Ornellas est également membre de l’association SOS Chrétiens d’Orient. Un témoignage de vérité, pour la vérité.

Un entretien réalisé par Armel Joubert des Ouches



Lettre ouverte au Monde Diplomatique à propos du "Traitement de l’affaire syrienne"


Lettre ouverte à Monsieur le Directeur de la Rédaction
LE MONDE DIPLOMATIQUE




Objet : traitement de l’affaire syrienne par Le Monde Diplomatique

Guy MARTIN
83310 Grimaud
FRANCE

Grimaud, le 20 juin 2015

Monsieur le Directeur,

J’ai reçu il y a quelques jours ma convocation à l’assemblée générale des Amis du Monde Diplomatique qui se tiendra le 27 juin 2015, et je souhaite expliquer à la rédaction du journal pourquoi je ne m’y rendrai pas.

Depuis mars 2011 en effet, j’attends vainement d’un journal dont c’est la raison d’être un dossier de fond, une analyse objective, historique, sociologique, géostratégique, d’une affaire internationale qui constitue sans doute le problème diplomatique le plus important de ces dernières années – puisqu’il a vu, entre autres, les flottes américaine et russe à deux doigts de s’affronter directement en Méditerranée, et la manifestation la plus démonstrative de la situation géostratégique internationale en ce début de XXIème siècle.

Le Monde Diplomatique a plusieurs fois, depuis 2011, expliqué comment les États-Unis d’Amérique agissent sur la scène internationale. Comment ce pays, corrompu par les intérêts militaro-pétroliers ou de l’agro-alimentaire, fomente depuis des années une nouvelle forme de coups d’État « populaires ». Ce mois de juin, Le Monde Diplomatique révèle encore les agissements de « La main noire de Washington de Santiago à Caracas ». En août 2014, Maurice Lemoine expliquait comment est advenue « En Amérique latine, l’ère des coups d’État en douce » ; comment de faux policiers, de faux manifestants tirent dans une foule pour déclencher une émeute sanglante et déstabiliser un État indocile.

Mais pour l’indocile Syrie, en mars 2011, la dérive sanglante des manifestations aurait été « normale » ? La question n’a pas même été posée par Le Monde Diplomatique. Alors que Le Canard-Enchaîné publie régulièrement depuis quatre ans des informations mettant en évidence le jeu des vassaux américains sous la scène syrienne, au premier rang desquels le Qatar, Le Monde Diplomatique est resté étrangement taisant. Il est vrai que, quelques mois à peine après le début de ce qui présente les caractéristiques d’un « coup d’État en douce » en Syrie (coup d’État qui aurait pu se dérouler en Bolivie, en Équateur ou au Venezuela), Le Monde Diplomatique accueillait, en septembre 2011, tout un supplément publi-rédactionnel sur « La diversification au Qatar ». Est-ce que cette manne publicitaire était bienvenue étant donné son origine et à ce moment-là ? Il ne me semble pas, en tout cas, avoir lu par la suite un développement sur la peine de prison à vie infligée le 29 novembre 2011 par le régime qatari à un écrivain, Ibn al-Dhib, pour un simple poème. Pas un mot sur les sources de financement des extrémistes que combattent les soldats français au Mali… Ni sur la tentative de manipulation relative à l’usage d’armes chimiques par l’armée nationale syrienne, démasquée par la procureure Carla Del Ponte, ni sur le prétendu bombardement du camp palestinien de Lattakié par des canonnières syriennes. Pas un mot sur les prétendues manifestations de masse anti Bachar et les chiffres fantaisistes qui ont été publiés à ce sujet - par Le Monde notamment, d’ailleurs.

On pouvait attendre du Monde Diplomatique qu’il resitue cette affaire syrienne dans le cadre de la géostratégie internationale, sur une cartographie des grandes voies de transit depuis les grands gisements pétroliers et gaziers de l’Asie centrale et du Proche-Orient, ou sur la feuille de route affichée par les États-Unis d’Amérique pour le Proche et le Moyen Orient.

On aurait pu trouver dans le Monde Diplomatique un dossier replaçant l’affaire syrienne actuelle dans l’histoire de cette région du monde depuis deux siècles. Les émeutes de Damas de 1860 auraient pu y être rappelées, et le rôle qu’y joua l’Émir Abd-el-Kader – qui lui valut la Légion d’Honneur et le nom d’une rue à Paris. Cette mise en perspective historique eût été une façon d’aborder dans Le Monde Diplomatique l’histoire de la Syrie au XXème siècle, les conditions que l’Occident a ménagées à ce pays pour que s’y épanouisse la démocratie… L’existence ancienne dans ce pays d’une société multiculturelle, laïque, et le statut de la femme syrienne jusqu’à ce jour. Le choc qu’a été pour cette société l’orientation du pays vers un système économique néolibéral, et les raisons premières des manifestations, pacifiques, de mars 2011. Et malgré la mise en œuvre de ce qui apparaît comme un classique des opérations de déstabilisation d’un pays par l’extérieur – avec destructions systématiques des réserves alimentaires, sources d’approvisionnement en eau, énergie, médicaments, les gigantesques manifestations pro Bachar qui ont eu lieu en Syrie, le soutien du parti communiste syrien - dont le meneur a fait de la prison sous Hafez el-Assad (le communisme était interdit en Syrie jusqu’il n’y a pas si longtemps), de l’opposition interne, du clergé tant musulman que chrétien, sans compter les innombrables manifestations, toujours pro Bachar, à travers le monde.

Pour que l’opinion soit éclairée autrement que par les communiqués de l’OTAN, l’on aurait dû trouver dans Le Monde Diplomatique une explication au fait que l’État syrien a pu résister quatre années à la conjugaison des forces attachées à le détruire, et en premier lieu celle d’une prétendue révolution populaire. L’on aurait pu esquisser dans ce journal l’idée que cet État a sauvegardé et encouragé le mode de vie syrien, pays où une multitude de confessions et de philosophies cohabitent depuis des millénaires dans des conditions enviables au regard de ce qui se passe dans la plupart des pays du Proche Orient qui sont les alliés de l’Occident. Une approche par le genre de la société syrienne aurait pu suggérer que cet État laïque permet à une moitié de la population syrienne, les femmes, de vivre en tant que citoyennes à part entière, à égalité avec les hommes. Un bilan de quatre ans de résistance à la montée du chaos aurait pu conduire à constater que l’État syrien est, aujourd’hui, constitué par un Parlement, un chef de l’État, le Président Bachar el-Assad, et des représentants régionaux, élus à la suite des réformes constitutionnelles réalisées depuis 2012, un gouvernement d’union nationale, ainsi qu’une armée et une administration qui, si elles n’étaient pas fortement soutenues par la population syrienne, auraient été volatilisées depuis longtemps.

Depuis déjà longtemps la rédaction du Monde Diplomatique disposant des exemples de l’Iraq, de l’Afghanistan, de la Libye, des pays de la Corne de l’Afrique mais aussi du démantèlement de la Yougoslavie, aurait pu mettre en évidence, en débat sur la place publique, la catastrophe humanitaire qui se produirait inexorablement si l’État syrien venait à être détruit. Lancer l’alarme à propos des massacres de masse, des crimes contre l’Humanité qui se perpétueraient longtemps dans le chaos qui suivrait : les conditions propices à de tels crimes sont beaucoup plus manifestes aujourd’hui en Syrie que dans les mois qui ont précédé le massacre de Srebrenica en ex-Yougoslavie.

Au nom des valeurs universelles que Le Monde Diplomatique défend depuis ses origines, l’on aurait pu entendre sa voix exiger avec force argumentation et insistance :

- Que cessent immédiatement les manœuvres visant la destruction de l’État syrien,

- Que soient levées les sanctions qui ne font qu’aggraver les souffrances du peuple syrien,

- Que soit respectée en Syrie la charte de l’Organisation des Nations Unies qui garantit à tous les peuples le droit de s’autodéterminer à l’abri de toute intervention étrangère.

J’espère encore que la rédaction saura pallier cette absence particulièrement décevante et inquiétante. Et que l’affaire syrienne sera enfin traitée avec l’attention dont est capable un journal qui a pour nom Le Monde Diplomatique.

Mais d’ici-là, en tant que « lecteur engagé »je ne peux plus être un ami de ce journal-là, car je n’accepte pas ce qu’apparemment il accepte.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.

Signé : Guy Martin


Source : Lettre ouverte de Guy MARTIN - Traitement de l’affaire syrienne par Le Monde Diplomatique