« Le Temps des aveux », un film bienvenu qui rappelle la monstruosité des Khmers rouges… Une monstruosité partagée autant avec les islamistes d'aujourd'hui qu'avec le FLN d'hier… Des monstres qui ont eu leurs complices tant en Occident que sur le territoire de la France métropolitaine, tels ces infâmes membres du
"réseau Jeanson" au service des égorgeurs du FLN ou les bobos de Libération faisant l'apologie des Khmers rouges s'emparant de Phnom Penh… comme à présent ces pervers étrangers à l'islam qui participent
servilement et se mettent en scène dans les exécutions de masse perpétrées par des terroristes érigés en un pseudo-État islamique…
Le
« Le Temps des aveux » ne trouvera pas seulement un écho dans les horreurs de l'islamisme contemporain ou du FLN en Algérie, là où le rituel de l’égorgement ou de l'émasculation est tout aussi efficacement remplacé par les coups de bêche ou de bâton des campagnes cambodgiennes profondes… La France franc-maçonne et républicaine a certes connu en son temps ses horreurs campagnardes avec les
noyades de Nantes… «
Le Temps des aveux » après «
La Déchirure » rappelle l’insoutenable horreur du socialo-communisme par l'extermination de tout un peuple brutalement forcé à vivre loin des villes. Excepté un exode trop significatif vers les campagnes - encensé par Libération en avril 1975 ! -, ce film ne manquera d'évoquer chez le spectateur contemporain les malheurs que subit actuellement un pays tel la France, certes de façon moins violente mais assurément plus pernicieuse… Les socialistes d'aujourd'hui ont su tirer les leçons des échecs de leurs précurseurs… Ils avancent moins brutalement et plus lentement mais plus froidement déterminés que les Khmers rouges dans la destruction des fondements de notre civilisation, et tout comme les Khmers rouges en s'appuyant d'abord sur un embrigadement des enfants et une destruction de la famille traditionnelle…
Le dernier film de Régis Wargnier relate la relation entre un ethnologue français capturé par les
Khmers rouges et son geôlier. En salles à partir du 17 décembre 2014.
L’argument : Cambodge, 1971. Alors qu’il travaille à la restauration des temples d’Angkor,
François Bizot, ethnologue français, est capturé par les Khmers rouges. Détenu dans un camp perdu dans la jungle, Bizot est accusé d’être un espion de la CIA. Sa seule chance de salut, convaincre Douch, le jeune chef du camp, de son innocence. Tandis que le Français découvre la réalité de l’embrigadement des Khmers rouges, se construit entre le prisonnier et son geôlier un lien indéfinissable…
Note : Avec
Le Temps des Aveux, Régis Wargnier signe une adaptation du roman
Le Portail de
François Bizot, paru en 2000. Il retrouve l’Asie après avoir mis sur pellicule une tranche de vie de l’Indochine française avec le film Indochine en 1992. Tourné en décors naturels au Cambodge avec un budget estimé à cinq millions d’euros,
Le Temps des aveux sera porté par Raphaël Personnaz (l’acteur a perdu 10 kilos pour le besoin de certaines scènes), Olivier Gourmet et Phoeung Kompheak dans le rôle du geôlier khmer. Il s’agira probablement de l’un des films forts de cette fin d’année. À découvrir sur les écrans français dès ce 17 décembre 2014.
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Carte du Cambodge khmer rouge au centre de détention de Tuol Sleng à Phnom Penh |
Le Cambodge à l'heure des procès contre les Khmers rouges…
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La Une de Libération du 17 avril 1975 |
"Que Libé s'excuse !" "Libération a la mémoire sélective." "Les anciens maos font tout pour oublier leur soutien passé aux Khmers rouges." "Libé n'a jamais fait son aggiornamento."
Depuis des années, systématiquement, des lecteurs, des internautes ou des personnes
rencontrés lors de reportages ou d'interviews ne cessent de rappeler la Une de Libération, le 17 avril 1975 (photo ci-dessus). "Le drapeau de la résistance flotte sur Phnom Penh", titrait le quotidien créé deux ans plus tôt par des militants maoïstes et la Gauche prolétarienne.
En fait, c'est surtout la Une du lendemain (photo ci-après) qui témoigne
de la satisfaction de Libération et, rétrospectivement, fait mal. 24 heures après la prise de la capitale par les Khmers rouges, le journal titre sur les "sept jours de fête pour une libération".
Sans être présent au Cambodge, le journal rapporte que "par dizaines de milliers, les habitants de Phnom Penh sont descendus jeudi dans les avenues de la capitale pour accueillir les premières unités des forces de libération".
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La Une de Libération du 18 avril 1975 |
L'agence japonaise Kyodo, l'AFP et le correspondant du Monde, P. de Beer, sont cités pour sourcer cet article non signé en une de Libération. En ce mois d'avril 1975, le journal met surtout en exergue la colère des États-Unis et de Henry Kissinger, l'échec de la "doctrine Nixon" et des "mercenaires américains". Et salue, surtout, les Khmers rouges campés en "trouble-fête".
"Une guerre révolutionnaire à l'heure de la détente. Cette formule résume l'originalité et le sens profond de la lutte de libération
nationale menée depuis cinq ans par le peuple cambodgien (sic)
contre l'agression américaine", écrit Patrick Ruel le 17 avril 1975.
Quelques jours plus tard, il parlera de
"calomnies" pour qualifier les premières informations rapportant des cas d'exécutions et d'évacuations massives commises par les troupes de Pol Pot.
Depuis,
Libération n'aurait donc rien dit sur les atrocités commises par les Khmers rouges, aurait jeté dans les poubelles de l'oubli sa sympathie passée pour les communistes radicaux du Kampuchea démocratique. Et n'aurait pas renié ses errements gauchistes et ses aveuglements sur ce chapitre très douloureux du Cambodge.
C'est peut-être séduisant aux yeux de certains, mais c'est inexact. Tardivement (sûrement), le journal a fait part de ses erreurs et de ses
égarements. C'était le 13 février 1985 [bien tard !].
Dans un long commentaire, Patrick Sabatier revenait sur sa
"déchirure". Cette année-là, le journal consacrait plusieurs pages au très beau film de
Roland Joffé, La Déchirure, qui sortait en salles.
"A trop avoir voulu "avoir raison" de cette guerre, on s'est laissé aveugler, on n'a rien vu, rien compris- ou presque", écrivait Patrick Sabatier.
Il poursuivait.
"Nombreux sont aujourd'hui les imbéciles qui peuvent ricaner de tous ceux, journalistes en premier lieu, qui ont applaudi en 1975, à la victoire des Khmers rouges. Rares sont ceux qui, à l'époque, avaient imaginé, ne fut-ce qu'une partie de ce que serait la révolution khmère rouge. Rares aussi ceux qui, dès les premiers récits de réfugiés échappés du Cambodge, ont accepté ce qui devait rapidement s'imposer : l'existence d'un auto-génocide par la combinaison de la famine, du dogmatisme imbécile et des massacres."
Ils sont peu nombreux effectivement à avoir pu témoigner de la folie exterminatrice des Khmers rouges. Comme nous l'avons indiqué à
plusieurs reprises,
François Ponchaud fut l'un de ceux-là.
"Les révolutionnaires ont sans doute des choses autrement importantes à faire en ce moment que de permettre aux journalistes de faire leur
travail", rapporte Sabatier en citant une de ses phrases extraites d'un article de 1975.
Dix ans plus tard, il analyse:
"Les spectateurs du film (la Déchirure)
apprécieront la stupidité de l'auteur de ces lignes. Il a fallu la mort d'un ami aux mains des Khmers rouges, la rencontre avec un Pin Yathai (auteur de l'
Utopie meurtrière),
puis la visite des champs de la mort Khmers rouges et des camps de réfugiés en Thaïlande, au lendemain de l'invasion vietnamienne (en janvier 1979
pour que je regarde en face la vérité de l'aveuglement qui avait été le mien comme celui d'autres. Un aveuglement qui a ses raisons, mais n'a pas d'excuse", écrivait le journaliste de
Libération. Qui concluait :
"Cette déchirure-là ne s'est pas cicatrisée, et elle ne le sera jamais."
Jean Lacouture, qui a également couvert les événements cambodgiens, a confié lui aussi (et il n'est bien sûr pas le seul)
"avoir trop longtemps ignoré la réalité des camps des Khmers rouges", comme il l'a confié à Gilbert et Nicole Balavoine dans un livre d'entretiens publié en février par les éditions Confluences (
Jean Lacouture ou le goût des autres).
Il conclut le chapitre sur le Cambodge, intitulé
"Un trop long silence", par ces phrases:
"Être journaliste, c'est d'abord écrire l'histoire immédiate. L'exercice est périlleux et comporte beaucoup de risques d'erreur. La pratique responsable de ce métier implique la correction de ces erreurs et la révision des points de vue. Cela peut se faire le lendemain, la semaine ou le mois suivant. Pour moi, cela a pris parfois beaucoup plus de temps, mais je l'ai fait. Il y a eu faute professionnelle. La confession n'absout pas le journaliste."
Arnaud Vaulerin
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François Bizot est né à Nancy en 1940… De 1962 à 1965, François Bizot suit les cours de l’École des géomètres de Nancy et les séminaires de G. Condominas, J. Filliozat et A. Bareau à l’EPHE. Il est employé en 1965 par la Conservation d’Angkor, pour s’occuper de l’atelier de restauration et entreprendre le relevé topographique des monuments extérieurs. Parallèlement à ce travail, il est chargé par J. Filliozat d’étudier sur place le bouddhisme des Khmers.
Il est recruté comme membre de l’EFEO en 1976. Après son expulsion du Cambodge par les Khmers rouges, qui mettent à sac les implantations de l’École, il est affecté en Thaïlande. Il établit à Chiang Maï le premier centre de l’EFEO dans ce pays. En 1987, il est nommé chargé de conférences, puis directeur d’études en 1994, à l’EPHE, où il crée la chaire de « Bouddhisme d’Asie du Sud-Est ». Il retourne à Phnom Penh en 1989, pour y préparer la réouverture d’un poste de l’École. En 1994, il est affecté à Vientiane, où il prend bientôt en charge le centre de l’EFEO ouvert l’année précédente par François Lagirarde.
Spécialiste du bouddhisme de la péninsule Indochinoise, il cherche à apporter une réponse à une des premières questions posées par la recherche historique et philologique : l’origine et l’identification des traditions locales. C’est par une longue immersion dans la culture locale et par l’introduction d’une démarche proprement ethnographique dans le champ des études bouddhiques qu’une problématique a pu être posée : pourquoi des communautés bouddhiques affiliées à Ceylan transmettent-elles une doctrine et des règles monastiques contraires à l’orthodoxie cinghalaise ?
Ses enquêtes de terrain lui permettent de découvrir un important corpus de manuscrits en langues vernaculaires, totalement inédits, directement liés aux pratiques rituelles, auxquelles ils servent de support. Ses liens avec les savants locaux lui donnent des clés de lecture insoupçonnables, grâce auxquelles il va pouvoir traduire les premiers grands textes de cette littérature ésotérique. Élargissant ses enquêtes à la Thaïlande, à la Birmanie et au Laos, il montre la profonde unité religieuse et doctrinale de la tradition d’abord étudiée au Cambodge, qui s’étend aux confins de la péninsule.
Ses découvertes l’obligent à élaborer une méthode rigoureuse de reconstitution historique et, tout d’abord, à redéfinir la notion d’« école bouddhique » (nikâya). Ce travail met en évidence l’importance de l’ordination et de l’ajustement monastiques comme facteurs d’appartenance et de légitimité. C’est cette relecture des données indochinoises qui lui fournit les « signes » pertinents nécessaires pour remonter le fil de l’histoire.
L’ensemble de ces travaux a permis de distinguer les écoles d’Asie du Sud-Est de celles de Ceylan, de les rattacher au courant tantrique qui s’est établi dans les derniers siècles du premier millénaire jusqu’en Chine, au Tibet et au Japon, et enfin de montrer que l’indianisation de l’Indochine était intimement liée à l’expansion vers l’Est des doctrines du Vajrayâna.
Il collabore avec des chercheurs français et étrangers (université de Göttingen et de Fribourg) et avec le CNRS (Centre d’étude de l’écriture et Centre de recherche linguistique sur l’Asie orientale). Il crée les polices des alphabets vernaculaires et les nombreux caractères spéciaux nécessaires pour l’édition des manuscrits sur latanier. Ses tâches administratives sont importantes : conventions de coopération avec les gouvernements, programmes de coopération, organisation de colloques (Thaïlande, Laos, Cambodge). En 1989, il dirige le programme : « Fonds pour l’édition des manuscrits » (FEM) au Cambodge, en Thaïlande et au Laos. Il est entre autres responsable éditorial de la collection Textes bouddhiques du Cambodge / du Laos / de Thaïlande, publiée par l’EFEO. En 1998, il est nommé membre du Conseil national des sciences sociales et humaines.
Publications scientifiques
1973 : Histoire du Reamker, Phnom Penh, EFEO, [rééd. Bangkok, 1980, 1983 ; éditions sauvages, Phnom Penh, 1991, 1993].
1976 : Le Figuier à cinq branches, recherches sur le bouddhisme khmer I, Paris, EFEO (PEFEO, 107).
1981 : Le Don de soi-même, recherches sur le bouddhisme khmer III, Paris, EFEO (PEFEO, 130).
1988 : Les Traditions de la pabbajja en Asie du Sud-Est, recherches sur le bouddhisme khmer IV, Göttingen, Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen (Philologisch-Historische Klasse, Folge 3, Nr. 169).
1989 : Ramaker ou l’amour symbolique de Ram et Seta, recherches sur le bouddhisme khmer V, Paris, EFEO (PEFEO, 155).
1992 : Le Chemin de Lanka, Paris, EFEO (Textes bouddhiques du Cambodge, 1, Publication du FEM).
1993 : (avec O. v. Hinüber), La Guirlande de joyaux, Paris, EFEO (Textes bouddhiques du Cambodge, 2, Publication du FEM).
1994 : Le Bouddhisme des Thaïs, brève histoire de ses mouvements et de ses idées des origines à nos jours, Bangkok, Cahiers de France.
1994 : (dir.), Recherches nouvelles sur le Cambodge, Paris, EFEO (Études thématiques, 1).
1996 : (avec F. Lagirarde), La pureté par les mots, Paris, EFEO (Textes bouddhiques du Laos, Publication du FEM).
EFEO : Biographie François Bizot
en réponse à son discours prononcé à l’occasion de l’inauguration du musée de l’Immigration :
Il n’est pas fréquent qu’un général s’adresse au président pour exprimer son inquiétude et sa crainte pour l’avenir de la nation française. Mais au lendemain de l’inauguration du musée de l’immigration, je souhaiterais vous faire part de mon désaccord – probablement commun à beaucoup de Français – sur l’esprit d’une partie de votre discours prononcé à cette occasion.
Vous y fustigez, en effet, ceux qui agitent la peur d’une « dislocation » de la France. Vous y dénoncez un « sentiment de dépossession, entretenu avec malice sinon avec malignité » soulignant – à juste titre – qu’un Français sur quatre est issu de l’immigration et insistant – toujours à juste titre – sur la nécessité de rappeler aux Français d’où ils viennent et quelles sont les valeurs qu’ils portent. Vous vous déclarez, à nouveau, favorable au droit de vote des étrangers en affirmant que « rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution, ce qui suppose une majorité des 3/5 au Parlement » et appelez, pour y parvenir, les forces républicaines à prendre leurs responsabilités .
Vous permettrez qu’après avoir servi l’État et la Nation sous l’uniforme pendant une quarantaine d’années, le citoyen engagé que je suis, attentif aux évolutions du monde et soucieux des intérêts de la France et de son peuple, ne militant dans aucun parti politique car attaché à sa liberté de pensée et d’expression, vous porte respectueusement la contradiction.
Tout d’abord, il n’est pas exact de dire que rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution. En effet, cette dernière prévoit en son article 89 une seconde possibilité, à savoir le référendum. Encore faudrait-il que nos gouvernants successifs cessent de considérer le référendum comme un plébiscite ou pire, que subodorant le résultat contraire à leurs vœux ils ne l’utilisent pas estimant que le peuple n’a pas son mot à dire sur des sujets qui concernent pourtant son avenir. Et sur le droit de vote des étrangers extra-communautaires, pour des raisons évidentes mais que vous ne souhaitez pas évoquer, le peuple a son mot à dire. Il est même souverain en dernier ressort. Ne pas le consulter dans un cas aussi essentiel, c’est simplement le mépriser, ce qui n’est pas de nature à privilégier la sérénité. Les conséquences d’un tel mépris, dont le peuple est habitué depuis longtemps, sont désastreuses et funestes sur le fonctionnement de notre démocratie. Car, frustrés et impuissants mais furieux les citoyens ont de plus en plus tendance, devant ce qu’ils considèrent comme du laxisme, un manque de courage, un déni de réalité et donc un renoncement de la part de leurs responsables politiques, à vouloir se venger soit en boycottant l’isoloir, soit en donnant leur voix à ceux qui ont affiché clairement une stratégie qui vise à violer intentionnellement et sans ambiguïté le politiquement correct. Et au bout du compte, lorsque la réalité est ignorée et occultée de façon si peu responsable et pendant si longtemps, les conséquences d’une telle dérive sont incalculables et imprévisibles. Car on fait savoir depuis trop longtemps aux citoyens que leur avis n’a aucune importance. Mais il arrive un moment où un peuple éduqué dans l’idée démocratique, cependant las d’être ignoré par ses élites, pourrait exiger d’être écouté.
Cela dit, j’approuve totalement votre propos lorsque vous insistez sur la nécessité de rappeler aux Français d’où ils viennent et les valeurs qu’ils portent, mais à condition de ne pas considérer que l’histoire de France commence avec la Révolution française et de ne pas accepter le délire de certains, arrivés récemment dans notre pays, qui estiment que l’histoire commence avec eux. La France est un vieux pays qui a une histoire de deux mille ans et qui est depuis quinze siècles un pays catholique même si la sécularisation est passée par là. Elle possède donc un héritage historique, spirituel et culturel qui a fait ce qu’elle est et que nous avons à défendre, à faire fructifier et à transmettre.
En vous écoutant, certains de vos propos provoquent une incompréhension qui interpelle naturellement les citoyens. En effet, qui contesterait que la richesse de l’héritage légué par les migrants au fil du temps fait partie de l’identité française ? La réponse est claire : personne. Personne, pour une simple et bonne raison, c’est que ces migrants, dont nombre d’entre nous sont les descendants, n’ont pas été intégrés mais se sont intégrés et ont été assimilés dès la deuxième génération.
Mais alors, où est le problème ? Pourquoi est-il si difficile aujourd’hui de parler de l’immigration, sujet devenu tabou ? Pourquoi certains de nos concitoyens ne se sentent-ils plus chez eux ? Pourquoi est-on dorénavant abreuvé sans cesse de termes comme « laïcité » ou « vivre-ensemble » qui n’avaient jusqu’à récemment pas besoin d’être évoqués tant ces principes étaient vécus par les citoyens presque sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir ? Leur usage répétitif et intempestif ne constitue-t-il pas, en fait, un aveu de reconnaissance d’un véritable problème qui se pose aujourd’hui pour l’unité de la nation ?
La réponse est simple mais, comme d’autres, vous ne voulez pas l’évoquer : l’immigration que la France a connue jusqu’au milieu des années 1970 était d’origine européenne, donc de culture commune nourrie par l’héritage chrétien qui est le trésor non seulement des chrétiens mais de toute l’Europe, ce qui a facilité l’assimilation dès la deuxième génération. En revanche, l’immigration que notre pays subit depuis l’adoption de mesures comme le regroupement familial, puis les régularisations massives de clandestins de 1981 et 1997, mais également celles effectuées régulièrement (au moins 30 000 par an) – sachant que qui dit régularisation, dit regroupement familial dans la foulée – est de nature totalement différente par sa culture modelée par l’islam. Cet islam qui ne connaît que les droits de Dieu et ne reconnaît pas, de fait, la séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel ni, par voie de conséquence, les droits de l’Homme. Cela conduit inévitablement à des situations non seulement insupportables et mal vécues par nos concitoyens mais qui deviennent dangereuses pour l’avenir. Et alors que déjà en 1981, M. Georges Marchais (personnage plutôt positionné à gauche sur l’échiquier politique, vous en conviendrez) tirait la sonnette d’alarme avec sa lettre – plus que jamais d’actualité – adressée au recteur de la Mosquée de Paris et publiée le 16 janvier dans le journal » l’Humanité « , nos gouvernants n’ont, depuis, toujours rien changé, fermant les yeux sur un sujet pourtant capital pour l’avenir de la nation. Il n’est tout de même pas difficile de comprendre, l’actualité quotidienne nous le démontre, que sous les coups de boutoir d’une radicalisation des esprits d’une partie de cette immigration nous courrons au-devant de lendemains douloureux car sa culture n’est pas celle de notre conception chrétienne de la liberté, de la dignité et du respect de la personne humaine et de la distinction des pouvoirs. Des valeurs universelles léguées par notre civilisation gréco-romaine et chrétienne, celles de nos racines : Athènes, Rome et Jérusalem. Vous avez donc raison, il faut rappeler aux Français d’où ils viennent. Cela permet ainsi de mettre en évidence le fossé qui existe entre les valeurs que porte et promeut la France et celles revendiquées par une partie de plus en plus importante de ceux qui se réclament de l’islam et de mieux comprendre les réactions de nos concitoyens que vous considérez à tort comme un repli sur soi, un rejet de l’autre qui serait marqué par « un sentiment de dépossession, entretenu avec malice sinon avec malignité ». Nos concitoyens sont simplement lucides et consternés devant un tel manque de clairvoyance.
Car il faut également écouter certains responsables religieux musulmans, sur notre propre sol, qui ne sont d’ailleurs nullement inquiétés par les pouvoirs publics : « Dans l’islam la notion de citoyenneté n’existe pas, mais celle de communauté est très importante, car reconnaître une communauté, c’est reconnaître les lois qui la régissent. Nous travaillons à ce que la notion de communauté soit reconnue par la République. Alors, nous pourrons constituer une communauté islamique, appuyée sur les lois que nous avons en commun avec la République, et ensuite appliquer nos propres lois à notre communauté ». “ L’assimilation suppose que les populations islamiques se fondent à terme dans la population. Ceci est exclu car cela signifie l’abandon de la loi islamique (…) Il n’y aura pas de dérogation à cette règle.”
Leur message est clair et appliqué par leurs fidèles. Le nier ou vouloir l’occulter est faire preuve de déni de réalité et compromettre ainsi l’avenir. D’ailleurs, pourquoi nos parlementaires ont-ils été conduits à voter une loi sur l’interdiction du port du voile à l’école ? Pourquoi une loi sur l’interdiction de la burqa ? Pourquoi une charte sur la laïcité dans les écoles ? C’est bien la preuve que l’islam pose problème à nos sociétés européennes et que ces différences de comportement ne sont pas, comme certains voudraient nous le faire croire, le produit de contextes sociaux « made in France » mais bien » importés » par une culture incompatible avec nos traditions et notre mode de vie.
Le cardinal De Richelieu affirmait que « la politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire ». Et ce qui est nécessaire aujourd’hui c’est la refondation urgente de notre politique sur l’immigration et l’application ferme de nos lois. Au lieu de cela, vous affirmez à nouveau la nécessité d’accorder le droit de vote (et d’éligibilité) aux étrangers extra-communautaires, en vous gardant bien de demander son avis au peuple. Il faut bien que vous compreniez que l’instauration d’un tel droit mènerait indubitablement à l’émergence d’une société biculturelle qui ne pourra que se déchirer car conduisant vers la libanisation de notre pays et donc, à terme, vers la guerre civile.
Car en adoptant une telle mesure, à un moment où l’intégration ne fonctionne plus sous l’effet du nombre, il n’est pas difficile de comprendre que des groupes de pression se mettront inévitablement en place pour chercher à imposer encore plus leurs revendications. Comment ne pas comprendre que nos valeurs, nos principes de vie, nos relations seront profondément affectées si des millions d’étrangers originaires d’Afrique et du Maghreb ont leur mot à dire sur la vie quotidienne de la cité ? Comment ne pas comprendre que c’est ouvrir un boulevard aux partisans du communautarisme, qui plus est un communautarisme dorénavant agressif et vindicatif ? Il semble que le bon sens ne soit pas une qualité répandue chez nos responsables politiques. Pourtant, l’une des tâches nobles du politique est de maintenir et entretenir l’unité de la Nation laquelle ne peut exister qu’à la condition que la société possède un minimum de cohérence interne. Il serait donc temps non seulement de cesser d’accepter mais de revenir sur cette multitude d’accommodements sans fin imposés en fait à la société française alors que c’est à celui qui est accueilli de s’adapter à sa nouvelle vie et non pas à celui qui le reçoit. Car en acceptant ces dérives, nos responsables politiques encouragent la surenchère avec des revendications inacceptables et insupportables qui ont conduit, entre autres – c’est tout de même ahurissant – à introduire des méthodes barbares dans l’abattage des animaux contraires à nos traditions et aux principes d’une société civilisée, ou à ce que nos lois ne soient pas appliquées partout car non acceptées par certains.
C’est ainsi qu’une crise identitaire est imposée à notre nation, car c’est bien de cela dont il s’agit. Elle n’aurait jamais dû se produire si nos responsables politiques avaient œuvré, et ce, depuis une quarantaine d’années, pour le bien commun et dans l’intérêt de la Nation. Et le bon sens voudrait que l’on rappelle ou que l’on apprenne à cette immigration extra-européenne que la misère dans laquelle elle vivait avant de rejoindre notre pays est en grande partie la conséquence de sa culture fermée à la connaissance et au progrès. La suite logique est qu’elle doit en prendre conscience et décider de s’intégrer à la société qui l’a accueillie et qui lui offre des conditions de vie enfin décentes. Elle doit se fondre dans la masse, comme d’autres l’ont fait, pour réussir sa nouvelle vie et donner à ses enfants des perspectives de réussite dans une nouvelle culture qu’elle doit progressivement adopter pour y inscrire sa descendance. Et celui qui refuse ce pacte, n’a pas sa place chez nous. Encore faudrait-il que l’école abandonne un système insensé et suicidaire qu’elle applique et maintient depuis une quarantaine d’années et qui constitue un frein puissant à l’intégration des jeunes immigrés malgré les avis successifs émis par le Haut Conseil à l’Intégration et curieusement ignorés. C’est ainsi que notre école prépare des lendemains qui seront difficiles avec la violence comme seul outil d’expression. Mais, on l’a bien compris, le problème que pose cette immigration n’est pas tant le pays d’origine que la culture qui la réunit. Cette dernière est modelée par l’islam qui est, il faut bien l’admettre, incompatible avec nos sociétés européennes démocratiques. D’ailleurs, ces immigrants et même leurs enfants nés dans notre pays et appelés à devenir français à 18 ans par le droit du sol (90 000 chaque année), restent viscéralement très attachés à la nationalité du pays d’origine et à leur religion à laquelle ils font allégeance pour la plupart. Et les premiers résultats d’une telle politique suicidaire menée par l’Éducation nationale se sont concrétisés avec les émeutes que le pays a connues en fin d’année 2005.
Elles se reproduiront. Une dizaine d’années plus tard, les choses se sont aggravées avec les bombes à retardement que représentent les Merah, Nemmouche, Kelkhal, et autres djihadistes dans nos cités dont les rangs ne cessent de croître pour atteindre aujourd’hui, il faut être lucide, plusieurs milliers d’individus potentiellement dangereux. Comment interpréter le sondage de ICM Research qui révèle que 27 % des 18 à 24 ans et 22% des 25 à 34 ans dans notre pays ont une opinion favorable à l’État islamique ? Cela ne doit-il pas interpeller nos responsables politiques et les amener à en tirer les conséquences en révisant leur vision idyllique et angélique de cette « France rêvée de 2025 » qui risque de tourner au cauchemar ? Gouverner, n’est-ce pas prévoir ?
Alors une question lancinante taraude les citoyens fidèles à leurs racines et attachés aux valeurs qui ont fait la France : combien d’immigrés de culture différente une société peut-elle accueillir sans rompre son équilibre identitaire, sans mettre en péril son identité et donc son unité ? Pouvez-vous admettre que les citoyens ne comprennent pas l’intérêt qu’il y a à favoriser une mutation de notre identité à marche forcée en accueillant toujours plus d’immigrés de culture différente, voire hostile à la nôtre, qui plus est alors que d’un simple point de vue financier notre pays ne peut plus se le permettre ? C’est une simple question de bon sens et non pas une réaction xénophobe qui serait « entretenue avec malice et malignité ».
Il est vrai que dans notre pays, depuis plusieurs années, la bien-pensance et le politiquement correct règnent dans la tête de la plupart de nos responsables politiques ainsi qu’au sein d’une grande partie de nos médias incapables de traiter les faits avec objectivité mais en revanche prompts à se comporter en procureurs et en juges à l’égard de ceux qui tentent d’alerter sur les dangers qui guettent notre pays en sonnant le tocsin. Le cas de l’éviction du journaliste/écrivain Eric Zemmour par une chaîne de télévision est symptomatique de cette attitude qui s’apparente à du terrorisme intellectuel. Mais Chamfort n’avait-il pas affirmé : « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin » ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.