Guy Pervillé est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse-le Mirail, spécialiste de l’histoire de l’Algérie coloniale ainsi que de la guerre d’Algérie. Il a notamment publié Pour une histoire de la guerre d’Algérie (Paris, Picard, 2002), La Guerre d’Algérie (PUF, Que-sais-je ?, 2007), Atlas de la guerre d’Algérie (Autremeent, 2003), Les accords d’Évian, succès ou échec de la réconciliation franco-algérienne (Armand Colin, 2012), et chez Vendémiaire, La France en Algérie, 1830-1954 (2012, prix Lyautey 2012 de l’Académie des sciences d’outre-mer).
Oran, 5 juillet 1962. Leçon d’histoire sur un massacre. (2014) Paris, éditions Vendémiaire, 2014, 317 p. (l'ouvrage ne sera disponible qu'après le 1er mai) :
De tous les événements liés à la guerre d’Algérie, aucun n’a subi une occultation aussi complète que le massacre subi à Oran, le 5 juillet 1962, soit quelques mois après les accords d’Évian et deux jours après la proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie, par une partie de la population européenne de la ville. C’est pourtant celui dont le bilan est, de très loin, le plus lourd : en quelques heures, près de 700 personnes ont été tuées ou ont disparu sans laisser de traces.
Qui a organisé ce massacre ? S’agit-il d’un mouvement de foule spontané, dans une ville ravagée depuis des mois par les attentats de l’OAS ? Ou d’un règlement de compte entre les diverses tendances du nationalisme algérien ? Et pourquoi l’armée française, pourtant dûment informée, et-elle-restée des heures sans intervenir ? A Paris, le gouvernement était-il au courant et a-t-il délibérément laissé dégénérer une situation dont le règlement reveanit désormais à l’Algérie indépendante ?
Reprenant les témoignages, les ouvrages des journalistes et les travaux des historiens sur la question, Guy Pervillé propose ici une magistrale leçon d’histoire pour comprendre cet événement tragique, ainsi que le silence qui l’entoure.
Oran, le 5 juillet 1962… le "Mur des Disparus", Perpignan
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Stupéfiant… Robert Ménard, né à Oran un 6 juillet 1953, prétendu grand reporter, n'a eu connaissance des massacres du 5 juillet 1962 d'Oran que 50 ans après, en 2012 !!! Entretien émouvant. Très émouvant incontestablement… Magnifique ramage. Mais pour quelle efficacité ? Découvrir son enfance à 61 ans passés, c'est quand même un peu tard… Que n'a-t-il, devenu grand enfant, davantage interrogé sa grand'mère… Si petit Robert ou un peu plus grand avait attentivement écouté sa grand'mère il aurait retenu que celle-ci n'a sans doute jamais parlé de "piénoirs" mais, étant catholique, se serait toujours identifiée comme "Européenne"… Petit Robert aurait appris et retenu que ce sobriquet "piénoirs" n'a été donné aux malheureux exilés que par les indignes patos qui par lâcheté, ces "veaux" avaient voté pour entériner la capitulation de DeGaulle… Mettre à part et déconsidérer ces pestiférés qu'ils avaient condamnés à l'exil, réflexe récurrent des coupables celui de diminuer leurs victimes… Petit Robert saurait que si en un autre temps certains avaient été contraints de porter une étoile, rose ou jaune, ces piénoirs débarqués en France malgré eux ont eu aussi leur marque longtemps indélébile : leurs vieilles voitures, celles qui avaient pu les accompagner dans l'exil, ont alors été systématiquement immatriculées dans des séries spéciales… Revenons à ce 5-Juillet longtemps ignoré de petit Robert… … J'y pense : Perpignan, c'est quand même pas très éloigné de Béziers… Le grand chef des "grands reporters" n'a-t-il donc pas appris qu'y est érigé un "Mur des Disparus", voilà déjà bien plus qu'un an, plusieurs années même ! Craignons que dans cette poignante et "naïve" confession il n'y ait une belle part d'opportunisme… Bon réveil, Robert !
Un de mes amis né en 1961 - j'écris bien : né en 1961 - prétend avoir participer à l'action de l'OAS… En fait, son père fortement engagé dans la Secrète cachait ses armes dans le berceau de son bébé… Né en 1961, mais un héros par rapport à bien des piénoirs…