MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE ALGÉRIE FRANÇAISE
En ce 11 mars prochain ayons une pensée toute particulière à l'intention de Jean Bastien-Thiry, Honneur de l'Armée française, Honneur de la France, assassiné le 11 mars 1963 sur ordre de l'infâme traître et criminel compulsif DeGaulle, le plus sanguinaire qu'ait connu la France depuis la Révolution et sa Terreur…
Extrait de la Déclaration du Colonel Jean Bastien-Thiry, le 2 février 1963 devant la Cour militaire de Justice de Vincennes :
« Le danger que court actuellement ce pays ne vient pas d'un risque de destruction physique ou matérielle : il est plus subtil et plus profond car il peut aboutir à la destruction de valeurs humaines, morales et spirituelles qui constituent le patrimoine français . Ce patrimoine provient d'un héritage qui est à la fois grec, latin, occidental et chrétien et repose sur une conception précise de la liberté et de la dignité de l'homme et des collectivités humaines et sur la mise en application de principes fondamentaux qui sont la recherche et le souci de la justice, le respect de la vérité et de la parole donnée et la solidarité fraternelle entre tous ceux qui appartiennent à la même collectivité nationale . Nous croyons qu'on ne viole pas impunément et cyniquement ces différents principes sans mettre en péril de mort, dans son esprit et dans son âme, la nation tout entière . »À l’aube du 11 mars 1963, Jean-Marie Bastien-Thiry est fusillé au fort d'Ivry. Cette exécution politique est la dernière qu'ait connue la France à ce jour. La victime est un polytechnicien de 35 ans originaire de Lunéville, marié et père de trois fillettes. Scientifique brillant et de stature internationale, il œuvre à la Cité de l'Air, à Paris, avec le grade de lieutenant-colonel, quand sa conscience est bouleversée par le drame algérien…
DeGaulle était revenu au pouvoir grâce au soulèvement de l'armée et des Français d'Algérie, le 13 mai 1958. Ces derniers craignaient à juste titre que le gouvernement de la IVe République ne négocie un retrait des trois départements algériens. Ils placèrent naïvement leurs espoirs en DeGaulle qui leur promit sans ambages de maintenir l'intégrité du territoire. Mais une fois au pouvoir, De Gaulle décida de l'impossibilité de maintenir le statu quo en Algérie. Il se refusa d'autre part à octroyer aux Musulmans d'Algérie tous les droits des citoyens français comme l'eussent souhaité l'ancien gouverneur Jacques Soustelle... ou des militaires comme Jean-Marie Bastien-Thiry. Restait l'alternative de l'indépendance. Il fallut près de quatre longues années pour que DeGaulle pût convaincre ses partisans que l'indépendance de l'Algérie était inéluctable.
La déconfiture fut totale. Après la signature des accords d'Évian, les Pieds-Noirs refluèrent en désordre vers la métropole et les vainqueurs du FLN assassinèrent dans des tortures affreuses plusieurs dizaines de milliers de harkis et autres musulmans francophiles, abandonnés par l'armée française et le gouvernement de DeGaulle. Comme beaucoup de militaires de sa génération, Jean-Marie Bastien-Thiry ne comprit pas les revirements de DeGaulle. Il les interpréta comme autant de trahisons à l'égard de la Nation, des Français d'Algérie et des Musulmans fidèles à la France.
Refusant l'inéluctable, Jean-Marie Bastien-Thiry se convainquit que DeGaulle était un obstacle à la restauration de la grandeur de son pays. C'est ainsi que sous l'égide d'un mouvement clandestin, le Conseil National de la Résistance (CNR) de Georges Bidault, il organisa un attentat contre le cortège de DeGaulle. Le 22 août 1962, au Petit-Clamart, dans la banlieue sud de Paris, alors que DeGaulle se rend de l'Élysée à sa résidence de Colombey-les-deux-Églises, la DS présidentielle est mitraillée par les six tireurs du commando de Jean-Marie Bastien-Thiry. Les conjurés visent principalement les pneus afin d'arrêter la voiture. Mais les pneus résistent aux balles et le sang-froid du chauffeur fait le reste. Les tireurs sont bientôt arrêtés. Jean-Marie Bastien-Thiry est arrêté à son retour d'une mission scientifique en Grande-Bretagne. Un tribunal d'exception, la Cour militaire de Justice, jugera les prévenus…
L'attentat dit "du Petit Clamart" visait à arrêter le chef de l'État afin de le traduire en Haute Cour pour forfaiture, crimes et trahison. Les conjurés ont tiré principalement sur les pneus afin d'arrêter la voiture… Qu'enfin se tienne pour l'Histoire le procès du seul coupable vrai criminel dans ce drame…
Le prétendu procès dit "du Petit-Clamart" s'ouvre au Fort de Vincennes le 28 janvier 1963, devant la Cour militaire de justice. La Cour est composée des généraux Gardet et Binoche, des colonels Bocquet et Reboul et de l'adjudant Latreille. Le siège du Ministère Public représentant du "pouvoir de fait" est occupé, en premier lieu par le général Sudaka, qui, malade en cours d'audience, est remplacé par le général Gerthoffer. Jean-Marie Bastien-Thiry, Alain Bougrenet de la Tocnaye, Jacques Prévost, Pascal Bertin, Lazlo Varga, Étienne Ducasse, Pierre-Henri Magade, Alphonse Constantin, Gérard Buisines comparaissaient, accusés de complot contre la sûreté de l'État et tentative d'assassinat contre le président de la République. Ils sont défendus par maîtres Tixier-Vignancour, Richard Dupuy, Le Corroller, Engrand, François Martin, Louis-François Martin, Cathala, Szigeti, Jacquet, Prévost, Coudy, Flécheux, Lemeignen, Varaut, Wagner, Rambaud, Damien, Gibault, Labedan-Puissan. À la suite d'un incident d'audience, maître Jacques Isorni chargé de la défense de Prévost, est suspendu pour trois ans en cours d'audience par décision de la Cour. Le jugement intervient le lundi 4 mars. Jean-Marie Bastien-Thiry, Alain Bougrenet de la Tocnaye, Marcel Prévost sont condamnés à mort, les autres accusés sont condamnés à diverses peines de réclusion criminelle et de prison. Georges Watin, Serge Bernier, Louis de Condé, Lajos Marton, Jean-Marie Naudin, sont condamnés par contumace à des peines allant de la prison à la mort. Le cas de Gyula Sari, est disjoint. Alain Bougrenet de la Tocnaye et Jacques Prévost seront graciés. Jean-Marie Bastien-Thiry a sera fusillé à l'aube du 11 mars 1963.
Le lundi 11 mars à l'aube - une semaine après le verdict - d'importantes forces de police entourent la prison Fresnes. D'autres jalonnent la route qui conduit au Fort Ivry. Celui-ci est lui-même étroitement surveillé. Dans sa cellule, on vient réveiller le colonel Bastien-Thiry. Il dort profondément. Dès qu'il ouvre les yeux, il comprend. Ses premières paroles sont pour ses amis : Quel est leur sort ? On le rassure : ils ont été graciés. Alors il s'habille posément, revêt par dessus ses vêtements civils une capote bleue de l'armée de l'air, sans galons. Il ne dit rien. Déjà, il se détache du monde, cependant que ses avocats, dans un ultime effort pour le sauver, lui font signer cette déclaration : « Je proteste contre ma condamnation et mon exécution. Ma condamnation est illégale. Mon exécution est un assassinat. Je demande qu'il y soit sursis jusqu'à ce que le Conseil d'état se soit prononcé sur la validité des arrêts de la Cour Militaire de justice. » On transmet au général Gerthoffer, chien de garde du "pouvoir de fait". Après quelques instants de discussion, celui-ci refuse le sursis, Le condamné entend alors la messe, reçoit la communion. Ceux qui assistèrent à ces derniers instants ont rapporté à quel point ils avaient été frappés par le rayonnement intérieur qui émanait alors de l'homme qui allait être immolé.
Jean Bastien-Thiry prend place dans un fourgon cellulaire. Pendant le trajet, il prie. Le convoi parvient au Fort d'Ivry. Le condamné marche vers le poteau en tenant toujours son chapelet entre ses doigts. On l'attache, on veut lui bander les yeux. il refuse, comme l'avaient fait avant lui Albert Dovecar, Claude Piegts, Roger Degueldre. À 6 h 46, la salve retentit, puis le coup dit « de grâce ». Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est mort. On emporte son corps à Thiais. On l'enfouit dans le carré des suppliciés, à la sauvette, comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l'on entassait dans les fosses communes. Autour de cette tombe sans croix, quelques gendarmes, garde dérisoire. Bernanos a écrit ces mots admirables : « Nous ne souffrons pas en vain. Nous souffrons pour tous les lâches qui ne risquent rien. Que Dieu ait pitié de nous ». À qui pourraient-ils mieux s'appliquer qu'à celui qui dort en paix avec lui-même, sous les broussailles de Thiais ?
« Je suis persuadé que notre mort, si elle avait lieu, secouerait la torpeur du peuple français », s'était écrié Alain de la Tocnaye devant ses juges. Il était bon prophète : la stupeur, l'indignation accueillent la mort de Jean Bastien-Thiry, chez ceux-là mêmes qui s'opposaient farouchement à ses thèses politiques.
Autour du 11 mars des manifestations, chaque année toujours plus nombreuses, ont lieu partout en France en la mémoire de Jean Bastien-Thiry et des fusillés pour l’Algérie française…
- Hommage à Jean Bastien-Thiry sur sa tombe :
Depuis 1963, les 11 mars et 11 novembre de chaque année une prière spéciale est dite sur la tombe du
Colonel Jean BASTIEN-THIRY
pour tous ceux qui sacrifièrent leur vie à la défense de l’Algérie française
unis dans notre souvenir à tous ceux qui sont morts pour la patrie
au cours des deux dernières guerres mondiales et des combats Outre-mer
Vous êtes invités à la prochaine cérémonie :
le dimanche 9 mars 2014 à 15 heures,
hommage rendu au colonel Jean Bastien-Thiry,
hommage rendu au colonel Jean Bastien-Thiry,
25 rue de Bièvres, cimetière de Bourg La Reine (92340)…
- dimanche 9 mars à 15 heures : Dépôt de gerbe et prière au cimetière de Bourg-la-Reine (92) sur la tombe de Jean Bastien-Thiry.
- mardi 11 mars à 18 heures: messe en l’église Sainte Odile, 2 av. Stéphane Mallarmé, 75017 Paris
Autres messes pour Jean Bastien-Thiry :
. à Marseille : messe le mardi 11 mars à 17h30 en la basilique du Sacré-Cœur (av. du Prado 13008)
. à Draguignan: messe le mardi 11 mars à 18h30 en l'église de la Sainte Famille
. à Meylan (38) : messe le mardi 11 mars à 11 heures au Prieuré St Pierre Julien Eymard, 22 chemin du Bachais
. à Nancy : messe le mardi 11 mars à 18h30 à la chapelle Marie-Immaculée, 33 av. du Gal Leclerc
. à Nancy : messe le mardi 11 mars à 18h30 à la chapelle du Sacré Cœur 65 rue maréchal Oudinot
. à Nice : messe le mardi 11 mars à 18h30 à l’oratoire St Joseph, 18 rue Catherine Ségurane
. à Saint-Raphaël : messe le mardi 11 mars à 18h30 en la basilique N.D. des Victoires
. à Toulon : messe le mardi 11 mars à 18 heures en la cathédrale de Toulon
. à Courtalain (28) : messe de mardi 11 mars au séminaire Saint Vincent de Paul
Autres messes commémoratives :
- à Paris : messe le mercredi 26 mars à 18h30 en l’église Saint Nicolas du Chardonnet (75005)
- à Antibes: mercredi 26 mars : messe en l’église du Sacré-Cœur pour tous les martyrs de l’Algérie Française
- à Montauban : samedi 22 mars à 10h : messe en la chapelle de l’Immaculée Conception pour tous les martyrs de l’Algérie Française.
Cercle Jean BASTIEN-THIRY - B.P. 70 - 78170 La Celle Saint-Cloud
Pour toute information :
CERCLE JEAN BASTIEN-THIRY
- Adresse du Cercle : B.P. 70 - 78 170 La Celle Saint-Cloud (France)
- tél. et fax : 01 39 18 45 05
- courriel : basthiry@aol.com
http://www.bastien-thiry.fr [ce site s'affirme comme un authentique "Lieu de Mémoire"]
Comité d'Honneur
- La Maréchale de Lattre de Tassigny, le Général Weygand, les Généraux Challe, Gardy, Salan, Zeller, l'Ingénieur Général Bonte, les Colonels Argoud, de Blignières, Garde, Moinet, le Bachaga Boualam, Monseigneur Ducaud Bourget, l'Abbé Bayot, l'Abbé Serralda, Jean Anouilh, Maîtres Richard Dupuy, Bernard Le Coroller, Jacques Isorni, Jean-Louis Tixier Vignancour ...
Objectifs
- Honorer et défendre la mémoire du Colonel Jean Bastien-Thiry, fusillé au Fort d'Ivry à Paris le 11 mars 1963, pour attentat contre le général De Gaulle .
- Faire connaître les raisons et promouvoir les valeurs qui ont inspiré son action .
Liste d'ouvrages disponibles au Cercle Jean Bastien Thiry, BP 70 (78170) La Celle Saint- Cloud - France
- "Déclaration du Colonel Bastien Thiry " à son procès - 35 pages - Dans une première partie, l'accusé rappelle les grandes étapes de l'abandon de l'Algérie Française : rébellion de 1954, intervention armée, engagements et reniements successifs du Général De Gaulle, tractations avec le F.L.N., journée des barricades à Alger, blocus de Bab el Oued, fusillade du 26 mars rue de l'Isly, signature des accords d'Evian, abandon des Pieds Noirs et génocide des Harkis .Dans la seconde partie, il justifie la révolte des populations abandonnées, la création de l'O.A.S. et du Conseil National de la Résistance et la décision d'arrêter le Chef de l'Etat afin de le traduire en Haute Cour pour forfaiture, crimes et trahison.
- "Présence de Jean Bastien Thiry" - Texte de la Déclaration et articles de Presse parus en 1963 - 110 pages.
- "Jean Bastien Thiry : Sa vie, ses écrits, témoignages "- 265 pages.
- "Bastien Thiry : Vérité " - Le Procès de l'attentat du Petit-Clamart " - Sous ce titre, c'est le procès et la mort du colonel Bastien-Thiry qui sont évoqués avec une intensité poignante par Geneviève Bastien-Thiry, sa femme, à partir des documents authentiques . - 247 pages.
- Médaillon à l'effigie de Jean Bastien Thiry - Bronze sur résine - diamètre 11 cm.
- Cassette du procès du Petit Clamart - Cassette audio enregistrée au cours du Procès en Cour Militaire de Justice
- "Plaidoyer pour un frère fusillé" de Gabriel Bastien-Thiry. Document exceptionnel écrit par son plus jeune frère où chaque mot a son poids de vérité- 208 pages.
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Présence de Jean Bastien-Thiry… Il pleut sur le fort d'Ivry
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Sur ce blog, la page dédiée à Jean Bastien-Thiry :
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