Clés de la ville d’Alger remises aux Français par le dey Hussein lors de la reddition de la ville le 5 juillet 1830 Photo : Musée de l’Armée |
Les clés d’Alger, que Flanby voulait offrir à Abdelaziz Bouteflika lors de son prochain séjour en Algérie les 19 et 20 décembre 2012 resteront fort heureusement dans leur musée. Le squatteur de l'Élysée a renoncé à son projet illégal qui rencontrait d’ailleurs une forte résistance au sein du ministère de la Culture. Des militaires et des hauts fonctionnaires du ministère de la Défense y étaient également très opposés, et avaient pris l’initiative de faire déposer une requête devant le juge des référés du tribunal administratif de Paris (par l’intermédiaire d’un particulier, en tant qu’« usager [...] du Musée de l’Armée »). Son exposé des faits rappelle les bases juridiques de l’inaliénabilité des collections publiques, qui ne peut être contournée qu’à la suite d’une procédure très précise, et si la commission spécifique donne un avis conforme.
Flanby ne remettra pas davantage à l’Algérie le canon dit Baba Merzoug (érigé en colonne, "la Consulaire" à Brest) dont la subtilisation avait été semble-t-il aussi envisagée. Contrairement aux clés, cette pièce d’artillerie qui gardait la citadelle d’Alger et qui est aujourd’hui conservée à l’Arsenal de Brest, est réclamée depuis longtemps par l’Algérie, de manière plus ou moins officielle.
En revanche, Flanby ne devrait pas arriver les mains vides. Il rendra en effet au Musée Zabana (autrefois appelé Musée Demaeght) d’Oran un petit tableau de Gustave Courbet (une Vierge à l’enfant) qui lui avait été dérobé en 1985 et qui a été retrouvé en France.
Lors de la récente exposition consacrée à l’Algérie, "Algérie 1830-1962 avec Jacques Ferrandez", Paris, Musée de l’Armée, du 16 mai au 29 juillet 2012, les clés d’honneur d’Alger remises par le dey Hussein à l’armée française après la capitulation de la ville le 5 juillet 1830, et qui appartiennent au Musée de l’Armée à Paris, étaient présentées et se voyaient d’ailleurs reproduites dans le dossier de presse.
Ces objets, aux réelles qualités artistiques et à la forte symbolique, restèrent en dépôt dans les musées d’Alger jusqu’à l’Indépendance, date à laquelle ils furent rapatriés avec une partie des collections en métropole et inscrits sur l’inventaire du Musée de l’Armée. Ils s’agit donc de trésors nationaux, inaliénables.
Le 17 novembre 2002 pourtant, était passé en vente chez Osenat à Fontainebleau un ensemble de souvenirs provenant du Maréchal de Bourmont qui, alors général, avait pris la Casbah d’Alger. On y trouvait notamment le sceau du dey mais également deux autres clés, considérées comme des clés de la Casbah.
Ces objets furent achetés par l’Élysée et l’année suivante Jacques Chirac, lors d'un séjour en Algérie, offrit le sceau à Abdelaziz Bouteflika. Il ne s’agissait pas d’objets appartenant à un musée et il n’y avait donc en principe rien de contestable. Que sont devenues les clés acquises en 2002 par l'Élysée ? Peut-être considère-t-on que leur qualité artistique inexistante n’en font pas un bon cadeau diplomatique et est-ce pour cette raison que Flanby aurait jeté son dévolu sur les très belles clés d’apparat conservées par le Musée de l’Armée ?
Sceau du dey d’Alger conservées chez les descendants du Maréchal de Bourmont et acheté chez Osenat Fontainebleau par l’Elysée en novembre 2002 Offert par Chirac à l’Algérie en 2003 Photo : Osenat |
Clés de la Casbah d’Alger conservées chez les descendants du Maréchal de Bourmont et achetées chez Osenat Fontainebleau par l’Élysée en novembre 2002 Photo : Osenat |
Ces objets furent achetés par l’Élysée et l’année suivante Jacques Chirac, lors d'un séjour en Algérie, offrit le sceau à Abdelaziz Bouteflika. Il ne s’agissait pas d’objets appartenant à un musée et il n’y avait donc en principe rien de contestable. Que sont devenues les clés acquises en 2002 par l'Élysée ? Peut-être considère-t-on que leur qualité artistique inexistante n’en font pas un bon cadeau diplomatique et est-ce pour cette raison que Flanby aurait jeté son dévolu sur les très belles clés d’apparat conservées par le Musée de l’Armée ?
On imagine ce qu’il adviendrait de ses collections s’il fallait désormais restituer - au mépris d’ailleurs des lois françaises et des conventions internationales - les prises de guerre historiques à leur nation d’origine. Imagine-t-on la nef des Invalides privée de ses drapeaux ?
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