Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mercredi 21 septembre 2011

Pourquoi il n'y aura pas d'État palestinien… La carte qui dit tout…



David Ben Gourion : « Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place »


Le président Mahmoud Abbas fera sa demande d'adhésion de l'État palestinien à l'ONU, ce vendredi 23 septembre… Cette demande se heurtera immanquablement, quelques soient les discours, à l’opposition farouche d’Israël et bien sûr de son vassal et exécuteur de basses œuvres, les  États-Unis…



JUDÉO-SIONISME : LORSQUE LA MYSTIFICATION DEVIENT VÉRITÉ
Plutôt que d'accepter la souveraineté de l'État palestinien, la volonté d'Israël et de ses agents est d'instaurer le chaos dans les pays arabes : Irak, Égypte, Tunisie, Libye sont tombés, le Yémen vacille, son puissant et héroïque voisin la Syrie résiste encore, mais pour combien de temps ? Volonté non seulement d'affaiblir ces États arabes mais d'y compromettre encore davantage la situation des minorités, celle des chrétiens en particulier. À cette fin les agents du sionisme ont bel et bien investi toutes les institutions des États-Unis, du Royaume-Uni, de France… Pathétique pantomime que celle d'un Nicolas Sarkozy marionnette du Bazar-Henri Lévy…

Plutôt qu’une longue argumentation la carte ci-dessus publiée sur son site par Pierre Piccinin  suffit amplement à illustrer l’attitude d’Israël, état voyou, à l’égard de la Palestine… L’intention n’est pas de reconnaître un jour un État palestinien mais de conquérir toujours davantage de territoires et d’éliminer tous les Arabes de Palestine…



L'Orient - Le Jour  publiait le 5 mai 2011 un article intitulé « Pourquoi il n'y aura pas d'État palestinien », un article qui rappelle les « fondamentaux » d’Israël…  Pierre Piccinin a publié le texte intégral de cet article sur son blog :


 Prison mentale…  Dès lors, comment souffrir la liberté des autres ?

Pourquoi il n'y aura pas d'État palestinien

Alors que Fatah et Hamas, les frères ennemis, se réconcilient enfin dans l’intérêt du peuple palestinien, Israël s’indigne et refuse de dialoguer avec les islamistes, saisissant l’occasion de freiner, une fois de plus, les négociations sur la création d’un État arabe en Palestine… 
Après plus de soixante ans d’annexion progressive de la Palestine par l’État d’Israël, d’occupation et d’extension de la colonisation juive, il est indéniable que l’objectif du « Mouvement sioniste », fondé à la fin du XIXème siècle par Théodore Herzl, est pour ainsi dire atteint : le « Grand Israël », l’État juif, n’est plus très loin de réaliser son expansion maximale. 
En effet, dès les origines du Mouvement sioniste, bien avant l’indépendance même d’Israël, le projet de chasser les Arabes de Palestine et d’étendre un État juif sur toute la région a conditionné la politique des premiers colons : si, au début de leur installation, ils avaient acheté des terres disponibles, par la suite, devenus suffisamment nombreux et organisés, les colons implantèrent de force leurs kibboutz, exploitations fortifiées de palissades et miradors et défendues par une armée clandestine, la Haganah, mise sur pied et dirigée par le Mouvement sioniste. 
Poursuivant cet objectif, la Haganah mena diverses opérations destinées à chasser les Palestiniens de leurs terres et à libérer le territoire pour l’immigration juive, alors que, officiellement, les leaders sionistes avaient affirmé leur désir de vivre en paix avec les populations arabes de Palestine et de créer un État mixte où ces derniers auraient eu leur place. 
Appuyée par des mouvements terroristes radicaux, tels l’Irgoun (qui compta dans ses rangs le premier ministre Menahem Begin) et le Groupe Stern (Yitzhak Shamir, autre premier ministre), l’armée secrète juive se rendit notamment responsable du massacre de la population de Deir Yassin, village palestinien dont la destruction fut suivie de la distribution de tracts aux Arabes de Palestine, les enjoignant à fuir sous peine de subir le même sort : « souvenez-vous de Deir Yassin ! ». Pour les Palestiniens, ce fut le début de l’exode et des camps de réfugiés, la « Nakba », la « catastrophe ». Pour les Israéliens, celui de la colonisation massive. 
La Guerre des six jours, en 1967, a ensuite permis l’annexion de la Cisjordanie et du Golan syrien (du Sinaï également, rendu à l’Égypte suite aux accords de Camp David, en 1978, qui avaient réuni Anouar al-Sadate et Menahem Begin, sous l’égide du président états-unien James Carter). 
Ben Gourion n'avait-il pas déclaré que « les frontières des aspirations sionistes incluent le Liban-sud, le sud de la Syrie, la Jordanie, toute la Cisjordanie et le Sinaï » ? Et d'ajouter : « nous devons expulser les Arabes et prendre leur place »
Depuis lors, les bouclages systématiques et les incursions militaires dans les zones palestiniennes, voire leurs bombardements réguliers sous prétexte de combattre le terrorisme, ont maintenu les populations arabes dans un climat d’étouffement économique et d’insécurité permanent. Les frappes massives sur Gaza, en décembre 2008, en sont un exemple majeur : plus de 1300 morts et 5000 blessés. 
Cette situation est entretenue depuis plusieurs décennies par l’État israélien, ce qui est aujourd’hui plus qu’une hypothèse, mais un fait clairement établi, suite à la publication par le site « Wikileaks » de courriers électroniques de la diplomatie états-unienne : Israël a volontairement asphyxié économiquement les territoires palestiniens, en particulier Gaza, en prenant soin toutefois de ne pas aller jusqu’à provoquer une crise humanitaire, de sorte à prévenir toute réaction de la communauté internationale. 
Cette politique israélienne a pour conséquence l’émigration progressive de la population palestinienne et leur départ vers l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes… 
Que peut bien espérer, en effet, un père de famille, lorsqu’il ne peut ni travailler pour nourrir les siens, ni en assurer la protection ? 
Même si le taux de natalité est élevé, côté arabe, les enclaves palestiniennes se vident donc peu à peu, tandis que les colonies juives qui les entourent resserrent irrémédiablement leur périmètre. 
Cette politique, manifestement planifiée de longue date, ne laisse ainsi aucune chance à la création, un jour, d’un État arabe en Palestine, perspective qui, de toute évidence, n’a jamais fait partie de l’agenda réel du gouvernement israélien. 
Forcé par la communauté internationale de faire bonne figure et de s’asseoir à la table des négociations, ce gouvernement se ménage cependant systématiquement une porte de sortie, évitant soigneusement d’aboutir à un accord, ce dont il vient encore de faire la preuve, en septembre dernier, en refusant de prolonger le moratoire sur la colonisation, alors que les négociations israélo-palestiniennes ont repris, à l’initiative de l’administration Obama. 
Ainsi, seules les Nations Unies pourraient, d’autorité, imposer la création d’un État palestinien, et ce, pour commencer, sur base de la célèbre résolution 242 de 1967, qui ordonne à Israël de se retirer des territoires occupés lors de la guerre des six jours, décision réaffirmée en 1973 dans l’article 2 de la résolution 338 consécutive à la Guerre du Kippour. 
Certes, Israël a toujours joué sur l’ambiguïté de la version anglaise de cette résolution (article 1.i) : tandis que la version française ordonne le retrait « des » territoires, la version anglaise parle du retrait « de » territoires ("withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent conflict"). Cependant, dans la mesure où le préambule de la résolution 242 justifie la décision en l’appuyant sur le principe de « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre », l’esprit de la résolution est sans équivoque : Israël doit se retirer des territoires annexés en 1967. 
Rappelons que cette résolution n’a jamais été appliquée par Israël, qui viole ainsi le droit international, impunément, depuis plus de quarante ans
Cependant, comment l’ONU, systématiquement bloquée par le veto des États-Unis, grand allié d’Israël, pourrait-elle aboutir à une telle résolution imposant l’État palestinien ? 
Sans aucun doute, dès lors, il n’y aura pas d’État palestinien. 
Et pourtant, n’oublions pas que, légalement, cet État existe déjà bel et bien, mais sur le papier seulement : il fut créé en même temps que l’Etat d’Israël, par la résolution 181 des Nations Unies (que n’annulent pas les résolutions 242 et 338), votée par l’Assemblée générale, le 29 novembre 1947, et qui établissait avec grande précision les frontières de cet État arabe de Palestine…


Lobby : 110 députés français s'opposent à la reconnaissance de l'État palestinien… leur liste

Une analyse pertinente : JUDÉO-SIONISME : LORSQUE LA MYSTIFICATION DEVIENT VÉRITÉ


Show de salon autour de la Shoah et de la loi Gayssot…




[Pour mémoire, rappelons que l'avocat Arno Klarsfeld, bon copain de Nicolas Sarkozy et ex de Carla Bruni, a été nommé président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) par un décret de son bon copain paru mardi 13 septembre 2011 au Journal officiel de la République française.]


mardi 20 septembre 2011

Une menace de génocide plane sur la Kabylie...



Une menace de génocide plane sur la Kabylie...

"Une autre marche des Harkis ?"

- Menaces graves contre le secrétaire général du Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie (MAK)
- Salah Chemlal empêché de rejoindre la marche du MAK par la gendarmerie

Tamurt.info rapporte que le secrétaire général du MAK, Salah Chemlal aurait été interpellé, le 19 septembre au matin, par deux hommes alors qu’il était en route à Tizi-Ouzou afin de rejoindre la marche du MAK…

Voici les faits, tels que racontés par le secrétaire général du MAK,  Salah Chemlal :
« À 7 heures ce matin je suis sorti de chez moi, j’ai pris la route vers Tizi-Ouzou. En arrivant à Raffour je me suis arrêté 10 minutes prendre un café. En sortant, deux hommes m'ont surpris juste à la sortie du café. Ils m’ont tenu les deux bras discrètement et ils m’ont demandé de les suivre et d’être calme. Juste derrière ma voiture il y avait une Peugeot 406 immatriculé « 10 » (de Bouira). Ils m’ont introduit dans la voiture. Il y avait deux autres hommes devant, on m'a mis au milieu et l’interrogatoire a commencé. Ils me parlaient en arabe. Je vais te faire un résumé des questions et réponses :

- Eux : C’est toi Salah Chemlal, secrétaire général du mouvement séparatiste ?
- Moi : Salah Chemlal, oui, secrétaire général du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie et non "séparatiste".
- Moi : Je peux savoir à qui j’ai affaire ?
- Eux : Ferme-la. C’est nous qui posons des questions.
- Eux : Tu vas où ce matin ? À la marche des harkis de Tizi-Ouzou ?
- Moi : À Tizi-Ouzou, oui, mais c’est pour rejoindre les hommes libres qui vont marcher contre vos pratiques comme celle que vous êtes en train de me faire subir en ce moment.
- Eux : Tu as une tête dure, dis-nous pourquoi vous allez tenir votre congrès a Bouira ? Pourquoi ces traîtres de Tizi ne le tiendront pas chez eux dans leurs collines de misère ?
- Moi : Bouira est une terre kabyle, donc tout les Kabyles sont chez eux à Bouira et ils peuvent organiser ce qu’ils veulent.
- Eux : On sait que tu es derrière l’organisation du congrès à Bouira, donc demain tu demandes de le délocaliser .
- Moi : C’est la Kabylie qui veut l’organiser à Bouira, je n’y peux rien.
- Eux : On verra, Bouira est une terre arabe.
- Eux : Que ce que les Américains ont promis à votre Grand traître Ferhat ? Et les Allemands, le Maroc, Israël, hein parle !
- Moi : Je n’ai rien à dire à ce sujet, à part que la Kabylie a beaucoup d’amis qui suivent avec intérêt ce qui se passe chez nous.
- Eux : Wlad frança ya rkhas, si quelque chose arrive à notre chère patrie vous êtes avertis, vous allez le payer en premier.
- Moi : Vous êtes en train de nous menacer, dites-moi à qui on a affaire.
- Eux : DJihaz dawla (Instrument de l’État)...

Donc voilà, sans parler d’autres questions, comme « Pourquoi j’étais à Bgayet et maintenant à Tubirett… Est ce que c’est Ferhat qui m’a envoyé à Bouira… Combien il me paye… D’où vient l’argent du MAK… Pourquoi c’est moi qui ai installé le premier bureau du MAK à Sétif… Tu veux faire quoi à Bouira… Qui sera le prochain président du Mak… » 

À 9 heures 15, ils m’ont relâché en me demandant de bien réfléchir à délocaliser le congrès. Je suis revenu au café, j’ai pris un verre d’eau car j’étais paniqué. Dix minutes après j’ai repris la route. En arrivant au barrage fixe de la gendarmerie de Ladjiva, on m’a arrêté et demandé de rentrer chez moi sans explications. »
Accédez à Tamurt.info : votre lien avec la Kabylie



Paysage médiatique kabyle…

Tamurt.info a le plaisir de vous confirmer qu’un journal d’information généraliste www.tamurt.info dédié entièrement à la Kabylie est venu enrichir le paysage médiatique en ligne depuis le 12 janvier 2010, correspondant à Yennayer : 1er jour de l’an berbère 2960.

Tamurt.info avec ses 4 éditions, en kabyle, français, anglais et allemand, vous offre la possibilité de choisir parmi ces langues celle qui vous convient pour être informé sur tous les sujets relatifs à la Kabylie et aux Kabyles résidant aux quatre coins du monde.

Pour mener à bien cette mission d’information, Tamurt.info se doit de renforcer ses équipes rédactionnelles, de journalistes, de chroniqueurs, de correspondants, de caricaturistes, vidéastes, webmasters, graphistes, etc.

Tamurt.info œuvre bénévolement, mais avec professionnalisme et conviction, pour rendre visible la culture et les aspirations de la Kabylie, renforcer le sentiment d’appartenance au pays kabyle, à tamurt-nneɣ, et pour sensibiliser les Kabyles partout où ils se trouvent à défendre avant toute autre considération les intérêts suprêmes de la Kabylie.



lundi 19 septembre 2011

Assassinat des sept moines de Tibhirine : les services secrets algériens mis en cause

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Quinze ans après l’assassinat des sept moines de Tibhirine, Jean-Baptiste Rivoire ouvre de nouvelles pistes mettant en cause les services secrets algériens…


Depuis le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, l'enlèvement et l'assassinat des sept moins trappistes du monastère de Tibhirine en Algérie, dans la nuit du 26 mars 1996, ont pris une dimension affective particulière dans l'opinion, touchée à l'évidence par l'évocation de leur destin tragique. Sans que les conditions de leur mort ne soient pourtant élucidées. Qui a décapité les moines ? Quand ? Pourquoi les corps n'ont-ils toujours pas été retrouvés ? Si le film de Beauvois esquive la question, c'est que la vérité judiciaire n'a pas été établie. Les zones d'ombre flottent aujourd'hui encore dans ce dossier complexe, à l'image de la "sale guerre" (200 000 morts et 20 000 disparus) qui opposa dès 1991 les islamistes algériens et les autorités officielles.

Depuis le milieu des années 90, le journaliste Jean-Baptiste Rivoire a suivi cette guerre à travers de nombreux reportages pour Zone interdite, Envoyé spécial ou Le Vrai Journal. De l'assassinat de Matoub Lounès en Kabylie aux attentats de 1995 à Paris, du massacre de Bentalha (des centaines de morts au sud d'Alger en septembre 1997) aux affaires de corruption, il s'est frotté au plus près de cette guerre civile.

Dès 1998 il réalise pour Canal+ un sujet sur la mort des moines de Tibhirine, dont il pressent déjà qu'elle cache des éléments non avouables : l'implication de la sécurité algérienne dans le drame et la possibilité d'une bavure de l'armée. À l'époque, la version officielle, généralement admise, insistait à l'inverse sur la responsabilité des islamistes sanguinaires du Groupe islamique armé (GIA), conduits par leur chef Djamel Zitouni.

La nouvelle enquête de Jean-Baptiste Rivoire - près de deux ans de travail - apporte d'autres éléments de compréhension, sans que la justice n'ait encore validé son hypothèse d'un faux "enlèvement islamiste" ordonné par le général Smaïn Lamari, chef des services secrets algériens, et d'une manipulation ayant mal tourné. Décliné sous une forme télévisuelle - une enquête pour Canal+ - et écrite - un récit paru aux éditions La Découverte -, son travail s'appuie sur les révélations de nouveaux témoins, décisifs : ceux d'anciens agents du Département de renseignement et de sécurité (DRS), ex-Sécurité militaire, considérée comme la principale source du pouvoir dans le pays. Karim Moulaï affirme ainsi que ce sont les responsables du DRS qui ont missionné un commando de tueurs pour exécuter les otages.

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À partir de ces confessions sur le tard, Rivoire a interrogé plus de soixante témoins, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Suisse, au Maroc...

"Quinze ans après le drame, j'ai le sentiment d'avoir rassemblé assez de pièces de ce sinistre puzzle pour donner enfin à voir comment et pourquoi, entre mars et avril 1996, le destin des sept moines trappistes a basculé", avance Jean-Baptiste Rivoire.

Rivoire rappelle combien les moines étaient appréciés des islamistes eux-mêmes, notamment pour leur aide médicale. La bienveillance de frère Luc et de frère Christian excédait les généraux algériens. D'où la volonté des autorités de ratisser la région avant de les faire enlever. Via un échange téléphonique tendu, ici filmé, le commandant Redha, membre du commando, confirme l'enlèvement. "Oui, on a tué les moines, et on va terminer le boulot en te tuant, toi aussi ! Et puis, je vais te dire une chose : nous, on est des hommes en Algérie, pas des pédés comme vous", lâche le militaire au complice de Rivoire qui l'appelle.

Étape par étape, de révélations en révélations, le journaliste reconstitue l'histoire, tente de démêler le vrai du faux, recoupe ses informations, met à nu les faux semblants qui, depuis le début, ont recouvert d'un voile d'ignorance la vérité de cette histoire. Confronté à une affaire d'Etat, concernant aussi bien le gouvernement algérien que les services secrets français, Rivoire s'interroge au passage sur l'omerta qui règne sur le plus grave massacre de Français survenu en Algérie depuis la guerre d'indépendance. Que penser du silence des nos autorités alors qu'enfin un homme compétent, le juge Marc Trévidic, a pris en main le dossier ?

"En refusant de faire la lumière sur l'assassinat des moines, la France contribue à garantir une scandaleuse impunité aux dirigeants du DRS, qui restent les vrais maîtres de l'Algérie en 2011, soumettant toujours leur population aux effets dramatiques de leur politique de rapine et de violences", écrit Jean-Baptiste Rivoire.

Aucun des acteurs clés du drame de Tibhirine n'a en effet été inquiété par la justice : le général Mohammed Médiène, dit Toufik, chef du DRS, ne s'est par exemple jamais expliqué.

Si le crime de Tibhirine attend encore son verdict, cette enquête en fournit des indices décisifs, fruits de la ténacité de Jean-Baptiste Rivoire. Depuis une quinzaine d'années, il a traversé beaucoup d'épreuves, dont une "campagne de calomnie" suite au suicide d'un confrère, Didier Contant, travaillant aussi sur l'Algérie. La cour d'appel de Paris l'a finalement innocenté en juin dernier : Rivoire est carré.

Aujourd'hui encore, il prend toutes les précautions pour parler, n'utilise pas son portable, menace des services secrets oblige. Le jour de notre conversation sur son travail, il venait d'apprendre, choqué, la mort par torture d'un ancien officier franco-algérien, arrêté en août près de Blida. La mort toujours. Le mystère des frères le poursuit : il attend l'intervention de la justice pour se libérer totalement de leurs spectres.

Le Crime de Tibhirine  : Enquête de Jean-Baptiste Rivoire, lundi 19 septembre, 22h35, Canal+
Des hommes et des dieux :  Film de Xavier Beauvoix, sur Canal+, le mercredi 21 septembre
En livre, le 22 septembre : Le Crime de Tibhirine : révélations sur les responsables (La Découverte), 256 pages.


dimanche 18 septembre 2011

Le Front mariniste investi par les Francs-maçons



Le Front national de Jean-Marie Le Pen a toujours dénoncé le complot « judéo-maçonnique ». Mais aujourd'hui, le Front marinalisé républicain et laïque est beaucoup plus ouvert. Certains francs-maçons rejoignent les rangs de l'ex-parti de la droite nationale. Certaines loges prétendent ne pas être d'accord. Le Grand Orient de France dit refuser catégoriquement l'initiation de membres du Front national. Pourraient-on publiquement dire autrement quand on a décidé d'investir une place-forte, même fragilisée ? Selon Marine Le Pen, il n'y a pas de stratégie de la part du Front National. On croira très volontiers sa totale sincérité. "Habileté", "Perfidie" si vous ne venez pas du Front National, quels sont donc vos grands-prêtres ?  Pourquoi donc, si Jean-Marie Le Pen dénonçait dans le passé le complot « judéo-maçonnique », pourquoi donc aujourd'hui ferme-t-il sa gueule, qui sait être grande ! Faiblesses familiales… Faiblesse d'un père… Faiblesse d'une amante ?

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Le 8 mars 2011, sur le plateau du Grand Journal, Maitre Georges Kiejman, l’un des avocats de Jacques Chirac, Liliane Bettencourt, Roman Polanski… était interrogé par Michel Denisot et Jean-Michel Apathie. Abordant le thème de la personnalité de Marine Le Pen,  Maitre Kiejman a qualifié Marine Le Pen de « fausse dure », expliquant qu’elle avait  aidé de nombreux sans papiers à être régularisés durant ses débuts d’avocate.

L’avocat a précisé : 
« La seule manière de descendre Marine Le Pen, c’est de révéler qu’elle a beaucoup de cœur car quand elle était jeune avocate et qu’elle était commise d’office pour des étrangers en menace d’expulsion, je peux vous dire qu’elle se battait comme une folle pour qu’on n’arrive pas à les expulser…  Il faut la démolir par sa faiblesse, elle est une fausse dure ! »

Une fausse dure… Cela pourrait aussi expliquer ses faiblesses à l’égard de son entourage, en premier lieu son compagnon actuel, et les influences et dérives subies par le parti dont elle a hérité de son père… Jean-Marie Le Pen lui aussi un « faux dur » pour avoir donné la préférence à sa fille plutôt qu’aux gardiens de l’orthodoxie ? À moins, tout simplement, que les affaires, celles de famille, priment…




vendredi 16 septembre 2011

Vann Nath, peintre de la tragédie cambodgienne



Vann Nath, peintre de la tragédie cambodgienne

Au Cambodge, le plus illustre et infatigable porte-parole des victimes des Khmers rouges s'est éteint ce lundi 5 septembre 2011. Le peintre Vann Nath, 66 ans, comptait parmi la poignée de rescapés du centre de détention S-21, dont le directeur Douch est le premier ancien responsable des atrocités commises sous la férule de Pol Pot à avoir été jugé par un tribunal parrainé par les Nations unies.

Vann Nath n'a eu la vie sauve dans l'antichambre de la mort, S-21, que grâce à ses portraits en série de Pol Pot qu'on lui ordonnait de réaliser. Il s'était juré que s'il réchappait de cet enfer, il peindrait l'horreur vue et vécue. Pour que ses compagnons d'infortune ne soient pas morts pour rien, pour que la jeune génération sache et que la barbarie ne revienne pas.

Ses tableaux, décrivant crûment des scènes de torture, ont rejoint, après la chute du régime ultra-maoïste, les murs de S-21, transformé en musée du génocide. Il était parvenu à mettre des images sur l'indicible. Son ami, le réalisateur Rithy Panh, a dit de lui qu'il avait été ‘le premier à avoir entamé un travail contre l'oubli’. Dans son documentaire, S-21, la machine de mort khmère rouge (2003), Vann Nath avait accepté de se confronter à ses bourreaux d'hier. Même affaibli par une santé fragile, le peintre poursuivait inlassablement son rôle de passeur de mémoire auprès des jeunes et avait témoigné en 2009 au procès de Douch, avec la dignité et la sagesse qui lui étaient caractéristiques.

Après 10 jours de coma et plus de 30 ans passés à témoigner, la maladie a emporté Vann Nath. Il ne connaîtra pas la décision de la Cour suprême, qui tarde à se prononcer sur le verdict de Douch rendu en juillet 2010. 

L'adieu du cinéaste Rithy Panh à son ami Vann Nath

Rescapé du centre de torture S-21 et infatigable témoin des horreurs perpétrées par les Khmers rouges, Vann Nath est mort le 5 septembre. Rithy Panh, qui l'avait filmé dans son documentaire S-21 ou la machine de mort khmère rouge, lui a rendu un émouvant hommage lors de sa crémation à Phnom Penh

Extraits :
 Nath, 
Tu es parti trop tôt.
Il y a des salauds qui ont la peau dure et la vie longue.
Toi, tu savais les affronter.
Il y a des hypocrites qui ont la langue bien pendue et insultent la mémoire de leurs mots indécents.
Toi, tu savais leur répondre.
Tu étais un modèle d'intégrité et de courage.  
Tu domptais ta colère, tu calmais la mienne. Tu n'as pas choisi cette vie de grand témoin de l'Histoire qui fut la tienne, mais tu l'as assumée jusqu'au bout.

Quand Nuon Chea et Son Sen [deux hauts cadres du régime khmer rouge] déclaraient que S-21 était une invention des Vietnamiens, tu encaissais avec abnégation. Et tu reprenais ton travail de témoin, sans jamais renoncer, malgré les cauchemars. Ta victoire, notre victoire, fut le jour où Khieu Samphan [président du Kampuchea démocratique] reconnut que S-21 était une institution d'État. Ce jour-là, je t'ai vu sourire.
La qualité et la précision de tes récits étaient irremplaçables. Tu ne décrivais pas seulement la vie des détenus à S-21 mais tout le processus de déshumanisation qui était mis en œuvre pour vous effacer, pour vous réduire en poussière. Ta mémoire signe l'échec des Khmers rouges.
Tu as toujours été habité par le pardon, l'impossibilité de faire le moindre mal à un être humain. C'est ce principe-là qui te guidait même sous la torture à Battambang, même quand vous creviez à petit feu sur le carrelage de S-21. C'est ce principe-là et un courage inouï qui t'ont conduit à demander à Duch d'épargner ton compagnon, le peintre Bou Meng [un autre rescapé], dans l'atelier de S-21 où votre vie ne tenait qu'à un fil.
Nath, tu étais un homme juste.
Ce calme et cette douceur qui te caractérisaient ont désarmé les anciens Khmers rouges. Je ne voulais pas que tu rencontres Houy [un des tortionnaires] quand je tournais avec lui à S-21. Mais tu es revenu chercher tes pinceaux. Tu l'as vu. Tu as fumé cigarette sur cigarette puis tu l'as conduit par l'épaule vers tes tableaux. Tu lui as demandé si ce que tu avais peint était vrai ou pas. Ce geste que tu as eu n'était pas un geste de réconciliation mais un geste pour lui faire comprendre : "Tu dois dire la vérité, tu nous dois ça, à moi et aux victimes." Houy a tout reconnu. Une étape essentielle venait d'être franchie : un bourreau entamait à son tour un travail de témoignage.
Et quand je t'ai demandé il y a quelques années pourquoi ce jour-là tu étais revenu à S-21, tu as répondu que les âmes des morts t'avaient guidé.
Comme eux, avec eux, je sais que tu continueras à nous guider.
Tu as toujours témoigné pour les victimes, tu as été leur voix, leur porte-parole. Les victimes voulaient savoir, elles réclamaient justice.
Vous étiez 36 dans le camion de la mort, qui vous a transportés de Battambang à S-21. Vous vous étiez fait une promesse : celui qui survivra, témoignera. Cette promesse, tu l'as tenue, non seulement pour tes 35 compagnons mais aussi pour les 12 380 victimes officielles et pour toutes celles qui n'ont pas laissé de traces. Tu as rendu aux morts leur histoire. Ils ne sont plus des nombres et des statistiques que l'on cite dans les livres et les journaux.
 Quand d'autres ont déclaré qu'il fallait fermer S-21, tu t'y es farouchement opposé.
Tu as toujours eu peur que l'existence de S-21 soit remise en cause, et que les jeunes générations ne sachent qui vous étiez. C'est pour ça que tu as accepté de travailler avec moi pendant plus de vingt ans. Nous avons gagné cette bataille.
Ce qui est terrible, c'est que tu ne connaîtras pas la condamnation finale de Duch [l'ancien directeur de S-21, condamné en première instance par le tribunal des Khmers rouges mais dont le jugement en appel n'a toujours pas été rendu]. Cette justice-là ne te mérite pas. Elle traîne, elle soigne les bourreaux mais elle oublie les victimes. Tu as pourtant toujours servi la justice. La seule chose qui t'importait était de témoigner. Tu n'étais pas partie civile contre Duch car rien, à tes yeux, n'aurait jamais pu réparer le mal qui avait été fait. Et tu ignorais le sentiment de vengeance. Tu voulais raconter. Tu maîtrisais parfaitement l'idéologie de S-21, tu avais une analyse sur la situation extrême que tu avais vécue. Il te fallait témoigner et témoigner encore pour rétablir la vérité ; tu étais convaincu que cela suffirait à les condamner. 
Nath, tu incarnais pour nous tous le mot dignité.
Ton témoignage va au-delà du drame cambodgien, il appartient à l'histoire de l'humanité. Sa portée est universelle. Elle pose une question centrale sur l'homme et ses responsabilités.
Aujourd'hui, nous voilà orphelins de ta sagesse.
 Mais tu es parti en laissant des empreintes profondes : des œuvres, des paroles, des conseils, des souvenirs.
Et tu visites nos rêves. Ton esprit nous accompagne. Nous ne t'oublierons jamais.
 Mais nous ne sommes pas seuls. Des milliers d'âmes t'attendent, dont tu as défendu la mémoire toute ta vie.
Le temps est venu pour elles aussi de te rendre les honneurs.