Un entretien avec Alain de Benoist… Des idées claires … Idées claires sur la philosophie d’Alexandre Douguine, sa vision géopolitique… Un monde dans lequel à la rigidité de l'idée de Nation, d'État et a fortiori d'État mondial se substituera l'idée impériale de « Creusets de civilisation »… Des idées claires sur le conflit dans lequel nous sommes engagés, dont le foyer le plus sensible se déroule aujourd’hui en Ukraine… En réalité un conflit mondial aux multiples abcès : Afghanistan… Yémen… Iraq… Venezuela… Mali… Libye… Donbass… Syrie… … …
Alain de Benoist : « L'eurasisme de Douguine est incompatible avec le nationalisme »
Les médias français s’intéressent depuis quelques jours à Alexandre Douguine, idéologue réputé proche de Vladimir Poutine. Après une étude critique de Pierre-André Taguieff, Maxime Le Nagard, rédacteur en chef-adjoint de Front Populaire, s'entretient avec Alain de Benoist, qui a côtoyé Alexandre Douguine.
Maxime Le Nagard : Vous avez déjà rencontré Alexandre Douguine. Pouvez-vous nous expliquer qui il est, notamment sur le plan intellectuel ? Quelles sont ses idées, ses influences philosophiques et politiques, etc. ?
Alain de Benoist : Alexandre Douguine, que je connais depuis plus de trente ans, est un théoricien de l’eurasisme. Ce courant de pensée est apparu dans les années 1920, tant dans les milieux de l’émigration russe (les « Russes blancs ») que dans la jeune Union soviétique, dans le cadre de la querelle des Slavophiles et des Occidentalistes (Zapadniki) qui divisait déjà les élites russes dans les années 1840.
Les Occidentalistes considéraient la Russie moderne comme issue d’une « occidentalisation » de la société russe entamée au XVIIIe siècle à l’initiative de Pierre le Grand, tandis que pour les Slavophiles, comme Alexis Khomiakov, Constantin Aksakov ou Ivan Kirevsky (sur le plan littéraire, il faut aussi bien sûr citer Dostoïevski), la « vraie » Russie était celle d’avant les réformes pétroviennes, la Russie du patriarcat de Moscou organisée sur le modèle de l’unité conciliaire de l’Église orthodoxe, et se devait donc de combattre les influences délétères de l’Europe occidentale (rationalisme, individualisme, obsession du progrès technique), considérées comme portant atteinte à la personnalité du peuple russe.
Les eurasistes, parmi lesquels figurent alors des personnalités comme les linguistes Nikolaï Troubetskoï, auteur de L’Europe et l’humanité (l’« Europe » correspondant à l’Occident), et Roman Jakobson, l’économiste Piotr N. Savitsky, le juriste et politologue Nicolas N. Alexeiev, l’historien et géopoliticien George V. Vernadsky, et bien d’autres, estiment comme les Slavophiles que la Russie et l’Occident constituent des mondes totalement différents, mais ajoutent à cette idée des éléments nouveaux. Selon eux, l’identité russe se fonde sur la superposition, à partir d’un substrat slavo-finno-touranien, d’une culture « kiévienne », née au contact des Varègues et fortement marquée par le christianisme byzantin, et d’une culture « moscovite » largement héritée, notamment quant aux formes du pouvoir, de l’empire tataro-mongole qui domina la Russie pendant trois siècles. Spirituellement, la Russie est byzantine, donc « orientale » (c’est le thème de la « troisième Rome »). Enfin, pour les eurasistes, la Russie n’est ni un « pays » ni une nation, mais une civilisation distincte de forme nécessairement impériale.
Alexandre Douguine, né en 1962, appartient à la seconde génération eurasiste. Son apport principal à cette école de pensée tient à l’importance qu’il attache à la géopolitique, qu’il a longtemps enseignée à l’Université Lomonossov de Moscou (Fondamentaux de géopolitique, 1997), de pair avec un attachement viscéral à la mystique orthodoxe (il appartient lui-même au courant starovère ou « vieux-croyant » de l’Église orthodoxe, né du refus des réformes introduites au XVIIe siècle par le patriarche Nikon), selon laquelle la religiosité doit se fonder sur la foi, et non sur la raison.
Le géopoliticien anglais Halford Mackinder, mort en 1947, avait développé l’idée (reprise par bien d’autres après lui, à commencer par Carl Schmitt), d’une opposition fondamentale entre les puissances maritimes et les puissances terrestres, les premières ayant été successivement représentées par l’Angleterre et les États-Unis, les seconds par le grand continent eurasiatique, dont le « cœur », le Heartland, correspond à l’Allemagne et à la Russie. Qui parvient à contrôler le Heartland, estimait Mackinder, contrôle le monde. C’est avec cette conviction présente à l’esprit que Zbigniew Brzezinski, dans Le Grand Echiquier (1997), a pu écrire que « l’Amérique doit absolument s’emparer de l’Ukraine, parce que l’Ukraine est le pivot de la puissance russe en Europe. Une fois l’Ukraine séparée de la Russie, la Russie ne sera plus une menace ».
On comprend mieux par là les positions politiques d’Alexandre Douguine, qui ne voit pas seulement dans l’affrontement de l’Ukraine et de la Russie une « guerre fratricide », mais aussi une projection militaire d’une guerre idéologique débordant largement les frontières, une guerre mondiale entre les démocraties libérales, aujourd’hui en crise, considérées comme ordonnées à l’idée d’État universel et porteuses de décadence, et les démocraties illibérales ordonnées à l’idée de continuité historique des peuples désireux de maintenir leur sociabilité propre et leur souveraineté.
Mais pour répondre complètement à votre question, il faudrait aussi parler des nombreux auteurs qui ont influencé Douguine. Celui-ci, qui parle couramment une bonne douzaine de langues (qu’il a apprises seul), s’est très tôt familiarisé avec des auteurs aussi différents que l’historien et géographe Lev Gumilev, fils de la poétesse Anna Akhmatova, théoricien du « lieu-développement » (mestorazvitiye), Arthur Moeller van den Bruck, le « jeune-conservateur » allemand partisan de l’« orientation à l’Est », Vico, Danilevski, Mircea Eliade, René Guénon, Jean Baudrillard, Marcel Mauss, Gilbert Durand, Claude Lévi-Strauss, Louis Dumont, Friedrich List, Heidegger, etc. Mais cela déborde le cadre de notre entretien !
Maxime Le Nagard : Dans votre ouvrage Contre l’esprit du temps, vous écrivez avoir de la sympathie pour son idée d’une « quatrième théorie politique ». Qu’est donc cette théorie et en quoi la trouvez-vous intéressante ?
Alain de Benoist : Trois grandes doctrines politiques concurrentes ont été successivement engendrées par la modernité : le libéralisme au XVIIIe siècle, le socialisme au XIXe siècle, le fascisme au XXe siècle. Dans le livre qu’il a consacré à ce sujet, Douguine développe l’idée qu’il est nécessaire de faire apparaître une « quatrième théorie politique » qui dresserait un bilan de celles qui l’ont précédée, sans pour autant s’identifier à aucune d’elles. C’est une proposition stimulante pour l’esprit.
Aux yeux de Douguine, le XXIe siècle sera aussi celui du quatrième Nomos de la Terre (l’ordre général des relations de pouvoir à l’échelle internationale). Le premier Nomos, celui des peuples vivant relativement à l’écart les uns des autres, a pris fin avec la découverte du Nouveau Monde. Le deuxième Nomos, représenté par l’ordre eurocentrique des États modernes (l’ordre westphalien), s’est achevé avec la Première Guerre mondiale. Le troisième Nomos fut celui qui a régné à partir de 1945, avec le système de Yalta et le condominium américano-soviétique. Que sera le quatrième Nomos ? Pour Douguine, soit il prendra la forme d’un monde unipolaire américanocentré, soit au contraire celle d’un monde multipolaire où les « États civilisationnels » et les grands espaces continentaux, à la fois puissances autonomes et creusets de civilisation, joueraient un rôle régulateur vis-à-vis de la mondialisation, préservant ainsi la diversité des modes de vie et des cultures.
Douguine estime encore que nous sommes entrés dans une quatrième guerre mondiale. La Première Guerre mondiale (1914-18), avait abouti au démantèlement des empires austro-hongrois et ottoman. Les deux grands vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale (1939-45) ont été les États-Unis d’Amérique et la Russie stalinienne. La troisième guerre mondiale correspond à la guerre froide (1945-89). Elle s’est terminée avec la chute du Mur de Berlin et la désintégration du système soviétique, principalement au profit de Washington. La quatrième guerre mondiale a commencé en 1991. C’est la guerre des États-Unis contre le reste du monde, guerre multiforme, aussi bien militaire qu’économique, financière, technologique et culturelle, indissociable de l’arraisonnement général du monde par l’illimitation dissolvante de la logique du capital.
Maxime Le Nagard : « Extrême droite », « rouge-brun », « antimoderne », « ultra-nationaliste », « traditionaliste », « néofasciste », sont autant de termes qui servent à qualifier ou renvoient à Douguine. Ces qualificatifs sont-ils pertinents ?
Alain de Benoist : Quand les journalistes, dont la culture en matière de philosophie politique et d’histoire des idées est à peu près nulle, sont confrontés à un phénomène auquel ils ne comprennent rien, ils ânonnent la vulgate dominante et récitent des mantras. L’« extrême droite », mot-caoutchouc, est le couteau suisse préféré de ces esprits paresseux. Tous ces qualificatifs, à la possible exception de « traditionaliste antimoderne », mais à condition d’entendre le terme au sens de Guénon, sont tout simplement ridicules. Ils n’apprennent rien au sujet d’Alexandre Douguine, mais en disent beaucoup sur ceux qui les emploient. Le plus grotesque est sans doute le qualificatif de « nationaliste » ou d’« ultra-nationaliste », que la plupart des commentateurs utilisent en permanence à son propos. Douguine, je le répète, est un eurasiste. Or, l’eurasisme est incompatible avec le nationalisme, puisqu’il se réclame de l’idée d’Empire, c’est-à-dire d’un refus de principe de la logique du nationalisme ethnique et de l’État-nation (ce qui explique d’ailleurs les liens étroits qu’entretient Douguine avec les représentants des communautés juives et turco-musulmanes).
Maxime Le Nagard : Depuis quelques jours, Alexandre Douguine est beaucoup présenté dans les médias comme le « cerveau » de Poutine en politique étrangère, comme une sorte de Raspoutine un peu mystérieux. Quel est son niveau d’influence auprès de Poutine ? Est-il écouté par la société civile russe ?
Alain de Benoist : Le « cerveau » de Poutine ! Quand on sait que Douguine et Poutine ne se sont jamais rencontrés une seule fois en tête-à-tête, on mesure le sérieux de ceux qui emploient cette expression. La réalité est plus prosaïque. Alexandre Douguine, qui a été traduit dans dix ou douze langues différentes, est un auteur connu et lu, tant en Russie qu’à l’étranger. Il a ses réseaux et son influence. Lorsqu’en avril 1992, j’avais eu l’occasion de donner une conférence de presse au siège de la Pravda à Moscou et de parler de géopolitique avec des généraux et officiers supérieurs de l’armée, j’avais déjà pu me rendre compte de l’écho que recevaient dans l’opinion les idées eurasistes. Depuis, Douguine a lancé en 2003 le Mouvement eurasiste international, qui s’est beaucoup développé dans les populations non russes de Russie, et il a même été reçu à Washington par Zbigniew Brezinski et Francis Fukuyama.
Douguine connaît incontestablement bien l’entourage de Poutine, mais il n’a jamais fait partie de ses intimes ni de ses « conseillers spéciaux ». Il est certes reconnaissant à Poutine d’avoir rompu avec l’atlantisme libéral de Boris Eltsine, mais il pense qu’il n’est qu’un « eurasiste malgré lui ». Le livre qu’il a écrit il y a quelques années sur Poutine est d’ailleurs loin d’être un exercice d’admiration : Douguine y explique au contraire à la fois ce qu’il approuve chez Poutine et ce qui lui déplaît. Mais de toute évidence ceux qui pérorent en France à son sujet n’ont jamais lu une ligne de lui.
Maxime Le Nagard : Vous connaissez bien Alexandre Douguine et son œuvre. Vous avez par ailleurs récemment publié un ouvrage critique sur les médias intitulé Survivre à la désinformation (2021). Comment jugez-vous globalement son traitement médiatique et celui du conflit russo-ukrainien ?
Alain de Benoist : Le traitement médiatique est celui que vous connaissez. Les grands médias français sont tellement habitués à se faire les relais de l’idéologie dominante, ils trouvent tellement normal qu’il n’y ait plus dans ce pays de débats dignes de ce nom, qu’il leur apparaît tout aussi naturel de ne jamais donner la parole à ceux dont ils ignorent ou caricaturent les idées. C’est vrai dans le cas de Douguine comme dans celui de la guerre en Ukraine : le point de vue ukrainien est omniprésent, le point de vue russe n’est même pas mentionné. On crée ainsi un formidable refoulé. Il faut toujours se méfier du refoulé.
Propos recueillis par Maxime Le Nagard
Auteur
Alain de Benoist
Essayiste
Article source publié le 30 août 2022 par Maxime Le Nagard, rédacteur en chef-adjoint de Front Populaire.Denis Frenkel : Alexandre Douguine, l’icône du nouveau traditionalisme impérial russe (1)
Denis Frenkel : Alexandre Douguine, l’icône du nouveau traditionalisme impérial russe (2)
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Alain de Benoist participait au voyage en Syrie organisé par la Communauté syrienne de France en avril 2018… Écoutons sa voix, en fin de séjour, au micro de la journaliste syrienne, Fatiha Merabet, venue nous rejoindre au Beit Zaman, Alain de Benoist témoigne de notre liberté d'information tout au long de cette semaine passée en Syrie, riche de contacts en toute franchise avec des interlocuteurs les plus divers… Constat du courage et de la fermeté du peuple syrien uni contre une agression terroriste que de l'étranger l'on voudrait mensongèrement qualifier de guerre civile… Tristesse face aux décisions malheureuses prises en l'absence de toute consultation de la représentation nationale par un président français agissant seul… décisions prises dans l'ignorance des intérêts géostratégiques communs de la France et de la Syrie… Contradictions ou duplicité ?… Nécessité que les Français soient mieux informés… l'un des objectifs de ce voyage.
« En théorie la France lutte contre le terrorisme mais dans les faits elle agresse ceux qui luttent également
- et plus efficacement qu'elle d'ailleurs - contre le terrorisme. »
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La tyrannie médiatique ou la conciergisation de notre société…
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Discours du Président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, du 21 septembre 2022
Karine Bechet-Golovko : "Poutine vient d'annoncer une mobilisation partielle":
Hier, sur fond d'annonce de l'organisation des référendums ces jours-ci concernant l'entrée dans la Fédération de Russie non seulement des républiques indépendantes de Donetsk et Lougansk, mais également des régions de Kherson et de Zaporojié, contrôlées par la Russie, une adresse de Poutine à la Nation a également été annoncée. Elle a eu lieu ce matin et change radicalement le visage de ce conflit. Dans tous les cas, l'Opération militaire spéciale prend fin, la Russie prend sérieusement en charge la défense de son intégrité territoriale sur un front de près de 1 000 km. La mobilisation partielle est annoncée. L'histoire reprend son cours.
Ce matin, à 9 heures, Poutine s'est adressé à la Nation, pour annoncer les pas qu'il estime absolument nécessaire pour protéger la souveraineté, la sécurité nationale et l'intégrité territoriale de la Russie, face à la politique agressive menée par les élites atlantistes.
Erwan Castel, 21 septembre 2022 : "Nous rentrons à la maison !"
МЫ ВОЗВРАЩАЕМСЯ ДОМОЙ
"Nous rentrons à la maison !
Nous avons défendu ce droit !
Le dernier à se battre
Nous rentrons à la maison !"
Мы возвращаемся домой
Но путь наш долог
Опять над чьей-то головой
Свистит осколок
И пуля снайпера опять
Найдёт кого-то
И нам придётся отвечать
Опять...
Уж столько лет идут бои,
Но с нами братья !
Ты нам Россия распахни
Свои обьятья !
Пора вернуться нам домой,
Откройте двери !
Ведь мы же всей своей душой
В Россию верим !
ПРИПЕВ :
Мы возвращаемся домой !
Мы это право отстояли !
Последний принимая бой
Мы возвращаемся домой !
Хотим мы жить одной семьёй,
Как раньше было
Чтоб Ангел прикрывал собой
Нас белокрылый
И чтобы встала за спиной
Вся Русь Святая
И повела нас за собой
Страна родная !
"Nous rentrons à la maison !
Nous avons défendu ce droit !
Le dernier à se battre
Nous rentrons à la maison !"
Мы возвращаемся домой
Но путь наш долог
Опять над чьей-то головой
Свистит осколок
И пуля снайпера опять
Найдёт кого-то
И нам придётся отвечать
Опять...
Уж столько лет идут бои,
Но с нами братья !
Ты нам Россия распахни
Свои обьятья !
Пора вернуться нам домой,
Откройте двери !
Ведь мы же всей своей душой
В Россию верим !
ПРИПЕВ :
Мы возвращаемся домой !
Мы это право отстояли !
Последний принимая бой
Мы возвращаемся домой !
Хотим мы жить одной семьёй,
Как раньше было
Чтоб Ангел прикрывал собой
Нас белокрылый
И чтобы встала за спиной
Вся Русь Святая
И повела нас за собой
Страна родная !
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L'Exil intérieur : un florilège des pensées et aphorismes de l'auteur, sélectionné par Alain de Benoist lui-même. |
« Il y a des idées qui surgissent brusquement, on ne sait d’où ni comment, qu’on trouve intéressantes mais qui ne restent dans la tête que quelques instants. Comme un papillon qui s’envole. Pour les retenir, il faut les attraper au vol, et les transcrire immédiatement. Mes carnets, au fond, sont aussi ceux d’un chasseur de papillons. » Tantôt lumineuses, tantôt graves, le lecteur trouvera au fil de ces pages autant de ces idées « sans tige, qui voltigent » à la façon des papillons de Nerval. Des réflexions, des pensées, des aphorismes, des citations choisies, révélant une nature portée à la beauté et à l’exil. Alain de Benoist y cultive, comme l’Argonaute, un esprit d’aventure dans l’intelligence, avec cette sagacité qui est le ferment des grands livres (éditions Krisis, septembre 2022).
Alain de Benoist, essayiste et philosophe, dirige les revues Krisis et Nouvelle école. Auteur d’une centaine d’ouvrages, il a récemment publié L’homme qui n’avait pas de père : le dossier Jésus (éditions Krisis, février 2021) et Contre l’esprit du temps. Explications (La Nouvelle Librairie, février 2022).
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