Éditorial
Surveiller et punir.
Filipetti nous engage à
surveiller
les municipalités Front National, qui oseraient supprimer des livres,
alors que l’État français veut nous en imposer certains et organise le
boycott des autres (et Najat nous assure que les élus FN sont
méchants) ; Olivier Py veut
punir
les Avignonnais qui auraient le culot de voter Front National, lui qui
n’habite pas Avignon (et Ribes dit qu’il a bien raison) ; Laurent Bouvet
considère que le PS est bien
puni de sa sottise et de son aveuglément ; à Grenoble, les vigilants bienpensants veulent
surveiller
l’extrême-droite. Bref, le FN demeure un signe de division et
d’incompréhension, les vrais enjeux politiques sont laissés de côté et
une fois encore on aura détourné les modes d’expression populaire de
leur véritable finalité. Le
débat est au ras des pâquerettes et Hollande va jusqu’à expliquer que le résultat des élections est «
injuste » ! Ce qui est un comble d’aveuglément, de déni, de mépris.
Ces élections municipales ne devraient pas être le signe public d’une
validation ou d’une invalidation du PS, elles devraient permettre aux
citoyens de choisir leurs élus locaux. Mais les partis qui se disputent
le pouvoir ne savent pas penser autrement, et forcent ceux qui votent à
être partie prenante d’une vaste comédie où les enjeux locaux sont
systématiquement ignorés, y compris et surtout par ceux qui prétendent
s’intéresser au peuple.
Quoi qu’en pensent les tenants de l’ordre social établi ou du nouvel
ordre à (r)établir, la politique n’est pas l’art d’opposer les bons et
les méchants, ni celui de créer des bons et des méchants, ni celui de
surveiller et punir les méchants opposants, les futurs méchants
opposants, les supposés méchants opposants, les supposés futurs méchants
opposants (« Chez les Papous, il y a les Papous papas… »).
A l’arrivée, le Pouvoir surveille le Peuple, dont il se méfie, le Peuple
punit le Pouvoir, qui l’a déçu. Ne serait-il pas temps de sortir du jeu
des partis ?… Même Guaino finit par dire des
choses intelligentes. Le sens du bien commun, le sens du peuple, le respect du peuple, est-ce si extraordinaire, en démocratie ? A entendre
débattre Bouvet et Badiou, on mesure que rien n’est acquis. A lire Chevènement, on comprend que
sans le cadre de la Nation, ce sera impossible.
On ne lâche rien!
Printemps Français
La question de la semaine
« Votre combat contre Google, d’accord, mais c’est gratuit. »
C’est une bonne question. Nous avons la réponse : cette gratuité est un
leurre. La valeur de ce que vous fournissez gratuitement à Google (et
Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest, LinkedIn, WhatsApp…) est
incomparable par rapport au relatif confort d’utiliser gratuitement ses
outils. D’une part vous enrichissez Google et
Google investit : il rachète
Nest et ses objets connectés dans la maison, il
vend du test ADN, il
investit dans l’éducation, il est à la pointe du
transhumanisme,
il va pouvoir remplacer toutes les industries existantes. D’autre part
Google voit tout, surveille tout, il est partout chez vous et dans la
rue. Vous lui cédez votre vie sous prétexte de ne pas passer par un
autre moteur de recherche, une autre messagerie, une autre plateforme
vidéo, un autre cloud, etc. Vous lui cédez votre intelligence : son
moteur vous entraine à penser comme lui (c’est-à-dire comme tout le
monde) avec son
système d’autocomplétion
qui vous propose des choix sans attendre la fin de votre frappe. Bref,
vous gagnez du temps, vous gagnez de l’argent, vous perdez votre âme.
Le conseil de la semaine
Testez le collaboratif solidaire.
On vous en parle souvent mais ça vaut le coup. Au menu,
financer un site
qui vous permettra de réparer vos vieux appareils sans les jeter (et la
revue Socialter n’est pas mal), et ce site qui permettra à certains
d’acheter moins cher et contribuer à moins de gâchis. Au fait, vous connaissez la campagne sur
les fruits et légumes moches et pas chers ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire