Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 8 septembre 2013

Les amis à Flanby attaquent l'un des plus anciens villages chrétiens : Maaloula - معلولة







Maaloula [معلولا] est blotti dans une vallée sur les flancs du djebel Qalamoun, dans la chaîne de l’Anti-Liban à 56 km au nord-est de Damas. Maaloula, village chrétien du centre de la Syrie reste un lieu unique pour la chrétienté… C'est le seul endroit sur Terre où l’on parle encore l’araméen, la langue perdue de Jésus Christ… Un village remarquable par ses habitations troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. La majorité des chrétiens locaux appartiennent à l’Église grecque-catholique melkite. La ferveur et la solennité qui, le 14 septembre de chaque année, marquent la célébration de la fête de l’Exaltation de la Croix sont renommées dans tout le Proche-Orient… Si Maaloula est un village chrétien… chrétiens et musulmans y cohabitent depuis des siècles. 


Maaloula - معلولا

Maaloula - معلولة

Avec ses petites maisons bleues en partie troglodytes, blotties les unes contre les autres et accrochées au Qalamoun, Maaloula est un village pittoresque et haut en couleur. C’est aussi un lieu historique de la chrétienté et l’un des rares endroits en Syrie où l’on parle encore l’araméen, la langue du Christ. Parmi les nombreuses grottes qui entourent le site, certaines seraient des habitations pré-historiques, tandis que d’autres auraient été excavées aux époques grecques et romaines, puis utilisées par la suite comme refuge par les premiers chrétiens fuyant les persécutions. L’usage de l’araméen dans la région et les inscriptions découvertes dans certaines cavernes attestent que Maaloula est l’un des villages les plus anciens de la chrétienté. Plus tard, durant la période byzantine, le christianisme se développera considérablement dans la région.

Le monastère Sainte-Thècle (Deir Mar Takla)

Le monastère Sainte-Thècle (Deir Mar Takla) - La légende veut que ce monastère ait été bâti autour des reliques de sainte Thècle, fille d’un prince séleucide et disciple de saint Paul. Elle aurait été poursuivie par les soldats de son père qui voulaient l’occire pour avoir embrassé la foie chrétienne. Prise au piège alors qu’elle arrivait devant le Qalamoun, elle pria Dieu de lui venir en aide. Une fissure apparut et la montagne se fendit en deux lui permettant de s’échapper et de gagner une petite grotte située un peu plus haut. La plus grande partie du monastère est de facture récente, aucun élément architectural byzantin n'a été conservé. La chapelle principale abrite des icônes. La sépulture de sainte Thècle se trouve dans la petite chapelle qui ouvre sur la grotte.


La chapelle de Sainte Thècle

Le défilé - En contrebas du monastère, un chemin mène à un étroit défilé qui, à certains endroits, ressemble à un tunnel tellement les deux pans de la montagne se rapprochent. Il s'agit du canyon issu de la fissure évoquée dans la légende de sainte Thècle. Un grand nombre de grottes et de tombeaux ont été creusés à même la roche sur toute la longueur. C’est à ce défilé que Maaloula doit son nom, qui, en araméen, signifie « l’entrée ». En suivant le défilé, nous arrivons au sommet. Un restaurant entouré de peupliers, Sainte-Takla, a installé une terrasse dans son jardin. Prenons à gauche et suivons la route qui grimpe pour atteindre le monastère Saint-Serge, situé après l’hôtel Safir Maaloula.


Le monastère Saint-Serge (Deir Mar Sarkis)

Le monastère Saint-Serge (Deir Mar Sarkis) - Le monastère Saint-Serge aurait été fondé au début du IVè siècle de l’ère chrétienne, sur l’emplacement d’un temple gréco-romain dédié à Apollon. Saint Serge et saint Bacchus, auxquels est dédié le monastère, étaient des soldats romains basés à Résafé. Convertis au christianisme, ils furent condamnés à mort pour avoir refusé de sacrifier à Jupiter. Leurs reliques seraient conservées dans la basilique de Résafé qui, durant la période byzantine, prit le nom de Sergiopolis en l’honneur du saint.

L’entrée du monastère Saint-Serge, par une porte basse, donne sur une cour, récemment restaurée, où se trouve un musée-boutique où se vendent de très belles reproductions des icônes du monastère ainsi que des objets pieux. Un trou carré creusé dans le sol servait de pressoir à raisin.

À droite au bout de la cour, un passage conduit à l’église. L’autel principal, situé dans l’abside centrale, est particulièrement intéressant : c’est une dalle de marbre semi-circulaire bordée d’un saillant de 7cm. Sa forme atteste une construction antérieure à 325, année où le premier concile de Nicée décréta que les autels devaient être plats et rectangulaires. Le bord relevé constitue une survivance de l’époque païenne, lorsque les autels servaient aux sacrifices des animaux dont on recueillait le sang. Comme les moines le font remarquer ce rebord semble n’être plus que décoratif. L’autel ne comporte d’ailleurs pas de conduit pour l’écoulement du sang et le saillant aucune gravure d’animaux destinés au sacrifice, comme c’était le cas pour les tables de libations. Sous cet autel, se cache une petite crypte. Dans l’abside de gauche, un autre autel est bordé d’un saillant mais sa forme est rectangulaire. Dans la voute au-dessus de l’autel, une fresque représente la Vierge Marie et Jésus au Ciel, entourés de saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean.

Icône présentant la Sainte Croix et la Cène

L’iconostase de l’église contient de magnifiques icônes qui auraient été peintes par Michel de Crète au début du XIXè siècle. Celle qui se trouve au-dessus de l’abside centrale représente saint Serge et saint Bacchus. Sur le pilier de droite, en entrant dans l’abside on découvre une œuvre tout à fait singulière : la Crucifixion du Christ dominant la Cène sur une même icône. Il est tout aussi inhabituel de voir le Christ assis à droite de la table et non au centre. L’icône de saint Jean Baptiste est également surprenante : elle contraste avec la représentation sérieuse habituelle. On le voit souriant et détendu, les jambes croisées après avoir baptisé Jésus, et donc avoir accompli sa mission.

Certains détails attestent l’origine gréco-romaine du lieu. La partie inférieure de l’iconostase est faite de plusieurs dalles de pierre provenant du temple gréco-romain, de même que certains chapiteaux. Au-dessus des arcs séparant la nef centrale des nefs latérales, des poutres de bois ont été incorporées à la maçonnerie pour renforcer l’édifice en cas de tremblement de terre. Des analyses ont permis de déterminer qu’il s’agit de cèdre du Liban datant d’environ 2000 ans, ce qui suggère que ces poutres auraient été réutilisées après avoir servi à la construction du temple. À l’extérieur de l’église, sur le côté, une entrée voûtée encore plus petite est aujourd’hui protégée par un porche et fermée par une porte de métal. Non loin du monastère, plusieurs grandes cavernes sont creusées à même la roche.


Trois fêtes particulières sont célébrées à Maaloula. La plus importante est la fête de la Croix glorieuse, le 14 septembre, lors de laquelle des feux sont allumés, au sommet de la montagne. Des danses et célébrations accompagnées de feux d’artifice ont lieu. La fête de Sainte-Thècle se déroule peu après, le 24 septembre. Et celle de Saint-Serge, le 7 octobre.


Source : La Syrie antique en 1500 photos commentées

Les Amis de Jésus : La Syrie, un pays historiquement chrétien où il faisait bon vivre, il y a encore peu

Aly Abbara : Ma'loula - معلولا

Maaloula sur Dailymotion

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Frédéric Pichon est historien et auteur de Maaloula (XIXe - XXIe siècle) - Du vieux avec du neuf - Histoire et identité d'un village chrétien de Syrie, Presses de l'IFPO, 2010. Il répond aux questions de DirectMatin.fr.

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