Trente ans aux forges courbé
Et un matin juste une lettre
Cher Monsieur vous êtes licencié
Jamais vous ne toucherez votre retraite
Vengeance des machines exécrées
Plus besoin d'hommes pour les servir
Ou des cohortes moins payées
Des lointaines provinces de l'Empire
Cols bleus à jamais remisés
Sur ordre d'un anonyme patron
Au rayon des inutiles antiquités
Le comptable a toujours raison.
Misère et ennui comme horizon
Les mains calleuses sont sacrifiées
Au rebut forçats de la production,
Place au tertiaire et ses minets !
Pays déjà privé de soldats
Et désormais de travailleurs
Ton ciel est décidément bien bas
Qui défendra encore l'honneur ?
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