Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 27 décembre 2015

Double meurtre de Koh Tao : les Birmans Zaw Lin et Win Zaw Htun condamnés à mort






Au terme de cinq mois de procès controversé, deux jeunes travailleurs birmans, Zaw Lin et Win Zaw Htun, ont été condamnés à mort ce jeudi 24 décembre pour le meurtre en septembre 2014 de deux touristes anglais, David Miller et Hannah Witheridge.



Zaw Lin et Win Zaw Htun à leur sortie du tribunal après le verdict


Zaw Lin et Win Zaw Htun ont été reconnus coupables de viol et meurtres. Une culpabilité établie sur la base de « témoins oculaires et preuves ADN » a souligné le juge. Les deux hommes, âgés tous les deux de 22 ans, qui étaient arrivés au tribunal les pieds enchaînés et en tenue de prisonnier marquée d'un bandeau rouge - comme tous les inculpés encourant la peine de mort -, ont nié tout au long du procès avoir tué les jeunes touristes anglais. À l'énoncé du verdict, la consternation se lisait sur le visage des deux jeunes hommes tandis que dans le public la mère de Win Zaw Htun a hurlé, avant de s’évanouir.


Hannah Witheridge et David Miller


Hannah Witheridge, une orthophoniste de Great Yarmouth âgée de 23 ans, et David Miller, un ingénieur diplômé de l'Université de Leeds et originaire de Jersey, 24 ans, étaient en vacances avec deux amis britanniques, Christopher et James Ware, sur l’île de Koh Tao. Le 14 septembre au soir, ils avaient participé à une fête dans un bar de la plage qu’ils auraient quitté entre 3 et 4 heures, selon leurs deux amis. Leurs corps, semi-nus, ont été découverts à 100 mètres de là, vers 6 heures le 15 septembre. Les autopsies ont révélé que la jeune femme, agressée sexuellement, a succombé à des blessures à la tête, et que son ami est mort par noyade après avoir subi un traumatisme crânien.

Les deux Birmans ont été interpellés environ deux semaines après les faits. Ils étaient dans un premier temps passés aux aveux, avant de se rétracter, disant avoir avoué sous la contrainte – ils ont d’ailleurs plaidé non coupable. D'après la défense, les enquêteurs n'ont pas conservé correctement les échantillons d'ADN et certains éléments clés comme les vêtements d'Hannah Witheridge n'auraient pas été analysés. Zaw Lin et Win Zaw Htun auraient l’intention d’interjeter appel.

De son côté, le frère de David Miller, Michael, qui avait fait le déplacement pour assister au verdict, a estimé au nom de la famille que « justice » avait été rendue. « Au fur et à mesure du procès, nous avons réalisé que le travail médico-légal effectué n'était pas le désastre qui avait été décrit », a-t-il ajouté, regrettant au passage l'absence de « remords » des accusés. Quant aux parents d'Hannah Witheridge, ils ont simplement déclaré que l'année écoulée, le procès, avaient été « extrêmement difficiles » pour leur famille. « Nous avons eu à endurer beaucoup d'informations douloureuses et déroutantes », ont-ils ajouté à la sortie du tribunal. « Nous avons maintenant besoin de temps (…) pour digérer l'issue du procès et décider de la façon la plus appropriée pour raconter notre histoire. »

Cette condamnation à mort des deux travailleurs birmans a provoqué plusieurs manifestations de mécontentement en Birmanie. Pour la Thaïlande l'enjeu de la sécurité des touristes est de taille, car le tourisme représente environ 14% du PIB, et des millions d'emplois dans le secteur hôtelier et de la restauration. 

Selon l'administration pénitentiaire thaïlandaise, 456 personnes seraient actuellement condamnées à mort en Thaïlande, mais cette peine est communément commuée en prison à vie après grâce royale. La dernière application de cette sentence remonte à 2009 alors que deux hommes, condamnés pour trafic de drogue, avaient été exécutés par injection létale.


Bangkok Post : Court sentences Myanmar pair to death for Koh Tao murders

Bangkok Post : Lawyers council asks Myanmar people to be calm

Bangkok Post : Myanmar closes border pass

Bangkok Post : Myanmar army chief asks Thailand for death sentence review



jeudi 24 décembre 2015

Minuit  ! Chrétiens… à Bangkok



Facebook : Assumption Cathedral, Bangkok


Noël est d'abord, pour les Chrétiens, une fête qui célèbre la Nativité : avec Noël, nous nous remémorons la naissance du Christ, fils de Dieu ; avec Noël, nous croyons que Dieu s'est incarné dans un enfant pour le salut du monde ; avec Noël, nous entrons dans le mystère de l'Incarnation.


Alban Guillemois : Bethlehem - بيت لحم






Messe de minuit… arrivée du cardinal, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovitvanit


Minuit  ! Chrétiens, c’est l’heure solennelle
Où l’homme Dieu descendit jusqu’à nous,
Pour effacer la tache originelle
Et de son Père arrêter le courroux :
Le monde entier tressaille d’espérance
À cette nuit qui lui donne un Sauveur
Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

(Chœur)

Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

De notre foi que la lumière ardente
Nous guide tous au berceau de l’enfant
Comme autrefois, une étoile brillante
Y conduisit les chefs de l’Orient
Le Roi des Rois naît dans une humble crèche,
Puissants du jour fiers de votre grandeur,
Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

(Chœur)

Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

Le Rédempteur a brisé toute entrave,
La terre est libre et le ciel est ouvert
Il voit un frère où n’était qu’un esclave
L’amour unit ceux qu’enchaînait le fer,
Qui lui dira notre reconnaissance  ?
C’est pour nous tous qu’Il naît, qu’Il souffre et meurt :
Peuple, debout ! chante ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !




Après la messe, tirage d'une tombola… il est près de 2 heures du matin, une grande partie de la nombreuse assistance s'est déjà retirée





mercredi 23 décembre 2015

Padre Christian Venard : Vers une doctrine catholique face à une guerre asymétrique


Le père Christian Venard est prêtre depuis 1997. Aumônier militaire parachutiste depuis 1998, il a accompagné les troupes françaises sur tous les théâtres d'opérations (Kosovo, Afghanistan, Mali, Liban, etc.). À Montauban il a reçu le dernier souffle de deux de ses paras lâchement assassinés par Merah. Il est l'auteur avec Guillaume Zeller d'un livre témoignage : Un prêtre à la guerre. Il collabore tous les mois à la revue Parole et Prière.




Il porte la tenue des soldats, partage leurs repas, leurs soucis. Sa coupe de cheveux est réglementaire. Il a l’allure d’un militaire, un « para ». Comme ses hommes, il effectue des sauts de formation. Mais sa mission est tout autre. Christian Venard, 1,90 m et 82 kg n’est pas un guerrier. Ce colosse à la voix étrangement douce, ce « militaire » que l’on repère derrière le col romain, exerce ce qu’il est impropre d’appeler un métier. Il s’agit d’une vocation. Il est l’aumônier militaire du culte du 17e RPG, le régiment de génie parachutiste de Montauban. Les 800 hommes de la garnison l’appellent le « Padre ». Quatre hommes morts en Afghanistan sur la seule année 2011, trois autres assassinés le 15 mars par Mohamed Merah sur le trottoir près d’un bar-tabac à 50 mètres de la caserne : « Cette scène n’aurait pas dû être. Je m’y étais préparé pour la vivre auprès des gars en opération, un jour, peut-être, mais pas sur le sol d’un rond-point de ville, entre deux boutiques ». Le « Padre » accompagne humainement les troupes, regarde chaque militaire qu’il croise avec un autre regard, indépendamment de son grade. Il représente pour ses soldats la figure paternelle. Surtout, cet homme d’Église est l’interlocuteur privilégié quand le régiment rencontre la mort. Cette mort, il l’a côtoyée dans l’anonymat du combat à des milliers de kilomètres en Afghanistan comme sous le feu des projecteurs lors de la tuerie de Montauban opérée par Mohammed Merah. Guillaume Zeller nous livre ici le témoignage d’un homme de son temps, les joies et les défis du sacerdoce militaire conscient des grandes problématiques contemporaines et religieuses.





La France est en guerre. Pour être plus exact : les "officiels" de la République - politiques et médias - reconnaissent que nous y sommes - in fine mais non sans débats byzantins. Tous ceux qui voulaient bien y réfléchir sans idéologie, et en particulier la communauté militaire, le savaient depuis dix ans. Il est vrai que cette guerre est d'un type nouveau. Il ne s'agit plus comme dans les conflits classiques de deux États ou de deux coalitions d'États qui entrent en conflit avec des frontières bien connues en ennemis clairement déclarés. Nous sommes entrés dans une guerre dite asymétrique caractérisée par sa dimension terroriste et par l'idéologie islamiste qui la sous-tend. Pour les catholiques, si la théologie de la guerre "juste", formulée par s. Thomas d'Aquin [1], reste une base, le nouveau type de conflit fait surgir des questions auxquelles le docteur angélique n'avait pas été confronté au XIIIe siècle ! Face au conflit terroriste, deux réponses principales doivent être apportées. Une réponse armée et une réponse doctrinale.

La première réponse ne peut se contenter d'être "sécuritaire". Nous sommes en guerre : il faut une réponse militaire. Il ne s'agit pas seulement de protéger la population française sur le sol national, mais pour y parvenir de traquer l'ennemi djihadiste dans ses retranchements. Une facette est donc de l'ordre ordinaire de l'intervention extérieure, telle que nous la connaissons avec l'opération Barkhane. Sur cet aspect la réflexion de l'Église est largement connue et applicable [2]. Cependant là aussi, nous ne sommes pas en guerre contre un État défini selon les normes habituelles, mais contre un ennemi multiforme, ce qui oblige le militaire à une réflexion permanente sur son action [3]. L'autre facette, sur notre propre territoire, exige un lourd engagement des forces de sécurité et un travail sans relâche du renseignement et des forces de l'ordre. Elle nous ramène à ce que notre pays a déjà connu en Algérie, et à tous les débats sur la guerre "contre-révolutionnaire". Sur ce point, la réflexion catholique reste source de controverses. Des tenants "jusqu'au-boutistes" de la fin qui justifie les moyens - y compris la torture -, aux soutiens inconditionnels d'un pacifisme extrémiste, on risque fort de retrouver les mêmes clivages au sein du catholicisme, cinquante ans plus tard. Il est urgent de réfléchir à un corpus doctrinal d'emploi de la force publique dans ce nouveau contexte que nous connaissons.

C'est dire, si la réponse doctrinale doit prendre une place de choix dans notre combat. Le monde catholique est attendu spécialement sur ce terrain. D'abord parce que notre ennemi islamiste entend confondre Occident décadent et catholicisme - d'où son emploi répété du terme "croisés" pour nous désigner. Ensuite parce que l'État islamique endoctrine ses combattants et ses soutiens et qu'une réponse argumentaire adéquate doit lui être opposée.

Dans le cadre restreint de cet article nous ne prendrons qu'un exemple. La question de la définition de l'ennemi [4] et de son mode d'action. Elle est cruciale, car d'elle se déduit la doctrine des moyens à employer pour combattre avec succès et les raisons profondes qui poussent à contrer cet ennemi précis.

Dans la guerre, rappelle Glen Gray, l'ennemi doit être considéré comme abominable et barbare [5] pour être mieux combattu. On sait que certaines théories privent le combattant terroriste de toute dignité, à cause des moyens mêmes qu'il a choisi d'utiliser, et autorisent alors toute forme de rétorsion pour l'empêcher de nuire. S. Thomas semble ne pas dire le contraire : "Si pour se défendre on exerce une violence plus grande qu'il ne faut, ce sera illicite. Mais si l'on repousse la violence de façon mesurée, ce sera licite" [6] Y-a-t-il une violence plus grande que l'attentat terroriste visant des civils innocents ? S. Thomas va plus loin : "Et il n'est pas nécessaire au salut que l'on omette cet acte de protection mesurée pour éviter de tuer l'autre, car on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu'à celle d'autrui". Comment dès lors concilier la dignité intrinsèque de tout être humain - largement amplifiée par la pensée de s. Jean-Paul II - et la déchéance morale du terroriste ? Le Catéchisme de l'Église catholique précise : "L'effort fait par l'État pour empêcher la diffusion de comportements qui violent les droits de l'homme et les règles fondamentales du vivre ensemble civil, correspond à une exigence de la protection du bien commun. L'autorité publique légitime a le droit et le devoir d'infliger des peines proportionnelles à la gravité du délit". Que pouvons-nous dès lors opposer à la gravité de l'acte terroriste barbare ? Le CEC continue : "L'enseignement traditionnel de l'Église n'exclut pas, quand l'identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est le seul moyen praticable pour protéger efficacement de l'injuste agresseur la vie d'êtres humains". Si la peine de mort ou une peine équivalente à la souffrance imposée ne sont pas requises contre les terroristes, nous risquons fort d'entretenir l'idée, déjà promue par l'État islamique, que la vie d'un djihadiste vaut plus que celle d'un civil innocent. Dans le cadre nouveau de ce type de guerre que nous impose l'État islamique, prêt à tout pour le succès de son idéologie, ne faudrait-il donc pas reprendre notre réflexion sur les peines encourues par les terroristes islamiques ?

Ne nous y trompons pas, dans ce type de guerre, on peut perdre sa vie, mais plus souvent encore son âme. En tant que catholiques, défenseurs inconditionnels de la vie et de la dignité humaine des innocents, nous sommes attendus sur ce terrain. Seule la mise en place d'un référentiel éthique exigeant servira de rempart aux décrochages moraux si fréquents en temps de guerre. La marge de manœuvre est étroite, mais le Christ nous a prévenus : "Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes" [7].

Source : Christian Venard, article paru dans le journal L'Homme Nouveau
numéro 1603 du 5 décembre 2015

[1] Rappelons les trois premières conditions que s. Thomas d'A. exige : auctoritas principis : la guerre ne peut relever que de la puissance publique sinon elle est un crime. Causa justa : la cause juste ; c'est cette dernière notion qui donne lieu à de nombreuses interprétations. Et enfin intentio recta : l'intention ne doit pas être entachée de causes cachées mais uniquement le but de faire triompher le bien commun.
[2] Cf. CEC n° 2309.
[3] On touche ici du doigt l'extrême importance de la responsabilité et donc de la formation politique et éthique des militaires qu'on ne saurait réduire à des "spécialistes de la chose armée".
[4] Jésus lui-même reconnaît l'existence d'ennemis : "mais moi je vous dis : aimez vos ennemis" (M. 5.44)
[5] Jesse GLENN GRAY, Au combat. Réflexions sur les hommes à la guerre, Tallandier, 2012. La propagande joue un rôle essentiel dans toutes les guerres mais crucial dans les guerres asymétriques terroristes.
[6] Somme théologique 2-2, 64, 7 cité par le CEC
[7] Mt. 10,16



L'Amour-en-cage séduit la Thaïlande…









Nombreux sont les projets royaux soucieux de préserver et d'améliorer la santé des Thaïlandais, notamment par une alimentation saine… Grâce à l'un de ces projets est apparu cette année sur tous les marchés du Royaume un fruit, jusqu'alors cantonné à de rares points de vente, le Physalis… Deux principales espèces de Physalis sont développées et commercialisées : Physalis alkekengi et Physalis peruviana. Les deux espèces se distinguent aisément : le calice de l'Alkékenge est rouge orangé vif et rend donc le fruit particulièrement décoratif, celui de Physalis peruviana est plus terne, brun clair. Si l'Alkékenge, endémique d'Europe est connu depuis bien plus longtemps, la culture de Physalis peruviana l'emporte aujourd'hui. C'est cette variété qui est développée en Thaïlande… Le fruit est si particulier qu'il jouit de très nombreux noms vernaculaires… Coqueret alkékenge et Coqueret du Pérou… Cerise d'hiver, Cerise de juif ; plus jolis, Lanterne chinoise ou Amour-en-cage plutôt pour l'Alkékenge ; Baie de l'Inca pour Physalis peruviana. Notons le nom malgache pour sa simplicité : Pok-pok !… En Thaïlande on l'appelle “โทงเทงฝรั่ง” ["Thongthengfarang" - "Je frémis"]…

Une fois un premier pied installé dans un jardin, la plante se répandra spontanément… La plante demande toutefois une alternance des saisons froide et chaude marquée  et des sols acides…

Cape Gooseberry “โทงเทงฝรั่ง”หนึ่งในสุดยอดผลไม้กลุ่มเบอร์รี่

โทงเทงฝรั่ง Cape gooseberry สมุนไพรหยุดการอักเสบในลำคอ

เคฟกูสเบอรี่ หรือ Cape gooseberry มีชื่อทางวิทยาศาสตร์ว่า Physalis peruviana L.

โทงเทง สรรพคุณและประโยชน์ของต้นโทงเทงฝรั่ง 30 ข้อ !

สานฝันปลูก เคพกูสเบอรี่ (Cape gooseberry)

Lettre de Noël de l'archevêque métropolitain melkite de Bousra et Houran, en Syrie




L’archimandrite Nicolas Antiba
Métropolite de Bousra et Houran et Jabal Al Arab



Noël 2015

Mes chers amis,

Noël, une de nos grandes fêtes, s’approche à grands pas et s’annonce une nouvelle fois plein d’espoir de paix.

Le « Prince de la paix », notre Seigneur Dieu, émigre de son ciel pour venir habiter parmi nous dans notre « tente » terrestre et se fait « petit enfant » dans une crèche.

Il est accueilli par les bergers et les animaux, l’étoile et les mages, tandis que les puissants de ce monde refusent de l’accepter comme roi et prince, car Il les dérange. Malgré tout cela, Il prend chair d’une jeune fille vierge que lui-même a choisi. Quelle joie pour les anges voyant leur prince s’incarner ! Ils se révoltent contre les grands pour clamer : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ».

Pas d’exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent. Nous aussi, nous la demandons de cet enfant né, Dieu éternel. Nous Lui prions de l’accorder en changeant le cœur des belligérants et en insufflant la réconciliation ! Puisse ce « Petit » de la crèche embaumer nos blessures et faire de nous une « nouvelle créature » !

[…] Jour après jour, le nombre des orphelins augmente ! En effet, le tunnel de la guerre est sombre et voilà que l’émigration s’accroît légalement et illégalement vers l’Eldorado de l’Europe via la Turquie ! Seul, le village de Khabab, siège de l’évêché, voit partir déjà dans les environs de 550 personnes ; le village voisin 350… Ce sont des jeunes qui partent ! C’est une vraie plaie qui frappe nos communautés chrétiennes !

Un autre élément qui pousse à cette émigration est la peur. Je prends courage en mentionnant l’événement suivant. La dernière semaine de septembre, les rebelles du front Al-Nusrah, ont, pendant trois jours consécutifs, lancé des obus (environs 70) sur notre village de Khabab et pas loin de l’évêché. Je remercie le Seigneur et tous les saints qui nous ont protégés. Il y a eu beaucoup de dégâts matériels et plusieurs blessés, mais pas de morts ! Après le premier jour, les écoles fermées, plusieurs familles ont fui le village pour la ville de Damas. Le calme est maintenant revenu, mais la peur y persiste. D’autre part, la salle paroissiale du village de Kharaba a été confisquée par le même groupe de terroristes qui en a fait leur quartier général. Que dirai-je alors des troubles que vous avez récemment eu à Paris, véritable carnage causé par ces attaques barbares ? Nous vivons ces événements tous les jours ! Le lendemain de l’attaque, on a célébré la Divine Liturgie à l’évêché à leurs intentions.

Mais j’ai confiance en Dieu et compte beaucoup sur vos prières. Je mentionnerai ici, à titre d’exemple, nos jumeaux de Biarritz qui ont créé une chaine de prières. Ils sont toujours là à nous aider par leurs prières et faciliter l’accès coûteux aux médicaments pour le prêtre cancéreux de la cathédrale, grâce aux soins des Chevaliers de Malte.

La vie doit continuer malgré toutes les vicissitudes du temps présent. L’année scolaire a repris avec les réunions préparatoires pour la catéchèse. On a ré-ouvert le centre catéchétique dans le village de Izraa. On compte cette année, bien que le nombre ait diminué, presque 1 600 élèves avec 106 catéchètes, distribués sur cinq centres dans le district du Houran seulement. Merci mon Dieu pour Ta bienveillance ! […]

Dans la deuxième moitié de novembre, dans notre patriarcat de Damas s’est tenu l’assemblée des patriarches et évêques catholiques de Syrie, qui a duré trois jours. Beaucoup de discussions et de réflexions :

- sur la situation actuelle de la Syrie,
- le problème de l’émigration,
- les difficultés de l’aide aux besogneux à cause de l’embargo européen et américain,
- la question de l’unification de la date de Pâques…

Tout le monde s’efforce de trouver les moyens de subventions pour son « troupeau ».

Les choses vont de mal en pis ! Malgré tout cela, le Seigneur n’abandonnerait pas les siens grâce aux multiples associations européennes caritatives qui nous ont aidées dans notre situation difficile ; plusieurs parmi vous ont contribué à cette aide !

Entretemps, le patriarcat Syriaque orthodoxe, à l’occasion du centenaire de génocide des syriaques, a mis sur scène une symphonie à l’opéra de Damas. Tout le monde fut invité ; un souffle d’air frais !

Le mois de décembre qui s’approche très vite annonce les fêtes. Cette année, comme vous êtes déjà au courant, le Pape a annoncé l’ouverture d’une année sainte et demandé à tous les hiérarques de la célébrer dans leur diocèse respectif. Ainsi, j’ai demandé à tous mes prêtres de s’associer à moi le samedi 12 pour la fête de saint Nicolas et l’ouverture de l’année sainte. Ce sera aussi l’occasion de distribuer des cadeaux aux enfants, si les subventions arrivent, pour la Noël et le Nouvel An. C’est mon désir et mon espoir !!!

Je remarque que cette missive à l’occasion de la Noël s’allonge et perd de son esprit festif et joyeux. J’arrête ici pour me confier à vos prières après avoir imploré le Seigneur Dieu pour votre protection et la nôtre.

Je tiens, de nouveau, à vous remercier de tout cœur pour votre soutien moral et financier durant ces épreuves. Priez pour moi comme je le fais à votre intention.

Je vous envoie mes meilleurs vœux pour une Sainte Fête de Noël et une Nouvelle Année dans la joie et la paix. Je vous embrasse avec mes amis, les petits, dans le Seigneur en vous saluant « Le Christ est né ! » ; « Glorifions-Le ! »

+ Mgr Nicolas Antiba

Votre Abouna

Source : L'Œuvre d'Orient

Église Grecque-Melkite Catholique - Métropole de Bosra et du Hauran


Rivarol dénonce la propagande délibérée en faveur de Daech sur Radio France





Le 12 décembre dans la rubrique de France Culture « Le Secret des Sources », un étonnant échantillon d’agit-prop a été offert aux auditeurs. On doit bien comprendre qu’aucun représentant, porte-parole, intellectuel, militant de la mouvance d’extrême droite ou de la tradition catholique n’a jamais été reçu à cette antenne et s’il est arrivé exceptionnellement que l’on parla d’eux, ce fut dans une dénonciation systématique par leurs adversaires de ce qu’ils disent et de ce qu’ils sont censés penser.

Outre Frédéric Barreyre, était présent un bel aréopage de techniciens tous contempteurs de Bachar el-Assad et, en réalité, admirateurs honteux de Daech.

Hala Kodmani, une Syrienne opposée à la famille El-Assad depuis des décennies avec sa sœur Bassa. L’une dirigeant l’association Souria Houria, pour le renversement de Bachar el-Assad, l’autre le Conseil National Syrien qui depuis Paris organise une des résistances armées au gouvernement de Damas. L’une et l’autre étant responsables de l’émergence de Daech. Hala tient la rubrique Syrie à Libération, ce qui donne la mesure de l’indépendance des opinions diffusées par ce quotidien sur le Moyen-Orient.

Éric Thompson est un ancien correspondant de RFI à Tunis. Il est l’auteur d’un ouvrage, Les Français djihadistes, dans lequel il exalte ces jeunes gens, convertis ou pas, pour lesquels le nouveau graal s’appelle Syrie. Dans une interview surréaliste qu’il aura donnée à la journaliste de France 24, Armelle Charrier, il explique qu’il y a dans son livre un parti pris : « Donner la parole exclusivement à 18 jeunes djihadistes, à l’exclusion de leurs familles, des services judiciaires, policiers... ». Ce qu’il définit comme “objectivité”. La journaliste, très excitée, enthousiaste, l’interroge : « Il y a un témoignage qui est fantastique parce qu’il raconte une jeune fille qui est derrière son ordinateur, dans un petit village de France, dans une famille catholique et qui cherche comment se convertir sur Google ». (sourire extatique de Melle Charrier).

Éric Tompson : « Clémence, au moment où elle se convertit n’a jamais rencontré un musulman de sa vie. Elle est allée au catéchisme. Elle a eu ses sacrements. Elle est pratiquante [Rien de cela n’est crédible !]. Elle a toujours quelque chose qui la gêne dans le catholicisme et un jour, par hasard, elle tombe sur un exemplaire du Coran : elle a une révélation. Ensuite elle poursuit son apprentissage de l’Islam sur Internet en autodidacte… Elle s’éloigne des mosquées et poursuit sur les forums et les réseaux sociaux. Aujourd’hui elle est en Syrie ». Un véritable conte de fée ! Il résumera toute cette histoire d’une phrase péremptoire : « C’est l’islam qui nous a rendu notre dignité parce que la France nous a humiliés ». Tout au long de l’émission il reprendra ces thèmes faisant une apologie non déguisée de ces jeunes assoiffés d’identité et de spiritualité… dit-il. Il s’étendra longuement d’ailleurs sur la qualité des opérateurs et des programmateurs des services de propagande de l’État islamique.

Puis intervient Éric Biegala, chef du Service Étranger de France Culture qui, inlassablement, discrédite tous ceux qui ont encore un souffle de respect pour les racines européennes, au premier rang desquels la Russie de Poutine. Mais qui passe une partie de ses journées sur les sites de Daech. « Afin de s’informer », dit-il. Sauf que cela est le travail des cellules spécialisées, pas des journalistes. Qui alors ne sont que les relais de cette propagande. Chaque fois que l’un d’entre eux répercute un slogan de Daech c’est une victoire pour lui.

Luc Mathieu, enfin, Prix Albert Londres sur la Syrie, est journaliste à Libération, qui cadenasse donc ce débat. Tous les Syriens, dit-il, qu’il a fréquentés au cours de ses séjours combattent contre le régime syrien. On n’en sort pas. Sous le prétexte de dénoncer la propagande de Daech nous serons bombardés pendant trois quarts d’heure par une véritable opération de communication de l’État islamique. Chacun des participants en est pleinement intoxiqué. On aura droit aux chants patriotiques dont Mme Kodmani nous fera une relation chaleureuse, aux harangues, aux reportages héroïques. La description de scènes de décapitation. On ne nous épargnera pas les journaux radio que M. Biegala aura enregistrés : « Chers auditeurs nous vous présentons le bulletin d’information pour le mardi 19 du mois de Safar de l’année 1437 de l’Hégire… ». On ne manquera pas de nous démontrer à quel point ces gens sont sérieux, professionnels et méthodiques. Mathieu regrettera qu’il n’y ait pas de porte-parole de Daech en Syrie. Auquel les braves journalistes pourraient s’adresser. À ceci près qu’il y a deux agences officielles syriennes opérant à l’intérieur du pays et qui sont systématiquement ignorées parce qu’elles seraient au service du Pouvoir. En revanche depuis le début des troubles ils “s’informent” exclusivement auprès d’une officine infiniment plus douteuse, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme.

Pour le moment c’est Daech qui gagne. Sa voix est relayée sur tous les réseaux médiatiques d’Occident par les armées de kollabos bénévoles qui y sévissent.

Source : Article extrait de Rivarol n° 3216 daté du jeudi 24 décembre 2015 



mardi 22 décembre 2015

Carte actualisée de la situation militaire en Syrie…





Une carte exceptionnelle. On voit très bien que le territoire hier encore occupé par l'État Islamique (Daesh, ISIS...) se trouve aujourd'hui morcelé, réduit à des poches. Les bombardements russes et l'action de l'Armée Arabe Syrienne et de ses alliés ont désorganisé la secte des Assassins. Outre la localisation précise des positions militaires respectives, cette carte montre très bien la concentration d'ISIS autour des puits de pétrole de l'Est du pays. Un or noir qui faisait la richesse des coupeurs de tête et leur nerf de la guerre. La présence des bandes de l'État Islamique autour des puits de pétrole est significative quand on connait le trafic avec la Turquie.

Cliquer sur la carte pour l'agrandir.


Pour suivre la situation au jour le jour consulter le lien :

КАРТА СИРИИ (КАРТА ОБСТАНОВКИ В СИРИЙСКОЙ АРАБСКОЙ РЕСПУБЛИКЕ НА 21 ДЕКАБРЯ 2015 г.)





lundi 21 décembre 2015

Un Français, Kraiba Safy, soupçonné de meurtre et trafic de drogue arrêté en Thaïlande…



Conférence de presse de la police thaïlandaise au sujet de nouvelles arrestations
de 110 migrants clandestins ou en dépassement d'autorisation de séjour, principalement d'Afrique et d'Asie du Sud
(Photo Bangkok Post de Wichan Charoenkiatpakul)




Le Français Kraiba Safy particulièrement distingué lors de cette conférence de presse


Le Français, Kraiba Safy, 26 ans




Un ressortissant français, dénommé Kraiba Safy, a été tout spécialement distingué lors d'une conférence de presse de la police thaïlandaise tenue au Bureau de l'Immigration de Bangkok ce lundi  21 décembre 2015.

Lors de cette conférence de presse 110 individus en situation de séjour illégal étaient présentés aux journalistes. En marge de ces arrestations figure un citoyen français inculpé de tentative d'assassinat, de détention de drogue et de vol, a précisé la police thaïlandaise.

Kraiba Safy, 26 ans, piteux ambassadeur de la France, a été arrêté le 18 décembre dans le quartier de Silom à Bangkok sur un mandat d'arrêt émis le 11 décembre 2015 par un tribunal de Draguignan sur le soupçon de vol qualifié, tentative d'assassinat d'un compatriote et trafic de drogue.


The Nation : Police nab 110 foreigners in overstay, criminal cases

StickBoy Bangkok : French Drug Gang Leader Arrested In Silom

ตม.แถลงจับคู่ชก ‘บัวขาว’ อยู่ไทยเกินกำหนด-หนุ่มรัสเซียหนีคดีฉ้อโกง-ฟอกเงินกบดานในไทย



samedi 19 décembre 2015

SALAZAR le regretté : dans les ténèbres du monde contemporain, un exemple à méditer…


Salazar, chef du Portugal nationaliste, l’État nouveau, de 1926 à 1968. Peu connu des nationalistes français il transforma ce petit pays, fort d’un empire gigantesque que beaucoup trouvaient anachronique et que certains convoitaient, en une nation moderne. Et, 40 ans après sa mort, 41% des Portugais le considèrent comme le plus grand de leurs compatriotes, devant le navigateur Vasco de Gama… Loin des clichés véhiculés par les tenants de la pensée unique, cette biographie que nous propose Jean-Claude Rolinat remet les choses à leur place.




Synthèse nationale propose depuis le début de l'année 2012 une collection "Les Bouquins de Synthèse nationale"… Une activité éditoriale destinée à renforcer la formation, à la fois historique, idéologique et culturelle des peuples d'Europe.

Le premier ouvrage de cette collection "Les Bouquins de Synthèse nationale", rédigé Jean-Claude Rolinat a été publié en février 2012. Il est consacré à un homme malheureusement trop peu connu aujourd'hui dans les milieux nationalistes : Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970), à la tête du Portugal de 1926 à 1968. Antonio de Oliveira Salazar reste un modèle incontestable de chef politique intègre et soucieux du bien commun.

Profondément catholique, Salazar a conduit le pays avec cette conscience de la primauté du spirituel. Ce qui ne l’empêcha pas d’assainir les finances de l’État portugais en instituant un système corporatif qui fit ses preuves. Mais Salazar a protégé tant qu’il a pu son pays et son peuple de cette mentalité matérialiste qui a envenimé l’Europe de l’Ouest.

« Et si, grâce à un travail encore plus intense, à un dévouement encore plus profond, à un sacrifice encore plus généreux, il est possible de rendre le Portugal plus digne, plus riche et plus aimé, et plus facile et plus heureuse la vie de tous les Portugais, si malgré cela nous n’avons ni converti ni désarmé un seul des ennemis de cette œuvre de salut national, au moins aurons-nous pris sur eux la plus belle vengeance, à la manière chrétienne » écrivait Salazar.

Son exceptionnelle probité et son humilité naturelle le distinguent radicalement des politiciens que nous subissons aujourd'hui. Ainsi, illustration parmi d’autres de cette probité, Salazar président du Conseil portugais réglait-il à l’État le loyer de sa résidence d’été ! Nous sommes loin de la mentalité régnant à l’Élysée…

Pourquoi j’ai aimé « Salazar le regretté »

Certains chefs d’État fascinent. On autopsie leur carrière et leur psychisme, pour porter des jugements qui ne sont que celui de l’auteur. Certains autres, plus discrets, restent cachés dans les plis frileux de l’histoire passée. Et puis un jour, on se souvient d’une anecdote, d’une loi ou d’une directive, on tire le fil, et on découd le suaire. On découvre un homme oublié parce qu’il était discret, parce qu’il était discrédité, aux poubelles de l’histoire disait-on. Et on apprend, on se surprend. C’est le cas d’Antonio de Oliveira Salazar. La curiosité éteinte des historiens se réveille alors. Il est encore trop tôt pour scannériser des sagas complètes et objectives, des tentatives heureuses mais non définitives ont eu lieu, mais il faut commencer par le commencement. C’est ce que j’ai aimé dans ce livre.

Aborder ce dictateur en restant simple et lisible est une gageure que Jean-Claude Rolinat a réussie. Ouvrage court, lisible, synthétique mais précis, justifié et référencé, facile à lire. Malgré les épidémies pré-conditionnées, l’auteur ose proposer la description d’une dictature éclairée dépourvue des oripeaux dont on affuble toujours les gouvernements non réellement parlementaires et d’aborder ce sujet en extirpant le diable des idéologies négatives. L’arrivée d’une dictature est toujours le fruit d’un contexte, d’une situation historique qui cristallisa les opinions, les amenant à accepter un régime politique que les démocraties ne peuvent que juger lâchement et sévèrement, lorsque les tempêtes se sont calmées et que le pouvoir leur a été rendu. L’un de ces dictateurs est mal connu : Antonio de Oliveira Salazar, qui régna sur le Portugal pendant 42 ans. Nous apprenons comment il fût amené à prendre en main l’empire portugais menacé, comment il le maintint dans les tempêtes des indépendances, et face à la menace d’une Europe fédérale. Nous apprenons aussi qui était l’homme : certes, séducteur célibataire, mais dévoué d’abord à son pays enraciné dans le christianisme portugais encore intact. Contradictions qu’il convertissait en dynamismes unitaires : tradition et modernité, conservatisme et mouvement, dictature et probité, intégrité, honnêteté, ordre non fascisant. Telle est la source de sa réussite et de la belle image qu’il garde encore aujourd’hui au Portugal. Vertus, bases philosophiques de gestion qui donneraient le haut le cœur aux gouvernements de nos républiques. Patrie unitaire axée sur le bien commun, pouvoir exécutif fort, nationalisme inspiré par une compétition pacifique liée à un néo-corporatisme d’inspiration maurrassienne laissant l’État à sa place, hors du privé dont il ne connaît rien aux ressorts.

Lorsqu’arrivent les tsunamis des indépendances, boursouflés par le vent d’est et celui de Cuba, les résistances, la crise angolaise, la barrière brisée de l’empire, mythe d’une communauté de destin supra-racial qui le protégeait contre les ploutocraties et les marxismes. La question mal connue des états indiens portugais, Ajuda la petite et les poussières d’empire, avec une comparaison judicieuse avec l’Algérie. Puis la « Révolution des œillets », la révolution, opium du peuple. Celui que l’on a en mémoire comme un pantocrator distant et terrible nous apparaît comme un être humain normal, que les vagues du destin déposa à un poste où il s’est convaincu d’avoir à donner le mieux de lui-même à son pays. Certes, l’auteur a la nostalgie de l’homme : n’a-t-il pas baptisé son livre Salazar, le regretté ? Mais il ne s’agit pas d’un résumé hagiographique de la vie de Salazar. Rien n’est caché, par exemple, de l’affaire Delgado, comme des conflits sociaux qui imitaient souvent les méthodes subversives françaises. Ce qui reste, le Portugal post-Salazar, et pour beaucoup de Portugais, le regret. Pas la nostalgie, mais la tristesse de voir leur patrie devenue un petit pays chancelant, étourdi par les maladies européennes.

L’historien qui se penche sur des événements récents prend un risque énorme. Le siècle dernier a été en grande partie le siècle des dictateurs. Le bon sens voudrait que l’on puisse s’y intéresser sans être aussitôt accusé de faire leur apologie. Encore une contradiction positive.


Bernard Chupin, Présent n°7665 du mercredi 15 août 2012


Médias-Presse-Info : Salazar le regretté (Jean-Claude Rolinat)