Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 20 septembre 2015

Le Mythomane : Alain Soral démystifié par Salim Laïbi





Alain Soral, perché sur son piédestal, s'autoproclamant indirectement le "patron de la dissidence", se voit ici remettre à sa place dans un exposé plutôt explicite. Il fut un temps, la moindre critique sur ce personnage était inenvisageable tant le culte de la personnalité avait créé une sorte de blindage le rendant inattaquable.

Salïm Laibi a produit ici un travail salutaire pour exposer enfin l'envers du décor "canapé rouge", célèbre canapé vendu aux enchères à 2 600 euros, peut-être était-ce le signe du début de la fin…








Voici la préface de Paul-Éric Blanrue écrite pour le livre de Salim Laïbi consacré à Soral. Un vrai petit moment de bonheur que de lire ce texte de vingt pages. De par sa plume comme de coutume très agréable d’abord, mais également parce que le drôlatique portrait de Soral qu’il y dresse, et pour lequel il s’appuie sur quelques savoureuses anecdotes, est d’une justesse absolue. « Soral a raison, fort bien, mais à quelle heure ? », se demande l’historien journaliste, en soulignant que l’une des particularités d’Alain, – outre sa méchanceté maladive – est de raconter tout et n’importe quoi, tout et son contraire, sur moult sujets, au gré de l’humeur et des intérêts du moment. Sûr de son flair, il se contredit en permanence, mais comme le souligne Paul-Éric Blanrue, ne manque pas du coup d’avoir raison de temps à autres, à l’image de ces voyantes qui au milieu de cent prédictions démenties, en font une bonne, qui servira de « preuve » à leur clientèle. Soral – qui vient de lâcher et d’insulter Le Pen père dans sa dernière vidéo – entendra-t-il Blanrue quand ce dernier rappelle que la révolution et le changement doivent être d’abord internes, sauf à n’être que du vent, au mieux, et de la manipulation, au pire ? C’est son problème. Un naufrage qui ne concerne que le seul Soral…

"Un livre tout entier consacré à la démystification d’Alain Soral ? Gratias agamus Domino Deo nostro ! Quand Salim Laïbi m’a révélé son nouveau projet éditorial, ma première réaction a été de partir dans un grand éclat de rire qui fit sursauter les deux Scottish Fold assoupis à mes pieds. Enfin, un auteur non-conformiste allait oser écrire ce qu’il pense de la reconversion dans l’anti-système professionnel de la star déchue des plateaux d’Évelyne Thomas ! On allait s’amuser un peu ; en bon Vénitien je ne suis pas ennemi du jeu.
Ayant connu Soral avant son entrée fracassante dans le bizness politique et eu pour amis quelques-uns de ses proches – une bande de joyeux noceurs l’ayant côtoyé durant les années Palace et au sein du groupe artistique « En avant comme avant » qu’il avait parasité sous le pseudonyme d’ABS –, je dois confesser que je suis rarement parvenu à prendre au sérieux l’autoproclamé « maître du Logos », le Ernst Stavro Blofeld du merveilleux pays mythomaniaque qu’est l’Internet, l’esbroufeur de première dont la praxis consiste à passer en force en écrasant ses adversaires sous le poids de l’injure diluvienne et de la menace physique.
Sachant ce que je sais, je m’attendais avec ce livre à déguster du caviar Béluga impérial. Par le crâne lustré du docteur Denfer, je n’ai pas été déçu ! En dernière instance, selon la formule préférée du signataire de Comprendre l’Empire, reprise d’une lettre fameuse de Friedrich Engels à Joseph Bloch, Porthos Laïbi remporte ici, haut la main, le duel mental que Rochefort Soral l’a contraint à provoquer.
Salim et moi avons plusieurs points de désaccord, il suffit de consulter le Net pour s’en convaincre. Je ne suis guère adepte du récentisme d’Anatoli Fomenko et les géants de l’Atlantide de Laurent Glauzy ne sont pas de ma famille, ni de près ni de loin. N’importe ; il écrit des articles informatifs de grande valeur, sa jeune maison d’édition a déjà publié des livres mémorables et il possède des qualités morales et professionnelles faisant de lui un activiste éminemment respectable. Il est déterminé, honnête, courageux, patient, travailleur, humble. Son caractère profond n’apparaît pas dans tout son éclat sous les traits du personnage virtuel qu’il s’est créé, Le Libre Penseur, dit LLP. Ah ! Les doubles ! Il faut parfois savoir s’en méfier ! Soral a cru à la réalité de son alias au point de vouloir effacer pour l’éternité son patronyme de Bonnet, sa triste famille, son passé délicat – et voyez où il en est… Il n’en reste pas moins que Salim est plus subtil, élégant, nuancé, sceptique, cocasse que ne le supposent ses détracteurs se complaisant dans la veulerie et la bassesse à son égard, habituellement téléguidés qu’ils sont par Narcisse de Bayonne en ses nuits d’insomnie.
Dans ce livre, sur un ton n’appartenant qu’à lui, Salim est allé au-delà des espérances de ceux qui estiment que la rébellion n’est pas seulement une posture crâneuse, un geste irrévérencieux, un catalogue d’épithètes outrageantes répétées comme des mantras ou le port d’un T-shirt avec logo guerrier. S’il donne volontiers dans le style pamphlétaire avec trompettes, timbales, cuivres et grandes orgues, il a mené en amont une solide enquête de terrain qui fera date.


Je découvris un curieux personnage dont l’une des premières phrases fut, me dévisageant :
– Tu as un gros nez !
Comment l’arnaque soralienne a-t-elle pu durer aussi longtemps ? À dire vrai, plus rien ne m’étonne en ce monde sublunaire. J’ai passé ma vie à apprendre que le pire est toujours possible sinon certain. Président-fondateur en 1993 du Cercle zététique, organisme de démystification des imposteurs du paranormal – ensemble disparate de crétinosaures charlatanesques allant de Paco Rabanne à Élizabeth Teissier en passant par le soucoupathe Raël –, j’ai croisé durant mes années de combat contre le surnaturel frelaté un nombre incalculable de dupes prêtes à donner tête baissée dans des calembredaines qu’un enfant de sept ans, dans la fraîcheur et l’innocence de son jeune âge de raison, aurait sans ménagement rangées dans la catégorie des farces et attrapes. Il faut s’y résoudre : les gourous à deux sous devenus millionnaires, les bonimenteurs sans scrupule ayant pignon sur rue et vivant des subsides que leur attribuent de généreux mécènes ou des disciples endoctrinés sont légion, dans le monde occulte comme dans la vie publique, politique, culturelle et économique. Nul n’est besoin d’évoquer la Scientologie, l’escobarderie se découvre sur l’écran de votre ordinateur dès que vous faites chaque matin votre revue de presse prétendue dissidente !
La première fois que j’ai rencontré Soral ce fut à ma demande. C’était en 2003. J’avais assisté devant mon poste de télévision à un débat réjouissant qu’il avait mené sur les ondes de LCI contre Gilles-William Goldnadel, avocat de la Ligue de défense juive et représentant du Likoud en France. Je le félicitai par e-mail. Rendez-vous fut pris dans un bistrot situé dans les parages de son appartement du Marais. Je découvris un curieux personnage dont l’une des premières phrases fut, me dévisageant :
– Tu as un gros nez !
Quand bien même une telle remarque pouvait-elle posséder quelque fond de vérité anatomique, je la trouvai relativement stérile. Je me souvenais que c’était l’une des invectives favorites du béotien Hilarion Lefuneste à l’endroit de son voisin Achille Talon dans la bande dessinée du défunt Greg. Disons-le tout net, une telle considération n’était point au niveau de mes attentes. Je n’ai rien de spécial contre la provocation, tant s’en faut, mais j’espère en général qu’elle se révèle fructueuse, notamment lorsqu’elle provient d’une personne se payant le luxe d’entretenir une prétention intellectuelle d’envergure cosmique. Dans ce cas précis, j’eus beau me creuser le ciboulot, je ne voyais guère ce qui, là-dedans, faisait avancer la discussion d’un quart de poil, fût-il de nez.
Soral ne s’en tint pas à si bon compte et fit le détail de ma tenue vestimentaire qui n’avait point l’heur de le charmer. Je passai aux rayons X : nous n’étions pas chez Socrate à Saint-Tropez mais dans Platon chez les nudistes !
De toute évidence, nos niveaux karmiques ne correspondaient pas. Il ne fallait pas s’appeler Sigmund Freud (qu’il vénérait) pour comprendre que quelque chose clochait chez ce bonhomme aux yeux étrangement fixes, obnubilé par son nombril, incapable de soliloquer moins de deux heures, intolérant à la frustration et à la plus moléculaire critique de ce qu’il appelait « ses » pensées comme s’il en avait déposé le brevet la veille au soir.
Pour bien me faire comprendre que l’écrivain sagace dont le discours m’avait enchanté sur LCI n’existait définitivement pas, il me lâcha : « De toute façon, Goldnadel et moi, on est copains ! On s’écrit, on déjeune ensemble. C’est du cinéma ! Comme tout juif fasciste, il apprécie d’avoir en face de lui un grand blond aux yeux bleus ».
Un ange passa et tressaillit, comme dans les romans de Gérard de Villiers.
Je quittai l’Aryen déplumé sur cette révélation qui n’a pas contribué beaucoup à ce que nos atomes éloignés se raccrochassent.
Plus tard, lorsque nous nous prîmes le bec pour des affaires que je conterai un jour par le menu, il fit savoir sur Facebook à un admirateur qui lui demandait quelle espèce de guignol était ce Blanrue qui refusait mordicus de se plier aux injonctions dignes d’un adjudant de discipline qu’il proférait ad libitum sur son profil : « C’est un partouzard et un franc-maçon ! » Me connaissant moi-même assez bien, j’avais à nouveau trouvé la remarque légère et improductive. De tels bouteillons sont aujourd’hui devenus l’une de ses spécialités ; ceux qui ont cessé de lui plaire après avoir fait partie de sa garde rapprochée, comme Marc George ou Mathias Cardet, ont été taxés d’indics de police ou d’agents de la DCRI, selon la bonne vieille technique de subversion fonctionnant à merveille auprès de décérébrés dont l’angoisse ultime consiste à devoir un jour commencer à penser par eux-mêmes.
Jusqu’où va-t-il descendre ? Telle était la question que je me posais alors.
J’eus une révélation un soir de septembre 2004 quand il me téléphona, affolé, après l’émission Complément d’enquêtes. Il affirma avoir été piégé par Benoît Duquesne en tenant, en compagnie de Dieudonné et Olivier Mukuna, des propos peu hospitaliers à l’égard de la communauté juive. J’avais eu la faiblesse de le trouver culotté ; je le situais dans la tradition du dreyfusiste Bernard Lazare qui l’avait précédé dans cette position dans L’Antisémitisme, son histoire et ses causes (1894) et m’en ouvris à lui en toute franchise. Au bout du fil j’eus affaire à un vieux gamin terrifié, au bord de la crise de nerf, perdant tout sens critique, hurlant que sa carrière médiatique était kaputt : il allait lui falloir fonder fissa une association pour le soutenir et assurer son standing, autrement dit lui payer son tailleur londonien, garnir le fonds de roulement de son appartement parisien et contribuer à ses frais de motocyclette.
Dans les mois suivants, désemparé, angoissé, éperdu, démoralisé, il se montra plus aimable à mon endroit et me demanda d’une voix qui remontait dans les aigus, mais pas dans mon estime, de le rejoindre dans sa nouvelle aventure : « On va faire la révolution ! Nous allons devenir les nouveaux Robespierre ! », me lança-t-il. « Tu seras le Saint-Just des années 2000 ! »
Ce fantasme devint sa rengaine. Il faut préciser qu’à cette époque, Soral ne jurait que par le sanguinaire Incorruptible, Karl Marx, Georg Lukács, Georges Politzer et le « Petit père des peuples ». Il n’avait jamais entendu parler de Julius Evola, sur lequel il ose aujourd’hui donner des conférences comme s’il avait tété La Révolte contre le monde moderne au biberon alors que le penseur italien ne rimait à l’époque pour lui qu’avec Formentera, la fameuse île chic des Baléares, située au sud d’Ibiza, où les parents de sa femme avaient acquis une propriété dans laquelle il passait ses vacances de guérillero propre sur lui. Pour un ancien membre comme moi du Secrétariat du duc d’Anjou, aîné des Capétiens et chef de la maison de Bourbon, la perspective de remettre au goût du jour la Veuve de sinistre mémoire n’avait rien d’excitant.
J’avais en outre visité la Pologne communiste écrasée sous la botte du général Jaruzelski et ne conservais pas un impérissable souvenir des chars barrant les rues de Varsovie ni de la descente surprise de la police politique dans mon chalet de Zakopane.
Au fil de nos discussions et rencontres, je compris vite qu’il n’y avait rien à tirer du personnage. Je déclinai quasiment toutes les offres de collaboration qu’il me fit et l’envoyai faire ses classes au Front national, sur lequel il louchait. Je montai l’opération avec l’aide d’un ami appartenant au premier cercle du Menhir. Pour lui donner un coup de pouce, je lui dénichai en cinq minutes la citation exacte de l’historien juif Marc Bloch que Le Pen inséra dans son « discours de Valmy » de septembre 2006, corédigé par le maître de l’Ego.
L’ambitieux publiciste se persuada qu’il serait désigné tête de liste en Île-de-France pour les Européennes de 2009. Il ne fit pas long feu dans le parti à la flamme tricolore. La bayonnaise n’avait pas pris. « Adieu, ma jolie ! » eût écrit Raymond Chandler. On connaît la suite : il devint le grand chauve sur un divan rouge, pérorant en roue libre devant sa caméra, vociférant contre des adversaires créés à loisir, fabriquant son rôle de dissident excité du Web, prophétisant avec aplomb « DSK vs. Marine en 2012 » et autres billevesées démenties par l’histoire.
Dans ce livre, Salim Laïbi montre fort bien quel a été son vrai projet tenu caché : regrouper les mécontents de toutes tendances, de la droite à la gauche, des chavezistes aux révisionnistes, des catholiques aux musulmans, et les convaincre coûte que coûte, par moult contorsions et postillons, de reporter leurs voix sur le FN, l’évolution de ce parti fût-elle en totale contradiction avec les attentes de ses propres disciples.
Ce qui est pratique chez Soral c’est qu’à peu près tout y est faux, comme dirait l’historien Éric Conan lorsqu’il cause d’un autre sujet : il n’est point de Soral, descendant par l’escalier de service du Solal de Belle de Seigneur d’Albert Cohen, mais il existe un Bonnet, à la mode de province ; sociologue de quatrième de couverture, il n’a pas de diplôme de sociologie suspendu derrière son bureau ; s’il est entré aux Beaux-Arts, il ne précise oncques dans quel état il en est sorti et reste d’une étonnante discrétion sur ses œuvres artistiques personnelles.
Piètre philosophe, boxeur dans ses rêves, romancier dénué de talent de conteur (n’est pas Chuck Palahniuk qui veut !), réalisateur d’un film ni fait ni à faire et politicien virtuel, Soral a en gros tout raté mais aura passé sa vie à tenter de faire accroire le contraire à un public avide de mauvais garçons sachant lire et écrire sans commettre trop de fautes de syntaxe. Dragueur, il l’est, certes, et d’une manière compulsive qu’il revendique avec plus d’ardeur que Casanova et Don Juan réunis, mais sait-on sur cette affaire comme sur tant d’autres la vérité toute nue ? C’est loin d’être assuré, et Salim Laïbi nous en apprend de belles dans les pages qui suivent. Sur ce point, j’ai pour ma part noté que Soral demeure très circonspect relativement à Laurent G., alias Brutus, qui fut comme lui pigiste dans la presse féminine et à qui il emprunta la méthode miracle pour lever de manière expéditive les minettes dans les rues de Paris…
Qu’on ne me fasse pas dire le contraire de ce que je pense. Je ne suis pas du genre à proclamer que Soral a toujours tort. Pour une bonne raison : depuis toujours, il affirme de façon péremptoire tout et le contraire de tout ! À l’instar de l’horloge bloquée, il donne nécessairement l’heure juste deux fois par jour. À ceci près qu’il n’est pas bloqué, mais débloque à pleins tubes ; les théories oiseuses s’échappent de ses circuits neuronaux comme les slogans de marchand de soupe de la tête de Jacques Séguéla. La chose est bien naturelle car selon sa conception utilitariste de la vie, les idées ne sont que de banals outils destinés à promouvoir sa propre personne en toute circonstance.
Pour lui, le vrai et le faux n’existent pas en soi : champion d’éristique, Soral en fournit la définition en fonction de ce qui lui sied au moment voulu afin de se rallier de nouveaux suffrages et recueillir des vues supplémentaires sur Youtube et Dailymotion. Règne de la Quantité, bonjour à toi ! Ses militants, vaillants et dévoués mais manquant d’expérience, ont beaucoup de peine à suivre la ligne du parti tant elle est sinueuse, courbe, diagonale et zigzagante au gré des besoins de l’instant. Mais gare à ceux qui s’en écartent ! Excommunication en vue !
Selon la dialectique marxiste, la morale consiste à œuvrer sans réserve à l’accession au pouvoir du prolétariat qui ouvrira l’ère du paradis sur terre : tout est bon, juste, y compris l’infâme et le crime jusqu’à l’écœurement, pour y parvenir. La dialectique soralienne revient, elle, à suivre le doigt sur la couture du pantalon les extravagances et opportunismes du gourou de secours, qui tente tant bien que mal de sauvegarder sa doctrine élastiquement fantaisiste.
Je suis désolé d’avoir à rappeler ici une évidence que le matraquage internautique et les jolies affiches de Maria ont du mal à cacher : la droite des valeurs ne peut en aucun cas s’allier à la gauche du travail car rien n’est plus éloigné que ces deux visions du monde. Autant chercher à mélanger l’eau et l’huile. On ne peut nullement accorder Jean-Jacques Rousseau et René Guénon, concilier Lucien Goldmann et Ananda Coomaraswamy ; ces cocktails sont imbuvables voire toxiques. Il peut, entre ces penseurs, y avoir des constats communs mais point de solides perspectives. Il faut choisir ton camp, camarade ! L’histoire des deux cents dernières années a amplement démontré que l’espoir d’une telle collusion est un vœu pieux de machiavels puérils.

« Soral a raison ! » Fort bien, mais à quelle heure ?
De surcroît, il est inutile et nuisible de faire appel à la gauche du travail dont nous avons soupé et qui n’a jamais réussi à assurer la prospérité de la nation ni le bonheur de la classe ouvrière. La droite, je parle de la droite non parlementaire, non bancaire mais traditionnelle, celle dont les valeurs, précisément, ont façonné les grandes civilisations du passé, la droite ouverte à la transcendance, partisane d’un pouvoir émanant d’en-haut et non d’en-bas, a été la première à se préoccuper du sort des pauvres gens. Au XIXe siècle, l’économiste royaliste Villeneuve-Bargemon, le légitimiste Armand de Melun, n’attendirent pas la publication du Capital pour agir en faveur de la condition ouvrière et contre l’exploitation du travail des enfants, au même titre qu’Albert de Mun, François René de La Tour du Pin ou le comte de Chambord, héritier des rois de France, dans sa « Lettre sur les ouvriers » (1865). Dans les pays où se produisit un fulgurant redressement économique au cours de la première moitié du XXe siècle, c’est l’union des catégories sociales au sein des métiers qui fut l’instrument privilégié de la restauration nationale. L’amélioration du sort des démunis ne fut pas effectuée en mettant en pratique des théories prônant la lutte des classes, promue moteur de l’histoire (une blague de potaches hégéliens que nul scientifique n’a jamais pu démontrer), mais en associant ouvriers, classes moyennes et patrons, en les faisant communier dans un esprit de solidarité à la recherche du Bien commun afin de vaincre le capitalisme international et le communisme sans patrie, ces deux idéologies sœurs niant chacune dans son genre la souveraineté des nations au bonheur des cosmopolites promoteurs du déracinement.
Un rassemblement social de cette nature, pierre angulaire de toute reconstruction durable, ne figure pas au programme d’Égalité et Réconciliation, acquise aux thèses malheureuses du terne marxo-rousseauiste Michel Clouscard, pompées d’ailleurs sans l’assentiment du pauvre vieux. On ne trouve pas davantage, dans les intentions de l’association, l’arrêt immédiat de l’avortement, qui tue légalement en France plus de 200 000 bébés par an depuis près d’un demi-siècle, ni la défense et la promotion de la famille, cellule de base de toute société harmonieuse, comme Charles Maurras n’a cessé de l’enseigner en bataillant contre les principes républicains qui font reposer la société sur l’individu atomisé. De toute évidence, si l’on reprend les catégories évoliennes, Soral préfère de loin, pour des raisons intimes, la figure de l’Hétaïre à celle de la Mère, ignorée et balayée de sa Weltanschauung portative ; hélas, il a réussi à transmettre ses névroses à ses fans.
Sur les forums, son dernier carré de fidèles reprend en chœur la formule qu’il s’est forgée sur mesure en recopiant celle d’un universitaire célèbre pour sa prestation au Zénith en décembre 2008 : « Soral a raison ! » Fort bien, mais à quelle heure ? Quand il se fait déclarer P4 pour échapper à son service militaire comme n’importe quel gauchiste crachant sur le drapeau ou lorsqu’il déclame en bon patriote son amour de la Légion ? Quand il professe que Jésus est « un juif en slip sur la croix » ou qu’il se propulse « chrétien sans reproche » ? Quand il sort un DVD pour initier ses apôtres à la boxe française ou quand il court se réfugier dans un Franprix durant une rixe survenue entre ses militants et les antifas au marché Pyrénées dans le XXe arrondissement de Paris ? Quand il écrit « Marine m’a tuer » ou quand il appelle à voter pour « la moins sioniste des candidats » ?
Au-delà de nos désaccords de fond liés à son idéologie sans cohérence et à sa personnalité patibulaire, le principal reproche que j’adresserai à Soral est d’avoir fait fructifier une petite entreprise cynique au détriment de l’objectif annoncé à l’origine : le renversement du système. Le slogan de Kontre Kulture : « Produits dissidents en tous genres » en dit long sur la mentalité ayant présidé à sa création. On ne devient pas Maximilien de Robespierre en vendant des mugs, Louis-Antoine de Saint-Just en refourguant des bouteilles de pinard labellisé dissident, Camille Desmoulins en brocantant des lampes Petromax, Jean-Paul Marat en éditant des livres dont une large part sont disponibles gratuitement sur le Net. C’est une galéjade. On ne bouscule pas non plus le pouvoir en promouvant l’insulte ad personam comme outil de propagande systématique.
Nous sommes devenus lourds, solitaires, ennuyeux, désespérés. Ce qui manque cruellement à notre société fragmentée et désenchantée c’est une haute spiritualité, des mots, des chants, des poèmes, des prières contribuant à fortifier les âmes en peine et à réinstaurer le sacré dans les lieux que la Technique a arraisonnés. Sans doute, notre époque plongée dans les affres du Kali Yuga, l’Âge sombre, l’Âge de fer, ne permet-elle pas de ressusciter les grandes heures passées de sainteté et d’héroïsme. Mais sans retour vers la Tradition, tout projet politique est destiné à tourner indéfiniment en rond. « Seul un Dieu peut encore nous sauver » fut l’une des dernières paroles de Martin Heidegger, le philosophe majeur du XXe siècle. Il s’agirait de prendre cette sentence au sérieux, mais Soral n’a pas compris le tiers du quart de ce qu’a enseigné l’auteur d’Être et Temps (1927) qu’il brocarde dans ses bouquins parce que son maître Lukács ne pouvait pas le blairer.
Durant les dix années qu’a duré Égalité et Réconciliation, l’homme-lige de Philippe Péninque n’a fait que conduire ses suiveurs dans une impasse. Ce n’est point le bricolage politique, et encore moins celui faisant la promotion de la lutte des classes sous le masque du nationalisme, qui nous sauvera du chaos ; ce sont l’évolution de nos consciences et notre attitude devant l’Inconditionné qui peuvent contribuer à nous transformer en passeurs et en éveilleurs, dans une France décrépite n’ayant plus l’énergie de mener à bien une contre-révolution au sens où Joseph de Maistre l’entendait, c’est-à-dire non comme une révolution contraire mais comme le contraire d’une révolution (Considérations sur la France, 1796).
Pour le moment, seules la localité alternative, la micro-société, la dynamique de réseau, le maillage sont une propédeutique au changement global. Tout doit commencer par la révolution intérieure, au sein du royaume qu’est notre esprit ; les idées doivent se propager comme une onde, de proche en proche, sans publicité mensongère, sans tous ces mots dépassant la pensée et ces pensées dépassant les capacités de l’époque. Le royaume intérieur doit s’ancrer dans un principe d’airain : « Sois ce que tu voudrais voir advenir ».
Show autopromotionnel, le discours soralien n’a servi de rien et surtout pas à l’avancement d’un esprit salvateur revêtant ce caractère. En aucun cas, Soral ne nous a montré qu’il était le modèle de l’homme que nous voulions voir advenir. Il eût fait merveille dans la vente d’aspirateurs à domicile ou comme aboyeur pour un spectacle de catcheuses dans de l’huile de vidange, mais comme penseur de l’avenir ? No way !
Il existe deux catégories d’êtres : il y a ceux, comme Salim Laïbi, qu’on apprécie davantage lorsqu’on les côtoie jour après jour et puis les autres, tel Soral, dont la fréquentation suscite un rejet quasi-immédiat du fait de leur noirceur d’âme. Au fond, l’un de ses principaux problèmes est d’avoir oublié qu’il ne faisait rien d’autre que de jouer un rôle de composition, une comédie à laquelle il avait eu lui-même du mal à croire à ses débuts ; il a dû déployer des efforts considérables pour se débarrasser de cette pensée paralysante et se hisser sur le pavois. De là proviennent ses collisions intérieures difficilement gérables et des crashes désormais connus de tous.
Au lieu de chercher à devenir, sans jamais s’en approcher, la synthèse de Clausewitz, Lénine, Mussolini et Mohamed Ali, il eût été préférable que Soral se contentât d’un rôle à sa mesure. S’il est un domaine dans lequel je ne remets guère en cause ses compétences, c’est indéniablement celui de la mode masculine. Imbattable sur le pantalon de velours à bretelles, il est aussi incollable sur la cravate rétro et le nœud papillon tendance ; je ne lui chercherai pas querelle sur les subtilités du look new wave. Bien distribué, mieux conseillé, il aurait pu devenir la Mademoiselle Agnès de la dissidence. Son côté fashionista s’y serait épanché pour l’agrément de tous. Tant pis ! On constate une nouvelle fois ce qui arrive quand une vocation est contrariée !"

Paris, 3 août 2015

Source : Média libre : « Pourquoi je ne serai jamais soralien », par Paul-Eric Blanrue

Le Mythomane - La face cachée d'Alain Soral (broché – 2015)
de LAÏBI Salim (Auteur), Préface de Paul-Éric Blanrue (Auteur), Postface de Pierre Dortiguier (Auteur)




samedi 19 septembre 2015

Safita [صافيتا] et sa chorale accueillent une délégation de SOS Chrétiens d'Orient


Safita ( صافيتا‎ ), cité du gouvernorat de Tartous, se situe au nord-est de son chef-lieu et au nord-ouest du Krak des Chevaliers. Sa population de 33 000 âmes se répartit à égalité entre Grecs orthodoxes et Alaouites. Au sein de la chaîne de montagnes côtière de Syrie, la ville se niche entre les hauteurs de trois collines et leurs vallées. Son château, la Tour Blanche, ainsi nommé en l'honneur de Banche de Castille, reine de France et mère de Saint Louis, a été construit par les Templiers. Safita a connu une activité de premier plan lors les Croisades, et a été habitée par les Templiers…

Vue panoramique de Safita et son Castel Blanc




Dans le cadre de sa série de reportages "Entre Ciel et Terre" [تحت السما ... فوق الأرض] la Radio Télévision de Syrie présente un 17ème documentaire réalisé à Safita lors de l'accueil d'une délégation de la mission SOS Chrétiens d'Orient de Syrie. Un documentaire qui s'adresse exclusivement à un auditoire syrien, donc exempt de tout soupçon de propagande vers l'étranger. Bien que l'essentiel des commentaires soient en arabe, le témoignage d'Anne-Lyse et d'autres membres de la délégation restent clairement audibles en français, autant que les questions posées par leur guide francophone Mahmoud Arnaout. Témoignages authentiques de Français ayant effectivement vécu longtemps auprès des populations meurtries de Syrie… tant à Maaloula qu'à Alep. Une opportunité de découvrir ces témoignages vrais dont la sincérité de l'intérêt et de l'affection portés au peuple syrien place leur spontanéité au-dessus de tout soupçon à caractère bassement politique. Au-delà de ces commentaires chacun depuis l'étranger appréciera la cordialité de l'accueil réservé par les Syriens, à Safita comme partout ailleurs.


Facebook : SOS Chrétiens d'Orient


Facebook : Mahmoud Arnaout




Elkabbach fou furieux face au discours sans langue de bois de François Fillon…


François Fillon - seul homme d'État français actuel - reste l'un très rares hommes politiques français méritant d'être encore écoutés… François Fillon sait de quoi il parle, revenant d'un voyage en Iraq…


Cette vidéo est tout aussi intéressante - sinon encore plus - si l'on observe le comportement de Elkabbach fou furieux lorsqu'un de ses invités s'écarte du discours de la propagande terroriste officielle… Elkabbach qui n'a de cesse de couper la parole à François Fillon… Tenter de bifurquer sur un autre aspect du sujet… À tel point que Gérard Darmon en a honte : sur une interruption de Elkabbach, Gérard Darmon intervient : "Continuez, monsieur Fillon…"



vendredi 18 septembre 2015

Le général Didier Tauzin sur TV Libertés pour rebâtir la France





L’ambition du général Didier Tauzin : « Rebâtir la France ». Pour TV Libertés, le général Didier Tauzin évoque l’immigration clandestine, le rôle de l’Union Européenne, la perte de souveraineté des peuples et présente les grandes lignes de son manifeste pour que la France redevienne une grande puissance.



jeudi 17 septembre 2015

Bachar al-Assad : "L’Occident d’un œil verse une larme sur les réfugiés, de l’autre les vise d'une arme"


"Quand l'Occident, tel un nuage de criquets, ne laisse que décombres partout où il passe, la Russie se lève pour préserver et restaurer ses propres valeurs ancestrales et celles des peuples chez qui le nuage pèlerin ravageur s'abat…"

Le président Bachar al-Assad face à la presse russe

Le président Bachar al-Assad à la presse russe : l’Europe est coupable et responsable parce qu’elle soutient le terrorisme et continue de le faire et de couvrir les extrémistes.




Aux prises avec une situation extrêmement difficile en Syrie, qui affecte toute la région du Moyen-Orient jusqu’à l’Europe, le dirigeant du pays Bachar al-Assad, s'est entretenu en exclusivité avec les médias russes de la lutte contre le terrorisme et des origines de la crise des réfugiés.

Le président Bachar al-Assad a considéré que le seul vrai pas concret a été réalisé durant la conférence de Moscou 2 et non pas à Genève ou durant la conférence de Moscou 1, ajoutant que même ce pas n’est qu’une étape parmi tant d’autres.

« La crise est grande et on ne peut trouver des solutions en quelques heures ou mêmes en quelques jours. Moscou 2 était un pas de l’avant et nous attendons le prochain pallier qui sera Moscou 3 », a affirmé le président Bachar al-Assad dans un entretien avec plusieurs médias russes : RT, Rossiyskaya Gazeta, Channel 1, Russia 24, RIA Novosti, et NTV channel.

«Je crois que nous devons poursuivre le dialogue avec les blocs et les partis politiques syriens parallèlement avec la lutte contre le terrorisme pour parvenir à une unanimité sur l’avenir de la Syrie », a ajouté Bachar al-Assad.

« La conférence de Moscou 3 tire son importance du fait qu’elle prélude à Genève 3. Les parrains internationaux de Genève n’étaient pas impartiaux, alors que le parrainage russe était impartial et basé sur la loi internationale et les résolutions du Conseil de sécurité », a fait valoir le président Bachar al-Assad qui a jugé important le fait que Moscou 3 surmonte les obstacles survenus à Genève en ce qui concerne l’article sur le commission transitoire.

«Il est difficile pour Genève 3 de réussir sans le succès de Moscou 3», a assuré Bachar al-Assad.

« Nous devons continuer le dialogue pour parvenir à un compromis, mais il est impossible de faire quelque chose de réel alors que les gens sont encore tués et le sang continue à couler », a dit le président Bachar al-Assad qui a ajouté qu’on ne peut rien faire sans vaincre le terrorisme en Syrie, et non pas seulement celui de Daech.

Questionné sur le partage de l’autorité, le président Bachar al-Assad a souligné que le Gouvernement syrien avait partagé le pouvoir avec une partie de l’opposition qui avait accepté cela depuis quelque années et s’était rejoint au Gouvernement.

Répondant à une question sur la crise des réfugiés syriens, le président Bachar al-Assad a assuré que ces réfugiés avaient quitté la Syrie à cause des terroristes, du meurtre et des séquelles du terrorisme qui a détruit l’infrastructure et causé le manque des besoins essentiels, et parce qu’ils veulent travailler et gagner leur pain n’importe où dans le monde.

Le président Bachar al-Assad a critiqué, à cet effet, l’Occident qui déplore les réfugiés et soutient en même temps les terroristes, l’appelant, s’il est vraiment soucieux des réfugiés, de cesser de soutenir les terroristes.

« Chaque personne qui s'exile de Syrie est une perte pour la Patrie. Oui la migration des Syriens est une grande perte », a assuré Bachar al-Assad qui a imputé à l’Europe la responsabilité de cette migration car elle avait supporté le terrorisme et continue à le faire et à donner la couverture aux terroristes, qu’elle nomme « groupes modérés », tient à souligner Bachar al-Assad.

« Bien sûr que l’Europe est coupable. Elle est responsable parce qu’elle supporte le terrorisme. Et elle continue à le faire et à couvrir les extrémistes. Tous ces groupes qui sont présents en Syrie sont des extrémistes ».

Le président a, à cet effet, appelé le peuple syrien à s’unir face au terrorisme et aux terrorises.

« Je crois que dans n’importe quelle société, les partis et les gens patriotiques s’unissent au temps des guerres », a dit le président Bachar al-Assad qui a souligné que des forces qui s’étaient battues contre l’État syrien, combattent aujourd’hui le terrorisme aux côtés de l’État syrien.

Passant à l’initiative iranienne sur la crise en Syrie, le président Bachar al-Assad a affirmé qu’il n’y pas d’initiative mais des idées et des principes d’une initiative reposant essentiellement sur la souveraineté de la Syrie, la décision du peuple syrien et la lutte anti-terroriste.

« Nous croyons que le rôle de l’Iran est important car l’Iran se tient aux côtés de la Syrie aux niveaux politique, économique et militaire, mais les propos sur l’envoi par l’Iran d’une armée ou des forces en Syrie sont erronés », a assuré Bachar al-Assad avant de poursuivre : « L’Iran envoie des équipements militaires et des experts et il est normal que cette coopération se renforce au temps des guerres. Le soutien iranien est pour aider la Syrie face à la guerre farouche qui la vise ».

Quant à l’idée de la création d’une zone tampon au nord de la Syrie, le président Bachar al-Assad a souligné la nécessité de liquider le terrorisme partout en Syrie, assurant que vider la frontière avec la Turquie du terrorisme signifie que le terrorisme est autorisé dans d’autres zones et que de tels propos sont inacceptables, faisant valoir que c’est la Turquie qui soutient aujourd’hui le Front Nosra et Daech en armes, en fonds et en agents terroristes.

« La forte présence de Daech dans la région est sous une couverture occidentale car les pays occidentaux croient que le terrorisme est une carte qu’il peuvent utiliser de temps en temps », a poursuivi le président Bachar al-Assad qui a ajouté que les pays occidentaux veulent utiliser aujourd’hui le Front Nosra face à Daech car celui-ci serait sorti de leur contrôle, mais cela ne veut pas dire qu’il veulent éliminer Daech car s’ils l’avaient voulu ils l’auraient fait.

« Pour nous, le Front Nosra et Daech et tous les réseaux similaires qui portent les armes et tuent les civils sont des organisations extrémistes qui adoptent le terrorisme comme ligne », a insisté le président Bachar al-Assad.

Répondant à une question sur la coopération de la Syrie avec les partenaires régionaux dans la lutte contre le terrorisme, le président Bachar al-Assad a affirmé que la Syrie coopère certainement avec les pays amis, tels que l’Iran et la Russie, ainsi que l’Irak qui fait la cible du terrorisme, « quant aux autres pays, il faut qu’ils disposent de la volonté pour lutter contre le terrorisme et non pas comme ils le font actuellement avec la Coalition internationale sur la lutte contre le terrorisme, conduite par les États-Unis », a-t-il dit.

« Il est impossible que des pays, tels que la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite, en plus des pays européens qui couvrent le terrorisme, comme la France et les États-Unis, luttent contre le terrorisme », a précisé Bachar al-Assad qui a ajouté que la Syrie n’aurait pas de problème dans la coopération avec ces pays s’il avaient changé leurs politiques et formé une véritable coalition contre le terrorisme.

Passant à l’état de l’armée syrienne, le président Bachar al-Assad a assuré qu’au temps des guerres, l’armée devient le symbole le plus important pour la société, ajoutant que c’est le soutien populaire à l’armée qui lui assure des volontaires.

« Nous avons, plus que jamais, la volonté de lutter et défendre notre pays face aux terroristes. C’est ce qui a conduit un certain nombre d’hommes armés qui avaient initialement combattu l’État au début de la crise pour différentes raisons, à rejoindre l’État légitime et à mener leur combats aux côtés de l’Armée Arabe Syrienne dans différentes zones », a fait valoir Bachar al-Assad.

Questionné sur les zones contrôlées par Daech, le président Bachar al-Assad a indiqué que les groupes terroristes de Daech tentent de se donner la forme d’un État pour attirer davantage de volontaires qui vivent dans les rêves du passé qu’il y a un État de nature islamique qui œuvre pour la religion, mais ceci est irréel et une forme de tromperie, car l’État n’apparaît pas soudainement dans une société mais il est le fruit de la société et du développement normal de cette société », a noté le président Bachar al-Assad.

« Daech n’est certainement pas un État. Il est un groupe terroriste et en réalité il est la troisième phase de l’ensemble de la politique et le poison idéologique de l’Occident pour réaliser ses objectifs politiques », a préciser le président Bachar al-Assad qui a rappelé que la première phase était les Frères musulmans, alors que la deuxième était al-Qaïda en Afghanistan pour lutter contre l’Union Soviétique. Daech est tout simplement la production occidentale de l’extrémiste », a affirmé Bachar al-Assad.

Répondant à une question sur les Kurdes en Syrie, le président Bachar al-Assad a affirmé que les Kurdes font partie du tissu syrien.

« Les Kurdes sont des patriotes et ils sont intégrés dans la société », a dit le président Bachar al-Assad qui a ajouté que certains partis kurdes ont des revendications, et qu’une partie d’entre elles ont été résolues au début de la crise, mais les autres ne dépendent pas de l’État.

« Nous sommes avec les Kurdes et toute autre composante face aux terroristes et nous n’avons de veto à aucune revendication tant qu’elle entre dans le cadre de l’unité de la terre et du peuple en Syrie », a poursuivi le président Bachar al-Assad.

« Changer la structure d’un pays n’est pas lié au Président ou au Gouvernement mais c’est une question dépendant de la Constitution qui appartient au Peuple, alors tout amendement de la Constitution implique un dialogue national, un référendum et l’approbation du Peuple », a-t-il assuré.

Questionné sur une coordination directe ou indirecte avec la Coalition dans la guerre contre Daech, le président Bachar al-Assad a affirmé qu’il n’y a pas une moindre coordination ou contact entre les deux Gouvernements, syrien et américain, ni entre les deux Armées. « Ils ne peuvent pas avouer ou accepter la réalité que nous sommes la seule force qui lutte contre Daech sur la terrain », a affirmé le président Bachar al-Assad.

Passant à l’initiative du président russe Vladimir Poutine sur la création d’une Coalition régionale pour la lutte anti-Daech, le président Bachar al-Assad a affirmé que cette Coalition doit regrouper des pays qui croient en la lutte contre le terrorisme.

Questionné sur l’avenir politique de la Syrie et les appels au départ du Président, le président Bachar al-Assad a indiqué que la question n’est pas liée à une personne mais une question de principe pour l’Europe qui veut changer des Président, des États, ou comme ils disent « abattre des régimes » car ils n’acceptent pas la présence des pays indépendants.

« Quel est leur problème avec la Russie ? Avec la Syrie ? Qu’ont-ils contre l’Iran ? Vous remarquerez qu’il s’agit là de trois pays indépendants. Ils veulent que certains dirigeants partent pour les remplacer par des individus qui agissent dans leurs intérêts et non dans celui des peuples ».

« Le président accède au pouvoir via le peuple et les élections et s’il doit partir c’est aussi à travers le peuple et non pas par le biais d’une décision américaine, d’une résolution du Conseil de sécurité ou de la déclaration de Genève », a estimé le président.

Questionné sur « le point décisif » dans la crise en Syrie, le président Bachar al-Assad a indiqué que le point décisif dans ce qui s’est passé en Syrie était la guerre irakienne en 2003 et l’invasion par les États-Unis de l’Irak, précisant que la Syrie était contre cette invasion car elle savait que les choses iraient vers la division et le chaos.

Bachar al-Assad d’ajouter : « Ce qui s’est passé en Syrie dès le début est le résultat normal de la guerre et la situation confessionnelle en Irak, qui ont touché la Syrie, l’autre point moins décisif est l’adoption formelle par l’Occident du terrorisme en Afghanistan au début des années 80 et enfin l’apparition de Daech en Irak, sous la supervision des États-Unis ».

D’autre part, le président Bachar al-Assad a dit : « Dans chaque État des erreurs sont commises tous les jours. Mais elles ne justifient pas ce qui est arrivé. Si ces fautes sont la cause de tout cela, pourquoi ils n’encouragent pas les révolutions dans les États du Golfe, particulièrement en Arabie Saoudite qui ne connaît absolument rien de la démocratie ? Je pense que la réponse est évidente ».

Questionné sur une éventuelle coopération future avec certains leaders occidentaux qui soutiennent le terrorisme en Syrie, le président Bachar al-Assad a indiqué que la mission principale de chaque politicien, Gouvernement, Président et Premier ministre, c’est de travailler dans l’intérêt de leur peuple et de leur pays. Si une réunion ou une poignée de main avec qui que ce soit dans le monde peuvent être bénéfiques pour mon peuple, alors je dois le faire. Que cela me plaise ou non. Donc ce n’est pas à propos de moi, de ce que j’accepte ou de ce qui me plaît. C’est à propos d’agir dans l’intérêt supérieur de mon peuple et de mon pays. Alors oui, je suis prêt à faire n’importe quoi qui verse dans l’intérêt des Syriens ».

Questionné sur la relation entre la Syrie et l’Égypte, le président Bachar al-Assad a assuré qu’elle n’a pas été rompue mêmes durant les dernières années.

« Les deux pays ont une vision conjointe mais la relation entre eux est limité au niveau sécuritaire », a conclu le président Bachar al-Assad.



mardi 15 septembre 2015

Éclairage : "L’intérêt du renversement d’Assad est l’élimination du Hezbollah"


"Nous devons considérer qu'une victoire d'Assad (ou peut-être devrions nous dire une victoire de Assad, de la Russie, de la Chine, de l'Iran et du Hezbollah) est inacceptable."
Elliot Abrahms (dès février 2012)

Elliot Abrahms

Elliot Abrahms, un juif conservateur, ex-consultant des présidents US Ronald Reagan puis de Georges Bush junior, a lancé une bombe devant la commission des relations étrangères de la Chambre des représentants, quand il a témoigné à propos de la politique américaine en Syrie, a rapporté le quotidien libanais al-Akhbar.

Car si l'objet de l'audience portait le titre de « quelles sont les étapes de la politique étrangère américaine en Irak et en Syrie » Abrahms a surtout parlé du Hezbollah.

Dans la plus grande part de son discours sur la stratégie que Washington devrait adopter en Syrie, Abrahms a souligné que « le Hezbollah était la cible qu’il faut absolument éliminer afin de pouvoir réaliser les intérêts américains et israéliens dans la région ».

Dans ce contexte, Abrahms a divisé sa présentation autour de deux axes : « l’axe du Hezbollah, l'Iran, la Russie, qui soutient Assad, et l'axe des États-Unis, l’Europe et les pays du Golfe, qui veut son départ ».

Il a ensuite expliqué que « toute approbation de la part des États-Unis de permettre à Assad de faire partie du pouvoir durant la prochaine période sera considérée comme « une défaite pour Washington et une victoire pour Téhéran ».

Et la question de « qui va gagner ? » dans cette bataille au Moyen-Orient, est tellement importante, qu’il va de soi que les États-Unis doivent en sortirent victorieux. Comment ?

Abrahms affirme qu'il faut « remplacer le régime d’Assad par un régime sunnite qui évoluera en un État voisin sunnite », ce qui serait « une défaite pour la Russie, l'Iran et le Hezbollah ».

Et d’ajouter : « Vaincre le régime syrien permettra de détruire le Hezbollah au Liban » soulignant que « la puissance du parti a augmenté au Liban durant ces dix dernières décennies, mais la transformation qui se produit en Syrie peut être le début de son déclin. Cela serait en notre faveur certainement ».

Concernant les intérêts d'Israël, l’ex-responsable américain a déclaré que « la Syrie assure un pont entre l'Iran et le Hezbollah, autrement dit, l'Iran est aux frontières avec Israël via le parti, ce qui pose un grave problème, et donc si Assad tombe… tout va changer » .

Et Daech dans tout cela ?

Abrahms a fait remarquer que « pour vaincre Daech il faut changer l'équation en Syrie ». Comment ? « En plus de l'armement de l'opposition… il faut frapper les forces de l’air syriennes », en prétextant que "Assad utilise cette force pour bombarder son peuple".

Il est à noter que durant son audience, Abrahms a déclaré qu’« une partie des Libanais était mécontente de la participation du Hezbollah en Syrie, en particulier les chiites, lesquels se demandent pourquoi leurs fils meurent dans la défense de Bachar al-Assad ? » selon ses allégations.

À noter aussi qu’Abrahms s’est intéressé au dossier libanais avant l’an 2000, via ses relations avec des hommes d'affaires libanais, et plus tard avec des politiciens du bloc du 14 Mars.

Sachant que le document qui stipule "la nécessité de mettre fin à l'occupation syrienne du Liban" (mai 2000) a vu le jour grâce à la participation de certains d'entre eux, sans compter un grand nombre de faucons néo-conservateurs. Parmi ces Libanais, figurent des noms comme Ziad Abdelnour, Daniel Nassif, Nabil al-Haj, Habib Malik, Samir Boustani, Charles Sahioun… Et parmi les faucons néo-conservateurs, figurent Richard Perle (chef du comité consultatif sur les affaires de Défense sous le règne de George W. Bush), Daniel Pipes, Paula Dobriansky , Douglas Viet, Jeane Kurkpatrick…

Le document de 2000 a exigé « le retrait des forces militaires et de renseignement syriens du Liban, n’excluant pas une intervention militaire US rapide contre la Syrie afin de protéger les libertés du Liban et le pluralisme mais aussi défendre les valeurs des États-Unis et leurs intérêts ».

À cette époque, le Liban-Sud n’était pas encore libéré de l’occupation israélienne. Bachar al-Assad n’était pas au pouvoir. Les attentats du 11 septembre n’avaient pas eu lieu. Ni l'occupation de l'Afghanistan et ni celle de l'Irak. La 1559 n’existait pas non plus, ni la vague d'assassinats et d'attentats à la bombe qui avaient frappé le Liban…

Cependant, ce qui existait bel et bien était la planification pour la mise en œuvre, le moment propice, d'incidents dans le but de réaliser ces objectifs…


Source : AlManar-Liban - "L’intérêt du renversement d’Assad est l’élimination du Hezbollah"

"Journal de bord" n°409 de Jean-Marie Le Pen, président fondateur du Front National…