Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

vendredi 12 juin 2015

Lucien Eugène GALAN, prêtre aveyronnais tombé en mission sous la violence au Laos


Le père Lucien Galan
Lucien Galan est né le 9 décembre 1921 à Golinhac, dans le diocèse de Rodez en France. Il entre d’abord au Grand Séminaire de Rodez, mais est admis en 1946 aux Missions Étrangères de Paris. Ordonné prêtre le 29 juin 1948, il part en décembre pour la Mission de Xichang, au Sichuan (Chine).


Fin mars 1950, la région est « libérée » par les communistes. En novembre, au retour d’une tournée chez ses chrétiens, il est appréhendé et emprisonné, puis mis en résidence surveillée sous un régime de terreur. Il est finalement expulsé de Chine, arrivant à Hong Kong au terme d’un long périple en janvier 1952.


Après quelques semaines de repos, il est réaffecté à la Mission de Paksé au Laos. Vers 1953-1954, il prend contact avec les populations « kha », les minorités montagnardes méprisées du plateau des Bolovens. En 1956, il s’installe au milieu d’eux dans une petite maison-chapelle, d’où il rayonne sur les villages. Il les visite malgré la présence d’éléments rebelles qui se cachent dans ces montagnes. Il a soin aussi des Chinois de Paksé.


En février 1960, il prend la relève du Serviteur de Dieu René Dubroux, assassiné, dans la zone limitrophe entre forces laotiennes rivales. L’insécurité ne permet de visiter que très rarement les villages les plus lointains. Le 11 mai 1968, il part en remplacement d’un confrère pour Nong Mot et de Nong I-Ou, qui sont entrés en catéchuménat, avec deux jeunes élèves catéchistes. Il y assure la catéchèse et la messe. Dimanche 12, il reprend la route pour une célébration au Km-15 de Paksé. Mais l’ennemi a dressé une embuscade : la voiture est prise sous le feu d’armes lourdes. Le jeune Khampheuane est tué sur le coup, son ami blessé. Le P. Galan est achevé au poignard. Il meurt, victime de son devoir et de sa charité. Le souvenir de son esprit de service et d’abnégation reste très vivant jusqu’à aujourd’hui.

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Lucien Eugène Galan est né le 9 décembre 1921, au hameau de la Moissetie, paroisse de Golinhac, diocèse de Rodez, département de l'Aveyron. Il fit ses études secondaires au collège de l'Immaculée-Conception à Espalion, puis passa au Grand Séminaire de Rodez.

Le 30 septembre 1946, il entra au Séminaire des Missions Étrangères. Il fut ordonné prêtre le 29 juin 1948 et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de Sichang, qu'il partit rejoindre le 15 décembre 1948.

Le 31 mars 1949, il arriva à Sichang, après avoir suivi la route du Yunnan et fait ses quinze étapes à cheval coupées de quelques jours de repos à Mulo à Hweili et à Téchang.  Puis, sous la direction de M.Valtat, il étudia le chinois à l'Évêché de Sichang. En juillet 1949, il partit avec M.Cuzon à Mulochaiku situé sur les frontières du Yunnan pour mettre en pratique ses connaissances de la langue chinoise et commencer à voler de ses propres ailes, tandis que, dès février 1950, M. Cuzon prenait la direction du district de Hweili, puis de celui de Mulo en juin 1950.

Fin mars 1950, le Kientchang fut "libéré" par les troupes communistes. En juin 1950, M.Galan s'installa à Salien, sous la direction lointaine de M. Bocat, aumônier des religieuses à Hweili. Il faisait souvent la navette entre Salien et Hungpuso; pendant un certain temps, il ne fut nullement inquiété dans ses mouvements. Le 15 novembre 1950, au retour d'une de ses fréquentes tournées chez ses chrétiens, il fut appréhendé et mis en prison. On l'accusa d'être en relation avec des rebelles de la région. C'est ainsi qu'on s'expliquait ses fréquents voyages. Le surlendemain, il fut transféré à Hweili, où le P. Jean Yi le fit remettre en liberté le soir même. L'accusation de complicité avec les rebelles étant écartée, on lui reprocha encore une chose : avoir accepté, sans autorisation du gouvernement, les fermages de quelques métayers. Il dût promettre de tout rendre et d'écrire une confession à paraitre dans les journaux.

En décembre 1950, tous les étrangers furent obligés de s'inscrire à la police, avec interdiction de sortir de la ville. Ainsi MM.Cuzon et Galan se trouvèrent bloqués à Hweili. En juillet 1951, M.Galan toujours dans l'impossibilité de rejoindre son poste de Salien, tint compagnie à M.Bocat à Hweili et assura le travail du dispensaire. Il fut ensuite conduit à Sichang et expulsé vers Hong-Kong où il arriva le 8 janvier 1952, en compagnie de Mgr.Baudry, et de MM. Valtat et Bocat.

Après quelques semaines de repos, il fut affecté au Vicariat Apostolique de Thakhek, et quitta Hong-Kong le 26 janvier 1952, pour rejoindre sa nouvelle mission.

En avril 1952, il arriva à Thakhek, se mit à l'étude de la langue laotienne et fut nommé à Nason près de Paksé. Vers 1953-54, il prit contact avec les populations "kha" de la région, au pied du plateau des Boloven, côté nord-ouest, les visitant malgré la présence d'éléments rebelles viêtminh qui se cachaient dans ces montagnes. En 1955, il fit le projet de s'occuper de lépreux, et pour se documenter, partit visiter quelques léproseries dans la région de Saïgon et de Djiring, sur les Hauts-Plateaux du Viêtnam.

En 1956, installé dans une petite maison-chapelle, dans un site magnifique, au bord d'un gros torrent, il rayonnait sur huit villages "khas", tandis que de nombreux autres demandaient à se faire chrétiens.

De juin 1957 à décembre 1958, M.Galan assura la charge de curé intérimaire de Paksé, et peu après, prit son congé régulier en France du 9 avril 1959 au 23 février 1960.

À partir de années 60, dans des conditions difficiles il assura son ministère dans des zones de démarcation de forces laotiennes rivales. Il connut des arrestations momentanées, le risque des pistes minées, les suspicions de part et d'autre.

En 1962, il s'établit à Nong-Khen à la limite du territoire contrôlé par le Pathet-Lao, s'efforçant de voir, non sans grandes difficultés, les chrétiens des deux côtés de la frontière; il pût faire une tournée dans le secteur de Non-Khen et Saravane, à cheval sur les deux zones.

En 1964-65, il s'installa à Nong-Sim, chrétienté de 647 baptisés. De là, en raison de l'insécurité, il ne pût visiter que très rarement et avec risques, le secteur de Muong-Khrai, en zône Pathet-Lao.

Le samedi 11 mai 1968, Lucien Galan quitta Paksé pour se rendre dans les villages de Nong-Mot et de Nong-I-Ou dont il avait la charge depuis décembre 1967. Au passage à Pakson, il prit avec lui deux élèves catéchistes. Le dimanche 12 mai 1968, il assura deux messes en deux endroits différents, puis quitta Nong-I-Ou, vers 8heures30 pour retourner au km 15 de Paksé, où il devait assurer une messe dans la soirée.

Au km 19 avant Paksong, il tomba dans une embuscade. Il semble qu'on ait tiré sur sa voiture par devant, et sans aucune sommation. Lui-même fut grièvement blessé, la voiture stoppa. L'un des élèves catéchistes fut tué sur le coup, l'autre blessé aux jambes. Selon ce dernier "des soldats parlant viêtnamien seraient venus tirer le père de sa voiture, l'auraient trainé un peu plus loin; à ce moment là, on a entendu plusieurs coups de feu".

Peu après l'attentat, les soldats du poste situé au km17, donc à deux kms de là, vinrent sur les lieux. Le blessé fut évacué sur Huei-Kong, puis sur l'hôpital de Paksong. Les deux morts furent laissés sur place. Un convoi militaire fut organisé le lendemain, et on put ramener les deux corps en camion jusqu'à Paksong, puis en hélicoptère jusqu'à la mission catholique de Paksé, vers 18 heures. Selon le constat du docteur,l e corps du P.Galan portait de multiples plaies pénétrantes. La récupération des corps ne fut possible que grâce au dévouement et à l'énergie du général commandant la 4ème Région militaire.

La mise en bière eût lieu le mardi matin à trois heures; les funérailles furent célébrées, le mercredi 15 mai, à 7h30, en la cathédrale de Paksé en présence de Mgr Loosdregt, du P.Chevroulet, provincial des pères Oblats de Vientiane, de quatre missionnaires de Thakhek, des autorités civiles et militaires de la Province et devant une foule très nombreuse.

Source : Lucien GALAN  (1921 - 1968) [3846]

Références biographiques CR 1948 p. 150. 1956 p. 55. 1960 p. 62. 1962 p. 73. 1963 p. 83. 1964 p. 47. 48. 1965 p. 97. 1966 p. 115. 1967 p. 83. 1968 p. 166. BME 1948 p. 187. 311. 1949 p. 377. 429. 635. 636. 1950 p. 501. 562. 739. 1951 p. 179. 439. 1952 p. 129. 576. 1953 p. 788. 1954 p. 801. 1955 p. 54. 168. 662. 1956 p. 79. 168. 662. 1957 p. 271. 272. 363. 364. 1092. 1959 p. 553. 1960 p. 176. 177. 1961 p. 681. 685. EPI 1962 p. 800. 801. 1964 p. 130. EC1 N° 448. 463. 511. 512. 659. 674. NS. 9P258. 9P284. 10P296. 15P22. 49P51. PDM août 1968 N° 13 p. IV. Enc. PdM. 13P48.

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ALARY GASTON : TÉMOINS AU PRIX DE LEUR VIE - 10 PRÊTRES AVEYRONNAIS TOMBÉS EN MISSION SOUS LA VIOLENCE, Éditeur : ÉGLISE EN ROUERGUE (2014), Broché [1ère édition : hors série d'Église en Rouergue, Rodez 1986]

Lucien Galan
originaire de Golinhac
assassiné au Laos en 1968

Au mois de mai 1968, au Vietnam, la bataille pour Saïgon faisait rage. À Paris, le 10 mai, avaient débuté des négociations américano-nord-vietnamiennes pour une paix qui n'arrivait jamais. La guerre demeurait implacable sur le sol vietnamien. En France, les événements de mai 1968 maintenaient le pays dans une fièvre politique élevée et permanente. Dans les journaux, cette suite d'événements était chaque jour à la une de l'actualité.

C'est au cours de ce printemps, sous un horizon chargé d'orage, qu'à la mi-mai, les journaux d'Aveyron annonçaient la mort au Laos du père Lucien Galan de Golinhac ; il avait été assassiné le 12 mai. Dans la presse locale, quelques chroniques de 40 à 50 lignes seulement signalèrent l'événement. Le Laos, c'est loin. La guerre du Vietnam avait banalisé la mort violente sur cette région de la planète. À l'époque on n'eut pas une information abondante sur les circonstances de cette mort. Des renseignements détaillés arrivèrent plus tard.

DE L'AVEYRON À LA CHINE

Lucien Galan est né le 9 décembre 1921 à la Moissétie, près de Golinhac, d'une famille d'agriculteurs. Après ses études secondaires, il fut élève au Grand Séminaire de Rodez pendant quatre ans de 1942 à 1946.

Entré au Séminaire des Missions Étrangères de Paris en septembre 1946, il y continua sa formation théologique. Il fut ordonné prêtre le 29 juin 1948.

Le 15 décembre 1948, il partait pour la Chine méridionale. Il fut affecté à la Mission de Sichang dans la province de Kien-Tchang. Pour rejoindre son poste, il partit de la frontière du Tonkin. Après 20 étapes de voyage à cheval, à travers le Yunnan, il arriva à Sichang le 31 mars 1949. À l'époque, les armées communistes de Mao-Tsé-Tong occupaient une grande partie de la Chine. La province du Kien-Tchang n'était pas encore libérée.

Pendant quelques mois, Lucien Galan réside à l'évêché de Sichang ; il apprend la langue chinoise et se familiarise avec les usages du pays. Dès les débuts il écrivait à ses amis d'Espalion ses premières impressions de Chine [Écho de la Vallée, Bulletin du Petit Séminaire d'Espalion, mars 1949]

Un beau voyage à faire : celui du Rouergue au Kien-Tchang ! Jusquà Canton en bateau, de Canton à Kumming en avion, de Kumming au Sichang à cheval, enfin, 20 jours de marche.

La Chine est le pays des aventures ; on franchit des montagnes très élevées par des cols à plus de 3000 m d'altitude ; on redescend vers la vallée du Yang-Tse (Fleuve Bleu) à 800 m pour remonter à 2000 m. Le matin, vous quittez les pêchers en fleurs pour rencontrer, le soir, la neige à l'étape de haute altitude. Vous passez vite ainsi du printemps à l'hiver pour retomber, le lendemain, en plein été, avec des caravanes accrochées aux flancs des montagnes à pic, les précipices sans fond d'où monte un grondement sourd de cascade, les torrents qu'il faut passer sur un tronc d'arbre en tirant sa mule. Ce sont là quelques-uns des agréments du voyage.

La Chine est le pays des contours. Tout est contour, même l'esprit des gens. Les environs de Kumming (l'ancienne Yunnan-fou) forment un plateau sillonné de canaux aux larges contours, avec des rizières bordées de digues en serpentin. Comment ne pas voir là une des explications des détours et des ruses subtiles du caractère chinois ? La Chine est le pays de la misère. Une foule de gens en haillons, des estropiés, des aveugles, des mendiants déguenillés remplissent la rue ou le chemin. Les villes ont un aspect primitif, malgré une abondance de produits bien chers. On se croirait au Moyen-Âge : petites fabriques à l'outillage très primitif, boutiques à façades de planches, rues pavées avec de grosses dalles irrégulières et mal jointes. Tout est archaïque. Il y a cependant des quartiers très modernes aux magasins éblouissants. Quand on parcourt la campagne, on a la même impression. L'outillage du paysan est très simple : la houe seulement, ou, rarement, une petite charrue de bois ; un petit char aux roues de planches mal jointées et mal arrondies. On se contente d'un maigre bénéfice. Chaque jour, arrivent à Kumming des hommes, des femmes, des enfants même qui ont fait plusieurs jours de marche pour venir vendre 60 à 80 kilos de charbon de bois ou d'autres marchandises apportées sur le dos.

La Chine est un pays peu religieux. Les Chinois viennent aux pagodes, plutôt en touristes, et délaissent volontiers les statues innombrables aux visages grimaçants pour les restaurants d'alentour. Au point de vue chrétien, il y a beaucoup à faire, c'est le paganisme en plein. Les chrétiens sont très peu nombreux auprès de la masse des païens. Quand on arrive en Chine et que l'on voit le petit nombre des églises, on a l'impression d'être écrasé par la masse païenne. Il est difficile d'imaginer ce qu'est le monde païen tant qu'on ne l'a pas vu.

À la fin de 1949, il fut envoyé au sud de la zone de mission à Hweilli (Houilli). Le 5 décembre de cette année (année du bœuf, cycle Kichéou, le 15 de la 10e lune) il écrivait à un de ses amis. Je me trouve avec des habitants de différentes races qui font souvent du brigandage et de la petite guerre. Le pays de hautes montagnes sauvages est très intéressant pour guerroyer et se camoufler [Ces lettres de Chine citées ici, ont été adressées à ses amis ou à sa famille].

Il pressentait alors que la tourmente communiste se rapprochait. En 1950, les troupes communistes arrivèrent dans la province. Dès le mois de février, elles occupèrent Sichang. Lucien Galan passa l'année seul à Salien près de Hweili ayant encore la liberté de circuler.

Le 15 novembre 1950, il fut arrêté et accusé d'avoir eu, lors de ses nombreuses sorties pour visiter les chrétiens, des complicités avec des rebelles. Le 17 novembre, il fut transféré à la prison de Hweili. L'accusation portée contre lui ne fut pas retenue ; étant depuis peu en Chine, il expliqua aux autorités qu'il ne comprenait pas suffisamment la langue chinoise.

De Hweili où il était condamné à l'inactivité, il pouvait encore donner quelques nouvelles et en recevoir. Dans une lettre du 25 juillet 1951, il racontait sa vie à Hweili :

Ici autour de nous c'est la fièvre, la folie engendrée par les choses nouvelles. Le paradis terrestre ne s'élabore pas vite, tout le contraire. Ici, ce sont les meetings à l'église dans les petits villages pour éduquer le bon peuple et le mettre en garde contre l'impérialisme américain qui est même dans les bonnes œuvres. Les Chinois nous ouvrent les yeux. Ils veulent autant que possible éclairer tous les peuples et les aider à se libérer de ce grand mal qu'est l'impérialisme américain.

La jeune Chine, en ce moment, est toute frémissante de libération et vit dans la joie. Enfin tout va très bien.

Lucien Galan connut la période où les Chinois étaient convertis au marxisme par les séances d'autocritique et les jugements populaires. Lui-même n'eut jamais à subir ce genre de rééducation.

Plus tard, quand il revint en France, il raconta ces sinistres comédies où des enfants accusaient leurs parents et où l'on condamnait des gens en grand nombre pour les exécuter. Lui-même avait pu se faufiler parfois en curieux dans la foule. Il avait pu voir certaines de ces séances.

À la fin de 1951, il fut transféré à Sichang. En décembre, il fut expulsé.

Le 8 janvier 1952, il arriva à Hong-Kong avec son évêque Mgr Baudry. Après cette épreuve, au début de 1952, dans une autre lettre, Lucien Galan témoignait encore de ce qu'il avait vu en Chine [Bulletin inter-paroissial Villecomtal - Golinhac - avril 1952].

La Chine, après la guerre avec le Japon, donnait beaucoup à espérer... Dans 10 ans on aurait doublé et même triplé le nombre des chrétiens... Mais voilà la Providence en a disposé autrement. Je crois que les vieux chrétiens tiendront. Les prêtres se montrent admirables. Dans notre mission, il y en a 7 ou 8 sur 18 aux travaux forcés, ou en prison. Chez nous, église, école tout a été pris par le gouvernement.

En Chine, durant cette dernière année, les missionnaires ont eu bien des tristesses, mais aussi des consolations. Quand on est parti d'Houilli, les chrétiens et beaucoup de païens sont venus discrètement nous saluer en pleurant. Beaucoup avaient espoir que leur épreuve serait courte. Je ne pense pas que la majorité des gens soient communistes en Chine. Beaucoup sont écœurés par les jugements iniques. Les prisons regorgent d'innocents, et partout des forçats. Les mois les plus terribles furent avril et mai derniers : chaque jour dans la petite ville, où j'étais en résidence surveillée, des exécutions. Cela durant des heures entières. On exécutait les condamnés après les avoir insultés, roués de coups. Défense d'enterrer les cadavres...

Je ne crois pas que ce soit le paradis encore en Chine. Quand on est partis, c'était un véritable enfer. Les terrains avaient été partagés. Il y avait beaucoup de mécontents. Les meubles, les vêtements, les instruments de travail, tout avait été partagé. Ceux qui avaient reçu les maisons des riches y crevaient de faim. Le commerce est mort, les bourses sont plates ! Je crois que la Chine fait une triste expérience....

EN MISSION AU LAOS

À peine remis de son émotion chinoise, Lucien Galan reçut, le 26 janvier 1952, sa nomination au Laos.

Quand on est missionnaire de l'Évangile, on ne chôme pas parce qu'on a été expulsé d'un pays, on va dans un autre. En avril 1952, le voilà donc à Thakhek, centre de la mission où il est envoyé. Après le chinois, Lucien Galan étudia le laotien. L'apprentissage de la langue dura bien un an.

Avec ténacité et amour il se familiarisa avec les coutumes les mœurs du pays. Il approfondit peu à peu sa connaissance du peuple laotien.

Dès 1953, il était nommé dans la région de Paksé pour le sud de la mission. Il se fixa à Nason. À partir de cette date il passa les quinze années suivantes dans cette même région. Il se spécialisa dans le ministère auprès des tribus Khas (prononcer Kra). Celles-ci habitaient sur les pentes montant au plateau des Boloven en allant sur Pakson à l'est de Paksé.

De sa nouvelle mission, Lucien Galan écrivait alors [Bulletin interparoissial - juillet 1952] :

Les Laotiens sont un peuple heureux. Il a fallu que les peuples prétendus civilisés viennent troubler leur tranquillité et leur apprendre à faire la guerre, eux qui ne tueraient pas un animal, même nuisible, si celui-ci na pas attaqué le premier...

Au point de vue religieux, la plupart des Laotiens sont bouddhistes, il y a très peu de chrétiens... Je me trouve donc dans une mission toute neuve avec deux autres Aveyronnais, les pères Alazard de St-Geniez d'Olt et Lacombe de Saint-Santin tous deux âgés de plus de 70 ans, mais très actifs. Il y eut aussi autrefois un père Burguière de Nacoulorgue qui est mort dans cette mission [Il s'agit de Joseph Burguière 1877 - 1934, de Nacoulorgues situé sur la paroisse de Salrf Félix de Lunel]. Celle-ci est donc un fief aveyronnais ; je ne suis pas dépaysé !

Malgré nos malheurs, Dieu nous fait la vie bien belle. Depuis ma sortie de Chine, que de randonnées, de parties de chasse dans la forêt d'où je reviens toujours bredouille, que d'invitations à droite et à gauche ! À présent c'est un peu plus calme.

Mais on vit toujours dans l'angoisse, du moins ceux qui sommes sortis de Chine. Il me semble qu'on ne peut pas éviter le communisme. C'est si bien organisé pour rouler les gens et les expédier ensuite au bagne ou au poteau d'exécution ! Même ceux qui se donnent tout entiers à lui n'y échappent pas.

Sur son terrain de mission, Lucien Galan avait des chrétiens fervents, mais aussi des mauvais témoignages d'Européens et il rencontrait le communisme par l'infiltration du Viet-Minh.

Dès 1953, telle de ses lettres reflétait une inquiétude face à la situation dont il analysait les aspects sociaux [Bulletin interparoissial - juin 1953]. 

Ce n'est pas la persécution qui détruit la religion, c'est plutôt l'exemple des mauvais chrétiens. Or ici pour l'indigène, un Européen est un chrétien. Chrétien et Européen, cela ne fait qu'un dans l'esprit des gens. Malheureusement, les Occidentaux trahissent ouvertement l'idéal religieux qu'ils devraient représenter.

Les colonies, c'est, en partie, un échec. On a fait du travail qui se voit : des ponts, des routes, des hôpitaux, des écoles. On a modernisé le pays. C'est du travail en surface, qui a dérouté ces gens un peu primitifs. Comme travail en profondeur, il n'y a eu que le travail missionnaire. On a matérialisé des peuples qui sont portés surtout vers le spirituel. Cette civilisation matérielle qu'on leur a apportée ne les a pas rendus plus heureux. Pour relever la situation, il faudrait des chefs à haute valeur morale et clairvoyants. Le communisme gagne parce que ceux qui le combattent ne le combattent pas sur le vrai champ de bataille qui est le sien. Le vrai champ de bataille du communisme c'est lesprit, c'est le champ des idées. Il répand son idéologie, sa pensée, son erreur. Si on appliquait l'Évangile (partager son pain avec les pauvres, partager ses biens, se contenter de son dû), la crise mondiale actuelle n'existerait pas. Il faut une grande révolution mondiale, pacifique et chrétienne. Il faut de grandes réalisations au point de vue social, économique et moral.

Je suis dans un petit village à une dizaine de kilomètres de Paksé. Il y a 200 chrétiens convaincus... Ils ne sont pas riches, mais très généreux. Ils font la prière, chaque soir, à l'église. Il y a une école avec 60 élèves. Aujourdhui, l'évêque est venu me voir pour réparer les bâtiments de l'école. J'ai de quoi m'occuper.

Dans la mission de Nason, il y avait déjà beaucoup de Laotiens qui se préparaient au baptême et dès 1956 les baptêmes d'adultes étaient nombreux.

En 1957 enfin il eut la joie d'inaugurer et de bénir la nouvelle église de Nason en style Kha.

Lucien Galan demeurait très proche de sa famille et de ses compatriotes de Golinhac. Régulièrement il envoyait de ses nouvelles, les tenait au courant de ses activités, de ses aventures, de ses joies, de ses inquiétudes. Le Bulletin inter-paroissial que recevaient les familles de Golinhac portait souvent des extraits de ses lettres. Après chaque congé en Aveyron, il repartait avec joie et courage à son travail missionnaire qui le passionnait.

DANS LE VOISINAGE DES VIETCONGS ET DE LA PISTE HO-CHI-MINH

De 1960 à 1964, le père Galan eut la charge de la mission de Muong-Khrai. Celle-ci se trouvait à la limite des zones alors contrôlées par les Pathet-Lao (communistes) et les troupes gouvernementales. Cela rendait la situation difficile. Plusieurs fois, surtout en 1962, il fut momentanément arrêté, puis relâché. Il y avait continuellement le risque des pistes minées.

Son activité continua. Au début de 1961, une de ses lettres en donnait un aperçu à la paroisse de Golinhac qu'il remerciait pour l'aide qu'elle lui envoyait [Bulletin interparoissial - février 1961]. On le sentait soucieux du progrès social de la population.

En ce moment, écrit-il, j'ai pas mal de projets en tête, projets dictés par la nécessité : finir la chapelle commencée, en agrandir une autre, en déplacer une troisième, car le village s'est déplacé et en planter une quatrième. Ce serait vite fait si j'avais des gens actifs, comme à Golinhac, vite fait et à peu de frais, mais il faut compter avec le peu d'empressement de mes gens. Quelquefois, ils sont zélés et généreux, ils me surprennent même, quelquefois aussi il faut les secouer.

Ces jours derniers, j'ai fait les premières démarches pour obtenir la construction d'un pont sur un torrent, ouvrage d'un grand intérêt puisqu'il peut changer l'économie de plus de cent villages. J'ai chargé le chef du district de poursuivre les démarches les plus faciles, afin que cela soit une œuvre de la population. Après une semaine, je suis venu voir les résultats : rien na été fait. Ça viendra. J'ai déjà procuré à mes villages un char et des bœufs, en commun...

Je veux essayer de les faire travailler en commun.., travail moins pénible, plus rentable. On peut y arriver par la douceur et la persuasion. Les communistes y arrivent par la terreur et la mitraillette...

La paix n'est pas encore tout à fait rétablie, peut-être les jours tranquilles se feront longtemps, attendre.

La tâche et l'influence de Lucien Galan parmi les tribus Khas grandissait sans cesse. Le nombre des baptisés augmentait, même dans le voisinage de la violence, après 1965.

Dans ses lettres qu'il envoyait à Golinhac, il évoquait cette avancée de l'Église mais il parlait de plus en plus de la guerre au Laos et du danger croissant sur les pistes ou en forêt. L'insécurité s'étendait sans cesse sur toute la région de Paksé, Paksong… Il n'y avait plus le tigre dans la jungle, mais il y avait l'homme qui faisait la guerre.

MASSACRÉ SUR UNE ROUTE PRÈS DE PAKSONG

Dans ce climat de violence et face aux risques, Lucien Galan gardait un courage lucide. En février 1960, avant de repartir de Golinhac pour sa mission, il avait dit à un des siens qui l'interrogeait : Eh bien, si on me tue, je resterai auprès de mes chrétiens !

Le 15 avril 1968 dans sa dernière lettre à sa famille, il annonçait sa prochaine arrivée pour un congé qu'il avait retardé afin de favoriser un autre missionnaire. Au lieu d'arriver en France le 1er juin comme il l'avait prévu, ce serait pour plus tard [Bulletin inter-paroissial mars et juin 1968]. Il écrivait : "Un de mes confrères est appelé d'urgence dans sa famille. Je lui cède mon tour de congé et je viendrai dans quelques mois. Il faut s'entraider. Pour vous, et pour moi, le sacrifice est immense. Faisons ce sacrifice pour la paix au Laos et dans tout le sud-est Asiatique". Le sacrifice devait être plus grand que prévu. Sur une des routes dont il était familier, une embuscade lui fut tendue et fut fatale.

Voici un récit de cette matinée tragique du 12 mai 1968, tel qu'il fut écrit, d'après le témoignage d'un rescapé du drame [Ce récit a été publié dans Peuples du monde d'août 1968 - Voir aussi Échos, rue du Bac -juillet 1968, pages 296 à 299].

Le père Lucien Galan a été assassiné le dimanche 12 mai dans la partie sud du Laos. La veille, il s'était rendu dans les villages de Nong Met et Nong Oi dont il avait la charge. Le dimanche matin, il y célébrait deux messes et vers 9 h 30, quittait Nongi Oi pour se rendre au km 15 de Paksé où il devait assurer une autre messe dans la journée ; il était accompagné de deux jeunes élèves catéchistes.

Au km 19 avant Paksong, il tombait dans une embuscade. Des deux élèves catéchistes, l'un fut tué sur le coup, l'autre fut blessé à la jambe en plusieurs endroits et c'est ce survivant du drame qui a raconté ce qui s'est passé.

D'après son témoignage, on a tiré de face sur la voiture du père, sans aucune sommation. Le père Galan devait être grièvement blessé lorsque sa voiture s'est arrêtée. Des soldats parlant le Vietnamien sont alors venus enlever le prêtre de son auto et l'on traîné un peu plus loin ; on a entendu alors plusieurs coups de feu. Peu après l'attentat, les soldats d'un poste se trouvant au km 17, donc à 2 km de là, sont venus sur les lieux. Ils ont pris dans une voiture le garçon blessé qui a été ensuite transporté par hélicoptère à l'hôpital de Paksong.

Quant aux deux morts, ils les ont laissés sur place et ce ne fut pas facile de ramener les corps à Paksé : il fallut organiser un convoi et il fut durement attaqué par les maquisards. Le père Galan portait plusieurs blessures sur le corps : de multiples plaies pénétrantes dans le dos, dans la région du cœur, à la mâchoire inférieure, à la main gauche, à la cuisse droite.

Une grande foule, au premier rang de laquelle se trouvaient le chef de la province et le général commandant la quatrième région, était à la cathédrale de Paksé, à la cérémonie d'enterrement. C'est du reste, grâce au dévouement et à l'énergie du général Phasouk, qui n'avait pas hésité à s'exposer en personne, que l'on avait pu récupérer les corps dès le lendemain de l'attentat.

Deux questions se posent à tous. Quels sont les auteurs de cet assassinat ? D'après l'autorité militaire du Laos, ce sont des Vietcongs et des Khas Loven dissidents.

Mais pourquoi ont-ils tué le père Galan qui n'avait jamais fait de politique, était aimé de tous et à qui on ne connaissait pas d'ennemis ? Le père circulait sur cette piste de Paksong à Nong-Oi toutes les semaines et il était connu de tous comme missionnaire. La seule explication donnée, c'est que la mort de ce missionnaire faisait partie de la guerre psychologique : il était le chef spirituel de plusieurs villages, fidèles au gouvernement. En frappant à la tête, les communistes ont voulu châtier ces villages et semer la terreur.

Au sujet des raisons qui ont pu motiver les exécutants de ce meurtre, une autre analyse a pu être faite un peu plus tard. Le père Jean Vérinaud des MEP a eu à se déplacer dans cette région de Paksé et de Nomsin en 1973, donc cinq ans après la mort de père Galan. Il a trouvé le village de Nomsin complètement abandonné et la région dans une insécurité totale. Au vu de ce qu'il a constaté à cette époque là, il pense qu'il y avait dans le pays une situation pouvant fournir une explication complémentaire du massacre de Lucien Galan.

Il écrit : "Une des raisons dont on n'a pris conscience que quelques années plus tard, c'est que la piste Ho-Chi-Minh, par où transitaient les troupes Vietcongs allant dans le sud Vietnam, passait juste à lest de Paksong. Les Vietcongs et les Pathet-Lao ne voulaient pas de témoins étrangers à leurs allées et venues. Ce fut probablement une des raisons de l'élimination du Père Galan qui, par suite des connaissances qu'il avait dans toutes les tribus, aurait été à même de découvrir trop de choses [Lettre de Jean Vérinaud - 12/2/1985].

Après ce drame, Mgr Urkia, évêque de Paksé qui avait transmis les détails cités plus haut a écrit son témoignage sur ce missionnaire [Peuples du Monde - 1968 - Échos, rue du Bac, juillet 1968, p. 298] .

Le père Galan nous a quittés, véritable martyr du dévouement pastoral. C'était un prêtre humble et toujours disponible. Il a toujours aimé évangéliser les tribus les plus déshéritées, les Khas. Il vivait pauvrement au milieu de ces gens, préparant lui-même sa nourriture, logeant souvent dans une petite sacristie de chapelle de brousse. Disponible, il le fut toute sa vie. Il comptait prendre son congé régulier en France en février dernier. Après l'accident grave survenu au père Michel, il me proposa lui-même d'attendre, pour partir en congé, que le père fut rétabli. Son départ fixé pour le début juin fut de nouveau remis à plus tard, lorsque le père Godet fut obligé de rentrer en France pour des raisons de famille. La mort du père Galan crée un grand vide dans notre petite communauté missionnaire, une fois de plus cruellement éprouvée. Mais ces épreuves ne sont-elles pas la marque d'un amour spécial de Dieu pour nous et une promesse de fécondité apostolique ?.

Sur la terre du Laos, une dizaine d'Aveyronnais ont été missionnaires. Après Auguste Séguret et Augustin Canilhac, Lucien Galan fut le troisième à laisser la vie dans la violence sur ce terrain de mission.


Source : http://archives.mepasie.org/notices/notices-biographiques/galan

Archives MEP-Asie : [3846] GALAN Lucien Eugène Missionnaire Sichang-Thakhek-Paksé


La France des Saints : Les 10 Serviteurs de Dieu Français Martyrs du Laos de 1954 à 1970



lundi 8 juin 2015

Vae Victis… Tarek Aziz ou le martyre d'un chrétien au Proche-Orient


Communiqué de presse de Jean-Marie LE PEN

Président d’honneur du Front National

À Saint-Cloud, le 5 juin 2015

Jean-Marie LE PEN et son épouse Jany LE PEN, présidente de "SOS enfants d'Irak", saluent la mémoire de Tarek AZIZ, l'ancien premier ministre chrétien des Affaires étrangères du gouvernement de Saddam HUSSEIN, mort en prison. Ils présentent leurs condoléances affectueuses à sa famille réfugiée en Jordanie.


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À partir de plusieurs entretiens exclusifs avec le chrétien Tarek Aziz, – alors premier ministre de Saddam Hussein, – ce livre nous plonge dans les arcanes et les drames engendrés par l'intervention militaire des USA en mars 2003. Témoin et acteur hors normes, Jean-Marie Benjamin nous fait découvrir les aberrations de la politique américaine au Moyen Orient et de ses alliés européens qui ne savent plus comment arrêter le monstre qu’ils ont créé de leurs propres mains !

Janvier 2003, J-M Benjamin rencontre Tarek Aziz à Bagdad et lui porte une invitation à rencontrer le pape Jean-Paul II. Février 2003 la DGSE envoie Benjamin à Bagdad pour quérir les derniers éclaircissements avant le discours de Villepin à l'ONU. Les coulisses de la visite de Tareq Aziz à Rome, au Vatican et à Assise : exfiltration par la DGSE et asile politique ?

Le chrétien Tarek Aziz et la situation des chrétiens aujourd’hui en Irak et Syrie. Le bilan de l’occupation américaine et les conséquences de la politique de l’Occident au Moyen Orient. Une introspection de l’État islamique et de son leader. Retour avec Tarek Aziz sur le « piège américain » de 1990 : le Koweït et le pétrole. Retour au présent : qui finance l’État islamique ? Le jeu dangereux de l’Arabie Saoudite. L’axe Téhéran-Bagdad-el Assad-Hezbollah. Des témoignages exclusifs sur les Kurde, le PKK, la Syrie… Pourquoi partent-ils pour le djihad ? Quelle prospective pour demain ?


Tareq Aziz - The other truth : Les mensonges de G. W. Bush, les vérités de Tareq Aziz. Le désastre américain en Irak. Un document exclusif. [Vidéo, 1 heure 05]

Extrait de Présent n° 8347 daté du samedi 2 mai 2015
[cliquez sur le texte pour l'agrandir]


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Prisonnier des Américains, puis du régime chiite de Bagdad, depuis 2003, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, Tarek Aziz, vient de mourir en détention. Il avait été condamné à mort en 2010 par les juges irakiens, mais les autorités n'avaient pas osé l'exécuter : supprimer un chrétien, membre d'une communauté persécutée, aurait très gênant en termes d'image internationale. En effet, Tarek Aziz était chrétien, de l'Église catholique chaldéenne, majoritaire en Irak. Sa famille était assyrienne chaldéenne, de cette nation ayant ses spécificités culturelles et ethniques se rattachant au christianisme, présente dans l'Arménie historique, dans le nord de la Syrie, et dans la région de Mossoul, en Irak.

Tarek Aziz personnifie à lui seul le destin tragique des chrétiens d'Orient pendant la seconde moitié du XXe siècle : né Mikhaïl Johanna, en 1936, à Mossoul, il rallie le Parti Baas, nationaliste et laïque, qui suggère l'égalité de traitement entre musulmans et non-musulmans. Pourtant, Johanna prend une identité arabe, "Tarek Aziz", en gage de soumission à la véritable colonne vertébrale idéologique du nationalisme baasiste : se rallier à la culture dominante, arabo-musulmane. Fondé notamment par un chrétien, Michel Aflak, le Parti Baas tolère les chrétiens, et leur assure la liberté de culte (conditionnée à l'interdiction d'évangéliser, et à la surveillance du clergé), mais précise bien que l'unité de la nation arabe doit se faire sous le joug d'un islam dompté par les autorités politiques. Ce qui doit relativiser l'image idéaliste du nationalisme arabe, qui n'a jamais permis aux chrétiens d'exister autrement que soumis à l'ordre établi. Même si leur sort était plus doux qu'aujourd'hui, et paraît rétrospectivement merveilleux.

Journaliste de formation, éditeur de l'organe de presse du Parti Baas, Al-Thawra (La Révolution, en arabe), Tarek Aziz devient ministre de l'information en 1974, puis vice-Premier ministre de 1979 à 1983. Saddam Hussein apprécie ses talents de négociateur, et sa culture : "quand je vais à Paris, je vais à l'Opéra, alors que les chefs d'États du Golfe vont dans des cabarets", disait-il, à ses hôtes français. Tarek Aziz est en effet très francophile, à l'image de nombreux Irakiens de la classe moyenne-supérieure, formée à l'école de la coopération avec la France, initiée dans les années 1970, et intensifiée pendant la guerre contre l'Iran.

De 1983 à 1991, Tarek Aziz est ministre des Affaires étrangères. Il est au premier rang des négociations internationales qui précèdent la guerre du Golfe. Malgré tout son talent diplomatique, il échoue à empêcher la foudre américaine de s'abattre sur l'Irak, en représailles de l'invasion du Koweït. Dès lors, son influence décroît. Il demeure un des cadres principaux du régime, qui continue de le mettre en avant à l'intention de l'étranger, pour valoriser sa protection des chrétiens. Mais il s'efface progressivement au profit du clan rapproché de Saddam Hussein : Ibrahim al-Douri, et les fils du dictateur, Oudaï et Quoissaï.

En 2003, Tarek Aziz, prévoyant la chute du régime, fait le nécessaire pour mettre sa famille à l'abri en Jordanie, avec l'aide du Vatican. Ne cherchant pas à rallier le maquis avec d'autres baasistes, il se rend aux forces américaines, pensant être épargné, et offrant même ses services pour la reconstruction du pays. Mais les Américains, dans leur volonté de faire table rase du passé irakien, le sanctionnent comme dignitaire de l'ancien régime, puis le livrent aux chiites, ivres de vengeance. Poursuivi pour des crimes de la dictature commis en-dehors de ses compétences, il ne retrouva jamais sa famille.

Le sort de Tarek Aziz cache celui d'innombrables prisonniers politiques qui croupissent encore dans les prisons irakiennes : anciens militaires de Saddam Hussein, officiers, fonctionnaires, membres du Parti Baas, chefs tribaux, épouses d'insurgés… Certains depuis 2003. Leur libération est une des revendications principales des rebelles sunnites. Un autre enjeu dans la lutte contre l'État islamique et ses alliés objectifs.

Source : Pierre Jova [Jovabien] - Vae Victis



Tarek Aziz a quitté cette vallée de larmes dans l’indifférence universelle. Une mort opportune qui enveloppe d’un linceul de silence les crimes des vainqueurs.



À la fin des fins, la mort a eu pitié de Tarek Aziz, soixante-dix-neuf ans, ancien vice-Premier ministre irakien sous la présidence de Saddam Hussein. Condamné à la pendaison, il attendait son exécution comme une délivrance qui ne vint jamais. Ses impitoyables bourreaux ne daignèrent jamais accéder à sa si légitime prière. Peut-être étaient-ils de farouches partisans des fins de vie difficiles ? Car la survie dans les conditions ignominieuses qui lui étaient faites fut bien pire que la corde. Mais entre sadisme, lâcheté et calcul politique, il s’agissait, pour ses tortionnaires, d’attendre que le temps accomplisse les basses œuvres devant lesquelles ils se dérobaient.

Tarek Aziz, ministre des Affaires étrangères du régime baasiste de 1983 à 1991, puis vice-Premier ministre en 1991 d’un Irak soumis à un mortel embargo (lequel fera, d’après les Nations unies, presque un million de victimes), et ce jusqu’au printemps 2003. Les GIs viendront le cueillir le 24 avril à son domicile où il les attendaient. Ces mêmes forces d’occupation, feignant d’ignorer l’oppressive culture orientale de la vengeance, le remirent au nouveau pouvoir chiite, comme il le firent pour l’ancien Raïs (Guide), sachant pertinemment quelle en serait l’immanquable issue. À Nuremberg, les vainqueurs avaient eu au moins le courage de juger et de pendre eux-mêmes leurs vaincus. Cependant, forts de leur expérience et pour éviter les lourdes sentences à venir du grand tribunal de l’Histoire, les gens de Washington jugèrent plus expédient de se défausser de leurs responsabilités sur le nouveau pouvoir chiite qui ne faillit pas, au moins en ce domaine.

L’ancien chef de la diplomatie aura donc été condamné au moins cinq fois à la peine capitale. En octobre 2010, la sentence précise : pour « meurtre délibéré et crimes contre l’humanité » pour la répression contre les partis religieux chiites, ceci après l’attentat dont il est l’objet en 1980 à Bagdad, à l’université Al-Moustansiriya. Le Conseil de la Révolution adopte alors une résolution punissant de la peine capitale la simple appartenance au parti Al-Daawa et à l’Organisation de l’action islamique.

Le Vatican aura, en vain, plaidé la grâce du condamné. Le président irakien [2005-2014], le Kurde Jalal Talabani, avait certes déclaré qu’il ne signerait jamais l’ordre d’exécution. Ce qui n’empêchait pas Tarek Aziz de demander, en 2006, au nouveau Premier ministre Nouri Al-Maliki de hâter son exécution en raison de l’insupportable dégradation de sa santé. Tarek Aziz aura donc prié le Dieu de miséricorde, durant dix ans, du fond de sa geôle pour ne pas connaître l’ultime déchéance de la mort lente à laquelle ses juges l’avaient inexorablement condamné. Né de confession catholique en 1936, près de Mossoul, région aujourd’hui ravagée par l’État islamique, l’Assyro-Chaldéen Tarek Hanna Mikhaïl (Jean-Michel) Issa adhère très tôt à la doctrine du nationalisme arabe, le Baas, qui selon lui « associe le socialisme au panarabisme, liant ainsi l’homme à sa culture, à son vécu et à sa civilisation ». Idéologie conçue par le chrétien syrien Michel Aflak, dont la statue sera brisée à la chute de Bagdad. Après la défaite, à l’issue de la guerre israélo-arabe de juin 1967, l’année suivante, en juillet 1968, Saddam Hussein et Tarek Aziz, en charge de la presse, organisent le coup d’État qui portera le Baas au pouvoir. Un binôme inamovible jusqu’à la chute du régime vingt-quatre ans plus tard en mars 2003.

Remarquons que notre chère intelligentsia n’en finit jamais de se lamenter sur le sort des résidents des « couloirs américains de la mort ». Ainsi, France Culture, service public, s’est par exemple fait une spécialité d’inlassablement attirer l’attention de l’opinion sur la situation d’Abou Jamal, condamné à mort en 1982 (sa peine a, depuis, été commuée), mais jamais un traître mot sur les inhumaines conditions de détention d’Aziz. Deux poids, deux mesures. Chacun sait que les assassins sont, par définition, réputés innocents, victimes d’erreur judiciaire, qu’ils sont d’une certaine façon le sel de la terre, et qu’à ce titre ils méritent aide et compassion. Leurs victimes, quant à elles, sont prédestinées à passer par pertes et profits.

Jean-Michel Vernochet






samedi 6 juin 2015

Ces jeunes Français partis au secours des Chrétiens d'Irak…




Guidés par la volonté d'apporter du soutien aux populations en péril, de jeunes Français ont décidé de partir en Irak pour venir en aide aux chrétiens, victimes de l'organisation État islamique qui gagne du terrain. Ces volontaires veulent défendre une autre image de la France à l'heure où d'autres en charge de la gestion des affaires françaises soutiennent passivement voire activement l'État islamique, et que d'autres jeunes, dévoyés, combattent dans les rangs des djihadistes.


Quand certains Français partent au djihad, d’autres s’engagent…
Les volontaires de SOS chrétiens d’Orient en Irak, un reportage de TF1, signé Patricia Allémonière- JT 20h – 6/06/215



Quand le racisme anti-asiatique, outre étaler son imbécillité, dégénère en agressions…


Kei Nishikori, l'un des joueurs parmi les plus doués de sa génération… et à l'immense charisme…

Lors d'un match en quart de finale du tournoi de Roland Garros opposant l'un des joueurs français au Japonais Kei Nishikori, l'un des journalistes de France Télévisions, ledit Lionel Chamoulaud, s'est permis quelques allusions "humoristiquement" foireuses quant aux origines de Kei. Racisme ou pas ? Imbécillité, certainement.

Cocardiers franchouillards, les journalistes-commentateurs sportifs ont coutume de faire fi des talents de tout joueur adversaire d'un quelconque Français même aux qualités plus qu'incertaines pour un délire chauvin d'indécences. En commentant le quart de finale auquel participait Kei Nishikori ce 2 juin dernier à Roland Garros, devant plus de deux millions de téléspectateurs, ce journaliste de France Télévisions, Chamoulaud, s'est fendu de quelques plaisanteries de caniveau sur Kei Nishikori, certes manifestement pas dans l'un de ses meilleurs jours, telles : "une mobylette ninja"… dont le "sourire jaune"… a fait un… "Japonais absent"… …

Chamoulaud a immédiatement prétendu qu'il n'y avait pas de "jeu de mot caché" [?] derrière une expression comme "sourire jaune". Plus tard, questionné sur France Info, l'un de ses collègues, ledit Laurent Luyat, auteur d'un "pas de sushi pour le Français", s'indigne "qu'aujourd'hui on ne puisse vraiment plus rien dire"… Imaginons qu'un petit Blanc se soit aventuré, même en comité bien plus restreint, à faire de joyeuses plaisanteries sur l'un des joueurs français passablement bronzé !… Ah le tollé…

Épinglées par Le Petit Journal sur Canal+, cette série de "blagues foireuses" y est toutefois effrontément déniée de tout racisme. Pourquoi donc est-il si facile de se moquer des Asiatiques, se demande une fois de plus Slate, qui estime qu'en France le racisme anti-asiatique est mieux toléré que celui visant d'autres groupes.

Le site francophone d'actualité japonaise Dozodomo s'interroge judicieusement sur ce qu'auraient été les réactions "si ce même type de remarques envers un joueur de couleur, d'origine ou de religion différente avaient été proférées". Toutefois, Dozodomo classe dignement les imbécillités chamoulesques au rang… "des blagues pourries", de celles qui ne peuvent que salir ceux qui les profèrent…



Le Conseil représentatif des associations asiatiques de France (CRAAF), qui regroupe une quarantaine d'associations, a fait parvenir au Premier ministre français une pétition, signée par plus de 25 000 personnes, pour dénoncer la hausse des agressions dont la population d'origine asiatique est victime.

Cet « appel au secours » de la communauté asiatique de France repose sur le fait qu’elle « est victime de plus en plus d'agressions ». Les Français d’origine asiatique sont souvent des commerçants paisibles qui vivent dans des zones périphériques ou malheureusement l’État n’assume plus ses responsabilités en terme de sécurité publique.

Même si la hausse de la criminalité et des « incivilités » est générale et concerne l’ensemble de la population française, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF) déclare ne pas pouvoir rester insensible face à l’appel au secours de ces Français victimes d’une forme de racisme qui, contrairement à d’autres, est totalement passée sous silence par les associations prétendument antiracistes ainsi que par la plupart des médias et des formations politiques.

Parce qu’elle défend tous les Français, sans distinction de race ou de catégorie sociale, l’AGRIF dénonce, avec la communauté asiatique, cette indignation sélective qui tend à instrumentaliser la lutte contre le racisme à des fins politiciennes et idéologiques. Le racisme anti-asiatique est évidemment une réalité et, tout comme le racisme anti-blanc, ils devraient faire l’objet d’une même mobilisation des pouvoirs publics et judiciaires.

L'AGRIF assure qu'elle apportera son soutien aux Asiatiques comme à tous les Français victimes de la barbarie.

Allocution de Madame Jackie Troy, lors de la soirée des Asiatiques, le 28 mai 2015 à Paris, ayant réuni les présidents des 57 associations asiatiques et plus de 400 représentants de la diversité de la communauté asiatique en France :

Je suis très heureuse de voir réunis au cours de ce dîner autant de représentants de la diversité des associations de la communauté asiatique et chinoise vivant en France.
Depuis mon arrivée en France il y a plus de 25 ans, j’ai toujours rêvé de voir rassemblées toutes les composantes de celle-ci. Et aujourd’hui à côté des associations traditionnelles et historiques, voici également présentes les associations d’universitaires et de scientifiques et des grandes écoles chinoises.
Toutes ces associations illustrent notre diversité et leur rôle dans la société française, qui se borne bien souvent, à leur attribuer le seul statut de commerçants et ne semble les apprécier que dans le folklore lié aux fêtes du Printemps ou du Têt.
Notre communauté est également faite de talents divers, qu’ils soient professions libérales, chercheurs ou scientifiques, étudiants en master ou doctorants, mais aussi techniciens et ouvriers, ou encore chefs d’entreprises, cadres ou créateurs de start-up, même des élus, hélas trop rares, et tous veulent où ils sont, nous rendre fiers de notre rôle et de notre apport dans la société française.
Depuis sa création, en 2011, le CRAAF a agi souvent dans l’ombre et pour cette raison il est CONNU mais reste MÉCONNU.
Créé, selon ses statuts, pour être une instance d’ouverture et une passerelle entre la Communauté nationale et la Communauté asiatique largement entendue dans le respect des lois et de la Constitution de la République française, le Conseil Représentatif des Associations Asiatiques de France est conçu comme un outil de dialogue et de coopération entre les membres de la Communauté asiatique.
Il a pour ambition de favoriser une meilleure intégration de celle-ci au sein de la Communauté nationale. Sa raison est avant tout d’encourager la représentation de ses membres et leur émergence politique et sociale, et de lutter contre les diverses formes de discrimination ou d’intolérance.

Nous voulons agir dans deux domaines :
Domaine social d’abord : Beaucoup d’entre nous ont gardé leur nationalité d’origine, beaucoup ont aussi choisi et intégré la nationalité française avec respect et conviction.
Notre communauté globalement respecte le pays qui l’accueille et veut également être respectée en qualité de résident ou de citoyen :
- Nous le voulons aussi sur le plan médiatique pour échapper aux idées convenues et aux préjugés qui peuvent conduire au racisme ;
- Nous le voulons aussi sur le plan de la sécurité de ses biens ou de ses personnes qui reste une préoccupation forte de tous nos membres.
Domaine politique ensuite : car il faudra que les partis cessent de nous considérer, parce que nous sommes généreux, seulement comme des donateurs et électeurs, mais aussi comme des hommes ou des femmes ayant la capacité de fournir des candidats et des élus.
Le CRAAF a déjà été amené à soutenir les initiatives ou candidatures diverses issues de notre communauté.
Le CRAAF est cependant intransigeant et refuse d’abandonner sa neutralité et son indépendance et il s’est refusé à toute tentative de récupération politique venant de quelque bord que ce soit.
Un dernier mot pour saluer et remercier mes amis anciens élèves des grandes universités et grandes écoles chinoises qui me font l’amitié et l’honneur de participer à ce dîner et cette rencontre.
Merci de votre attention.


Le Conseil représentatif des associations asiatiques de France (CRAAF)

Dozodomo : Les jeux de mots pourris de Lionel Chamoulaud contre le joueur de tennis japonais Nishikori à Roland Garros
Causeur.fr : Pas d’indignation pour les Asiatiques de France

Les Moutons Enragés : Tous les racismes ne sont pas prioritaires…


vendredi 5 juin 2015

Benjamin Blanchard évoque la situation des Chrétiens d'Orient… et de l'Église chaldéenne…




Charlotte d’Ornellas reçoit Benjamin Blanchard, cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient et Mahir Doman, chaldéen français d’origine turque. L’origine des chaldéens, leur situation en France, la séparation et la relation entre l’église chaldéenne et Rome puis la réconciliation, le rôle de l’église de France dans l’intégration de la communauté chaldéenne, tels sont les sujets abordés dans cette émission.






Mai 2015 : enfants réfugiés principalement de Mossoul, lors d'une catéchèse en la cathédrale chaldéenne Saint-Raphaël de Beyrouth


Éléments bibliographiques fondamentaux :

Joseph Hajjar : Les Chrétiens uniates du Proche-Orient, collection "Les Univers", Éditions du Seuil, novembre 1962.

Joseph Hajjar : L'Europe et les destinées du Proche-Orient (1815 - 1848), Bibliothèque de l'Histoire de l'Église, Bloud et Gay, 1970.

Joseph Hajjar : Un lutteur infatigable : le patriarche Maximos III Mazloum, Imprimerie Saint Paul, Harissa, 1957.

Collectif dirigé par Roger Aubert : Nouvelle histoire de l'Église (5 tomes) -  T1 - Jean Daniélou et Henri Marrou : Des origines à Saint Grégoire le Grand (604). T2 - M. D. Knowles et D. Obolensky : Le Moyen Age (600-1500). T3 - Hermann Tüchle, C. A. Bouman et Jacques Le Brun : Réforme et Contre-Réforme (1500-1715). T4 - L.-J. Rogier, G. de Bertier de Sauvigny, Joseph Hajjar :  Siècle des Lumières, Révolutions, Restaurations (1715-1848). T5 - R. Aubert, J. Bruls, P. E. Crunican, John Tracy Elus, J. Hajjar, F. B. Pike - L'Église dans le monde moderne (1848 à nos jours). Seuil, 1963-1975.

Florence Hellot-Bellier : Chroniques de massacres annoncés, les Assyro-Chaldéens d'Iran et du Hakkari face aux ambitions des empires 1896-1920, Cahiers d'études syriaques, Geuthner, mars 2015, prix académique 2015 de l'Œuvre d'Orient.

Jules Leroy : Moines et Monastères du Proche-Orient, Horizons De France, 1958.

René Ristelhueber : Traditions françaises au Liban, préface de Gabriel Hanotaux de l'Académie française, Librairie Félix Alcan, 1918 [concerne essentiellement les maronites].



samedi 16 mai 2015

Hommage aux "adjan yaï", ceux qui ont fait don de leur corps à la médecine…












Hommage rendu à ceux qui ont légué leur corps à la science pour contribuer à la formation des jeunes médecins… Les étudiants de deuxième année de la faculté de Médecine de l'Université Chulalongkorn se sont joints ce jeudi 14 mai  aux bénévoles de la fondation chinoise Por Tek Tueng pour un rituel solennel de remise des cercueils contenant les corps de 242 "adjan yaï" [อาจารย์ใหญ่], ces défunts qui ont fait don de leur corps à la science… En reconnaissance de leur geste, leur est décerné le titre honorifique de "adjan yaï", c'est à dire "éminent professeur"… Par extension le même titre est accordé aux indigents et à ceux dont le corps a été retrouvé par la police sans être réclamé… Leur crémation sera ensuite parrainée par le Palais royal…

Jiraporn Kuhakan - Bangkok Post

Poh Teck Tung Foundation

มูลนิธิ ป่อเต็กตึ๊ง / Poh Teck Tung Foundation

jeudi 14 mai 2015

Yvan Blot : L'espoir Poutine… penser autrement… voir le monde autrement…


… Gardons présent à l’esprit que toute culture est par définition vivante, elle vit avec nous qui la portons. Elle risque de fait de mourir si nous n’avons plus les épaules assez solides pour la porter haut. C’est notre devoir de citoyen, de chrétien, d’homme, c’est notre honneur que de batailler pour la culture et par elle.



Vladimir Poutine leur dit merci
Yvan Blot
Yvan Blot : L’Homme défiguré / la personne humaine face à l’im-monde moderne
Yvan Blot : L’Homme défiguré / la personne humaine face à l’im-monde moderne


Charte du Cercle de l'Aréopage

Notre Patrie
Notre Patrie à nous,
c'est nos villages, nos autels,
nos tombeaux, tout ce que
nos pères ont aimé devant nous.
Notre Patrie, c'est notre Foi,
notre terre, notre Roi.
Mais leur Patrie à eux,
qu'est-ce que c'est ?
Vous le comprenez, vous ?
Ils veulent détruire les coutumes,
l'ordre, la tradition.
Alors, qu'est-ce que cette Patrie
narguante du passé, sans fidélité, sans amour ?
Cette Patrie de billebaude et d'irréligion ?
Pour eux, la Patrie semble n'être qu'une idée,
Pour nous, elle est une terre. Ils l'ont dans le cerveau ;
nous nous l'avons sous les pieds, c'est plus solide !
Et il est vieux comme le diab'
leur monde qu'ils disent nouveau
et qu'ils veulent fonder dans l'absence de Dieu...
On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ... faut rire !
Mais en face de ces démons
qui renaissent de siècle en siècle,
Sommes une jeunesse, Messieurs !
Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de fidélité !

Chevalier de CHARETTE


Messe du jour en direct

mercredi 13 mai 2015

วันพืชมงคล 2558 : พระโคเสี่ยงทายกินหญ้า - Labour Royal 2558 : les augures sont favorables



พืชมงคล 2558 พระโคเสี่ยงทายกินหญ้า
L'herbe offerte les bœufs ont brouté : bon augure…
Généreuses seront les pluies, d'eau les semis ne manqueront…
Foisonnantes seront les récoltes, de nourritures copieuses le peuple jouira.



ถ่ายทอดสด พระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ 13 พฤษภาคม 2558
Cérémonie du Labour Royal (diffusée en direct le 13 mai 2558)



ถ่ายทอดสด พระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ ปี 2558 ณ มณฑลพิธีท้องสนามหลวง
Vivez en direct depuis Sanam Luang la Cérémonie du Labour Royal 2558




“พืชมงคล” พิธีกรรมศักดิ์สิทธิ์ สร้างกำลังใจ เสริมความเชื่อมั่น - ธำรงวิถีชีวิต “เกษตรกร” ผู้ผลิตอาหารหลักของโลก

Cérémonie du Labour Royal - วันพระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ

The Royal Ploughing Ceremony

พระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ

La cérémonie du labour royal à Bangkok

La cérémonie du Labour Royal à Phnom Penh, le 9 mai 2012 (reportage photographique)

วันพืชมงคล 2557  - Le Labour Royal 2557